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Implication structurale des anomalies gravimétriques en bordure septentrionale du craton du Congo

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par Yves Shandini Njankouo
Université de Yaoundé I Cameroun - DEA 2007
  

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2. DISCUSSION

L'analyse de la carte d'anomalies de Bouguer a permis de mettre en évidence dans la région d'étude un couple d'anomalies gravimétriques de grande longueur d'onde, séparé par une zone de gradient auxquels se superposent des anomalies secondaires attribuables à des sources géologiques localisées. La présence combinée de ce gradient et des roches denses marquerait la limite du craton septentrionale du craton (Tadjou, 2004). D'après Dumont (1986) cette limite suit un alignement W-E passant par Edéa et Yaoundé le long du parallèle 4°N dans tout le Sud-Cameroun (Fig. 9).

Fig. 9 : Carte gravimétrique simplifiée de Sud Cameroun (d'après Dumont, 1986).

Nous avons ainsi assimilé la limite du craton dans la région d'étude à la direction de l'alignement des anomalies positives. La limite du craton présenterait donc une direction variable quand on va de l'Ouest vers l'Est (Fig.10), ainsi :

- entre les méridiens 9°50 et 11°E elle est NNE-SSW (Ateba Bekoa, 1992 ; Koumetio, 2004).

- entre les méridiens 11° et 16°E elle est sensiblement W-E à WNW-ESE (Collignon, 1968 ; Dumont, 1986 ; Mbom Abane, 1997 ; Tadjou, 2004)

- après le méridien 16°E, en R.C.A elle devient NE-SW (Boukéké, 1994).

Les jonctions entre cette limite les failles de la Sanaga et de Kribi (Fig.10 et Fig.11) dans la région de Monatélé et dans la région Est de Kribi respectivement constitue des points doubles sièges potentiels de séismes de faibles amplitudes. La présence de ces points doubles serait à l'origine de la séismicité de ces régions.

Fig.10 : carte d'anomalies de Bouguer montrant la limite du craton et les points de jonction avec la faille de la Sanaga.

Limite du craton Faille de Kribi Faille de la Sanaga

Les accidents mis en évidence au nord et au sud de la carte présentent les traits d'une tectonique cassante en profondeur associée à une phase tectonique distensive qui aurait entraîné l'affaissement du compartiment central de la région d'étude. Cette phase distensive aurait été suivie par une phase compressive dont les granulites observés dans la partie centrale de la série de Yaoundé (Nzenti, 1992) seraient les témoins et qui aurait entraîné des plissements des terrains superficiels dans la région.

Le modèle de structure proposé est ainsi conforme aux conclusions de Collignon (1968) sur l'affaissement du socle au Sud du parallèle 4°N.

N

10°

12°

14°

16°E

· · · · · · Kribi

Edéa

Monatélé

Yaoundé

Abong-Mbang

Yokadouma

R.C.A

Roches volcaniques post-précambriennes

Unité du Ntem

Schistes de Mbalmayo

Couverture protérozoïque inférieure (Dja inférieur)

Couverture protérozoïque inférieure (Dja inférieur)

Formations sédimentaires

Roches volcaniques

Micaschistes + migmatites

Unité du Nyong

Chevauchement

Limite du craton

Faille de Kribi

Faille de la Sanaga


Fig.11 : Carte géologique montrant la limite du craton. On observe encadré dans les régions de Monatélé et Est de Kribi les jonctions entre la limite du craton et les failles de la Sanaga et de Kribi qui constituent des points doubles sièges de séismes

(d'après Soba, 1990 ; Poidevin, 1991, modifiée)

Notre étude montre que la ligne de faille Eséka-Dja (Champétier de Ribes et Aubague, 1956 ; Manguellé-Dicoum, 1988) reconnue dans la région ne présente pas de signature gravimétrique. Cette absence de signature s'expliquerait par le fait que les blocs de la faille située dans le socle granitique (Manguellé-Dicoum, 1988, Manguellé-Dicoum et al., 1992) n'ont pas subi de dénivellation.

Il a été établi par Dumont (1986) que la faille de la Sanaga vient en contact du craton au nord-ouest de la région. Cette ligne de faille n'est pas identifiée de façon

précise sur la carte gravimétrique. Les anomalies positives de courte longueur d'onde qui jalonnent la région partant de Monatélé à l'est d'Edéa peuvent être interprétées comme des montées de volcanisme le long d'une zone de faiblesse associée à la présence de l'accident de la Sanaga.

L'analyse spectrale menée le long d'un profil a permis de déterminer trois discontinuités majeures dans la région à des profondeurs de 45,3 km, 26,8 km et 15,9 km.

- la première discontinuité à 45,3 km correspondrait à l'interface croûte-manteau. Cette valeur suggère un épaississement de la croûte dans la partie centrale de la région à la suite de l'effondrement du socle ; en effet Nnange et al. (2000) ont déterminé une valeur moyenne de 35 km dans le craton au Sud du Cameroun. Le résultat obtenu dans cette étude est parfaitement en accord avec ceux de Tadjou et al., (2004) et Tadjou (2004) qui obtiennent, par modélisation des anomalies isostatiques dans la région, une épaisseur de la croûte qui varie entre 25 et 48 km

- la seconde discontinuité à 26,8 km de semble refléter la profondeur moyenne du toit de la structure responsable des larges anomalies observées au nord de la région d'étude. Ce résultat est en accord avec celui de Nnange et al. (2000) qui déterminent une discontinuité intracrustale à 25 km de profondeur. Ce résultat rejoint celui de Boukéké (1994) obtenu lors de la détermination par analyse spectrale de la profondeur moyenne du toit de la structure responsable des anomalies positives au Nord.

- la troisième discontinuité à 15,9 km de profondeur correspond à une variation de densité intracrustale. Ce résultat est également en accord avec les résultats de Nnange et al. (2000) qui obtiennent une discontinuité à 13 km.

Le modèle de structure crustal proposé au terme de l'analyse quantitative des données gravimétriques met en évidence une collision entre le craton de densité 2,75 g/cm3 au Sud et les formations de la chaîne panafricaine de densité 2,78 g/cm3 au Nord. Ce modèle gravimétrique correspond au modèle classique des chaînes de collision péricratoniques caractérisées par la juxtaposition de deux plaques séparées par une suture matérialisée par des corps denses. Il permet ainsi de confirmer l'hypothèse selon laquelle la vaste chaîne panafricaine serait une chaîne de collision au sud du Cameroun.

Ce modèle gravimétrique rejoint ceux déjà proposés pour la marge septentrionale du craton du Congo au sud du Cameroun par Boukéké (1994), Tadjou (2004) et Tadjou et al., (2004).

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore