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Le role des femmes entrepreneurs dans le developpement local. cas des patissieres en ville de Butembo

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par Jean de Dieu AYBEKA KOPIKAMA
Université catholique du Graben - Graduat 2008
  

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

« E.S.U. »

UNIVERSITE CATHOLIQUE DU GRABEN

« U.C.G. »

B.P. 29 Butembo/Nord-Kivu

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET GESTION

LE ROLE DES FEMMES ENTREPRENEURS DANS LE DEVELOPPEMENT LOCAL

CAS DES PATISSIERES EN VILLE DE BUTEMBO

PAR

AYBEKA KOPIKAMA Jean de Dieu

TRAVAIL DE FIN DE CYCLE

Présenté et défendu en vue de l'obtention

du diplôme de gradué en SCIENCES

ECONOMIQUES ET GESTION

Directeur : MAFIKIRI TSONGO Angélus,

Professeur Ordinaire

Encadreur : KASWERA MULYANGOTE Léonie,

Chef de Travaux

ANNEE ACADEMIQUE: 2008 - 2009

0. INTRODUCTION GENERALE

0.1. Problématique

Aujourd'hui plus que jamais, on reconnaît que les échecs et les erreurs du passé ont fait évoluer les conceptions de la coopération au développement. Une des évolutions majeures est la prise en compte du rôle des femmes dans le développement. Aussi a-t-on beaucoup parlé de « l'approche genre » dans tous les domaines1(*).

Dans le domaine de la santé, par exemple, le rôle des femmes est reconnu dans l'éducation, la prévention et les premiers soins puisque les campagnes de vaccination des enfants s'adressent aux femmes. Dans celui économique, spécialement en matière de nutrition et de sécurité alimentaire, le rôle des femmes est essentiel, tout particulièrement en matière de production vivrière.

Ce rôle économique important joué par les femmes en Afrique traditionnelle parce que responsables des travaux des champs, - en effet les hommes se préparaient à la guerre et aux cultures d'exportation -, devient de plus en plus marchand par le biais du commerce avec une position dominante sur les marchés. C'est ainsi que dans l'entreprise moderne, les femmes sont petit à petit bien acceptées, et en cela l'Afrique noire se distingue de nombre de régions en développement2(*).

Si l'importance des femmes dans le développement socio-économique commence à être partout reconnu, même par la Banque Mondiale, les statistiques et les données quantitatives sont encore insuffisantes. Cela nous pousse à nous pencher sur cette situation et à reposer la question dans notre contexte actuel : « Quel est le rôle joué par les femmes pâtissières de Butembo dans le développement local ? ». C'est cela notre question de départ qui a un double aspect. Nous voulons savoir d'une part si l'activité de pâtisserie améliore la situation de ces femmes en terme de revenu et d'autre part, à quoi ces femmes affectent le revenu issu de cette activité.

Pour réfléchir à cette préoccupation, nous proposons, à travers les lignes qui suivent, quelques réponses anticipées qu'il convient de confirmer, d'infirmer ou de nuancer.

0.2. Hypothèses du travail

Il est fort probable que permettre aux femmes pâtissières d'améliorer leur situation, c'est améliorer la situation de l'ensemble de leurs ménages et en même temps de leur société. C'est cela même leur contribution au développement local. Nous vérifierons cette hypothèse sur le rôle important joué par ces femmes pâtissières dans le développement local en adoptant le point de vue et le cadre de références propres aux sciences économiques :

- Il se pourrait que cette activité des pâtissières génère un revenu suffisant qui contribue à l'amélioration des conditions de vie des ménages de ces femmes ;

- Il est possible que le revenu généré par cette activité de pâtisserie est affecté dans la consommation et dans l'épargne.

L'objectif de ce travail est donc de démontrer que ces deux hypothèses sont conformes ou non conformes à la réalité des pâtissières de Butembo ou encore méritent d'être nuancées quelque part.

La pertinence de ces réponses provisoires nous pousse à préciser le choix et l'intérêt que porte ce travail.

0.3. Choix et intérêt du sujet

Selon un Rapport des services des Nations Unies, publié en 1992, depuis une trentaine d'années, on constate une augmentation de la pauvreté qui touche principalement les femmes. On a ainsi parlé de la « féminisation de la pauvreté»3(*). En même temps les femmes ont pris conscience de la nécessité d'améliorer elles-mêmes leur situation. Ceci a motivé notre choix pour ce travail.

Notre travail a pour intérêt d'étudier le rôle de cet esprit entreprenarial féminin dans une dynamique de développement local et de donner une vision globale de la situation actuelle des femmes pâtissières en ville de Butembo. Cette étude servira peut être dans le futur à élaborer des recommandations pour les décideurs politiques afin qu'ils puissent adopter des mesures adaptées aux réels besoins des femmes entrepreneurs, en particulier des pâtissières, dans le cadre des stratégies de développement local.

En effet, pour le pouvoir public, notre étude servira d'un document de référence qui donne la situation actuelle des femmes entrepreneurs oeuvrant dans le domaine de pâtisserie. Ceci, en vue de la formulation des propositions visant l'amélioration du système pour le bien-être des plus démunis de manière générale.

Pour l'entité administrative, cette étude pourra faire comprendre cette vérité incontournable mais souvent ignorée : les femmes participent aussi à la vie économique et à la lutte contre la pauvreté en ville de Butembo. Cela par différentes sortes d'activités parmi lesquelles il y a les activités de pâtisserie.

Si pour les femmes, ce travail constitue un plaidoyer pour la reconnaissance de leur rôle dans le développement local, pour nous même en tant que chercheur, il est un exercice important dans le domaine de recherches en Sciences Economiques.

0.4. Méthodologie du travail

Pour cette étude, nous avons utilisé principalement la méthode inductive. En effet, à partir des quelques cas particuliers (échantillon), nous tirerons des conclusions.

Pour rendre opérationnelle cette méthode4(*), nous avons recouru à certaines techniques, notamment :

- la technique documentaire qui consiste à la consultation des ouvrages, des travaux de fin de cycle, des mémoires, des thèses et des articles de revue pour constituer la partie théorique de notre étude ;

- l'interview et l'enquête pour la récolte des données sur terrain (auprès des femmes pâtissières en ville de Butembo) ;

- la technique statistique pour la présentation, l'analyse et le traitement des données récoltées.

0.5. Délimitation du sujet

Plusieurs études sur le rôle des femmes dans le développement ont déjà été menées et peuvent encore être menées dans le futur car c'est un vaste domaine de recherche5(*). Mais quant à nous, nous avons voulu restreindre le sujet aux seules femmes entrepreneurs. Là encore beaucoup de travaux ont abordé ce vaste domaine de l'entreprenariat féminin6(*). C'est pourquoi nous avons circonscrit davantage notre étude sur les femmes qui oeuvrent dans le domaine de la pâtisserie.

Le sujet est aussi limité dans l'espace à la seule ville de Butembo et dans le temps, pour la période allant de 2000 à 2007.

0.6. Subdivision du travail

Hormis l'introduction et la conclusion générales, ce présent travail est subdivisé en deux chapitres. Le premier consiste en une approche conceptuelle sur l'entreprenariat féminin et sur le développement local. Le second est réservé à une approche analytique, au traitement des données et à l'interprétation des résultats obtenus.

0.7. Difficultés rencontrées

La rareté des données statistiques sur les pâtisseries en ville de Butembo, le manque quasi-total des documents comptables élémentaires dans la plupart de pâtisseries tenues par les femmes et la non maîtrise de l'utilisation de certaines techniques statistiques ont été les principales difficultés auxquelles nous avons fait face, tout au long de la rédaction de ce travail.

CHAPITRE PREMIER : APPROCHE CONCEPTUELLE DE L'ENTREPRENARIAT FEMININ ET DU DEVELOPPEMENT LOCAL

Ce chapitre donne des notions générales sur les concepts de base de notre travail : l'entreprenariat féminin et le développement local. Une fois clarifiées, ces notions théoriques nous permettront de comprendre davantage l'objet de notre travail qui consiste à démontrer le rôle que les femmes pâtissières de Butembo, en tant que entrepreneurs, jouent dans le développement local de cette entité politico-administrative.

1.1. L'ENTREPRENARIAT FEMININ

Avant d'aborder les questions spécifiques à l'entreprenariat féminin, il nous parait convenable de donner avant tout les notions générales sur l'entreprenariat.

1.1.1. Entreprise. Quid ?

Étymologiquement7(*), le terme « entreprise » dérive de « entreprendre », daté d'environ 1430-1440 avec le sens de « prendre entre ses mains ». Aux environs de 1480, il prit l'acception actuelle de « prendre un risque, relever un défi, oser un objectif ». C'est ainsi qu'au sens large, le terme entreprise s'utilise pour des projets uniques mais d'apparence risquée ou difficile (par exemple, un grand voyage ou une recherche scientifique), car il y a un effort entrepris dans l'activité.

Dans un sens purement économique, une entreprise est une structure économique et sociale comprenant une ou plusieurs personnes et travaillant de manière organisée pour fournir des biens ou des services à des clients dans un environnement concurrentiel (le marché) ou non concurrentiel (le monopole).

De ce qui précède nous pouvons conclure qu'une entreprise est à la fois une exploitation économique financièrement autonome et une unité technique de production qui recherche le profit.

Mais alors, comment classe-t-on les entreprises ?

a) Typologie des entreprises8(*)

Selon la définition de la Commission européenne dans sa recommandation 3002/361/CE du 6 mai 2003, les entreprises sont classées selon la typologie suivante :

· micro-entreprise : sous-catégorie des Très Petites Entreprises ( TPE) définie en France par un chiffre d'affaires inférieur à 76 300 euros pour celles réalisant des opérations d'achat-vente et à 27 000 euros pour les autres (selon l'article 35 de la loi du 1er août 2003 pour l'initiative économique) ;

· très petite entreprise (TPE) : moins de 10 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d' euros par an, soit un total bilan inférieur à 2 millions d'euros ;

· petite entreprise (PE) : entre 10 salariés et 49 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 10 millions d' euros par an, soit un total bilan inférieur à 10 millions d'euros ;

· moyenne entreprise (ME) : entre 50 salariés et 249 salariés avec soit un chiffre d'affaires inférieur à 50 millions d' euros par an, soit un total bilan inférieur à 43 millions d'euros ;

· grande entreprise : 250 salariés et plus ou à la fois un chiffre d'affaires supérieur ou égal à 50 millions d' euros par an et un total bilan supérieur ou égal à 43 millions d'euros.

· groupe d'entreprises : comporte une société-mère et des filiales

· entreprise étendue (ou en réseau, ou matricielle, ou virtuelle) : comprend une entreprise pilote travaillant avec de nombreuses entreprises partenaires.

Voyons à présent le rôle que peut jouer une entreprise privée dans le développement local car cela a toujours suscité beaucoup des discussions entre les théoriciens en la matière.

b) Rôle de l'entreprise privée

L'entreprise privée était considérée par certains détracteurs comme une entité faisant primer ses intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général. Cette critique a notamment été théorisée par Karl Marx9(*). En effet la critique socialiste apparue au XIXe siècle s'est portée sur les conséquences économiques avec la question de la répartition inégalitaire des richesses créées par l'entreprise, au profit des capitalistes (la rémunération du capital) et au détriment des salariés (qui apportent leur travail).

Face à cette critique, les défenseurs des entreprises soulignent que l'intérêt privé va en fait dans le sens de l'intérêt général. Pour eux, l'entreprise privée constitue d'abord le moyen le plus efficace d'allocation des ressources ( capital, travail, matières premières et énergie) compte tenue notamment de la contrainte de rentabilité. C'est dans ce sens que le Professeur MAFIKIRI TSONGO classe aussi les entreprises privées parmi les acteurs du marché de développement10(*).

L'entreprise privée constitue ensuite le moteur le plus efficace de la croissance économique et de l' innovation technique. Même quand elle n'est pas à sa source, l'entreprise est le vecteur d'application et de diffusion des innovations techniques.

Enfin, l'entreprise privée, guidée par le souci de son développement et de sa rentabilité, ne tient pas compte des distinctions de nationalité, de race ou de sexe pour ne se baser que sur le mérite personnel.

L'entreprise est alors considérée comme un facteur de paix et de rapprochement international et d' intégration des personnes différentes.

D'après un Séminaire sur « La très petite entreprise et développement » organisé le 21 mai 2002 à l'Agence Française de Développement11(*) (AFD), la très petite entreprise (privée) joue un rôle important dans les pays en voie de développement. En effet, alors que le développement des micro-entreprises répond essentiellement à un objectif de lutte contre la pauvreté par la création et l'augmentation de revenus, le développement des très petites entreprises (privées) répond également à d'autres enjeux :

- jouer un rôle déterminant dans la création d'emplois et l'intégration sociale notamment pour les jeunes, une problématique clé en milieu urbain ;

- contribuer de manière significative à la croissance économique locale et nationale.

Parlons particulièrement de la micro entreprise africaine, de ses caractéristiques et de sa typologie.

c) La micro entreprise en Afrique12(*)

Les micro entreprises africaines, en tant que sous-catégorie des très petites entreprises, sont présentes dans tous les secteurs : commerce, production (artisanat), transport, services (y compris bars et restaurant), construction, pêche, agriculture. Elles fournissent à la majorité de la population les services et les produits de base dont elle a besoin. La production est effectuée à la demande et l'activité souvent avec une main d'oeuvre instable, constituée par des apprentis.

Les caractéristiques de ces micro entreprises sont :

- appartenance à un propriétaire -chef d'entreprise ;

- pas de séparation entre les comptes familiaux et les comptes de l'entreprise ;

- grande dépense par rapport à la main d'oeuvre familiale ;

- importance du nombre des femmes entrepreneurs ;

- peu de management et de formation technique ;

- peu d'accès à des services d'appui ;

- accès limitée au secteur financier.

Le domaine de la micro entreprise occupe donc un vaste espace qu'on peut segmenter en deux groupes : d'une part on a les micro entreprises embryonnaires ou de survie : elles sont plus proches de la survie que de l'économie. Ce sont surtout des petits métiers de survie, en particulier dans le domaine du commerce ambulant. Leur potentiel d'accumulation et de croissance est quasiment nul ; et d'autre part il y a les micro entreprises émergentes ou en croissance : celles-ci ont un potentiel de croissance plus élevé et dont l'accès est plus difficile car il faut des compétences et des outils. Elles ont parfois un local et un savoir-faire, comme par exemple les forgerons traditionnels ou les couturiers. Les technologies utilisées sont simples, les moyens de production élémentaires et les besoins surtout en fonds de roulement.

Ce genre d'entreprises africaines comprend plusieurs dimensions économico-culturelles.

d) Dimensions économico-culturelles de l'entreprenariat en Afrique

Selon B. TRAORE13(*), l'entreprenariat en Afrique est caractérisée par trois dimensions économico-culturelles.

L'entreprise en Afrique fait partie du patrimoine familial et communautaire. Quelles que soient les dispositions légales, l'entreprise n'a pas, dans les faits, d'existence juridique propre. Source de prospérité et de puissance, l'entreprise fait partie du patrimoine familial. Les recettes engagées par l'entreprise sont perçues comme des revenus que l'entrepreneur peut utiliser pour satisfaire ses besoins et ceux de toute la famille. Le patrimoine de l'entreprise se confond quasiment avec celui du propriétaire.

A ce propos Jean Luc CAMILLERI14(*) ajoute que pour les entreprises africaines :

- la grande famille est un vaste réseau de contacts parmi lesquels on trouve des fournisseurs, des consommateurs et des protecteurs (fonctionnaires) ;

- elle fournit en général une main-d'oeuvre qu'il faut ménager et qui est à la charge de l'entreprise malgré ses prestations médiocres ;

- les relations sociales au sein de la famille sont onéreuses, en particulier les cérémonies telles que mariages, baptêmes, funérailles, pèlerinages ;

- la caisse de l'entreprise est celle de la famille et sa croissance est fortement concurrencée par les besoins quotidiens de la parentèle.

Le recrutement familial correspond donc à un impératif de solidarité familiale : un tiers des employés sont des membres de la famille de l'employeur. Cependant cela permet aussi « l'exploitation économique des parents embauchées » : l'entrepreneur reçoit une main d'oeuvre peu productive, mais bon marché qu'il lui est difficile de licencier.

L'importance de la communauté traditionnelle explique le rôle joué, y compris dans l'entreprise, par la famille élargie.

Cependant malgré sa gestion traditionnelle ou empirique, la motivation pour le profit n'est pas absente dans l'entreprise. Cela rejoint la conception de Adam SMITH qui considère que le capitalisme est inhérent au comportement de l'homme dans l'échange rationnel avec autrui afin de réaliser au mieux ses motivations individuelles et égoïstes15(*)

.

L'entrepreneur est un « chef d'orchestre ». L'entrepreneur représente l'entreprise moralement et physiquement. Il y est généralement l'unique ressource humaine. Détenteur du « savoir-faire », il organise l'activité de l'entreprise à l'aide d'une main-d'oeuvre, habituellement familiale, dont il assure la formation, l'apprentissage. Ici l'entrepreneur est à la fois le père et maître qui éduque, forme à un métier, prend en charge les besoins de l'apprenti dont le seul apport est la force de travail.

Il y a enfin un individualisme lié à la reconnaissance sociale. Si la réussite individuelle commence à devenir une motivation forte sans toute fois prendre la forme occidentale (dite « capitaliste »), elle rejaillit en fait très souvent sur la communauté d'origine toute entière, avec laquelle elle est partagée dans une certaine mesure.

Signalons avant de finir ce point que d'après les études récentes menées par Jean Luc CAMILLERI16(*), la plupart des micro entreprises africaines évoluent dans un secteur difficile à appréhender avec des outils tels que la comptabilité, le secteur informel : leurs activités ne sont pas enregistrées, elles évitent ainsi le paiement de l'impôt, elles sont marquées par des patterns culturels africains et elles sont traversées par des solidarités transversales (familiale, ethnique, religieuse). Ces Petites et Moyennes Entreprises sont présentes dans tous les secteurs : commerce, production (artisanat), transport, services (y compris bars et restaurant), construction, pêche, agriculture.

Peut-on déceler des aspects tout à fait particuliers des entreprises tenues par les femmes ? Cette question nous permet d'aborder un point concernant l'entreprenariat féminin proprement dit.

1.1.2. Spécificités de l'entreprenariat féminin

Il est généralement admis que les femmes, parce que « mères de famille » sont naturellement portées à entreprendre pour la survie de toute la famille. C'est cela qui fait entre autres la spécificité de l'entreprenariat féminin. De plus, l'entreprenariat féminin se caractérise par des modes de financement particuliers.

a) L'esprit d'entreprise chez les femmes

Les résultats d'une enquête menée au Burkina17(*) ont montré que dans plus de la moitié des cas c'est le besoin d'indépendance (24%) et le besoin d'entreprendre (27%) qui ont poussée les personnes interrogées à se lancer dans les affaires. 33 % des MER (Micro Entreprises Rurales) ont cependant dans leur famille une personne qui exerce le même métier qu'eux, et 16% d'entre eux ont hérité de leur entreprise.

On peut ainsi affirmer avec Marcel LANCELIN18(*), ayant constaté un développement rapide de l'emploi indépendant et de la création d'entreprise par les femmes au cours des années 80, que l'esprit d'entreprise chez les femmes est dû à leur « aspiration à l'indépendance économique et à la conquête vers l'autonomie ».

En effet, les femmes sont de plus à plus nombreuses à assurer l'entretien de plusieurs autres personnes. Comme l'ont confirmé certaines études, la taille des ménages a plus augmenté pour les ménages dirigés par les femmes. Dans beaucoup de domaines, ce sont souvent les contributions des femmes qui permettent à la famille de vivre dans des conditions décentes19(*). Le développement des micro entreprises est particulièrement important pour les femmes car elles y trouvent les revenus additionnels dont elles ont cruellement besoin pour assurer la survie de leur famille et de leurs enfants.

De plus cette montée de l'entreprenariat féminin participe à ce vaste mouvement de l'innovation et de l'initiative qui permet de diversifier les profits des entrepreneurs et d'inscrire ses créations d'activités dans le cadre de l'ajustement structurel continu des économies locales20(*).

Par leur travail, leur créativité et leur sens d'initiative, les femmes d'Afrique se sont aujourd'hui imposées dans leur société comme les actrices incontournables. Mais comment financent-elles leurs initiatives ?

b) Modes de financement de l'entreprenariat féminin21(*)

D'après des études récentes, environs 5 % seulement de la population africaine bénéficie d'un emploi rémunéré dans le secteur formel de l'économie (De Hertz et Marysse, 1996). La majorité est ainsi condamnée à vivre dans l`informel, en exerçant de petites activités de survie telles que le petit commerce, l`agriculture périurbaine (particulièrement le maraîchage), l'élevage, la vente des produits agricoles, alimentations, etc. Les personnes exerçant ce genre d`activités, en majorité les femmes, sont confrontées aux problèmes de financement. Du fait qu'elles ne disposent pas de fonds propres et ne peuvent pas fournir aux banques les garanties usuelles, elles n'ont pratiquement pas accès au système de crédit formel (Bock et Wilcke, 1999). Cependant il existe d'autres sources de financement telles que l'épargne personnelle et familiale, les tontines et le crédit accordé aux micro entreprises par les IMF.

1° L'épargne personnelle et familiale22(*)

Depuis une trentaine d'années, le financement des micro entreprises, tenues par les femmes ou non, n'a pas changé. Plus de 90% de ces entreprises sont financées par l'épargne personnelle et familiale, la plupart des chefs d'entreprises ayant des problèmes pour trouver les fonds initiaux. Aide-toi et le ciel t'aidera ! Telle est la maxime du micro entrepreneur qui doit dans les deux tiers des cas trouver seul le financement de son entreprise avant d'espérer compléter sa mise par un apport familial, éventuellement tontinier ou des IMF23(*).

2° Les tontines

D'après M. LELART24(*), il est difficile de définir les tontines africaines car il existe plusieurs variantes. La plus connue en République Démocratique du Congo est le « likelemba ». Originairement, il s'agissait d'une pratique très ancienne qui consistait autrefois à confier le trésor du clan entre les mains du « lemba » en lui imposant d'effectuer les dépenses indispensables. C'est devenu surtout dans les villes une association dans laquelle les membres mettent en commun tout ou partie de leur « salaire », leur avoir et le confient à l'un d'eux, à tour de rôle. Cette pratique, surtout observée chez les femmes, présente un certain nombre de caractéristiques.

Avant tout, ce phénomène tontinier a un caractère informel. Les tontines africaines reposent sur la personnalisation des relations qui unissent les membres. Cette personnalisation des membres permet de mieux situer la finance informelle par rapport à la finance institutionnelle. La finance informelle présente ainsi les caractéristiques suivantes :

- absence de conditions : pas d'autorisation à solliciter, pas de démarches à effectuer, pas de garanties à apporter, pas de formalités à remplir, pas de délais à respecter ;

- absence de frais de gestion : l'administration est réduite au minimum, un cahier où sont inscrits les noms et les sommes versées et rendues suffit ;

- absence de cadre fixé : les tontines peuvent regrouper quelques membres ou quelques centaines et durer quelques semaines ou plusieurs années ;

- absence de contrôle par la Banque centrale.

Le phénomène tontinier a aussi un caractère financier. Bien que les tontines mutuelles ne soient assorties d'aucun intérêt, le membre qui verse sa part dispose en contre partie d'une créance équivalente qui va augmenter à chaque tour. Les créances et les dettes qui se compensent parfaitement pendant tout le cycle s'annulent au dernier tour.

Dans les tontines commerciales au contraire, le client qui met son argent en sûreté entre les mains du tontinier voit sa créance augmenter chaque fois. Le tontinier voit sa dette progresser d'autant. Ces tontines commerciales s'accompagnent donc d'un intérêt. La dette du tontinier et la créance de ses clients progressent parallèlement jusqu'au remboursement25(*).

3° Les micro crédits accordés par les IMF

Les conditions d'octroi de micro crédit exigées par les différentes Institutions de Micro Finance (IMF) peuvent être classées en ordre d'importance décroissant de la manière suivante : être membre de la coopérative, avoir une caution (épargne dans l'IMF), être propriétaire d'un terrain, faire partie d'un groupe solidaire, être bon producteur et avoir une ancienneté d`au moins six mois dans une activité génératrice de recettes.

Comme on peut le constater, ces conditions excluent déjà un certain nombre des micro entrepreneurs qui ne peuvent pas remplir telle ou telle autre condition. Comme souvent l`objectif interne des institutions de micro finance est d'avoir un bon taux de remboursement, elles souhaiteraient plutôt s'assurer que le prêteur est potentiellement solvable. Ce faisant elles laissent de côté toute une catégorie des demandeurs qui pourraient peut être se révéler performant dans la gestion du prêt. C'est pourquoi les femmes en particulier recourent aux tontines.

4° Autres sources de financement 

Les autres sources de financement de la micro et petite entreprise peuvent être classées selon la typologie suivante : famille élargie, épargne associative, épargne sociétaire, prêteurs et usuriers26(*).

L'épargne personnelle et familiale, les tontines, les microcrédits obtenus à travers les IMF ou toute autre source de financement sont souvent investis dans les différents types d'entreprises féminines.

c) Types d'entreprises créées par les femmes

Les entreprises créées par les femmes sont généralement classées dans le secteur informel qui « constitue un mode de production propre aux pays du Tiers Monde »27(*). Ces entreprises varient en fonction du type de région où vivent les femmes. Dans les zones rurales, les femmes créent davantage d'entreprises tournées vers l'artisanat, le textile et l'agriculture tandis que dans les zones urbaines, elles créent les entreprises des services (restauration, bar, hôtellerie, secrétariat, salon de coiffure) et des biens (en particulier le commerce de détail).

Dans ce secteur informel où oeuvrent les femmes, on trouve aussi ce que GAGEY appelle les « sous-metiers », notamment les cireurs des chaussures, les chanteurs des rues, les vendeurs des cigarettes ou fruits à l'unité, les pâtisseries, etc. Ce sont surtout les pâtisseries qui nous intéressent en particulier dans ce travail.

d) La pâtisserie

La réalité de pâtisserie est pluridimensionnelle. Elle tire son origine d'un passé lointain et se subdivise en deux branches.

1° Définition

Selon le Grand Larousse Encyclopédique, la pâtisserie est à la fois la pâte travaillée (plus ou moins parfumée avec des ingrédients divers, cuite au four ou par tout autre moyen), le commerce ou l'activité du pâtissier ou encore l'endroit où l'on prépare, où l'on vend des pâtisseries. Parler de pâtisserie sous-entend alors l'activité du pâtissier, le produit du pâtissier et le lieu de la production et de la commercialisation de ce produit. Nous parlerons de pâtisserie comme activité ou mieux entreprise du pâtissier.

2° Origine28(*)

La pâtisserie remonte très loin dans le temps mais ce sont les grecs qui en furent les initiateurs. On parlait déjà des « gâteaux d'Athènes » au miel. Les romains connaissaient les oublies, les croûtes et les tartes. En France, le Moyen- Age connut la galette et la fouace.

Jusqu'au Moyen Age et surtout en France, les pâtisseries ne furent régies que par des coutumes de métier, mais en 1628, elles reçurent règles et statuts lesquels furent modifiés de siècle en siècle. Ainsi avant la Révolution on distinguait des corps de métiers tels que les oublieurs, les darioles, etc mais il n'y avait point de pâtissiers proprement dits. La pâtisserie commença de se révéler vers 1790, et elle ne prit vraiment son essor qu'au XIXe siècle.

3° Branches de la pâtisserie

La pâtisserie comprend deux branches principales : la pâtisserie de détail (petits gâteaux, petits fours) et grosse pâtisserie (grandes brioches, grands gâteaux, pâtes, tartes, vol-au-vent, ...).

De ce qui précède, nous pouvons affirmer que les activités menées par les femmes en ville de Butembo, en particulier dans le domaine de la pâtisserie, s'inscrivent dans le vaste secteur d'entreprises ou de micro-entreprises individuelles en tant que structures économiques et sociales de production.

Mais alors, ces entreprises individuelles peuvent-elles jouer un rôle dans le développement local ?

1.2. LE DEVELOPPEMENT LOCAL

L'idée du développement se prête à des multiples interprétations malgré les efforts de l'analyse économique contemporaine en vue d'éliminer les confusions avec les notions voisines telles que évolution, croissance, expansion et progrès. Nous nous efforcerons donc de donner des notions modernes du développement en général et du développement local en particulier.

1.2.1. Conceptions principales du développement

Comme nous venons de le dire, il n'est pas aisé de définir le concept de développement. Pour bien comprendre ce concept nous partons de quatre paradigmes dominants analysés par le Professeur MAFIKIRI TSONGO correspondant aux quatre conceptions principales du développement29(*).

a) La modernisation

C'est la conception du développement liée à un modèle de développement en vigueur dans les pays développés. Ce modèle de développement focalise son analyse du développement sur la croissance et plaide en faveur de la formation du renforcement de la Nation pour stimuler cette croissance. Pour ce modèle, la principale variable explicative du développement demeure la formation du capital.

b) La dépendance

Né de la critique de la modernisation, ce modèle prône l'adoption d'une politique visant à rompre les règles du marché en faveur des couches les moins favorisées. Ce paradigme suppose que les pays sous-développés sont dominés par les exigences des puissances économiques centrales par rapport desquelles ils occupent une position périphérique.

La convergence entre ces deux modèles (modèle de modernisation et modèle de dépendance) reste l'impératif d'une croissance économique soutenue et la nécessité de moderniser les structures socio-économiques et culturelles en vue du progrès.

c) La tendance anti-utilitariste

Cette vision considère que la croissance économique n'a pas entraîné un processus d'émancipation. Elle a plutôt substitué au colonialisme des formes nouvelles de dépendance et des modalités souvent plus graves d'extravasion économique. Elle insiste sur la spécificité culturelle des peuples et sur l'impasse écologique du modèle industriel.

d) Le développement par « le bas » ou développement endogène

Le développement n'est pas seulement analysé en des termes de croissance mais il est vu aussi comme un processus permettant d'améliorer les conditions de vie des populations. La tendance générale n'est plus de savoir « combien produisent les nations mais de savoir comment vont leurs populations30(*)». On s'intéresse de plus en plus aux conditions de vie des populations.

Deux facteurs importants expliquent l'engouement pour l'approche du « développement par le bas » :

- le développement n'est pas seulement la modernisation des outils de production et/ou encore la croissance, mais aussi la prise en considération du facteur humain comme l'acteur central de tout le processus ;

- le second facteur vient du constat d'échec de la modernisation dans les pays du Sud.

Pratiquement toutes les actions du développement entreprises depuis les années 1960 ont été initiées d'en haut, c'est-à-dire soit par l'Etat, soit par les organisations internationales. La participation de la population a été réduite à leur présence physique dans l'exécution des projets. La réflexion sur la participation effective des populations dans les projets de développement va prendre de l'ampleur vers la fin des années 1970 avec l'apparition du concept de développement participatif.

L'apport essentiel de cette approche réside avant tout dans le fait que elle reconnaît les dynamismes internes des communautés de base qui étaient passées sous silence dans les théories de la modernisation et de la dépendance.

Le développement endogène intègre ainsi les aspects sociaux, culturels et politiques qui ont toujours été considérés comme obstacles au phénomène de croissance. Ce développement endogène ou développement par « le bas » ou encore développement participatif peut être appelée aussi développement local.

1.2.2. Développement local proprement dit

Le développement local, aussi appelé développement à la base, est un processus utilisant les initiatives locales au niveau des petites collectivités comme moteur du développement économique. Il est prôné dans les pays en développement en complément des mesures macroéconomiques et des grands projets. Le concept est apparu en France au milieu des années 1960 en réaction aux pratiques dirigistes de l' aménagement du territoire fondées sur des logiques sectorielles de filière31(*).

Pour MUSONGORA SYASAKA32(*), avec la faillite de l'Etat congolais, les initiatives de prise en charge de tout genre ont gagné du terrain. Les populations elles-mêmes cherchent à trouver des solutions alternatives à leurs problèmes. Ces initiatives sont considérées comme du développement local dont parle le Professeur Omer MIREMBE dans sa thèse33(*). Pour ce dernier, c'est de préférence au niveau local qu'il y a lieu de mieux considérer les individus et les groupes sociaux comme des acteurs à part entière de leur développement, tirant part des opportunités à leur disposition, essayant de maîtriser leur destin et non comme des destinataires passifs d'un développement offert par l'Etat ou les projets.

Dans les pays en développement, le développement local repose donc sur des actions mobilisant les initiatives locales au niveau des petites collectivités et des habitants eux-mêmes, éventuellement mais pas nécessairement avec une aide technique ou financière extérieure. Il y a par exemples les mini-infrastructures (creusement d'un puits, installation de cellules solaires pour alimenter un village, création d'une école), la mise en place de micro- coopératives ou d'associations de microcrédit, l'initiative de certains habitants à titre personnel ou familial au niveau d'exploitations agricoles, commerciales, artisanales, tirant partie des ressources et du marché locaux et utilisant des méthodes performantes.

Dans la mise en oeuvre de ces initiatives d'auto-prise en charge, la femme joue un rôle très important.

1.2.3. Le rôle de la femme dans le développement local34(*)

Dans toute société, chaque personne joue des rôles et remplit des fonctions diverses. Ces rôles sont liés à des comportements que chacun adopte et aux attentes que les autres ont de chacun. Ces attentes sont fonction du contexte socio-culturel et de l'environnement particulier de chaque acteur social. En particulier, chaque femme remplit trois rôles dans la société: le rôle productif, le rôle reproductif et le rôle communautaire.

a) Le rôle productif

Le rôle productif comprend le travail exécuté contre paiement en nature ou en espèces. Il comprend la production de marchandises ayant une valeur d'échange ou la production de subsistance ou domestique qui a une valeur d'usage mais aussi une valeur d'échange potentielle. Pour les femmes impliquées dans la production agricole par exemple, ceci comprend leur travail comme fermières indépendantes, comme femmes de paysans et comme travailleuses auxquelles on paie un salaire.

b) Le rôle reproductif

Le rôle reproductif comprend la responsabilité de mettre au monde et d'élever les enfants ainsi que les tâches domestiques entreprises par les femmes qui sont nécessaires pour que soient garantis l'entretien et la reproduction biologique mais aussi le soin et l'entretien de la force de travail (le mari et les enfants en âge actif) et de la future force de travail (bébés et enfants en âge scolaire). Le rôle reproductif rempli par les hommes (éducation des garçons par exemple) est généralement moindre et/ou considéré comme non prioritaire.

c) Le rôle communautaire (rôle dans la société)

Le rôle communautaire comprend des activités d'administration de la communauté qui assurent à celle-ci services et cohésion. Ce rôle est assumé par les pouvoirs publics, par des groupements ou des personnes. Quand il s'agit des femmes des pays en voie de développement, il s'agit souvent d'une extension de leurs rôles productifs. Elles assurent pour la consommation collective, la gestion et le maintien des ressources pénibles ou peu abondantes telles que l'eau, les soins de santé et l'enseignement. Il s'agit souvent de travail volontaire, non payé, entrepris pendant le temps "libre". Par contraste, le rôle communautaire rempli le plus souvent par des hommes consiste à organiser et gérer la société à un niveau politique plus formel (l'exercice de la justice par exemple). Il s'agit en général du travail payé, directement ou indirectement, au moyen de rétributions ou d'amélioration du statut et du pouvoir.

Conclusion partielle

Ce chapitre nous a permis d'éclaircir les notions théoriques sur l'entreprenariat et le développement.

L'entreprenariat est un vaste domaine qui couvre l'ensemble d'entreprises, privées ou publiques, productives ou de services, individuelles ou sociétaires. Du point de vue taille, ces entreprises vont de la micro entreprise à la plus grande appelée l'entreprise étendue. De toutes ces formes d'entreprises, les pâtisseries semblent spécifiques aux femmes en Afrique.

Le développement, en tant que l'ensemble des transformations sur le plan technique, culturel et social permettant de faire apparaître et prolonger la croissance économique ainsi que d'élever le niveau de vie, n'est possible que par les efforts de tous35(*). Toutes les initiatives de prise en charge menées par les femmes, notamment dans le domaine des pâtisseries, sont considérées comme du développement local qui s'oppose au développement offert par l'Etat ou par les projets.

CHAPITRE DEUXIEME : APPROCHE ANALYTIQUE DU ROLE

DES PATISSIERES DE BUTEMBO DANS LE DEVELOPPEMENT LOCAL

Dans ce chapitre, nous voulons mettre en relief l'importance des stratégies informelles des pâtissières de Butembo en tant que potentiels capables d'assurer aux communautés locales de nouvelles opportunités au développement ou mieux en tant qu'opportunités réelles pour le développement des initiatives d'économie sociale. Pour ce faire, nous allons vérifier nos deux hypothèses du départ.

Mais avant d'y arriver, nous présentons d'abord brièvement le lieu d'investigation et la population de notre enquête.

2.1. LA PATISSERIE EN VILLE DE BUTEMBO

Nos investigations se sont déroulées uniquement dans la ville de Butembo et la population cible de l'enquête n'est constituée que des femmes oeuvrant dans le secteur de la pâtisserie.

2.1.1. Lieu d'investigation : ville de Butembo

Commençons par le cadre socio-démographique avant de parler aussi du cadre socio-économique de cette entité.

a) Cadre physique et socio-démographique de la ville de Butembo36(*)

La ville de Butembo est située à près de 54 km au sud de Beni, 45 km au nord de Lubero, sur la route menant de Goma à Kisangani et Bunia. Elle est située à l'équateur, à plus ou moins 1840 m d'altitude. Elle connaît des précipitations régulières de l'ordre annuel de 1100 à 1300 mm. La température moyenne oscille entre 18° et 23° C.

D'abord cité indigène en 1949, Butembo a été constituée centre extracoutumier en septembre 1958, avec une superficie de 1,5 km². Elle constituait un important point de transit de la main d'oeuvre indigène en route vers les centres miniers. Elle a aussi abrité les bureaux de la société minière Mines des Grands Lacs (MGL).

Ensuite, créée ville par l'ordonnance-loi n°042/2003 du 28 mars 2003, Butembo est une agglomération très peuplée comme on peut le constater dans ce tableau d'évolution démographique :

Tableau N°1 : Evolution démographique de la ville de Butembo

 

Année

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Effectif

405172

424855

443190

492510

521233

527684

539277

555603

Source : Bureau de l'état-civil de la Mairie de Butembo, 2008.

Ainsi de 2000 à 2007, se dégage un taux de croissance démographique annuelle de 4,6%37(*). Aujourd'hui c'est une ville dont la population avoisine les 600 000 habitants. À la base de cet accroissement, il y a à la fois des facteurs endogènes mais aussi l'exode rural.


A présent, parlons un peu du cadre socio-économique de cette entité administrative.

b) Cadre socio-économique de la ville de Butembo

A Butembo, la population pratique principalement l'agriculture et le commerce.

L'installation des succursales des banques à Butembo constitue un des indicateurs de son évolution38(*), bien que la majorité de ces banques ne sont plus fonctionnels. C'est pourquoi les services financiers sont plus rendus aujourd'hui par une vingtaine des Coopératives d'Epargne et de Crédit (COOPEC) et autres Institutions de Micro Finance (IMF)39(*). Au niveau des très petits financements, les services financiers sont rendus par plusieurs mutuelles et tontines.

Dans le secteur de la production, on a connu à un moment donné à Butembo de nombreuses usines à café et quelques industries. En plus du commerce et de quelques industries et usines, il y a d'autres activités économiques qui se pratiquent à Butembo : le transport terrestre et aérien, l'artisanat (menuiseries, pâtisseries...), les services (téléphonie, hôtels, restaurants), etc. C'est surtout au tour des pâtisseries que se focalise notre travail.

Il faut noter de façon spécifique que, selon Christian KAPARAY40(*), la population de Butembo se caractérise par une forte propension à épargner où l'épargne est principalement affectée à l'investissement. Tout cela favorise aussi le développement exceptionnel de Butembo.

Ces activités socio-économiques de Butembo se font soit dans le formel (ceci concerne les détenteurs des numéros de registre de commerce (NRC) et des Patentes) soit dans l'informel. On constate cependant que la grande partie de ces activités socio-économiques de Butembo se fait dans l'informel. Dans cette situation de combat pour l'existence, un rôle très important est joué par les femmes pâtissières qui constituent d'ailleurs la population cible de notre travail.

Mais qu'en est-il de l'historique de la pâtisserie à Butembo ?

2.1.2. Petite historique de la pâtisserie à Butembo

Les pâtissiers de Butembo ont commencé à s'organiser déjà en 1986 au tour d'une coopérative : la Coopérative des Pâtissiers de Nord Kivu, COOPANOKI en sigle. Après la disparition de cette dernière, les pâtissiers s'organisent aujourd'hui en petites associations.

a) Coopérative des Pâtissiers au Nord Kivu (COOPANOKI)41(*)

La COOPANOKI a été fondée en 1985 mais n'obtiendra l'acte de reconnaissance temporaire du Commissaire de Zone de Lubero que le 27/02/1986. Trois ans plus tard, le 6/10/1989, interviendra son agrément par l'arrêté n° 55-53/066/CAB/PR-MPR/GR-NK/231/IR-AGRIDRA/89 du Gouverneur de Région du Nord Kivu.

A l'époque, le siège social de la COOPANOKI était établi à Butembo, sur l'avenue Mikundi, n° 25. Son rayon d'action se limitait d'abord à la Zone de Lubero et s'est étendu ensuite sur toute la région du Nord Kivu. Ainsi, déjà en 1987, elle avait des succursales à Lubero, Beni, Rutshuru et Goma.

L'objet social poursuivi par la COOPANOKI était de promouvoir le développement économique et social des pâtissiers membres, notamment en :

- facilitant aux pâtissiers membres l'approvisionnement des produits et matériel de première nécessité pour la pâtisserie ;

- permettant l'écoulement facile des produits des pâtissiers membres par l'ouverture des restaurants et des boulangeries modernes dans les différentes sections de la coopérative ;

- créant une équipe de vulgarisation sanitaire pour la promotion des soins de santé primaire et de l'hygiène des maisons d'affaires de la coopérative ;

- installant un dépôt central de stockage de la farine de blé pour faciliter les échanges avec les fournisseurs.

A sa création, COOPANOKI comptait 25 membres dont 5 femmes soit 20%, mais vers la fin (dans les années 2005), elle comptait 120 membres dont 43 femmes soit 36%. Aujourd'hui cette coopérative n'existe plus mais les pâtissiers essayent de s'organiser en différentes associations selon les types des produits pâtissiers qu'ils fournissent.

b) Associations des pâtissiers en ville de Butembo42(*)

Il est difficile de dénombrer toutes les associations qui regroupent les pâtissiers et pâtissières en ville de Butembo. Les données statistiques ci-après reçues auprès du service de la Jeunesse ne sont qu'à titre indicatif :

Tableau N° 2 : Les associations des pâtissiers en ville de Butembo

 

N.

Association

Hommes

Femmes

Total

1

Association des vendeurs des gâteaux (AVG)

55

0

55

2

Association des vendeurs des beignets (AVB)

103

209

312

3

Association des vendeurs des pains (AVP)

108

258

366

 

TOTAL GENERAL

266

467

733

Source : Statistiques du Bureau urbain de la Jeunesse, Butembo 2008

Ce tableau montre que les femmes jouent de plus à plus un rôle très remarquable dans les pâtisseries à Butembo. Sur 733 pâtissiers de ces 3 associations, 467 soit environs 64% sont des femmes.

A en croire à certaines femmes interrogées lors de nos enquêtes, il existe aussi dans la ville d'autres associations qui regroupent ces femmes pâtissières, notamment à Mutiri, à Vulumbi, à Vutsundo, à Vutetse, etc.

2.1.3. Population d'enquête et échantillon

Cette section présente la population et l'échantillon de notre enquête. Elle donne aussi un bref aperçu historique de la pâtisserie à Butembo.

a) Population d'enquête

Nous abordons ici la question de la typologie des femmes pâtissières de Butembo qui constituent notre population d'enquête.

Pour nous, en parlant des femmes pâtissières, nous faisons référence à toutes ces femmes qui produisent et commercialisent ou revendent tout simplement les produits pâtissiers : pains, beignets, galettes, gâteaux, .... Elles sont rangées, dans la plupart des cas, dans la catégorie de la petite pâtisserie. Malheureusement les données en cette matière ne sont pas toujours disponibles dans les services étatiques des statistiques 43(*). Les quelques statistiques qui existent ne sont pas régulièrement mises à jour. En plus nous nous trouvons ici dans un vaste secteur de l'informel.

Etant donné le nombre élevé des pâtissières, il était normal de mener notre étude sur un échantillon bien limité.

b) Echantillon

L'échantillon est un sous-ensemble de la population. Il est vivement recommandé que l'échantillon soit représentatif de la population. Ainsi avons-nous considéré dans notre étude un échantillon de 100 individus repartis inéquitablement dans les quatre communes de la ville de Butembo.. En étudiant certains caractères de cet échantillon, nous les avons repartis en deux groupes :

- caractères qualitatifs : état civil des pâtissières de Butembo, leurs sources de financement, leur répartition dans les communes ;

- caractères quantitatifs : l'âge des pâtissières en ville de Butembo, le nombre d'enfants en charge, l'ancienneté dans le métier, leur revenu mensuel.

Présentons ainsi les données prélevées dans cet échantillon avant de les analyser et de les traiter.

2.2. ANALYSE DU ROLE DES PATISSIERES DE BUTEMBO DANS LE DEVELOPPEMENT LOCAL

Cette section a pour but d'une part de rassembler les données, de les grouper, de les présenter sous forme des tableaux et/ou graphiques et de déduire des résultats obtenus sur un échantillon des conclusions relatives à l'ensemble de la population d'où est extrait l'échantillon.

2.2.1. Présentation des données relatives aux pâtissières de Butembo

Il s'agit ici du dépouillement pur et simple des informations collectées. Il faut noter par ailleurs qu'une critique de réponses reçues a été faite afin d'éliminer les contradictions et les invraisemblances44(*).

a) Caractères qualitatifs

Nous avons considéré à ce niveau quatre caractères qualitatifs à savoir l'état civil de ces pâtissières, les sources de financement de leurs activités, leur répartition à travers les communes de la ville et leur niveau d'étude.

1° L'état civil des pâtissières en ville de Butembo

Le tableau ci-dessous résume la situation matrimoniale des pâtissières de Butembo jusqu'au mois de mars 2009 :

Tableau N°3 : Distribution du caractère "état civil"

 

Modalité

Intitulé modalité

Effectif ni

Fréquence fi

fi %

1

Célibataire

58

0,58

58

2

Mariée

38

0,38

38

3

Divorcée

2

0,02

2

4

Veuve

2

0,02

2

 

TOTAL

100

1

100

Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.

Au regard de ce tableau, on constate que 58% des pâtissières de Butembo sont célibataires, 38% sont mariées, 2% sont des divorcées et 2% sont des veuves.

Mais comment ces activités des pâtisseries se financent-elles ?

2° Les sources de financement des pâtissières en ville de Butembo

Le manque de financement freine souvent l'émergence de l'entreprenariat féminin. Voici comment se présente cette situation dans le domaine des pâtisseries tenues par les femmes en ville de Butembo :

Tableau N°4 : Distribution du caractère "sources de financement"

 

Modalité

Intitulé modalité

Effectif ni

Fréquence fi

fi %

1

Fonds propres

42

0,42

42

2

Don du mari

31

0,31

31

3

Don des parents

9

0,09

9

4

Don de la mère

5

0,05

5

5

Don d'un(e) ami(e)

5

0,05

5

6

Emprunts

3

0,03

3

7

Tontines

2

0,02

2

8

Don d'un frère

2

0,02

2

9

Don du père

1

0,01

1

 

TOTAL

100

1

100

Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.

Ce tableau fait voir que seulement 3% des activités des pâtissières de Butembo sont financées par les emprunts, 2% par les tontines. La plupart de ces activités sont plutôt financées soit par les fonds propres (42%) soit par les dons du mari à son épouse (31%), des parents (9%), de la mère (5%), d'un(e) ami(e) (5%), d'un frère (2%) ou d'un père (1%). Il est donc évident que 95% des activités des pâtissières sont financées par l'épargne personnelle et familiale.

Dans le but d'assurer la promotion et l'encadrement de ces femmes pâtissières afin de stimuler la création de la richesse et de l'emploi dans l'optique de réduire sensiblement la pauvreté, il faudra que le gouvernement milite pour la mise en place d'un système de financement de proximité par le micro crédit même seulement à base d'une caution sociale.

3° La répartition des pâtissières à travers les communes de la ville de Butembo

Les pâtissières de Butembo se repartissent inégalement dans toutes les quatre communes de Butembo comme le tableau suivant :

Tableau N°5 : Distribution du caractère " répartition des pâtissières à travers les communes "

 

Modalité

Intitulé modalité

Effectif ni

Fréquence fi

fi %

1

Bulengera

34

0,34

34

2

Kimemi

19

0,19

19

3

Mususa

15

0,15

15

4

Vulamba

32

0,32

32

 

TOTAL

100

1

100

Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.

A partir des données de ce tableau, nous pouvons affirmer que, les femmes oeuvrant dans le secteur de la pâtisserie, se retrouvent majoritairement dans les communes Bulengera (34%) et Vulamba (32%) et minoritairement dans les communes Kimemi (19%) et Mususa (15%).

Ceci peut s'expliquer par le fait que les pâtissières préfèrent exposer leurs produits le long des rues dans les communes Vulamba et Bulengera qui s'étendent, pour une bonne partie, sur des quartiers urbano-ruraux et donc résidentiels.

4° Le niveau d'étude des pâtissières de la ville de Butembo

Une des conditions de réussite de l'entreprenariat féminin demeure la formation. Qu'en est-il de la situation des pâtissières de Butembo ? Quel est en fait leur niveau d'étude ?

Tableau N°6 : Distribution du caractère " niveau d'étude des pâtissières "

 

Modalité

Intitulé modalité

Effectif ni

Fréquence fi

fi %

1

Analphabète

18

0,18

18

2

Primaire

21

0,21

21

3

Secondaire

49

0,49

49

4

D6

10

0,10

10

5

Universitaire

2

0,02

2

 

TOTAL

100

1

100

Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.

Ce tableau nous renseigne que 49% des pâtissières ont entamé, sans pour autant, achevé leurs études secondaires, 21% ont à peine fini leurs études primaires et 18% n'ont même pas été sur le banc scolaire. Par contre 10% seulement ont le diplôme d'état et 2% attestent avoir commencé, mais sans succès, leurs études universitaires.

A présent, présentons les caractères quantitatifs.

b) Caractères quantitatifs

Nous étudions ici trois caractères quantitatifs : l'âge des pâtissières de Butembo, leur nombre d'années d'expérience, le nombre d'enfants en charge par pâtissière et leur revenu.

1° L'âge des pâtissières en ville de Butembo

Le caractère âge est une variable continue. Cela signifie qu'il faut regrouper ici les données en classe45(*). Pour trouver le nombre de classes k, nous avons utilisé cette formule : . Ainsi nous avons  ; ce qui fait 7,66 soit 7 classes. Quant à l'étendue d, on applique cette formule : d = Xmax - Xmin. Ainsi, nous avons d = 65 - 18 = 47. L'amplitude est trouvée par la formule : . D'où. Ce qui fait 7,83 qu'on a arrondi à 8. La borne inférieure de la 1ere classe Bi1 est trouvée à partir de cette formule : Bi1 = Xmin. Ce qui fait 18. Cela nous permet alors de compléter ce tableau comme suit :

Tableau N°7 : Distribution du caractère « âge »

N° Classe

Classes d'age

Centre de classe xi

Effectif ni

fi

fi%

fi %

fi %

1

[18 - 26[

22

35

0,35

35

35

100

2

[26 - 34[

30

39

0,39

39

74

65

3

[34 - 42[

38

15

0,15

15

89

26

4

[42 - 50[

46

9

0,09

9

98

11

5

[50 - 58[

54

1

0,01

1

99

2

6

[58 - 66[

62

1

0,01

1

100

1

7

[66 - 74[

70

0

0,00

0

100

0

 

TOTAL

 

100

1

100

-

-

Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.

Ce tableau montre que 74% des pâtissières ont au plus 30 ans. L'activité de pâtisserie à Butembo intéresse plus les jeunes femmes ou filles de moins de 30 ans. Mais depuis quand exercent-elles cette activité ?

2° Le nombre d'années d'expérience des pâtissières en ville de Butembo

Le caractère « nombre d'années d'expérience » nous a permis de situer depuis quelle année cette activité des pâtissières a plus ou moins pris de l'ampleur à Butembo. Ce caractère est aussi une variable continue. Pour trouver le nombre de classes k, nous avons utilisé cette même formule : . Ainsi nous avons ; ce qui fait 7,66 soit classes. Quant à l'étendue d, on applique cette formule : d = Xmax - Xmin. Ainsi, nous avons d = 22 - 1 = 21. L'amplitude est trouvée par la formule : . D'où a = 21 : 6. Ce qui fait 3,5. La borne inférieure de la 1ere classe Bi1 est trouvée à partir de cette formule : Bi1 = Xmin. Ce qui fait 1. Cela nous permet alors de compléter ce tableau comme suit :

Tableau N°8 : Distribution du caractère " nombre d'années d'expérience "

N° Classe

Classes

Centre de classe xi

Effectif ni

fi

fi%

fi %

fi %

1

[1 - 4,5[

2,75

52

0,52

52

52

100

2

[4,5 - 8[

6,25

25

0,25

25

77

48

3

[8 - 11,5[

9,75

15

0,15

15

92

23

4

[11,5 - 15[

13,25

4

0,04

4

96

8

5

[15 - 18,5[

16,75

3

0,03

3

99

4

6

[18,5 - 22[

20,25

0

0,00

0

99

1

7

[22 - 25,5[

23,75

1

0,01

1

100

1

 

TOTAL

 

100

1

100

-

-

Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.

L'interprétation de ce tableau fait constater que 77% des pâtissières de Butembo ont au plus 6 ans et 3 mois d'ancienneté dans ce domaine et 23% seulement ont au moins 9 ans et 9 mois d'expérience professionnelle en la matière.

Cette activité a donc pris de l'ampleur il y a environs 7 ou 8 ans. On peut situer cela vers les années 2000. Selon les entretiens que nous avons eu avec nos enquêtées, cette situation peut être dû au fait que dans les années 2000, il y a eu beaucoup de déplacés de guerre à Butembo. Parmi eux les femmes pâtissières en provenance de Goma, Bunia, Kisangani, ...Ce sont ces dernières (23%) qui auraient contribuer à professionnaliser les activités de la petite pâtisserie à Butembo. Dès lors, les autres femmes ont compris qu'on peut aussi gagner sa vie dans le domaine de la petite pâtisserie.

3° Le nombre d'enfants en charge46(*) des pâtissières en ville de Butembo

En général, les pâtissières de Butembo, qu'elles soient mariées ou non, ont en leur charge un certain nombre d'enfants. Il suffit de jeter un coup d'oeil intéressé dans ce tableau :

Tableau N°9 : Distribution du caractère "nombre d'enfants en charge"

 

i

Nombre d'enfants en charge

Effectif ni

fi

fi%

fi %

fi %

1

0

26

0,26

26

26

100

2

1

12

0,12

12

38

74

3

2

12

0,12

12

50

62

4

3

9

0,09

9

59

50

5

4

5

0,05

5

64

41

6

5

12

0,12

12

76

36

7

6

5

0,05

5

81

24

8

7

10

0,10

10

91

19

9

8

4

0,04

4

95

9

10

10

2

0,02

2

97

5

11

11

1

0,01

1

98

3

12

13

2

0,02

2

100

2

 

TOTAL

100

1

100

-

-

Source : Nos calculs à partir de l'annexe II

A la lecture de ce tableau, on constate que 50% des pâtissières de Butembo ont au moins 3 enfants en charge. Un dixième de ces pâtissières a même 7 enfants en charge.

La plupart des pâtissières de Butembo est donc constituée des jeunes femmes (cf. Tableau n°5) qui ont une responsabilité lourde d'enfants à prendre en charge. La pâtisserie est donc devenue de plus à plus une voie de solution dans les efforts de nombreuses femmes de prendre en charge leurs enfants et ceux de leurs familiers.

4° Le revenu mensuel pâtissières en ville de Butembo

Procédons toujours à la distribution du caractère « revenu mensuel ». Ce caractère, en tant que variable continue, suit une distribution groupée en classe. Ainsi pour trouver le nombre de classes k, nous avons utilisé cette formule :. Ainsi nous avons  ; ce qui fait 7,66 soit 7 classes. Quant à l'étendue d, on applique cette formule : d = Xmax - Xmin. Nous aurons d = 420 - 15 = 405. L'amplitude est trouvée par la formule : a = d : (k-1). D'où a = 405 : 6. Ce qui fait 67,5. La borne inférieure de la 1ere classe Bi1 est trouvée à partir de cette formule : Bi1 = Xmin. Ce qui fait 15. Cela donne les résultats contenus dans ce tableau :

Tableau N°10 : Distribution du caractère " revenu mensuel "

N° Classe

Classes

Centre de classe xi

Effectif ni

fi

fi%

fi %

fi %

1

[15 - 82,5[

48,75

38

0,38

38

38

100

2

[82,5 - 150[

116,25

28

0,28

28

66

62

3

[150 - 217,5[

183,75

22

0,22

22

88

34

4

[217,5 - 285[

251,25

5

0,05

5

93

12

5

[285 - 352,5[

318,75

2

0,02

2

95

7

6

[352,5 - 420[

386,25

4

0,04

4

99

5

7

[420 - 487,5[

453,75

1

0,01

1

100

1

 

TOTAL

 

100

1

100

-

-

Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.

A partir de ce tableau nous pouvons déjà affirmer que 88% des pâtissières de Butembo ont au plus un revenu mensuel de 183,75 $ et 62% ont au moins un revenu mensuel de 116,25 $. On peut le représenter graphiquement comme suit :

Fig. 1 : Courbe (ogives de Galton) des fréquences cumulées du revenu mensuel des pâtissières de Butembo

0

20

40

60

80

100

120

0

100

200

300

400

500

Revenu mensuel

Eff. cum.

Cumul croissant

Cumul decroissant

Ce graphique montre que plus de 60% des pâtissières ont un revenu supérieur à 100 $ et inférieur à 200 $.

2.2.2. Analyse et traitement des données47(*) relatives aux pâtissières de Butembo

L'exploitation et l'analyse des informations reçues vont nous permettre à présent de déterminer le revenu mensuel des pâtissières de Butembo et de définir l'affectation de ce revenu.

a) Etude du revenu mensuel des pâtissières de Butembo

Menons cette étude par un certain nombre de paramètres et par le test de khi-deux.

1° Par le paramètre de position : la moyenne arithmétique

La moyenne arithmétique de cette distribution groupée en classe est obtenue par la formule suivante : soit. $. Ainsi, en moyenne les pâtissières de Butembo ont 130,43 $ comme revenu mensuel.

2° Par les paramètres de dispersion : la variance, l'écart type et le coefficient de variation

La variance d'une distribution groupée en classe est trouvée par cette formule : . Nous avons ainsi soit 25329,9375 - 17010,0806. Ceci donne 8319,2569.

Pour trouver l'écart type, il suffit d'appliquer cette formule : soit . Ce qui donne 91,21. Comme et , alors donne [39,22 ; 221,64] :71 individus soit 71 % > 68,28 % (distribution normale). Le revenu de 68,28% des pâtissières se situe donc entre 39,22 $ et 221,64 $. Calculons maintenant le coefficient de variation.

Le coefficient de variation est représenté par le rapport entre l'écart-type et la moyenne : . Pour ce qui nous concerne, on a . Cela donne 69,9 %. Ce coefficient de variation indique que cette distribution est donc dispersée à 69,9%. Cela signifie que les valeurs ne sont pas toujours concentrées au tour de la moyenne arithmétique. Voici comment cela se présente graphiquement.

Fig. 2 : Nuage des points de revenu des pâtissières de Butembo

Revenu en $

0

50

100

150

200

250

300

350

400

450

0

20

40

60

80

100

120

Effectif ni

Ce graphique montre que, le revenu mensuel de toutes les pâtissières de Butembo ne se concentre pas autour de 130,43 $.

A présent, étudions ce revenu par le test de Khi-deux.

3° Par le test de Khi-deux

Nous voulons tester à présent si le revenu mensuel des pâtissières de Butembo (130,43 $) est suffisant pour subvenir aux besoins élémentaires de leurs ménages. Présentons d'abord le tableau de fréquences observées et celui des fréquences théoriques du revenu des pâtissières.

Tableau N°11 : Fréquences observées

 

Réactions des enquêtées sur leur revenu

 

Suffisant

Insuffisant

 

Moins de 100 $

23

21

44

Moins de 200 $

22

19

41

Moins de 300 $

6

2

8

A partir de 300 $

5

2

7

 

56

44

100

Tableau N°12 : Fréquences théoriques

 

Réactions des enquêtées sur leur revenu

 

Suffisant

Insuffisant

 

Moins de 100 $

24,64

19,36

44

Moins de 200 $

22,96

18,04

41

Moins de 300 $

4,48

3,52

8

A partir de 300 $

3,92

3,08

7

 

56

44

100

Pour trouver le khi-deux calculé, on a : . D'où le tableau intermédiaire de calcul suivant :

Tableau N° 13 : Tableau de calculs intermédiaires

i

ni

ni2

npi

ni2/npi

1

23

529

24,64

21,4691558

2

21

441

19,36

22,7789256

3

22

484

22,96

21,0801394

4

19

361

18,04

20,0110865

5

6

36

4,48

8,03571429

6

2

4

3,52

1,13636364

7

5

25

3,92

6,37755102

8

2

4

3,08

1,2987013

Somme

100

 

100

102,187638

On aura donc : 102,187638 - 100 = 2,187638. Quant au khi-deux théorique, on a : .

Récapitulons-nous :

1. Notre hypothèse de départ (Ho) : le revenu des pâtissières est suffisant ; l'hypothèse alternative (Ha) : le revenu des pâtissières est insuffisant ;

2. Seuil de signification : 5% ;

3. Comme il s'agit du test d'homogénéité, on utilise le test de khi-deux ;

4. On doit rejeter Ho si khi-deux calculé est supérieur à khi-deux théorique ;

5. Parce que khi-deux calculé est inférieur à khi-deux théorique (2,187638 < 7,81), nous maintenons Ho ;

6. Conclusion : le revenu des pâtissières de Butembo est suffisant.

Notre première hypothèse, selon laquelle « Cette activité des pâtissières génère un revenu suffisant qui contribue à l'amélioration des conditions de vie des ménages de ces femmes », se trouve donc ici confirmée.

Comment le revenu des pâtissières de Butembo est-il affecté ?

b) Affectation du revenu des pâtissières en ville de Butembo

Le revenu des pâtissières de Butembo est affecté généralement à la consommation des biens et services et à l'épargne. Mais à quelle proportion ?

Procédons toujours à la distribution de l'un des caractères : épargne ou consommation. Considérons le caractère « consommation mensuelle ». Le nombre de classes k reste le meme, c'est-à-dire 7. Quant à l'étendue d, on applique cette formule : d = Xmax - Xmin ; d = 300 - 12 = 288. L'amplitude est trouvée par la formule : a = d : (k-1). Ce qui fait 48. La borne inférieure de la 1ere classe Bi1 est trouvée à partir de cette formule : Bi1 = Xmin. Ce qui fait 12. Cela donne les résultats contenus dans ce tableau :

Tableau N°14 : Distribution du caractère " consommation mensuelle "

N° Classe

Classes

Centre de classe xi

Effectif ni

fi

fi%

fi %

fi %

1

[12 - 60[

36

35

0,35

35

35

65

2

[60 - 108[

84

29

0,29

29

64

36

3

[108 - 204[

156

27

0,27

27

91

9

4

[204 - 252[

228

5

0,05

5

96

4

5

[252 - 300[

276

3

0,03

3

99

1

6

[300 -348[

324

1

0,01

1

100

0

7

[348 - 396[

372

0

0,00

0

100

0

 

TOTAL

 

100

1

100

-

-

Source : Nos calculs à partir de l'annexe II.

A partir de ce tableau, cherchons la moyenne arithmétique de la consommation mensuelle. La moyenne arithmétique est trouvée par cette formule : soit. $. En moyenne, sur un revenu mensuel de 130,43 $, les pâtissières consomment 102 $ et en contre partie épargnent 28,43 $. Notre deuxième hypothèse, selon laquelle « le revenu généré par cette activité de pâtisserie est affecté dans la consommation et dans l'épargne » est donc à nuancer, car l'épargne ne constitue que le un cinquième du revenu. Pour les pâtissières de Butembo, l'équation Y=C+S peut être chiffrée comme suit : 130,43 $ = 102 $ + 28,43 $. Ainsi la propension moyenne à consommer des pâtissières de Butembo est de 78,20 % et la propension moyenne à épargner est de 21,80 %. Représentons cette situation sur un graphique :

Fig. 3 : Affectation du revenu des pâtissières de Butembo

Comme on peut le constater dans ce diagramme en secteurs, la grande partie du revenu des pâtissières de Butembo (environs le quatre cinquième) est affectée à la consommation. En effet, cette consommation consiste à la satisfaction des besoins d'habillement et de produits de beauté, de restauration, de soins médicaux, de scolarisation, de loyer, d'ustensiles de cuisine et de transport (taxi). Quant à l'épargne, elle est soit thésaurisée dans les tontines soit investie dans plusieurs activités génératrices de revenu comme la vente des arachides et bananes, l'ouverture d'une boutique/kiosque, d'un cafeteria/buvette, la vente du pétrole, etc.

Ceci nous permet de développer explicitement le point concernant le rôle de ces femmes entrepreneurs dans le développement de leur milieu.

2.2.3. Le rôle des pâtissières de Butembo dans le développement local

Les pâtissières de Butembo jouent aujourd'hui un rôle important dans le développement local en tant que coopératrices à l'augmentation du revenu familial, en tant que créatrices d'emploi indépendant, formatrices des autres femmes et initiatrices des structures associatives du développement local.

a) Coopératrices à l'augmentation du revenu familial

On peut maintenant affirmer sans crainte de se tromper que les pâtissières de Butembo trouvent les revenus additionnels dont elles ont cruellement besoin pour assurer la survie de leurs familles et de leurs enfants dans les activités de la pâtisserie. En effet, la conjoncture actuelle ne permet pas de compter uniquement sur le revenu procuré par un emploi rémunéré dans le secteur formel de l'économie. Par leurs activités de pâtisserie, ces femmes contribuent à augmenter le revenu familial, c'est une quote-part non négligeable tel que montré plus haut. En effet, le revu moyen de ces pâtissières s'élève à 130,425 $ par mois.

b) Créatrices d'emploi indépendant

Beaucoup de femmes de Butembo initient de petites activités de survie notamment dans le domaine de la pâtisserie. Ainsi créent-elles de l'emploi pour elles-mêmes et pour d'autres. En effet, sur 100 pâtissières enquêtées, 32 utilisent les services des jeunes et des enfants pour la vente de leurs produits pâtissiers. C'est ici qu'il faut cependant condamner le travail des enfants.

c) Formatrices des autres femmes

On sait de nos jours que l'amélioration du niveau de la formation est l'une des conditions d'un passage progressif de l'économie de subsistance à l'économie de développement économique48(*). Les pâtissières de Butembo, en plus des activités de production et de commercialisation des produits pâtissiers s'occupent aussi de la formation pratique des autres femmes ou « filles-mères ». Une pâtisserie tenue par une femme (à Muchanga, commune Bulengera) atteste avoir formé une trentaine de femmes en 2007. La formation en question consiste à l'apprentissage de la préparation de toutes sortes de pâtisseries.

d) Initiatrices des structures associatives du développement local

Les pâtissières de Butembo se regroupent de plus à plus en associations. Ce regroupement se fait toujours au tour de centres d'intérêts communs tels que l'équipement en moyens de production, la transformation et la commercialisation de leurs produits, la formation des autres femmes, etc. Cela a valorisé ainsi des habitudes communautaires comme la création des revenus collectifs : tontines ou ristournes, cotisations, ... Il s'agit notamment des groupes des pâtissières se trouvant à Mutiri, à Vulumbi, à Vutsundo, à Vutetse, etc.

Malgré les pas posés déjà par l'entreprenariat féminin dans le domaine de la pâtisserie à Butembo, certains défis, en termes des contraintes, méritent d'être relevés. C'est seulement sous certaines conditions que peut émerger l'entreprenariat féminin véritable à Butembo.

2.2.4. Contraintes et conditions d'émergence de l'entreprenariat féminin en ville de Butembo

Il s'agit ici d'une part d'énumérer les contraintes en tant que menaces pour le développement de l'entreprenariat féminin dans le domaine de la pâtisserie à Butembo et d'autre part de proposer les conditions de son émergence.

a) Contraintes de l'entreprenariat féminin en ville de Butembo

A l'issue des entretiens que nous avons eu avec cent pâtissières de Butembo, nous avons relevé un certain nombre de contraintes qui peuvent constituer un blocage pour l'émergence de l'entreprenariat féminin dans le domaine de la pâtisserie à Butembo. Il s'agit du cumul de la gestion de l'entreprise et celle du foyer ou des activités domestiques , du manque de financement  de l'équipement défectueux , de l'autorisation du conjoint qui peut percevoir négativement l'épanouissement professionnel de la conjointe, d'une formation insuffisante en la matière et en gestion et des pressions sociales et culturelles que la femme entrepreneur peut recevoir de sa famille ou celle de sa belle famille au sens large en terme d'obligation d'assister et de contribuer aux cérémonies familiales entraînant des indisponibilités accrues et des dépenses qui peuvent compromettre la mise en oeuvre correcte de l'entreprise.

Comment surmonter ces contraintes?  Cette question nous permet de proposer les conditions d'émergence de l'entreprenariat féminin à Butembo.

b) Conditions d'émergence de l'entreprenariat féminin en ville de Butembo

La condition de réussite soulignée par plusieurs études récentes49(*) reste la formation des femmes aux techniques d'entreprenariat qui permet une pleine intégration de l'entrepreneuriat féminin dans le circuit économique local et national. Parmi les conditions de possibilité, on doit mettre en exergue la responsabilité du pouvoir public qui doit veiller à ce que la femme jouisse d'une égalité des chances pour l'accession aux crédits financiers. Ainsi suggérons-nous la création d'un environnement légal, économique et favorable, propres à faciliter la tâche aux femmes entrepreneurs en tant que créatrices d'emplois et l'amélioration des structures déjà en place. Il est impératif que des partenaires potentiels ou effectifs (gouvernements, services de développement du commerce, ONG, associations de commerce, communauté internationale) mettent leurs efforts en commun pour créer ces conditions de travail en faveur de celles qui le souhaitent.

D'autres dispositions pratiques doivent être prises par les femmes elles-mêmes, à l'occurrence : impliquer et sensibiliser le conjoint ou l'entourage familial sur l'utilité et l'intérêt des activités de l'entreprise ; éviter les visites familiales ou amicales pendant les heures de travail ; faire prévaloir les compétences dans le domaine d'activités de l'entreprise ; n'assister aux cérémonies familiales qu'après les heures d'activité professionnelle et ne pas y consacrer des dépenses tirées du patrimoine de l'entreprise.

Quelle conclusion peut-on tirer de ce deuxième et dernier chapitre ?

Conclusion partielle

Le deuxième chapitre de notre travail avait pour objectif de mettre en relief l'importance des stratégies informelles des pâtissières de Butembo en tant que potentiels capables d'assurer aux communautés locales de nouvelles opportunités au développement. Cela nous a permis de vérifier nos hypothèses du départ.

En effet, la première hypothèse, selon laquelle « Cette activité de pâtisserie génère un revenu suffisant qui contribue à l'amélioration des conditions de vie des ménages de ces femmes » a été confirmée. La deuxième hypothèse selon laquelle, « Le revenu généré par cette activité de pâtisserie est affecté dans la consommation et dans l'épargne » a été plutôt nuancée car l'épargne ne constitue que le un cinquième du revenu mensuel. C'est à ce chapitre que nous avons recouru à certaines techniques statistiques telles que les paramètres de position (moyenne), de dispersion (variance et écart-type) et le test de Khi-deux.

CONLUSION GENERALE

Nous voici au terme de notre travail qui avait pour titre « Le rôle des femmes entrepreneurs dans le développement local. Cas des pâtissières en ville de Butembo ». Il convient tout de même de rappeler qu'il est subdivisé en deux chapitres. Le premier chapitre a essayé de résumer en quelques lignes l'abondante littérature actuelle sur l'entreprenariat féminin et sur son rôle dans le développement local. Les pâtissières de Butembo se situent ainsi dans une catégorie spéciale des entreprises appelées les « micro entreprises » ou les « très petites entreprises » qui évoluent dans la plupart des cas dans l'informel.

Les activités des pâtissières de Butembo constituent-elles un vecteur du développement local ou uniquement une stratégie de survie pure et simple ? C'est cette question qui nous a préoccupé dans le second chapitre. Il s'agissait de vérifier nos deux hypothèses du départ. En effet, pour vérifier la première hypothèse selon laquelle « Cette activité génère un revenu suffisant qui contribue à l'amélioration des conditions de vie des ménages de ces femmes », nous avons utilisé les paramètres de position (moyenne arithmétique), de dispersion (variance, écart-type et coeficient de variation) et le test de Khi deux. Cette première hypothèse a été confirmée. La moyenne du revenu mensuel des pâtissières de Butembo en dit quelque chose. Elle est de 130,43 $.

La deuxième hypothèse selon laquelle, « Le revenu généré par cette activité de pâtisserie est affecté dans la consommation et dans l'épargne » a été nuancée car l'épargne ne constitue qu'environs le un cinquième du revenu des pâtissières de Butembo, soit 21,80 %.

Les pâtissières de Butembo jouent donc un rôle très important dans le développement local en tant que coopératrices à l'augmentation du revenu familial, créatrices d'emploi indépendant, formatrices des autres femmes et initiatrices des structures associatives du développement local. 

Cependant, malgré les avancées observées, l'entreprenariat féminin en particulier dans le domaine de la pâtisserie, reste confronté à un certain nombre des contraintes socioculturelles et professionnelles. En effet, les entreprises dirigées par ces femmes pâtissières restent, dans tous les cas, les plus isolées et les moins connues. De plus la culture d'entreprise a toujours exclu les femmes en son sein. Ces femmes découvrent les problèmes concrets, dont certains imprévus. Elles manquent d'interlocuteurs professionnels des secteurs publics et privés en mesure de défendre leur position. Parmi les conditions de son émergence il faut citer notamment la formation aux techniques d'entreprenariat qui permet une pleine intégration de l'entrepreneuriat féminin dans le circuit économique local et national et l'accession aux crédits financiers.

BIBLIOGRAPHIE

a) Dictionnaires et encyclopédies

1. CAPUL Y., Dictionnaire d'économie et sciences sociales, Ed., Paris, 1990.

2. Grand Larousse Encyclopédique, en 10 volumes, Librairie Larousse, Paris 1961.

b) Ouvrages

1. CAMILLERI J.-L., La micro entreprise rurale en Afrique : de la survie à la croissance. Le cas rwandais, Ed. L'Harmattan, Paris, 2007.

2. CANDIDA B., Les femmes et la création des entreprises. Les femmes chefs d'entreprises : tour d'horizon, initiatives locales des créations d'emploi, entreprendre au féminin, O.C.D.E., Paris, 1990.

3. CHARTOIRE R. et alii, Sciences économiques et sociales 2e, Ed. Nathan, Paris 2004.

4. GAGEY, Comprendre l'économie africaine, Ed. L'Harmattan, Paris, 1985.

5. PINTO et GRAWITZ, Méthode de recherche en science sociale, Ed. Dalloz, Paris 1971.

6. XXX, La très petite entreprise. Promouvoir un acteur essentiel des économies en développement, Ed. Karthala, Paris 2004.

c) Cours

1. KALENDI WA MATHE, Cours d'Economie informelle, UCG, G3 Sciences Economiques et Gestion, Butembo, 2008-2009.

2. KAMATE MULUMEMUVI Fr., Cours de Statistique I, UCG, G1 Sciences économiques et gestion, Butembo 2000.

3. KAMBALUME, Cours de Démographie, UCG, G2 Sciences économiques et gestion, Butembo 2008-2009.

4. KASWERA MULYANGOTE L., Cours d'Entreprenariat et Petites et Moyennes Entreprises, UCG, G3 Sciences Economiques et Gestion, Butembo, 2008-2009.

5. VAHAVI B., Cours d'Histoire de la pensée économique, UCG, G3 Sciences Economiques et Gestion, Butembo, 2008-2009.

d) Travaux, mémoires et thèses

1. KAMBALE MIREMBE O., Echanges transnationaux, réseaux informels et développement local. Une étude au Nord-Est de la République Démocratique du Congo, Thèse, UCL, Presses Universitaires de Louvain, Louvain-la-Neuve, 2005.

2. KAMBASU KASULA F., L'entrepreneuriat Féminin en Ville de Butembo Essai de Typologie et d'Analyse de l'Impact sur le Développement, Mémoire, U.C.G., Faculté de Sciences économiques et gestion, Butembo, 2006-2007.

3. KAPARAY Ch., La dynamique du micro finance informel et le développement en territoire de Beni et Lubero, Mémoire de DEA, UCL, 2002.

4. KASWERA MASUMBUKO C., La contribution de la femme rurale au développement local. Cas de la LOFEPANOKI, TFC, Faculté des Sciences Economiques et Gestion, UCG, 2005-2006.

5. MASIKA MAYAO G., L'esprit entreprenarial féminin en ville de Butembo. Cas des tricoteuses, TFC, Faculté des Sciences Economiques et Gestion, UCG, 2005-2006 

6. MPANZU BALOMBA P., Microfinance en République Démocratique du Congo: Cas du site maraîcher de N'djili/CECOMAF à Kinshasa, Mémoire DES, Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux (FUSAGx) et Université Catholique de Louvain (UCL), 2004-2005.

7. MUSONGORA SYASAKA E., Mouvement associatif et dynamique de développement au Nord Kivu. Cas des associations de tendance religieuse en territoire de Beni et Lubero, Mémoire DEA, ULC, Louvain, 2007-2008.

e) Articles de revue ou de l'Internet

1. « Développement local », disponible sur http//fr.wikipedia.org, consulté le 27 février 2008.

2. DUPUY Cl., « Les comportements d'épargne dans la société africaine : études sénégalaises » in LELART M., La Tontine. Pratique informelle d'épargne et de crédit dans des pays en voie de développement, Ed. AUPELF-UREF, John Libbey Eurotext, Paris, 1990.

3. LANCELIN M., « Quelques éléments de réflexion sur les problèmes d'épargne et de crédit », in Technique financière et développement dans l'esprit d'entreprise, Ed. AUPELF - UREF, John Libbey, Paris, 1993.

4. LELART M., « Les circuits parallèles de financement : état de la question », in L'entrepreneuriat en Afrique francophone : culture, financement et développement, Ed. John Libbey Eurotext, Paris, 1990.

5. « Le rôle des femmes dans le développement », version archivée le 2 avril 2006 du site/annuaire horizon local de globenet, consultée le 15 décembre 2008. Sa version originale en Anglais, « The role of women entrepreneurs in local development » est disponible sur http//www.oecd.org/data oecd/54/24/17942779.pdf.

6. MAFIKIRI TSONGO A., «Analyse du marché de développement dans les régions déshéritées de l'Afrique Subsaharienne du Nord Kivu (République Démocratique du Congo) », in Parcours et initiatives, n°5 Octobre 2006, UCG, Butembo.

7. MUPAPA M., « L'intégration de l'approche Genre au sein de l'opinion congolaise : une nécessité pour le développement de la RDC », in MONUC Magazine, n°12, 2004.

8. PONSON B., « Individualisme ou communauté : quelques implications managériales pour l'entreprise en Afrique », in L'entrepreneuriat en Afrique francophone : culture, financement et développement, Ed. John Libbey Eurotext, Paris 1990.

9. TRAORE B., « La dimension culturelle de l'acte d'entreprendre en Afrique », in L'entrepreneuriat en Afrique francophone : culture, financement et développement, Ed. John Libbey Eurotext, Paris, 1990.

10. « Typologie et statuts juridiques des entreprises », disponible sur http//fr.wikipedia.org/wiki/Entreprise, consultée le 15 décembre 2008.

f) Autres documents

1. Acte de reconnaissance temporaire n° 5072/IZL/AGRIDRAL/Z.262/86 du 27/02/1986 tenant lieu d'autorisation d'exploitation temporaire en faveur de la coopérative COOPANOKI.

2. Arrêté n° 55-53/066/CAB/PR-MPR/GR-NK/231/IR-AGRIDRA/89 du 6/10/1989 portant agrément de la COOPANOKI.

3. Arrêté n° 01/032/CAB/GR-NK/95 du 28/03/1995 portant renouvellement de l'exonération de la COOPANOKI.

4. Statuts de la COOPANOKI, 1986.

TABLE DES MATIERES

0. INTRODUCTION GENERALE 1

0.1. Problématique 1

0.2. Hypothèses du travail 2

0.3. Choix et intérêt du sujet 3

0.4. Méthodologie du travail 4

0.5. Délimitation du sujet 4

0.6. Subdivision du travail 5

0.7. Difficultés rencontrées 5

CHAPITRE PREMIER : APPROCHE CONCEPTUELLE DE L'ENTREPRENARIAT FEMININ ET DU DEVELOPPEMENT LOCAL 6

1.1. L'ENTREPRENARIAT FEMININ 6

1.1.1. Entreprise. Quid ? 6

1.1.2. Spécificités de l'entreprenariat féminin 13

1.2. LE DEVELOPPEMENT LOCAL 19

1.2.1. Conceptions principales du développement 20

1.2.2. Développement local proprement dit 22

1.2.3. Le rôle de la femme dans le développement local 23

Conclusion partielle 25

CHAPITRE DEUXIEME : APPROCHE ANALYTIQUE DU ROLE DES PATISSIERES DE BUTEMBO DANS LE DEVELOPPEMENT LOCAL 26

2.1. LA PATISSERIE EN VILLE DE BUTEMBO 26

2.1.1. Lieu d'investigation : ville de Butembo 26

2.1.2. Petite historique de la pâtisserie en ville de Butembo ... ..........29

2.1.3. Population d'enquête et échantillon 31

2.2. PRESENTATION, ANALYSE ET TRAITEMENT DES DONNEES 32

2.2.1. Présentation des données 33

2.2.2. Traitement et analyse des données 41

2.2.3. Le rôle des pâtissières de Butembo dans le développement local 47

2.2.4. Contraintes et conditions d'émergence de l'entreprenariat féminin en ville de Butembo 49

Conclusion partielle 50

CONLUSION GENERALE 52

BIBLIOGRAPHIE 54

TABLE DES MATIERES 58

* 1MUPAPA M., « L'intégration de l'approche Genre au sein de l'opinion congolaise : une nécessité pour le développement de la RDC », in MONUC Magazine, n°12, 2004, p.20.

* 2Cf. PONSON B., « Individualisme ou communauté : quelques implications managériales pour l'entreprise en Afrique », in L'entrepreneuriat en Afrique francophone : culture, financement et développement, Ed. John Libbey Eurotext, Paris 1990, p. 20.

* 3 Cf. Rapport des Nations Unies, 1992 cité par MUPAPA M., Op. cit., p.20

* 4 Cf. PINTO et GRAWITZ, Méthode de recherche en science sociale, Ed. Dalloz, Paris 1971, p.35

* 5 MUPAPA M.,Op.cit., p.20.

* 6 Il s'agit notamment des travaux suivants : MASIKA MAYAO G., L'esprit entreprenarial féminin en ville de Butembo. Cas des tricoteuses, TFC, Faculté des Sciences Economiques et Gestion, UCG, 2005-2006 ; KASWERA MASUMBUKO C., La contribution de la femme rurale au développement local. Cas de la LOFEPANOKI, TFC, Faculté des Sciences Economiques et Gestion, UCG, 2005-2006 ; KAMBASU KASULA Fl., L'entrepreneuriat Féminin en Ville de Butembo Essai de Typologie et d'Analyse de l'Impact sur le Développement, Mémoire, U.C.G., Faculté de Sciences économiques et gestion, Butembo, 2006-2007.

* 7 Grand Larousse Encyclopédique, en 10 volumes, Librairie Larousse, Paris 1961.

* 8 « Typologie et statuts juridiques des entreprises », disponible sur http//fr.wikipedia.org/wiki/Entreprise, consultée le 15 décembre 2008.

* 9 VAHAVI B., Histoire de la pensée économique, Cours inédit, G3 Sciences Economiques et Gestion, UCG, Butembo, 2008-2009.

* 10 MAFIKIRI TSONGO A., «Analyse du marché de développement dans les régions déshéritées de l'Afrique Subsaharienne du Nord Kivu (République Démocratique du Congo) », in Parcours et initiatives, n°5 Octobre 2006, UCG, Butembo, p.27.

* 11 XX, La très petite entreprise. Promouvoir un acteur essentiel des économies en développement, Ed. Karthala, Paris 2004, p.42

* 12 CAMILLERI J.-L., La micro entreprise rurale en Afrique : de la survie à la croissance. Le cas rwandais, Ed. L'Harmattan, Paris, 2007, p. 22 - 25

* 13 TRAORE B., « La dimension culturelle de l'acte d'entreprendre en Afrique », in L'entrepreneuriat en Afrique francophone : culture, financement et développement, Ed. John Libbey Eurotext, Paris, 1990, p.11.

* 14 CAMILLERI J. L., Op. cit., p. 26-27

* 15 VAHAVI B., Op. cit. (inédit)

* 16 CAMILLERI J. L., Op. cit., p. 21-22

* 17 CAMILLERI J. L., Op. cit., p. 36

* 18 LANCELIN M., « Quelques éléments de réflexion sur les problèmes d'épargne et de crédit », in Technique financière et développement dans l'esprit d'entreprise, Ed. AUPELF - UREF, John Libbey, Paris, 1993, p.4.

* 19 CANDIDA B., Les femmes et la création des entreprises. Les femmes chefs d'entreprises : tour d'horizon, initiatives locales des créations d'emploi, entreprendre au féminin, O.C.D.E., Paris, 1990, p.42.

* 20 MASIKA MAYAO G., Op. cit., p.14.

* 21 MPANZU BALOMBA P., Microfinance en République Démocratique du Congo: Cas du site maraîcher de N'djili/CECOMAF à Kinshasa, Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d`Etudes Spécialisées en Economie et Sociologie Rurales, Faculté Universitaire des Sciences Agronomiques de Gembloux (FUSAGx) et Université Catholique de Louvain (UCL), 2004-2005, p. 44.

* 22 On peut lire à ce sujet DUPUY Cl., « Les comportements d'épargne dans la société africaine : études sénégalaises » in LELART M., La Tontine. Pratique informelle d'épargne et de crédit dans des pays en voie de développement, Ed. AUPELF-UREF, John Libbey Eurotext, Paris, 1990, p. 31-51.

* 23 CAMILLERI J. L., Op. cit., p. 36-37.

* 24 LELART M., « Les circuits parallèles de financement : état de la question », in L'entrepreneuriat en Afrique francophone : culture, financement et développement, Ed. John Libbey Eurotext, Paris, 1990, p.46.

* 25 DUPUY Cl., Op. cit., p.51.

* 26 CAMILLERI J. L., Op. cit., p. 125

* 27 GAGEY, Comprendre l'économie africaine, Ed. L'Harmattan, Paris, 1985, p. 308.

* 28 Cf. Grand Larousse Encyclopédique, en 10 volumes, Librairie Larousse, Paris 1961.

* 29 MAFIKIRI TSONGO A., Op.cit., pp. 12-51.

* 30PNUD, Rapport sur le développement humain, 1991, p.13 cité par MAFIKIRI TSONGO A., Op. cit., p. 51

* 31 L'article « Développement local », disponible sur http//fr.wikipedia.org, consulté le 27 février 2008

* 32 MUSONGORA SYASAKA E., Mouvement associatif et dynamique de développement au Nord Kivu. Cas des associations de tendance religieuse en territoire de Beni et Lubero, Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de Master complémentaire en développement, environnement et sociétés, ULC, Louvain, 2007-2008, pp. 22-23

* 33 KAMBALE MIREMBE O., Echanges transnationaux, réseaux informels et développement local. Une étude au Nord-Est de la République Démocratique du Congo, Thèse de doctorat en sciences sociales : développement, population et environnement, UCL, Presses Universitaires de Louvain, Louvain-la-Neuve, 2005, p.84

* 34 « Le rôle des femmes dans le développement », version archivée le 2 avril 2006 du site/annuaire horizon local de globenet, consultée le 15 décembre 2008. Sa version originale en Anglais, « The role of women entrepreneurs in local development » est disponible sur http//www.oecd.org/data oecd/54/24/17942779.pdf.

* 35 CAPUL Y., Dictionnaire d'économie et sciences sociales, Ed., Paris, 1990, p.124.

* 36MASIKA MAYAO, Op. cit., p.25

* 37 Pour le calcul du taux de croissance démographique, cf. KAMBALUME, Cours de démographie, UCG, Faculté des Sciences économiques et gestion, 2008-2009 (inédit) : soit

* 38 Banque Commerciale du Congo en 1955, Nouvelle Banque de Kinshasa en 1976, Union Zaïroise des Banques, actuellement Union des Banques Congolaises en 1977, Banque du Peuple ou Banque Congolaise du Commerce Extérieur en 1985, Banque de Crédit Agricole en 1990, Banque Internationale de Crédit en mai 1996.

* 39 Un Travail Pratique (Février 2009), dans le cadre du cours de « Economie monétaire » en G3 Sciences économiques et gestion, UCG, en dénombre une vingtaine : SOJECCO/DAC (Solidarité des Jeunes pour l'Epargne et le Crédit au Congo. Dynamique d'Auto prise en Charge) ; SOMIFI REJEDE (Renaissance des Jeunes pour le Développement) ; COOPEC CECRE ; COOPEC IMARA ; COOPEC GOMA ; COOPEC TULIME NA TUJENGE UPYA ; IMF ACACIA ; COOPEC DE L'UNITE ; IMF LA GIBECIERE ; COOPEC ADEC (Action pour le Développement par l'Epargne et le Crédit) ; COOPEC NEEMA ; GALA LETU ; SACE TUMAINI ; COOPEC COOCEDEC ; CCR (Crédit Congolais pour la Reconstruction) ; IMF LA SEMENCE ; COOPEC UMOJA ; COOPEC MARANATHA ; COOPEC KESHENI, GMT et IMF BARAKA PRECE.

* 40 KAPARAY Ch., La dynamique du micro finance informel et le développement en territoire de Beni et Lubero, Mémoire de DEA, UCL, 2002, p. 36

* 41 Cf. Statuts de la COOPANOKI, 1986 ; Acte de reconnaissance temporaire n° 5072/IZL/AGRIDRAL/Z.262/86 du 27/02/1986 tenant lieu d'autorisation d'exploitation temporaire en faveur de la pré - coopérative COOPANOKI ; Arrêté n° 55-53/066/CAB/PR-MPR/GR-NK/231/IR-AGRIDRA/89 du 6/10/1989 portant agrément de la COOPANOKI ; Arrêté n° 01/032/CAB/GR-NK/95 du 28/03/1995 portant renouvellement de l'exonération de la COOPANOKI.

* 42 Entretien avec le Bureau urbain de la Jeunesse, le 2 juin 2009.

* 43 Nous sommes passés en vain dans les différents services étatiques : Economie nationale, IPME, Affaires sociales, Jeunesse, Environnement, Culture et arts. Seul le Bureau de la jeunesse qui possède quelques données statistiques sur les associations des jeunes qui oeuvrent dans le domaine de la pâtisserie. Au niveau de deux corporations, FEC Butembo Lubero et FENAPEC Butembo Lubero, il n'y a aucune trace des pâtissières.

* 44 Cf. KAMATE MULUMEMUVI Fr., Cours de statistique I, UCG, Faculté des Sciences Economiques et Gestion, 1er Graduat, 2000, p.4.

* 45 Cf. KAMATE MULUMEMUVI Fr., Op. cit., p.9

* 46 Il s'agit ici non seulement des enfants biologiques de la pâtissière mais aussi tous ceux qui vivent sous sa responsabilité. C'est elle en effet qui prend en charge leur logement, restauration, habillement, scolarisation, soins de santé, ...

* 47 Pour le traitement de nos données, nous tirons les formules statistiques dans KAMATE MULUMEMUVI Fr., Op. cit., p. 143 - 163.

* 48 COUTINHO M., « Economie informelle et économie sociale. Interface entre les concepts », disponible sur http//www.uc-crbr.webside.pt, consulté le 20 mars 2009.

* 49 On lira avec intérêt le mémoire déjà cité de KAMBASU KASULA Fl.






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