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Dynamique entrepreneuriale en territoire de Lubero

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par January KASEREKA KOMBI
Université catholique du Graben - Licence 2008
  

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III.10. ENTREPRENEURIAT ET DIFFICULTES EN TERRITOIRE DE LUBERO

Les difficultés sont inhérentes à toute activité : contrainte technique, financière,... Les résultats de l'enquête révèlent que 90 % des agents interviewés ont des difficultés dans l'exercice de leurs activités.

En les classant selon leur fréquence de citation, la multiplicité des taxes figure au premier plan avec une fréquence de citation de 36 %. Ensuite, on observe le problème d'insécurité, de pillage et de vol des marchandises avec 19 % de citation, les difficultés liées à l'insolvabilité des clients et la concurrence avec chacune 9 % de citation, le problème de clientèle (4 %), le manque de fonds (3 %), la hausse de prix du carburant (2%), l'achat de produits périmés (2 %) et le marchandage des prix (6%), l'achat des produits.

Tableau n° 27 : Difficultés rencontrées par les entrepreneurs

DIFFICULTES

EFFECTIF

%

Multiplicité de taxes

46

36

Insuffisance de fonds

4

3

Insolvabilité des clients

11

9

Manque de clientèle

5

4

Concurrence

11

9

Insécurité, pillage, vol des marchandises

24

19

Achats marchandises périmées

3

2

Hausse de prix du carburant

3

2

Marchandage de prix

8

6

Sans réponse

12

10

TOTAL

127

100

Source : service IPME-territoire de Lubero

- Multiplicité des taxes : (36 %) ce sont surtout les boutiquiers, les couturiers, les pharmaciens, (les agents qui oeuvrent dans des locaux). Ils estiment que les taxes qu'ils paient sont nombreuses et ne sont pas proportionnelles à leur activité. Ils estiment que cette façon de prélever ces taxes constitue du vol par l'Etat.

- L'insuffisance de fonds (3 %) : est accusée par les acheteurs de quinquina qui veulent avoir de fonds pour leur champ. Au démarrage il faut avoir pour un champ de quinquina 150 $ pour 1 hectare de lopin de terre, pour la main-d'oeuvre (pour débrousser et déblayer) : 40 $ et pour la semence d'un hectare 150 tiges qui coûtent 1 $. Or un hectare demande 10 000 tiges. Ce qui donne au total 256,66 $ pour un hectare. Les agents économiques qui travaillent souvent avec de fonds personnel estime que le montant est élevé. Avec 10 hectares par exemple, le coût est de 2566,6 $. Ainsi, ils éprouvent des difficultés à trouver des fonds pour pouvoir rémunérer ces facteurs de production.

- Dettes impayées : les acteurs font des crédits qui ne sont pas honorés dans les délais. Le crédit découle de la relation de confiance et des rapports sociaux qui s'établissent entre vendeurs et acheteurs. De même, aucune garantie n'est remise à l'octroi du crédit. Le remboursement tardif peu détériorer la confiance. Faute de garantie, les clients remboursent tardivement ou ne remboursent même plus ces dettes.

- Concurrence : ce sont plus les artisans qui ne veulent pas accepter avec résignation la concurrence des produits importés qui tuent, en réalité, à petit feu leurs métiers. Cette concurrence est aussi liée au fait que tout le monde du secteur fournit presque les mêmes produits. On a difficile à trouver des clients, ce qui pose encore un problème de clientèle (l' exemple de la vente de l'arac).

- L'insécurité, le pillage, le vol des produits est aussi une des difficultés que les agents soulèvent. Au jour le jour, les biens de ces agents sont pillés ou volés et d'un coup l'entrepreneur se retrouve sans richesse et sans emploi.

- Achat des marchandises périmées : nous avons constaté que plus d'agents n'ont pas étudié. Le taux d'analphabétisme des entrepreneurs est élevé (83,5 %). Ainsi, les commerçants partent s'approvisionner en ville en certains produits sans consultation des dates d'expiration. L'autorité ravit ses produits impropres à la consommation ce qui constitue ou une perte pour l'agent économique.

- Hausse de prix du carburant : les transporteurs et le meuniers soulignent que le carburant est très cher. La cherté du baril de pétrole est sentie aussi bien par les transporteurs, les meuniers qui en dépendent maladivement que par les populations qui paient les frais de l'augmentation des tarifs de transport ou du kilogramme du moulin.

- Marchandage en longue haleine : 6 % de commerçants se disent fatigués de très longues négociations des clients avant d'effectuer leur achat. Au fait, le marchandage est inhérent aux activités du secteur informel. Les tarifs ne sont pas fixes et doivent s'appliquer aux bourses des différents clients. Le marché de nos entreprises enquêtées repose sur le marchandage, un rite qui remplace le système du monoprix régi, par une certaine fixité tarifaire. C'est aussi un prétexte de repérage et d'évaluation du client, d'entrer en communication mais aussi d'établir une relation d'amitié, de fidélité ou tout autre rapport social.

De ces difficultés, il ressort que l'Etat étouffe l'entrepreneuriat en territoire de Lubero. Presque plus de la moitié des problèmes, soit 52 % sont dus à l'Etat : multiplicité des taxes et insécurité. L'Etat est le garant de la sécurité ou de la paix qui sont des facteurs propices à l'entrepreneuriat. Pour qu'il y ait développement, il faut qu'il y ait une paix durable puisque sans celle-ci point d'entrepreneuriat. A quoi bon, créer une activité aujourd'hui alors qu'on sait que les biens seront pillés demain ? 

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand