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Rapport sur les Droits des Minorités : La place des Autochtones au Congo Brazzaville

( Télécharger le fichier original )
par Giberly MOUANDA-MOUANDA
Université d'Evry Val D'Essonne - Master 2 2007
  
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MASTER 2 Droits de l'homme et Droit Humanitaire

Rapport  sur les Droits des Minorités 

Thème : Droits des Minorités : La place des Autochtones au Congo Brazzaville.

Présenté par : GIBERLY MOUANDA-MOUANDA

Sous la direction : Catherine Coquio, Professeur des Universités.

(Directrice de l'Association Internationale des recherches des crimes contre l'humanité et les génocides AIRCRIGE)

Année Universitaire 2007-2008

INTRODUCTION :

La question des minorités empoisonne les Relations Internationales depuis le début du 20e siècle. Depuis, la première guerre mondiale de 1914-1918 restreint les droits et crée des minorités. Le phénomène se développe ensuite après la deuxième guerre mondiale et après la décolonisation.

A partir de ce constat objectif, on ne sait combien il existe de groupes minoritaires. S'il en existe (entre 233 et 7000) on est dans le flou total.

Le droit international ne connait toujours pas de définition officielle de la notion de minorité et connait encore moins de textes de protection des minorités.

Le premier texte est très récent et date du 18 décembre 1992, après la chute du mur de Berlin, la décision de l'ONU de 1992, droits des personnes appartenant à des minorités nationales, ethniques, linguistiques ou religieuses. Le passage à la convention n'est pas encore engagé. Bien au contraire, la sous commission des droits de l'homme a commencé à travailler à partir des années soixante pour tenter de classifier et définir les minorités.

Ceci abouti à deux définitions doctrinales ; la première émane d'un internationaliste le professeur Capotorti 1972 : « une minorité c'est un groupe numériquement inférieur au reste de la population d'un Etat en position non dominante, dont les membres ressortissants de l'Etat possèdent du point de vue ethnique, religieux ou linguistique des caractéristiques qui diffèrent de celles de la population et manifestent de façon implicites un sentiment de solidarité à l'effet de préserver leur culture, tradition, religion ou leur langue »

En 1984, l'internationaliste Canadien Deschenes défini à son tour : « une minorité estun groupe de citoyen d'un Etat en minorité numérique et en position non dominante dotée de caractéristiques ethniques, religieuses ou linguistiques différentes de celle de la majorité de la population solidaire des uns des autres, fusse implicitement d'une volonté collective de survie et visant à l'égalité en fait et en droit avec la majorité.»

Il existe depuis 1995 un groupe de travail de 5 membres, chargé de promouvoir les droits mis en place par la Convention de 1992. Ce Comité travaille principalement par l'intermédiaire de colloque, de réunion et son objectif principal est la prévention des conflits : éviter que la discrimination des groupes minoritaires débouchent sur un conflit internationaliste. 

      La protection des minorités a été complétée récemment par une déclaration sur les droits des peuples autochtones, c'est-à-dire les populations existant avant les colonisateurs (aborigène d'Australie, indiens d'Amérique du nord). Ce texte n'a été rédigé qu'au bout de 20 ans de négociation, car certains Etats craignent que l'adoption de ce texte n'ouvre des réclamations de ces minorités et obligent l'établissement de lois nationales pour protéger les minorités. (103 pays ont voté pour, 11 pays se sont abstenue, et 4 ont voté contre : USA, Canada, Australie, Nouvelle Zélande).

      Le texte est extrêmement ambigu dans sa version finale. Le texte protège évidemment les particularismes culturels de ces peuples autochtones : droit à des établissements scolaire, droit au média et à la protection de la langue, droit à la protection de leur pharmacopée traditionnelle. On trouve également, des mécanismes de réparation juste et équitable pour ceux dont les terres, les ressources, les biens religieux ou culturels ont été spoliées, ou dont les populations ont subi un transfert forcé. On trouve en outre des mentions au droit à l'autodétermination des peuples autochtones et peuvent s'administrer eux-mêmes.

Au cours de ce travail, nous nous focaliserons plus sur la question des peuples Autochtones au Congo-Brazzaville, ce qui est l'objet de notre analyse. Nous tenterons d'élucider la notion de peuple autochtone au Congo Brazzaville (I), les différentes violations dont ils sont victimes. Et enfin, nous essayerons de dégager le mal commun afin d'éradiquer ces différentes persécutions (II).

I- La notion des peuples autochtones au Congo-Brazzaville.

Autochtone, et non comme des « pygmées ». Ainsi, la proposition de définition des peuples autochtones du Congo est la suivante : « Des communautés originaires des territoires qu'elles occupent traditionnellement, qui se distinguent des autres groupes de la population nationale par leur identité culturelle et qui sont régies par des coutumes et traditions qui leur sont propres.»

Traditionnellement, les peuples autochtones vivent en petits groupes sociaux égalitaires ; leur mode de vie dépend de la chasse et de la cueillette. Ils se caractérisent par leur mobilité sur un vaste territoire ; les peuples autochtones se rendent, au besoin, d'un centre de ressources à un autre. En raison de leur mobilité, ils n'accumulent ni biens fonciers ni biens matériels. Leurs pratiques et leurs rites culturels complexes sont directement en phase avec la foret, son respect et sa gestion saine.

L'analyse de la situation nationale par rapport à la jouissance des droits humains de ces peuples est très préoccupante. De nos jours, ils sont dans une situation d'extrême pauvreté et de marginalisation. Ces communautés vivant dans une situation d'insécurité, sans accès sécurisé aux ressources naturelles et aux terres dont elles dépendent ; elles sont soumises à la victimisation et aux abus par d'autres communautés dans l'indifférence des autorités.

Leur lot quotidien est fait de non reconnaissance de leurs valeurs et connaissances, non accès aux services sociaux adaptés à leur propre culture et mauvais paiement pour tout travail exécuté, voir même des conditions d'esclavage. Les réalités sur le terrain sont claires : des menaces réelles existent sur les droits humains des peuples autochtones, d'où la nécessité de développer des mécanismes afin de redresser impérativement cette situation.

- Un Droit nécessitant un Encadrement

L'initiative du gouvernement Congolais en vue d'élaborer une loi sur les peuples autochtones est un élément clé de réponse à ces défis que je suppose pressants.

Au niveau international, le souci à l'égard des peuples ou populations identifiés comme autochtones est né d'une préoccupation présente dans le droit international depuis plus de cinquante ans. Le débat autour des droits de ces peuples a évolué, passant d'une approche d'intégration des populations autochtones dans les années cinquante et soixante, à une approche de respect de la diversité culturelle et des droits spécifiques des peuples concernés.

Actuellement, les instruments qui définissent le mieux l'approche internationale sont la convention N°169 de l'Organisation internationale du travail(OIT) concernant les peuples indigènes et tribaux dans les pays indépendants (1989) et le projet de Déclaration de Nations Unies sur les droits des autochtones (1994).

Au niveau de l'Afrique, La charte Africaine des droits de l'homme et des peuples a de nombreuses dispositions qui s'appliquent parfaitement à la situation des peuples autochtones du Congo. La commission africaine des droits de l'homme et des peuples a mis en place un groupe d'experts sur la question des peuples autochtones.

II- Les violations rencontrées par ces peuples au Congo

Au Congo, il n'ya aucune référence aux peuples autochtones dans la législation. Théoriquement, les peuples autochtones seraient protégés par les instruments juridiques qui protègent les droits humains de tous les Congolais, tels que la Constitution. Ce qui n'est pas le cas dans la pratique : le niveau de marginalisation et de discrimination crée une situation extrême pour les peuples. Ainsi, il ya des éléments du droit Congolais qui, ne prenant pas en compte les spécificités des peuples autochtones, sont un obstacle à la jouissance de leurs droits.

Les défis majeurs des droits des peuples autochtones sont analysés sous les thèmes suivants : égalité et non-discrimination ; droits à l'auto-gouvernance et participation ; droits à l'identité culturelle ; droits aux terres et aux ressources naturelles et droits économiques et sociaux.

Les peuples autochtones sont sujets à un niveau de discrimination criard. Ils sont traités comme des sous-hommes et souffrent de discrimination dans chaque domaine de leur vie. Pendant des siècles, cette discrimination a été justifiée par un tissu complexe de concepts, de stéréotypes, de mythes et de mensonges sur les peuples autochtones.

Bien que les peuples autochtones soient également des citoyens Congolais, il est rare de trouver une personne autochtone munie de pièces d'identité. Des obstacles à l'obtention de ces pièces par des individus autochtones existent, notamment l'inadaptation du système étatique d'identification en milieu autochtone, la discrimination qui décourage ces peuples à aller dans les centres d'Etat civil existants, l'absence d'information et de sensibilisation sur l'importance de ces pièces au sein des communautés, et les frais associés. Sans pièce, un individu est limité dans la jouissance de ses droits : la libre circulation, l'accès à l'école, le droit de vote etc. deviennent presque impossibles. Concernant l'accès à la justice et le respect des droits des individus, les autochtones éprouvent les mêmes difficultés.

Leurs systèmes traditionnels de justice ne sont pas reconnus et, face à la justice moderne, ils sont souvent ignorés ou pire, objets de discrimination, de menaces et de violence.

La femme autochtone est souvent victime de violence sexuelle et de manipulation, sans possibilité de recours effectif.

Il n'existe presque pas de cas où une autorité autochtone est officiellement reconnue. A côté d'autres communautés nationales, les peuples autochtones sont souvent assujettis à leur autorité, ou forcés d'accepter un chef qu'ils n'ont pas choisi et leur propre organisation interne est méconnue. Au niveau régional et national, il n'ya aucun élu autochtone, et peu d'agents de l'Etat sont autochtones. Avec cette absence de représentation et de rapprochement entre les divers systèmes de gouvernance, les peuples autochtones sont encore plus marginalisés.

- L'Identité Culturelles des autochtones

En l'espèce, les peuples sont encore plus marginalisés. En ce qui concerne l'identité culturelle, les peuples autochtones se trouvent face à une très forte pression : s'intégrer et renier leurs spécificités culturelles. Leurs connaissances et pratiques ne sont pas valorisées et chaque jour, on leur répète que leur culture est plus pauvre et « moins évoluée » que les autres cultures nationales.

Les droits à la terre et aux ressources naturelles sont le défi le plus important pour la plupart des peuples autochtones.

Dans leur propre culture, la forêt leur appartient et ils la gèrent durablement. Pour ces peuples, y accéder est un impératif tant pour leur culture que pour leur survie. Mais au regard de la loi nationale, leurs droits d'usage de la forêt sont limités et leurs systèmes coutumiers pour assurer les droits fonciers ne sont pris en compte. Dans la pratique, la situation est pire : souvent, les peuples autochtones sont menacés et maltraités par les agents de l'Etat ou de la conservation alors qu'ils sont en train de poursuivre l'exercice de leurs champs ou même de leurs lieux d'habitation. L'étude n'a pas trouvé d'exemples où les peuples autochtones avaient été consultés au sujet d'une action les affectant. Généralement, ils ne sont même pas informés de tout.

Concernant les droits économiques et sociaux, le système Congolais ne prend pas en compte l'importance du mode de vie dans la fourniture ou la dissémination des services publics.

Les moyens financiers des communautés sont limités ; il existe une discrimination concernant l'accès aux services, notamment leur éloignement par rapport aux lieux d'habitation des peuples autochtones. Tout se combine pour limiter l'accès aux services communautaires de base. Concernant le travail, les peuples autochtones sont souvent maltraités, payés moins que les autres personnes effectuant la même tâche, ou forcés de travailler pour rien, ou au plus, pour des vêtements usés. Leurs connaissances et leurs expériences ne sont pas appréciées à leur juste valeur.

En s'appuyant su tous ces constats de terrain et sur l'analyse du contexte national et international, les personnes impliquées devront assurer une série de recommandations concernant le contenu d'une éventuelle loi. Des recommandations concernant le contenu de la nouvelle loi. Ces recommandations reflètent la réalité de la situation Congolaise et tiennent compte des normes actuelles du contexte international.

.Nous espérons fermement que le gouvernement Congolais élabore une loi sur les peuples autochtones. Car, avec une telle Loi, la République du Congo pourrait être un modèle de bonne pratique en Afrique en matière de droits des peuples autochtones et ce serait un moment historique pour ces peuples.

Sources :

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-Cours de Monsieur J.M. Larralde, Professeur à l'Université d'Evry Val D'Essonne.

-La protection des droits de l'Homme dans la Constitution du 20 Janvier 2002 du Congo.






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry