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De ta tradition à  la modernité: étude du manichéisme discursif dans noces sacrées de Seydou Badian. Essai d'analyse sociocritique.

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par Sylvère DUSABIMANA
Université Nationale du Rwanda - Licence 2007
  

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CHAPITRE III. DE LA TRADITION A LA MODERNITE : LES SCHEMAS MANICHEENS DANS NOCES SACREES 

3.1 Introduction

La tradition est définie comme transmission par la parole des faits historiques, de coutumes, de légendes de génération en génération. La notion de tradition renvoie d'abord à l'idée d'une position et d'un mouvement dans le temps. La tradition serait donc un fait de permanence du passé dans le présent, tandis que la modernité est avant tout le projet d'imposer la raison comme norme transcendantale à la société.

La modernité est un mode de reproduction de la société basée sur la dimension politique et institutionnelle de ses mécanismes de régulation par opposition à la tradition dont le mode de reproduction d'ensemble et le sens des actions qui y sont accomplies est régulé par des dimensions culturelles et symboliques particulières. La modernité est un changement ontologique du mode de régulation de la reproduction sociale basée sur une transformation du sens temporel de la légitimité. L'avenir dans la modernité remplace le passé et rationalise le jugement de l'action associée aux hommes. La modernité est la possibilité politique réflexive de changer les règles du jeu de la vie sociale.

En construisant son roman sur les schémas discursifs manichéens, Badian s'est servi du monde magique pour parler du « mal »  qui est venu évincer le « bien » africain. Le merveilleux, l'onirique, les animaux magiques courent dans tout le roman.

Comme l'a dit José Wane Badika dans Sectes, Cultures et Sociétés (1994) : « Les africains sont des "indociles'' dans la mesure où ils demeurent fidèles, voire trop fidèles à l'égard de leur tradition spirituelle » (1994 : 557). Cette phrase montre combien les Africains demeurent conservateurs de leur tradition spirituelle.

C'est de prime abord Josias Semujanga qui a peint la situation manichéenne dans le roman de Sembène comme étant « une écriture qui raconte l'histoire vraie en opposant le bien au mal et le héros à l'antihéros » (2006 : 33). Ceci a été fait mention lors du chapitre concernant l'analyse. Comment alors se présente ce manichéisme dans Noces sacrées ? C'est le dessein dans lequel s'inscrit ce mémoire.

3.2. Diachronie du manichéisme

En parlant de cette diachronie, il est bon de dire en bref que le manichéisme est une religion de Mani fondée sur un strict dualisme opposant les principes du bien et du mal. Le manichéisme fut une religion missionnaire rivale du christianisme jusqu'au Moyen-Âge et son influence se fit sentir chez les bogomiles et les cathares.

La doctrine fondamentale du manichéisme est sa division dualiste de l'Univers, divisé en royaumes du bien et du mal : le royaume de lumière (esprit), où règne Dieu, et le royaume des ténèbres (matière), où règne Satan.

Ainsi, le manichéisme a été considéré comme une conception qui divise toute chose en deux parties, dont l'une est considérée toute entière avec faveur et l'autre rejetée sans nuance.

C'est d'ici que partit le manichéisme romanesque à partir de cette philosophie répandue en Perse. Le narrateur continue en déconstruisant sur le plan narratif le savoir européen qui se méfie du savoir africain.

3.2.1. Le manichéisme romanesque

Après cette conception purement religieuse, la critique s'est emparée du vocable de manichéisme pour l'appliquer au roman. Depuis lors, beaucoup de romans africains dont Noces sacrées peuvent porter ce sceau en ce qu'il dénonce « le mal» importé par l'Occident et « le bien » à magnifier, le passé africain et sa richesse.

Maurice Bruézière, parlant de ces deux forces contradictoires mais unies en manichéismes discursif, dit :

« Il vit dans notre coeur. Il vit dans le ciel... Parmi tous les phénomènes, il est vraiment le seul qui puisse recevoir aussi nettement les deux valorisations contraires : Le bien et le mal. Il brille au Paradis. Il brûle à l'enfer. Il est douceur et torture». (1976 :337).

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein