WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le rôle des investisseurs institutionnels dans la gouvernance des sociétés cotées

( Télécharger le fichier original )
par Koussay AMMAR
Université Bordeaux IX - DEA en Science de Gestion 2003
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

(2-2) : La prise en considération des intérêts de plusieurs parties prenantes : dans l'intérêt de qui les entreprises européennes sont-elles gérées ?

La plupart des auteurs et chercheurs de la question de la gouvernance d'entreprise ont mis l'accent sur la caractéristique principale des modèles européens de la gouvernance, celle de la prise en considération de l'intérêt de l'ensemble des parties prenantes (non seulement l'intérêt des actionnaires).

Mais, la diversité que présentent les pays européens, tant en ce qui concerne les structures de propriété (l'identité de détenteur de bloc) et qu'en ce qui concerne le modèle de conseil (mono ou bi-partite), nous laisse de poser la question suivante : dans l'intérêt de qui les entreprises européennes sont-elles gérées ?

En général, dans les pays à structure mono-partite, les entreprises sont souvent gérées principalement dans l'intérêt des actionnaires, surtout les détenteurs de bloc de contrôle, tandis que les systèmes de gouvernance à structure bi-partite se caractérisent par une approche holiste de l'entreprise consistant à prendre en considération les intérêts de l'ensemble des stakeholders.

A- La France : Le rapport Viénot (1995), (1999) recommande la recherche d'un équilibre dans la composition du conseil d'administration. La situation française montre une progression de l'actionnariat salarial. A l'opposé des pays à cogestion (l'Allemagne), la présence d'administrateurs salariés n'est pas inscrite par la loi française pour les sociétés qui n'ont pas été nationalisées, et l'attention se porte plutôt sur l'actionnariat salarié peu important mais en pleine croissance (Boutillier et al, 2002).

En 1998, pratiquement toutes les entreprises du CAC 40 disposaient d'un actionnariat salarié, à hauteur de 2 % en moyenne. En effet, cet actionnariat est souvent organisé dans des structures du type « fonds communs de placement en entreprise (FCPE).

B- L'Allemagne : Le modèle allemand est considéré comme le modèle type de la gouvernance européenne, où les intérêts des stakeholders sont privilégiés de manière à la fois adéquate et équitable. L'intérêt des actionnaires est perçu dans le contexte allemand comme un élément de l'intérêt global de l'entreprise.

Cette conception holiste des intérêts de l'entreprise allemande va généralement de pair avec le principe de cogestion.

En conséquence, dans les entreprises allemandes les syndicats et les représentants d'actionnaires constituent les groupes les plus importants dans le conseil de surveillance.

C- L'Italie : dans les entreprises cotées italiennes, la primauté est clairement accordée aux intérêts des actionnaires, ceux des autres stakeholder n'étant pas pris en considération par les dirigeants des entreprises. Même si le comité d'audit a énormément évolué du fait de la réforme Draghi (1998), il n'admet toujours pas la présence de représentants des salariés et se compose de représentants des actionnaires majoritaires et minoritaires.

Mais, cela ne signifie pas que les droits des minoritaires sont respectés dans les sociétés italiennes. Par exemple, jusqu'en octobre 2000, seules cinq sociétés cotés avaient réduit le seuil du capital pour la convocation de l'assemblée de la part des actionnaires, et seulement sept ont introduit le vote par correspondance (Boutillier et al, 2002).

Ainsi, on peut dire que, en total, c'est l'intérêt des actionnaires majoritaires est prioritaire dans les entreprises italiennes cotées.

En conclusion, on peut citer les deux points suivants :

- Ce qui continue de différencier fortement les modèles de la gouvernance au niveau européen est la prise en compte des intérêts des seules actionnaires, de surcroît des seules majoritaires en France et en Italie, et à l'inverse de l'ensemble des stakeholders en Allemagne et aux Pays-Bas.

- En effet, quelque soit le modèle de gouvernance dans les pays européens étudiés, les doits des minoritaires s'avèrent extrêmement limités en pratique.

Le dernier point sera le centre d'un rôle potentiel des investisseurs institutionnels anglo-saxons dans la gouvernance des sociétés cotées européennes, et c'est ce que nous allons essayer de montrer dans la deuxième partie.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera