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Analyse diagnostique de la Centrale d'Echange d'Informations des institutions de microfinance du Bénin

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par Brice Comlan HOUNYE
Institut Supérieur Panafricain d'Economie Coopérative ( ISPEC) - Master en Microfinance 2008
  

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Paragraphe 2 : Recommandations

Au terme de la présentation des données de nos enquêtes, de leurs analyses et des divers échanges effectués avec les différents acteurs de la microfinance, notre étude a montré que l'évolution des activités de la Centrale d'Echange d'Informations, souffre de quelques faiblesses qui mettent à mal son accessibilité auprès des institutions de microfinance membres. L'effet direct est la disparition programmée de la CEI, ce que les institutions et les autorités compétentes du secteur de la microfinance au Bénin doivent à tout prix éviter car, cette disparition de la CEI ne sera pas sans effet sur l'évolution de leur portefeuille de crédits.

-Revoir la tarification des prestations de la CEI

Les institutions de microfinance sont d'abord membres du Consortium Alafia avant d'être membres de la Centrale d'Echange d'Informations, ce qui ne permet pas de dissocier les cotisations payées par les membres de la CEI. Il faut remarquer que des services différents engendrent des coûts différents, par conséquent les IMF devraient payer une cotisation annuelle pour la mise à disposition des prestations de la CEI qui sera différente de la cotisation pour le Consortium Alafia.

- La réouverture des Centres de Relais

Cette réouverture des Centres de Relais est nécessaire au développement de la Centrale d'Echange d'Informations dans la mesure où à court ou moyen terme, il ne sera pas possible de relier techniquement les petites institutions de microfinance, dans toutes les régions, à la Centrale d'Echange d'Informations. Pour ces institutions de microfinance, la consultation des informations reste et demeure toujours manuelle. Remarquons que toutes les régions du Bénin ne sont pas reliées au réseau électrique et aussi à un réseau téléphonique, voire un réseau mobile.

-Création d'une structure d'échange d'information inclusive

La structure organisationnelle de la CEI est adaptée à l'exploitation d'un système de renseignements uniquement à la disposition des institutions de microfinance car elle reste la propriété du Consortium Alafia. Pour un bon fonctionnement du contrôle de risque de crédit dans les opérations de crédit au Bénin, il faut une centrale de risque pour toutes les institutions de crédit à défaut une centrale de risque pour toutes les institutions de microfinance.

Pour ce faire :

- Séparer la Centrale d'Echange d'Informations du Consortium Alafia en créant une structure autonome qui comprendra la BCEAO, les investisseurs privés, les institutions de microfinance et les banques commerciales et qui offrira ses services aux institutions de microfinance, aux banques et entreprises commerciales qui font la vente à crédit.

- Inciter les institutions de microfinance membres du Consortium Alafia qui ne sont pas encore membres de la CEI à faire leur adhésion.

- Permettre à toutes les institutions de microfinance, qu'elles soient autorisées ou non et capables de transmettre des données, de participer aux activités de la centrale de risque.

- Instauration d'un climat de confiance entre les IMF adhérentes

Les institutions de microfinance qui ont adhéré à la Centrale d'Echange d'Informations ont tendance à être réticentes à fournir toute l'information requise. Elles ont peur de perdre quelques bons clients si leurs informations sont largement répandues parmi d'autres institutions financières ou de cacher la qualité réelle de leur portefeuille. Cette rétention d'informations profite aux clients qui causent de dégâts dans plusieurs institutions de microfinance. Cette crainte des institutions de microfinance ne permet pas d'instaurer réellement une discipline de remboursement au niveau des clients.

- Insertion d'une clause supplémentaire dans les contrats de crédit

Les institutions de microfinance qui participent aux activités de la Centrale d'Echange d'Informations doivent inclure dans les contrats de prêts une clause qui mentionne la publication des noms du client à un organisme de partage d'informations en cas de non remboursement du crédit. Ce faisant le client a l'information et cela peut avoir un caractère préventif sur les clients de bonne foi.

- Infrastructures des institutions de microfinance

Avec le standard actuel qui consiste à consulter la base de données de la Centrale d'Echange d'Informations par Internet, les institutions de microfinance doivent procéder à des investissements en matière d'équipements informatiques. Ces investissements ne peuvent pas être pris en charge par la CEI, ni par le Consortium Alafia en raison des moyens limités qui sont les leurs, mais l'institution elle-même car il y va de son intérêt.

- Préserver la confidentialité des informations

Pour garantie la confidentialité des informations et la concurrence entre les institutions partenaires de la Centrale d'Echange d'Informations, la publication des informations ne doit plus faire apparaître l'institution de microfinance auprès de laquelle le crédit a été contracté.

.

Conclusion 

La plupart des institutions de microfinance existe pour remplir une double mission : offrir des services financiers aux populations pauvres exclues du système financier formel de façon durable et atteindre la pérennité financière. Cependant, pour qu'une IMF puisse atteindre sa double mission, elle doit être en mesure d'identifier et d'atténuer les risques qui menacent sa santé financière et son existence à long terme.

La création d'un système de partage des informations sur les clients en défaut de paiement dans les institutions de microfinance gérée par le Consortium Alafia, est une initiative salvatrice compte tenu du niveau d'évolution de l'activité de la microfinance au Bénin. Ce secteur a besoin d'un système efficace d'échange d'informations sur les clients en défaut de paiement capable de répondre aux attentes des IMF en matière de réduction du risque de crédit.

Mais force est de constater que les performances de la Centrale d'Echange d'Informations en termes d'accessibilité, mais aussi de réduction du risque de crédit ont régressé. Notre recherche a abouti aux résultats tels que :

· La fermeture des Centres de Relais suite à la fin de la subvention du PADSP ne permet plus à bon nombre de partenaires de la CEI de lui transmettre les données ;

· La consultation par Internet de la base de donnée de la CEI qui est un dégât collatéral de la fermeture des Centres de Relais ne favorise pas une large consultation de cette base ;

· La fraîcheur et la profondeur des données transmises par les institutions de microfinance adhérentes à la CEI ne favorisent pas efficacement la réduction du risque de crédit.

Ces divers dysfonctionnements constatés qui sont pour l'essentiel des facteurs endogènes peuvent et doivent être corrigés pour permettre à la Centrale d'Echange d'Informations d'atteindre ses objectifs. Il faut noter que tout au long de l'appui du PADSP les IMF ont bénéficié des services à un prix subventionné. Ceci pose la problématique de la pérennité de l'outil.

BIBLIOGRAPHIE

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Autres documents

- Code pénal généré le 14/01/2008

- Code de déontologie des institutions de microfinance

- Loi PARMEC

- Plan d'affaires de la CEI (2004)

Sites internet

-BCEAO: www.bceao.int

- CEI: www.alafianetwork.org/cei

-CGAP: www.cgap.org

- PORTAIL DE LA MICROFINANCE : www. Lamicrofinance.org

- PLANET FINANCE : www.planetfinance.org

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery