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Incidence du commerce international sur le développement économique de la RD Congo

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par Franck MBEMBA MALEMBE
Université Chrétienne Cardinal Malula (ex. ISPL) - Licencié en gestion et commerce international 2008
  

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II.5. DEVELOPPEMENT DES COMPETENCES TECHNIQUES ET PROFESSIONNELLES

Le retard économique de la RDC tient en partie à son faible taux d'accumulation et à la mauvaise gestion du capital humain. Cette situation résulte de la mauvaise organisation de son système éducatif qui ne répond plus aux problèmes et besoins socio-économiques du pays.

Le gouvernement alloue des crédits dérisoires à l'éducation en général, et à la formation technique et professionnelle en particulier. La part du budget consacrée à l'éducation est passée de 30 pour cent en 1960 à 2 pour cent en 2004, et cette somme ne représente que la masse salariale. Les écoles techniques et professionnelles sont insuffisantes ; elles constituent 10 pour cent du nombre d'écoles d'enseignement général15(*).

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Le système éducatif congolais a évolué au cours de ces dernières décennies, dans un contexte de récession économique caractérisé par l'amenuisement des ressources financières consacrées au secteur de l'éducation. Entreprises, autres employeurs et étudiants marquent un désintérêt pour l'ETFP (enseignement technique et formation professionnelle) lié aux faibles performances actuelles de ce secteur en RDC. On constate un problème d'adéquation entre l'offre et la demande de compétences sur le marché du travail. Le secteur est peu structuré, et il manque d'une vision stratégique ainsi que d'un cadre de mise en oeuvre cohérent.

L'ETFP ne constituent pas une priorité pour le gouvernement congolais étant donné le non prise en compte dans la loi cadre de l'enseignement national et la simple mention faite dans le DSCRP. Pourtant, ce secteur devrait avoir sa place à travers deux des grands chantiers du chef de l'État, à savoir l'éducation et l'emploi. Ce constat se renforce au vu du faible niveau de contribution budgétaire : le financement des établissements de l'ETFP est couvert à 90 pour cent par les familles et les étudiants, et à 10 pour cent par l'État.

Les établissements de l'ETFP sont organisés et gérés par plusieurs institutions différentes telles que les ministères de l'Enseignement primaire, secondaire et professionnel, de l'Enseignement supérieur et universitaire, des Affaires sociales, de la Jeunesse, de la Santé publique, les ONG (organisations non gouvernementales), et le secteur privé. Ainsi, la gestion et la coordination de ce secteur sont complexes et inefficaces.

Les infrastructures sont vétustes, et les outils et matériels pédagogiques sont obsolètes. La plupart des institutions que l'État congolais a créées autrefois pour assurer la formation technique et professionnelle sont dans un état de délabrement avancé. L'ENA (École nationale de l'administration) a disparu, l'INPP (Institut national de préparation professionnelle) et le Cidep (Centre interdisciplinaire pour le développement et l'éducation permanente) fonctionnent avec des moyens limités pour remplir leurs missions. Et pourtant, dans les années 70 et au début des années 80, ces institutions arrivaient à mettre à la disposition du pays, des personnes qualifiées pour des métiers précis. Cette situation reflète l'insuffisance d'investissements dans la construction et la réhabilitation des établissements. Cela engendre des difficultés pour la capacité d'accueil, la fourniture de formations spécialisées aux niveaux secondaire et supérieur.

La qualité de l'enseignement s'est sérieusement effritée, notamment à cause de l'accroissement des effectifs. D'une part, le corps enseignant manque de motivation, il est majoritairement sous-qualifié et ne répond pas aux besoins dynamiques du marché du travail. La mise à la retraite ne se faisant plus, les vieux enseignants sont maintenus à leurs postes et abandonnent la formation pratique au profit de l'enseignement théorique répétitif qui ne tient pas compte de l'évolution technologique. La qualité des programmes se dégrade puisque les matières enseignées sont dépassées. D'autre part, les instruments pédagogiques --outils, machines et documentation-- sont vétustes et obsolètes.

Le désintérêt croissant de la part des employeurs et des étudiants se constate par l'absence de relations entre les institutions et entreprises utilisatrices de ces écoles, et les différents établissements. Les employeurs participent de moins en moins aux réunions des conseils d'administration de ces écoles. À cause du mythe du diplôme d'État, les étudiants méprisent l'ETFP et considèrent que ces formations sont destinées aux cadres de moindre importance.

Pour répondre aux besoins en formation, certains organismes privés organisent des enseignements techniques et professionnels par le biais des écoles de métiers ou instituts supérieurs. La plupart de ces écoles enseignent à leurs étudiants comment exercer un métier et assurer leur survie. Les domaines couverts sont la mécanique, la couture, la maçonnerie, la cordonnerie, l'esthétique, et la coiffure. Ces écoles de métiers délivrent des certificats dont la valeur est subjective.

Les perspectives d'avenir tiennent à une réelle prise en compte de l'ETFP dans la stratégie de développement et de croissance de la RDC. Plusieurs études, menées par le département responsable de l'ETFP, font état de la situation catastrophique et présentent des pistes de solutions pour relancer ce secteur. Des recommandations ont été faites pour soutenir le personnel enseignant, améliorer les conditions d'accès et de débouchés pour les élèves, améliorer le financement destiné aux infrastructures, équipements et nouvelles technologies, renforcer les programmes pédagogiques en les adaptant aux réalités du marché de l'emploi, établir une structure institutionnelle favorisant les partenariats entre écoles, les partenariats public-privé, les concertations et le partage d'information.

Une solution durable et définitive passe par une meilleure gestion et coordination de l'ETFP sur le plan national et, par conséquent, par l'application de l'arrêté interministériel de 2006 qui porte sur la politique éducative en RDC. Cet arrêté préconise de placer la gestion et l'administration de toutes les formations techniques et professionnelles éparpillées dans le pays sous l'autorité d'une seule tutelle.

* 15 OCDE : perspectives économiques en Afrique, BAFD, 2008

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery