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Impact des subventions du Nord sur les recettes d'exportations burkinabés: Cas de la recette cotonnière

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par Zakaria SORGHO
Université de Ouagadougou - Maîtrise en économie 2004
  

Disponible en mode multipage

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    DEDICACE

    A

    la mémoire de mes parents :

    Mon père, SORGHO Moryamba & Ma mère, LENGANI Marceline

    REMERCIEMENTS

    A

    tout le Personnel de L' I.C.T.S.D

    Pour la subvention de ce mémoire de fin de cycle.

    AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE

    L'UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE EN

    SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

    ( U.F.R/S.E.G )

    L'UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU BURKINA FASO

    SANS OUBLIER

    - Tout le personnel de l'U.F.R /S.E.G pour le service rendu pendant mes 4 années de formation en particulier tous mes professeurs pour la qualité de leur enseignement, singulièrement à :

    - Monsieur Soumaïla BITIBALE, mon directeur de Mémoire, doctorant au P.T.C.I

    - Professeur Souleymane SOULAMA, mon professeur d'économie internationale

    - Docteur KALDJOB, mon professeur de finances publiques

    - Docteur Kassoum ZERBO, mon professeur de politiques économiques.

    - Tous les étudiants de l'U.F.R/S.E.G, surtout ceux de l'option M.G.D pour l'harmonie et la chaleur fraternelle accordée à ma modeste personne durant ma formation.

    - Toutes les personnes physiques : responsables d'institution ou organisme, parents et ami(es) ayant contribué de près ou de loin par de diverses actions à ma réussite ou à la réalisation de cette étude, particulièrement à : Monsieur El Hadji DIOUF Juriste - Chargé de Programme - Affaires africaines à I.C.T.S.D, monsieur SISSAO Christian du S.P - C.P.S.A à Ouagadougou, Monsieur ERIC HAZARD à l'E.N.D.A Diapol à Dakar, Monsieur SIE Antoine Directeur de la Planification et des Analyses Macroéconomiques à Ouagadougou, Monsieur BELEM Lassane Chef de Zone de production cotonnière de Ouagadougou et mon petit frère SORGHO Arouna étudiant en licence de physique pure à l'Université de Ouagadougou.

    - Toutes les personnes morales notamment : l'I.N.S.D, la Direction Générale des Douanes, la D.P.A.M/D.G.E.P, le Ministère de l'Agriculture et l'O.N.A.C, la SO.FI.TEX, le CAMPUS NUMERIQUE de Ouagadougou (l'AGENCE UNIVERSITAIRE DE LA FRANCOPHONIE), l'U.N.P.C.B pour leur disponibilité et l'Agence de conception graphique, Im@gic.

    « Que Dieu nous bénisse ! »

    SOMMAIRE

    Dédicace 3

    Remerciements 4

    Abréviations et sigles 8

    Avant propos 10

    Généralité : Historique sur la création de l'O.M..C 12
    Introduction générale 14

    Chapitre I : Coton, le produit d'espoir économique : forces et apports à l'économie

    burkinabé 20

    Introduction 20

    I.1. La force du coton au Burkina Faso 20

    I.2. Le coton, un générateur de devises et le principal produit intégrant

    du Burkina Faso au marché mondial 31

    I.3. Les différents partenaires commerciaux du Burkina Faso 34

    I.4. Les principaux pays concurrents au coton burkinabé 34

    Conclusion 36

    Chapitre II : Subventions du Nord : présentation et analyse des effets 37

    Introduction 37

    II.1. Le marché mondial de coton 37

    II.2. Une analyse de la production et de la consommation mondiale de coton 39

    II.3. Les subventions selon L'O.M.C 41

    II.4. Un cadre d'analyse des subventions : la production et la consommation
    mondiale de coton ............................................................................................................44

    II.5. Une analyse théorique des effets des subventions au Nord : la production

    nationale au Nord, le prix mondial et la production de coton au Burkina

    (Cas des Etats-Unis d'Amérique et du Burkina Faso pour illustration) 48

    II.6. La difficulté d'analyse des effets des subventions au plan pratique 53

    Conclusion 54

    Chapitre III : Analyse économétrique de l'impact des subventions du Nord sur la

    production du coton burkinabé 55

    Introduction 55

    III.1. Le modèle d'analyse 56

    III.2. Traitement des données statistiques 58

    III.3. Interprétations économiques des résultats 64

    Conclusion 66

    Conclusion générale et recommandations 67

    Bibliographie 71

    Annexes 73

    La liste des tableaux......................................................................................84

    La liste des graphiques...................................................................................86

    Table des matières 87

    ABREVIATIONS ET SIGLES

    O.M.C : Organisation Mondiale du Commerce

    A.O.C : Afrique de l'Ouest et du Centre

    P.I.B : Produit Intérieur Brut

    U.S : United States

    F.C.F.A : Francs de la Communauté Financière Africaine

    G.A.T.T : General Agreement on Tariffs on Trade

    O.C.D.E : Organisation de Coopération et de Développement Economique

    F.M.I : Fonds Monétaire International

    B.M : Banque Mondiale

    P.E.D : Pays en développement ou P.V.D : Pays en Voie de Développement

    I.C.A.C, Version anglais de C.C.I.C : Comité Consultative International sur le Coton

    M.E.F : Ministère de l'économie et des Finances

    F.A.O : Food and Agricultural Organization

    SO.FI.TEX : Société des Fibres Textiles

    SO.CO.MA : Société Cotonnière du Gourma

    C.F.D.T : Compagnie Française de Développement de Textiles

    O.R.D : Organismes Régionaux de Développement

    C.N.C.A : Caisse Nationale de Crédit Agricole du Burkina

    U.E : Union Européenne

    I.N.S.D : Institut Nationale de la Statistique et de la Démographie

    I.C.T.S.D : International Centre for Trade and Subtainable Development

    C.T.S/L.B : Cents par Libre

    U.S.A : United States of America

    C.A.P.E.S : Centre d'Analyse des Politiques Economiques et Sociales

    U.N.P.C.B : Union Nationale des Producteurs du Coton du Burkina

    P.N.B : Produit National Brut

    I.A.P : Instrument Automatisé de Prévision

    A.S.S : Afrique au Sud du Sahara ou Afrique Subsaharienne

    D.E.A : Diplôme d'Etude Approfondie

    N.Y.C.E : New York Cotton Exchange

    COTLOOK : Cotton Outlook

    AVANT-PROPOS

    Après quatre (04) années d'études à l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences Economiques et de Gestions (UFR/SEG) de l'Université de Ouagadougou, nous nous saisissons de l'occasion louable qui nous est donnée par l'International Centre for Trade and Sustainable Development (I.C.T.S.D) à travers son programme de soutien aux mémoires d'étude africains afin de mettre en évidence l'ensemble des connaissances : outils et instruments d'analyses économiques et de gestions reçues dans l'étude d'une situation économique internationale.

    Au cours de ces quatre (4) années de formation, nous avons acquis des connaissances spécifiques dans les domaines tels que: les techniques de planification nationale et régionale à savoir :

    - le management des projets 

    - l'élaboration, évaluation et suivi de projets de développement 

    - l'analyse de problèmes ou conjonctures économiques 

    - les interventions des institutions et organisations internationales de développement 

    - la microéconomie et la macroéconomie entre autre l'économie internationale

    Comme étude dans le présent mémoire, nous nous intéressons à une politique particulière de l'économie internationale faisant sujet de polémiques au niveau mondial : les subventions. Plus précisément l'impact des subventions agricoles des pays développés sur l'économie du Burkina Faso. Les raisons qui motivent un tel choix comme thème sont entre autre et par point :

    - l'amour pour le domaine de l'économie internationale

    - l'actualité du moment sur la question des subventions

    - permettre à la compréhension de tous, l'importance du coton pour l'économie Burkinabé en particulier et pour d'autres pays en développement de façon générale

    - faire comprendre le mal que des distorsions du marché telles que causées par les subventions au coton du Nord font aux économies vulnérables du Sud comme celle du Burkina Faso

    Ce choix a été surtout incité par le problème sans suite concrète, des séries de négociations à l'O.M.C entre les pays dits pays de subventions et ceux en développement, les plus touchés.

    En effet, depuis quelques années déjà, des séries de négociations ont été entreprises par l'O.M.C suite aux plaintes formulées par certains pays en développement à l'instar du Burkina Faso.

    Et ce en vu d'expliquer aux pays de subventions le mal qu'ils font aux économies africaines notamment celles de l'A.O.C plus vulnérable à la conjoncture du marché mondial de coton.

    Alors nous pensons que cette étude : « l'impact des subventions du Nord sur les recettes d'exportation burkinabé : Les recettes cotonnières », apportera plus de compréhension et d'informations analysées sur la question.

    Aussi, elle pourrait contribuer comme base d'étude poussée à de futurs étudiants, chercheurs ou analystes, vu le manque de la documentation dans le domaine.

    Bonne lecture !!!

    GENERALITE : Historique sur la création de l'O.M.C

    C'est avec la révolution industrielle que naissent les bases théoriques du développement de commerce international. Des économistes comme les Anglais Adam Smith et David Ricardo furent les premiers pionniers au 19ème siècle à explorer les fondements du commerce international dans le cadre de leur plaidoyer en faveur du libre-échange. A travers les concepts «d'avantages absolus» et «d'avantages comparatifs», les deux (2) économistes anglais démontrent respectivement que le commerce international soutenu par le libre-échange est un jeu à somme non nulle et bénéfique pour tous les échangistes. Ils sont appuyés dans leur conception par J. S. Mill qui précise que la répartition de gain total de l'échange est basée sur les relations de demande. Suite à toutes ces démonstrations, en 1947 fut signé l'Accord Général sur les Tarifs et le Commerce (G.A.T.T) par les pays industrialisés capitalistes de l'époque.

    Comme dans tout mouvement humain, les libre-échangistes sont contrés à l'époque par des économistes anti-libéraux. Ceux-ci soutiennent par la thèse de l'échange inégal et celle de l'impérialisme l'iniquité du libre-échange. Les travaux d'Hobson et d'Hilferding au 19ème siècle furent les premières critiques qui démontrent que le commerce international n'est pas source de gains pour tous les co-échangistes mais au contraire celle de «l'exploitation» de certaines nations par d'autres. Ainsi, Lénine développe la thèse de l'impérialisme dans «l'impérialisme, stade suprême du capitalisme».

    Par la suite, la deuxième vague de critique basée sur les théories de «l'échange inégal» stipule que le commerce international n'est qu'une forme de pillage des tiers-nations par les nations industrialisées capitalistes. Il ressort de cette assertion qu'il n'existe pas d'avantages comparatifs pour de nombreux petits pays qui se sont engagés dans «une croissance appauvrissante». Dans les années 50, la critique se poursuit avec l'analyse de «l'échange inégal» développé par le Brésilien Raoul PREBISH. Il avance la thèse de la détérioration des termes de l'échange entre les «développés» et «non développés» à partir d'une étude sur l'Amérique Latine de 1876 à 1938.

    Aujourd'hui, nous assistons au triomphe du capitalisme avec une mondialisation de l'économie fondée sur l'éloge de l'économie de marché et le libre-échange. C'est ainsi que sous l'incitation des institutions de Brettons Wood à l'époque soutenu au plan politique par le Président Ronald REAGAN des U.S.A et le 1er Ministre anglais Margaret TATCHER que se développent les trois (3) principes fondamentaux du commerce international que sont :

    - la libéralisation de commerce

    - la non discrimination

    - le refus d'un encouragement inéquitable des exportations.

    L'objectif principal de ces principes est de rendre l'économie nationale encore plus intégrative au marché dans un souci de mondialisation.

    Dans l'ensemble, les interventions du G.A.T.T ont réussi mais partiellement. Elles ont pu réduit les droits de douane sans pour autant enregistrer le même succès quant à la suppression des obstacles non tarifaires. Ainsi la protection de l'agriculture à travers les mesures des normes et les subventions sont demeurées.

    Ces insuffisances donnent naissance à l'Organisation Mondiale du Commerce (O.M.C) en remplacement du G.A.T.T en 1994. Cette nouvelle organisation vise sur le plan agriculture et selon l'Accord Agricol1(*) (mise en application le 1er juillet 1995), les objectifs suivants :

    - faciliter l'accès au marché

    - réduire le soutien interne à la production

    - améliorer la concurrence à l'exportation

    INTRODUCTION GENERALE

    La conjoncture économique mondiale accentuée par le libéralisme économique permet de différencier deux catégories de « monde » selon le niveau de développement économique. Généralement, nous avons les pays du Nord, économiquement plus développés et ceux du sud sous développés.

    Dans l'ordre éthique des choses, les pays développés devront oeuvrer à l'essor économique du tiers monde. Mais malheureusement, l'esprit capitaliste basé sur la recherche démesurée du profit ne saurait entendre d'une bonne oreille cette équité. Nous vivons un monde où les plus « forts » exercent librement et même impunément leur volonté sur les plus « faibles » sans aucune moralité, ni souci, loin de tout esprit platonicien.

    Au plan économique, il existe tout comme dans les autres domaines ce type d'injustice. En effet, les pays du sud subissent dans leur économie la politique de « deux poids deux mesures ». Parmi ces pays en développement, nous démarquons des pauvres, les plus pauvres à l'instar du Burkina Faso, qui sont plus vulnérables aux politiques internationales tant sur leur marché que dans leur économie d'une façon générale.

    Le Burkina Faso participe depuis le lendemain des indépendances au commerce international. Lequel commerce lui permet d'être intégré au monde. Ses produits d'exportation sont dans sa quasi-totalité issus du secteur agricole. Lequel secteur est la base de son économie et il est extensif, traditionnel et diversifié selon les régions. Il occupe plus de 80 % de sa population et participe à près de 40 % de son P.I.B. Il constitue le principal secteur d'insertion du pays dans l'économie internationale avec un apport de près de 60 % des recettes en devises du Burkina Faso2(*).

    Le coton est par ailleurs, essentiel dans les zones rurales car il constitue la principale culture commerciale, source de revenus monétaires pour les populations concernées. Les statistiques ont montré que le coton constitue un outil de lutte contre la pauvreté en ce sens que ce problème socio-économique est plus rural que citadin. Par ailleurs, le coton pourrait agir négativement sur la pauvreté par le biais des revenus qu'il apporte aux populations rurales. Dans le même temps, le coton figure actuellement au premier rang des produits dont les subventions sont les plus élevées au plan international.

    Aux Etats-unis d'Amérique par exemple, les estimations montrent qu'un demi hectare de terre agricole consacrée à la production cotonnière reçoit environ 230 dollars de subventions contre environ 40 à 50 dollars pour le blé et maïs. La question de subventions est encore d'actualité et de plus en plus préoccupante.

    Des pays comme la Chine, l'Union européenne et les Etats-unis d'Amérique continuent de subventionner leur coton. Concernant les Etats-Unis d'Amérique, le montant des soutiens octroyé environnait les 3,9 milliards de dollars U.S en 2001 contre 2,056 milliards en 1999. Nous signalons que depuis le 2 mai 2002, une loi agricole connue sous le nom de « Farm Bill » est voté et accroît les subventions accordées au secteur agricole.

    Ce nouveau programme de soutien au secteur agricole s'élève à 175 milliards de dollars U.S, environ plus de 105 000 milliards de F C.F.A pour les dix années à venir, soit une augmentation absolue de 73,5 milliards de dollars, et un taux d'accroissement de plus de 70 % par rapport au programme précédant « Fair Act »3(*). Par conséquent, la politique de subvention des pays industrialisés dans leur secteur agricole, a forcément une influence sur l'économie encore primaire des pays en développement.

    Vue l'importance du secteur agricole dans la socioéconomique de ceux-ci, nous nous interrogeons sur les conséquences envisageable suite à un développement de ce protectionnisme agricole déguisé des pays développés dont Hindley et Nicolaides (1983) qualifient de « néoprotectionnisme ». En outre, selon Norro (2001), les politiques de subventions introduisent des distorsions de prix sur le marché international très généralement à la baisse. Une telle situation n'est pas sans impact sur les pays du sud qui sont la plupart des « Price taker »4(*).

    En effet, « toute chose étant égale par ailleurs », la baisse de prix engendrée par les subventions conduira à une baisse des recettes d'exportation du « SUD »5(*). Ou pire, de telles politiques anti-libérales sont de nature à compromettre dans la dynamique les perspectives de croissance, de réduction de la pauvreté et à terme, conduire à la disparition de certaines filières importantes de l'agriculture des pays du sud.

    Face à une telle situation de « pseudo libéralisme »6(*) et tout en ayant conscience des conséquences économiques et sociales qu'elle peut perpétrer dans leur économie, de nombreux pays du sud ont formulé des plaintes à l'encontre des subventions du « Nord »7(*). Entre autres, nous pouvons citer :

    · les deux appels lancés par un collectif d'Association de Producteurs de Coton à l'endroit des Etats-unis d'Amérique et de l'Union européenne en 2001 et en 2002 pour que cessent les subventions accordées aux producteurs de ces pays.

    · la plainte du Brésil déposée auprès de l'O.M.C contre les subventions américaines accusées d'être la principale cause de chute des cours enregistrés depuis plusieurs années.

    · tout dernièrement, certains pays à savoir le Burkina Faso, le Mali, le Bénin et le Tchad ont également fait appel à l'O.M.C sur la question des subventions américaines au coton.

    Suite à ces différentes plaintes, des négociations sont entreprises entre d'un côté les pays plaignants et de l'autre ceux dits « pays de subventions » sous l'égide de l'O.M.C. Mais à l'heure actuelle des négociations, aucune résolution concrète sur la réduction réelle des subventions n'est garantie. Aux négociations de Doha qu'on appelle « Doha Round », il était question de « couleur des boîtes »8(*), c'était une polémique sur les mesures de soutien faites par les pays du nord à leurs agriculteurs.

    Notamment des pays comme les Etats-unis d'Amérique ont pu inclure dans « la boîte verte »9(*) quelques-unes de leur mesure de « la boîte orange »10(*) afin qu'on statue sur celles-ci comme n'influant pas sur la production donc hors de toutes questions de discussions. Nous disons que de telles résolutions injustes en faveur des pays du Nord remontrent dans le temps.

    En effet, depuis les années 1970, précisément en 1973, avec Tokyo, 1973, des négociations commerciales et multilatérales entreprises sous l'égide du G.A.T.T, se sont principalement axées sur le secteur manufacturier. Le secteur agricole pourtant très fortement protégé, est écarté des différentes négociations pour son caractère dit-on sensible. De telle manière que jusqu'au milieu des années 1980, le secteur demeurait encore fortement protégé et son marché international pratiquement impénétrable.

    Aussi, nous avons les négociations commerciales du Cycle d'Uruguay conduisant à la création de l'O.M.C. A la fin de ces négociations, les différentes parties se sont entendues sur une réduction des obstacles aux échanges des produits agricoles afin d'améliorer la concurrence à l'exportation.11(*) Près d'une décennie après, le secteur agricole demeure très fortement soutenu à coup de subventions considérables dans les pays industrialisés.

    L'estimation du subventionnement total au secteur agricole calculé pour la zone O.C.D.E montre que les subventions bien qu'en baisse depuis 1999, soit treize années après l'Uruguay Round, demeurent à un niveau très élevé de 321 milliards de dollars U.S. Quant au subventionnement direct aux producteurs agricoles, il est évalué à 242 milliards de dollars U.S, soit 32 % des recettes agricoles de ces pays.12(*)

    Pour paraphraser Golding et Mensbrugghe (1992), Nous affirmons sans risque que si les pays de l'O.C.D.E souscrivent à la libéralisation en tant qu'idéologie économique, leur pratique se trouve à l'extrême opposé pour ce qui est du secteur agricole. Cette politique de « deux poids deux mesures » en faveur des plus « Puissants » s'explique par le paradoxe suivant :

    Certains pays en développement qui malgré la faiblesse de leur moyen, accordaient un soutien minimum pour la viabilité de leur secteur agricole, un secteur qu'ils pensent vital pour leur économie, ont été obligés sous la pression des institutions de Brettons Wood (B.M, F.M.I) dans lesquelles les grandes puissances mondiales occupent une place importante à y mettre fin; et ce, au nom de la primauté du libéralisme économique sur le protectionnisme.

    Comme nous pouvons le constater, la question de subventions du nord à l'agriculture précisément au coton est préoccupante dans une telle dynamique évolutive des cours mondiaux. En effet, depuis un certain nombre d'années, nous assistons impuissamment à la chute des cours mondiaux. Soit depuis 2000, nous avons une baisse progressive des cours mondiaux de coton, et ce en dessous de la barre des 60 cts/lb. Au Burkina Faso, l'économie est énormément dépendante du coton dont la quasi-totalité de la production est exportée. Toute chute des cours pourrait avoir des effets néfastes sur cette économie aussi bien à court qu'à long terme.

    Une étude menée par la F.A.O et l'I.C.A.C à partir d'un modèle de demande mondiale de textile a abouti à la conclusion que par exemple sans subventions américaines, les plus importantes et considérables, les cours mondiaux auraient été nettement supérieurs de 3 cents, 6 cents et 12 cents respectivement en 1999, 2000 et 2001. A partir de ces résultats, l'Organisation Oxfam Internationale a tenté d'estimer les coûts pour certains pays en développement. Ainsi, elle estime à près de 302 millions de dollars U.S dont 191 millions de dollars pour les seuls pays d'Afrique de Ouest et du Centre (A.O.C), soit environ 63,25 %, en terme de perte de devises occasionnée par les subventions sur les trois années (1999, 2000 et 2001). Pour le Burkina Faso, les pertes s'élevaient à près de 28 millions de dollars U.S en 2001 soit 1 % de son P.I.B.

    De telles études devraient lever toute polémique sur l'impact des subventions dans les économies des pays du sud. Et cela ne fait aucun doute, mais elles ne donnent pas de précisions sur l'impact de ces subventions dans la filière cotonnière en terme de productivité. Laquelle des filières est la plus concernée par la question de subvention actuellement ?

    Le but de notre recherche est de ressorti l'impact des subventions non pas sur l'économie du Burkina Faso en général, mais de façon précise sur sa filière cotonnière; les recettes d'exportation du coton burkinabé. Et ce, en vu de voir sa réaction face à une modification des subventions. Il s'agit d'étudier la sensibilité des recettes cotonnière du Burkina Faso suite à une variation des subventions du Nord.

    Précisons que la présente étude n'a pas pour fondement d'aboutir à une quantification des effets des subventions du Nord, mais le plus important pour nous est de répondre tout simplement à la question centrale suivant : Les subventions ont-elles un impact quelconque sur les recettes cotonnières du Burkina Faso.

    Cette étude visera de façon spécifique à :

    - montrer le poids du coton dans l'ouverture du Burkina Faso afin de voir l'importance de cette culture pour son économie

    - analyser l'effet des subventions sur les recettes d'exportations burkinabé spécifiquement sur celles issues des exportations du coton burkinabé

    - et pour finir faire des recommandations de politiques économiques.

    De tels objectifs nous ont permis de formuler deux hypothèses spécifiques que l'analyse se chargera de vérifier. Ainsi, notre hypothèse principale qui soutient la présente recherche stipule que les subventions sont d'impact négatif sur les recettes d'exportations du coton burkinabé. Il en sort les hypothèses spécifiques suivantes :

    ? H1 : le coton est le principal facteur intégrant du Burkina Faso au commerce international.

    ? H2 : les subventions contribuent à une baisse considérable des recettes d'exportation

    cotonnière du Burkina Faso.

    Une analyse d'indice13(*) nous permettra de montrer le coton comme principal facteur intégrant du Burkina Faso au Commerce International. Pour ce qui est de l'analyse de la sensibilité des recettes cotonnières du Burkina Faso à l'évolution des subventions, une étude économétrique suivie d'une analyse bien détaillée et expliquée des résultats, nous servirons de démonstration. Il importe de savoir que un modèle double logarithmique et les Moindres Carrés Ordinaires (MCO) seront utilisés comme méthode d'estimation.

    Comme ossature de notre étude, un plan à trois chapitres schématise cette étude :

    - La première traite de l'importance du coton pour l'économie burkinabé; un facteur intégrant du pays au monde.

    - Le deuxième embrasse les effets théoriques des subventions sur l'offre mondiale et les cours mondiaux de coton, tout en énumérant au passage les effets sur l'offre cotonnière du Burkina Faso.

    - Enfin, le dernier chapitre analyse la sensibilité des recettes cotonnières du Burkina Faso suite aux fluctuations du cours mondial de coton à partir d'une analyse du comportement de l'offre cotonnière du pays consécutive aux variations du prix mondial de coton.

    CHAPITRE I : COTON, LE PRODUIT D'ESPOIR ECONOMIQUE :

    Forces et apports à l'économie burkinabé

    Introduction

    Le coton constitue le principal produit d'exportation générateur de devises étrangères pour le Burkina Faso. Il joue par conséquent un rôle déterminant dans son économie, constituant ainsi le pilier de l'économie burkinabé encore au stade primaire.

    Avant d'aborder le problème des subventions proprement dites, il est indispensable de mieux situer le secteur cotonnier dans l'économie du Burkina Faso et d'en ressortir l'importance du produit. A travers la section I, nous montrons la force du coton au Burkina Faso, ensuite la section II parle du coton comme le générateur de devises et facteur d'ouverture du pays, enfin dans la section III nous montrons le coton comme moyen de lutte contre la pauvreté en milieu rural.

    I.1- La force du coton au Burkina Faso

    Le coton est une source d'énergie pour l'économie burkinabé. Il fait l'objet d'intérêt particulier dans le pays depuis quelques années déjà. En effet des moyens sont mis en oeuvre par la SO.FI.TEX soutenue par le gouvernement burkinabé afin d'améliorer conséquemment et d'une façon continue la production nationale cotonnière.

    En outre, s'inscrivant dans cette même vision, le vendredi 3 septembre 2004, un protocole d'accord a été signé à Bobo Dioulasso, la capitale économique du pays, entre l'Etat d'un côté, de l'autre les différents intervenants de la filière coton que sont : l'U.N.P.C.B, la SO.FI.TEX ainsi que Faso Coton et la SO.CO.MA. La signature du cahier de charge porte sur la cession des zones cotonnières du Centre et de l'Est à l'endroit de respectivement la société Faso Coton et la SO.CO.MA. Désormais, toute la production et l'achat de coton dans lesdites zones se feront par leur société respective.

    Cet accord est l'aboutissement d'un processus de réforme14(*) de la filière enclenché depuis 2001. Cette nouvelle initiative politique est espérée par les Autorités burkinabés comme une innovation pouvant améliorer la compétitivité de la filière et apporter par la même occasion plus de valeur ajoutée au P.I.B suite à un effet d'entraînement à toutes les couches sociales de l'économie.

    I.1.1- La production de coton au Burkina Faso

    Amorcé après 1947, le développement de la culture du coton est surtout notable à partir de la fin des années 60. L'augmentation est progressive jusqu'au milieu de la décennie 80 mais à partir de 1984, la croissance s'est accélérée (d'environ 88 000 tonnes de coton graine en 84/85, elle passe à 406 000 tonnes en 2003).

    Cette remarquable croissance masque d'énormes disparités régionales et intra régionales (à côte de la zone de l'Ouest se trouvent les régions du Centre et de l'Est du Burkina Faso).

    Aussi le développement du secteur cotonnier est imputable à la Société SO.FI.TEX, une Société d'économie mixte, mise en place en 1979 en remplacement de la C.F.D.T. La politique expansionniste du secteur cotonnier a consisté essentiellement à:

    - l'introduction de la culture attelée par la mise en place de crédits d'équipement à travers les O.R.D et la C.N.C.A15(*).

    - la pratique de Prix au Producteur; un prix incitatif

    - la pratique de Subventions sur les intrants (engrais et insecticides) et une fourniture à crédit des intrants en début de campagne cotonnière.

    En outre, au Burkina Faso, la production du coton burkinabé est de 2 types: le coton graine et le coton fibre ou égrainé.

    I.1.1.1- L'évolution de la production de coton graine burkinabé et rendement

    - la production de coton graine

    Le coton graine est le coton en nature, celui acheté aux planteurs. Sa production est essentiellement concentrée dans la région de l'Ouest16(*). Ainsi, depuis 1970 elle a connu une croissance continue mais avec un taux de croissance non satisfaisant en dynamique, taux progressivement en baisse (voir Graphique N°1).

    De 3 000 tonnes environ en 1960, la production a atteint pour la première fois 189 543 tonnes en 1990. A la veille de la dévaluation en 1994, la production était de 143 080 tonnes pour atteindre en 1996 le chiffre de 214 352 tonnes.

    La production atteint et dépasse le chiffre de 300 000 tonnes pour la première fois en 1997 et en 2002 le chiffre de 400 000 tonnes est franchi pour atteindre en 2003, une production de 500 000 tonnes.

    En claire, de 1960 à 1975, le taux de croissance moyen de la production était de 6,5% par an mais entre la décennie 75-90, il descendait à 5,7% soit une diminution d'un (1) point.

    Et de 1990-2003, il descendait de plus jusqu'à 4,8% par an soit une chute remarquable d'environ deux (2) points par rapport au taux de croissance moyen annuel de la décennie 60-75.

    En définitif, la production de coton graine augmente un rythme décroissant depuis 1960. De telle situation laisse croire à un pessimisme quant à l'avenir du coton burkinabé dans les prochaines années.

    - Rendement

    De 745 kg/ ha (campagne 2002-2003) soit une progression relativement faible de 1% en moyenne par an. Toutefois, ces rendements sont restés quasiment constants autour de 800 kg/ha entre 1987 et 1996 avant d'atteindre subitement la base des 1 000 kg/ha en 1996.

    Tout comme la production (graine ou fibre), les rendements moyens progressent dans l'ensemble à un rythme décroissant. De 1960- 1975, nous notions une croissance moyenne de 5,2% par an. Pendant les 15 années suivantes (1975-1990), ce taux passe à 3,4%pour être de 1990-2003 à 0,6 % par an.

    I.1.1.2- L'évolution de la production de coton fibre ou égrené burkinabé

    Cette production est la première forme industrielle de transformation du coton. C'est la forme exportable du coton ; elle consiste à séparer le coton des graines et obtenir ainsi un coton fibre.

    La production du coton fibre est essentiellement destinée aux exportations vers les partenaires commerciaux (plus de 97% de la production nationale)17(*).

    Selon le M.E.F 2003, cette forme de coton représentait au cours de la deuxième moitié de la décennie 80 environ 40% de la production de coton graine. Cette production a sensiblement évolué et s'est établi depuis juste en dessous de 44%. Ces statistiques mettent un accent sur l'évolution technologique dans le secteur industriel de coton burkinabé. En outre la campagne 1970 a obtenu une production de 8 425 tonnes de coton fibre contre 34 000 tonnes en 1985 (voir Graphique N°1). Elle a été estimée à 123 500 tonnes en 1999 avec un rendement d'égrenage de 48,58% donnant donc un taux de progression moyen de 46% par an.

    Graphique N°1: L'évolution des productions de coton graine et coton fibre de 1970 à 2002

    Source : A partir de notre base de données constituée

    I.1.2- L'évolution des exportations et la dynamique de la demande nationale de coton

    burkinabé

    Le coton demandé au Burkina Faso est le coton égrené. Cette demande est très faible au plan national. Elle était de 3% en 1985 mais aujourd'hui avec la fermeture de FASO FANI18(*), la demande nationale de coton fibre est aux alentours de 2% de la production nationale de coton fibre.

    De tel constat prédestine presque la quasi-totalité de la production cotonnière burkinabé aux exportations. Par conséquent plus de 97% de la production de coton fibre sont destinés aux marchés mondiaux. Par ailleurs, la consommation nationale de graine de coton reste légèrement en croissance avec la création depuis quelques années déjà d'huileries et de savonnerie dans le pays.

    Il importe de savoir cependant que malgré les croissances à la production de coton graine constatées d'une manière générale depuis les années 70, les exportations quant à elles notent des fluctuations (voir Graphique N°2). Elles sont plus ou moins fonction et même plus élastiques aux conjonctures du marché mondial (les cours mondiaux de coton) qu'aux facteurs nationaux.

    Ainsi après une augmentation continue des exportations sur les quatre années consécutives (de 95 à 98), nous assistons à une chute successive des volumes d'exportations sur les deux années suivantes.

    Graphique N°2 : L'évolution des exportations du coton burkinabé de 1985-2003

    Source : A partir de notre base de données constituée

    Malgré les vicissitudes climatiques, le prix d'achat aux producteurs permanemment fluctuationnel et le niveau technologique d'égrenage, la production du coton note une croissance tant au niveau du coton graine qu'au niveau du coton fibre.

    I.1.3- Le coton burkinabé et la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso

    Le Burkina Faso comme la plupart des pays africains, est confronté à un point de pauvreté qui handicape son développement socioéconomique. La pauvreté est multidimensionnelle et très complexe.

    En 1994, 44,5% de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté estimé à 41.099 F C.F.A. En 1998, ce seuil passait à 72.690 F C.F.A et la population en deçà s'élevait à 45,3% soit une légère hausse de deux points.

    A tous les niveaux sociaux, la pauvreté connaît une progression. Mais elle est beaucoup plus accentuée dans les zones rurales. En effet, les ruraux contribuent pour 93 % à 96 % à l'incidence de la pauvreté au Burkina Faso. Ce qui fait des campagnes (villages), les points focaux de lutte contre la pauvreté. Et ce, à travers l'augmentation des revenus des paysans.

    Par ailleurs une étude statistique du C.A.P.E.S a montré que l'incidence de la pauvreté chez les cotonculteurs a décru entre 1994 et 1998, passant ainsi de 50,1% à 42,4%, soit une baisse de près de huit (8) points. Et ce comparé aux autres couches (confère Tableau N°1 ci- dessous).

    En outre, dans les zones non cotonnières l'incidence a augmenté de 2% pendant la même période (1994-1998).

    Tableau N°1 : Des statistiques sur l'incidence de la pauvreté en fonction de quelques acteurs

    économiques

     

    Incidence 1994

    Incidence 1998

    Salariés du public

    2,3

    5,9

    Salariés du privé structuré

    0,7

    1,1

    Salariés du privé non structuré

    10,1

    16,2

    Indépendants ou employés non agricoles

    9,5

    12,7

    Agriculteurs de coton

    50,1

    42,5

    Agriculteurs vivriers

    51,5

    53,4

    Aides familiale, bénévoles et apprentis

    25,4

    29,3

    chômeurs

    13,3

    30,1

    Chefs de ménage inactifs

    43,6

    41,3

    Total

    44,5

    45,3

    Source: Les statistiques de l'I.N.S.D

    I.1.3.1- La place du coton dans les stratégies de lutte contre la pauvreté au Burkina Faso

    La stratégie de lutte contre la pauvreté au Burkina doit nécessairement commencer dans les zones rurales par l'augmentation des revenus des ménages villageois. De tel objectif nécessite la maîtrise d'un outil capable de prendre en compte la plupart de la population cible. Le coton paraît ainsi comme l'outil approprié de lutte;

    Le coton est la principale culture de rente dans plusieurs systèmes d'exploitation agricole, notamment dans les régions de l'Ouest, du Sud-ouest et du Nord-Ouest. Aujourd'hui, il est la principale source de revenu pour près de 200 000 familles rurales. En 1997, on dénombrait environ 150 000 producteurs de coton, organisés en 2 700 groupements villageois et 3 100 groupements de producteurs de coton19(*).

    Au niveau micro et mésoéconomique, le revenu net des producteurs était en 1977 de 1,9 milliards F C.F.A. Il est passé à plus de 11 milliards F C.F.A en 1994, soit une progression moyenne annuelle de 5%. Cela s'ensuit une croissance de la population agricole dans le même temps dans ces régions, progression de 3% par an.

    En 2001-2002, avec une production de 378 400 tonnes, les producteurs ont eu comme recettes brutes 75 milliards F C.F.A et en recettes nettes 45 milliards F C.F.A, ce qui revient à 225 000 F C.F.A en moyenne par exploitant soit trois (3) fois le seuil de pauvreté estimé à 72 000 F C.F.A en 1998. Ainsi une bonne recette cotonnière induite par une hausse du prix mondial a une incidence positive sur la réduction de la pauvreté. Il a été montré que dans les régions cotonnières en période de hausse des prix mondiaux, la pauvreté enregistre une réduction de près de 50%. Et ce, environ 2 millions de personnes sont concernées. La production de coton permet donc de relever le niveau de vie des exploitants

    Aussi, la SO.FI.TEX comptait comme employés 1 266 salariés permanents et 2 871 saisonniers en 2002. Ces statistiques montrant le rôle du coton en matière d'emploi placent le produit comme principal moyen de lutte contre la pauvreté.

    I.1.3.2- La contribution du coton dans l'amélioration du niveau de vie rurale

    La contribution du coton à l'économie nationale ne s'arrête pas seulement au niveau des indications macroéconomiques (P.I.B, taux de croissance) mais bien plus loin. Il contribue à l'amélioration des conditions de vie des ruraux.

    Par ailleurs, mis à part le revenu direct généré par le coton, l'introduction de nouvelles techniques culturales : utilisation d'engrais, acquisition de matériels agricoles plus modernes et l'adoption de nouvelles variétés plus productrices, profitent assez bien au développement des cultures vivrières et céréalières (C.A.P.E.S, 2003).

    Il a été observé aussi une alternance de cultures et des économies externes sur les cultures céréalières notamment grâce aux engrais utilisés pour le coton. Selon certaines études, notamment l'O.M.S, la Rotation coton/maïs est plus renumératrice et conduit à un meilleur régime alimentaire que la culture de niébé (conférence du Pr. Taladidia THIOMBIANO, 2004).

    Toutes ces techniques précitées profitent aux cultures vivrières d'une manière où d'une autre. De nombreuses études dont celles de Raymond G. et Fok M. (1994), du C.A.P.E.S (2003), de A. Schwartz (1999) soutiennent l'idée d'une augmentation des productions vivrières dans les régions cotonnières. Ce qui améliore sensiblement la sécurité alimentaire.

    Au regard de ces effets induits du coton sur les autres cultures en plus du revenu direct qu'il produit, nous pouvons dire que la production cotonnière contribue à la croissance économique et améliore très significativement les conditions de vie des villageois en majorité pauvres. En outre, il y a un ensemble d'infrastructures qui e créé : services sociaux de base (écoles, pharmacies villageoises), pistes rurales... Il reste cependant que le coton fait face à de multiples contraints parmi lesquelles la baisse des cours mondiaux ayant un effet négatif sur la positon du coton dans l'économie nationale.

    I.1.3.3- La commercialisation et le prix au producteur du coton graine burkinabé

    La politique de traite du coton repose sur des mécanismes consignés dans l'accord interprofessionnel signé en novembre 1998 entre le conseil d'administration de la SO.FI.TEX et l'U.N.P.C. Cet accord a une durée de trois ans renouvelables tout en tenant compte de la conjoncture du marché mondial de coton. Il a permis la mise en place d'un comité paritaire de gestion de la filière, un fond de soutien des prix et un prix plancher au producteur et un prix d'achat complémentaire ou ristourne coton.

    Désormais, les producteurs de coton du Burkina sont mieux avertis face aux aléas des cours mondiaux. Ce qui les met en confiance. Malheureusement les évènements de ces dernières années, la tension du marché, concourent à épuiser le fond de soutien entraînant du coup une conséquence négative sur le prix au producteur.

    La détérioration des termes de l'échange a creusé le fossé entre les coûts des intrants et le prix au producteur. En effet entre 1990 et 2000, le coût des intrants enregistre une croissance de plus de 100% contre une augmentation de 68% pour le prix au producteur. De telle marge crée un pessimisme au niveau de la production affectant négativement la commercialisation (exportations).

    La commercialisation du coton burkinabé à l'extérieur, sur le marché international dépend de sa compétitivité par au coton étranger. L'analyse en terme de compétitivité permet d'apprécier la position concurrentielle du coton burkinabé par rapport à celui de ces concurrents. Nous pouvons retenir à ce niveau deux (2) indicateurs : les normes de qualité et le prix de revient.

    a) Les normes de qualité

    Les caractéristiques retenues pour la classification du coton fibre au plan international sont : la brillance, la longueur, la finesse et la ténacité des fibres. Aussi, il semble que le coton récolté à la main est de meilleure qualité que celui récolté à la machine. Ainsi, au regard de cet indicateur le coton burkinabé était classé 5ème en 2002.

    b) Le prix de revient

    Une étude publiée par le Comité Consultatif International sur le Coton (C.C.I.C) en 2001 indique qu'au plan international, le Burkina Faso avait le coût de revient par livre le plus faible soit 147 F C.F.A/ livre contre un coût de 476 F C.F.A qui est le plus élevé pour les U.S.A.

    Dans le même temps, le cours moyen du coton fibre sur le marché mondial estimé par "l'indice cotlook A" était de 294 F C.F.A. Partant de ces considérations, les U.S.A auraient vendu le coton avec une perte de 182 F C.F.A alors que le Burkina Faso aurait un gain de 147 F C.F.A sur chaque livre de coton vendu è cette époque.

    Aussi, le coton burkinabè reste compétitif par rapport à celui des pays développés concurrents qui ont un prix de revient situé autour de 70 cents/livre en 2002, sortie d'usines d'engrenage alors que le cours mondial à la même époque était de 55 cents/livre.

    Le prix au producteur est fixé par le Comité de Gestion de la Filière (C.G.F). C'est un prix unique dans l'ensemble des zones cotonnières du pays. Ce prix est de deux (2) composantes : l'une variable et l'autre fixe.

    La partie variable dépend des cours mondiaux de coton. Cependant une étude nationale a montré que la variation de cette partie est retardée d'une (1) année par rapport à la variation du prix mondial. C'est à dire que tout impact du prix mondial sur le prix au producteur se fait après un (1) an.

    La partie fixe est un quota donné par le C.G.F. Elle ne respecte aucune loi du marché. C'est une politique nationale permettant de mettre à l'abri les producteurs nationaux des fluctuations des cours mondiaux. Elle est financée par le Fond de Soutien au Prix de Base. Pour les trois (3) années avenirs, le C.G.F a fixé cette partie à 175 F C.F.A.

    De 1960 à 1993, le prix d'achat au producteur a évolué au-dessous de 100 F C.F.A le kilogramme à l'exception des périodes 1985 à 1987, c'est à dire la période révolutionnaire où le cours était à 100 F C.F.A le kilogramme. Après la dévaluation, il va évoluer au-dessus de 100 F C.F.A pour le seuil de 200 F C.F.A/kg en 2001.

    Pour la campagne cotonnière 2004/2005, le C.G.F a fixé le prix au producteur à 210 F C.F.A le kilogramme. Ainsi, nous constatons une évolution en dent de scie du prix au producteur. Toutefois la tendance est à la croissance.

    I.1.3.4- L'impact direct d'une variation du prix mondial de coton20(*) dans l'économie burkinabé

    Si vraisemblable qu'il peut paraître l'impact du prix sur les revenus, il est incontestable de sont impact sur le niveau de vie et donc sur l'état de pauvreté. Etudions d'abord son impact direct.

    I.1.3.4.1- L'impact direct à court terme

    Par la méthode de micro simulation, l'étude à montré que de faibles variations de prix du coton de l'ordre de 5%, produisent de faibles résultats sur les indicateurs de pauvreté dans l'ensemble du monde rural, par contre des variations de prix nettement plus importantes de l'ordre de 10% à 20% produisent des effets significatifs sur l'ensemble des groupes sociaux du monde rural (voir l'annexe 1).

    I.1.3.4.2- L'impact direct à long terme

    Par la même étude, il ressort que quel que soit le niveau de l'élasticité prix par rapport à la production, l'impact des variations de prix est similaire aux effets à court terme.

    En effet, de faibles variations de prix produiraient de faibles impacts sur les indicateurs de pauvreté, en revanche, de fortes variations de prix pourraient contribuer à modifier sensiblement les indicateurs de pauvreté (voir annexe 2).

    I.1.3.5- L'impact indirect d'une variation du prix mondial de coton dans

    l'économie burkinabé

    Autant, les prix ont des effets directs sur la pauvreté autant ils y ont des effets indirects. Ainsi, voyons toujours à partir de l'étude de septembre 2003, les effets indirects du prix sur l'état de la pauvreté au Burkina Faso.

    I.1.3.5.1- L'impact indirect d'une variation du prix sur les autres secteurs

    Il ressort des différents tests de corrélation faits par l'étude qu'une variation supplémentaire d'un point de revenu des producteurs de coton entraînerait une variation similaire de 0,81 points de consommation de biens locaux. Aussi, toute augmentation induite du revenu par le prix du coton pourrait entraîner une demande de biens dans les autres secteurs (dans les proportions précédemment citées).

    I.1.3.5.2- L'impact indirect d'une baisse du prix sur la demande de travail

    L'analyse de ce paragraphe prend son explication sur le principe de la rationalité économique. Dans la dynamique de baisse du prix de coton, les producteurs de coton seront tentés à long terme d'abandonner cette culture au profit d'autre culture. Ce qui aura pour effet une diminution de la main d'oeuvre d'où une augmentation supplémentaire de la demande de travail. En effet, prenons par exemple la culture du maïs et celle du coton, le maïs a besoins de moins d'une personne dans sa culture alors que le coton en a besoin plus de quatre. Ce qui montre que l'abandon de la culture du coton engendre une augmentation du chômage et donc de la demande supplémentaire de travail, enfonçant ainsi le creux de la pauvreté.

    I.2- Le coton, un générateur de devises et le principal produit intégrant du Burkina Faso

    au marché mondial

    Comme évoquer à l'introduction du chapitre, le coton burkinabé est le principal producteur de devises du pays. Il représente en moyenne 60% des recettes totales d'exportation du Burkina Faso apporte 30% du P.I.B et contribue 35% à 45% du P.N.B burkinabé. De telles statistiques priment le coton comme principal facteur intégrant de Burkina au marché mondial.

    I.2.1- La part moyenne du coton dans les exportations burkinabé

    Le coton représente le premier produit d'exportation du pays (voir Graphique N°3).

    Il a constitué en moyenne 59% des exportations entre 1980-2003 avec un pic remarquable en 1998 de 63% des exportations totales. Cependant, il fluctue depuis autour de 54% à 62%.

    Dans les années 80, sa part dans les exportations burkinabé était de 20% mais celle-ci n'a cessé de croître pour atteindre en 1992, le seuil de 40%.

    Par ailleurs il faut ajouter qu'au regard de ces statistiques, le coton reste le produit d'intégration du Burkina avec une contribution en devises étrangères de 59% en moyenne.

    Ainsi cette culture se révèle être le trésor de l'économie burkinabé en général et de la population en particulier.

    Graphique N°3 : La part des principaux produits d'exportation du Burkina:

    Part moyenne entre 1980 et 2003

    Source : A partir de notre base de données constituée

    I.2.2- L'indice d'ouverture du Burkina Faso

    La participation d'un pays au commerce international renvoie à la question de compétitivité de ses entreprises qui sera d'autant plus grande que l'accès aux marchés régionaux et internationaux se fera à moindre coût. Ainsi, une grande compétitivité des entreprises d'un pays l'intègre dans les marchés internationaux et d'une manière influente.

    Alors que le Burkina rencontre des obstacles à cette ouverture internationale; Les entreprises burkinabés ont des coûts de production très élevés liés à leurs charges patronales. Lesquelles sont selon L.I.P.H.A.D, 1995, les plus élevées de la sous-region Ouest -africaine, soit 23% des salaires au total. En plus elles supportent des charges sociales, S.M.I.G, les coûts de transport, de la télécommunication, de l'eau et de l'énergie qui dans l'U.E.M.O.A s'avèrent être de loin supérieurs à la moyenne et même souvent les plus élevés.

    La politique du P.A.S adopté en 1991 par le Burkina a abrogé toutes les politiques de restriction aux importations et de canalisation des branches exportatrices au profit du libéralisme économique.

    De tels changements structurels et conjoncturels du fonctionnement de l'économie diminuant ainsi le taux des exportations tout en gonflant les besoins en importations conduisent à un niveau d'ouverture très faible du Burkina (Voir Graphique N°4).

    Graphique N°4 : L'évolution du degré d'ouverture du Burkina Faso de 1980 en 2003

    Source : A partir de notre base de données constituée

    En moyenne, le degré d'ouverture du Burkina Faso a été de 35,34% par an entre 1980 et 2003, avec une très lente progression annuelle de 0,40%. Par ailleurs, il enregistre un degré maximum en 1998 de 50,66% comparé aux deux années,1993 et 1993, suivant l'année d'adoption du P.A.S ,nous remarquons une différence du taux d'environ 28 points. Le Burkina Faso demeure actuellement l'un des pays les moins ouvert de la sous région ouest africaine.

    I.3- Les différents partenaires commerciaux du Burkina Faso

    Le coton burkinabé et africain en général est prisé par sa qualité. Ce qui lui donne malgré la situation non libérale du marché quelques destinations à l'exportation.

    Ce pendant, le Burkina Faso exporte son coton vers presque tous les continents: Afrique, Asie, Europe et Amérique... Ce sont:

    · en Afrique, nous citons le Nigeria et la Côte d'Ivoire qui semblait le partenaire important au coton burkinabé dans le continent avec 5,5% en 1992 et 14,8% en 1993 des exportations burkinabé de coton. Mais depuis ces dates la part est retombée au niveau habituel de 2%.

    · en Asie, principalement en Asie du Sud-est, les partenaires commerciaux du Burkina sont: L'Inde, la Thaïlande, l'Indonésie, le Vietnam, la Taiwan, la Corée du Sud, le Japon et les Philippines.

    · en Amérique, nous pouvons citer les Pays d'Amérique Latine entre autre la Colombie et le Venezuela.

    · en Europe, ce sont la France, l'Allemagne, L'Italie, le Portugal et la Suisse.

    La grande part de commercialisations du coton burkinabé est destinée aux Pays de l'Asie du Sud-est avec plus de 66% contre 21% pour l'Europe et 2% pour l'Amérique Latine.

    I.4- Les principaux pays concurrents au coton Burkinabé

    Comme précédemment étudier, le coton burkinabé a pour destinations essentielles deux marchés importants: Le marché de l'Asie et celui de l'Europe. Lesquels sont aussi convoités par d'autres pays producteurs de coton ! Ce qui font d'eux des concurrents du Burkina sur ces différents marchés. Ce sont la Chine, L'Inde, le Pakistan (concurrents asiatiques), la C.E.I et les Etats-unis d'Amérique. Ainsi les deux tableaux N°1 et 2 montrent les parts occupées par ces pays précédemment cités sur les marchés européens (Tableau N°1) et asiatiques (Tableau N°2). Aussi, nous y trouvons la part occupée par toute l'A.S.S dont le Burkina Faso.

    Tableau N°2: La part des principaux concurrents au coton burkinabé sur les marchés

    européens

    (Parts en pourcentage)

    Importation

    Exportation

    Portugal

    R.F.A21(*)

    G.B22(*)

    Italie

    Espagne

    France

    A.S.S

    47

    25

    24

    12

    12

    9

    Asie

    7

    1

    4

    4

    25

    1

    C.E.I23(*)

    7

    9

    26

    22

    22

    6

    U.S.A

    7

    22

    10

    25

    8

    59

    Autres

    32

    43

    36

    37

    33

    25

    Total

    100

    100

    100

    100

    100

    100

    Source: Les statistiques de la C.C.I.C24(*)

    Tableau N°3: La part des principaux concurrents au coton burkinabé sur les marchés

    asiatiques

    (Parts en pourcentage)

    Importation

    Exportation

    Taiwan

    Japon

    Indonésie

    Corée

    Hong Kong

    A.S.S

    32

    5

    3

    3

    2

    Asie

    13

    17

    17

    16

    46

    U.S.A

    25

    46

    39

    58

    30

    C.E.I

    1

    2

    0

    1

    0

    Australie

    22

    22

    22

    8

    4

    Autres

    7

    8

    19

    14

    18

    Total

    100

    100

    100

    100

    100

    Source: Les statistiques de la C.C.I.C

    En définitif, au vu des 2 tableaux, nous remarquons que toute l'A.S.S représente sur les marchés européens la deuxième place derrière les U.S.A et sur les marchés asiatiques, elle est presque marginale (au plus 5% du marché) sauf en Taiwan (32% du marché).

    Ce qui permet de déduire que le Burkina, l'un des principaux producteurs de l'A.S.S demeure insignifiant sur le marché mondial car même la France et l'Italie qui constituent les principaux partenaires du Burkina ont leur marché à grande part occupée par les différents concurrents notamment les U.S.A avec 59% en France et 25% en Italie.

    Conclusion

    Le coton se révèle au Burkina Faso comme une culture industrielle très importante. Il est une force pour son économie d'une manière générale et en particulier pour sa population rurale. Le coton est le produit d'exportation, le plus générateur de devises pour le pays. Aussi cette culture est un outil stratégique dans la lutte contre la pauvreté.

    « L'or blanc » se place ainsi comme le poumon du développement de l'économie burkinabé; une économie essentiellement basée sur l'agriculture. Et comme tel, il est donc nécessaire de la part des autorités burkinabé de porter plus d'intérêt à cette filière.

    CHAPITRE II : SUBVENTIONS AU COTON DU NORD :

    Présentation et Analyses des effets

    Introduction

    Les subventions sont considérées comme des mesures de soutien accordées dans le cadre de certaines politiques économiques. Ces types de mesures sont présents dans plusieurs secteurs des pays riches.

    La présente analyse sera consacrée aux subventions dans le secteur agricole spécifiquement celles accordées à la filière coton.

    En outre depuis l'an dernier, cette filière agricole fait sujet de tension dans les négociations à l'O.M.C. Aussi, depuis près d'un an déjà le cycle de Doha fut bloqué jusqu'au samedi 31 juillet 2004 dernier, date à laquelle les 147 membres de l'Organisation ont décidé son redémarrage. Cet arrêt est imputable à la réticence des Super-puissances vis à vis des engagements de réduction des mesures de soutien ou même de leur suppression à terme.

    Des pays comme ceux de l'A.O.C accusent les pays dits pays de subventions comme étant des transgresseurs du libre échange mondial. Ils estiment à près de 1.000.000.000 de Dollars U.S la perte en recettes chaque année due aux subventions des pays riches accordées à leur coton.

    Ce chapitre se propose de présenter les différentes catégories de subvention et leurs différents effets théoriques tant sur le marché (le prix) que dans les différentes économies prenantes (les pays participants aux échanges).

    II.1- Le marché mondial de coton

    Le marché international est composé d'environ 73 pays producteurs de plus de 1000 balles de fibre et 118 pays consommateurs. Il est un marché introverti dans la mesure où le volume échangé représente 30% seulement du total produit. Comme tout marché, le marché mondial de coton a des spécificités propres à lui. Son fonctionnement obéit à des lois et normes bien définies. Les modes de commercialisation sont très complexes. Mais on peut retenir essentiellement trois (3):

    · Le négoce international caractérisé par une entreprise privé ou publique qui joue à la fois le rôle d'acheteur et de vendeur,

    · La vente par agents commissionnés. C'est un système où le pays exportateur joue le rôle de bureau central,

    · La vente par filière spécialisée. C'est le système mis en place en Afrique francophone par la C.F.D.T et d'autres compagnies pour écouler le coton africain sur le marché international.

    Le système de négoce est le plus courant puisque sa part de marché est de 80% à 90% du marché mondial.

    II.1.1- L'organisation du marché de coton

    On peut distinguer globalement deux types de marchés pour le coton au niveau international. Le marché à terme et le marché physique.

