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Caractéristiques des atteintes cardiaques au cours de l'immunodéficience liée au VIH en Afrique centrale : évolution naturelle

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par Benjamin LONGO-MBENZA
Université Libre de Bruxelles - Agrégé de l'enseignement supérieur 1996
  

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CHAPITRE VI - FACTEURS GENETIQUES ET CARDIOMYOPATHIE DILATEE AU COURS DU SIDA

6.1. FACTEURS GENETIQUES ET CARDIOMYOPATHIE DILATEE

Il existe une histoire familiale chez 5 à 10% des patients avec dilatation cardiaque, arythmies et mort subite (MICHELS V.V. et al., 1985). Une forme autosomique dominante a été décrite chez certains enfants avec trouble de conduction (GRABER H.L. et al., 1986), alors qu'une hérédité x-linked (liée au sexe) a été remarquée chez d'autres enfants avec formes neuromyopathiques.

L'importance des facteurs génétiques est moins grande dans la cardiomyopathie dilatée par rapport à la cardiomyopathie hypertrophique quand bien même d'autres chercheurs aient reconnu l'incidence familiale de la cardiomyopathie dilatée (EMMANUEL R. et al., 1971) et le caractère récessif de cette cardiomyopathie. Toutefois aucun travail n'a pu prouver le caractère autosomal dominant de la cardiomyopathie dilatée.

6.2. HEREDITE ET CARDIOMYOPATHIE DILATEE ASSOCIEE AU SIDA

Malgré les progrès réalisés dans tous les domaines de la recherche sur le virus VIH, le SIDA reste encore mal connu. Des inconnues importantes subsistent sur plusieurs points : facteurs expliquant la sensibilité individuelle inégale à l'égard du virus VIH ; facteurs ralentissant ou accélérant l'évolution de la maladie.

La cardiomyopathie dilatée est reconnue aujourd'hui comme une complication de l'infection VIH puisqu'elle est présente chez 10 à 20% des patients américains avec SIDA (HIMELMAN R.B. et al., 1989 ; LEVY W.S. et al., 1989). La fréquence des cas de cardiomyopathie dilatée a été notée en Afrique noire entre 8, 4 et 19,9% des patients infectés par le VIH (TONDUANGU K. et al., 1994). L'existence d'une incidence familiale a été notée chez des patients américains avec cardiomyopathie dilatée idiopathique (HARVEIT F. et al., 1981). La myocardite évolue souvent vers la cardiomyopathie dilatée (KAUL S. et al., 1991). Des recherches histopathologiques ont montré une incidence élevée des cas de myocardite aussi bien chez des patients avec infection VIH que chez des patients sans facteurs de risque de SIDA et la présence des antigènes HLA-A, B, C classe I et HLA-DR classe II chez ces deux groupes de patients (BISCHORNER W.E. et al., 1990). Le mécanisme immunopathologique des myocardites de ces deux groupes de patients est une agression à médiation cellulaire des myocytes.

Certains mécanismes d'auto-immunité ont été décrits chez les sujets VIH positifs sous forme d'hypergammaglobulinémie, d'immunocomplexes circulants et d'anticorps anti-HLA classe II (GOLDING H. et al., 1988 ; PROCACCIA S. et al., 1991). Cette auto-immunité est aussi à la base de la dépletion des cellules CD4 (SLOAND E. et al., 1992). Il existe une homologie entre la molécule gp120 du VIH et les châines â (bêta) du complexe d'histocompatibilité majeure (MHC) classe II, ligand naturel des CD4 (PUGLIESE O. et al., 1992). La protéine gp41 partage une homologie avec certaines régions de la classe II tandis que les protéines de l'enveloppe du VIH et l'interleukine (IL)-2 le font avec les protéines du complexe HLA classe I. Les superantigènes (ou Poke week mitogen "PWM") se lient à diverses molécules du système HLA en dehors du sillon conventionnel d'anchrage de l'antigène normal et exigent pour la reconnaissance de la cellule T la région V (variable) de la chaîne â d'une cellule T réceptrice d'antigène (Figure 23).

Figure 23

Interactions des antigènes conventionnels et des superantigènes avec les cellules T CD4.

A. Mode conventionnel : interactions avec toutes les régions variables des chaînes á et â de la cellule réceptrice.

B. Interactions des superantigènes avec la région variable de la chaîne â de la cellule réceptrice (PANTALEO et al., 1993)

On pense aujourd'hui que le virus VIH encoderait une protéine qui pourrait agir comme un superantigène. Cette protéine (superantigène chez l'homme et superantigenlike protein chez la souris) stimule l'expansion des organites lymphocitaires T spécifiques pour le transport de Vâ, expansion à l'origine de l'immunodéficience humaine (AIDS) ou de la souris (MAIDS, virus de la leucémie de la souris). Il existe également une identité moléculaire entre les protéines (p. 17 et 24) du core du VIH et les myocytes cardiaques (GU et al., 1992). Aux Etats-Unis, 0,7 à 7/100.000 sujets VIH négatifs développent une cardiomyopathie dilatée (ABELMAN, 1985) alors que 6,2% sur 450 VIH positifs présentent une cardiomyopathie dilatée symptomatique (LEVY, 1989). Il est clair donc que les séropositifs pour le VIH manifestent une susceptibilité accrue à développer une cardiomyopathie dilatée avec insuffisance cardiaque congestive (HERSKOWITZ, 1993).

La fréquence élevée de certains groupes tissulaires (HLA A1-B8-DR3, HLA-DR1, HLA B35, HLA DR5) a été notée chez des sujets homosexuels ou immunodéprimés par le VIH (MANN D.L. et al., 1988 ; FRIEDMAN K.A.E., 1982 ; STEEL et al., 1988).

La présente étude a été conçue pour rechercher une cause immunopathologique possible liée au complexe majeur d'histocompatibilité (HLA) chez le noir du Zaïre souffrant de cardiomyopathie dilatée concomitante à une infection VIH. Et le typage de l'antigène HLA-DRB1 avait comme objectif spécifique de vérifier si les polymorphismes de HLA classe II contribuerait à la susceptibilité des patients VIH positifs à développer une cardiomyopathie dilatée. L'existence éventuelle d'une base génétique particulière pourrait influencer la réponse immunitaire dans la cardiomyopathie dilatée associée à l'agression virale du VIH.

6.2.1. DEFINITION DU COMPLEXE HLA

Le système immunitaire comprend différents types de cellules et de molécules qui défendent l'organisme contre les infections et les cellules cancéreuses.

Les molécules de l'antigène leucocytaire humain de la classe II (HLA) sont codées par des gènes du complexe humain d'histocompatibilité (MHC) situé dans le bras court du chromosome 6 (KAPPES et STROMINGER, 1988). Elles se manifestent au niveau du plasma sous forme des hétérodimères produits d'un groupe des loci áâ. Les trois loci majeurs de la classe II dits DR, DQ et DP sont des gènes séparés A et B qui codent les hétérodimères áâ présentant les antigènes peptidiques au répertoire récepteur des cellules T (KAPPES et STROMINGER, 1988).

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