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Les rituels funéraires chez les Dadjo vivant au Gabon

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par Abakar Ramadane
Université Omar Bongo - Master 1 2004
  

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II- Présentation du rituel funéraire des Dadjo islamisés

1)° Rituels islamiques en 2006 de Mohammat Oumar

a°)- Annonce du deuil

Marra al haznane tagot fi bet arba ine yom.

Adjus bas tabada le hizin.

Ma targu ma'a radjul namman arba in yôm yi kamil.

Da khal fi be da, takul waheda, ena ma yichifa radjil wahid kulu.achan ein da inda zina fogga. Lakin, takdar tichifa awin wa ial dugak.

Akhawatta bas yi sawu akil da malan lakin hi takul chi ya bas, ma katir. Ti disa luguma chi ya bas achan djû ma yi sa yi ha kadar yôm yi kamil da.

Kan arba in yôm tama da, nafsa mara tadji ti tucha khul gan hana hizin. Ti wa li nar sa khe yar fi lubba bet hana radjil al mat da, wa ti tucha farde al azarag ma'a yom al radjilla mat.

Kan khalas ti barrid fi bet be almi da tahir be fajur.
Yu waduha le akhawana le radjila achan ta'azil minnuhum wahid lakin ma yi asuruha. Ala kuli hal, akhu le radjila al sakhe'yar bas yi zawidja likin ma akhu alsakhe'yar marra wahid kan hu ga'id ma'ahum zata.

Mara dibas, hizatta bas tikhtar na'dum alhi tudorra ma' rudjal ya yi azulu laha fi gaddah.

Fi wakit da, imam khalas gata' hizin da khalas.» Khalas arba'in yôm hana hizin da tama' ala hasab Islam. Khalas baretti nnafiski. Hali'yan takdare ti zawidji zol al galibki yi dora.

Kan rudjal ma'talaboha da, aw kan rudjal ma'fim aw ma'induhum ni ye da, yi waduha fi bet hana abuha. Kan huda talaga amma aw kan gadin sawa. Kan abuha mat, yi waduha fi bakan amma kan haye.

Ambe nat usbuh wa sana, takdar takhud radjil alhi tidorra fi galiba.

La veuve est enfermée dans une pièce pour une durée de quarante jours. C'est une vieille femme qui décrète la sentence de deuil.

Il lui est interdit d'avoir des rapports sexuels durant quarante jours.

A l'intérieur de la pièce, elle mange seule, exclue des regards extérieurs notamment masculin, jugés sources de convoitise et de pêché. Par contre, il lui est permis de regarder les femmes et les enfants.

La nourriture est préparée par la soeur de la veuve et lui est servie pleine mais elle doit se réservée de tout manger. Elle prend quelques bouchées, juste pour tenir toute la longueur de journée.

Au quarantième jour, la même sage femme vient brûler les habits de deuil : elle allume un petit feu dans le milieu de pièce maritale où le pagne noir est brûlé en coïncidant avec le jour du décès du mari. Ensuite, elle se lavera à son domicile avec de l'eau pure très le matin. Elle sera présentée aux frères du mari parmi lesquels elle doit choisir un d'entre eux comme mari sans en être contrainte. En général, c'est le frère cadet du mari qui la marie mais rarement le benjamin, bien qu'il soit candidat parmi ses frères. Quoiqu'il en soit, il revient à la femme de porter le choix ultime de celui qu'elle estime être son mari et non aux hommes de s'auto-déclarer.

A partir de ce moment, l'imam a déjà annoncé la fin de deuil. « tu es arrivée à la fin de quarante jours prescrits par la loi de l'Islam. Tu as accompli ton devoir. Maintenant, tu peux te marier à qui tu désires.

Au cas où il n'y a pas de candidat potentiel au mariage, par leur absence ou par manque de volonté de la femme, celle-ci sera conduite chez ses parents, au domicile de son père, si celui-ci a divorcé sa mère ou chez sa mère si le mari cette dernière est mort ou chez les deux, s'ils sont tous vivants. Ensuite, entre une semaine ou un an, elle peut se marier à qui elle veut.

Commentaire : Cette annonce est dictée par une vieille femme de statut de veuve. Une fois la sentence est prononcée, il s'ensuit des immédiatement des interdictions des regards extérieurs notamment masculins. L'abstinence sexuelle est une chose remarquée chez la femme endeuillée.

2)° Rituels islamiques en 2006 de Habré Abrass

b°)-Déroulement du deuil

Alhaznane yi dakhula fi bet limudda hana arba'in yôm. Adjus bas tibalikha yôm hizin.

Mam'nu'u le marra haznane le targud ma'a rudjal namman arba'in yôm. Fi lubba betta, takul waheda, rudjal ma' yuchufuha achan ma'yantiha chahwa et zunub. Likin takdar tichif awin wa i yal dugag.

Akil da, akhawatta bas yi rakubu laha wa yantuha mal yan tassa,likin lazim ma tikamila kulla.

Tichil la luggam bas le tisabita dju'a hana yôm.

La veuve est enfermée dans une pièce pour une durée de quarante jours. C'est une vieille femme qui décrète la sentence de deuil. Il lui est interdit d'avoir des rapports sexuels durant quarante jours. A l'intérieur de la pièce, elle mange seule, exclue des regards extérieurs notamment masculin, jugés sources de convoitise et de pêché. Par contre, il lui est permis de regarder les femmes et les enfants.

La nourriture est préparée par la soeur de la veuve et lui est servie pleine mais elle doit se réservée de tout manger. Elle prend quelques bouchées, juste pour tenir toute la longueur de journée.

Commentaire : Le quarantième jour marque la fin de cette manifestation. La nourriture funèbre est préparée par les soeurs de la veuve qui, une fois servie, serait consommée seulement à moitié. En Ceci revient à dire que la femme jouit d'un repos par rapport à ses activités ménagères.

3°) Rituels islamiques en 2006 de Hamissou Baba

c°) Les prières

Al salah indaha wadjibad.minal wadjibad hana salatal mot, fi alni ya ila sala ilalmayit aw almayitin wa wakhif be tul ila iza mafi fursa niha i yan.

Asalah hi ya ma'a djama'a ma'a nata salasa insani kan chi ya kulla li anna alrasul fa'ala kaza: « salu kama chuftuni sale ta. » Iza insan al yi sallu kasiran, banfa'al mayit.

a yi mayit salo ale ya mi'ata muslim yi sa'uduhu wa haza alrudjal yisamaha rabuhu.

Hadith balkha bukhari wa muslim, Al-Nasâ'î, Al-Tirmidhî, Al-Bayhaqî, Al-Tayâlisî et Ahmad.

fiha wadjibat kasira bi nisba salatal mot.

La prière est soumise à quelques règles. Parmi les obligations (rukn) de la prière funéraire, se trouvent l'intention d'accomplir la prière pour le ou les défunts ainsi que la position debout, sauf cas de force majeure. La prière doit être collective (à savoir trois personnes au minimum) car le Prophète l'a toujours fait ainsi et qu'il a dit « Priez comme vous m'avez vu prier ». Plus le nombre de prieurs est grand, plus cela est profitable au défunt : «  Tout défunt pour qui un nombre de cent musulmans prient sur lui et intercèdent en sa faveur, leurs intercessions seront acceptées (dans une autre version : il lui sera pardonné).» Rapporté par Muslim, Al-Nasâ'î, Al-Tirmidhî, Al-Bayhaqî, Al-Tayâlisî et Ahmad. Il existe plusieurs recommandations en ce qui concerne le déroulement de cette prière. Tout d'abord, lors de l'accomplissement de la prière,

Awalan, iza ibtadad alsalata, al imam yikharib li mayit ila rasihi wa ila djismihi.

salasa rasasan yakun biwara ya lil imam.Lakin, iza fiha nadum wahid, yisali wara ya lil imam, ma yisali djamba lakin wara ya.

Al awin yi salu wahedum fil mayit aw yidjtamu'u ma'a rudjal walakin yaghodu wa'uhum kama zalika.

iza fiha mayitan kasiran, wadjib salatan takun djami'an.

Munkin asalah takun ila a yi mayit kama fa'ala alrasul.

Munkin tusali salatal mot ilal djami'a fi makan khas ilal salawat ma yita.

l'imam doit se tenir au niveau de la tête pour le défunt et au milieu du corps pour la défunte. Ensuite, il faut se répartir en trois rangs derrière l'imam. S'il n'y a qu'une seule personne avec l'imam, il ne doit pas prier à ses côtés mais plutôt derrière lui. Les femmes peuvent procéder à la prière des morts soit de façon individuelle, soit en groupe avec les hommes, en se mettant derrière eux, comme pour la prière ordinaire.
En cas de décès multiples,
hommes et femmes , il faut faire une seule prière collective. Cependant il est permis de faire une prière pour chaque défunt comme le fit le Prophète.
Il est permis d'accomplir la prière funéraire dans la mosquée mais il est préférable d'accomplir la prière funéraire en dehors de la mosquée dans un endroit réservé pour les prières funéraires.

Commentaire : Pour une prière funéraire, il faudrait respecter quelques règles fondamentales : par exemple avoir l'intention de prier, se tenir dans une position debout et jamais assise, faire la prière de manière collective avec l'imam et l'accomplir en dehors de la mosquée(dans les esplanades et jamais à l'intérieur. Cette prière est individuelle pour les femmes.

4°) Rituels islamiques en 2006 de Salif Kochat

d°) Le déroulement du deuil

Alhizin yukun fadjur amana bukura ba'at mot.

Kan khalas dafano, alwakil yabada lel hizin gidam rudjal l ga'adin fi bet. Yugul : « khabila tamatt » yotardjumu be yôm hana hizin tamma.

Yagiri aya wahid wa djama'a yaguru ma'aya.

Kan khalas, rudjal yizurgu hurab fokh, wa ial ma' awin

Yizurgu gaga' fi fokh achan yi wasufu za'alum le rabuhum le katala nadumum.

Mara alhaznane, « mara khabila », khalita ti za yina fi bet hana radjila al mat.

Kan khalas tagok fi bet likin ma' tise dihin, wala tibarid. Kan tidor takul, yantuha akil khas : madide hana masar aw hana khalla fi tasa nussa bas malan.

Achan Dadjo bugulu ke kan takul bilhen da, tansa radjla, wa Kaman ma'adil.

Achan da mara ta'aab yaman atnachar chahar.

Fi bet, targud fi birich, tinum be nussa al isra lakin wa alzene achan djunun yi kharu'a fi nomma be hilim hana khof.

Malazin targud ma'a radjul namman atnachar chahar da yi kamil.

La manifestation du deuil se déroule le matin au lendemain de l'enterrement de la dépouille macabre.

Une fois, le corps enterré, le wakil, déclare le deuil devant une assistance composée des hommes dans la cour de la maison. Il dit : « khabila tamatt » qui se traduit par le jour du deuil est arrivé ». Il récite une sentence, puis l'assistance reprend en choeur. Les hommes lancent des épées en l'air, les enfants et les femmes des calebasses dans le ciel, exprimant ainsi leur nervosité à la divinité pour avoir tuer leur sien. La femme endeuillée, « mara khabila », est rasée par une sage femme, sa tante en général, dans le dortoir de son mari en son vivant. Ensuite, elle restera enfermée dans la pièce où elle ne devait ni s'oindre, ni se laver, même pour manger, elle doit suivre un régime alimentaire bien spécifique: bouillie de maïs ou de mil, sur l'assiette à moitié pleine. Car, les Dadjo pensent que si elle mange à satiété, elle oubliera son mari, ce qui semble anormal.

Raison pour laquelle elle doit suivre cette pénitence durant douze lunes.

Dans la pièce, elle dort sur une vieille natte, à même le sol, sur une position gauche mais jamais sur la droite, car les esprits gêneraient son sommeil par des cauchemars récurrents.

Il lui est interdit d'avoir des rapports sexuels durant ces douze lunes. droite, car les esprits gêneraient son sommeil par des cauchemars récurrents.

Il lui est interdit d'avoir des rapports sexuels durant ces douze lunes.

4°) Rituels islamiques en 2006 de Tebininga tesbett

e°) Les habits de deuil

Les habits de deuil ou « cafane » sont généralement composés d'un slip, d'une culotte taillée jusqu'aux genoux.

Une chemise légèrement longue taillée de l'épaule jusqu'au bassin appélée « badane » et un chapeau fait de tissu qui couvrent la tête. Un autre tissu couvre la tête et les pieds. Enfin, un dernier tissu recouvre l'entièreté du corps. Les femmes(mortes) se font couvrir sept fois alors que les hommes six fois.

Aussi, des morceaux de coton s'ajoutent au tissu et sont fixé sur toutes les orifices du mort (yeux, bouches, narines, orteils, aisselles, articulations, phalanges). Les parties molles telles du corps que l'anus, le placenta font l'objet d'une couverture cotonnée.

Les personnes qui viennent se consterner n'ont point d'habit particulier à porter. Tous les habits sont les bienvenus pourvus qu'ils soient propres. Même les habits noirs sont les bienvenus. Qu'on soit homme, femme ou enfant, le port du linceuil est obligatoire. L'homme endeuillé n'a pas d'habit spécifique à porter même si en deuil.

