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Détermination des espèces dans la succession de Terminalia Superba et de leurs impacts sur le bananier: cas du système sylvobananier dans la réserve de biosphère de Luki-Mayumbe (rd.congo)

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par pathy kibungu kembelo
Université de Kinshasa - Ingénieur agronome en gestion des ressources naturelles (faune et flore) 2008
  

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1.2. L'espèce Terminalia superba Engler et Diels

1.2.1. Classification systématique

L'espèce Terminalia superba du nom commercial Limba appartient à la famille des Combretaceae. Cette famille compte environ 18 genres renfermant environ 450 espèces dont à peu près 200 sont du genre Terminalia. Le nom latin vient du fait que les feuilles sont groupées en touffes à l'extrémité des rameaux (GROULEZ et WOOD, 1984).

1.2.2. Particularités botaniques

L'espèce Terminalia superba est un arbre qui atteint 30 à 40 m de haut, à cime étagée et à contreforts ailés s'élevant à 3-5 m de haut (PAUWELS, 1993). Son fût est régulier, très droit et à faible décroissance. Le diamètre au dessus de l'empattement varie en général de 60 cm à 120 cm, sans dépasser 150 cm. La décroissance du diamètre du fût est très régulière et atteint 10 à 12 mm par mètre. Le fût, pour des arbres adultes (30-40 m de haut), peut avoir 20 à 30 m de longueur sans branches. Ainsi, selon que le diamètre est à 60 cm, on peut obtenir 5,6 m3 à 8,5 m3 par fût ou plus de 15 m3, voire 20 m3 par arbre si le diamètre est de 1 m et plus. La biomasse foliacée par individus de 30 à 40 m de haut est d'environs 70 Kg de poids frais et 25 à 30 Kg de poids sec. Planté à 104 arbres par hectare, l'apport en biomasse foliacée dans les blocs sylvo-bananiers est donc à estimer autour de 7 tonnes par hectare.

1.2.3. Caractéristiques écologiques et floristiques des peuplements à Terminalia superba et leur localisation en RDC.

Selon GROULEZ et WOOD (1984), le Limba est une espèce africaine, endémique, des forêts ombrophiles, semi-sempervirentes appartenant à la région phytogéographique guinéenne. Les peuplements à Terminalia superba se développent préférentiellement sous une pluviométrie annuelle supérieure à 1500 mm et une saison sèche inférieure à 4 mois. Dans la zone de distribution naturelle du Limba, la température moyenne mensuelle est comprise entre 20 et 28°C. Le Terminalia superba est une espèce héliophile. On le trouve majoritairement entre 150 et 280 m d'altitude, dans des vallées, des pentes de l'ordre de 0,5 à 50 %, des sommets des collines et des bas des pentes. Il préfère des sols alluvionnaires riches et frais, se ressuyant bien, aussi des sols rouges ou rouges violacés développés sur des amphibolites et même on le retrouve sur des sols sableux, sablo-argileux bruns ou brun jaune, à pH acide avec un taux élevé de matières organiques. C'est dans ces milieux qu'il atteint son de développement maximum.

La composition floristique des peuplements des Limbas est riche et diversifiée. Elle comporte au total, selon LUBINI (1997) 140 espèces appartenant à 46 familles dont les plus représentées sont les familles de l'ordre Leguminosales, les familles Euphorbiaceae, Annonaceae, Rubiaceae, Moraceae et Ebenaceae.

L'espèce T.superba occupe naturellement une aire très vaste depuis la Sierra Leone et la Guinée jusqu'au Mayumbe en R.D.Congo et le Cabinda en Angola. L'aire s'étend vers l'Est le long de la frontière entre la R.D.Congo et la république centrafricaine, puis descend le long du système fluvial Oubangui-Congo dans l'hémisphère Sud pour rejoindre le Mayumbe en République du Congo, en R.D.Congo et au Nord ouest de l'Angola (Figure 2). Tout au Sud, l'aire du Limba se disloque en îlots dispersés jusqu'à une limite méridionale qui est estimé à 12° de latitude Sud.

En R.D.Congo, les peuplements de T.superba se répartissent en deux zones d'importance inégale et de composition floristique légèrement différente.

Dans la zone septentrionale, T.superba constitue avec Triplochyton scleroxylon des peuplements mélangés de forêts secondaires d'étendue relativement réduite dans l'entre Mobayi- Yakoma, le long de l'Ubangi et dans le bassin de la Ngiri (LUBINI, 1997).

Dans la zone méridionale, les peuplements de T.superba occupent d'importantes étendues dans tout le Mayumbe, non seulement de la RD Congo, mais également angolais, congolais et même gabonais.

Les associations végétales comprenant le Limba sont variées de par l'étendue de l'aire de répartition de cette espèce. Néanmoins, deux grands types d'association semblent se distinguer :

· dans l'hémisphère Nord, Terminalia superba se rencontre le plus souvent en association avec Triplochyton scleroxylon K. Schum (Ayous). D'autres essences sont associées (Celtis spp., Sterculia spp...), mais varient selon la région.

· Dans l'hémisphère Sud, dans la partie de l'aire naturelle couvrant le Sud de la république populaire du Congo, l'extrême Nord-Ouest de la R.D.Congo et l'Angola, il n'y a pas de Triplochyton. Le limba se trouve là en compagnie de Ricinodendron heudelotii, Staudtia stipitata, Petersianthus macrocarpus, Xanthoxylum macrophylla, Fagara heitzii, Celtis spp., Gambeya spp., Desbordesia glaucescen, Oxystigma oxyphyllum, Entandrophragma angolense, Dacryodes pubescens et D. heterotrycha, Gossweilerodendron balsamiferum, Scorodophloeus zenkeri, Xylopia spp.

Bien entendu, en raison de son tempérament, le Limba se trouve très souvent associé à d'autres espèces de lumière colonisatrices telles que Pycnanthus angolensis ou encore Musanga cecropioides. D'une façon générale, l'abondance locale de peuplements de Limba adultes est l'indice d'un remaniement ancien de la forêt et la caractéristique d'une forêt secondaire vieille.

Sur la figure 2 nous retraçons la distribution de T.superba.

Figure 2 : Distribution du Terminalia superba et T.ivorensis (source : GROULEZ et WOOD, 1984).

Les peuplements de Terminalia abritent vraisemblablement une faune riche et diversifiée. Dans le peuplement de la réserve de Luki, ANGOBOY (2006) et PENDJET et al (1992) rapportent :

· 38 espèces de mammifères dont huit espèces de rongeur, excepté les Muridae (rats), parmi lesquelles Cricetomys emini (cricetomes de forêt), Tryonomys swinderianus (grand aulacode), Atherurus africana (athérure), six Chiroptères, un Hyracoide (Dendrohyrax arboreus), deux pholidotes, des pangolins (Manis spp et Uromanis tetractyla), sept artiodactyles dont le Cephalophus spp (cephalophes), Tragelopus spekei et T.scriptus, Potamochoerus porcus (potamochère), sept carnivores (Genetta spp, Civetticus civetta, Nandinia binotata, Mangouste, etc.) et six primates (Peridictus potto, Galago demidovi et Cercopithecus spp, etc.). Dans ces mêmes travaux certaines espèces d'oiseaux appartenant aux familles de Psittacida (Psitacus erithacus et Poicephalus cristata) et des Phasianidae (Gallus gallus et Numida meleagris) ;

· Plusieurs espèces ichtyologiques notamment les Cyprinidae (Barbus holotaenia, B. chrystyi, Garra ornata, Opsariduim christyi, etc.), claridae (Clarias sp) et Cichlidae (Oreochromis niloticus) ;

· 7 espèces herpétologiques dont Python reguis, Bitis gabonica et B. nasicornis, Varanus exanthematicus, et Kinixys spp.

Le Limba demeure l'une des plus importantes sources de bois d'oeuvre commercial. Dans les années 1950, le bois de Limba avait représenté près de70 % de bois exporté. Entre 1983 et 1986, le Limba a été la 8ème essence exploitée en RDC. Il est fort apprécié en menuiserie, en charpenterie et pour la production de charbon de bois surtout dans le Mayumbe où cette activité prend de plus en plus d'ampleur et contribue intensément à l'extermination de cette essence. On peut soutenir que la plantation des limbas en sylvo-bananier peut favoriser cette production de charbon, importante opportunité de recettes pour la population, sans que l'espèce soit menacée.

Sur le plan agroforestier, le Limba est une espèce de reboisement par excellence. Il régénère abondamment dans les zones d'anciennes cultures. Sa croissance est généralement très rapide : 0,5 à 3 cm par an d'accroissement en diamètre, à hauteur d'homme, et 0,5 et 3 m par an d'accroissement en hauteur selon les conditions écologiques.

Dans le système sylvo-bananier qui fait l'objet de notre étude, on reconnaît un certain nombre d'avantages que T.superba apporte au bananier. Selon REVERSAT et TSHIBINDA (1988) et DAGBA (1994), la litière du Limba apporte annuellement au bananier 6 à 7 tonnes de matière organique par hectare. Comme le turn-over des éléments minéraux est rapide, selon les mêmes auteurs, le bananier sous Limba bénéficie d'un apport plus important que le bananier à ciel ouvert. De même le Limba entretient un taux d'humidité atmosphérique et d'humidité du sol qui favorisent l'alimentation hydrique du bananier et ainsi son développement et sa productivité.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius