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quelle politique de protection sociale en faveur des retraités du secteur public en Côte d'ivoire?

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par Mael Cedric Kessedou
Ulco - Licence marketing des produits financiers et d'assurance 2008
  

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III-1-2 Au plan de l'assistance publique

Nous proposons au profit des retraités, l'institution par des dispositions légales, d'une politique d'assistance qui soit vigoureuse et adaptée à leurs besoins essentiels.

Ø Au plan administratif

Nous préconisons de :

- créer un observatoire national de la retraite, placé auprès du Ministère en charge des questions de protection sociale des retraités. Cet observatoire constituera une plateforme d'échanges et de règlement des problèmes économiques, sanitaires, sociaux et psychologiques qui accablent les retraités ;

- faire vulgariser par la CGRAE, à travers des guides remis gracieusement aux retraités, les textes législatifs et réglementaires régissant le régime de retraite des fonctionnaires, les actions d'assistance mises en oeuvre en leur faveur, ainsi que les informations administratives concernant la constitution d'un dossier de retraite ;

- renforcer le service social de la CGRAE pour en faire un service d'écoute et de prise en charge psycho-sociale du retraité ; Nous proposons la téléassistance, les retraités pourront obtenir de l'aide ou du secours 24h sur 24, quel que soit le problème rencontré ;

- faciliter le rapprochement entre la CGRAE et ses usagers par une politique de déconcentration.

Ø Au plan économique

Les pensions de retraite étant encore très faibles pour la grande majorité des retraités, il conviendrait d'envisager en priorité, des mesures visant à l'amélioration de leur niveau de vie, notamment par la sauvegarde de leur pouvoir d'achat. Dans ce sens, nous préconisons :

- l'exonération de la pension de retraite, de tout impôt ;

- la création à la CGRAE, d'un fonds social vieillesse, fiancée par un prélèvement sur les cotisations de la branche retraite et qui pourrait être destiné à:

· permettre à la CGRAE de renforcer sa politique d'assistance en faveur des retraités ;

· encourager les retraités à initier des activités génératrices de revenus (prêts, subventions...) ;

· assurer une assistance judiciaire aux retraités.

Ø Au plan sanitaire et social

Nous recommandons vivement :

- la création d'un centre hospitalo-universitaire de gériatrie et de gérontologie ;

- l'institution de la gratuité des consultations pour les retraités, dans les structures sanitaires publiques ;

- la création d'une émission radio télévisée destinée aux retraités et animée conjointement avec eux (sensibilisation des actifs à la préparation de la retraite, conditions de vie des retraités, informations diverses...) ;

- l'institution d'une journée nationale du retraité, sous l'égide du Ministère en charge des retraités, en vue d'exprimer chaque année, la reconnaissance de la nation (cérémonies de décoration, ...) ;

- la création par la CGRAE, d'un centre aéré pour les retraités (détente, jeux, repos...) ;

- la prévoyance obsèques, cette garantie apportera à la famille du défunt une aide financière immédiate par le versement dans les 24 h du montant de la garantie souscrite.

III-2 Recommandations pour un régime de pension plus efficace

Le régime des pensions obligatoires de la CGRAE fait présentement face à une situation financière qui deviendra intenable si aucun changement n'est apporté. Des prestations généreuses combinées à un âge réel de retraite très bas vont entraîner pour les cotisants au régime (les agents de l'Etat ainsi que le gouvernement et les entreprises publiques à titre d'employeurs) un accroissement continu des charges nécessaires au soutien financier du régime. Des actions doivent donc être entreprises très rapidement afin d'assurer la santé financière du régime à moyen et à long terme.

Les dispositions actuelles du régime permettent la retraite à 55 ans après 15 années de service. En outre, un programme temporaire de départs volontaires permet aux personnes qui ont au moins quinze années de service de prendre une retraite (même avant 55 ans) calculée selon les crédits accumulés au moment de la retraite, sans réduction actuarielle en fonction de l'âge, ce qui constitue une mesure très avantageuse. Un décret de 1993 prévoit également la retraite obligatoire après 30 ans de service, peu importe l'âge de la personne.

Il est prévu que le nombre total de pensionnés (retraités, invalides et veuves) triplera d'ici 20 ans alors que le nombre d'assurés sera stationnaire compte tenu de la volonté du gouvernement de limiter la taille de la fonction publique. Le taux de cotisation actuel de 18 % n'est donc plus suffisant pour supporter les prestations sur une base courante. Et même malgré que le programme de départs volontaires a pris fin depuis 1999, le coût à long terme du régime atteint 57 % de la masse salariale.

III-2-1 Propositions de modifications

Ces mesures sont proposées afin de réduire les dépenses du régime ou pour augmenter ses revenus. L'adoption de mesures de ce type permettrait l'établissement d'un calendrier réaliste d'augmentation du taux de cotisation. Ces mesures sont les suivantes :


· Augmentation de l'âge de la retraite

Le scénario étudié consisterait à  mettre fin à la retraite obligatoire après 30 ans de service dès 2008 et de relever ensuite l'âge normal de la retraite de 55 à 60 ans sur une période de dix ans (de 2008 à 2017). Ces mesures auraient pour effet de réduire la prime générale moyenne du régime de 47.6 % à 38.6 %. Un second scénario est présenté en vertu duquel l'âge normal de la retraite continue d'augmenter après 2017 pour atteindre 65 ans en 2032. Cette mesure réduit la prime générale moyenne du régime de 47.6 % à 36.4 %.

De manière à effectuer une transition graduelle entre les dispositions actuelles et celles proposées, il est suggéré de mettre en place les mécanismes pour rendre possible la retraite à un âge inférieur à l'âge normal mais en effectuant un ajustement actuariel (réduction de la pension en fonction de l'âge en début de paiement). Ces mesures de retraite flexible permettent de respecter les choix individuels tout en n'imposant pas de fardeau financier additionnel au régime.


· Réduction du crédit annuel de pension

Les pensions sont présentement calculées en utilisant un crédit de 2 % par année de service. Il est proposé de réduire le crédit annuel à 1.7 % pour les années de service effectuées à partir de 2008. Cette nouvelle formule, combinée à un relèvement de l'âge de la retraite de 55 à 60 ans, permettrait de conserver le même taux de remplacement global que celui qui est présentement offert par le régime. De plus, l'application de cette mesure aux années 2008 et suivantes permet une transition graduelle vers la nouvelle formule tout en ne remettant pas en cause les droits acquis des cotisants actuels.


· Plafond imposé à la majoration pour famille nombreuse

Il est proposé de limiter la majoration pour famille nombreuse à 20 % de la pension de base. Cela correspond à ce qui est offert présentement à un pensionné qui a quatre enfants. Cette mesure réduit de 9 % les dépenses du régime.


· Révision du salaire de référence pour le calcul des pensions

Au lieu d'utiliser le salaire de la personne au moment de la retraite comme base pour le calcul de la pension, il est proposé d'utiliser le salaire moyen des 5 années précédent la retraite. Cette mesure vise notamment à éviter une hausse des coûts qui peut résulter de la majoration des salaires juste avant l'âge d'admission à la retraite. Les économies engendrées par cette mesure n'ont pu être évaluées, mais cela s'inscrit dans une logique de saine gestion et ne peut qu'apporter des avantages financiers pour le régime.

III-2-2 Scénario de réforme et taux de cotisation recommandés


· Remboursement de la dette par l'Etat

Le montant correspondant aux cotisations non versées dans le passé par le gouvernement à titre d'employeur (estimées à 297 milliards de F CFA) devrait idéalement être déposé dès maintenant dans la caisse du régime. Cette réserve de départ pourrait être investie de manière productive de façon à générer des revenus de placement qui viendraient s'ajouter aux cotisations versées par les assurés et les employeurs et ainsi aider au soutien financier du régime. Toutefois, compte tenu des contraintes budgétaires du gouvernement, les discussions entre la CGRAE et la Direction Générale du Trésor concluent qu'il faudrait ramener le montant de cette dette à 91 milliards de F CFA. De plus, le remboursement de celle-ci doit être étalé sur un certain nombre d'années. Le scénario recommandé tient compte de ces contraintes.


· Elargissement de l'assiette soumise à cotisation

Une autre manière d'augmenter les revenus du régime est d'élargir la masse salariale soumise à cotisation. La rémunération des agents de l'Etat inclut une indemnité de résidence qui représente 15 % du salaire de base. L'inclusion de cette indemnité dans l'assiette soumise à cotisation permettrait d'augmenter directement les revenus du régime de 15 %.


· Scénario recommandé

Des mesures de réduction des prestations combinées à un élargissement de l'assiette soumise à cotisation et au remboursement de la dette de l'Etat relative aux cotisations non versées avant 1998 permettraient de contenir les augmentations futures du taux de cotisation. Le scénario recommandé inclut les mesures suivantes:

- retraite à 60 ans (augmentation graduelle de 55 à 60 ans entre 2008 à 2017) ;

- crédit annuel de pension à 1.7 % pour les années de service accomplies à partir de 2008 ;

- plafond imposé à la majoration pour famille nombreuse (20 %) ;

- pensions calculées sur la base du salaire moyen des 5 dernières années ;

- créance à recouvrer : 91 milliards de F CFA ;

- assiette soumise à cotisation incluant l'indemnité de résidence.

L'adoption de ces mesures permettrait de limiter le taux ultime de cotisation à 32 %, comparativement aux 57 % nécessaires si aucun changement n'est apporté.

Année Taux de cotisation

2005-2008 18 %

2009-2011 23 %

2012-2014 26 %

2015-2017 29 %

2017 et après 32 %

Ce taux de cotisation ultime de 32 % demeure tout de même très élevé au regard de la capacité des travailleurs et des employeurs à financer le régime. Le gouvernement devrait donc dès maintenant engager des discussions avec les groupes intéressés et considérer la possibilité de continuer le relèvement de l'âge de la retraite après 2017 pour atteindre graduellement 65 ans et ainsi ramener le taux de cotisation à long terme du régime sous la barre des 30 %.

Conclusion partielle

La prise en compte de nos propositions nous le pensons, pourront contribuer fortement à l'amélioration des conditions de vie des retraités du secteur public. D'ailleurs, nous avons fait ces propositions à la Direction de la planification et du développement de la CGRAE afin qu'elle puisse concevoir des projets dans le court, moyen et long terme de sorte que les agents de l'Etat puisse mieux vivre leur retraite.

L'adoption des recommandations portant sur la réforme du régime de retraite permet une augmentation future du taux de cotisation à 32 %. Il faut noter que l'augmentation du taux de cotisation devrait idéalement intervenir immédiatement, mais qu'à cause des contraintes budgétaires du gouvernement et du temps nécessaire aux négociations avec les syndicats de travailleurs impliqués, la première hausse du taux de cotisation peut-être prévue pour le second semestre 2009.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand