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De ta tradition à  la modernité: étude du manichéisme discursif dans noces sacrées de Seydou Badian. Essai d'analyse sociocritique.

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par Sylvère DUSABIMANA
Université Nationale du Rwanda - Licence 2007
  

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1.3.6 L'influence de Marx et de Durkheim

Parallèlement aux marxistes il s'établit vers les années 30 une école fondée sur la sociologie de Durkheim et menée par Jan Mukarovsky qui considère la littérature par le concept de conscience collective. Ce dernier l'applique à l' interprétation des textes par les sociétés, prétendant qu'elle se fera principalement en fonction d'une culture particulière, donnant ainsi une valeur polysémique à la lecture.

Jean Duvignaud appliquera le même concept mais cette fois-ci en tentant d'expliquer le phénomène de la création en réactions aux contextes sociaux tels que présentés dans des ouvrages comme Ombres collectives. Sociologie du théâtre (1965). Une fusion entre ces deux grands genres, le marxisme et le durkheimisme, se produisit plus tard chez des auteurs mettant en relation les idées des grands penseurs dont ils se réclament. Par exemple, Köhler utilisa la sociologie systématique inspirée par Durkheim au genre littéraire en y introduisant la notion de lutte des classes propre à Marx. Il résulte de ces différentes approches une sociocritique beaucoup plus méthodique et conceptuelle qu'auparavant et qui s'applique surtout aux phénomènes de la création et de l'interprétation littéraire.

1.3.7 Autres théoriciens

A côté de ceux dont nous venons de parler, nous ne pouvons pas ignorer Théodore W. Adorno et sa théorie sur la négativité ; Macherery et son absence de la conscience idéologique ; Duvignaud et la dramatique de l'anomie ; Léo Lowenthal ou le non conformisme ; ainsi que Walter Benjamin avec son aura et choc.

En commençant par Adorno, il convient de dire qu'il s'oppose à l'idée de la totalité vantée par Lukács et Goldmann. Sa négativité se hisse contre l'idéologie, la philosophie, et la pensée conceptuelle.

Zima, parlant de lui, parle de l'esthétisme comme point de départ de la production artistique (Zima, 1985 : pp. 38-39). L'objet littéraire dans les théories d'Adorno, ne serait pas confondu à l'instrument d'aliénation et d'exploitation de l'homme par l'homme. Cette exploitation fait comprendre la révolution des prolétaires qui trouvent refuge dans l'art comme le montre Zima (1985 : 81).

Et puis, vient Macherery et son absence de la conscience idéologique. Se hissant un peu contre d'autres théoriciens évoqués précédemment, Marcherery nie le caractère homogène du texte littéraire comme expression d'une vision du monde ou d'une idéologie. Pour Zima (1985 : 42), l'auteur peut exprimer la vérité sans le savoir. C'est ainsi que les propos de Zima fondent la conception de Macherery pour qui « l'idéologie se trouve dans l'inconscient».

Parlant du drame de l'anomie chez Duvignaud, il est bien de commencer par la définition de l'anomie selon Larousse (2001 : 69) : « un état de désorganisation, de destruction d'un groupe, d'une société due à la disparition partielle ou totale des normes et des valeurs communes à ses membres ».

Ainsi donc, Duvignaud adopte la théorie de Durkheim sur la division du travail. Pour lui, le drame rend compte de la situation anomique dans laquelle se trouve la population qui s'en trouve aliénée. Mais Zima critique Duvignaud à ce propos (1985) car selon Zima, celui-là (Duvignaud) ignore l'évolution du littéraire. Il nie en quelque sorte l'union intime entre le texte et la société.

En ce qui est de Leo Löwenthal, il refuse le conformisme et prône le non-conformisme. Il voit que le texte littéraire est réduit à un document historique. En ce sens que, si le roman décrit les moeurs et les coutumes d'une société, il est comme le dit Semujanga, « une fresque historique et un document ethnologique » (1999 : 38).

Löwenthal essaie donc de confronter dans les ouvrages des lettres les rapports entre la vie privée d'une personne et ses propres intérêts, puis les rapports entre sa vie publique et les intérêts étatiques. Pour Zima, l'image de l'homme comme celle de la littérature sont polymorphes donc instables. La littérature est pour cela réduite à une dimension dénotative.

Terminons ce parcours par Walter Benjamin qui parle des fluctuations du monde du roman à cause de la production intense pour le marché qui rend l'homme une sorte de « matériel ». L'homme est réifié.

L'art et la littérature reçoivent ainsi leur « aura » dans la transformation de la société. Zima, s'intéressant aux Fleurs du mal  de Beaudelaire en vint à dire que « le travail de la sociologie littéraire [...] cherche à la déconstruction de l'aura [...] en tant que processus linguistique » (Zima, 1985 : 74).

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard