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Fluctuations de change et gestion de la dette publique extérieure béninoise

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par Précanol Hervé GNANKADJA
Université d'Abomey-Calavi -  Maitrise es Sciences de Gestion 2006
  

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SECTION II : ANNULATION DU RISQUE DE CHANGE DANS LA GESTION DE

LA DETTE EXTERIEURE

Nous disions plus haut que le risque de change avait un caractère automatique dès lors qu'on réalise une opération dans une devise dont le taux de change par rapport au franc CFA n'aurait pas été fixé (régime de change fixe). On voit alors que pour annuler le risque de change, il faudrait simplement demander à emprunter à l'extérieure en monnaie nationale, ou préférer que la dette extérieure soit libellée dans une monnaie dont le taux de change est fixé

(Régime de change fixe). Nous allons aborder la faisabilité de ces différentes mesures.

Paragraphe 1 : Vaincre le péché originel

L'impossibilité d'emprunter dans sa monnaie nationale, pour un pays, à l'étranger, est qualifiée en finance de " péché originel". Ce problème affecte presque tous les pays du monde sauf les émetteurs des cinq principales monnaies - le dollar américain, l'euro, le yen, la livre sterling et le franc suisse - de même que quelques exceptions révélatrices.

Lorsqu'un pays est sous le joug du   péché originel, par définition sa dette extérieure sera principalement libellée en monnaie étrangère. Si le pays accumule une dette nette,  on retrouvera alors une disparité globale de monnaies dans ces comptes nationaux. Il est clair qu'un tel pays peut recourir à diverses mesures pour éliminer cette disparité ou carrément l'empêcher de se produire. Premièrement, il peut s'abstenir d'emprunter à l'extérieure ; il devra alors disposer de ressources financières internes suffisantes pour ses propres besoins, et aucune disparité n'apparaîtra car il n'aura alors aucune dette extérieure ; mais il souffre tout de même du péché originel au sens où nous l'appréhendons. Or une telle abstention est coûteuse car le pays en question renoncera aux avantages de l'emprunt à l'étranger. Deuxièmement, le gouvernement, peut accumuler des devises à hauteur de ses engagements étrangers. Il aurait ainsi éviter la disparité des monnaies en éliminant sa dette nette (les devises qu'il détient sont égales à ses emprunts en monnaies étrangères). Mais cette option reste coûteuse elle aussi : le rendement obtenu sur les réserves accumulés est généralement nettement inférieur au coût d'opportunité des fonds.

La réaction spontanée d'un économiste est d'attribuer l'incapacité d'emprunter à l'étranger dans sa propre monnaie aux lacunes des politiques et institutions nationales ou régionales. Aussi, la majeure partie de la littérature, s'est-elle préoccupée des déficiences des pays emprunteurs, en particulier le sous- développement de leurs institutions vouées à l'élaboration des politiques au soutien des marchés.

Il est à présent soutenable que, la première hypothèse qui vient à l'esprit pour l'explication du phénomène est la crédibilité monétaire. Dans cette optique, le péché originel n'est pas un problème en soi, mais un symptôme. On pourrait alors le vaincre en effectuant des reformes institutionnelles qui permettraient d'augmenter la crédibilité des autorités par des mesures anti-inflationnistes. Toujours dans cette approche, les directives habituelles données par le FMI et la BM concernant les politiques macro- économiques et les réformes institutionnelles seraient à la fois nécessaires et suffisantes. Ce remède facile rencontre malheureusement des problèmes sous - jacents que nous ne pourrions pas développer ici avec toute la justesse nécessaire.

On peut affirmer que la solution au péché originel ne peut être l'oeuvre d'un seul pays, encore moins d'une institution nationale. Elle serait plutôt l'oeuvre de tout le monde entier. Pour se faire, il faut :

· Que la Banque mondiale (BM) et les autres Institutions Financières Internationales (IFI), émettent les titres de créances dans les unités de compte composées de devises de pays émergents, car généralement, la dette multilatérale l'emporte de très loin sur celle bilatérale. Les pays qui ont échappé au péché originel, (l'Uruguay en 2003, Colombie en 2004, et le Brésil en 2005), le doivent principalement non pas à leurs propres résidents, mais à des étrangers et surtout à des institutions financières internationales.

· Que les pays Africains, par exemple, se dotent d'une monnaie unique qui aurait le mérite de convaincre les bailleurs étrangers de sa stabilité financière et les obligerait à accepter les accords de prêts dans cette monnaie africaine. Ainsi on assisterait à une rédemption du péché originel africain, et donc à une annulation du risque de change.

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