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Fluctuations de change et gestion de la dette publique extérieure béninoise

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par Précanol Hervé GNANKADJA
Université d'Abomey-Calavi -  Maitrise es Sciences de Gestion 2006
  

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CHAPITRE II 

APPROCHES DE SOLUTION POUR LA GESTION DES FLUCTUATIONS DE

CHANGE DANS LA DETTE EXTERIEURE

L'application des procédés d'identification du risque de change aux caractéristiques des emprunts que nous avions sélectionnés a levé le voile sur les effets que peuvent avoir les fluctuations des taux de change sur tout emprunt pendant son cycle de vie. Ces effets, matérialisés par les écarts entre valeurs réelle et attendue, peuvent, avec la plus grande aise qui soit, porter le nom de risque.

Il urge de rappeler qu'en finance la notion de risque est jumelle de celle de l'incertitude. On distingue généralement le risque économique qui est l'incertitude relative, à la production de biens et services réels dans l'économie, et le risque financier qui est celle liée au prix des contrats représentant la contre-valeur de ces biens et services (actions, obligations, devises).

Quelle que soit sa nature, tout risque se traduit par une impossibilité de précision de la valeur future d'un élément financier. La finance telle qu'elle est organisée depuis le milieu des années 70 intègre dans ses analyses la notion de risque.

En effet les risques encourus par la dette extérieure du fait des fluctuations de change, eu égard aux résultats de notre application, sont diverses et appellent à l'identification des mesures de contrepoids.

La CAA, sous la couronne d'institution de financement du développement par la complicité de l'endettement, s'apparente clairement à une banque de développement et devra comme telle, réduire son exposition aux risques encourus dans le cadre de ses prestations, et maximiser sa capacité à supporter les risques en vue de soutien aux activités de développement. En considérant toutefois qu'elle est une émanation du Ministère des Finances et de l'Economie, et qu'au regard de la réglementation de change, elle n'a pas le pouvoir d'influencer les taux de change, nous observons qu'une telle situation réduit sa marge de manoeuvre. C'est pourquoi nous proposons tout au long de ce chapitre, des mesures contre les risques de change auxquels est assujettie la gestion de la dette extérieure.

SECTION I : LES MESURES DE GESTION DU RISQUE DE CHANGE DANS LA

DETTE EXTERIEURE

Plusieurs éléments sont à prendre en compte en matière de gestion du risque de change. Qui plus est, eu égard au cycle de vie et aux conclusions à l'issue de nos applications dans le précédent chapitre, les mesures dont nous ferons la proposition s'attachent à la mobilisation des fonds d'emprunts extérieurs et à leur amortissement.

Paragraphe I : Les éléments de gestion du risque de change.

Pour mieux gérer un risque, il convient de faire son inventaire, sa cartographie, de le quantifier puis de le mesurer.

A -L'inventaire et la cartographie du risque

Nous ferons d'abord l'inventaire du risque et après sa cartographie.

A - 1 : Inventaire du risque de change.

L'inventaire du risque de change né de l'instabilité des cours de devises dans la gestion de la dette, est l'ensemble des étapes de cette gestion qui se trouvent influencées par les fluctuations de taux de change. Comme l'avions - nous montré, le risque de change se trouvait à tous les niveaux du cycle de vie de la dette extérieure. Ainsi, on a :

- Le risque de change pendant la procédure de mise en vigueur de l'accord de prêt

- Le risque de change lié à la mobilisation des fonds d'emprunts extérieurs

- Le risque de change lié à l'amortissement de la dette extérieure.

A - 2 : Cartographie du risque de change

A chaque région appartient une monnaie et à chaque monnaie est défini un taux de change par rapport aux autres monnaies des autres régions. Ainsi, au Bénin (dans la zone UEMOA) on utilise le franc CFA, aux Etats-Unis le dollar, en Irak le dinar irakien, en Europe (dans l'euroland) l'euro, au Samoa le tala...

Les situations économiques de l'instant et les politiques en cours affectent les taux de change (si ce n'est pas un régime de change fixe). Par exemple, P. R. Krugman et M. Obstfeld (2004) ont montré qu'une augmentation des taux d'intérêt payés sur les dépôts en dollar provoque une appréciation du dollar par rapport à l'euro, et par voie de conséquence par rapport au franc CFA.

La cartographie permet de connaître les monnaies de fortes fluctuations de change et celles dont elles sont moins intenses. Cela pourra contribuer à la réduction de l'exposition aux risques de change par une présélection des monnaies d'emprunt. Mais l'ardeur d'une telle ambition se trouve éteinte part l'impossibilité du Bénin de présélectionner ses partenaires au développement.

B - La quantification et les mesures de gestion du risque.

Nous traiterons de la quantification du risque, avant sa gestion, et tout ceci en relation aux changes.

B - 1 : La quantification du risque de change.

On ne peut mesurer le risque de change que lorsqu'on a une idée précise des cas de son occurrence. Plusieurs facteurs, généralement macroéconomiques, peuvent être à l'origine du risque de change :

- Variations des cours boursiers,

- Volume et sens des flux de marchandises et de capitaux dans un pays,

- Evénements politiques prévisibles et imprévisibles,

- Anticipation des agents et opérations spéculatives.

Ces facteurs affectent les cours des devises et provoquent l'exposition au risque de change. Pour des raisons de simplification et de domaine de compétence, la CAA pour quantifier son risque de change doit se munir à chaque instant des rapports les plus récents de la BCEAO sur les prévisions de taux de change. Cela lui permettra d'avoir une vue prospective du niveau du risque à courir, aux fins d'une meilleure organisation de ses opérations.

B - 2 : Les mesures de gestion du risque de change.

Le risque de change est la possibilité d'une variation de taux de change au cours d'une période donnée. Il traduit le fait qu'une variation des cours de change peut entraîner une perte dite de change ; c'est donc une perte éventuelle encourue par une entreprise du fait de fluctuations de change.

La CAA est alors en risque de change dès lors qu'elle réalise une opération financière dans une autre monnaie que le franc CFA, et dont le taux de change par rapport à ce dernier n'aurait pas été fixé. Le risque de change prend ainsi un caractère automatique. En effet, plus la variation du cours de la devise par rapport au franc CFA est forte, plus importante peut être la perte nominale encourue.

Les mesures que nous proposerons ont deux grands volets :

- les mesures de réduction du risque de change

- les mesures d'annulation du risque de change

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984