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Une gestion des terres conflictuelle: du monopole foncier de l'état à  la gestion locale des Mongo (territoire de Basankusu, République Démocratique du Congo).

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par Ulysse BOURGEOIS
Université d'Orléans - Maà®trise de géographie 2009
  

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A. Une gestion souple en théorie : 1885-1891.

Les chefs traditionnels sont les représentants directs des populations de l'Etat Indépendant du Congo. Ils ont été en contact avec le pouvoir royal belge. Cela explique que l'Etat colonial ait dû mettre en place des lois, des décrets pour gérer la question du pouvoir et de la souveraineté. Toujours selon Ibañez de Ibero C. : « la plupart des chefs indigènes ont conservé en grande partie l'autorité dont ils étaient pourvus avant la création de l'Etat indépendant ». Il ajoute aussi que certains chefs ont été officiellement reconnus par le Roi-souverain, dans ce cas leur autorité a été préservée.

Les populations indigènes sont autorisées à disposer librement de leurs terres. Sur leurs propriétés collectives, elles peuvent donc pratiquer librement l'agriculture, la cueillette, le commerce des produits naturels du sol, la chasse, etc. Par ailleurs, elles ne peuvent pas être expropriées par un colon sans l'autorisation du chef de village. Le chef peut ainsi traiter avec le colon pour l'achat ou la location de parcelles. Cette politique ne va concerner qu'une brève période, car le décret qui suit va modifier ces rapports, en défaveur des populations locales. Lors de cette période, on constate peu de restrictions. L'Etat participe au bon maintient des rapports entre les colons et les populations locales. Personne ne peut empêcher les populations de pratiquer leurs activités économiques, et les usages locaux sont donc permis. Par exemple, l'Ordonnance du 1er Juillet 1885 et les décrets des 17 décembre1886 et du 8 juin 1888 autorisent les populations à exploiter les mines dont elles disposent 9(*).

La réalité des décrets cache une vérité moins visible au seul regard des textes de lois. En effet, cette période est marquée par le travail forcé pour la récolte de ressources précieuses (caoutchouc pour l'essor de l'industrie automobile, ivoire, produits agricoles, etc.). Les populations locales ont des quotas sur ces ressources qu'elles doivent remettre aux administrateurs, sous peine de « sanctions », autrement dit des pillages, des meurtres, voire même des guerres. Ainsi, un grand chef coutumier du nom de Wéssé refusa de payer le tribut imposé par les colons belges, et il entra en guerre dans le Territoire de Basankusu lors de cette période. Ce fût un des Territoires de l'actuelle Province de l'Equateur où les postes de commerce fûrent les plus nombreux, et cela très tôt. Par exemple, en 1895, la ville de Basankusu disposait de 11 postes commerciaux, soit plus que toute autre ville de cette vaste région.

Néanmoins, cette politique coloniale concernant la législation n'a pas perduré car elle n'était pas assez influencée par des considérations économiques et budgétaires aux yeux du propriétaire. En effet, le Roi Léopold II va rapidement changer ces rapports. Il se rend compte que cette politique est coûteuse et qu'elle ne permet pas à ses caisses personnelles d'augmenter significativement. D'où l'émergence d'une nouvelle politique, encore moins tolérante et plus motivée par le commerce.

* 9 Ibañez de Ibero C., op. cit., p.127.

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