    II.1.1.1- Le marché à terme : le New York Cotton Exchange (N.Y.C.E)

    Le marché à terme est un marché de titres. L'opération consiste en un échange de ces titres sans qu'elle soit nécessairement suivie d'un échange véritable de quantité. Le prix à terme du coton dépend des anticipations des opérateurs sur les facteurs déterminants futurs de l'offre et de demande. Le marché à terme est utilisé par les opérateurs pour se couvrir des risques de variation de prix. Sur le N.Y.C.E, les spéculations et les contrats ne portent que sur le coton produit aux Etats-Unis d'Amérique.

    L'année est divisée en cinq échéances qui sont fonction des cycles de production de l'Hémisphère Nord: Mars, Mai, Juillet, Octobre, Décembre. Les contrats sont libellés en cts/lb. L'unité d'échange est le n° 2 du N.Y.C.E. Il est égal à 50.000 livres, soit environ 22.700 Kg de coton.

    II.1.1.2- Le marché physique

    C'est un marché diffus c'est-à-dire qu'il n'est pas localisé à un lieu précis. Les opérations ont lieu dans les principaux ports d'Europe du Nord. Contrairement au marché à terme, comme son nom l'indique, les opérations portent sur des quantités physiques. La formation des prix différente de celle du marché à terme.

    Le cours international du coton est déterminé sur ce marché par un organisme indépendant:« The Cotton Outlook » sise à Liverpool en Angleterre. Il est égal à la moyenne des cinq cotations les plus basses prises parmi un panier de douze (12).

    Deux types d'indices sont calculés:

    · L'indice « Cotlook A » pour les cotons de bonne qualité (Midling 1-3/32)

    · L'indice «  Cotlook B » pour les coton de qualité inférieure.

    On distingue un indice courant et indice futur. Du fait de sa qualité, le coton africain en général et burkinabé en particulier est vendu sur la base de l'indice A. Les cotations du coton africain zone franc fluctuent généralement dans un intervalle étroit autour de l'indice A, entre -1,82 cents (1987) et +1,25 cents (1990).

    II.1.2- Les relations entre prix à terme et le prix au comptant

    L'écart entre le prix à terme et le prix au comptant est appelé la base. En théorie, le prix au comptant rattrape le prix à terme sur chaque échéance. Durant la période qui sépare la première cotation du terme de son échéance, la base se réduit et tend vers zéro (0). A la maturité du contrat à terme, prix spot et prix à terme sont en principe égaux. L'ensemble des prix au comptant et à terme varie sous l'effet de nouvelles informations.

    II.2- Une analyse de l'évolution de la consommation mondiale et de la production

    mondiale de coton

    Observons l'évolution de la consommation mondiale de coton puis celle de la production globale et portons notre analyse économique sur la situation constatée.

    II.2.1- La consommation mondiale et la production mondiale de coton

    Depuis 1980, la consommation et la production mondiale de coton observent en général une croissance; avec une tendance à la croissance de la production plus élevée que celle de la consommation, soit 1,69% par an par rapport à 1,59% pour la consommation. D'où un écart de 0,1; ce qui est dû au fait que sur les 22 années considérées la production enregistre des fluctuations pendant que la consommation, elle, d'une manière générale observe une pente évolutive.

    Ainsi le Graphique N° 5 permet de constater cette évolution comparée de la consommation et de la production mondiale de coton.

    Graphique N° 5 : L'évolution comparée de la consommation mondiale et de la production

    mondiale de coton

    Source : A partir de notre base de données constituée

    II.2.2- Une analyse comparée des différentes évolutions

    La production mondiale de coton a connu une croissance quasi-linéaire durant les 42 dernières années (1960-2002). Le taux de croissance annuel de la période est estimé à 0,43%. On est passé de près de 15 millions de tonnes en 1960 à plus de 20 millions de tonnes en 2002 ; soit une augmentation au tiers. La Chine, les U.S.A, l'Ouzbekistan, l'Inde, le Pakistan assurent à eux seuls 75% de la production mondiale.

    La consommation mondiale de coton fibre a augmenté au rythme annuel de 1,2% par an depuis une quarantaine d'années. Cette consommation dépasse quelquefois la production ce qui a été le cas en 1975 par exemple. Depuis 1999, cette tendance est observée sauf en 2001. C'est dire que malgré la production de fibre synthétique et de laine, le marché mondial du coton se porte bien. La Chine est le principal consommateur. Sur une production mondiale d'environ 21 millions en 2003, elle a consommé 6,6 millions de tonnes.

    D'après le graphique N° 4 ci-dessus, nous constatons que la consommation mondiale est en partie plus élevée que la production mondiale, ce qui devrait avoir un reflet sur le prix mondial.

    Selon le principe de la théorie microéconomique concernant l'offre et la demande, de telle situation devrait faire croître le prix de vente sur le marché mondial. La réalité observée sur le marché est contradictoire à cette théorie.

    Ainsi, la réalité économique du marché serait donc perturbée par un facteur non négligeable. Serait-il un facteur exogène ou endogène au système du marché? Nous tenterons de répondre à cette question plus loin dans votre étude.

    Nous pourrions cependant opter pour le premier cas de figure, lequel privilégie le facteur exogène. Et nous essayerons tout au loin de notre étude de le montrer. Ainsi comme hypothèse, les subventions des pays du Nord pourraient bien être ce facteur exogène. Ce que se trouve être l'objet de notre étude.

    II.3- Les subventions mondiales selon l'O.M.C

    Les accords de l'O.M.C comprennent essentiellement deux dispositions pour ce qui est des subventions. Il s'agit de l'accord sur les subventions et les mesures compensatoires et de l'accord sur l'agriculture traitant du cas spécifique du secteur agricole.

    II.3.1- La notion de subvention

    Au titre de l'article premier de l'accord sur les subventions et les mesures compensatoires, une subvention sera réputée existante s'il y'a une contribution financière des pouvoirs publics et si un avantage est ainsi conféré. En terme clair pour qu'il y'ait subvention, trois (3) éléments doivent être réunis, à savoir:

    u une contribution financière

    u l'intervention des pouvoirs publics ou tout autre organisme de leur ressort territorial

    u la nécessité que cette contribution confère un avantage

    Des ambiguïtés subsistent cependant dans la définition même des ces différentes notions, lesquelles rendent par conséquent les accords difficilement applicables. Aussi, les différents pays utilisent à leur profit cette situation.

    II.3.2- Les catégories de subvention

    L'accord sur les subventions et les mesures compensatoires de l'O.M.C distingue trois (3) grandes catégories de subventions. Il s'agit de :

    ? Les subventions prohibées

    Ce sont les subventions subordonnées aux résultats à l'exportation et celles subordonnées à l'utilisation de produits nationaux de préférence aux produits importés. De telles subventions ne sauraient être accordées ni maintenues.

    ? Les subventions pouvant donner lieu à une action

    Appelées subventions non prohibées, elles ont des effets défavorables sur un ou plusieurs membres. La plupart des subventions à la production révèlent de cette catégorie. Les externalités négatives que cette forme de subvention peut dégager sont en général de trois (3) types:

    - l'effet causé par les importations de produits subventionnés à une branche de production

    - le préjudice grave aux intérêts d'un membre

    - l'annulation ou compromission d'un avantage

    ? Les subventions ne donnant pas lieu à une action

    Ces subventions sont celles qui ne sont pas spécifiques, entre autres les aides versées aux activités de recherche menée par des entreprises ou par des établissements d'enseignement supérieur ou de recherche, les aides accordées aux régions défavorisées sur le territoire d'un membre, les aides visant à promouvoir l'adaptation d'installations existantes à de nouvelles prescriptions environnementales,imposées par la réglementation ou par la législation qui se traduisent, pour les entreprises par des contraintes plus importantes et une charge financière plus lourde...

    II.3.3- Les subventions à l'agriculture et les engagements de réduction

    L'agriculture est considérée comme un secteur sensible tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Ainsi ce secteur est traité comme un cas particulier. Des mesures particulières ont été adoptées quant à ce secteur et ce par les différents pays membres de l'O.M.C.

    A propos, des engagements de réduction ont été pris par ces pays concernant les subventions dans ce secteur. Les principales subventions du secteur sont celles liées à la production appelées « soutien interne » et celles liées à l'exportation.

    II.3.3.1- Les subventions à la production et les engagements de réduction

    Certaines catégories de soutien sont soumises à des engagements de réduction alors que d'autres en sont dispensées; les mesures ne faisant pas l'objet de réduction sont celles qui n'ont aucun effet de distorsion sur les échanges et/ou la production ou du moins leurs effets doivent être minimes. Le contraire soumet les acteurs à des engagements de réduction ou de suppression à terme. Ainsi, le soutien interne se compose en trois (3) catégories avec chacune des caractéristiques spécifiques. Ces différentes catégories de soutiens sont:

    a- La catégorie verte

    Cette catégorie renferme les mesures de soutien estimées comme n'ayant aucun effet de distorsion sur les échanges et/ou la production, alors ces mesures sont exemptées d'engagement de réduction.

    b- La catégorie bleue

    Celle-ci regroupe les mesures de soutien reconnues comme étant des facteurs exerçant des effets de distorsion sur la production et les échanges mais ne faisant pas pour autant l'objet d'engagement de réduction.

    c- La catégorie orange

    Celle-là est l'ensemble des mesures de soutien considérées comme ayant des effets de distorsion importants sur la production et les échanges. Donc cette catégorie fait l'objet d'engagement de réduction.

    II.3.3.2- Les subventions à l'exportation et les engagements de réduction

    Selon l'accord sur l'agriculture de l'O.M.C, les subventions à l'exportation suivantes feront l'objet d'engagement de réduction:

    ? Octroi, par les pouvoirs publics ou leurs organismes, de subventions directes, y compris les versements en nature, à une entreprise, à une branche de production, à des producteurs d'un produit agricole, à une coopérative ou autre association de ces producteurs ou à un office de commercialisation, subordonné aux résultats à l'exportation;

    ? Vente ou écoulement à l'exportation, par les pouvoirs publics ou leurs organismes, de stocks de produits agricoles constitués à des fins non commerciales, à un prix inférieur au prix comparable demandé pour le produit similaire aux acheteurs sur le marché intérieur;

    ? Octroi de subventions pour réduire les coûts de la commercialisation des exportations de produits agricoles (autres que les services de promotion des exportations et les services consultatifs largement disponibles), y compris les coûts de manutention, de l'amélioration de la qualité et des coûts de transport et du fret internationaux;

    ? Subventions aux produits agricoles subordonnées à l'incorporation de ces produits dans les produits exportés;

    ? Tarifs de transport et fret intérieurs pour des expéditions à l'exportation, établis ou imposés par les pouvoirs publics à des conditions plus favorables que pour des expéditions en trafics intérieurs.

    II.4- Un cadre d'analyse des subventions : la production et la consommation mondiale

    de coton

    Le cadre d'analyse théorique des subventions est celui qui ressort les gains et pertes économiques liés à la protection accordée par un pays, à la production et à l'exportation d'un produit. C'est de trouver tout d'abord une théorie explicative de base aux subventions des pays développés et de montrer par la suite comment ces subventions peuvent déprimer le prix mondial.

    II.4.1- Les subventions au coton des pays du Nord : analyse des effets

    II.4.1.1- Les différents types de subvention

    On distingue d'une part les subventions directes et d'autre part les subventions indirectes.

    * Les subventions dites directes sont celles d'exploitation; elles sont plus visibles et elles ont un

    effet direct sur les coûts de production.

    * Les subventions indirectes sont généralement invisibles et elles ont des effets moins directs sur les

    coûts de productions et sur la compétitivité.

    Les subventions, entre autres, les aides à l'investissent, les détaxes et les réductions de charges sociales réduisant le coût du capital..., sont, qu'elles soient directes ou indirectes, classées en deux (2) catégories:

    @- Les subventions à la production qui peuvent se définir comme des aides accordées aux producteurs d'un pays, en vue de les inciter à produire davantage ou de les protéger de la concurrence extérieure. Elles sont généralement pratiquées pour rétablir l'indépendance ou l'autonomie d'une nation quand celle-ci se trouve menacer par la concurrence internationale.

    Rappelons-nous des années 1970, des stratégies de développement dites de substitution aux importations25(*), les subventions à la production ont constitué les principaux instruments d'action incitatifs à la production intérieure (NEME, 1996).

    @- Les subventions à l'exportation qui sont des sommes versées à une firme ou un individu qui vend des biens à l'étranger (Krugman, 1996). Elles apparaissent comme l'un des principaux instruments de la politique de promotion des exportations des différents pays.

    II.4.1.2- Les facteurs explicatifs de la demande de subventions dans un pays

    Les subventions sont la forme de protection la plus répandue surtout dans les pays industrialisés depuis les années 1970. Une économie a recours à une protection pour éviter les sorties de devises ou lorsqu'elle est incapable de faire face à la concurrence.

    En 1981, deux études menées dans un premier temps par Anderson et Baldwin sur les Etats-Unis, le Canada, le Japon et l'Australie et dans un second plan par Messerline sur les pays européens, ont révélé que la faiblesse ou le manque de compétitivité d'un secteur, l'effet de filière, la force de frappe électorale, l'argument politique sont les principaux facteurs de la forte protection dans les pays industrialisés;

    ? la faiblesse d'un secteur de l'économie

    De tel secteur est moins compétitif donc incapable de faire face à une concurrence internationale; ce qui se traduit par un fort taux de pénétration des produits étrangers. Alors le recours à la protection dans les secteurs faibles ou les moins compétitifs offre le marché intérieur et permet de vente à l'extérieur à terme.

    ? L'effet de filière

    Une industrie même bien organisée peut être non concurrentielle parce que ses inputs sont chers. C'est le cas des industries agricoles et alimentaires en Europe et aux Etats-Unis.

    Une telle situation favorise les productions à bon marché des pays asiatiques de conquérir le marché (conjoncture économique mondiale observable dans les années 1970). Le recours à la protection dans ce cas de figure facilite l'accès ou l'achat des inputs par les acteurs nationaux des pays protectionnistes.

    ? La force de frappe électorale

    Certaines industries dans les régions pauvres sont protégées car elles constituent un bastion électoral important pour le pouvoir en place. Alors l'accroissement du chômage induit par la disparition des industries pourrait faire perdre au pouvoir la force électorale constituée dans ces régions. D'où la nécessité politique de protéger les industries desdites régions.

    ? Le facteur politique

    Ce facteur pourrait fondamentalement s'apparenter au précédant. Sauf qu'ici, il est question de l'influence des Lobbying26(*). Cette influence des Lobbying fait pression sur les pouvoirs publics les incitant à voter des lois protectrices à leur avantages(cas fréquent aux Etats-Unis d'Amérique).

    II.4.1.3- Les avantages et les limites des subventions sur les droits de douane

    Excepté l'argument en faveur du tarif optimum, la théorie économique postule dans le sens de la préférence pour les subventions plutôt que les droits de douane ou autres mesures de protection (P. Streeten,1982 ; Norro,1994).

    Des auteurs comme Haberler (1957), Meade (1955), Baghwati et Ramaswati (1963 ; 1971), par des études, ont montré que face à des distorsions intérieurs, plutôt que de recourir à des restrictions du commerce extérieur à travers un droit de douane, il serait préférable d'utiliser « une solution direct » comme les subventions.

    Le recours aux subventions était donc considéré comme la meilleure des alternatives face à des distorsions internes en ce sens qu'elles présentent théoriquement plusieurs avantages

    (Norro, 1994);

    ? Les avantages des subventions

    Les subventions corrigent mieux les distorsions éventuelles et s'adaptent plus aux situations particulières. Elles peuvent être faites sans que le bien-être du consommateur ne soit affecté. Elles permettent également de maintenir des prix compétitifs par rapport aux prix mondiaux et ne compromettent pas la création d'entreprises situées en aval de l'activité soutenue. De même leur suppression ne perturbe pas fondamentalement la structure de production.

    Si les activités aidées sont à coûts décroissants, la subvention est mieux adaptée que le droit de douane puisque la diminution de la subvention peut en principe accompagner la diminution des coûts. En outre les subventions rencontrent mieux l'argument protectionniste qui concerne la différence entre coûts privés et coûts sociaux, (Mémoire, Bama Fidèl, 2003).

    La subvention est perçue par la théorie économique comme le moyen privilégié de corriger des distorsions intérieures sans entraver le commerce mondial, reconnu pour ses effets bénéfiques sur une nation. Mais si théoriquement les subventions présentent de nombreux avantages, dans la pratique par contre, elles se heurtent à des obstacles susceptibles d'annuler les avantages théoriques (Norro, 1994).

    ? Les limites des subventions

    Une subvention représente un versement à la charge de l'Etat ou une diminution de des recettes publiques. Cependant, la limite la plus grave est celle liée à l'administration des subventions. Il n'est pas facile de calculer ce que doit être un subside correcteur des imperfections du marché. La lourdeur de la machine administrative est source de retard et d'incertitude. Elle peut aussi favoriser la corruption, (Mémoire,Bama Fidèle, 2003).

    Théoriquement, une subvention soutient un secteur ou corrige une distorsion sans pour autant en créer. Mais dans la pratique, les politiques de subvention des pays industrialisés, par leur intensité, ont dépassé le seuil du rôle de correcteur des distorsions internes et des imperfections.

    Elles se sont muées en de puissants instruments d'incitation à la production, de promotion des exportations et surtout de protection des activités économiques dans ces pays. Ainsi se trouve fausser le fondement de la théorie économique sur les subventions stipulant la non perturbation du système « libre échange » du marché.

    II.4.2- Les objectifs visés par la politique des subventions dans les pays du Nord

    Le soutien au secteur agricole dans les pays développés, a démarré depuis des décennies, dans les années 1930, avec pour objectif principal de protéger leur producteur des effets néfastes de la grande dépression économique d'alors.

    Aujourd'hui la plupart de ces pays « subventionnels » visent d'autres objectifs nouveaux adaptés à la conjoncture du marché mondial. Nous pouvons en citer trois (3) objectifs principaux:

    - Garantir des revenus minima aux producteurs nationaux;

    - Protéger le marché local du coton afin de le réserver aux producteurs nationaux;

    - Protéger ou augmenter la part de la nation dans le marché mondial de coton.

    Pour y parvenir les pays industrialisés ont eu recours au fil des années, à une panoplie de mesures de soutien au secteur agricole. Et ceux en violant les règles de l'O.M.C.

    II.5- Une analyse théorique des effets des subventions au Nord : La production nationale au

    Nord, le prix mondial et la production de coton au Burkina Faso (Cas des Etats-Unis

    d'Amérique et du Burkina Faso pour illustration)

    Notre analyse théorique se portera sur les Etats-Unis d'Amérique et le Burkina Faso.

    En rappel, les Etats-Unis d'Amérique sont l'un des grands pays producteurs de coton qui accordent une quantité considérable de subventions aussi bien à la production qu'à l'exportation de coton.

    En raison de leur taille sur le marché de coton, les subventions accordées à la production par les grandes puissances ont un effet indirect sur les échanges; l'effet est de deux types:

    - L'effet de détournement de la demande nationale adressée au marché international entraînant une réduction de la demande qui aurait due être aux pays les plus compétitifs; cette situation du marché conduit théoriquement à une baisse du prix mondial.

    - L'effet induit par un excès d'offre par suite de l'accroissement de la production sans que la demande ne réponde proportionnellement. Alors l'offre s'accroît et conduit ceteris paribus27(*) à une baisse du prix mondial.

    Concernant les subventions à l'exportation, son effet est plus direct sur le prix mondial; les producteurs des pays de subventions préféreront vendre sur le marché international plutôt que sur le marché local car ils perçoivent sur chaque quantité exportée une subvention. Ainsi, l'offre internationale de coton s'accroît sur le marché et provoque par la suite une baisse du prix mondial.

    Le Burkina Faso est un « price taker » sur le marché mondial de coton en raison de sa taille. Par conséquent, il est très vulnérable aux fluctuations du cours mondial.

    Le graphique suivant illustre les relations de cause à effet susceptibles d'exister entre les subventions des pays développés (Etats-Unis d'Amérique pour illustration), leur filière cotonnière, le prix mondial et la filière de coton burkinabé.

    Soient:

    · Pm : le prix mondial de coton avant subvention américaine

    · Pms : le prix mondial majoré de la subvention américaine

    · Pm' : le nouveau prix mondial après subvention américaine

    · Da : la demande américaine de coton

    · Sa : l'offre américaine de coton

    · Dm : la demande mondiale de coton

    · Sm : l'offre mondiale de coton avant subvention américaine

    · Sm' : l'offre mondiale de coton après subvention américaine

    · Db : la demande burkinabé de coton

    · Sb : l'offre burkinabé de coton

    II.5.1- L'illustration graphique des effets des subventions américaines sur la production

    cotonnière du Burkina Faso (type d'exemple).

    Graphique N°6 : L'illustration des effets des subventions américaines sur la production

    cotonnière du Burkina Faso

    Etats-Unis Marché mondial Burkina Faso Prix Prix Prix

    Db

    Sm

    Sb

    Sa Da Sm' Dm

    qa1 qa2 qa4 qa5 qm1 qm2 qb1 qb2 qb3

    Quantité Quantité Quantité

    Pm Pms Pm'

    Source : par nous même

    II.5.2- L'analyse du graphique illustratif : les effets sur les différentes économies

    (a) - L'effet des subventions sur le secteur cotonnier américain

    En situation d'équilibre initial, le prix mondial est Pm. A ce prix les Etats-unis produisent une quantité qa4 et consomment une quantité qa2 (exportations nettes de coton est qa4qa2). La politique de subvention vient augmenter le prix à Pms (Pm+subventions); ce prix est seulement donné aux producteurs qui acceptent vendre leur coton à l'extérieur. Du coup, la production nationale de coton va s'accroître à qa5 laissant la consommation nationale à qa2 au lieu de qa1 ( le prix majoré de la subvention n'affecte pas la consommation nationale; le prix explicatif de la consommation nationale reste toujours Pm). Ainsi nous remarquons qu'après subvention la quantité produite de coton aux Etats-unis a augmenté (qa5>qa4) alors que la demande nationale est restée inchangée, ceteris paribus. Conséquence, les exportations nettes américaines en coton augmentent de qa4qa5.

    (b)- L'effet des subventions sur le marché mondial de coton

    Au prix mondial Pm, les quantités offertes et demandées s'équilibrent sur le marché mondial à qm1. Après la subvention accordée aux producteurs américains, l'offre de coton américain augmente. Laquelle augmentation induit un accroissement de l'offre globale mondiale. L'augmentation de l'offre mondiale de coton se traduit par un déplacement de la courbe de l'offre globale vers la droite.

    Toute chose étant égale par ailleurs, la demande mondiale reste sensiblement affectée. Alors un nouvel équilibre ne tarde pas à s'établir sur ce marché mondial. D'où, un nouveau prix d'équilibre Pm' inférieur à Pm s'impose (voir graphique N°6). A ce nouveau prix mondial, les quantités offertes et demandées s'équilibrent à qm2. Ainsi, après subvention, le prix sur le marché mondial est Pm', un prix inférieur au prix initial avant subvention, Pm.

    (c)- L'effet des subventions sur la production du coton au Burkina Faso

    Les subventions américaines entraînent un accroissement des exportations américaines et par conséquent provoque une augmentation de l'offre globale sur le marché mondial de coton. Cette flambée de l'offre va faire baisser le prix conformément à la loi de l'offre et de la demande. Ainsi le Burkina Faso en tant qu'un « petit pays », un « price taker » est confronté à cette nouvelle donnée du marché.

    Par conséquent, il produit qu'une quantité qb2 au nouveau prix Pm' contre auparavant, sans subventions, une quantité qb3 (voir graphique N°6). Cette baisse de la production est imputable au nouveau prix constaté sur le marché mondial de coton. Quand les cours mondiaux de coton chutent, la réaction de la filière de coton burkinabé se traduit par une baisse de la production. Laquelle affecte ainsi les exportations cotonnières du pays. Au nouveau prix (Pm'<Pm), la production passe de qb3 à qb2 avec (qb2<qb3). Ce qui donne une quantité qb1qb2 comme exportations nettes du pays en coton contre qb1qb3 avant subvention. Nous remarquons que la courbe de demande nationale du Burkina Faso en coton est verticale. Cela est dû au fait que depuis longtemps la consommation du pays en coton est constante (elle tourne autour de 2% de la production nationale) quelque soit le niveau de la production nationale de coton.

    En résumé, les subventions des pays du Nord entraînent une augmentation de leur production nationale qui par conséquent vient affecter à la hausse l'offre mondiale. Cette nouvelle situation du marché mondial va entraîner à son tour le prix à la baisse. Le Burkina Faso verra ainsi sa production de coton diminuer, vu sa position de « price taker » sur ce marché mondial. La figure suivante illustre le mécanisme des effets provoqués par les différentes formes de subvention évoquées dans le cadre de notre étude.

    Graphique N°7 : Le mécanisme schématisé de l'impact des subventions du Nord sur l'offre

    de coton au Burkina Faso

    Schéma simplifié du mécanisme de l'impact des subventions

    des pays du Nord sur la production du coton au Burkina Faso

    Subventions des pays du Nord à l'exportation

     
     
     
     
     
     

    Offre d'exportation des pays du Nord

     

    Prix mondial du coton

    Subventions des pays du Nord à la production

     
     
     
     
     
     

    Production des pays du Nord

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Production de coton burkinabé

    Source : par nous même

    Le schéma ci-dessus décrit le processus par lequel les différentes subventions accordées par les pays du Nord à leurs cotonculteurs peuvent agir sur l'offre cotonnière du Burkina Faso; L'impact des subventions faites des pays du Nord se fait par l'intermédiaire de plusieurs canaux de transmission que sont l'offre nationale de ces pays, l'offre mondiale et le prix mondial. En effet, les subventions accroissent l'offre nationale des pays concernés. Vu leur poids sur le marché mondial, l'offre mondiale se trouve affecter à la hausse et comme conséquence toute chose étant égale par ailleurs, nous notons une baisse du prix mondial. Alors la production du coton burkinabé se trouvant corrélée au cours mondial de coton, est immédiatement affectée par la baisse du prix mondial. Nous résumons ainsi que les différentes mesures de soutien octroyées par les pays du Nord ont un impact par ricochet sur l'offre nationale de coton burkinabé.

    II.6- La difficulté d'analyse des effets des subventions au plan pratique

    L'analyse des subventions des pays industrialisés pose des problèmes liés surtout à la multiforme des mesures utilisées comme subventions et à leur caractère invisible.

    Selon HENNER (1996), la dilution des subventions dans l'ensemble de l'économie fait que l'analyse exhaustive de leurs effets en chaîne devient pratiquement impossible.

    Pour démontrer qu'il y'a une relation étroite entre les subventions du Nord et le repli du cours mondial, il faudra une étude économétrique très poussée et pointue. Cela nécessite que l'information (les statistiques des différentes formes de subventions accordées) soit disponible et complète sur une longue période. Alors qu'il est impossible dans la pratique d'avoir toutes les informations statistiques nécessaires vu le caractère sensible de la question.

    Une analyse de court terme des élasticités des prix par rapport aux subventions a montré une grande sensibilité des cours mondiaux. Ainsi, l'élasticité de la période 1998-2002 est de -1,6. Ceci implique qu'une augmentation de 1% des subventions américaines et européennes peut entraîner éventuellement une baisse des prix mondiaux de 1,6%.

    Mais carence en statistiques série longue sur les subventions des pays du Nord ne permet pas une analyse économétrique directe de son impact sur la production cotonnière au Burkina Faso. L'analyse théorique (études de simulation: modèle avant après, modèle manque comptable à gagner...) a clairement montré que les subventions accordées par les pays développés à leurs cotonculteurs ne sauraient être sans effet sur le prix mondial à cause de leur immensité et du poids que représente ces différents pays sur le marché international.

    Conclusion

    En somme, il importe de savoir que dans la pratique le caractère dit sensible des subventions rend très difficile l'accès aux statistiques sur différentes mesures de soutien accordées dans les pays du Nord. Ainsi toute étude économétrique directe avec comme variable explicatives le montant des subventions se révèle quasiment impossible.

    En outre, sachant par différentes études théoriques d'O.N.G, d'Institutions et même de chercheurs que les subventions énormes accordées par les pays riches à leurs cotonculteurs ont des effets négatifs sur le prix mondial (baisse du prix mondial), nous pouvons contourner cette difficulté par une étude économétrique indirecte des subventions; nous utiliserons le cours mondial comme variable en lieu et place du montant des subventions.

    Chapitre III : Analyse économique de l'impact des subventions du Nord sur la production du

    coton Burkinabé

    Introduction

    Dans les chapitres précédents, nous avons montré la force du coton dans l'économie du Burkina Faso et son importance pour le pays. Ensuite, nous avons constitué un cadre d'analyse des effets de subvention.

    Dans le présent chapitre, il est question d'étudier les facteurs qui influencent la production de coton burkinabé d'ou le prix mondial de coton. En effet, des interrogations demeurent quant aux effets des subventions faites par les pays développés sur la production du coton burkinabé. Cette partie de l'étude sera consacrée, à travers une analyse économétrique, à cette tâche. Elle nous dira si oui ou non les subventions faites au Nord ont un impact sur la production cotonnière du Burkina Faso.

    Vu la situation actuelle de la question des subventions, un sujet très sensible, il nous est difficile d'avoir une série longue en statistiques des subventions globales des pays du Nord. Ainsi il nous sera difficile de faire une régression directe entre subventions et la production nationale de coton burkinabé. Mais un facteur que nous estimons être très corrélé aux montants de subventions sera utilisé en lieu et place des subventions. En effet le prix mondial de coton substitue mieux les subventions que n'importe quel autre facteur.

    Des études ont montré le lien étroit entre les subventions des pays du Nord et le prix mondial de coton. Aussi, notre chapitre II précise encore le lien direct qu'il y'a entre les subventions et le prix mondial. Par conséquent, dans ce chapitre il nous sera question de montrer l'impact des subventions sur la production cotonnière du Burkina Faso par le biais du prix mondial.

    Une première section présente et justifie le modèle d'analyse utilisé pour l'étude, une deuxième section est consacrée au traitement des données et la dernière est consacrée à l'analyse et à l'interprétation économique des résultats issus du traitement des données.

    III.1- Le modèle d'analyse de l'étude

    Compte tenu de l'importance du secteur cotonnier au Burkina Faso, de nombreuses études ont été entreprises en vue, soit d'améliorer la productivité dudit secteur, on citera entre autres Konaté (1993), Traoré (1996), soit de mettre en exergue les facteurs influençant la productivité du secteur, on peut cependant citer Bama Fidèle (2003).

    Dans ces différentes études, le modèle double logarithmique (modèle Cobb-Douglas) a été utilisé. La particularité de ce modèle est que les coefficients sont à même temps les élasticités qui mesurent l'effet d'une variation des différentes variables explicatives sur la variable à expliquer.

    Les variables explicatives les plus probables à ce modèle d'offre sont : le prix mondial, le prix local au producteur, la superficie emblavée de coton, la population des zonnes cotonnières, les intrants de production (semences,engrais...) et le niveau de la pluviométrie.

    III.1.1- Les variables utilisables et leur justification

    Les variables de notre modèle de long terme sont regroupées en deux (2) : la variable dépendante (variable expliquée) et les variables explicatives qui demandent un choix bien étudié et justifié. Ainsi nous notons comme:

    Variable dépendante 

    l PRcotn = la production de coton du Burkina Faso à l'année n

    Variables explicatives 

    l Pmondn-1 = le prix mondial à l'année n-1

    La production de coton dépend théoriquement du prix affiché sur le marché à l'année précédente. Aussi, le prix mondial pourra mieux expliquer la production par rapport au montant des subventions puisque dans le chapitre précédent, il a été montré théoriquement une parfaite corrélation entre le prix mondial et les subventions des pays « riches ».

    l Plocn-1 = le prix local au producteur à l'année n-1

    Le prix local au producteur comme tout prix explique la motivation ou la démotivation à la production. Ainsi ce prix définit le niveau de la production à l'année suivante.

    Nous pourrions penser l'existence d'une corrélation entre le prix local et le prix mondial; certes, mais au Burkina Faso, le gouvernement applique une politique de prix plancher aux cotonculteurs. Ainsi le prix au producteur dépend de deux (2) paramètre; l'un variable, lié donc au prix sur le marché mondial et l'autre fixe, donc connu d'avance. Ce qui rend presque indépendant le prix local et le prix mondial.

    Un test a permis de montrer que le prix au producteur dépend du prix mondial mais la dépendance est retardée d'un (1) an. Ceci écarte cette variable du modèle.

    l Supern = la superficie emblavée de coton à l'année n

    Le coton étant une culture extensive au Burkina Faso, le nombre d'hectare réservé à sa culture influence positivement sa production.

    l Popn = la population cotonnière à l'année n

    La production cotonnière au Burkina Faso est encore traditionnelle malgré l'existence de quelques tracteurs; ce qui demande une forte intensité de la main d'oeuvre plutôt que de capital. Alors le nombre de la main d'oeuvre influence positivement la production cotonnière burkinabé. D'où la population cotonnière se révèle être un facteur positif à la production du coton.

    l Intrn = le prix moyen des intrants utilisés à l'année n

    L'engrais ayant un impact dans la production du coton, ne saurait être ignoré entre les variables explicatives car il influence le niveau de la production.

    l Pluvn = la quantité de pluies dans les zones cotonnières à l'année n

    D'une manière générale, la pluviométrie est un facteur important à l'agriculture. Donc une bonne pluviométrie a un impact non négligeable sur le niveau de la production du coton Burkinabé.

    l ìn = le terme d'erreur 28(*)

    III.1.2- La spécification du modèle de l'étude

    Le modèle de long terme :

    Log(PRcotn) = f ( Log(Pmondn-1), Log(Supern), Log(Popn), Log(Intrn), Log(Pluvn), ìn )

    Log(PRcotn) = ß12 Log(Pmondn-1)3 Log(Supern)+ß4 Log(Popn)+ß5 Log(Intrn)6 Log(Pluvn)+ìn

    III.2- Le traitement des données statistiques de l'étude

    Le traitement des données est fait à partir du logiciel Eviews29(*) et la méthode des M.C.O servira à estimer le modèle. Mais avant, précisons quelques caractéristiques des données utilisées.

    III.2.1- La présentation, la taille et la source des données d'étude

    III.2.1.1- La présentation et la taille des données

    Nous comptons en tout six (6) variables qui sont utilisées dans cette étude : Production totale de coton, prix mondial, prix local au producteur, superficies emblavées de coton, pluviométries des zones cotonnières, quantité d'engrais et la population cotonnière.

    Ces variables sont de 1970 à 2000, soit une période de 30 ans, des données de longues périodes. La variable dépendante (la production) sera expliquée par les cinq (5) autres variables dans la même période d'observation sauf la variable prix mondiale qui sera retardé d'une année afin de mieux expliquer la production conformément à la logique.

    III.2.1.2- La source des données

    Des institutions comme la F.A.O, l'I.N.S.D, le M.E.F, la SO.FI.TEX et la Direction nationale de la météorologie sont les lieux où des données de l'étude ont été recueillies. Aussi, elles ont été collectées dans certains documents cités en annexe dans la bibliographie et bien évidemment sur l'internet.

    Les variables explicatives comme la pluviométrie et le nombre de cotonculteurs ont été constitués à partir des données détaillées des principales zones cotonnières recueillies au niveau des services compétents. Ainsi ont été considérés comme zone cotonnière, Bobo-Dioulasso, Boromo, Houndé, Dédougou, Diébougou, Orodara et Solenzo.

    III.2.2- Le test de causalité de Granger

    Le test de causalité de Granger permettra de tester l'existence d'une relation de causalité entre le prix mondial et l'offre cotonnière du Burkina Faso. Il s'agit d'un test sur l'hypothèse nulle H0 contre l'hypothèse alternative H1.

    A l'issu du test, si la probabilité calculée est inférieure à la probabilité théorique 5% alors on rejette H0 et on pourra dit que toute augmentation du prix mondial entraîne une augmentation de la production du coton Burkinabé ou toutes baisse du prix mondial entraîne une diminution de la production cotonnière du Burkina Faso. Dans le cas contraire on ne rejette pas H0; ce qui voudrait dire que le prix mondial n'a aucune influence sur la production de coton burkinabé.

    N.B: L'hypothèse nulle H0 est l'hypothèse qui stipule dans ce test que le prix mondial n'influence pas l'offre de coton bukinabé et H1 est l'hypothèse alternative donc le contraire.

    Tableau N°4 : Le résultat du test de causalité de granger

    Hypothèse H0

    Fisher

    Probabilité

    Le prix mondial ne cause pas la production du Burkina Faso

    5,262

    0,012

    Selon les résultats du test la probabilité est 0,012 soit 1,2% inférieur à 5% alors on rejette H0 et donc nous concluons que l'évolution du prix mondial de coton et celle de la production de coton burkinabé se font dans le même sens : toute variation du prix mondial entraîne positivement une variation de la production de coton au Burkina Faso.

    III.2.3- L'estimation du modèle de long terme et le test de co-intégration

    III.2.3.1- La présentation des résultats de l'estimation du modèle de long terme

    Les résultas issus de la régression sont consignés dans le tableau N°4 ci-après :

    Tableau N°5 : Le résultat de la régression économétrique

    Variables

    Coefficients

    T_Statistiques

    Probabilités

    Log(Pmondn-1)

    Log(Plocn-1)

    Log(Supern)

    Log(Popn)

    Log(Intrn)

    Log(Pluvn)

    C

    2,157

    -

    0,520

    0,465

    0,134

    0,138

    2,652

    1,042

    -

    3,91

    2,050

    1,777

    0,459

    1,042

    0,307

    -

    0,0007

    0,051

    0,088

    0,651

    0,307

    R2 = 0,96 R2ajusté = 0,95

    F = 116,41 Prob (F) = 0,0000

    * : Variable significative même à 1%

    ** : Variables significatives qu'au seuil de 10%

    C : la constance; c'est le ß1 estimé

    III.2.3.2- Le test de co-intégration de Angel et Granger

    Ce test permet de savoir si la relation qui lie les différentes variables est une relation de long terme; c'est à dire qu'il permet de montrer s'il existe un trend similaire dans le temps entre la variable dépendante et les différentes variables explicatives.

    La méthode utilisée dans la présente étude est celle de Angel et Granger (1983) qui consiste à opérer un Test de Racine Unitaire (T.R.U) sur les résidus issus de la régression du modèle de long terme. Il y'a cointégration si les résidus du modèle de long terme sont stationnaires à niveau.

    Le tableau N°5 ci-après présente les résultats obtenus:

    Tableau N°6 : Le résultat du Test de Racine Unitaire sur les résidus (T.R.U)

    Statistiques ADF à niveau

    Valeurs critiques de Mac Kinnon

    -4,339

    -3,685 (1%)

    -2,970 (5%)

    -2,624 (10%)

    La statistique ADF de -4,339 est inférieure à la valeur théorique correspondante au seuil de 1%, ce qui traduit la stationnarité à niveau des résidus du modèle de long terme d'où la cointégration des différente variables du modèle. Après cette preuve de l'existence d'une relation de long terme entre les variables, nous avons corrigé les erreurs (voir dans les interprétations économiques des résultats)

    III.2.4- Les tests statistiques
    III.2.4.1- Le test de corrélation sérielle des résidus

    Ce test est un test de stabilité sur les erreurs. Il est important parce qu'il permet de remplir l'une des conditions de la validité des résultats de la méthode des M.C.O (notre méthode utilisée dans l'étude pour la régression); cette condition est la non corrélation sérielle des erreurs.

    Nous utiliserons à cet effet le test de Breusch-Goldfrey; il consiste à tester l'hypothèse nulle H0 (les résidus ne présentent pas de corrélation sérielle contre l'hypothèse alternative H1 (les résidus présentent de corrélation sérielle).

    Q, la statistique de Breusch-Goldfrey, par définition tend vers une loi Khi deux à h degré de liberté (ddl), avec h le nombre de retard. Mathématiquement cela s'écrit : Q ~ ÷2 (h)

    La décision suivante en découle selon le résultat obtenu :

    ? si Q < ÷2 (h) alors nous accepterons l'hypothèse nulle H0 et les résidus ne présentent pas une corrélation sérielle dans ce cas les résultats données par la méthode des M.C.O sont validés.

    ? si Q > ÷2 (h) alors nous rejetons l'hypothèse nulle H0 et les résidus présentent une corrélation sérielle alors les résultats données par la méthode des M.C.O ne peuvent être validés.

    Les résultats de ce test appliqué à notre modèle sont consignés dans le tableau ci dessous.

    Tableau N°7 : Le résultat du test de corrélation sérielle des erreurs de Breusch-Goldfrey

    La statistique Q de Breusch-Goldfrey

    Valeur théorique de ÷2 (2) au seuil de 5%

    0,573

    5,99

    La statistique de Breusch-Goldfrey (Q) est inférieure à la valeur théorique de khi deux ÷2 (2) au seuil de 5%, nous concluons donc qu'il y a absence de corrélation sérielle des résidus.

    III.2.4.2- Le test de la régression entière

    Ce test permet de vérifier la capacité explicative du modèle à l'aide du coefficient de détermination (R2) et de la statistique F de Fisher.

    R2 mesure l'adéquation d'ensemble du modèle, c'est à dire la capacité des variables indépendantes à expliquer les variations de la variable dépendante. Il est cependant intéressant d'utiliser le R2-ajusté qui corrige l'influence de la taille de l'échantillon et du nombre de variables explicatives. Dans ce modèle, le R2-ajusté obtenu est de 0,95; cela veut dire que 95% des variations de la production totale de coton du Burkina Faso sont dues aux six (6) variables indépendantes retenues. Ce résultat est acceptable et atteste d'une bonne adéquation d'ensemble du modèle.

    La statistique F de Fisher permet également de mesurer l'adéquation d'ensemble du modèle, c'est à dire la contribution conjointe des variables indépendantes à l'explication du modèle. Elle permet de tester l'hypothèse nulle H0 selon laquelle tous les paramètres estimés sont simultanément proches de zéro (0), (ils sont tous nuls), contre l'hypothèse alternative H1 qu'au moins un des paramètres est nul (différent de zéro).

    Le principe du test est simple. Il consiste à comparer la statistique calculée (Fc) et la probabilité (p) qui lui est rattachée. Ensuite, les conclusions suivantes sont prises selon le cas :

    · Si p < Fc alors nous rejetons H0 c'est à dire que les paramètres ne sont pas tous nuls ou que les différentes variables qui leur sont rattachées ne sont pas toutes significativement égales à zéro (0). D'où le modèle utilisé dans notre étude est bien spécifié et élaboré alors les résultats qui en sortent sont significatifs et valables.

    · Si p > Fc alors nous ne rejetons pas H0 ce qui veut dire que les paramètres sont tous nuls ou que les variables qui leur sont rattachées sont toutes significativement égales à zéro (0). D'où le modèle de notre étude s'avère mal spécifié et élaboré alors les résultats qui en sortent sont sans sens et infondés.

    La statistique F calculée (Fc) dans notre étude est de 116,41 ; la probabilité qui lui est rattachée étant à 0,0000 ; on rejette à 1% l'hypothèse nulle H0 que les variables sont toutes significativement égalent à zéro (0) ; c'est à dire qu'au moins une variable explique le modèle. En conclusion, on peut retenir que dans l'ensemble, les variables retenues concourent à expliquer les variations de la production nationale de coton burkinabé. La signification d'ensemble étant avérée, il convient de passer aux tests de signification individuelle des paramètres dans l'optique de savoir si chaque variable prise individuellement contribue statistiquement à expliquer la production du coton au Burkina Faso.

    III.2.4.3- Le test de signification individuelle des paramètres

    Ce test permet de voir si les variables ont un impact (un effet) individuel sur la production de coton. Il consiste à tester l'hypothèse H0 que chaque paramètre ß est significativement différent de zéro (0) contre l'hypothèse alternative rattachée au paramètre. Pour cela, nous comparons la probabilité rattachée à chaque coefficient (paramètre estimé) aux différentes probabilités théoriques 1%, 5% et 10%. Si la probabilité calculée est inférieure à une des probabilités théoriques reconnues comme acceptables (1% et 5%) alors le paramètre est significatif à ce seuil, donc la variable rattachée au paramètre en question influe sur la production de coton à ce même seuil.

    Ainsi nous concluons du tableau N°4, qu'à long terme le prix mondial et la superficie ne sont significatifs qu'au seuil de 5%. La population et l'engrais ne le sont qu'à 10% mais la pluviométrie n'est significative ni à 1%, ni 5%, ni 10%.

    III.3- L'interprétation économique des résultats obtenus de notre régression

    Cette partie analysera le signe des coefficients (paramètres estimés) ainsi que leur valeur : C'est à dire qu'elle parlera du sens de variation de la variable explicative rattachée à chaque paramètre par rapport à la production burkinabé de coton et dans quelle proportion cela se fait sur la variable expliquée.

    III.3.1- Le coefficient de l'offre retardée

    Négatif, le coefficient de l'offre retardé est un paramètre qui donne la vitesse avec laquelle l'offre s'ajuste pour son retour à l'équilibre après un choc. Ce coefficient se présente comme égale à -0,99 selon nos données qui signifie un ajustement à 99% de l'offre de coton au Burkina Faso. Cela voudrait signifier la nature d'équilibre stable de l'offre de coton burkinabé. Le retour à l'équilibre de long terme se fait dans un temps relativement court.

    III.3.2- L'impact de la pluviométrie sur la production cotonnière

    Ce facteur est non significatif que ce soit à court ou à long terme. Nous expliquerons ce résultat par la pluviosité des zones cotonnières plus forte et généralement constante d'une période à l'autre. Nous estimons à près de 4 000 mm la quantité de pluies pour une bonne récolte. Dans ces zones de coton la pluviométrie est en moyenne autour de 5 000 mm. D'où une potentialité naturelle pour ces zones. Ce qui pourrait expliquer la non pertinence de ce facteur dans notre modèle. Toute chose étant égale par ailleurs, la pluie est un fait dans les régions cotonnières

    III.3.3- L'impact de la superficie emblavée sur la production cotonnière

    Ce facteur influence positivement à court comme à long terme la production de coton au Burkina Faso. Toute extension de la superficie emblavée de 1% induit une augmentation de 0,94% à court terme et de 0,52% à long terme. La pertinence de ce facteur confirme la place prépondérante d'une grande superficie cultivable dans le secteur cotonnier encore extensif au Burkina Faso. Un tel caractère doit être contenu par des politiques comme l'alternance des cultures afin d'éviter les risques écologiques tout en protégeant l'environnement.

    III.3.4- L'impact de la population cotonnière sur la production cotonnière

    La population n'est significative dans le modèle qu'à court terme. Ainsi, toute augmentation de 1% de la population des zones cotonnières entraîne une croissance de 0,94% de la production nationale de coton. Ceteris paribus, l'Etat pourrait améliorer la productivité par exploitant en investissant encore avec l'appui des différentes sociétés de la filière dans le capital humain. Nous sommes passés de 1,37 à 2,05 tonnes de coton graine comme productivité par exploitant entre 2002 et 2003, soit une progression de 33,17%.

    III.3.5- L'impact des intrants agricoles sur la production cotonnière

    Cette variable n'est significative dans notre modèle d'étude à court comme à long terme. Nous pourrons tenter d'expliquer cela par la nature pluridimensionnelle des intrants. L'engrais destiné pour la culture de coton est utilisé par les planteurs à d'autres fins notamment la culture céréalière et vivrière. Cette politique des planteurs permet d'assurer la subsistance familiale et d'améliorer par la même occasion de vie rurale.

    III.3.6- L'impact des cours mondiaux sur la production cotonnière

    A court terme, cette variable est non significative. Cela pourrait s'expliquer par le comportement qui réagissent généralement au prix au producteur qu'au prix mondial. Alors que ce prix reste constamment égal dans une courte période, d'où le constant de «sans effet» sur la production à court terme.

    A long terme, le coefficient de cette variable est significatif ce qui donne une importance capitale au facteur prix mondial dans l'explication de l'offre de coton au Burkina Faso. Nous estimons qu'une hausse de 1% du prix mondial entraîne une augmentation de la production cotonnière burkinabé de 0,24% et dans l'autre sens, toute diminution de 1% du prix induit une baisse de 0,24% de la production nationale.

    De 1998 à 2002, l'influence d'une variation des subventions du Nord (américaines et européennes) sur la production cotonnière au Burkina Faso est de -1,6 l'unité. Ce qui implique que toute augmentation de 1% des subventions entraîne une baisse de 1,6% des prix mondiaux de coton.

    En extrapolant, nous estimons qu'une augmentation de 1% des subventions du Nord entraîne une baisse de 0,38% de la production de coton au Burkina Faso. Cependant, cette estimation s'explique mieux en terme de perte ou de manque à gagner puisque la production nationale est en croissance continue. Toute augmentation de 1% des subventions au Nord fait perdre au Burkina Faso près de 0,38% de la production qui aurait dû avoir sans ces subventions. Plus les subventions augmentent en volume au Nord et plus le pays perd en valeur ajoutée agricole imputable à la baisse des recettes cotonnières.

    Cette situation s'aggraverait plus s'il n'existait pas cette politique de prix au producteur, un prix à la fois fixe et variable. Cette forme de fixation de prix local permet de minimiser le poids de la conjoncture mondiale. Cette politique doit être améliorée afin de mettre les producteurs locaux complètement à l'abri des fluctuations des cours mondiaux de coton.

    Un "Fond Intégré des Filières Agricoles" sous forme de caisse intégrée de stabilisation des prix agricoles peut permettre d'améliorer sinon de maintenir la partie fixée du prix au producteur. Ce qui ferait de ce prix plus indépendant du prix mondial. Cela pourrait mettre les producteurs plus en assurance quant nous savons que ceux réagissent plus au prix local. Par conséquent, la production pourrait avoir une croissance beaucoup plus améliorée dans le temps.

    Conclusion

    Au regard de ces résultats, nous pouvons affirmer sans risque que le prix mondial est un facteur explicatif à la production de coton au Burkina Faso. Ainsi toute variation du cours mondial de coton influe sur l'offre cotonnière Burkinabé. Puisque les mesures de subventions diverses des pays du Nord pourraient sans doute expliquer la baisse non logique du prix mondial de coton sur le marché international, nous pouvons donc insinuer que le montant énorme des subventions dans les pays développés influence négativement la production du coton burkinabé. D'où toute augmentation ce montant entraîne une baisse de la production cotonnière du Burkina Faso.

    CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

    Au cours de ces derniers mois, s'il y a un thème qui a défrayé la chronique à l'O.M.C et notamment dans les pays africains, c'est bien les politiques de subventions qu'accordent les pays développés à leurs producteurs agricoles notamment le coton.

    Dans ce contexte actuel, des études sont menées dans le but de montrer la vulnérabilité du coton burkinabé face à la conjoncture du marché mondial influencée par les politiques de subvention au Nord. C'est donc dans cette même perspective que notre étude a été orientée.

    De telle étude nécessite des outils d'analyse bien appropriés pouvant mettre en exergue l'objectif principal. A cet effet, l'outil économétrique utilisé dans notre étude a permis par une estimation de modèle de saisir les effets des cours mondiaux sur le coton burkinabé et partant de ressortir l'impact des subventions du nord sur la production cotonnière au Burkina Faso.

    De notre analyse, il ressort effectivement que les subventions des pays du Nord agissent sur les cours mondiaux de coton qui par la suite influencent positivement l'offre de coton du Burkina Faso, la production du coton au Burkina étant donc une fonction positive des cours mondiaux. En effet, à long terme, tout accroissement du prix mondial de 1% entraîne une augmentation de l'offre de coton burkinabé de 0,24%. Lors de la conférence sur les politiques de subventions faite par le professeur Taladidia THIOMBIANO au D.E.A/P.T.C.I, il a été montré que de 1998 à 2002 toute variation des subventions de 1% entraîne une baisse de 1,6% des prix mondiaux de coton. Cela va s'en dire que par extrapolation, pour la même période une variation des subventions du Nord de 1% conduit à une diminution de 0,38% de la production de coton au Burkina Faso.

    Les subventions des pays du Nord tout en causant la baisse des cours mondiaux entraînent à même temps, une chute de l'offre de coton du Burkina Faso. Ainsi, l'hypothèse de départ qui atteste que les subventions influencent négativement la production de coton au Burkina se trouve être confirmée. Il ressort de cette partie que la poursuite des subventions au niveau des pays développés doit s'arrêter pour l'intérêt du marché. Alors que jusqu'à nos jours, aucun calendrier exact sur la réduction voir la suppression des subventions n'est officiel depuis les accords de la nuit du 31 juillet au 1er août dernier.

    Cependant, le coton reste le principal produit d'exportation du Burkina. Il occupe une place prépondérante en matière d'ouverture du pays et constitue ainsi une source importante d'entrée de devises.

    En effet, ce produit agricole représente près de 60 % des exportations totales du pays ; ce qui lui confère une importance capitale pour l'économie naissante burkinabé basée essentiellement sur une économie de rente. Le coton s'affiche à point nommé comme un outil de lutte contre la pauvreté par d'une part sa capacité intégrative non négligeable sur le marché mondial et d'autre part par sa localisation de sa culture au plan national.

    Le coton, une culture rurale s'avère être un moyen de lutte contre la pauvreté dans le monde rural qui se révèle être le point focal de la pauvreté au Burkina Faso. Entre 1994 et 1998, l'incidence de pauvreté sur les cotonculteurs est passée de 50,1% à 42,5 %.

    Le coton apparaît au Burkina Faso comme le poumon de l'économie, ce qui lui donne une force remarquable tant en milieu rural qu'au niveau de l'économie en général.

    Au regard de ces conclusions, l'hypothèse selon laquelle le coton est la principale source d'entrée de devises se vérifie. En somme, le coton au Burkina Faso doit être « jalousement » protégé contre des intempéries du marché international car il est d'une grande importance pour le pays.

    Le marché mondial de coton est influencé par des distorsions issues de la politique agricole de certains pays notamment l'U.E et les U.S.A qui économiquement influencent la conjoncture mondiale. L'économie burkinabé ne reste pas sans effet suite aux changements et bouleversements du marché mondial. Elle subit aussi des fluctuations dans la production de son coton. Laquelle fluctuation est une réaction normale aux variations des cours mondiaux car le Burkina Faso est un « price taker » sur le marché mondial de coton. Dans une telle situation, il est nécessaire de négocier en vue de la réduction ou de l'élimination pure et simple des distorsions, notamment des subventions du Nord.

    La question de subvention reste très sensible dans la politique agricole des pays du Nord. Des pays comme les U.S.A pratiquent cette politique de soutien depuis la grande dépression des années 1930. Une suppression brutale ne saurait peut-être pas rationnelle pour eux conformément à la politique. Aussi, les pays de subvention ont pour objectif principal de maintenir leur place sur le marché mondial à défaut de l'améliorer. Outre l'objectif purement commercial, il existe d'autres objectifs souvent non dits notamment l'objectif politique. Des pays maintiennent la politique de subvention à des fins électorales.

    A ce titre, le président américain, G. BUSH déclarait le 13 mai 2002 : «J'ai dit aux gens, si vous me donnez la chance d'être président, nous n'allons pas traiter notre industrie agricole comme un citoyen de seconde classe quand il s'agit d'ouvrir les marchés... Et je le pense vraiment... La Farm Bill est une législation importante... Elle favorisera l'indépendance des agriculteurs et préservera le mode de vie rurale. Elle aide les agriculteurs d'Amérique, donc elle aide l'Amérique».

    Face une telle complexité, le Burkina Faso a intérêt à s'unir avec ses paires dans la filière. Les pays producteurs de l'A.O.C pourront avoir plus de poids en s'unissant et en allant comme un seul pays aux différentes négociations de l'O.M.C. C'est dans ce cadre que le Président du Burkina Faso a participé à la conférence de l'O.M.C tenu à Genève (Suisse) dans la semaine du 9 juin 2003, où Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE a présenté un discours au nom de ses paires du Mali, du Bénin et du Tchad.

    De telle action doit précéder une intégration régionale véritable. Les pays de l'A.O.C en ayant une seule force intégrée sur le marché mondial, c'est à dire participé au commerce international comme un seul pays pourront mieux se faire entendre aux négociations à cause d'une part le poids d'ensemble qu'ils présentent sur le marché et d'autre part à cause de la qualité de leurs produits reconnue comme incontestable. L'intégration régionale apparaît comme une stratégie efficace de lutte pour l'équité dans le commerce.

    Les pays de l'A.O.C auront beaucoup plus d'intérêt à s'unir et à créer dans la filière cotonnière des industries de grande capacité en aval. Ces industries pourront transformer le coton issu de l'union et par la même occasion exposer sur les marchés internationaux des produits moins vulnérables aux subventions agricoles des pays du Nord. Ainsi, ils pourront apporter plus de valeurs ajoutées à leur économie tel que le faisaient remarquer les Mercantilistes : «il ne faut pas vendre à l'extérieur des produits primaires mais vendre des produits transformés car ils ont une valeur ajoutée plus grande». Certes, les coûts d'une telle réalisation sont énormes mais l'initiative paraît efficiente pour résoudre définitivement les problèmes liés aux subventions et la baisse des cours mondiaux.

    Au niveau purement monétaire, la compétitivité du coton burkinabé reste altérée par le cours du dollar parce que le taux de change est un facteur fondamental de la compétitivité. La baisse du dollar par rapport à l'euro pèse lourdement sur les coûts de production évalués en F C.F.A. Il ressort ainsi que l'arrimage du F C.F.A à une devise très forte comme l'euro peut aussi avoir des effets néfastes et diminuer par la même occasion la compétitivité du coton burkinabé.


    Par conséquent, seul la création d'une monnaie indépendante africaine pourrait résoudre ce problème. Cela doit être une politique de l'Union Africaine (U.A).

    Pour la réalisation de telles politiques (l'intégration africaine et la création de la monnaie indépendant commune) laisse cependant quelques inquiétudes. Les pays africains sont-ils prêts à une déconnexion de leur mère patrie du nord et à s'unir entre frères africains afin de faire face aux problèmes de conjoncture mondiale ? Les pays africains sont-ils aujourd'hui prêts à arrêter toutes ingérences conflictuelles entre eux pour relever ensemble les défis du monde ? Nos chefs d'Etat sont-ils assez sages et responsables pour pardonner les différends passés tout en faisant preuve de bonne foi afin de s'unir pour l'intérêt général et l'avenir de leurs peuples ?

    Toutes ces questions sont obligatoirement à répondre avant toute tentative d'union ou de coalition sinon vouer à l'échec. Peut-être l'union africaine pourrait constituer une vitrine, un tremplin vers l'union véritable souhaitée par le commun des africains. Les Africains doivent savoir que dans un monde de plus en plus capitaliste où seuls les intérêts comptent, il n'y a point d'état d'âme. Entre autres, nous devons savoir que les pays développés ne peuvent pas abandonner leurs agriculteurs qui sont leurs électeurs potentiels au profit des "beaux yeux" des Africains dont la production cotonnière est même marginale, soit à peine une représentativité de 16% dans le commerce mondial de coton pour l'Afrique francophone, dont 1,6% pour le Burkina Faso.

    Les seules solutions à la commercialisation libre du coton africain et du coton burkinabé en particulier sont internes

    BIBLIOGRAPHIE

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    9. Nabyoure OUEDRAOGO (SP-CPSA), Abdoulaye SANON (DPAM) et Christian SISSAO (SP-CPSA), application des micro-simulations : étude de l'impact des variations du prix du coton sur la pauvreté rurale au Burkina Faso, septembre 2003.

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    Document Provisoire15 février 2003

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    des pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre du fait des subventions à l'agriculture pratiquées

    aux Etats-Unis, en Europe et en Chine, Mai 2003.

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    une reforme inachevée, Revue économique, Mai 1995

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    commerciales, Revue économique, Mai 1994

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    22. Pierre jacquemot et Marc Raffinot, La nouvelle politique économique en Afrique,

    EDICEF, 1993

    23. Support de la conférence du Professeur Taladidia THIOMBIANO, 2004

    ANNEXES

    ANNEXE 1 : la base de données constituée pour les analyses de l'étude

    Tableau 8 : la production de coton graine et fibre en tonnes au Burkina Faso de 1970 à 2002

    Années

    Production en graine

    Production en fibre

    1970

    23484

    8425

    1971

    28126

    10462

    1972

    32574

    11951

    1973

    26668

    9823

    1974

    30695

    11328

    1975

    50695

    18168

    1976

    55253

    20243

    1977

    38043

    13909

    1978

    59956

    22347

    1979

    77520

    28715

    1980

    62539

    23315

    1981

    57534

    21628

    1982

    75572

    28812

    1983

    79286

    30074

    1984

    88134

    34382

    1985

    115490

    45979

    1986

    169227

    65971

    1987

    148015

    58644

    1988

    145878

    58776

    1989

    152325

    62475

    1990

    189543

    63000

    1991

    167170

    78680

    1992

    163301

    64670

    1993

    116598

    67000

    1994

    143080

    54520

    1995

    154853

    61250

    1996

    214352

    67200

    1997

    338141

    94100

    1998

    284400

    143750

    1999

    254190

    123500

    2000

    275800

    111726

    2001

    378500

    158429

    2002

    420000

    176000

    Sources: L'I.A.P/D.P.A.M/D.G.E.P L'I.N.S.D Statistiques de la SO.FI.TEX

    Site Internet : www.izf.net

    Tableau 9 : la production et la consommation Tableau 10 : le degré d'ouverture

    mondiale de coton en milliers de du Burkina Faso

    tonnes métriques de 1980 à 2002 entre 1980 et 2003

    Années

    Production mondiale de coton

    Consommation mondiale de coton

     

    Années

    Degré d'ouverture ( en % )

    1980

    13831

    14215

     

    1980

    36,79

    1981

    14999

    14147

     

    1981

    36,9

    1982

    14480

    14453

     

    1982

    39,34

    1983

    14493

    14656

     

    1983

    37,53

    1984

    19245

    15108

     

    1984

    40,17

    1985

    17461

    16586

     

    1985

    32,77

    1986

    15269

    18198

     

    1986

    28,42

    1987

    17609

    18117

     

    1987

    29,87

    1988

    18301

    18470

     

    1988

    28,33

    1989

    17361

    18675

     

    1989

    26,17

    1990

    19004

    18574

     

    1990

    29,66

    1991

    20712

    18639

     

    1991

    25,9

    1992

    17939

    18638

     

    1992

    22,19

    1993

    16863

    18508

     

    1993

    22,56

    1994

    18781

    18399

     

    1994

    35,61

    1995

    20357

    18580

     

    1995

    41,62

    1996

    19613

    19318

     

    1996

    41,47

    1997

    20044

    19343

     

    1997

    40,94

    1998

    18707

    18876

     

    1998

    50,66

    1999

    18869

    19814

     

    1999

    43,57

    2000

    19251

    19683

     

    2000

    39,75

    2001

    20530

    19900

     

    2001

    39,05

    2002

    20010

    20130

     

    2002

    38,43

     
     
     
     

    2003

    40,47

    Sources: Les statistiques de la C.C.I.C

    Source : L'I.A.P/D.P.A.M/D.G.E.P

    Les études de l' I.N.S.D

    Les statistiques du M.E.D

    Site Internet : www.izf.net

    Tableau 11 : les exportations du Burkina Faso

    en coton fibre de 1985 à 2002 ( en tonnes )

    Années

    Exportations

    1985

    24800

    1986

    44500

    1987

    64700

    1988

    54600

    1989

    42900

    1990

    58700

    1991

    73700

    1992

    59900

    1993

    62000

    1994

    49400

    1995

    56200

    1996

    62100

    1997

    89100

    1998

    138800

    1999

    118500

    2000

    106800

    2001

    113300

    2002

    14190

    Source: L'I.A.P/D.P.A.M/D.G.E.P

    Tableau 12 : la part moyenne des principaux produits d'exportation

    du Burkina Faso entre 1980 et 2003

    Produits d'exportation

    Part moyenne aux exportations

    Coton

    59,00%

    Animaux vivants

    10,80%

    Produits manufacturés

    10,40%

    Or non nométaire

    8,90%

    Cuis et Peaux

    6,80%

    Autres

    4,10%

    Sources: L'I.A.P/D.P.A.M/D.G.E.P. Les statistiques de l'O.N.A.C

    Les statistiques du Ministère du Commerce du Burkina

    ANNEXE 2: La partie de notre base de données constituée de 1980 à 2002

    Tableau 13 : Quelques données statistiques constituées selon les variables

    Années

    Variable expliquée

    Variables explicatives

    Production nationale de coton- graine en tonnes

    Prix mondial en moyenne par Kg en F.C.F.A

    Pluviométrie moyenne dans les zones cotonnières en mm

    Population cotonnière

    Superficies emblavées de coton en Ha

    Prix national en moyenne au producteur en F.C.F.A par Kg

    Prix en moyenne des intrants agricoles en F.C.F.A par Kg

    1985

    115490

    598,9

    795,83

    121180

    94625

    96,9

    2989

    1986

    169227

    365,7

    726,12

    123508

    126850

    97,2

    2976

    1987

    148015

    495,4

    680,42

    125828

    170395

    89,7

    3019

    1988

    145878

    415,62

    813,4

    128779

    169465

    94,4

    3021

    1989

    152325

    534,6

    803,05

    130655

    160680

    94,6

    3042

    1990

    189543

    495,1

    684,43

    152157

    166274

    94,4

    3037

    1991

    167170

    472,9

    958,92

    155048

    187770

    95,1

    3057

    1992

    163301

    338,2

    837,55

    157994

    176900

    83,3

    3061

    1993

    116598

    362,2

    744,3

    160996

    152100

    108,7

    3029

    1994

    143080

    979,1

    854,53

    164055

    184110

    111,1

    2851

    1995

    154853

    1062,4

    836,78

    188068

    170000

    139,9

    2880

    1996

    214352

    907

    761,68

    192332

    195670

    159,7

    2926

    1997

    338141

    1020,1

    729,05

    196179

    295198

    159,4

    3615

    1998

    284400

    854,2

    803,78

    200102

    355436

    159,4

    3626

    1999

    254189

    719,9

    856,53

    204104

    245436

    158,5

    3622

    2000

    275800

    930,2

    770,08

    208186

    261798

    159,5

    3635

    2001

    378400

    774,2

    754,68

    212010

    356000

    174,5

    3652

    2002

    406000

    642,7

    678,12

    216023

    396000

    174

    3849

    Sources:

    Direction Générale de l'Aviation Civile et de la Météorologie

    I.A.P/D.P.A.M/D.G.E.P et les Statistiques de la SO.FI.TEX

    Le Plan d'Action pour la Gestion Intégrée de la Fertilité des sols (P.A.G.I.F.S)

    Annexe 1 de l'étude sur la filière des intrants agricoles

    Annexe du Mémoire du Doctorant Bama Fidel (P.T.C.I)

    Annexe du document Préjudices causés par les subventions aux filières cotonnières de l'A.O.C, de Louis GOREUX, Document Provisoire15 février 2003.

    ANNEXE 3: les résultats de la simulation; tirés de l'étude «Application des micro-simulations : Etude de l'impact des variations du prix du coton sur la pauvreté rurale

    au Burkina Faso ».

    IMPACT A COURT TERME

    Dépenses par tête

    Variable

    Moyenne

    FGTO

    FGT1

    FGT2

    GINI

    Situation de base

    Ensemble des ruraux

    94 232,3

    0,51

    0,16

    0,07

    0,37

     

    Producteurs de coton

    108 703,4

    0,43

    0,13

    0,06

    0,39

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,55

    0,17

    0,07

    0,32

     

    utres GSE ruraux

    165 921,2

    0,41

    0,13

    0,06

    0,53

    Baisse de 50%

    Ensemble des ruraux

    90 485,5

    0,54

    0,18

    0,08

    0,38

     

    Producteurs de coton

    92 277,6

    0,54

    0,22

    0,13

    0,4.4

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,55

    0,17

    0,07

    0,32

     

    utres GSE ruraux

    163 016,4

    0,41

    0,13

    0,06

    0,53

    Baisse de 20%

    Ensemble des ruraux

    92 690,9

    0,52

    0,17

    0,07

    0,37

     

    Producteurs de coton

    101 935,7

    0,48

    0,16

    0,08

    0,41

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,55

    0,17

    0,07

    0,32

     

    utres GSE ruraux

    164 759,3

    0,41

    0,13

    0,06

    0,53

    Baisse de 10%

    Ensemble des ruraux

    93 453,5

    0,52

    0,16

    0,07

    0,37

     

    Producteurs de coton

    105 281,9

    0,46

    0,15

    0,07

    0,40

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,55

    0,17

    0,07

    0,32

     

    utres GSE ruraux

    165 340,3

    0,41

    0,13

    0,06

    0,53

    Hausse de 10%

    Ensemble des ruraux

    95 033,7

    0,51

    0,16

    0,07

    0,37

     

    Producteurs de coton

    112 229,8

    0,41

    0,12

    0,05

    0,39

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,55

    0,17

    0,07

    0,32

     

    utres GSE ruraux

    166 502,2

    0,41

    0,13

    0,05

    0,53

    Hausse de 20%

    Ensemble des ruraux

    95 835,1

    0,50

    0,15

    0,07

    0,37

     

    Producteurs de coton

    '115 756,1

    0,39

    0,11

    0,04

    0,38

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,55

    0,17

    0,07

    0,32

     

    utres GSE ruraux

    167 083,2

    0,41

    0,12

    0,05

    0,53

    Hausse de 25%

    Ensemble des ruraux

    96 273,5

    0,50

    0,15

    0,06

    0,37

     

    Producteurs de coton

    117 685,0

    0,38

    0,10

    0,04

    0,38

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,55

    0,17

    0,07

    0,32

     

    utres GSE ruraux

    167 401,0

    0,41

    0,12

    0,05

    0,53

    Hausse de 50%

    Ensemble des ruraux

    98 239,5

    0,49

    0,15

    0,06

    0,37

     

    Producteurs de coton

    126 335,2

    0,32

    0,08

    0,03

    0,38

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,55

    0,17

    0,07

    0,32

     

    utres GSE ruraux

    168 826,1

    0,41

    0,12

    0,05

    0,53

    Hausse de 5,7%

    Ensemble des ruraux

    94 689,1

    0,51

    0,16

    0,07

    0,37

     

    Producteurs de coton

    110 713,4

    0,41

    0,12

    0,05

    0,39

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,55

    0,17

    0,07

    0,32

     

    utres GSE ruraux

    166 252,4

    0,41

    0,13

    0,05

    0,53

    IMPACT A LONG TERME

    Variable Dépenses Incidence Profondeur Sévérité GINI

    par tête

    Situation de réf. Ensemble des ruraux 94 232,3 0,51 0,16 0,07 0,37

    Producteurs de coton 108 703,4 0,43 0,13 0,06 0,39

    Producteurs vivriers 82 971,1 0,55 0,17 0,07 0,32

    Autres GSE ruraux 165 921,2 0,41 0,13 0,06 0,53

    Baisse de 50%

    Variable

    Dépenses

    Incidence

    Profondeur

    Sévérité

    GINI

     
     

    par tête

    __

     
     
     

    e=0,5

    Ensemble des ruraux

    91 863,3

    0,5314

    0,1701

    0,0769

    0,3721

     

    Producteurs de coton

    98 305,8

    0,5129

    0,1842

    0,0936

    0,4168

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    164 122,2

    0,4088

    0,1301

    0,0581

    0,5305

    e=1

    Ensemble des ruraux

    93 305,0

    0,5204

    0,1622

    0,0710

    0,3691

     

    Producteurs de coton

    104 629,9

    0,4625

    0,1485

    0,0672

    0,3984

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    165 228,0

    0,4064

    0,1279

    0,0562

    0,5303

    e=1,5

    Ensemble des ruraux

    94 801,5

    0,5099

    0,1560

    0,0672

    0,3681

     

    Producteurs de coton

    111 208,0

    0,4137

    0,1203

    0,0499

    0,3864

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    166 333,9

    0,4064

    0,1260

    0,0545

    0,5305

    e=1,28

    Ensemble des ruraux

    94 130,3

    0,5145

    0,1585

    0,0686

    0,3682

     

    Producteurs de coton

    108 254,7

    0,4353

    0,1315

    0,0563

    0,3907

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    165 847,3

    0,4064

    0,1269

    0,0552

    0,5304

    Baisse de 20%

    Variable

    Dépenses

    Incidence

    Profondeur

    Sévérité

    GINI

     
     

    par tête

     
     
     
     

    e=0,5

    Ensemble des ruraux

    92 921,8

    0,5235

    0,1642

    0,0724

    0,3697

     

    Producteurs de coton

    102 948,5

    0,4767

    0,1572

    0,0733

    0,4026

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    164 936,2

    0,4064

    0,1284

    0,0567

    0,5303

    e=1

    Ensemble des ruraux

    93 152,9

    0,5223

    0,1630

    0,0716

    0,3693

     

    Producteurs de coton

    103 962,3

    0,4714

    0,1519

    0,0696

    0,4001

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    165 113,2

    0,4064

    0,1281

    0,0564

    0,5303

    e=1,5

    Ensemble des ruraux

    93 387,1

    0,5200

    0,1619

    0,0708

    0,3690

     

    Producteurs de coton

    104 990,4

    0,4606

    0,1467

    0,0660

    0,3975

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    165 290,1

    0,4064

    0,1278

    0,0561

    0,5303

    e=1,28

    Ensemble des ruraux

    93 284,0

    0,5208

    0,1624

    0,0711

    0,3691

     

    Producteurs de coton

    104 538,0

    0,4642

    0,1489

    0,0675

    0,3986

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    165 212,2

    0,4064

    0,1279

    0,0562

    0,5303

    Baisse de 10%

    Variable

    Dépenses

    Incidence

    Profondeur

    Sévérité

    GINI

     
     

    par tête

     
     
     
     

    e=0,5

    Ensemble des ruraux

    99 532,7

    0,4826

    0,1448

    0,0621

    0,3754

     

    Producteurs de coton

    132 025,6

    0,2874

    0,0702

    0,0276

    0,3807

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    169 763,6

    0,4064

    0,1202

    0,0507

    0,5325

    e=1

    Ensemble des ruraux

    105 634,6

    0,4585

    0,1393

    0,0602

    0,3927

     

    Producteurs de coton

    158 874,2

    0,1815

    0,0466

    0,0193

    0,3918

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    174 186,9

    0,3883

    0,1145

    0,0487

    0,5368

    e=1,5

    Ensemble des ruraux

    111 736,5

    0,4516

    0,1371

    0,0594

    0,4125

     

    Producteurs de coton

    185 722,7

    0,1514

    0,0370

    0,0158

    0,4068

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    178 610,2

    0,3827

    0,1128

    0,0480

    0,5423

    e=1,28

    Ensemble des ruraux

    109 051,7

    0,4547

    0,1380

    0,0597

    0,4037

     

    Producteurs de coton

    173 909,4

    0,1660

    0,0407

    0,0171

    0,4001

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    176 664,0

    0,3827

    0,1135

    0,0483

    0,5398

    Hausse de 5,7%

     
     
     
     
     
     
     

    Variable

    Dépenses

    Incidence

    Profondeur

    Sévérité

    GINI

     
     

    par tête

     
     
     
     

    e=0,5

    Ensemble des ruraux

    94 708,9

    0,5099

    0,1563

    0,0674

    0,3681

     

    Producteurs de coton

    110 800,7

    0,4137

    0,1217

    0,0507

    0,3869

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    166 266,8

    0,4064

    0,1261

    0,0546

    0,5305

    e=1

    Ensemble des ruraux

    94 728,7

    0,5099

    0,1563

    0,0673

    0,3681

     

    Producteurs de coton

    110 887,9

    0,4137

    0,1214

    0,0505

    0,3868

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    166 281,1

    0,4064

    0,1261

    0,0546

    0,5305

    e=1,5

    Ensemble des ruraux

    94 748,6

    0,5099

    0,1562

    0,0673

    0,3681

     

    Producteurs de coton

    94 748,6

    0,4137

    0,1211

    0,0504

    0,3867

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    166 295,5

    0,4064

    0,1261

    0,0546

    0,5305

    e=1,28

    Ensemble des ruraux

    94 739,8

    0,5099

    0,1562

    0,0673

    0,3681

     

    Producteurs de coton

    110 936,7

    0,4137

    0,1213

    0,0504

    0,3867

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    166 289,2

    0,4064

    0,1261

    0,0546

    0,5305

    Hausse de 10%

     
     
     
     
     
     
     

    Variable

    Dépenses

    Incidence

    Profondeur

    Sévérité

    GINI

     
     

    par tête

     
     
     
     

    e=0,5

    Ensemble des ruraux

    95 094,7

    0,5087

    0,1551

    0,0666

    0,3683

     

    Producteurs de coton

    112 498,2

    0,4081

    0,1160

    0,0475

    0,3852

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    166 546,4

    0,4064

    0,1257

    0,0542

    0,5306

    e=1

    Ensemble des ruraux

    95 155,7

    0,5084

    0,1549

    0,0665

    0,3683

     

    Producteurs de coton

    112 766,7

    0,4069

    0,1151

    0,0470

    0,3850

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    166 590,7

    0,4064

    0,1256

    0,0542

    0,5306

    e=1,5

    Ensemble des ruraux

    95 216,8

    0,5076

    0,1547

    0,0664

    0,3683

     

    Producteurs de coton

    113 035,2

    0,4033

    0,1142

    0,0466

    0,3847

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    166 634,9

    0,4064

    0,1255

    0,0541

    0,5306

    e=1,28

    Ensemble des ruraux

    95 189,9

    0,5078

    0,1548

    0,0665

    0,3683

     

    Producteurs de coton

    122 143,8

    0,4040

    0,1146

    0,0468

    0,3848

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    168 135,6

    0,4064

    0,1255

    0,0541

    0,5306

    Hausse de 20%

     
     
     
     
     
     
     

    Variable

    Dépenses

    Incidence

    Profondeur

    Sévérité

    GINI

     
     

    par tête

     
     
     
     

    e=0,5

    Ensemble des ruraux

    96 079,2

    0,5024

    0,1521

    0,0651

    0,3691

     

    Producteurs de coton

    116 830,1

    0,3793

    0,1025

    0,0407

    0,3822

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    167 260,1

    0,4064

    0,1245

    0,0533

    0,5309

    e=1

    Ensemble des ruraux

    96 323,3

    - 0,5021

    0,1514

    0,0648

    0,3694

     

    Producteurs de coton

    117 904,0

    0,3780

    0,0994

    0,0393

    0,3817

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    167 437,0

    0,4064

    0,1241

    0,0531

    0,5310

    e=1,5

    Ensemble des ruraux

    96 567,4

    0,5004

    0,1507

    0,0645

    0,3697

     

    Producteurs de coton

    118 977,9

    0,3699

    0,0965

    0,0380

    0,3813

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    167 614,0

    0,4064

    0,1238

    0,0528

    0,5311

    e=1,28

    Ensemble des ruraux

    96 460,0

    0,5004

    0,1510

    0,0646

    0,3696

     

    Producteurs de coton

    118 505,4

    0,3699

    0,0977

    0,0386

    0,3814

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    167 536,1

    0,4064

    0,1240

    0,0529

    0,5310

    Hausse de 25,47%

     
     
     
     
     
     
     

    Variable

    Dépenses

    Incidence

    Profondeur

    Sévérité

    GINI

     
     

    par tête

     
     
     
     

    e=0,5

    Ensemble des ruraux

    96 669,4

    0,4996

    0,1505

    0,0644

    0,3698

     

    Producteurs de coton

    119 426,8

    0,3663

    0,0953

    0,0375

    0,3811

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    167 687,9

    0,4064

    0,1237

    0,0528

    0,5311

    e=1

    Ensemble des ruraux

    97 065,2

    0,4973

    0,1495

    0,0640

    0,3704

     

    Producteurs de coton

    121 168,5

    0,3555

    0,0908

    0,0357

    0,3806

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    167 974,9

    0,4064

    0,1232

    0,0524

    0,5313

    e=1,5

    Ensemble des ruraux

    97 461,1

    0,4935

    0,1486

    0,0636

    0,3711

     

    Producteurs de coton

    122 910,2

    0,3381

    0,0868

    0,0340

    0,3803

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    168 261,8

    0,4064

    0,1227

    0,0521

    0,5315

    e=1,28

    Ensemble des ruraux

    97 286,9

    0,4954

    0,1490

    0,0637

    0,3708

     

    Producteurs de coton

    122 143,8

    0,3467

    0,0885

    0,0347

    0,3804

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    168 135,6

    0,4064

    0,1230

    0,0522

    0,5314

    Hausse de 50%

     
     
     
     
     
     
     

    Variable

    Dépenses

    Incidence

    Profondeur

    Sévérité

    GINI

     
     

    par tête

     
     
     
     

    e=0,5

    Ensemble des ruraux

    99 764,9

    0,4824

    0,1445

    0,0620

    0,3759

     

    Producteurs de coton

    133 047,3

    0,2864

    0,0687

    0,0270

    0,3809

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    169 931,9

    0,4064

    0,1199

    0,0506

    0,5326

    e=1

    Ensemble des ruraux

    101 290,4

    0,4747

    0,1425

    0,0613

    0,3798

     

    Producteurs de coton

    139 759,5

    0,2511

    0,0603

    0,0241

    0,3829

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    171 037,7

    0,4064

    0,1180

    0,0498

    0,5336

    e=1,5

    Ensemble des ruraux

    102 815,9

    0,4676

    0,1410

    0,0608

    0,3841

     

    Producteurs de coton

    146 471,6

    0,2182

    0,0540

    0,0220

    0,3856

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    172 143,6

    0,4064

    0,1162

    0,0493

    0,5346

    e=1,28

    Ensemble des ruraux

    102 144,7

    0,4716

    0,1416

    0,0610

    0,3822

     

    Producteurs de coton

    143 518,3

    0,2365

    0,0565

    0,0229

    0,3843

     

    Producteurs vivriers

    82 971,1

    0,5488

    0,1697

    0,0736

    0,3159

     

    Autres GSE ruraux

    171 657,0

    0,4064

    0,1170

    0,0495

    0,5341

    LA LISTE DES TABLEAUX

    Tableau N°1 : Des statistiques sur l'incidence de la pauvreté en fonction

    de quelques acteurs économiques 26

    Tableau N°2 : La part des principaux concurrents au coton burkinabé
    sur les marchés européens (Parts en pourcentage) 35

    Tableau N°3 : La part des principaux concurrents au coton burkinabé

    sur les marchés asiatiques (Parts en pourcentage) 36

    Tableau N°4 : Le résultat du test de causalité de granger 59

    Tableau N°5 : Le résultat de la régression économétrique 60

    Tableau N°6 : Le résultat du Test de Racine Unitaire sur les résidus (T.R.U) 61

    Tableau N°7 : Le résultat du test de corrélation sérielle des erreurs
    de Breusch-Goldfrey 62

    Tableau N°8 : La production de coton graine et fibre en tonnes

    au Burkina Faso de 1970 à 2002 (Annexe I).......................................74

    Tableau N°9 : La production et la consommation mondiale de coton en milliers de

    tonnes métriques de 1980 à 2002 (Annexe I) 75

    Tableau N°10 : Le degré d'ouverture du Burkina Faso entre 1980 et 2003
    (Annexe 1) 75

    Tableau N°11 : Les exportations du Burkina Faso en coton fibre de 1985 à 2002

    ( en tonnes ) (Annexe 1) 76

    Tableau N°12 : La part moyenne des principaux produits d'exportation

    du Burkina Faso entre 1980 et 2003 (Annexe 1) 77

    Tableau N°13 : Quelques données statistiques constituées selon les variables (Annexe 2) 78

    Tableau (Annexe 3).......................................................................................79

    LA LISTE DES GRAPHIQUES

    Graphique N°1 : L'évolution des productions de coton graine et coton fibre

    de 1970 à 2002 23

    Graphique N°2 : L'évolution des exportations du coton burkinabé
    de 1985 à 2003 24

    Graphique N°3 : La part des principaux produits d'exportation du Burkina:

    Part moyenne entre 1980 et 2003 32

    Graphique N°4 : L'évolution du degré d'ouverture du Burkina Faso

    de 1980 en 2003 33

    Graphique N°5 : L'évolution comparée de la consommation mondiale et
    de la production mondiale de coton 40

    Graphique N°6 : L'illustration des effets des subventions américaines sur

    la production cotonnière du Burkina Faso 50

    Graphique N°7 : Le mécanisme schématisé de l'impact des subventions du Nord
    sur l'offre de coton au Burkina Faso. 52

    TABLE DES MATIERES

    Dédicace 3

    Remerciements 4

    Sommaire..................................................................................................6

    Abréviations et sigles 8

    Avant propos 10

    GENERALITES : Historiques sur la création de l'O.M.C..........................................12

    Introduction générale 14

    Chapitre I : Coton, le produit d'espoir économique : forces et apports à l'économie

    burkinabé ................20

    Introduction 20

    I.1. La force du coton au Burkina Faso 20

    I.1.1. La production de coton au Burkina Faso 21

    I.1.1.1. L'évolution de la production de coton graine burkinabé et rendement 21

    I.1.1.2. L'évolution de la production de coton fibre ou égrené burkinabé 22

    I.1.2. L'évolution des exportations et la dynamique de la demande nationale

    de coton burkinabé 23

    I.1.3. Le coton burkinabé et la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso 25

    I.1.3.1. La place du coton dans les stratégies de lutte contre la pauvreté

    au Burkina Faso 26

    I.1.3.2. La contribution du coton à l'amélioration du niveau de vie rurale 27

    I.1.3.3. La commercialisation et le prix au producteur du coton graine bukinabé 28

    I.1.3.4. L'impact direct d'une variation du prix mondial de coton

    dans l'économie burkinabé 30

    I.1.3.4.1. L'impact direct à court terme 30

    I.1.3.4.2. L'impact direct à long terme 30

    I.1.3.5. L'impact indirect d'une variation du prix mondial de coton

    dans l'économie burkinabé 31

    I.1.3.5.1. L'impact indirect d'une variation du prix sur les autres secteurs 31

    I.1.3.5.2. L'impact d'une baisse du prix sur la demande de travail 31

    I.2. Le coton, un générateur de devises et le principal produit intégrant

    du Burkina Faso au marché mondial 31

    I.2.1. La part moyenne du coton dans les exportations burkinabé 32

    I.2.2. L'indice d'ouverture du Burkina Faso 32

    I.3. Les différents partenaires commerciaux du Burkina Faso 34

    I.4. Les principaux pays concurrents au coton burkinabé 34

    Conclusion 36

    Chapitre II : Subventions du Nord : présentation et analyse des effets 37

    Introduction 37

    II.1. Le marché mondial de coton 37

    II.1.1. L'organisation du marché mondial de coton 38

    II.1.1.1. Le marché à terme : le New York cotton Exchange (N.Y.C.E) 38

    II.1.1.2. Le marché physique 38

    II.1.2. Les relations entre prix à terme et prix au comptant 39

    II.2. Une analyse de la production et de la consommation mondiale de coton 39

    II.2.1. La production et la consommation mondiale de coton 39

    II.2.2. Une analyse comparée des deux (2) différentes évolutions ............40

    II.3. Les subventions selon L'O.M.C 41

    II.3.1. La notion de subvention 41

    II.3.2. Les catégories de subvention 42

    II.3.3. Les subventions à l'agriculture et les engagements de réduction 42

    II.3.3.1. Les subventions à la production et les engagements de réduction 43
    II.3.3.2. Les subventions à l'exportation et les engagements de réduction 43
    II.4. Un cadre d'analyse des subventions : production et consommation ................................44
    mondiale de coton 44
    II.4.1. Les subventions au coton des pays du Nord : analyse des effets 44

    II.4.1.1. Les différents types de subventions 44

    II.4.1.2. Les facteurs explicatifs de la demande de subvention dans un pays 45

    II.4.1.3. Les avantages et les limites des subventions sur les droits de douane 46

    II.4.2. La multiplicité des mesures et violation des règles de l'O.M.C 48

    II.5. Une analyse théorique des effets des subventions au Nord sur : la production

    nationale au Nord, le prix mondial et la production de coton au Burkina;

    (cas des Etats-Unis d'Amérique et le Burkina Faso pour illustration) 48

    II.5.1. L'illustration graphique des effets des subventions américaines
    sur la production cotonnière du Burkina Faso (type d'exemple). 50

    II.5.2. L'analyse du graphique illustratif: les effets sur les différentes économies 50

    II.6. La difficulté d'analyse des effets des subventions au plan pratique 53

    Conclusion 54

    Chapitre III : Analyse économétrique de l'impact des subventions du Nord sur la

    production du coton burkinabé 55

    Introduction 55

    III.1. Le modèle d'analyse 56

    III.1.1. Les variables et leur justification 56

    III.1.2. La spécification du modèle 58

    III.2. Le traitement des données statistiques 58

    III.2.1. La présentation, la taille et la source des données 58

    III.2.1.1. La présentation et la taille des données 58

    III.2.1.2. La source des données s 58

    III.2.2. Le test de causalité de Granger 59

    III.2.3. Une estimation du modèle de long terme et le test de cointégration ............60

    III.2.3.1. La présentation des résultats de l'estimation du modèle de long terme 60

    III.2.3.2. Le test de cointégration de Angel et Granger 60

    III.2.4. Les tests statistiques 61

    III.2.4.1. Le test de corrélation sérielle des résidus 61

    III.2.4.2. Le test de la régression entière 62

    III.2.4.3. Le test de signification individuelle des paramètres 63

    III.3. Les interprétations économiques des résultats 64

    III.3.1. Le coefficient de l'offre retardée 64

    III.3.2. L'impact de la pluviométrie sur la production cotonnière 64

    III.3.3. L'impact de la superficie emblavée sur la production cotonnière 64

    III.3.4. L'impact de la population cotonnière sur la production cotonnière 65
    III.3.5. L'impact des intrants agricoles sur la production cotonnière 65
    III.3.6. L'impact des cours mondiaux sur la production cotonnière 65
    Conclusion 66

    Conclusion générale et recommandations 67

    Bibliographie 71

    Annexes 73

    La liste de tableaux.......................................................................................84

    La liste des graphiques...................................................................................86

    Table des matières 87

    * 1 Les pays développés devraient réduire de 20%, entre 1995 et 2000, le montant des budget de soutien interne à la production et de 36% ceux destinés aux subventions à l'exportation des produits agricoles

    * 2Rapport ministère de l'économie et finances, septembre2003

    * 3 Http://www.ictsd.org/pass_synthèse/02-06/story2.htm

    * 4 Preneurs de prix

    * 5 Les pays en développement; particulièrement l'AOC

    * 6 Un libéralisme faussé (un protectionnisme déguisé)

    * 7 Pays développés; pays industrialisés

    * 8 Le type de soutiens

    * 9 Soutiens n'ayant pas d'influence sur la production

    * 10 Soutiens ayant un impact positif sur la production

    * 11 GATT, 1994

    * 12 OCDE, 2001

    * 13 (Exportations+Importations)/PIB ; degrés d'intégration ou d'ouverture d'un pays

    * 14 Décrets N°763 et 764 du 31 décembre 2001 avec leurs modificatifs N°301 et 302 du 16 juin 2003 délimitant les zones cotonnières du Centre et de l'Est.

    * 15 Caisse créée en 1979 pour soutenir les producteurs, aujourd'hui

    * 16 Région, principale productrice de coton: 85% de la production nationale de coton. Avec une occupation de 1/5 du territoire burkinabé, l'Ouest représente 77% de la superficie cotonnière du pays. Il y règne un climat de type Soudanien.

    * 17 Http://www.izf.net/izf/EE/pro/burkinafaso/5020_coton.asp

    * 18 Une usine de production de pagnes et tissus, fermée pour mauvaise gestion et surendettement.

    * 19 Audit partiel de la gestion et des ressources humaines de la SOFITEX, SEMA GROUP, mars 1997.

    * 20 Résultats tirés d'une étude sur « l'impact des variations du prix du coton sur la pauvreté rurale au Burkina » Septembre, 2003.

    * 21 République Fédérale d'Allemagne

    * 22 Grande Bretagne

    * 23 Communauté des Etats Indépendants

    * 24 In Menguy, 1998

    * 25Modèle I.S.I « Industrialisation par substitution aux importations »

    * 26Groupe de personnes puissantes pouvant déstabiliser économiquement un régime politique

    * 27Toute chose étant égale par ailleurs

    * 28 Cela n'est pas une variable mais seulement une forme de prévision aux erreurs de spécification du modèle; il prend en compte les oublis importants quant aux variables explicatives; plus il tend vers zéro (0) plus le modèle est mieux spécifié et les résultats obtenus sont plus proches de la réalité.

    * 29 Ce logiciel permet de faire des régressions et donc de tirer les effets induits d'une chose (variable explicative) sur une autre (variable expliquée). Ce logiciel est le plus souvent utilisé par les économètres.






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault