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La pluralité comme condition de l'action et du pouvoir politique chez Hannah Arendt

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par André-Joël MAKWA
Université Pontificale Grégirienne/ Faculté de Philosophie Saint Pierre Canisius-Kinshasa - Graduat en Philosophie 2006
  

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II. 1. 3. Le dialogue

Dans le travail, comme il a été susmentionné, l'animal laborans n'est préoccupé que par la nécessité vitale, et il est solitaire vivant dans le privé. Avec l'oeuvre, l'homme de la maîtrise qu'est l'homo faber peut avoir accès à un espace public mais non politique. Dans cet espace il vient étaler ses produits de fabrication ou pour voir les objets fabriqués par d'autres. Seule l'action est l'activité humaine qui met directement en rapport les hommes, et qui ouvre la possibilité du dialogue. Avec l'action et la parole dans l'espace public, l'homme entre en dialogue avec ses semblables, ses égaux. Dans cet espace qui est politique, les hommes dialoguent et agissent ensemble. Il convient d'insister sur le fait que l'homme qui agit est celui qui s'engage dans la vie de la cité, ce qui implique que l'espace politique est celui de l'égalité et de la distinction. Car sans ces deux aspects, il est impossible d'envisager le dialegesthai (le dialogue).

Dans le dialogue, l'on doit chercher ce qui est vrai. Cela est possible, dans la mesure où chaque interlocuteur est plus vrai envers soi-même, où il prend conscience de la doxa qui parle en lui-même. Quand chacun assume sa doxa, il devient un « qui » révélé grâce à l'action et à la parole. La vraie politique, d'après Hannah Arendt, est le lieu du dialogue, un dialogue qui n'est pas du bavardage où chacun rentrerait avec ce qu'il aurait apporté. Mais plutôt un dialogue qui nécessite l'écoute de l'autre, la prise en compte de ses doxai, et la confrontation des idées. Ce dialogue, à notre avis, doit être celui qui aboutit à un consensus, dans ce monde pluriel. Cela nécessite un esprit d'écoute, car « le signe distinctif de l'homme de dialogue, c'est qu'il écoute aussi bien qu'il parle, et peut-être mieux. »75(*)

Le rôle de la politique est donc de promouvoir ce dialogue franc et sincère entre les hommes; elle doit aider chacun à découvrir la vérité, à partager ses doxai, et non à exclure les autres. Malheureusement, avec l'avènement de la société moderne, la doxa a cessé d'être splendeur pour devenir opinion. On a commencé dès lors à s'en méfier. On s'est donc détourné du dialegesthai parce que l'on a voulu niveler les différences, les doxai. D'où, nous sommes arrivés au remplacement total du politique par le social. Cela a entre autre comme conséquence la valorisation du privé comme lieu de revendication et l'égalité nivélante qui s'est substituée à l'inter-esse de l'homogénéité76(*).

* 75 Gusdorf, op. cit., p. 97.

* 76 Professeur Ntima, Séminaire III, FPCK, 2005-2006. Notes inédites.

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