Commentaire : « cafane » ou habit de deuil et « badane » chapeau faits de tissu et des morceaux de coton bouchant tous les orifices du corps. L'on note l'absence de particularité d'habit à porter une fois qu'il est propre.

5)° Rituels islamiques en 2006 de Mohammat Oumar

f°) Interdits funéraires

Il est interdit de rire, de plaisanter, de jouer, de chanter lors de l'enterrement en raison du respect aux morts et de bénéficier des bienfaits plutôt que d'attirer des péchés.

Les femmes ne doivent pas se présenter aux enterrements et si elles y prennent part, par exemple pour fournir une aide en eau, elles doivent rester à une certaine distance des hommes parce que la femme est jugée à l'homme.

Il est interdit aux candidats à l'enterrement de piétiner les tombeaux dont le Prophète Mohammed le compare au piétinement de la braise. Ceci laisse supposer les dangers qui guettent exprimés en péché pour le piétineur.

Il interdit de prier à côté des tombeaux parce que jugé marouh ou blâmable parce que le regard des tombeaux suscitent la peur et empêche le croyant de bien accomplir leur prière.

De même qu'il est interdit de se soulager c'est-à-dire d'uriner, de déféquer aux lieux des enterrements. En cas de besoin, il est nécessaire de s'éloigner sinon c'est un péché grave.

Quant aux positions du mort dans sa tombe, il est interdit par exemple de poser sur la gauche, sa tête ne doit pas s'orienter vers d'autres horizons que le Sud et les pieds se fixent vers le Nord et sa face est orientée vers l'Est rappelant la direction de la Mecque ou Qaaba lieu où est enterré le prophète Mohammed.

Commentaire : Il est interdit de rire, de plaisanter, de jouer, de chanter par respect aux morts et de bénéficier des bienfaits. C'est pourquoi, il est formellement interdit aux femmes de se présenter à l'enterrement parce que jugées trop faible. De même que les lieux sacrés que sont les tombeaux ne sont pas à piétiner. Leur piétinement est comparé au piétinement de la braise dans l'Au delà. Enfin, la prière très sacrée est interdite aux abords des tombeaux en raison des peurs susceptibles de hanter les fidèles et de détourner leurs intentions de prière.

6°)Rituels islamiques en 2006 de Tidjani Mohammed

g°) Le retrait de deuil

Le retrait de deuil se fait le matin. Les hommes doivent lire le coran et procéder aux invocations. On égorge un mouton ou chameau ou un boeuf en guise de sacrifice. Les participants mangent copieusement et manière collective et jamais individuelle. Ensuite, vient la fathia ou lecture des litanies où des souhaits de protection sont adressés aux morts contre l'enfer. On souhaite par exemple que Dieu ouvre les portes du paradis au défunt.

La durée du retrait de deuil est fixé à quarante jours c'est-à-dire à un mois et dix jours. Cette durée n'est valable que pour la femme d'autant plus que l'homme n'est concerné par cette durée. Une fois période de quarante jours est comblée, on procède au retrait systématique de deuil. Pour avoir porté les habits blancs de deuil, la femme doit les enlever pour les remplacer avec des habits habituels tout en reprenant ses activités quotidiennes. En principe, la famille du défunt ne doit rien sacrifier parce que Dieu interdit de le appauvrir davantage. Ceci revient à dire que les sacrifices sont les résultats des cotisations provenant des familles étendues.

La fin de la cérémonie de retrait de deuil peut être collective ou individuelle. Il n'y pas d'heure précise pour lever la séance Les retardataires peuvent venir progressivement au lieu de deuil à tout moment pour se consterner c'est-à-dire prendre la fathia aux familles du défunt. Ceci prolonge de ce fait la durée de la cérémonie pour toute une journée.

En cas de décès d'un jeune enfant, d'un bébé, ou tout simplement d'un enfant de moins d'un an, il n'y point de deuil mis à part l'enterrement et un sacrifice journalier des nourritures offertes aux enfants.

Si un homme perd sa femme, il n'y a pas deuil, ni de retrait de deuil. Les invocations mortuaires d'une journée seules suffisent à couvrir l'événement.

Commentaire :

Le retrait se fait le matin. Lecture du coran est collectif et est suivi des invocations des litanies  puis un sacrifice de mouton en guise de protection : tel est le menu du cérémoniel.

Les habits sont blancs de deuil symbolisant la pureté. Le retrait de deuil peut être collective ou individuelle. Mais chez enfant de moins d'un an, il n'y point de deuil mis à part l'enterrement et un sacrifice journalier des nourritures offertes aux enfants.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius