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Incidence du commerce international sur le développement économique de la RD Congo

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par Franck MBEMBA MALEMBE
Université Chrétienne Cardinal Malula (ex. ISPL) - Licencié en gestion et commerce international 2008
  

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III.1.3.2. MESURES DE PROMOTION DES EXPORTATIONS: REGLEMENTATION DES CHANGES ET AJUSTEMENT MONETAIRE.

En ce qui concerne la République Démocratique du Congo, l'on constate que l'autorité publique a adopté des mesures de politiques économiques favorables à la "promotion des exportations". En effet, la crise économique qui secoue la République Démocratique du Congo se caractérise surtout par une insuffisance constante des moyens de paiements extérieurs devant permettre au pays d'assurer l'approvisionnement en biens importés indispensables à la réalisation des objectifs socio-économiques. Les mesures qui semblent les plus liés à la promotion des exportations" comme moyen d'accroître les recettes d'exportation sont Ia "réglementation des changes" en matière de commerce extérieur et les "ajustements monétaires" successifs réalisés dans le cadre des programmes de stabilisation de l'économie.

1.La reglementation des changes et promotion des exportations congolaises.

En République Démocratique du Congo, toutes les transactions qui entrament des paiements en monnaies étrangères sont soumises à la "réglementation des changes". la régIementation des changes en vigueur en R.D.C. est un ensemble de dispositions régissant les opérations d'importation et exportation, d'achat, vente et transfert des devises. La Banque Centrale est la seule institution; chargée d'assurer l'exécution rigoureuse de ces disposítons et de contrôler les transactions en devises des opérateurs économiques (banques comrnercialles, commerçants, entrepreneurs, etc.) et des particuliers. La réglementation des changes a une application très étendue dans les domaines d'importation et d'exportation. Nous n'enterons pas dans les détails de cette applìcation.

La réglementation des changes présente des avantages pour la promotion des exportatons congolaises:

- faciliter l'exécution des opérations d'exportation ;

- et garantir le rapatriement des recettes en devises.

Cependant, il est important de faire observer que la promotion véritable des exportations congolaises n'est possible que si la régIementation des changes est appuyée par des actions efficaces de l'O.C.C., l'OFIDA et l'ONC (OZACAF).

Le rôle que chacune de ces institutions est appelé à jouer dans le cadre de la régIementation des changes est d'une importance capitale et la promotion des exportations congolaises, en tant que stratégie du commerce extérieur, en dépend largement. Nous n'avons pas décrire les attributions des principales institutions intervenants dans les opérations d'exportation. Mais, il nous convient à présent de faire quelques commentaires critiques sur leur fonctionnement durant la période qui couvre notre étude. En d'autres termes, nous voulons savoir si ces institutions intervenantes ont été efficaces dans le sens de la promotion des exportations congolaises.

Rappelons avant tout que la réglementation de change en vigueur en République Démocratique du Congo ne peut en elle-méme promouvoir les exportations malgré son caractère libéral conforme à la stratégie de promotion d'exportations. La régIementation des changes ne peut donc promouvoir les exportations congolaises que si les actions de ces institutions chargées de la mettre en pratique sont efficaces.

Les institutions publiques intéressées aux opérations d'exportation ont été caractérisées de façon générale par une défaillance remarquable dans leurs actions; ce qui explique les différentes réformes de cette régIementation des changes jusqu'à sa forme actuelle. Au fait, l'imposition par l'autorité politique de la réglementation des changes n'est qu'une applícation dans le domaine du commerce extérieur de la politique générale de libéralisation économique qu'elle a adopté suite aux crises dont l'inefficacité des services et institutions publiques constituent une des causes internes fondamentales.

La Banque Centrale, auparavant centralisait toutes les opérations d'exportaton et d'importation ainsi que les recettes et les dépenses en devises. Le rôle des banques commerciales n'étaient que secondaire. Ce système qui pourtant n'était pas mauvais en soi n'avait pas donné de bon résultats à cause principalement de la mauvaise gestion des recette en devises, de la lourdeur dans l'exécution des opérations, etc. Ce qui avait entraîné une accumulation très importante des arriérés commerciaux extérieurs; la banque centrale se trouvant dans l'incapacité quasi totale de continuer à assurer les paiements d'importation indispensables à l'économie nationale.

Cette situation, combinée à la crise internatonale, a fortement compromis l'essor du commerce extérieur congolais. Avec la régIementation des changes, telle qu'elle apparait de nos jours, la Banque Centrale s'est dessaisie de son monopole de centraliser les exportations et les importations en conférant plus de pouvoir d'action aux banques privées agréées. Désormais, un grand nombre d'exportations passent par les banques privées et ces dernières gardent dans leurs comptes à l'étranger toutes les recettes en devises pour le financement des importations et transferts. Ces banques ont toutefois l'obligation de communiquer à la banque centrale les situations journalières et mensuelles de leurs recettes et dépenses en devises.

La Banque Centrale se sert des ces situations pour contrôler les utilisations des devises qui sont en principe propriété de l'Etat. Si le pouvoir donné aux banques privées en accord avec la régIementation des changes a pour avantage de faciliter les opérations et de permettre une gestion plus saine des recettes en devises, la responsabilité de la banque centrale demeure une fois de plus capitale. En effet, la régIementation des changes, tout en libéralisant les opérations d'exportation, a rendu plus délicat le rôle que doit jouer la banque centrale en tant que contrôleur des banques privées et garante des intéréts moyens du peuple congolais.

D'aucuns pensent qu'avec les situations qu'elle reçoit des banques privées, la banque centrale a la facilité d'exercer son contrôle avec efficacité et de garantir les intéréts de l'Etat. Ceci n'est vrai que si les intérêts privés ne sont pas en opposition avec les intérêts publics. Or, en réalité, l'apparition de ces deux groupes d'intérêts est souvent le cas dans les pays en développement. A notre humble avis, le contrôle des banques privées par la Banque Centrale n'est pas aussi simple qu'on peut l'imaginer. Pendant la période sous revue, le système bancaire congolais est encours de restructuration et la banque centrale n'est pas en reste. Pratiquernent, le système bancaire est devenu sous son contrôle et elle veille à la bonne application des dispositions régIementaires par les banques agréées.

En plus, les banques agréés par lesquelles passe l'essentiel des exportations congolaises étant presque toutes les filiales de grandes sociétés et des banques privées étrangères la Citybank (CB), la Stanbic, la Banque lnternationale des Crédits, etc. La tendance de la régIementation des changes à laisser une plus grande marge de manoeuvre à ces banques exige à notre avis un maximum de contrôle de la part de la banque Centrale du Congo étant donnée la spéculation intense qui peut se faire autour des devises résultant des exportations congolaises.

D'autre part, la situation de l'OCC est aussi délicate que celle de la Banque Centrale. Rappelons que l'OCC assume la responsabilité de s'assurer que la qualité et la quantité des marchandises à l'entrée comme à la sortie correspond à leurs prix réeIs. Il appartient donc à cette institution de prévenir les fuites des devises qui peuvent résulter de la sous-estimation des marchandises à la sortie ou de la surévaluation des produits à l'entrée. Cependant, les conditions dans lesquelles sont réalisées les importations et exportations en Répubiique Dérnocratique du Congo n'ont pas toujours permis à l'OCC d'exercer efficacement son contrôle.

Pour importer ou exporter, c'est l'agent économique lui-méme qui doit initier l'opération en contactant les éventuels vendeurs ou acheteurs étrangers. En plus, la plupart d'entreprises qui exportent en République Démocratique du congo sont des filiales ou représentants des maisons-mères importatrices des produìts congolais. Comme on peut le remarquer la République Démocratique du Congo se trouve dans une position délicate et la conséquence la plus directe en est que la plupart de ces produits sont exportés aux prix qui arrangent les importateurs étrangers, prix parfois inférieurs à la valeur réelle des marchandises exportées. A l'importation, les prix sont souvent sous évalués pour éviter les tarifs des douanes.

A l'instar de la Banque Centrale et l'OCC, les attributions de l'ONC sont non moins importantes. Avant la réforme actuelle de la réglementafion du change, l'ONC jouissait du monopole d'exportation du café en R.D.C. Suite à l'inefficacité de l'action de cette institution, l'Etat s'était vu obliger de libéraliser les exportations du café.

Depuis lors, à part quelques nationaux, nombreuses sont des entreprises dirigées; par les expatriés qui exportent à cóté de l'ONC le café congolais. Ces entreprises ont pour la plupart de simples représentants des firmes étrangères importatrices du café. L'ONC est chargé de certifier la qualité du café exporté et de publier les mercuriales y afférentes. En pratique cependant, on constate que le café est depuis de nombreuses années objet des fraudes surtout sur la ligne Nord et à l'Est. La lutte contre cette fraude doit être menée avec plus d'efficacité par toutes les institutions congolaises.

La création par la Banque Centrale des comptes R.M.E au profit des exportateurs constituait un exemple de moyen utilisé par l'autorité pour limiter les évacuations frauduleuses de produits agricoles et spécialement de café. Les rétrocessions de devises accordés aux exportateurs sur comptes R.M.E. permettaient ainsi à ces derniers de financer leurs importations à des conditions intéressantes. Toutefois, par manque de suivi ces opérations ont conduit au marché noir.

L'OFIDA est l'une de ces institutions intervenantes dont la mission impose beaucoup d'actions : la perception des droits et taxes à l'importation et à l'exportation, la lutte contre la fraude.. L'action de l'OFIDA nécessite un système de taxation réaliste du point de vue de taux à applìquer et pouvant étendre toutes les marchandises importées ou exportées ainsi que les produits locaux soumis aux droits d'accises (de consommation).

Dans le but d'encourager les exportations, les droits de sortie sur les produits manufacturés sont exemptés ainsi que sur presque la totalité des produits à l'exportation, à l'exception des produits miniers, pétrole, café et bois-grumes dont la taxation varie entre 1 à 10 % pour des raisons purement budgétaires.

Etant donné que des prix des matières premières à l'exportation sont fixés à l'extérieur, l'OFIDA se réserve de trop augmenter les droits relatifs à ces produits. Cependant, en cas de hausse de cours, l'OFIDA crée et perçoit une taxe conjoncturelle sur les exportations concernées.

En définitive, la grande mission dévolue à l'OFIDA exige des structures appropriées (dotées d'un personnel qualifié) que cette institution devra s'implanter solidement à travers le pays.

L'analyse critique des institutions intervenantes dans le commerce extérieur de la République Démocratique du Congo, soulève plusieurs aspects du problème dont dépend la promotion des exportations congolaises et nous amène à faire quelques suggestions.

En ce qui concerne les mesures incitatives qui devraient appuyer la politique générale de libéralisation économique adoptée par l'autorité du pays, une attention toute particulière mérite d'étre accordée à la taxation tant à l'exportation qu'à l'importation, aux formalités au niveau des certaines institutions et sociétés, aux voies de communication, etc. .. Les opérateurs économiques estiment souvent que la taxation est très lourde à supporter.

Il serait donc souhaitable d'alléger la taxation pour encourager les exportations. De même, les formalités d'usage à remplir au niveau des institutions intervenantes telles que l'OFIDA, l'OCC, l'ONC, les transporteurs et transitaires soumettent généralement les agents économiques à une très lourde procédure. Il est aussi indiqué que ces démarches soient assoupies pour faciliter le bon déroulernent des opérations d'exportation.

L'état des infrastructures, à son tour, rend difficile l'acheminement rapide des produits destinés à l'exportation vers les lieux d'embarquement Ce fait est souvent à la base des embarquements tardifs préjudiciables pour l'économie nationale. En effet, l'on constate que suite à des embarquements tardifs les marchandises sont refusées par les acheteurs ou abandonnées dans des ports étrangers. Devant cette situation, l'exportateur est généralement obligé de trouver un autre acheteur et négocier à des conditions qui ne correspondent plus à celles prévalant sur le marché; ce qui entraîne généralement un manque à gagner important pour le pays. Ainsi, il est demandé aux transitaires et aux représentants des armateurs de ne procéder à l'embarquement des marchandises que dans ces délais contractuels. Soulignons cependant que l'aménagernent de l'infrastructure de communication routière, fluviale et aérienne, compte tenu de l'immensité de territoire national, demeure le facteur déterminant de développement du commerce extérieur de la République Démocratque du Congo. L'Etat doit donc faciliter la tâche aux agents économiques en jouant pleinement son rôle de prernier et grand investisseur par la création des infrastructures de base entre autres chernin de fer, devant servir d'économies externes.

Outre les mésures incitatives, que nous venons d'évoquer, l'on doit faire face au problème de fraudes qui entraînent des fuites des devises.

La sous-estimation des produits exportés, la surévaluation des produits importés, l'inefficacité constatée dans le contrôle, les commissions (au plus offrant) accordées aux importateurs congolais par les firmes étrangères qui se disputent les marchés, constituent de moyens de fraude dans le commerce extérieur de la Républíque Dérnocratique du Congo.

2.Ajustements monétaires et promotion des exportations congolaises.

Au milieu des années quatre-vingt, la crise économique a atteind son paroxysme dans les pays africains. Partout les Etats traînent des déficits budgétaires d'une profondeur colossale. Les grands équilibres financiers intérieurs et extérieurs ont été rompus par plusieurs décennies d'une gestion désastreuse des économies nationales, par le contrecoup des crises pétrolières et par l'effondrement du cours des produits de base. Les systèmes bancaires coulent littéralement sous le poids du secteur public, devenu trop envahissant, et des créances irrécupérables sur les entreprises, elles-mêmes asphyxiées par l'insolvabilité de l'Etat. Une profonde restructuration des banques s'avère alors inéluctable. Dans tous les pays, cette opération est engagée au tournant de la décennie écoulée, dans le cadre des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS).

Nous avons choisi de porter notre attention sur les interventions du FMI en République Démocratique depuis 1983. Certains ont dit qu'avec le traitement de choix qui lui a été administré presque systèmatique depuis 1983, la R.D.C. était devenu un cas de laboratoire pour bien apprécier l'action du F.M.I. dans un pays du tiers monde. Il est évident que même si elle n'était pas modèle, la R.D.C. est en tout cas un exemple international de ce point de vue.

Mais à partir de 2003, les interventions du FMI ont favorisé l'augmentation des recettes d'exportations congolaises.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe