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Elaboration d'indicateurs de développement humain au niveau régional en côte d'ivoire

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par Williams Otmar TCHIMOU
Ecole National Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée - Ingénieur Statisticien Economiste 2006
  

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Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Avant Propos

L'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée (ENSEA), crée en 1961, a pour mission de délivrer une formation théorique et pratique à travers cinq filières distinctes : Agents Techniques de la Statistique (AT); Adjoints Techniques de ; Ingénieurs des Travaux Statistiques (ITS); Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS); Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE).

Dans le cadre de la formation des Ingénieurs Statisticiens Economistes, l'ENSEA prévoit un stage d'une durée de trois mois à la fin de la deuxième année. Ce stage qui est fait soit dans une structure publique, soit dans une structure privée, soit dans un organisme international est l'occasion pour les futurs ingénieurs d'utiliser tous les outils dont ils disposent pour résoudre un problème bien précis. Aussi ce stage permet aux futurs ingénieurs de comprendre les réalités du monde du travail et d'en mesurer les difficultés.

En ce qui nous concerne, c'est le Bureau National d'Etudes Techniques et de Développement (BNETD) qui a servi de cadre de stage du 01 Août au 30 Novembre 2006, plus précisément au Département Etudes Economiques et Financières (DEEF) au sein de l'unité développement humain (UDH). Il nous a été demander de réfléchir sur le thème «Elaboration d'indicateurs d'appréciation du développement humain au niveau régional en côte d'ivoire«. Ce travail est d'un intérêt particulier pour le PNUD. Il s'inscrit dans le contexte général du développement local et dans le contexte particulier de l'élaboration des rapports annuels sur le développement humain dont le thème pour l'année 2006 est «décentralisation et développement participatif«.

Le présent document expose le travail qui a été effectué durant la période du stage. Il n'est pas exempt de reproches, mais il se veut un document de méthodologie d'élaboration d'indicateurs régionaux en Côte d'ivoire.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Nous adressons tout d'abord nos remerciements au seigneur Dieu tout puissant pour son soutient dans l'élaboration de ce mémoire.

Ensuite, nous tenons à remercier Docteur KOFFI N'Guessan et Monsieur KOUADIO Hugues, respectivement Directeur de l'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée (ENSEA) d'Abidjan et Directeur des études de la filière des Ingénieurs Statisticiens Economistes (ISE), qui nous ont encadré pendant cette formation.

Nos remerciements vont également à l'endroit de tous les enseignants de l'école singulièrement à docteur FASSASSI Raimi et OUATTARA Aboudou ainsi que monsieur SIKA Lazare, pour leur contribution à la rédaction de ce mémoire.

Nous voudrions remercier tout spécialement :

· Monsieur GNAMIEN N'Dri Guillaume, Directeur du DEEF (BNETD) qui a accepté de nous accueillir dans ce département, qu'il dirige, pour ce stage académique ;

· Docteur Ehouan TAI et monsieur N'DRI Jonas respectivement chef de l'unité
développement humain et consultant senior au BNETD, pour avoir suivi notre travail

· Monsieur NDRI Aristide, chargé d'étude dans l'unité développement humain pour ses pertinentes remarques.

· Messieurs BEHI Ange et KOUAME Yves tout deux consultants junior au BNETD pour leurs apports méthodologiques.

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Sommaire

Avant Propos 1

Sommaire 3

Sigles et abréviations 4

Liste des illustrations 5

Cadre du stage 6

Introduction générale 8

Chapitre 1 : Problématique et revue de littérature 11

1.1. Problème de recherche 11

1.2. Objectifs de l'étude 13

1.3. Hypothèses de travail 14

1.4. Méthodologie de l'étude 14

1.5. Revue de littérature 15

Chapitre 2 : Fondements et mesure 22

des indicateurs de développement 22

humain 22

2.1. Concepts de développement humain durable 22

2.2. Présentation des indicateurs de développement humain. 29

Chapitre 3 : Méthodologie d'élaboration 42

d'indicateurs de développement 42

humain au niveau régional 42

3.1. Présentation du Découpage administratif de la côte d'ivoire 42

3.2. Sources des données utiles pour le calcul des indicateurs de
développement humain au niveau national 43
3.3 Présentation des différentes méthodes d'évaluation des indicateurs de

développement humain au niveau régional 45

Limites de l'étude et recommandations 55

Conclusion générale 57

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Sigles et abréviations

BDF Banque de données financières

BNETD Bureau national d'étude technique et de développement

BTS Brevet de technicien supérieur

CGRAE Caisse générale de retraite des agents de l'Etat

CITP-88 Classification internationale type des professions

CNPS Caisse nationale de prévoyance sociale

CSP Catégorie socioprofessionnelle

DCGTx : Direction de Contrôle des Grands Travaux

DHD Développement humain durable

DIPE Direction de l'information, de la planification et de l'évaluation

DSSE Direction de la synthèse des statistiques économiques

IDH: Indicateur de développement humain

IDHR Indicateur de développement humain régional

INS Institut national de la statistique

IPF Indicateur de la participation des femmes

IPFR Indicateur de la participation des femmes régional

IPH Indicateur de la pauvreté humaine

IPHR Indicateur de la pauvreté humaine régional

ISDH Indicateur sexo-spécifique du développement humain

ISDHR Indicateur sexo-spécifique du développement humain régional

OCDE Organisation de coopération et de développement économique

OMD Objectifs du millénaire pour le développement

PCI Programme de comparaison internationale

PNUD Programme des nations unies pour le développement

PNUE Programme des nations unies pour l'environnement

RASS Rapport annuel sur la situation sanitaire

RMDH Rapport mondial sur le développement humain

RNA Recensement national de l'agriculture

RNDH Rapport national sur le développement humain

UDH Unité développement humain

UNCI Université nationale de côte d'ivoire

URES Unité régionale d'enseignement supérieur

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Liste des illustrations

Liste des tableaux

Tableau 1 : Valeurs minimales et maximales pour le calcul de l'IDH 37

Tableau 2 : Valeurs minimales et maximales pour le calcul de l'ISDH 39

Tableau 3 : Organisation administrative et territoriale de la côte d'ivoire 43

Tableau 4 : sources statistiques utiles pour le calcul des indicateurs 61

Tableau 5 : Poids dans le PIB de ses différentes composantes de l'optique demande 65

Tableau 6 : Equivalence entre CITP-88 et CSP 65

Tableau 7: Les Indicateurs régionaux et leurs sources des données nécessaires .66

Liste des figures

Figure 1 : Les trois pôles interdépendants du développement humain durable 26

Figure 2 : Du concept aux indices 30

Figure 3 : Arborescence des dimensions et des indicateurs 35

 

Liste des encadrés

 

Encadré : Indicateurs fondamentaux du développement humain durable de l'OCDE 27

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Cadre du stage

Le Bureau National d'Etudes Techniques et de Développement (BNETD) a été créé le 4 août 1996 en remplacement de la Direction de Contrôle des Grands Travaux (DCGTx); organe public créé en 1978 dont le rôle était de promouvoir le secteur des travaux publics et du bâtiment dans une économie en pleine expansion. Ses objectifs sont les suivants :

o Décentraliser les responsabilités et accroître l'autonomie de gestion ; o favoriser le développement d'activités génératrices de revenus ;

o mieux maîtriser les coûts et la qualité ;

o exploiter les synergies au sein de l'organisation ;

o améliorer les relations du BNETD avec ses partenaires.

Sous la direction de M. Ahoua Don Mello, le BNETD est géré par un conseil d'administration et s'organise autour d'une direction générale, de différentes divisions et des départements :

o le Département Agriculture et Aménagement Rural, DAAR ;

o le Département Transports et Télécommunications, DTT ;

o le Département Aménagement Urbain et Construction, DAUC ;

o le Département Industrie, Energie et Mines, DIEM ;

o le Département Technologies de l'Information et de la Communication, DTIC ; o le Département Etudes Economiques et Financières, DEEF ;

o le Département Environnement et Ressources Humaines, DERN ; o le Département Ressources Humaines, DRH ;

o le Département Finances et Comptabilité, DFC ;

o le Département Contrôle et Audit, DCA ;

o le Centre de Cartographie et de Télédétection, CCT ;

o le Département Formation et Recherche, DFR.

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C'est le Département des Etudes Economiques et Financières (DEEF) qui a servi de cadre. Dirigé depuis l'année 2000 par Monsieur GNAMIEN N'Dri Guillaume, ce département est spécialisé dans :

o La restructuration d'entreprises à participation financière publique ;

o Le suivi des programmes de privatisation et d'investissements ;

o L'analyse des projets d'investissement ;

o La valorisation des ressources humaines ;

o Le suivi des démantèlements des barrières tarifaires et non tarifaires ;

o Les études macroéconomiques et statistiques ;

o L'élaboration des systèmes Planification Programmation Budgétisation et Suivi o Les études économiques de compétitivité sectorielle et macroéconomique.

Chaque domaine de spécialisation est représenté par un secteur ou une unité au sein du Département des Etudes Economiques et Financières. Et le stage que nous avons effectué s'est déroulé dans l'Unité Développement Humain (UDH) dirigé par Monsieur Ehouan TAI.

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Introduction générale

Depuis son accession à l'indépendance jusqu'avant les décennies 1980, la côte d'ivoire a connu une forte croissance (plus de 7% de croissance du PIB durant cette période). Cette performance lui avait permis de se hisser au troisième rang des pays d'Afrique au sud du Sahara. Malheureusement, elle a suivi des politiques macroéconomiques qui lui ont posé beaucoup de problèmes à partir de 1980. En outre, elle a bénéficié, dans ce cadre, entre 1981 et 1993, de neuf prêts d'ajustement, sans réussir véritablement à relancer l'activité économique. En effet, en termes constants, la valeur du PIB de 1993 était inférieure à celle de 1981. Cette évolution défavorable du PIB, combinée avec une croissance annuelle de la population de 3,8%, explique bien pourquoi le PNB par habitant est passé de plus 1180 dollars en 1980 à 680 dollars en 1993. Dans ces conditions, le nombre de pauvres est passé de 11% de la population en 1985 à 31,3% en 1993 selon le rapport national sur le développement humain 1997.

Après avoir renoué avec la croissance, à la suite de la dévaluation du FCFA de janvier 1994, l'économie ivoirienne va connaître une croissance de son PIB. Cette dernière est redevenue positive en s'établissant, en termes réels, à 2,1% contre -0,4% en 1993. Cette croissance s'est par la suite accélérée pour s'établir autour de 6,5%, en moyenne annuelle, sur la période 1995-1998. Bien que la croissance soit revenue entre 1994 et 1998 sous l'effet combiné d'un regain de compétitivité lié à la dévaluation, et à la mise en oeuvre de réformes structurelles appropriée appuyées par la communauté internationale, notamment les institutions de Bretton Woods, la banque Africaine de développement et la France ; la pauvreté n'a pas, pour autant, reculé, puisqu'on est passé de 31,3% de pauvres en 1993 à 36,8% en 1995, puis à 33,6% en 1998.

Les progrès accomplis pendant la période 1994-1998 ont été compromis dès 1999 avec le ralentissement de la croissance qui a chuté à 1,6%, prélude à la récession qui s'est installée, de nouveau, dès 2000, avec une contraction du PIB de -2,3%, puis d'environ -1% en 2001. Comme dans le même temps, la population a continué de progresser au rythme de 3,3% par

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an, on estime à environ 6% la baisse du revenu par tête depuis 1999, accentuant ainsi l'incidence de la pauvreté dans le pays selon le rapport national sur le développement humain 1997.

Face à l'aggravation de la pauvreté, le gouvernement ivoirien n'est pas rester sans rien faire. Plusieurs initiatives témoignent de son engouement à mener des politiques de développement en général et de lutte contre la pauvreté en particulier :

· la publication des rapports nationaux sur le développement humain. En effet ces rapports constituent un cadre de contribution à l'enrichissement des outils d'analyse du développement social et ils se présentent comme des outils d'aide à la décision pour tous les acteurs du développement (gouvernement, société civile et bailleurs de fonds).

· En septembre 2000, la côte d'ivoire adopte la déclaration du millénaire, à l'instar des 191 pays qui ont pris part au sommet du millénaire. Cette déclaration s'articule autour des principaux défis se rapportant à la paix, la sécurité, la gouvernance, le développement, l'environnement durable, les droits de l'homme et la démocratie. Notons également qu'a cet effet, le gouvernement ivoirien a mis en place un Document de Stratégies de Réduction de la Pauvreté (DSRP) qui se base sur les huit objectifs du millénaire pour le développement1.

La côte d'ivoire a inscrit les objectifs du millénaire pour le développement dans le processus de décentralisation et de la relance des politiques d'aménagement du territoire. L'objectif étant la promotion de la prise en compte des OMD au niveau local, en vue de la réduction de la pauvreté et la promotion du développement humain par le renforcement des capacités des acteurs locaux. . Ces objectifs en général et l'objectif de promotion du développement humain en particulier suscitent l'interrogation suivante : « comment est ce qu'on pourrait se rendre compte qu'un département a enregistrer des performances en

1 La communauté internationale s'est assignée 8 objectifs centrés autour de 18 cibles et 48 indicateurs de référence. Ces objectifs sont :

(i) Réduire l'extrême pauvreté et la faim

(ii) Assurer l'éducation primaire pour tous

(iii) Promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes

(iv) Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans

(v) Améliorer la santé maternelle

(vi) Combattre le VIH/SIDA, la paludisme et les autres maladies

(vii) Assurer un environnement durable

(viii) Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

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matière de développement humain ? ». Autrement dit, comment peut-on apprécier la promotion du développement humain au niveau des départements ? Telle est la question centrale de cette recherche.

Plusieurs approches peuvent permettre de cerner la réponse à cette question mais celle que retiendra la présente étude est la conception d'indicateurs de développement humain au niveau régional. Et la méthode retenue est simplement la désagrégation des indicateurs de développement humain du PNUD (IDH, ISDH, IPH et IPF). Pour se faire, l'étude sera

organisée en trois chapitres. Le premier chapitre se chargera d'exposer la problématique ainsique les hypothèses de travail et la revue de littérature. Le deuxième chapitre rappellera les

fondements conceptuels et la méthodologie de calcul des indicateurs du PNUD pris en compte dans cette étude. Quant au troisième chapitre, il sera le cadre d'exposition de la méthodologie d'estimation des indicateurs de développement humain pour les départements.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Chapitre 1 : Problématique et revue de littérature

Ce chapitre a pour objet de définir les orientations de l'étude. Il est composé du problème de recherche, des objectifs de l'étude, des hypothèses faites dans l'étude, de la méthodologie utilisée et de la revue de littérature historique sur la question centrale.

1.1. Problème de recherche

La décentralisation désigne en général le processus par lequel l'Etat central transfère des compétences, des ressources, des responsabilités et des pouvoirs de décision à des échelons inférieurs de la structure étatique (départements, districts, régions, villes, communes, village, etc.). Ce processus a pour objectif de favoriser la prise de décision au niveau où surviennent les problèmes. Ainsi, les groupes ou individus directement concernés sont associés aux décisions politiques, ce qui réduit la distance entre les citoyens et les instances officielles. Il est important de ne pas déléguer uniquement le pouvoir de décision, mais également les compétences et les moyens qui permettrons de concrétiser les décisions. L'Etat central doit néanmoins continuer de jouer le rôle important qui consiste à assurer l'équilibre entre régions << fortes » et << faibles ». Le concept de décentralisation recouvre trois grands domaines :

o La décentralisation politique vise à accroître la participation de la population aux

décisions politiques, par exemple en organisant des élections locales.

o La décentralisation administrative consiste à répartir les compétences pour l'accomplissement des tâches publiques entre des autorités qui occupent des niveaux différents dans la structure étatique.

o La décentralisation fiscale revêt une importance cruciale, car les échelons inférieurs de la structure ne peuvent réaliser de manière indépendante les tâches transférées que s'ils disposent des ressources nécessaires et s'ils ont la compétence requise pour prendre des décisions relatives aux dépenses.

Un des principaux défis de la décentralisation est de faire le processus en veillant à concilier ces trois niveaux.

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Telle que définie, la décentralisation poursuit les objectifs de gouvernance locale, d'accès aux services publics, et de développement régional équilibré. L'objectif de la lutte contre la pauvreté et donc d'accéder à un développement humain arrive ensuite ; il est suivi par l'objectif de la participation des habitants. Ainsi La décentralisation est perçue comme un instrument indirect de la lutte contre la pauvreté. En effet, une décentralisation réussie contribue de manière importante au développement et au renforcement des initiatives locales ; particulièrement dans les petites agglomérations et leur environnement rural. La lutte contre la pauvreté implique l'accès des pauvres aux services de base. C'est ce qui explique l'importance donnée à la décentralisation et aux collectivités locales dans la lutte contre la pauvreté. L'affectation des ressources à des services sociaux (éducation, santé, adduction d'eau, assainissement, etc.) est dans tous les cas indispensable à la réduction et l'atténuation de la pauvreté et donc à atteindre un niveau élevé de développement humain.

Depuis septembre 2002, les disparités observées en matière de développement humain se sont accrues en raison de la série de crises sociales, politiques et militaires. Aspirant juguler ces disparités par un développement régional équilibré, et réduire la pauvreté pour atteindre un niveau élevé développement humain, le gouvernement ivoirien a mis en place une politique de décentralisation c'est-à-dire une gestion décentralisée du développement par la création des conseils généraux.

Ainsi, la connaissance du niveau de développement humain dans chaque zone géographique et le meilleur ciblage des populations vulnérables sont déterminants pour la réalisation des objectifs de réduction de la pauvreté.

Compte tenu que le niveau de développement humain d'un pays s'apprécie à travers l'évolution de son IDH, le calcul d'indicateurs régionaux permettra, non seulement, d'apprécier l'effort réalisé par les collectivités locales, mais aussi de mesurer la contribution de chacune d'elles au développement humain national. Il est donc devenu nécessaire et urgent d'élaborer des indicateurs de développement humain régionaux en côte d'ivoire, qui servirait d'aide à la décision. De ce fait, le problème posé par l'initiative de construire un indicateur de développement humain au niveau de la plus petite entité décentralisée peut s'énoncer comme suit : « Comment peut-on concevoir un indicateur susceptible de mesurer le niveau de développement humain atteint par une localité ? »

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Pour mesurer le concept de développement humain, une batterie d'indicateurs est utilisée de façon générale : l'indicateur de développement humain (IDH), l'indicateur de la pauvreté humaine (IPH), l'indicateur sexoxpécifique du développement humain (ISDH) et l'indicateur de la participation des femmes (IPF). Ces indicateurs sont appréhendées en général à partir de trois dimensions qui fondent le concept de développement humain : la dimension longévité et santé, la dimension instruction et accès au savoir et la dimension niveau de vie décent. Ces dimensions sont elles même mesurées par des critères qui sont soit des indicateurs démographiques, soit des indicateurs économiques. On a les critères espérance de vie à la naissance et la probabilité à la naissance de ne pas atteindre 40 ans pour la dimension longévité et santé, les critères taux brut de scolarisation et taux d'alphabétisation des adultes pour la dimension instruction et accès au savoir et le critère PIB par tête pour la dimension niveau de vie décent. Telle que présenté, le calcul des indicateurs de développement humain nécessite l'estimation de ces différents critères. Cependant, il est difficile de calculer les IDH au niveau régional car certains critères permettant de les appréhender sont difficilement désagrégeables (estimables) au niveau d'une localité comme le département. C'est notamment le cas du PIB par tête en parité de pouvoir d'achat et bien d'autres critères pour lesquels la désagrégation au niveau d'un département n'est pas sans difficultés. En effet, le PIB est un agrégat macro-économique, c'est à dire qu'il est habituellement calculé pour un Etat. Ainsi le véritable problème posé par l'étude s'articule autour de la question suivante : Comment peut-on estimés au niveau régional les critères pris en compte dans le calcul des IDH étant donné que ceux-ci sont habituellement estimé pour un Etat ? Ou encore les critères utilisés pour calculer les IDH sont-ils désagrégeables au niveau des départements en côte d'ivoire ? Dans le cas où ces critères ne sont pas désagrégeables, il y a lieu d'utiliser d'autres variables en lieu et place de celles initialement utilisés. Le problème peut être formulé également comme suit : « quel variable Proxy peut-on utilisée pour remplacer un quelconque critère qu'on ne peut pas désagréger ?».

1.2. Objectifs de l'étude 1.2.1. Objectif général de l'étude

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Cette étude vise à apprécier les possibilités offertes par les départements dans le calcul des IDH. Elle permettra donc à travers le calcul des IDHR de dégager les disparités qui existent entre les départements en côte d'ivoire en matière de développement humain.

1.2.2. Objectifs spécifiques de l'étude

L'objectif général de cette étude sera atteint à l'aide des objectifs spécifiques suivants :

o Analyser la méthode de construction d'un indicateur de développement humain régional

o Identifier les sources de données disponibles pour une telle démarche.

o Proposer une méthodologie de suivi et évaluation des indicateurs régionaux

1.3. Hypothèses de travail

Hypothèse 1 : le PIB se répartie sur le territoire national proportionnellement à celle du revenu des ménages

Hypothèse 2 : Les structures économiques et démographiques ne changent pas grandement avec les années.

Hypothèse 3 : Les effectifs au supérieur se répartissent sur le territoire national par départements proportionnellement aux effectifs des admis au baccalauréat sur les six dernières années qui précèdent l'année de référence pour laquelle l'on fait les calculs

1.4. Méthodologie de l'étude

Le déroulement de l'étude se fera en quatre grandes phases présentées ci-dessous.

Phase 1 : la recherche documentaire

Cette étape permettra de faire un état des lieux des informations disponibles sur le sujet afin de constituer une revue de littérature. Elle s'appuiera sur la consultation des acquis en matière de développement humain notamment les rapports nationaux sur le développement humain et sur la recherche par Internet.

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Phase 2 : l'Analyse des données documentaires

L'analyse des différents documents permettra de diagnostiquer un premier niveau de faisabilité de la construction des indicateurs régionaux. Elle portera sur deux aspects :

o Les éléments méthodologiques de calcul des indicateurs

o Les données à utiliser, les sources et leurs disponibilités

Phase 3 : les missions d'enquête sur le terrain.

Cette étape permettra de finaliser, de valider le choix des méthodes, des critères et de calculer les indices dimensionnels. Elle se fera au moyen d'entretiens avec les personnes ressources de certaines structures de productions et de centralisations des statistiques telles que l'INS, etc.

Phase 4 : Analyse des données collectées

L'analyse de données collectées permettra d'apprécier définitivement la faisabilité technique et opérationnelle de la construction des indicateurs de développement humain régionaux (IDHR).

1.5. Revue de littérature

flu concept du « PIB » à celui du « développement humain »

Le produit intérieur brut (PIB), agrégat macroéconomique fourni par la comptabilité nationale, mesure le résultat final de l'activité économique de l'ensemble des unités productives. Le PIB permet dès lors de mesurer « La valeur monétaire de l'ensemble des biens et services nouvellement produits (et recensés) par la nation au cours d'une année »2 et c'est habituellement par le calcul de son taux de croissance que l'on mesure l'augmentation de la richesse d'une société. La représentation de la richesse est alors principalement physique, matérielle.

Si Malthus pose clairement la question quant aux richesses que peuvent représenter les découvertes scientifiques ou autres, il élude la réponse en prétextant que la prise en considération de ce genre de facteurs ne permettrait pas d'obtenir un système cohérent. Ce

2 VAN DEN BERGHE S. et DE VILLERS J. (2001), Comptes nationaux environnementaux. Outil d'une politique de développement durable, Bureau fédéral du Plan, Septembre 2001, p. 7

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raisonnement peut s'expliquer par le faible niveau de développement de la science économique à cette époque et par la nécessité de subvenir aux besoins de base.

Cependant, ce type d'argument est beaucoup moins acceptable aujourd'hui : les développement récents de la science économique, les changements économiques, environnementaux et sociaux actuels, ainsi que les nouveaux débats philosophiques quant à la finalité de notre système ont permis un jugement critique quant à la conception de richesse retenue par la comptabilité nationale et quant à l'utilisation de son agrégat macroéconomique le plus utilisé, à savoir le Produit Intérieur Brut, pour juger l'état de bien être d'une société.

Le rapport de l'OCDE (1996) montre bien cette divergence entre croissance économique (croissance du PIB) et bien-être : La mesure de la croissance économique est telle que le PIB peut croître conjointement avec des tendances sociales indésirables (telles que le chômage, la délinquance, l'exclusion sociale...) et la croissance ne peut être soutenue à long terme avec la persistance de ces derniers.

MERLANT et al. (2003) ont largement mis en évidence les effets pervers engendrés par cette conception limitée de la richesse :

« De la vache folle à l'Erika, de la tempête de décembre 1999 aux accidents de la route ou à l'explosion de l'usine AZF à Toulouse : Toutes ces catastrophes sont des bénédictions pour notre produit intérieur brut ! Les centaines de milliards de francs qu'elles coûtent à la collectivité ne sont pas comptabilisées comme des destructions, mais comme des créations de richesse : dès lors qu'il faut payer des garagistes pour réparer les voitures endommagées, des cimentiers pour brûler les farines animales ou des médecins pour soigner les victimes de la pollution, des valeurs ajoutées monétaires sont enregistrées dans les comptes. Ce qui contribue à gonfler le PIB »

Ces divers exemples nous incitent à considérer que certaines créations de richesses devraient plutôt être apparentées à des destructions de richesses car elles sont la conséquence de catastrophe écologiques, humaines ou sociales. La comptabilité nationale prend donc comme richesse ce qui détruit le bien-être ; elle ne prend pas en compte le patrimoine de départ tel que le capital humain, naturel ou social ; et elle comptabilise certaines dépenses qui devraient plutôt être considérées comme investissement (éducation, formation, santé...).

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De tout ce qui précèdent, il apparaît que le PIB ne permet pas de rendre compte totalement de l'état de bien-être d'une société et de sa viabilité dans le long terme. Or la connaissance de cet état parait essentielle dans la mesure où non seulement le développement humain est un objectif primordial dans une société démocratique mais également parce que croissance économique et développement durable sont largement tributaires l'un de l'autre : des développements humains seront possibles à court terme mais ne seront pas soutenables sans croissance future ; inversement, la croissance économique ne sera réalisable sans développement humain. Pour les Nations Unies3, il s'agit en effet d'un cercle vertueux qui tend à se renforcer.

Face à cette incapacité du PIB à mesurer le niveau de bien-être des sociétés, des indicateurs alternatifs sont introduits au début des années soixante dix. De nombreuses publications voient le jour et le champ des indicateurs sociaux est accepté dans les domaines académique, social et politique.

Au niveau statistique, ce mouvement d'indicateurs alternatifs se caractérise notamment par le développement de statistiques sociales officielles et par le développement d'enquêtes, principalement réalisées dans le secteur privé4. Mais c'est la naissance d'indicateurs alternatifs synthétiques et de systèmes d'indicateurs qui remporte le plus de succès. Ainsi du côté des système d'indicateurs, apparaissent par exemple le « Programme of Work on Social Indicators » de l'OCDE en 1973, particulièrement influent pendant plus de dix ans, les Indicateurs sociaux de Jacques Delors en 1971 ou les données sociales de l'INSEE en 1973. Du côté des indicateurs synthétiques, c'est probablement l'indicateur créé par Nordhaus et Tobin en 1973, le Measure of Economic Welfare, qui constitue l'une des premières tentatives de construction d'un indicateur synthétique

Malgré ce grand engouement, l'intérêt porté aux indicateurs stagne, voire décroît vers la fin des années soixante dix. La crise économique due aux chocs pétroliers de 1974 et 1979 joue un rôle important dans cet état de fait : la croissance redevient plus que nécessaire pour résoudre les problèmes économiques et les discussions quant à la pertinence du PIB dans l'évaluation du bien-être de la société désuètes.

3 PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT (1996), Human develpment report 1996 : Economic Growth and Human Development, Oxford : Oxford University Press

4 Les premières enquêtes générales sur les ménages sont nées en Suède en 1968 et aux Etats-Unis en 1971. La première innovation à cet égard fut l'extension vers des séries chronologiques par réplication, année par année, de ces enquête (ZAPF, 1998).

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Milieu des années quatre-vingt, le mouvement des indicateurs alternatifs et des théories qui y sont attachées semble refaire surface. La question environnementale s'est ajoutée. Cet intérêt s'observe tout d'abord par la grande expansion des systèmes d'indicateurs sociaux au niveau des ministères, des agences de planification ou des bureaux de statistiques. Par la suite, c'est au sein des grandes institutions supranationales, telles le PNUD, l'OCDE, Eurostat ou la Banque Mondiale, que ce renouveau social va prendre essor. C'est ainsi que naît par exemple en 1990 l'Indice de Développement Humain développé par le PNUD.

Les indicateurs alternatifs sont dépendants de la conception que se sont faite leurs créateurs de la notion de bien-être. Cette conception va se refléter dans le choix des composantes du bien-être qui seront prises en considération. En effet, le bien-être est un concept multidimensionnel et il ne sera pas possible de prendre tous les éléments en compte. Il a été important par conséquent de définir un cadre conceptuel permettant de préciser les aspects du bien-être mis en évidence.

L'un des premiers concepts de bien-être fut celui du développement humain développé par Sen et par le PNUD fin des années quatre-vingt. Pour SEN (1989), le bien-être dépend non seulement du fait d'avoir des biens mais également de la manière de les utiliser : améliorer son bien-être nécessite de pouvoir augmenter ses capacités à mieux fonctionner dans divers domaines. Il faut donc non seulement avoir accès à un certain nombre de fonctionnalités ( à savoir les modes de vie et les pratiques sociales déterminant l'usage des biens et leur conférant une certaine utilité) mais également pouvoir développer ses propres potentialités (à savoir les capacités des individus à atteindre les buts qu'ils se sont fixés).Sen critique en ce sens les visions qui ne définissent le bien-être qu'en fonction d'un ensemble de biens même si la gamme couverte est relativement large.5. Sen veut tenir compte de l'interaction entre les individus et les ressources auxquelles ils ont accès.

D'autres auteurs partagent alors la vision de Sen. C'est le cas de GRIFFIN et al. (1992). Selon ces auteurs, l'objectif du développement n'est pas de produire plus mais plutôt

5 C'est ainsi qu'il critique par exemple la vision de Rawls pour qu'il existe deux types de biens premiers nécessaires au bien-être individuel : les biens premiers naturels (santé et talents) et les biens sociaux (tels que les liberté de base, revenu et richesse...). Pour Rawls, une société juste est une société qui assure une répartition équitable des biens premiers sociaux en tenant compte du fait que les personnes ne sont égales en bien premiers naturels. VOIR PERRET (2002).

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

d'augmenter les possibilités des gens de mener des vies pleines, satisfaisantes et productives. L'accroissement des ressources matérielles permet bien entendu d'augmenter ces possibilités mais l'augmentation de l'output doit être vu pour ce qu'il est, c'est-à-dire un bien intermédiaire qui, sous certaines conditions, permet d'améliorer le bien être6.

C'est de ces différents constats qu'est née le concept de développement humain. Si ce concept est largement connu à l'heure actuelle, c'est au PNUD qu'elle doit sa notoriété. En effet, le PNUD réalise en 1990 le premier rapport annuel sur le développement humain et le premier chapitre de ce rapport débute par les termes suivants : << People are the real wealth of a nation. The basic objective of development is to create an enabling environment for people to enjoy long, healthy and creative lives >>. Le développement humain est ainsi un processus d'élargissement des choix et les trois facteurs jouant un rôle primordial sont dans ce cas : une longue vie en bonne santé, un bon niveau d'éducation et un niveau de vie décent. En effet, ils déterminent tous les trois fortement le panorama d'opportunités et de choix disponibles. Par suite, d'autres facteurs permettant également d'élargir ces opportunités de choix ont été pris en considération dans les différents rapports annuels qui ont suivi. En 1992, c'est le concept de durabilité qui est mis en évidence, couvrant les notions d'égalité pour tous et d'équité intergénérationnelle. En 1993, le PNUD avance le concept de << participation >> : les individus doivent pouvoir participer aux activités politiques, économiques et sociales et aux décisions qui les touchent. En 1995, c'est la question de l'égalité des genres qui est entrée en ligne de compte. C'est dans ce contexte d'égalité des genres que les indicateurs ISDH et IPF sont publiés. Les rapports mondiaux seront toujours publiés de 1996 à 2005. Tous ces rapports traitent du développement humain dans toutes ses diversités7.

6Le développement humain ne renie donc pas l'importance de la croissance économique et de l'accumulation des richesses pour le bien-être de la société. Par contre, il affirme que la croissance économique est une condition nécessaire mai suffisante.

7 RMDH 1990 : Définition et mesure du développement humain (1ère édition)

RMDH 1991 : Financement du développement humain

RMDH 1992 : Aspects mondiaux du développement humain

RMDH 1993 : Participation populaire au développement humain

RMDH 1994 : Nouvelles dimensions de la sécurité humaine

RMDH 1995 : Egalité sociologiques entre les sexes et développement humain

RMDH 1996 : Croissance économique et développement humain

RMDH 1997 : Le développement humain au service de l'éradication de la pauvreté

RMDH 1998 : Mode de consommation et développement humain

RMDH 1999 : La mondialisation à visage humain

RMDH 2000 : Droit de l'homme et développement humain

RMDH 2001 : Mettre les nouvelles technologies au service du développement humain

RMDH 2002 : Approfondir la démocratie dans un monde fragmenté

RMDH 2003 : Les objectifs du millénaire pour le développement : un pacte entre les pays pour vaincre

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Pour finir, c'est au niveau local et régional que ce mouvement va se diffuser. Et La côte d'ivoire n'est pas en marge de ce mouvement.

Synthèse de la littérature récente sur le développement humain en Afrique

Depuis 1996 il y a des innovations en matière de mesure de développement humain en Afrique. La plupart des pays Africains se sont lancés dans une dynamique de mesure du développement humain au niveau local. En effet dans ces pays les indicateurs de développement humain du PNUD ont été désagrégés au niveau local.

Ainsi au Niger, le premier rapport sur le développement humain introduit les IDH pour les huit différentes régions du Niger. Et depuis cette date les rapports nationaux sur le développement humain au Niger sont publiés avec les indicateurs de développement humain de ses huit régions. (Cf. Rapport national sur le développement humain au Niger 1996)

Au Burkina Faso, c'est en 1997 que l'initiative de désagrégation des indicateurs de développement humain a été prise. Tous les rapports nationaux sur le développement humain au Burkina Faso tabulent les différents indicateurs de développement humain des 45 provinces du Burkina Faso. (Cf. Rapport national sur le développement humain au Burkina faso 1997.)

Synthèse de la littérature récente sur le développement humain en côte d'ivoire

La côte d'ivoire essaye depuis quelques années de traduire certaines préoccupations du DHD dans ses orientations macro-économiques et ses politiques sectorielles. Elle a déjà initié un exercice de réflexion prospective sur le devenir de la société ivoirienne en l'an 2025. Le premier rapport DHD côte d'ivoire 1997 s'inscrit dans cette dynamique de renouveau de la vision du développement économique et social en vue de créer de meilleures conditions pour la promotion des moyens durables d'existence des populations les plus pauvres.

Ce contexte de renouveau d'analyse a permis au gouvernement, avec l'appui du PNUD, d'élargir les réflexions antérieures sur « la côte d'ivoire en 2025 », de mettre en place un noyau de compétences au sein et à l'extérieur du ministère des finances (Direction du plan) pour évaluer le niveau de développement humain en côte d'ivoire depuis l'indépendance. Il a

la pauvreté.

RMDH 2004 : La liberté culturelle dans un monde diversifié. RMDH 2005 :

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

permis aussi d'étudier la nature des corrélations entre la croissance économique et les composantes de l'IDH (revenu, espérance de vie à la naissance, taux d'alphabétisation, taux de scolarisation ; etc.). Ce travail a tenté également d'apporter certains éclairages sur le mode d'existence des populations pauvres et sur leurs stratégies d'adaptation aux activités génératrices de revenu et l'évolution de leur système de solidarité communautaire. Notons que Ce premier rapport sur le DHD est la première tentative de conception d'indicateurs de développement humain régionaux mais avec les régions suivantes : Abidjan, les autres villes, la forêt rurale Est, la forêt rurale Ouest et la savane rurale. Les différents indicateurs du développement humain ont été calculés pour les régions précédemment définies.

En 2002, le deuxième rapport national sur le développement humain en côte d'ivoire est publié. Ce rapport est intitulé Pauvreté et Gouvernance. Il analyse le lien de causalité entre la pauvreté et la gouvernance. Cette analyse correspond à un besoin de plus en plus ressenti en Afrique en général et en côte d'ivoire en particulier, tant il est constaté au plan mondial que les nations les plus prospères ne sont pas nécessairement celles qui disposent de plus de ressources naturelles. Le RNDH en côte d'ivoire 2002 a été élaboré sur la base des questions relatives à la pauvreté et à l'équité sociale d'une part ; à la gouvernance et à la société civile d'autre part.

En 2004, le troisième rapport national sur le développement humain et intitulé cohésion sociale et reconstruction nationale est élaboré. Ce rapport s'inscrit dans la logique des développements que connaît la côte d'ivoire depuis début 1999. Ce rapport réaffirme que le défi majeur de la côte d'ivoire consiste non seulement à repenser des régulateurs sociaux compatibles avec les exigences du nouveau contexte d'évolution de la côte d'ivoire et susceptibles de ressouder les liens intercommunautaires au plan sociologique, mais surtout, à favoriser, au plan politique, un cadre d'une gouvernance au service du développement et visant à densifier le socle de l'équilibre social. Les fruits de cette oeuvre, qui s'affirmeront certainement dans la durée, nécessitent un engagement au niveau de l'ensemble des acteurs nationaux, de la société civile, de la classe politique, du secteur privé et des populations ellesmêmes. Ce rapport analyse dans une première partie les facteurs qui ont joué dans le maintien de l'équilibre social, puis les causes de la rupture de cet équilibre et de la cohésion sociale et enfin fait des propositions pour la reconstruction de la cohésion sociale.

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Chapitre 2 : Fondements et mesure

des indicateurs de développement

humain

Ce chapitre a pour objet de présenter les fondements théoriques et la méthodologie pratique de calcul des indicateurs de développement humain.

2.1. Concepts de développement humain durable

Si la croissance économique a été aux coeurs des débats économiques, c'est seulement dans les années 1940-50 qu'ont vu le jour les premières théories du développement. La prise de conscience du retard accusé, du point de vue de leur industrialisation, par un grand nombre de pays Africain, latino-américains et asiatique est à l'origine de ces travaux Le développement a ainsi été décrit comme une succession d'étapes qui diffèrent à des degrés divers soit par la forme d'organisation ( familiale, urbaine ou nationale ) de la production et des échanges, soit par la nature du secteur prédominant ( primaire, secondaire ou tertiaire ), soit par le rythme de croissance de l'investissement et de l'accumulation de capital.

Cependant, les années 1980 ont vu la notion de développement s'humaniser. En effet, on a constaté dans plusieurs pays l'échec des politiques strictement économiques inspirées par une vision macroéconomique du développement qui trouvait ses références dans le monde occidental. En conséquence, les pays en développement, soucieux de développement humain et durable, ont adopté une vision microéconomique et globale qui inclut la dimension humaine et intègre l'économie et l'écologie, le naturel et le culturel.

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2.1.1. Origines du concept

Le concept de développement durable, apparu, dans les années 1980, correspondait à une double prise de conscience : que le stock de ressource naturelles disponibles était limité et que les processus de développement induisaient des externalités négatives (déchets, pollution, bruit, etc.). Ces deux aspects pouvaient remettre en cause, à terme, la durée de la croissance et la poursuite du développement.

Il fallait repenser le développement en tenant compte de ces deux contraintes et gérer de façon correcte les interactions entre l'économie et l'environnement8 afin de répondre aux besoins actuels des populations, sans pour autant sacrifier ceux des générations futures. Les enjeux du développement humain durable sont généralement présentés comme ceux de la survie de l'humanité sur la planète. Le concept a évolué, et apparaît pour certains comme une notion « philosophique >> et pourrait se résumer au credo du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) : « Améliorer la qualité de vie des populations sans pour autant compromettre celle des générations à venir >>.

Ainsi au moment du lancement du concept de développement durable9, on a plus mis l'accent sur les ressources naturelles locales, solidement en place, bien identifiées, sur la possibilité de les stabiliser, de les geler pour les offrir telles quelles aux générations futures. La transmission aux générations futures du capital humain et du capital social qui sont aussi des facteurs de croissance à long terme, n'est pas souvent prise en compte et jamais considérée au même niveau. Or, l'accumulation et la préservation de ces deux formes de capital dans un monde marqué par la compétition internationale, qui accroît l'incertitude et l'insécurité, sont indispensables pour éviter des situations de destruction grave et d'irréversibilité.

81972, à Stockholm : pour la première fois les Nations Unies se réunissent pour évoquer l'impact environnemental de la forte industrialisation des pays développés sur l'équilibre planétaire. Cette conférence donne naissance à l'UNEP (United Nations Environment Programm).

91987 : le terme « Développement durable >> apparaît de manière officielle, dans le rapport « Our common future » du premier ministre norvégien, madame Gro Harlem Brundtland. La fracture économique et sociale entre les pays développés et le Tiers Monde est montrée du doigt et s'ajoute aux préoccupations exclusivement environnementales des Nations Unies.

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En 1992, le programme de nations unies pour le développement (PNUD) précise la notion en évoquant le développement humain durable, défini comme « un processus d'élargissement des opportunités d'éducation, de soins de santé, de revenu et d'emploi et la prise en compte de la totalité de l'éventail des choix humains, de la qualité de l'environnement physique aux libertés économiques et politiques >>. Le PNUD introduit ainsi les nouveaux aspects sociaux du développement déjà utilisés pour l'évaluation du développement dans l'indice de développement humain (IDH).

2.1.2. Définition et objectifs du développement humain durable

Par la notion de développement humain durable, on entend un accroissement des libertés et des potentialités des individus dans toutes ses composantes : économique, sociale, culturelle, éthique, politique. La durabilité sous-entend la préservation des acquis, dans ce sens qu'on transmet aux générations futures un montant de capital qui leur permet de vivre au moins aussi bien que la génération présente. Le capital ici est vu sous l'aspect social, humain et économique.

Le « développement humain durable >> complète le « développement durable >> en ce qu'il intègre (aussi) le renforcement des capacités d'une génération à l'autre en termes de croissance économique et d'amélioration des conditions de vie, du capital social et du capital humain.

Le développement humain durable est le développement du peuple, pour le peuple (présent et futur) et par le peuple. En cela, la notion de développement humain durable constitue un concept globalisant de développement (développement des ressources humaines, besoins essentiels, bien-être humain) :

+ Le développement du peuple signifie l'élargissement des capacités des êtres humains à travers l'éducation, la formation, une meilleure santé, l'habitat. Cette vision rejoint en cela le développement des ressources humaines ;

+ Le développement pour le peuple signifie que le développement n'est pas poursuivi comme une fin en soi. Les fruits de la croissance économique doivent avoir une traduction concrète dans la vie des individus. Cela requiert une gestion adéquate des politiques

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

+ Le développement par le peuple se réfère au processus par lequel les individus deviennent non seulement bénéficiaires du développement mais aussi les principaux acteurs. Ils participent activement aux décisions qui influencent leur quotidien

Le développement humain durable vise trois objectifs : maintenir l'intégrité écologique, améliorer l'équité entre les nations, les individus et les générations, et améliorer l'efficacité économique.

Le maintien de l'intégrité écologique ( environnement) consiste à intégrer dans l'ensemble des actions des communautés humaines, la préoccupation du maintien de la viabilité et de la diversité des gènes, des espèces et de l'ensemble des écosystèmes naturels terrestres et aquatiques, et ce notamment, par des mesures de protection de la qualité de l'environnement, par la restauration, l'aménagement et le maintien des habitats essentiels aux espèces ainsi que par une gestion durable de l'utilisation des populations animales et végétales exploitées

L'amélioration de l'équité sociale consiste à permettre la satisfaction des besoins essentiels des communautés humaines présentes et futures et l'amélioration de la qualité de vie, et ce, notamment, par l'accès pour tous à l'emploi, à l'éducation, aux soins médicaux et aux services sociaux, à un logement de qualité, ainsi que par le respect des droits et des libertés de la personne, et par la participation, pour l'ensemble des groupes de la société, aux différents processus de prise de décision.

L'amélioration de l'efficacité économique consiste à favoriser une gestion optimale des ressources humaines, naturelles et financières, afin de permettre la satisfaction des besoins des communautés humaines, et ce, notamment, par la responsabilisation des entreprises et des consommateurs au regard des biens et des services qu'ils produisent et utilisent ainsi que par l'adoption de politiques gouvernementales appropriées (principe du pollueur / utilisateurpayeur, internalisation des coûts environnementaux et sociaux, éco-fiscalité, etc.).

Le défi de la mise en oeuvre du développement humain durable consiste donc à faire en sorte que dans nos comportements, nos actions, nos politiques, nos programmes, nos lois et nos règlements, bref, dans l'ensemble de nos interventions comme citoyen, groupe d'intérêt,

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

entreprise, gouvernement, nous visions l'atteinte simultanée et équilibrée de ces trois objectifs fondamentaux.

La figure ci dessous résume le concept de développement humain durable et ses trois dimensions.

Figure 1 : Les trois pôles interdépendants du développement humain durable

Source : BOULANGER Paul-Marie, (2004) : Les indicateurs de développement durable.

Comme tout processus nécessite d'être suivi, il est nécessaire d'établir des indicateurs mesurables et de lecture simple qui dans la mesure du possible, embrassent l'essence de la dynamique. C'est là toute la problématique d'identification des instruments de suivi et d'évaluation

2.1.3. Mesure du développement humain durable

L'une des méthodes de mesure du développement humain durable les plus courantes consiste à recenser et sélectionner un certain nombre d'indicateurs pour chacune des trois dimensions : économique, environnementale et sociale. La Commission Européenne (CE), entre autres organisations, ont compilé une batterie d'indicateurs pour suivre les tendances du développement humain durable.

En marge des organisations internationales, de nombreux pays et groupes de pays ont élaboré des séries d'indicateurs pour suivre le processus de développement humain durable. Une approche assez voisine consiste à développer des séries réduites d'indicateurs « fondamentaux » ou « phares », plus accessibles et plus faciles à appréhender. L'OCDE par

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

exemple a proposé une série limitée d'indicateurs phares du développement humain permettant de déterminer rapidement si l'on préserve son patrimoine et satisfait ses besoins actuels de manière durable (voir encadré ci dessous)

Encadré : Indicateurs fondamentaux du développement humain durable de l'OCDE

Thème Indicateurs

Indicateurs des ressources : Préservons- nous notre bas d'actifs ?

Actifs environnementaux

Qualité de l'air Indice d'émission de gaz à effet de serre (GES) et émission de CO2

Emission de NOX

Ressources en eau Indice de l'utilisation de l'eau

Ressources énergétiques Consommation de ressources énergétiques

Biodiversité Superficie des zones protégées en proportion de la superficie totale

Actifs économiques

Actifs produits Volume du stock de capital net

Actifs de R-D Taux de croissance de la productivité multifactorielle

Actifs financiers Actifs étrangers nets et balance des opérations courantes

Capital humain

Stock de capital humain Proportion de la population diplômée du second cycle du secondaire

de l'enseignement supérieur

Investissement dans le

capital humain Dépenses d'éducation

Dépréciation du capital

Humain Taux et niveau de chômage

Indicateurs de résultats : satisfaisons nous nos besoins actuels ? Consommation Dépense de consommation finale des ménages

Intensité de production des déchets urbains

Distribution de revenu Coefficient de Gini

Santé espérance de vie à la naissance

Qualité de l'air en ville

Statut professionnel/ emploi Rapport emploi/population

Education Taux de scolarisation

Sources : OCDE (2001), Développement durable, les grandes questions

Ces séries réduites d'indicateurs du développement humain durable ont à la fois des avantages et des inconvénients. La combinaison d'indicateurs de différentes disciplines permet de communiquer simplement sur les aspects essentiels du développement humain durable. Cependant, ces séries d'indicateurs sont conçues non pas pour tracer un tableau complet des relations socio économico environnementales, mais pour rendre compte des principales tendances et pour attirer l'attention sur certains problèmes.

A côté de ces séries réduites d'indicateurs, on a également les indicateurs composites du développement humain du PNUD :

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

+ L'indicateur de développement humain (IDH) : c'est un outil synthétique de mesure du développement humain durable. Il chiffre le niveau moyen atteint par un pays donné sous trois aspects essentiels : l'aptitude à vivre longtemps et en bonne santé, représenté par l'espérance de vie à la naissance, l'instruction et l'accès au savoir, représentée par le taux d'alphabétisation des adultes et par le taux brut de scolarisation, tous niveaux confondus, et la possibilité de bénéficier d'un niveau de vie décent, représenté par le PIB par habitant (en parité de pouvoir d'achat).

+ L'indicateur de la pauvreté humaine pour les pays en développement (IPH) : Alors que l'IDH mesure le niveau moyen atteint par un pays donné, l'IPH s'attache aux carences ou manques observables dans les trois dimensions fondamentales déjà pris en compte par l'IDH : l'aptitude à Vivre longtemps et en bonne santé représenté par le risque de décéder à un age relativement précoce, et exprimé par la probabilité, à la naissance, de ne pas atteindre 40 ans, l'instruction et l'accès au savoir représenté par l'exclusion du monde de la lecture et des communications, et exprimé par le taux d'analphabétisation des adultes, et la possibilité de bénéficier d'un niveau de vie décent représenté par l'impossibilité d'accéder à ce que procure l'économie dans son ensemble, et exprimée par le pourcentage de la population privée d'accès à des points d'eau aménagés et par le pourcentage d'enfants de moins de cinq ans soufrant d'insuffisance pondérale

+ L'indicateur sexospécifique du développement humain (ISDH) : Tout comme l'IDH, l'ISDH mesure le niveau moyen de développement d'un pays en le corrigeant pour refléter les inégalités sociologiques entre femmes et hommes sous les même aspects pris en compte pour le calcul de l'IDH : l'aptitude à vivre longtemps et en bonne santé, l'instruction et l'accès au savoir et la possibilité de bénéficier d'un niveau de vie décent

+ L'indicateur de la participation des femmes (IPF): C'est un indicateur qui se concentre sur les opportunités qui s'offrent aux femmes plutôt que sur les capacités qui sont les leurs. Il s'attache aux inégalités femmes-hommes dans trois domaines essentiels : la Participation et pouvoir décisionnaire dans la sphère politique, exprimés par la

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répartition des sièges de parlementaires entre hommes et femmes, la Participation et pouvoir décisionnaire dans l'économie, exprimées par deux éléments : pourcentages respectifs d'hommes et de femmes occupant, d'une part, des fonctions de représentation parlementaire, de direction et d'encadrement et d'autre par des fonctions techniques, et la maîtrise des ressources économiques, mesurée par la part masculine et féminine du revenu estimé du travail (PPA).

Dans la suite de l'étude, nous allons nous intéressé uniquement qu'aux indicateurs composites de développement humain du PNUD dont une présentation détaillée sera faite dans la section suivante.

2.2. Présentation des indicateurs de développement humain.

Cette section présente d'abord les indicateurs composites du développement humain tant sur le plan théorique que méthodologique. Puis elle expose quelques limites de l'IDH.

2.2.1 Aperçu théorique et méthodologie pratique de calcul des indicateurs composites de développement humain

2.2.1.1. Aperçu théorique : étapes de construction d'un indicateur

Les différentes étapes :

Les différentes étapes de la construction d'indicateurs identifiées par Lazarsfeld10 sont schématisées dans la figure suivante :

10 Paul falix LAZARFELD (1901-1976) Ph.D en mathématique appliquée, particulièrement reconnu pour l'importance de ses travaux sur l'utilisation des techniques d'enquêtes pour la collecte d'informations

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Figure 2 : Du concept aux indices

Concept

Analyse conceptuelle, modèle conceptuel Dimensions

Identification et sélection des variables

Mesure (échelle, temporalité) Indicateurs

Pondération

Agrégation

Indice

Sources : IDDRI

Du concept aux dimensions : La première étape consiste à identifier les différentes dimensions qui constituent le concept, sachant que ceux-ci sont toujours multidimensionnels. La notion de pauvreté, par exemple, recouvre une dimension matérielle, mais aussi une dimension sociale (exclusion, marginalisation) et une dimension culturelle (niveau d'éducation, moyens d'expression). La dimension matérielle elle-même est multiple ; elle comporte des éléments financiers (revenu, niveau d'endettement, charges) et non financiers (santé, logement, droits). Chacune de ses dimensions matérielles est elle-même plus ou moins composite. Le revenu, par exemple, peut être monétaire ou non. Par ailleurs, outre le niveau de revenu à un moment donné, ce qui importe parfois davantage est le caractère régulier ou au contraire précaire de celui-ci

Des dimensions aux indicateurs : les différentes dimensions sont ensuite décomposées en variables dont certaines seront retenues eu titre d'indicateur, soit parce qu'elles paraissent particulièrement pertinentes soit parce qu'elles se prêtent plus aisément à la mesure. Si la sélection des indicateurs s'appuie souvent sur une appréciation des contraintes d'observations et de mesure, elle comporte néanmoins toujours des éléments théoriques. Par exemple, toujours à propos de la pauvreté, il s'agit d'une question théorique qui va conditionner la nature de l'indicateur de revenu, à savoir : la pauvreté est-elle une réalité absolue ou relative ? Autrement dit, faut-il considérer comme pauvre celui qui ne dispose pas du minimum de revenu nécessaire pour couvrir des besoins jugés essentiels ou celui qui a significativement moins que les autres ? Dans le premier cas, il faudra fixer un seuil de pauvreté en calculant les

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sommes nécessaires pour couvrir les besoins jugés essentiels, qui devront être définis au préalable. Dans le second cas, il faudra fixer un niveau de référence et un écart par rapport à celui-ci et définir l'échelle appropriée pou mesurer le phénomène.

Des indicateurs aux mesures : Une fois définis les indicateurs, ceux-ci doivent faire l'objet de mesures. Il reste alors à décider à quel niveau de précision, d'exactitude, d'échelle spatiale et temporelle, ainsi que dans quelles unités, les effectuer. Le plus souvent, les indicateurs n'auront pas le même degré de précision et ne seront même pas mesurés dans des unités semblables, ce qui complique évidemment le processus d'agrégation des mesures en un indice synthétique. Ainsi, le concept e statut social, opérationnalisé par des indicateurs tels que le durée de la solidarité, le niveau d'éducation, le revenu et la profession, mêle des informations de type quantitatif pur (le revenu), semi quantitatif (niveau éducatif) et qualitatif pur ( la profession). Il en résulte qu'il v'avère souvent nécessaire de ramener les unités et échelles de mesures au niveau le plus élémentaire et le moins exigeant avec tout ce que cela implique en termes de perte d'information.

Des mesures à l'indice : La dernière opération, indispensable dans le contexte de l'opérationnalisation en vue du test empirique d'un concept scientifique, consiste à agréger les différents indicateurs en un indice synthétique. Seul ce dernier est considéré comme signifiant ; les indicateurs de base n'ayant pas de sens individuellement et ne constituant que les pièces d'un puzzle, dont seul le tout est significatif. Or, comme on déjà évoqué, pour être agréger, les indicateurs doivent pouvoir être exprimés dans une unité commune. C'est évidemment le cas pour les indicateurs monétaires comme le PIB, l'indice des prix, etc. Mais, en l'absence d'une unité commune naturelle tell que la monnaie, les différents indicateurs doivent être normalisés.

La normalisation

La normalisation peut se définir comme étant la mise en application d'un ensemble de règles et de spécifications (normes) ayant pour objet d'unifier les unités de mesure. Il existe plusieurs méthodes de normalisation, dont aucune n'est pleinement satisfaisante :

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

· La normalisation statistique : Elle consiste à exprimer toutes les valeurs en écarts types, après avoir transformé les variables de sorte que leur moyenne soit égale à zéro. C'est le type de normalisation effectuée préalablement à de nombreuses modélisations statistiques mais qui s'avère malheureusement inapplicable dans le contexte des indicateurs puisque chaque nouvelle observation implique un nouveau calcul de la moyenne suivie d'une nouvelle normalisation

· La normalisation empirique : Pour être plus précis, il faudrait parler ici des normalisations empiriques au pluriel dans la mesure où différentes techniques peuvent être utilisées. Une des plus courantes consiste à prendre comme base de calcul une année de référence (par exemple l'année de début de la chronique statistique) et à exprimer toutes les valeurs subséquentes en pourcentage de variation par rapport à cette valeur initiale. Cette approche se prête bien à une analyse en termes de progrès ou de régression par rapport à une situation initiale. Une autre méthode consiste à donner la valeur 0 (min) à l'observation considérée comme la plus mauvaise et 1 (ou 10 ou 100) à celle qui correspond au meilleur score (max). Toutes les valeurs intermédiaires sont alors calculées selon la formule suivante :

Y=(X - Min) / (Max - Min)

Afin de rester dans les limites d'une échelle allant de 0 à 1 (ou 10, 100...). Le problème principal de ce type de normalisation est la variabilité des bornes minimale et maximale. Il suffit qu'une nouvelle observation déborde, vers le bas ou vers le haut, l'échelle des valeurs observées jusque là pour qu'une renormalisation de l'ensemble des variables soit nécessaire sous peine de voir les nouvelles observations sortir de l'intervalle fixé.

· La normalisation axiologique : la façon de procéder est identique à la normalisation empirique avec bornes min et max, à cette différence près que les bornes ne sont pas dictées par la base de données (valeurs observées) mais sont choisies en fonction du contexte d'action ou d'évaluation, la situation dont on veut s'éloigner se voyant attribuer la valeur 0 et celle que l'on considère comme l'idéal à atteindre (qui peut ou non correspondre à un objectif stratégique) recevant la valeur 1.

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· La normalisation mathématique : cette normalisation consiste à appliquer aux données une transformation (fonction) mathématique qui fait en sorte qu'elles restent comprises entre une borne inférieure et une borne supérieure (par exemple, -1 et +1 ou 0 et 1). Les fonctions logistique et tangente hyperbolique sont les plus fréquemment utilisées. Il reste que de telles manipulations ne sont recommandées pour les indicateurs sociaux, parce qu'elles déforment quelque peu la distribution originale.

Il est clair que le choix de la méthode ainsi que des bornes maximale et minimale utilisées pour la normalisation ne sont pas sans conséquence en termes d'interprétation ou d'utilisation des indicateurs. Plusieurs exemples de distorsions résultant de différences minimes dans les choix de l'une ou l'autre valeur de référence illustre cela. Ainsi, par exemple, dans l'indice de développement humain, l'une des trois composantes est l'espérance de vie à la naissance dont les valeurs observées sont normalisées avec une borne inférieure fixée à 25 ans et une limite supérieure à 85 ans. Que se passerait-il si, au lieu de 85 ans, on prenait comme limite maximale 80 ans ? L'intervalle entre la valeur maximale et la valeur minimale passerait de 60 à 55, soit une diminution de 9%. Une espérance de vie de 55 ans, au lieu de valoir 0,5 vaudra 0,545, soit 9% de plus. Si les autres composantes de l'indice ne changent pas, le résultat serait une majoration de 9% du poids de l'espérance de vie dans le calcul total.

En conséquence, le caractère plus ou moins arbitraire du choix des valeurs min et max même dans le cas de la normalisation empirique plaide pour l'adoption d'une approche normative et donc pour que les valeurs maximales retenues correspondent effectivement à des objectifs à atteindre.

L'agrégation

L'agrégation est l'opération qui consiste à condenser l'information contenue dans chacun des critères en une seule information. Cela suppose de répondre aux questions suivantes. Faut-il attribuer le même poids à tous les critères pour constituer l'indice ou faut-il leur attribuer des poids différents, et si oui, comment ? Quel est le rapport entre l'indice et les indicateurs ? S'agit-il d'une somme, d'un produit, de quelque chose de plus compliqué ?

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Dans la pratique, les deux questions se ramènent le plus souvent au dilemme entre une moyenne simple et une moyenne pondérée. La question de la pondération est cruciale et éminemment délicate. Elle consiste à attribuer un poids et donc une valeur spécifique aux différentes dimensions du concept. Par exemple, dans le cas d'un indice de pauvreté, elle pourrait consister à donner plus de poids à la dimension matérielle qu'à la dimension sociale (isolement, exclusion) ou à la dimension culturelle.

Les dimensions et les indicateurs constituant un indice peuvent être représentés sous forme d'une arborescence, le concept constituant le tronc de l'arbre et chaque branche figurant une de ses dimensions, elle-même pouvant se décomposer en sous branches pour finir par les feuilles représentant les indicateurs proprement dits. A chaque embranchement, il est possible d'attacher une pondération aux branches qui y prennent naissance, en terminant par les feuilles auxquelles est attachée une pondération égale au produit des coefficients des sous branches et des branches dont elles sont issues.

La figure 3 montre un tel exemple d'arborescence : la notion de développement humain durable tel que présenté dans la première partie du second chapitre est décomposée en trois dimensions correspondant aux piliers économique, social et environnemental. Seule la branche économique est développée plus avant, avec deux dimensions constitutives, la performance et la résilience. La performance est appréciée à l'aide de deux indicateurs, le taux de croissance du PIB et celui de la productivité. La sous branche résilience est, quant à elle, décomposée en deux dimensions : la diversité et l'innovation. Le processus de pondération en cascade des dimensions est illustré par le poids final de chaque indicateur, produit de toutes les pondérations en amont et de la sienne propre. Ainsi, le taux de croissance du PIB se voit attribuer un poids de 0,158, soit le produit de 0,8 (sa pondération spécifique), de 0,6 (pondération de la branche << performance ») et de 0,33 (pondération de la branche << économique »).

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Figure 3 : Arborescence des dimensions et des indicateurs

Développement humain durable

0 33

0 33

0,33

Social

Economique

Environnemental

0 6

0 4

Performance

Résilience

Taux de croissance de la

productivité
0,2 0,04

Diversité

Indice d'entroprie

1 0,0026

Innovation

0 2 0 8

Taux de croissance du PIB

0,8 0,158

Taux de croissance des dépenses de R&D

1 0,106

Sources : IDDRI

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

2.2.1.2. Méthodologie pratique de calcul des indicateurs de développement humain

Indicateur de développement humain (IDH)

L'indicateur de développement humain durable (IDH) est un indicateur composite comportant trois éléments : la durée de vie mesuré par l'espérance de vie à la naissance, le niveau d'éducation, mesuré par un indicateur combinant pour deux tiers le taux d'alphabétisation des adultes et pour un tiers le taux brut de scolarisation (tous niveaux confondus), et le niveau de vie, mesuré d'après le PIB réel par habitant (mesuré en parités des pouvoirs d'achat).

Avant de calculer l'IDH lui-même, il faut établir un indice pour chacune des trois composantes. Puis, avant d'être agréger dans l'IDH, chaque indice doit être normalisé de façon à prendre une valeur comprise entre zéro et un. Aussi, les valeurs minimale t maximale que l'indice élémentaire peut prendre doivent être définies au préalable.

Tous les indices à l'exception de celui du PIB et de celui du niveau d'instruction qui entrent dans la composition de l'IDH se calculent selon la formule générale suivante :

Indice dimensionnel =

Valeur constatée -Valeur minimale

Valeur maximale - Valeur minimale

L'indice du PIB se calcule à l'aide de la formule suivante :

Indice du PIB =

log(Valeur constatée) -log(Valeur minimale)

 
 

.

log(Valeur maximale) - log(Valeur minimale)

Quant à celui du niveau d'instruction, il se calcule comme suit :

Indice du niveau d'instruction = 2 (Indice dimensionnel du taux d'alphabétisation ) 3

+ 1 (Indice dimensionnel du taux brut de scolarisation) 3

L'IDH correspond à la moyenne arithmétique de ces indices dimensionnels. Ainsi la formule s'écrit comme suit :

1 ( indice d espérance devie

' ) 1 (

+ indice de niveau d instruction

' )

3 3

IDH =

+ 1 ( indicede PIB ) 3

Le tableau ci-dessous donne les valeurs maximale et minimale des différents critères pris en compte dans le calcul de l'IDH.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Tableau 1 : Valeurs minimales et maximales pour le calcul de l'IDH

Critères

Valeur maximale

Valeur minimale

Espérance de vie à la naissance (années)

85

25

Taux d'alphabétisation des adultes (%)

100

0

Taux brut de scolarisation combiné (%)

100

0

PIB par habitant (en PPA)

40000

100

Sources : rapport mondial sur le développement humain 2001 (PNUD)

Indicateur de la pauvreté humaine (IPH)

Alors que l'IDH mesure le niveau moyen atteint par un pays donné, l'IPH s'attache aux carences ou manques observables dans les trois dimensions fondamentales déjà pris en compte par l'IDH :

o Vivre longtemps et en bonne santé : risque de décéder à un âge relativement précoce, exprimé par la probabilité, à la naissance, de ne pas atteindre 40 ans.

o Instruction et accès au savoir : exclusion du monde de la lecture et des communications, exprimée par l taux d'analphabétisation des adultes

o Possibilité de bénéficier d'un niveau de vie décent : impossibilité d'accéder à ce que procure l'économie dans son ensemble, exprimée par le pourcentage de la population privée d'accès à des points d'eau aménagés et par le pourcentage d'enfants de moins de cinq ans souffrant d'insuffisance pondérale

La formule de calcul de l'IPH est la suivante :

IPH 1/3( P 1 P 2 P 3 ) á

1/

= ? + + ?

á á á

? ?

á = 3.

Et où :

P1 = Probabilité, à la naissance, de décéder avant 40 ans (multiplié par 100)

P2 = Taux d'analphabétisation des adultes

P3 = Moyenne non pondérée des pourcentages de la population n'ayant pas accès à

des points d'eau aménagés, de la population privée d'accès aux soins de santé et d'enfants de moins de cinq ans soufrant d'insuffisance pondérale

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

La valeur deá a une incidence considérable sur celle de l'IPH. Si á = 1, l'IPH correspond à la moyenne de ses trois variables constitutives. En revanche, lorsque ce coefficient augmente, il confère un poids plus important à la composante dans laquelle le manque est plus accentué. Ainsi, plus la valeur deá tend vers l'infini, plus l'IPH se rapproche de la valeur de la variable la plus faible. En donnant àá la valeur 3, celui-ci confère un poids supplémentaire, mais pas écrasant aux composantes dans lesquelles le dénuement est plus criard.

Indicateur sexospécifique du développement humain (ISDH)

L'ISDH tout comme l'IDH, mesure le niveau moyen de développement d'un pays en le corrigeant pour refléter les inégalités sociologiques entre femmes et hommes sous les mêmes aspects pris en compte pour le calcul de l'IDH.

Le calcul de l'ISDH est calculé s'effectue en quatre étapes :

Etape 1 : Calcul de l'indice d'égalité de la répartition pour l'espérance de vie ( IE0 c )

On a :

IE0 c p h ( IE 0 h ) p f ( IE 0 f )

1 -

= ? +

- 1

?

- 1

? ?

Avec :

IE 0 h = Indice dimensionnel de l'espérance de vie des hommes IE 0 f = Indice dimensionnel de l'espérance de vie des femmes p h = Proportion d'hommes dans la population totale

p f = Proportion de femmes dans la population totale

Etape 2 : Calcul de l'indice d'égalité de la répartition pour le niveau d'instruction ( INIc )

On a :

INI c p h ( INI h ) p f ( INI f )

- 1 - 1

= ? +

?

- 1

? ?

Avec :

IN I h = Indice dimensionnel du niveau d'instruction des hommes

IN I f = Indice dimensionnel du niveau d'instruction des femmes

Etape 3 : Calcul de l'indice d'égalité de la répartition pour le PIB ( INRc )

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

On a :

INR c p h ( IPR h ) p f ( IPR f )

- 1 - 1

= ? +

?

- 1

? ?

Avec :

IP R h = Indice dimensionnel du revenu du travail pour les hommes

IP R f = Indice dimensionnel du revenu du travail pour les femmes

Etape4 : Calcul de l'ISDH

On a :

IE c INI c INR c

+ +

0

ISDH =

3

Tous les indices dimensionnels se calculent comme ceux de l'IDH à la seule différence qu'on distingue entre hommes et femmes. Quant aux valeurs maximale et minimale, elles sont tabulées dans le tableau ci-dessous

Tableau 2 : Valeurs minimales et maximales pour le calcul de l'ISDH

Critères

sexes

Valeur maximale

Valeur minimale

Espérance de vie à la naissance
(années)

Population féminine

87,5

27,5

Population masculine

82,5

22,5

Taux d'alphabétisation des
adultes (%)

_

100

0

Taux brut de scolarisation
combiné (%)

_

100

0

PIB par habitant (en PPA)

_

40000

100

Sources : rapport mondial sur le développement humain 2001 (PNUD)

Indicateur de la participation des femmes (IPF)

L'IPF se concentre sur les opportunités qui s'offrent aux femmes plutôt que sur les capacités qui sont les leurs. Il s'attache aux inégalités entre femmes et hommes dans trois dimensions essentielles :

o Participation et pouvoir décisionnaire dans la sphère politique, exprimés par la répartition des sièges de parlementaires entre hommes et femmes

o Participation et pouvoir décisionnaire dans l'économie, exprimée par deux éléments : pourcentages respectifs d'hommes et de femmes occupant, d'une part, des fonctions de représentation parlementaire, de direction et d'encadrement et fonctions techniques.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

o Maîtrise des ressources économiques, mesurée par la part masculine et féminine du revenu estimé du travail (PPA).

Pour chacune des trois dimensions définies ci-dessus, on calcule un pourcentage équivalent d'égalité de la répartition (PEER), qui prend la forme d'une moyenne pondérée par la population, selon la formule générale suivante :

PEER p h ( pih ) p f ( pif ) å

1/(1 )

1 å 1 - å -

-

= ? + ?

? ?

Et où :

pih = part indicielle de la population masculine

pif = part indicielle de la population féminine

å mesure l'aversion pour l'inégalité. å = 2 assigne une pénalité modérée à l'inégalité Concernant la participation à la vie politique et économique, ainsi qu'aux décisions, on indexe ensuite le PEER en le divisant par 50. Parce que dans une société idéale, où la participation de chacun des deux sexes serait la même, les variables considérées par l'IPF sont égales à 50%.

Une fois le PEER calculé pour les trois dimensions considérées, l'IPF est égale à la moyenne arithmétique des trois PEER exprimée en indice.

2.2.2 Limites de l'indicateur de développement humain durable (IDH)

L'indicateur de développement humain durable, bien que comblant quelques-unes des lacunes dans l'utilisation du PIB par tête comme un unique indicateur de niveau de bien être d'une population, n'est pas la panacée. En effet, il ne met pas en relief les fondamentaux du développement humain que sont l'équité, la durabilité et la participation. Un taux de scolarisation, dans beaucoup de pays est seulement représentatif du niveau d'instruction des hommes. Il ne traduit pas le biais introduit dans le système éducatif au détriment des filles. Dès lors et ne serait, ce qu'à ce niveau, la lecture du principe d'équité et de participation est faussée.

La discrimination entre les hommes et femmes est corrigée par l'indicateur sexospécifique du développement humain (ISDH) qui, utilisant les mêmes composantes que l'IDH, le décompose cependant entre homme et femme. Plus l'inégalité genre est prononcée plus l'ISDH se différencie de l'IDH.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

L'IDH ne permet pas de mesurer la participation de la population aux choix des stratégies de développement et de leur mise en oeuvre. Dans bien de communautés, une frange importante de la population est en marge de la vie socio-économique et politique. Il s'agit des pauvres et des femmes. Tenant compte de ce besoin de participation, il est également associé à l'IDH des indicateurs comme celui de la pauvreté humaine (IPH) et de la participation de la femme (IPF).

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Chapitre 3 : Méthodologie d'élaboration

d'indicateurs de développement

humain au niveau régional

Ce chapitre est exclusivement réservé à la conception d'indicateurs de développement humain au niveau régional. Il présentera d'abord le découpage administratif de la côte d'ivoire, puis les différentes sources d'informations statistiques utilisées dans le cadre du calcul des indicateurs de développement humain au niveau national. Par suite, il exposera la méthodologie d'estimation des différents critères caractéristiques des dimensions pris en compte dans les indicateurs de développement humain.

3.1. Présentation du Découpage administratif de la côte d'ivoire

L'organisation de l'administrative territoriale est en pleine mutation. Le schéma actuel distingue deux niveaux de décentralisation (la commune et la région) et deux niveau de déconcentration (la préfecture et la sous-préfecture). Les deux métropoles d'Abidjan et de Yamoussoukro sont administrées selon une formule propre, le district. Ces deux villes sont subdivisées en communes d'arrondissement dirigées par un conseil et un maire élu au suffrage universel. Par contre, les districts sont dirigés par un gouverneur nommé par le chef d l'Etat. La loi de 1980, portant organisation municipale, prévoit un système de solidarité locale basé sur la coopération et les ententes intercommunales. Le territoire national est découpé en deux types d'unités administratives : d'une part les circonscriptions administratives (les départements, la sous-préfecture et les villages), et d'autre part, les collectivités locales (les régions, le district, les communes et les communautés rurales. Il n'y a pas de véritable coïncidence entre les deux découpages territoriaux. Le tableau suivant présente l'organisation administrative et territoriale.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Tableau 3 : Organisation administrative et territoriale de la côte d'ivoire

Découpage territorial

Collectivité
locale

Circonscription administrative

Organe délibérant

Organe exécutif

Organe de tutelle

Dénomination

Nb

Région

19

Oui

Oui

Conseil régional

Président du conseil régional

Préfet de région

Département

58

Oui

Oui

Conseil général

Non

Préfet de région

District

2

Oui

Non

Conseil district

Maire

Préfet de département

Commune

197

Oui

Non

Conseil municipal

Maire

Sous-préfet

Sous-préfecture

183

Non

Oui

Non

Non

Sous-préfet

Sources : Bnetd

3.2. Sources des données utiles pour le calcul des indicateurs de développement humain au niveau national

La côte d'ivoire a entrepris depuis quelques années des actions pour améliorer son appareil statistique. De nombreuses enquêtes ont été menées afin surtout de fournir au gouvernement et aux autres utilisateurs, des éléments d'appréciation de la situation socioéconomique et aussi d'orientation des différentes politiques économiques. Au nombre de ces enquêtes, l'on peut citer :

o L'enquête permanente auprès des ménages (EPAM 85 à 88)

o Le recensement général de la population et de l'habitat (RGP 1975, RGPH 1988 et RGPH 1998)

o L'enquête démographique et de santé (EDS 1994, 1998-1999)

o L'enquête à indicateurs multiples (MICS 1996, MICS 2000)

o L'enquête niveau de vie (ENV 1995, 2002)

o L'enquête ivoirienne sur la fécondité (EIF 1980)

o L'enquête ivoirienne sur les migrations et urbanisation (EIMU 1993)

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Dans le cadre du calcul de l'indicateur de développement humain au niveau national, seulement quelques uns des enquêtes citées ci-dessus sont utilisées. En plus de ces enquêtes, d'autres sources statistiques sont utilisées Le tableau 4 en annexe 1 résume l'ensemble des sources statistiques habituellement utilisées pour estimer les indicateurs de développement humain de la côte d'ivoire.

Une brève présentation des différentes enquêtes utilisées fréquemment est faite ci-dessous :

RGPH (Recensement Général de la Population et de l'Habitat)

Selon l'Institut National de la Statistique, un recensement général de la population et de l'habitat est un comptage complet à une date déterminée de la population d'un pays donné, d'une ville ou d'une région et un inventaire de son habitation. Il s'agit ici de dénombrer, c'està-dire de compter, sans omission, ni répétition, les personnes et/ou les ménages et de faire les caractéristiques principales. Cette opération utilise des agents recenseurs, des chefs d'équipes, des contrôleurs, et des superviseurs régionaux pour collecter les informations sur toutes les personnes résidentes. La technique de collecte utilisée l'interview directe de porte à porte. Cette méthode consiste à se présenter dans chaque ménage, à poser des questions au chef de ménage et à tous ses membres capables d'y répondre.

EDS (Enquête Démographique et de Santé)

Selon l'Institut National de la Statistique, il s'agit d'une enquête mondiale qui repose sur un questionnaire standard qui porte sur : (i) tous les membres du foyer: caractéristiques du foyer, niveau d'éducation ; (ii) femmes de 15 à 49 ans : milieu du sondé, statut nutritionnel, reproduction, contraception, maternité, soins post-natals et allaitement, mariage et activité sexuelle, choix de fécondité, milieu du mari et travail des femmes, sida et autres maladies sexuellement transmissibles ; (iii) enfants de moins de 5 ans : vaccination, santé et statut nutritionnel ; Hommes de 15 à 49 ans : questions similaires à celles posées aux femmes (si applicables), avec des modules supplémentaires sur les choix de fécondité, la participation aux soins sanitaires, et l'attitude vis-à-vis des rôles hommes/femmes.

ENV (Enquête Niveau de vie)

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

C'est une enquête par échantillonnage qui a pour but de collecter pour une partie de la population (échantillon) des données sur le niveau de vie, les revenus, les charges, etc. C'est une enquête complète et très lourde ; le questionnaire est très long et nécessite des enquêteurs avertis pour son administration. Bien renseignée, elle donne une bonne photographie du niveau de vie au moment de l'enquête.

3.3 Présentation des différentes méthodes d'évaluation des indicateurs de développement humain au niveau régional

3.3.1. Indicateur de développement humain (IDH)

Etant donné que l'ISDH et l'IDH ont les mêmes composantes, les méthodes utilisées pour estimer les différents critères de l'IDH s'appliquent également à ceux de l'ISDH. En effet l'examen de l'appareil statistique permet de conclure que les critères qui seront étudié dans la suite à l'exception du PIB par habitants en parité de pouvoir d'achat sont tous désagrégeables selon le sexe. Le problème se pose au niveau de la désagrégation départementale. De ce fait, c'est ce niveau de désagrégation qui sera abordées ci-dessous pour tous les critères sauf pour le PIB par tête. On étudiera plus particulièrement la désagrégation du PIB par tête en parité de pouvoir d'achat au niveau des départements.

3.3.1.1 Espérance de vie à la naissance

L'espérance de vie à la naissance est l'indicateur le plus utilisé dans les comparaisons internationales en général et dans le calcul des indicateurs de développement humain en particulier. Il représente la dimension longévité. L'estimation de cet indicateur est basée sur la table de mortalité abrégée (voir la méthodologie en annexe 2). Compte tenu de l'indisponibilité de statistiques sur les tables de mortalité par départements et cela en raison du fait que la mortalité est un phénomène rare et donc n'est pas bien suivi par notre appareil statistique, l'utilisation de l'espérance de vie à la naissance pour quantifier la dimension longévité s'est avéré impossible : une variable Proxy a été proposée en lieu et place de cet indicateur, c'est la probabilité se survie durant l'intervalle d'âge [0, 1]. Le choix de cette variable est justifié comme suit :

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

La raison est relative à la relation qui existe entre l'espérance de vie à la naissance et le taux de mortalité infantile. En effet, Steve Hunt dans son étude intitulé «espérance de vie et santé« a montré que L'espérance de vie est peu élevée dans les pays en développement en raison du haut taux de mortalité infantile, qui constitue 40% de tous les décès. De plus, il existe une relation entre la probabilité de survie durant l'intervalle d'âge [0, 1] et le taux de mortalité infantile. En utilisant les mêmes notations que l'annexe 2 on a la relation suivante entre la probabilité de survivre durant l'intervalle [0, 1] et le taux de mortalité :

nM i

p i 1 q i n

= - = -

1

n n 1 [ (1 ) ]

i i

+ -

n a M

n n

Ainsi en menant une politique visant à améliorer la probabilité de survivre durant l'intervalle [0, 1], ou encore le taux de mortalité infantile, l'espérance de vie à la naissance va augmente. La source statistique utile pour le calcul de cet indicateur est le RASS.

3.3.1.2. Taux d'alphabétisation des adultes (TAA)

Le taux d'alphabétisation des adultes se définit comme étant le pourcentage des personnes âgées de 15 ans et plus qui peuvent, en le comprenant, lire et écrire un texte simple et court sur leur vie quotidienne dans une langue quelconque. Le problème posé par l'estimation de cet indicateur est la mesure de l'aptitude à lire et à écrire lors des collectes Le Taux d'alphabétisation des adultes est évalué selon la formule suivante :

TAA

Population de ans et plus qui ne sait ni lire ni écrire

15

Population de ans et plus

15

L'analyse des données disponibles et utiles (à partir du RGPH et de la carte de pauvreté non monétaire) pour le calcul du taux d'alphabétisation des adultes permet d'affirmer qu'il est désagrégeable au niveau départemental et même selon les milieux urbains et ruraux.

3.3.1.3. Taux brut de scolarisation combiné (TBSC)

Le taux brut de scolarisation combiné calculé par le PNUD se définie comme étant le nombre de personnes (y compris adultes) scolarisées dans les trois cycles de l'enseignement exprimé en pourcentage de la population totale des personnes de 6 à 24 ans compris. La désagrégation de Cet indicateur par département soulève deux problèmes fondamentaux :

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Le premier est relatif à la superposition entre les directions régionales des ministères en charge de l'éducation de base et de l'enseignement technique et le découpage administratif de la côte d'ivoire. En effet les directions régionales des ministères en charge de l'éducation de base et de l'enseignement technique ne coïncident pas avec les départements. Il faut donc réorganiser les statistiques de ces ministères de sorte à les regrouper par départements et non par directions régionales.

Le second problème se situe à l'enseignement supérieur. En effet l'enseignement supérieur en côte d'ivoire n'est pas organisé selon le découpage administratif. A l'origine, il existait une seule université appelée université nationale de côte d'ivoire (UNCI). Le développement du secteur de l'éducation et de la formation a amené l'Etat à décentraliser l'enseignement supérieur. En 2000 - 2001, l'enseignement supérieur compte trois universités, deux URES rattachées à ces trois universités, quatre grandes écoles publiques quatre universités privées et cent établissements privés dont 83 préparent aux BTS et 17 délivrent des diplômes dits école. Partant du fait que le système de l'enseignement supérieur ne suit pas le découpage administratif, certains départements risquent de se retrouver sans effectif dans le supérieur alors qu'en raisonnant en terme de développement humain certains étudiants ressortissants de ces départements pourraient contribuer au développement (développement humain) de ces départements. Face à cela, une clé de répartition de l'effectif au supérieur a été définie : les effectifs des admis au baccalauréat (taux de réussite). Etant donné que l'effectif au supérieur est le fait de la population de 18 à 24 ans, on utilisera les effectifs des admis au baccalauréat sur les six dernières années (24-18=6) comme clé de répartition. Une correction par les effectifs des non admis au baccalauréat et qui s'inscrivent dans les grandes écoles pourra être envisagé au niveau de la répartition étant donné que la population au supérieur n'est pas seulement le fait des élèves ayant réussit au baccalauréat.

Les statistiques nécessaires pour calculer le TBSC sont disponibles dans les ministères de l'éducation de base et de l'enseignement supérieur.

3.3.1.4. Produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d'achat (PIB/habitant)

Répartition du FIB par département

Le PIB (produit intérieur brut) est un agrégat macroéconomique calculé habituellement pour rendre compte de la richesse d'un pays. Dans le cadre de l'étude, il y a lieu de

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

désagréger cet agrégat au niveau des départements. La méthode de désagrégation consiste à répartir le PIB national exprimé en parité de pouvoir d'achat selon le revenu des ménages. Pour l'estimation de ce revenu, on fait l'hypothèse que le revenu des ménages est sensiblement égal aux dépenses de consommation des ménages. Cette hypothèse est justifiée par deux principales raisons :

o Lors de la collecte des données, les ménages ont tendance à sous évaluer leurs revenus et à bien déclarer leurs dépenses de consommation.

o Les revenus des ménages étant généralement bas dans les pays en développement,

ceux-ci ont tendance à consommer tous leurs revenus sans dégager d'épargne.

En un mot, on pourrait dire que le PIB est réparti selon les dépenses de consommation des ménages.

Le choix des dépenses de consommation des ménages comme clé de répartition du PIB est justifiée par le fait qu'en se plaçant dans l'optique demande de calcul du PIB, on se rend compte que sur la période de 1990 à 1999, les dépenses de consommation des ménages ont contribué en moyenne à plus de 65% du PIB (voir tableau 5 en annexe3).

L'utilisation des dépenses de consommation des ménages comme clé de répartition du PIB

Cette méthode peut s'avérer inefficace pour certains départements. En effet elle peut conduire soit à une surestimation soit à une sous-estimation du niveau de richesse généré par ces départements dans la mesure où les ménages vivant dans ces départements peuvent être soit de gros consommateurs sans produire beaucoup soit de grands producteurs sans consommer une grande quantité de leurs productions. De ce constat, le critère de désagrégation choisi à savoir les dépenses de consommation sera corrigé par la production agricole d'exportation pour prendre en compte ces spécificités.

L'enquête niveau de vie (ENV) et le RNA ou l'annuaire statistique agricole fournissent respectivement les dépenses de consommations des ménages et les productions agricoles d'exportation.

Calcul des revenus estimés du travail des femmes et des hommes.

Les revenus estimés du travail des hommes et des femmes sont les indicateurs utilisés pour représenter la dimension niveau de vie décent dans le calcul de l'ISDH.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

La procédure de calcul se fait en deux étapes :

Etape 1 : Calcul de la part des femmes dans les revenus salariaux (faute de données sur les autres revenus du travail)

Il s'agit à cette étape d'estimer quelle est la part des femmes (et par complément celle des hommes) dans l'ensemble des salaires versés dans l'économie. Comme ce chiffre est rarement disponible directement, on l'estime indirectement en partant d'un chiffre plus souvent disponible : le rapport Rs =Sf/Sh du salaire moyen non agricole11 des femmes à celui des hommes. On doit tenir compte de la proportion relative de femmes et d'hommes qui ont un emploi salarié, ce que le PNUD estime, faute de mieux, sur la base du pourcentage de femmes et d'hommes dans la population active (noté respectivement Pf et Ph).

Au total, la part des femmes dans l'ensemble des revenus salariaux est estimée par la formule suivante :

(Sf*Nf)/ (Sf*Nf+Sh*Nh) où Nf etNh désignent respectivement le nombre de femmes et d'hommes en activité.

Cette formule est équivalente à la suivante :

(Rs*Pf) / [(Rs*Pf) +Ph].

En absence d'informations sur Rs on utilise 75%.

Etape 2 : Calcul de la valeur monétaire du revenu du travail des femmes et des hommes

Cette étape consiste à calculer la valeur monétaire du revenu moyen du travail des femmes et des hommes dans un département. L'hypothèse qui fonde ce calcul est la suivante : on convient que la part des femmes dans les revenus salariaux est égale à leur part dans le PIB (étant attendu que le PIB est un agrégat de revenu). Cela revient à admettre que les revenus non salariaux qui figurent dans la richesse nationale (au sens du PIB) se répartissent entre les sexes dans la même proportion que les revenus salariaux, proportion estimée au cours de la première étape.

Le principe de calcul est assez simple : le revenu estimé par personne du travail des femmes est la part du PIB total qui revient aux femmes (selon la convention précédente),

11 Dans le secteur non agricole, pour des raisons pratiques

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

divisée par la population féminine. Et de même pour les hommes. Ces deux revenus sont les équivalents sexués du PIB par habitant, indicateur indifférent au genre. La formule qui résume ce calcul est la suivante :

Revenu estimé du travail des femmes (Rf)=PIB*part des femmes dans les salaires/population féminine.

3.3.2. Indicateur de la pauvreté humaine (IPH)

3.3.2.1. Probabilité, à la naissance de ne pas atteindre 40 ans ( P? 40 )

Le calcul de cet indicateur nécessite les statistiques de mortalité. Ces statistiques n'étant pas bien suivies par l'appareil statistique Ivoirien, il apparaît quasiment impossible de l'estimer. De ce fait, une variable Proxy est proposée en lieu et place de cet indicateur : c'est la probabilité de décéder entre 0 et 5 ans.

Le choix de cet indicateur est justifié comme suit:

La mortalité des enfants de moins de 5 ans étant élevée dans les pays en développement12, on peut affirmer que le risque de décès de l'enfant est plus élevé durant les 5 premières années de son existence et que plus ce risque est élevé moins il a des chances de vivre pendant 40 années. Ainsi le risque de ne pas atteindre 40 ans à la naissance, est d'autant plus élevé que le risque de ne pas atteindre 5 ans à la naissance est élevé. Le risque de décès entre 5 et 40 ans étant toutes choses égales par ailleurs faible.

Cet argument conduisent à utiliser la probabilité à la naissance de ne pas atteindre 5 ans plutôt que la probabilité à la naissance de ne pas atteindre 40 ans

L'indicateur « probabilité à la naissance de ne pas atteindre 5 ans » peut être estimé à partir du taux de mortalité de la classe d'âge [0, 5] à l'aide de la formule de passage du taux de mortalité au quotient de mortalité entre les âges 0 et 5 ans ou à la probabilité de décéder

12 Selon les Nations Unies (Cf. objectifs du millénaire pour le développement rapport 2005 page 18) près de 11 millions d'enfants meurent chaque année (c'est-à-dire 30 000 par jour) avant d'atteindre l'âge de 5 ans. Ils vivent pour la plupart dans des pays en développement et meurent d'une maladie ou d'un ensemble de maladies qui auraient pu être prévenues ou guéries à peu de frais avec les moyens dont on dispose déjà. Parfois, ces décès sont dus simplement au manque d'antibiotiques pour soigner une pneumonie, ou de sels de réhydratation pour mettre fin à une diarrhée. La malnutrition est présente dans plus de la moitié des cas.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

entre 0 et 5 ans. Les statistiques concernant le taux de mortalité de la classe [0, 5] sont disponibles dans le RASS.

3.3.2.2. Taux d'analphabétisation des adultes

Le taux d'analphabétisation n'est rien d'autre que le complément à 100 du taux d'alphabétisation. Le calcul de ces taux par département se déduit donc de celui des taux d'alphabétisation (section 3.1.2) par département.

3.3.2.3. Pourcentage de la population privée de points d'eau aménagé

Selon l'INS, calculer le pourcentage de la population privée de points d'eau aménagés, c'est également calculer le pourcentage de la population n'ayant pas accès à l'eau potable. Et en matière de politique d'adduction en eau potable, la côte d'ivoire a opté pour l'utilisation du robinet (privé ou commun) et les pompes publiques. De ce fait, toute personne est considérée comme ayant accès à de l'eau potable si elle utilise un robinet privé ou commun ou une pompe publique. (Cf. INS)

Les statistiques concernant la population n'ayant pas accès à l'eau potable sont fournies par le RGPH, l'ENV.

3.3.2.4. Pourcentage d'enfants de moins de cinq ans souffrant d'insuffisance pondérale

La mesure de l'insuffisance pondérale des enfants de moins de cinq ans se fait à partir de l'indice de nutrition poids pour âge qui est lui même la combinaison de deux autres indices de nutrition : taille pour âge et poids pour taille. Suivant les recommandations de l'OMS, l'état nutritionnel des enfants est comparé à celui de la population de référence internationale13. Dans une population en bonne santé et bien nourrie, on s'attend à ce que seulement 2,3% des enfants se situent à moins deux écarts type (malnutrition modérée), dont 0,1% à moins de trois écarts type (malnutrition sévère), en dessous de la médiane pour chacun

13 La référence a été établie par NCHS/CDC/WHO à partir de l'observation d'enfants américains de moins de cinq ans en bonne santé, cette référence internationale est applicable pour tous les enfants de cet âge dans la mesure où, quelque soit le groupe de population, il suivent un modèle de croissance similaire. Les données de la population de référence internationale ont été normalisées pour suivre une distinction normale où la médiane et la moyenne sont identiques.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

des trois indices de nutrition (poids pour âge, taille pour âge et poids pour taille). Ainsi les enfants dont le poids pour âge se situe à moins de deux écarts type en dessous de la médiane poids pour âge de la population de référence sont considérés comme souffrant d'insuffisance pondérale, ceux se situant à moins trois écarts type souffrent d'insuffisance pondérale sévère.

Malheureusement l'indicateur « Pourcentage d'enfants de moins de cinq ans souffrant d'insuffisance pondérale » ne pourra pas être calculé : Il a donc été remplacé par l'indicateur « proportion des enfants de moins de 1 an soufrant d'hypotrophie néonatale ».

Le choix de cet indicateur est simplement justifié par le fait que les statistiques nécessaires pour le calcul de la proportion des enfants de moins de 5 ans souffrant d'insuffisance ne sont pas disponibles et cela pour la raison suivante : Selon la DIPE14, les mères amènent le plus souvent leurs enfants aux soins postnataux lorsque ces derniers ont moins de 1 ans. Ainsi l'enfant est bien suivi jusqu'à ce qu'il dépasse l'âge de 1 an. Après cet âge, les visites médicales devenant irrégulières, il n'est donc pas facile de suivre les mesures anthropométriques des enfants après l'âge de 1 an.

Les statistiques sur les enfants souffrant d'hypotrophie néonatale sont disponibles dans le RASS.

3.3.3. Indicateur de la participation des femmes (IPF)

3.3.3.1. Répartition des sièges de parlementaires entre hommes et femmes

La participation parlementaire des femmes se mesure par le nombre de sièges détenus par les femmes dans les chambres basses et hautes ou dans la chambre unique du parlement du pays considéré. Dans le cas de l'étude, l'utilisation de cette variable ne permettrait pas de rendre compte de la participation effective des femmes dans les décisions politiques car avec cette variables on se rendrait compte que les femmes ne participent presque pas aux décisions politiques alors que leurs participation aux conseils généraux et municipaux est remarquable. Pour prendre donc en compte la participation des femmes aux décisions politiques, un autre indicateur est proposé : il s'agit de la participation des femmes aux conseils généraux et aux conseils municipaux.

14 Cf. RASS 1999-2000 page 73

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Les statistiques sur le pourcentage des femmes (et donc des hommes) participant aux conseils généraux et aux conseils municipaux sont disponibles dans les conseils généraux et dans les municipalités

3.3.3.2. Pourcentage d'hommes et de femmes occupant des fonctions de représentation parlementaire, de direction et d'encadrement supérieur

Le pourcentage de femmes occupant des « fonctions de représentation parlementaire, de direction et d'encadrement supérieur >> est l'un des critères de la dimension participation et pouvoir décisionnaire dans l'économie. Cet intitulé« fonctions de représentation parlementaire, de direction et d'encadrement supérieur >> n'a de sens qu'en référence à une nomenclature internationale, dite CITP-8815, dont l'un des grands groupes professionnels (le groupe 1) rassemble des « postes de décision dans la politique, l'administration et l'entreprise >>.

Les différentes professions en côte d'ivoire n'étant pas organisé selon la nomenclature internationale dite CITP-88, il faut donc considérer le mode d'organisation des professions en côte d'ivoire dite catégories socio professionnelle (CSP) et établir un lien entre celui-ci et la nomenclature internationale. (Voir tableau 6 en annexe 3)

3.3.3.3. Pourcentage d'hommes et de femmes occupant des postes d'encadrement et des fonctions techniques

Le pourcentage de femmes occupant des « postes d'encadrement et des fonctions techniques >> est le second critère de la dimension participation et pouvoir décisionnaire dans l'économie. L'intitulé « postes d'encadrement et des fonctions techniques >> correspond aux groupes 2 et 3 de la classification CITP-88. Concrètement, il s'agit d'emplois d'encadrement intermédiaire et de techniciens, d'enseignants et de cadres de la fonction publique, de métiers qualifiés de la santé et du social, d'ingénieurs, de professions libérales et spécialisées.

Comme précédemment, il faut tenir compte de la CSP pour mieux cerner ce concept d'occupation des postes d'encadrement et des fonctions techniques. (Voir tableau 6 en annexe 3).

15 La CITP-88 est la version 1988 de la classification internationale type des

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

3.3.3.4. Part masculine et féminine du revenu estimé du travail

Cette variable représente la dimension maîtrise des ressources économiques dans le calcul de l'IPF. Elle correspond en fait aux revenus estimés du travail des femmes et des hommes. Ainsi à travers le calcul des revenus estimés du travail des femmes et des hommes on obtient les Part masculine et féminine du revenu estimé du travail

Toute les méthodes y compris les sources statistiques qui viennent d'être présentée sont résumé en annexe 3 dans le graphique

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Limites de l'étude et recommandations

Les limites de l'étude

Les limites qui se dégagent à travers les méthodologies utilisées pour résoudre le problème se situent essentiellement à deux niveaux :

Le premier groupe de limites est inhérent aux hypothèses faites pour résoudre le problème. En effet, en faisant la troisième hypothèse selon laquelle La richesse générée par les départements à l'exception du département d'Abidjan est essentiellement le fait de la production agricole, l'on néglige le revenu issue du secteur des services de certains de ces départements, revenu qui peut être égale à celui du secteur agricole pour ces zones16

De plus, en faisant la deuxième hypothèse, l'on néglige les nombreux phénomènes migratoires qui ont du se produire depuis que la côte d'ivoire est frappée par cette crise politique, phénomènes qui pourraient être à l'origine des baisses d'activités dans certains domaines de certains départements.

Le deuxième groupe de limites est relatif à la comparabilité internationale des départements de la côte d'ivoire en matière de développement humain.

En effet, dans tous les indicateurs du développement humain du PNUD, on a procédé à des substitutions de certains critères pour essentiellement des raisons de disponibilité des statistiques nécessaires pour évaluer les critères initialement utilisés. C'est ainsi que l'espérance de vie à la naissance a été remplacé par la probabilité de survie durant [0, 1], la probabilité à la naissance de ne pas atteindre 40 ans remplacé par la probabilité à la naissance de ne pas atteindre 5 ans et bien d'autres substitutions. Ainsi les indicateurs qui seront estimés pour les départements en côte d'ivoire à partir de la méthodologie exposée dans la section précédente (section 3.3) ne pourront pas être comparés à ceux des autres pays notamment le Niger, le Burkina Faso et bien d'autres pays où la dynamique de désagrégation des indicateurs de développement humain du PNUD est déjà en vigueur.

16 Etude ECOLOC 1997 de Daloa : Le secteur agricol contribue à hauteur de 47% au produit local brut du département de Daloa et le secteur des services contribue à hauteur de 41%.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

La troisième limite réside dans le fait qu la méthodologie exposée dans ce rapport n'est pas générale : Elle dépend essentiellement de l'organisation de l'appareil statistique du pays dans lequel on fait le calcul. En d'autres termes, cette méthodologie es inapplicable dès lors que les données nécessaires à son application ne sont pas disponible dans le pays considéré.

Les recommandations

Les recommandations retenues à l'issue de l'étude sont essentiellement relatives au suivi évaluation des indicateurs qui seront éloborés.

Pour le suivi évaluation des indicateurs, il y a lieu de collecter les informations nécessaires pour le faire et cela doit se faire de façon continuelle. Et pour cela il faut responsabiliser l'INS qui est la structure centralisatrice de l'information statistique. L'évaluation des indicateurs se faisant dans un cadre local, il faut responsabiliser en particulier les différentes directions régionales de l'INS qui se situent dans les localités où vont se faire ces évaluations, tout en accordant à ces directions régionales les moyens humains et financiers pour le faire.

Ajoutons également que cette tâche n'incombe pas uniquement à l'INS mais à l'ensemble de toutes les structures concernées par les sources statistiques nécessaires à l'évaluation de ces indicateurs locaux. Ainsi au niveau même des localités, ces structures doivent s'activer en collaboration avec les directions régionales de l'INS pour produire les statistiques nécessaires pour évaluer ces indicateurs locaux qui pourront servir d'outils d'aide à la decision.

En ce qui concerne la phase pratique de collecte, il peut arriver que certaines de ces structures n'arrivent pas à tenir des statistiques pour l'activité qu'ils mènent. Pour ces structures, il faut soit leur affecter des statisticiens, soit former le personnel aux méthodes statistiques pour permettre de mieux tenir les statistiques.

Enfin, il faut montrer l'intérêt pour les décideurs locaux notamment les préfets, conseillers généraux et municipaux du calcul de ces indicateurs locaux afin que ceux-ci soient davantage impliqués pour faciliter la collecte des informations nécessaires.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Conclusion générale

Au terme de notre étude, nous pouvons affirmer que nous avons donné des pistes pour l'élaboration d'indicateurs régionaux. On se rend compte que les départements en Côte d'Ivoire offrent des potentialités dans le calcul d'indicateurs de développement humain régionaux. Les statistiques utiles pour une telle démarche sont disponibles et peuvent être collecté sans d'énormes difficultés. Le calcul de ces indicateurs régionaux va permettre de prendre conscience de l'état de développement humain des départements en Côte d' Ivoire ainsi que des disparités qu pourraient exister entre eux.

Quant au volet suivi évaluation de ces indicateurs, il ne pourra être effectif que si les ressources humaines et financières sont dégagées. En effet, la méthodologie de suivi évaluation proposée exige la contribution des différents entités ou structure identifiées pour la production des statistiques nécessaire et cela ne sera possible que sut ces entité ou structures disposent des moyens humains et financiers pour le faire.

Le suivi évaluation doit être orienté de sorte à résorber l'incomparabilité des départements en Côte d'Ivoire et les entités locales d'autres pays. Plusieurs critères habituellement utilisés dans le calcul des IDH ont été substitués par des indicateurs qui semblent véhiculer la même information. Et cela rend les indicateurs régionaux calculés en Côte d'Ivoire incomparables à ceux calculés dans d'autres pays. Ainsi à travers le suivi évaluation, on doit mettre en place des méthodes de collecte des statistiques utiles pour l'estimation des critères habituellement utilisés par le PNUD dans le calcul des IDH afin de se situer dans l'optique du PNUD en matière de développement humain.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Références bibliographiques

Ouvrages

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KRUGMAN Paul R., OBSTFELD Maurice (1999) : Economie internationale, 2è edition, nouveaux horizons, 873 pages, USA.

Articles

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BOIDIN Bruno, (2003) : Développement durable et économie de développement, CLERSE, Université Lille 1, 19 pages, France.

BOULANGER Paul-Marie, (2004) : Les indicateurs de développement durable : un défis scientifique, un enjeu démocratique, 14 pages, Belgique.

BRODHADI Christian, GONDRAN Natacha, et DELCHET Karen, (2004) : Du concept à la mise en oeuvre du développement durable : théories et pratiques autour du guide SD 21000, vertigO-la revue en science de l'environnement, 11pages, Belgique.

SEN Amartya, (2001): Many faces of gender inequality, volume 18-issue 22 india's national magazine from the publishers of the HINDU, Inde

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

OCDE, (2004)-Santé et pauvreté dans les pays en développement- les grandes lignes d'action, Synthèse OCDE.

(2006)-Mesurer le développement durable, cahiers statistiques OCDE n° 10.

HUNT Steve (1999) : espérance de vie et santé, développement humain, 8 pages.

VAN DEN BERGHE S. et DE VILLERS J. (2001), compte nationaux environnementaux. Outil d'une politique de développement durable, bureau fédéral du plan, septembre 2001, p7

WARWICK Liz, (2003) : les liens entre la mortalité infantile, le dépistage prénatal et l'interruption de grossesses, bulletin du centre d'excellence pour le développement des jeunes enfants, page 7, Russie.

 

Rapports

PNUD, (2005)- Rapport mondial sur le développement humain 2005 : la coopération internationale à la croisée des chemins

(2004)- Rapport national sur le développement humain en côte d'ivoire : cohésion Sociale et reconstruction nationale, 191pages.

(2004)- Rapport mondial sur le développement humain 2001 : La liberté culturelle Dans un monde diversifié, 285 pages.

(2000)- Rapport national sur le développement humain Niger 2000 :

Les nouvelles technologies de l'information et de la communication et le développement humain durable, 124 pages.

(2004)- Rapport national sur le développement humain Niger 2004 :

Les objectifs du millénaire pour le développement : un pacte entre acteurs pour vaincre la pauvreté au Niger,

(1997)- Rapport national sur le développement humain côte d'ivoire 1997 :

développement humain et moyens durables d'existence :

situation et éléments de stratégie pour la côte d'ivoire, 155pages (2002)- Rapport national sur le développement humain côte d'ivoire 2002 :

Pauvreté et gouvernance.

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

CEA, (2004)-Indice de développement et des inégalités entre les sexes en Afrique (IDISA), 76 pages, Ethiopie.

KOUAME Koffi Albert, INS, (2001)- RGPH 98, volume IV, tome 7 : Activités économiques, 159 pages, Côte d'Ivoire.

KOUASSI Lucien, AMANI Michel, INS, (2002)-RGPH 98, volume IV, tome 6 : Alphabétisation, niveau d'instruction et fréquentation scolaire, 149 pages, Côte d'Ivoire.

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Annexes

Annexe 1

Tableau 4 : sources statistiques utiles pour le calcul des indicateurs

Indicateurs

Données nécessaires

Sources

Indicateur de développement
humain (IDH) et Indicateur
sexospécifique du développement
humain (ISDH)

Espérance de vie à la naissance

RGPH (INS)

Taux d'alphabétisation des adultes

RGPH (INS), carte de pauvreté.

Taux brut de scolarisation combiné dans le primaire, le secondaire et le supérieur

Ministère de l'éducation nationale, ministère de l'enseignement supérieur, RGPH

PIB par tête en parité de pouvoir d'achat

DSSE, PCI, RGPH (INS)

Indicateur de la pauvreté
humaine (IPH)

Proportion de la population n'ayant pas accès à l'eau potable

RGPH, ENV (INS)

Proportion des enfants de moins de 5 ans souffrant d'insuffisance pondérale

EDS, MICS et ENV (INS)

Population adulte de 15 ans et plus ne sachant ni lire ni écrire

ENV, RGPH (INS)

Probabilité à la naissance de décéder avant l'âge de 40 ans

RGPH, EDS, MICS,(INS), ministère de la santé

Indicateur de la participation des
femmes

Répartition des sièges de parlementaires entre hommes et femmes

Assemblée nationale

Pourcentage des hommes et des femmes occupant des fonctions de représentation parlementaire, de direction et d'encadrement

supérieur.

INS, ministère de l'emploi et de la fonction publique, assemblée nationale

Pourcentage des hommes et des femmes occupant des postes d'encadrement et de fonctions techniques

INS, ministère de l'emploi et de la fonction publique

Part masculine et féminine du revenu estimé du travail

ENV (INS)

Sources : De nos travaux

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Annexe 2 : Méthodologie de calcul de l'espérance de vie à la naissance

L'espérance de vie à la naissance est définie comme le nombre d'années que vivrait un nouveau-né si les caractéristiques de mortalité de sa population au moment de sa naissance demeuraient les même tout au long de sa vie. De ce fait la connaissance des taux de mortalité par âge est nécessaire.

La méthode utilisée pour le calcul de l'espérance de vie est celle de Chiang (1984). Cette méthode se base sur des tables de mortalité abrégées construites pour présenter l'information selon des intervalles d'ages de 5 ans le plus souvent. Le calcul de l'espérance de vie est décomposable en plusieurs étapes présentées ci après.

Soient :

o i = age exact au début de l'intervalle d'age

o n = durée de l'intervalle d'âge (en années). n est égal à 5 ans pour l'ensemble des groupes d'âge, sauf pour le premier (inférieur à 1 an) où il est égal à 1 an car on estime généralement que la mortalité infantile est importante, le deuxième (1 à 4 ans) où il est égal à 4 ans et le dernier (généralement 90 ans et plus) où il est égal à l'infini.

o i

an = fraction de l'intervalle d'age vécue. On admet en général que cette fraction est

égale à 0,5 (la probabilité de décès est uniformément répartie dans l'intervalle d'age et la fraction de l'intervalle d' âge vécue est la moitié de la durée de l'intervalle d'age) sauf pour le groupe d'âge de moins d'un an où on lui attribue la valeur de 0,1 car on estime que la mortalité infantile est plus importante au début de l'intervalle d'age (la fraction de l'intervalle d'age vécue est un dixième de la durée de l'intervalle).

o i

Pn = la population de l'intervalle d'âge [i, i+n)

o i

Dn = le nombre de décès pour les personnes âgées de i à i+n années

Etape 1 : La première étape consiste à calculer les taux de mortalité ( i

Mn ) par âge selon la

formule suivante

D i

i =

n

M n P i

n

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Etape 2 : lors de cette deuxième étape il s'agit d'abord de calculer la probabilité i

qn de

décéder durant l'intervalle d'âge [i, i+n) puis d'en déduire la probabilité i

pn de survivre

durant le même intervalle d'âge. La probabilité i

qn de décéder durant l'intervalle d'âge

nM i

i n

[i, i+n) est donnée par la formule suivante :

q=

n 1 [ (1 ) ]

i i

+ -

n a M

n n

Pour le dernier groupe d'âge (ici 90 ans et plus), la probabilité de décéder est établie à 1, simplement parce que les personnes vivantes au début de cet intervalle d'âge vont encore appartenir à cet intervalle lorsqu'elles vont décéder.

Pour le premier groupe d'âge, certains utilisent la mortalité à 0 an (option 1 de calcul) et d'autres utilisent le taux de mortalité infantile (option 2 de calcul).

La probabilité de survivre i

pn est alors simplement égale à : 1

p n = - q n i i

Etape 3 : cette étape consiste à calculer le nombre de survivants Ii à l'âge i et du nombre de décédés i

dn dans l'intervalle d'âge [i, i+n). Par convention, pour calculer l'espérance de vie on fait appel à une cohorte fictive de 100.000 individus. On postule donc qu'à l'âge i de 0 ans, le nombre de survivants I0an est de 100.000 individus. Le nombre de survivants I i + n à l'âge i+n peut être obtenu en utilisant la probabilité de survie i

pn , ou le nombre de décédés i

dn soit :

I i + n I i p n ou I i n I i d n

entre deux âges exacts i et i+n peut, lui être calculé en fonction de la

* i + = -

i

=

Le nombre de décédés i
dn
probabilité de décéder i

qn ou du nombre de survivants Ii soit :

d n = I i q n ou d n = I i - I i + n i i i

*

Etape 4 : Cette quatrième étape correspond au calcul du nombre d'années vécues Ln i entre les âges i et i+n et au cumul des années vécues Ti à l'âge i.

Les années vécues durant l'intervalle d'âge [i, i+n), à l'exception du dernier groupe d'âge, peuvent être calculées de deux façons :

L n n I i + n a n d n ou L n n

i i

= ? +

* ( * )

i i = ( / 2)*( I i I i n

+ + )

? ?

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Pour le dernier groupe d'âge, les années vécues Ln i sont calculées en divisant le nombre de survivants par le taux de mortalité du même groupe d'âge, soit :

ans

I

ans 90

90

ans

M8

L90

8

Le cumul des années vécues Ti à l'exception du dernier groupe d'âge, est donné par la formule :

T i = T i + n + L n

i

Pour le dernier groupe d'âge, le cumul des années vécues Ti est égal au nombre d'années vécuesLn i ,, soit :

T ans = L8

90

90

ans

Etape 5 : Cette dernière étape correspond finalement au calcul de l'espérance de vie ei à l'âge i. Ce calcul est obtenu en divisant le cumul des années vécues Ti à l'âge i par le nombre de survivants Ii à l'âge i, soit :

e i

=

T i
I i

an
an

T

Ainsi l'espérance de vie à la naissance est données par : 0

e =

0 an I 0

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Annexe 3

Tableau 5 : Poids dans le PIB de ses différentes composantes de l'optique demande

PERIODES

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998
63,92%

1999
65,31%

Moy

Cf/PIB

71,76%

73,04%

73,17%

73,93%

64,38%

67,51%

62,85%

63,86%

67,97%

G/PIB

16,98%

16,49%

17,65%

16,67%

13,25%

12,15%

12,87%

11,54%

11,15%

11,74%

14,05%

FBCF/PIB

8,51%

8,58%

8,50%

7,84%

11,11%

12,86%

14,78%

15,05%

16,89%

15,56%

11,97%

?S/PIB

-1,81%

-1,11%

-3,10%

0,48%

1,43%

2,10%

-1,28%

-0,27%

-0,93%

-0,71%

-0,52%

X-M/PIB

4,56%

3,01%

3,79%

1,09%

9,83%

5,39%

10,79%

9,82%

8,98%

8,11%

6,54%

Sources : INS

Cf : Consommation finale des ménages G : Dépenses de l'Etat

FBCF : Formation brute de capital fixe ?S : Variation de stocks

X-M : Balance des biens et services

Tableau 6 : Equivalence entre CITP-88 et CSP

CITP-88

Professions concernées

CSP

Groupe 1

Chefs d'entreprises de plus
de 10 salariés, commerçants,
cadres administratifs et
commerciaux d'entreprises

Cadres supérieurs

Groupe 2

Professeurs et professions
scientifiques, cadres de la
fonction publique,
professions libérales,
professions de l'information,
des arts et spectacles,
ingénieurs et cadres
techniciens d'entreprises

Techniciens supérieurs et
cadres moyens

Groupe 3

Instituteurs, professions
intermédiaires et techniciens

Techniciens supérieurs et
cadres moyens

Sources : De nos travaux

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire

Tableau 7: Les Indicateurs régionaux et leurs sources des données nécessaires

IDHR Longévité Niveau de

Dimension et santé Instruction et accès au savoir vie décent

 
 
 
 
 
 
 

Taux d'alphabé- Taux brut

 

PIB par

 
 

tisation de scolarisation

 

habitant en PPA

 

des adultes,

 
 
 
 
 

Carte de pauvreté non monétaire,

 

DSSE, PCI,

 

ministère de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, RGPH

projections RGPH

Critères Probabilité de

survie durant

[0, 1] Sources des RASS données

IPHR Longévité Niveau de

Dimension et santé Instruction et accès au savoir vie décent
Critères

Probabilité de déceder avant l'âge de 5 ans

Taux d'analphabétisation des adultes

Pourcentage Pourcentage des

De la population enfants de moins

n'ayant pas de 1 an souffrant

accès à l'eau d'hypotrophie

potable néonatale

Sources RASS

carte de pauvreté non

RGPH, ENV RASS

des données

non monétaire, RGPH

Taux TBS Taux TBS

D'alpha- des D'alpha des
bétisation femmes bétisation femmes

Des des

Femmes hommes

Revenu Revenu

estimé estimé

du travail du travail

des femmes des hommes

 
 

ISDHR Niveau

Dimension Longévité et santé Instruction et accès au savoir vie décent

Critères Probabilité Probabilité

De survie de survie
Durant [0, 1] durant [0,1] Des femmes des hommes

Sources RASS

des données

ENV

Carte de pauvreté non monétaire, ministère de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, RGPH

IPFR Participation et pouvoir Maîtrise

décisionnaire dans la vie Participation et pouvoir des ressources

Dimension politique

décisionnaire dans l'économie économiques

Critère

Répartition des conseillers généraux et municipaux entre femmes et hommes

Sources conseils généraux,

Des données municipalités

Part masculine et féminine

Du revenu estimé du travail

ENV

%d'hommes % d'hommes et

Et de femmes de femmes

Cadres supérieurs technicien

Supérieur et Cadres moyens

BDF (INS), CNPS, CGARE

Thème : Proposition d'indicateurs d'appréciation du développement humain régional en côte d'ivoire






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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway