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L'évolution et la protection des droits de l'enfant en Mauritanie

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par Soukeina Gaye
Université de Perpignan - DEA 2007
  

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Paragraphe 3 : Autres formes de violences

La violence contre les enfants (personnes de moins de 18 ans), garçons et filles, englobe toutes les formes de violences physiques ou mentales, les blessures ou les abus, la négligence ou le traitement négligent, y compris, entre autres les abus sexuels, les pratiques traditionnelles préjudiciables, la traite, l'exploitation, les brimades à l'école et les châtiments corporels. On peut mettre dans ce cadre les violences sexuelles (A), les châtiments corporels (B) et enfin le trafic d'enfant (C).

A : Violences sexuelles

Les données rassemblées par l'Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l'Enfant (AMSME) confirment l'existence de cas de violences sexuelles, dont sont victimes des jeunes filles et parfois des enfants. En premier lieu, une enquête menée par cette ONG auprès de structures sanitaires publiques a permis de recenser le nombre de victimes de violence sexuelle.

Ainsi, selon l'AMSME, le nombre de cas identifiés à Nouakchott est passé de 265 en 2000 à 332 en 2001, soit une

Progression de 20% d'une année sur l'autre. Le nombre de cas déclarés est plus faible, les victimes n'osant pas faire cette démarche, mais il progresse lui aussi : il est passé de 65 cas en 2000 à 82 cas en 2001.

Ces faits sont parfois évoqués par la presse, comme en témoigne un article publié par le Calame, décrivant les violences, et notamment les viols, commis par une bande de jeunes dans les banlieues de la capitale8(*)

Une autre source d'information découle des activités mêmes des associations auprès des victimes.

En particulier, l'AMSME intervient, en partenariat avec le MSAS et l'ONG Forum National pour la Promotion des Droits des Femmes, dans la prise en charge des filles victimes d'abus et de violences sexuelles, et appuie la réinsertion socio-économique des filles incarcérées à la prison des femmes

Dans ce cadre, elle a ouvert en décembre 2001 un Centre de prise en charge des filles et femmes victimes de violences sexuelles à Nouakchott (El Mina), avec l'appui du FNUAP. Ce Centre vise à assurer une prise en charge psycho-sanitaire de celles-ci au moyen d'actions de prise en charge psychologique, de prévention des grossesses non désirées, de dépistage du VIH/SIDA, de conseil et de suivi à domicile, d'appui à l'éducation pour prévenir la prostitution, et d'appui à l'insertion des jeunes filles nécessiteuses dans la vie active. En seize mois d'activités, il a accueilli 44 victimes, soit 32 pour l'année 2002, provenant exclusivement des Moughataa d'El Mina (Nouakchott), Arafat et Sebkha, et 12 de janvier à mars 2003 provenant des Moughataa de El Mina et dans d'autres quartiers. En outre, 9 victimes ont été repérées, mais n'ont pu être prises en charge.

Le viol a de graves conséquences sur l'équilibre physique et psychologique des victimes. Selon les associations qui les suivent, beaucoup abandonnent l'école. Par ailleurs, leur chance de se marier diminue, et elles se trouvent davantage exposées au risque de tomber dans la prostitution.

C : Châtiments corporel

Les châtiments corporels sont considérés par la société mauritanienne comme un moyen d'éducation des enfants. Aussi est-il fréquent que les enfants soient battus, que ce soit du fait de leurs parents, de leurs enseignants ou des maîtres des écoles coraniques. Ces corrections, intégrées au mode d'éducation, restent, sauf exception, dans des proportions telles qu'elles n'entraînent pas de séquelles

Physiques ou psychologiques pour les enfants. Par ailleurs, un arrêté du MEN interdit le châtiment corporel dans les établissements scolaires.

Plus graves sont les brutalités exercées à l'encontre des jeunes filles à l'occasion du gavage, qui, selon l'EDSM 2005-2006, concerne encore 9% des jeunes mauritaniennes. Les sévices endurés par 70% d'entre elles peuvent en effet laisser des traces indélébiles (doigts cassés...). Il arrive aussi que la contrainte soit utilisée à l'encontre de jeunes filles pour leur faire accepter un mari dont elles ne veulent pas.

C : Trafic d'enfant

Les données manquent pour pouvoir cerner de façon fiable et précise la réalité des trafics d'enfants concernant la Mauritanie. La presse a certes évoqué l'existence de réseaux de trafic d'enfants vers les Pays du Golfe, où ceux-ci serviraient de jockeys pour chameaux de course. Et les Autorités ont de fait eu à

opérer des enquêtes et des interpellations à ce sujet. De même le SECF est-il intervenu dans le cadre du règlement d'un différend qui lui avait été soumis à l'occasion d'une plainte déposée par un parent.

En tout état de cause, cette question mérite d'être étudiée attentivement par les Pouvoirs Publics. Il faut d'ailleurs noter que les outils juridiques de protection ont été renforcés du fait de la Loi sur la Traire promulguée en juillet 2003. Elle punit en effet, en tant que crime de traite des personnes, l'enrôlement, le transfert, l'hébergement ou l'accueil d'un enfant aux fins d'exploitation.

* 8 « les bandes font la loi », le calame n°356, 19 juin, 2002

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams