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L'efficacité de la politique monétaire en Haiti (octobre 1996 - septembre 2007)

( Télécharger le fichier original )
par Rony TOUSSAINT-FILS
Université Quisqueya - Licence en sciences economiques 2008
  

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CHAPITRE 3

3-1 Cadre macroéconomique et analyse de la politique monétaire en

Haïti (octobre 1996 - septembre 2007) 3-1-1 Introduction

La politique monétaire de la BRH ayant pour objectif la stabilité des prix essaie de maîtriser les agrégats monétaires tels que la masse monétaire en vue de réduire l'inflation en utilisant des instruments tels que les bons BRH, les réserves obligatoires et des interventions sur le marché des changes. Durant la période d'octobre 1996 à septembre 2007, les indicateurs macroéconomiques ont beaucoup varié. A travers ce chapitre on étudiera l'évolution des différents indicateurs macroéconomiques et les mesures prises par la BRH à travers sa politique monétaire.

a) Agrégats monétaires

A première vue lorsqu'on regarde les données de la BRH sur les agrégats monétaires, il est facile de voir que durant la période de notre étude tous les agrégats monétaires (M1, M2, M3) ont cru d'une manière très significative. Prenons le cas de l'agrégat M1, en octobre 1996 M1 se chiffrait à 5,254.83 millions de gourdes pour passer à 2 1,262.78 en septembre 2007, soit une augmentation de 304.63%. Tous les agrégats monétaires ont augmenté de façon considérable, cette augmentation n'est pas sans conséquence dans le cadre de la politique monétaire de la BRH, puisqu'elle est une source d'inflation. D'ou l'augmentation de la quantité de monnaie dans l'économie est contraire à l'objectif qu'est fixée la banque centrale. Il faut que dans ce cas la BRH empêche l'augmentation considérable de ces agrégats.

Graphique 1 : Evolution des agrégats monétaires en millions de gourdes (octobre 1996- septembre 2007)

80000
70000
60000
50000
4 0000
30000
20000
1 0000
0

 
 

97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07

 
 

M 1 M2 M3

 

SOURCE : L'auteur a partir d'e-views 4.1

b) Base monétaire En octobre 1996 la base monétaire se chiffrait à 7205 millions de gourdes alors qu'en

septembre 2007 la base se chiffrait à 42887,40, soit une augmentation de 495,25 %. Dans
l'élaboration de la politique monétaire de la BRH, la base monétaire constitue un élément très

important puisqu'à partir de cette dernière la banque centrale contrôle le niveau de la liquidité des banques. (Voir graphe 1 dans l'annexe)

c) Taux de change

La BRH à travers sa politique monétaire n'influence pas le taux de change, elle laisse le marché décider ; mais le taux de change est suivi de près par les autorités monétaires puisqu'il peut en quelque sorte jouer sur le niveau de l'inflation. Le taux de change de référence de la BRH affichait un taux de 15, 55 gourdes pour un dollar américain en octobre 1996 selon les bulletins statistiques de l'IHSI. Ce taux allait augmenter progressivement pour atteindre 17,41 gourdes en septembre 1997. Jusqu'en décembre 1999 le taux de change évoluait dans l'intervalle de 15,09 gourdes à 17,93 gourdes. A partir de janvier 2000 le taux de change allait croître de façon rapide avec 18,54 gourdes pour janvier 2002. A partir de cette date le taux de change allait franchir pour la première fois le seuil des trente gourdes pour un dollar avec 31,09 gourdes en octobre 2002. Ainsi le taux de change a atteint des chiffres record en passant de 39,43 gourdes en janvier 2003 pour atteindre 45,26 gourdes en février 2003. Il faut rappeler pendant ce mois de février 2003, le taux de change pendant une semaine a atteint les 50 gourdes pour un dollar. Jusqu'en mars 2004 le taux de change oscillait entre les 41, 42, et 43 gourdes pour un dollar. A partir d'avril 2004 la tendance allait être à la baisse pour atteindre un niveau relativement bas de 36,05 gourdes en juillet 2004. Mais malheureusement cette tendance fut de courte durée puisque le taux de change était de 36,27 gourdes en janvier 2006. Mais progressivement le taux de change a chuté pour atteindre 36,38 gourdes en sept 2007. (Tableau 1dans l'annexe)

Graphique 2: Évolution du taux de change comparée a celle de l'inflation (oct 96- sept 07)

50 40 30 20 1 0

0

 
 

9 7 98 99 0 0 0 1 02 03 04 05 06 07

TXCHAN GE TXDI NF

SOURCE : L'auteur à partir d'e-views 4.1

Lorsqu'on analyse le graphe précédent on peut voir contrairement à l'inflation le taux de change ne fait que croître avec une augmentation significative à la fin de l'année 2002 et durant toute l'année 2003. L'inflation pour sa part a connu des hauts et des bas. Pour certaine sous période le taux de change évoluait dans le même sens que l'inflation tel a été le cas durant la deuxième moitié de 2002 et toute l'année 2003. Mais depuis janvier 2005 le taux change était stable dans les fourchettes de 36 et 38 gourdes; alors que l'inflation depuis cette date fut a la baisse jusqu'à septembre 2007 avec 7,8 %.

d) Crédit brut au secteur privé

Le crédit considéré comme une source de la création de monnaie peut avoir une certaine influence sur le niveau d'inflation dans l'économie. C'est ainsi dans le cadre de notre étude, on vérifiera soigneusement l'évolution du crédit sur la période d'étude. Le crédit total au secteur privé accusait un chiffre de 5870 millions de gourdes en octobre 1996; ce chiffre a pratiquement quadruplé si on regarde les chiffres de septembre 2007 où le crédit se chiffrait 13375 millions de gourdes. D'après ces résultats, on peut constater que le crédit a beaucoup cru durant la période de l'étude. (Graphe 3, annexe)

Mais à tout cela il faut signaler que, le crédit total au secteur privé est composé du crédit au secteur privé en gourdes et le crédit au secteur privé en dollars américain. En octobre 1996 le crédit au secteur privé en dollars américains se chiffrait à 52,32 millions de dollars américains pour 456,21 millions en septembre 2007. Ce qui nous donne un montant de 16597,39 millions de gourdes lorsqu'on convertit ces chiffres avec les taux de change sur la base mensuelle. Le crédit par secteur privé en dollars américains

exprimé en gourdes en octobre 2005 a dépassé le crédit au secteur privé exprimé en gourdes avec respectivement 12459,16 pour le cred/sect.priv.gdes (millions de gdes) contre 13253,71 pour le cred/sect.priv/EU(en millions de gdes). Ce qui traduit une forte dollarisation de l'économie haïtienne, point sur lequel on aura à discuter un peu plus tard.

e) Taux d'intérêts sur les prêts > Sur le marché bancaire des opérations en gourdes

Si on parle de crédit il faut analyser les différents taux d'intérêts sur les prêts tant sur le marché bancaire des opérations en gourdes et en devises. En octobre 1996 le taux moyen sur les prêts des opérations en gourdes était de 28%. Pendant ce mois-ci le taux maximal était de 40% et le taux minimum était de 16%. Jusqu'à mars 2003 le taux moyen sur les prêts des opérations en gourdes a évolué dans la fourchette 20 à 29,5%. C'est ainsi à partir de mars 2003 le taux a franchi la barre des 30% pour atteindre 36,5% en juin 2004 .Mais par la suite ce taux fut à la baisse pour se chiffrer à 29% en mars 2005. Mais jusqu'à septembre 2007, ce taux n'allait pas dépasser les 35,5% .Mais il faut signaler que le taux maximum depuis novembre 2006 s'est fixé à 51% jusqu'à la fin de la période.

> Sur le marché bancaire des opérations en devises

Pour le taux moyen des opérations en devises on avait un taux de 10,50% en août 97. Il faut dire qu'on n'a pas eu les donnés d'avant ce mois-ci. Contrairement au taux moyen sur les opérations en gourdes, le taux moyen sur les opérations en devises s'est comporté en dent de scie, c'est-à-dire d'un mois à l'autre le taux augmente et diminue.

f) Dépôts

L'augmentation de la masse monétaire qu'on a analysé plus haut n'a d'autre conséquence d'augmenter le niveau de l'inflation, si l'on tient compte du canal de crédit bancaire où se dernier nous dit qu'une augmentation de la masse monétaire implique une augmentation des crédits bancaires. Concernant les crédits on a vu une augmentation considérable. Mais il faut se poser la question, comment cela se passe t- il ? Pour qu'une banque octroi des crédits il faut évidemment que la banque ait de l'argent, sans les dépôts la banque ne pourrait pas octroyer des crédits. Selon la définition du dictionnaire économique, on entend par dépôts les liquidités confiées à une banque par une personne physique ou morale. On distingue les

dépôts à vue ou le propriétaire dispose à tout moment de la somme correspondante, les dépôts d'épargne et les dépôts à terme qui sont des fonds que le déposant s'engage à ne pas réclamer avant un certain délai moyennant le versement d'un intérêt par la banque.

· Les dépôts a vue

Les dépôts a vue en octobre 1996 se chiffraient à 2240,27 millions de gourdes pour atteindre 9692, 39 millions soit une croissance de 332.64%. En octobre 96 toujours les dépôts a vue représentaient 19,94 % de tous les dépôts alors qu'en septembre 2007 ses dépôts représentaient 14,40 % de tous les dépôts.

· Les dépôts d'épargne

En septembre 2007 le montant des dépôts d'épargne était de 13997,24 millions de gourdes soit 20,79% des dépôts totaux. Tandis que ces dépôts en octobre 1996 se chiffraient à 4635,39 MG ce qui représente a l'époque 41,26 % de tous les dépôts. Rapidement on peut voir l'écart qui existe dans ce pourcentage par rapport a 2007, plus loin on verra pourquoi.

· Les dépôts à terme

Parmi tous les types de dépôts, les dépôts à terme en terme de montant ont été moins significatifs. Se chiffrant à 1718,14 MG en octobre 96 soit 15,29 % de tous les dépôts contre 11,89% avec 8006,69MG en septembre 2007.

· Les dépôts en dollar

Les dépôts en dollar est comme son nom l'indique ce sont les dépôts qui sont fait en dollars américains. Mais afin de faciliter les calculs et les comparaisons, les montants ont été convertis en gourdes avec les taux de change de la période correspondante. On distingue les dépôts à vue, d'épargne et à terme en dollar. En octobre 1996 les dépôts en dollar représentaient 23,51% de tous les dépôts tandis qu'en septembre 2007 les dépôts en dollar représente 50,73% de tous les dépôts d'où le problème de la dollarisation de l'économie. On parle de problème, plus loin on verra pourquoi. (Graphe 4,5 6et 7; annexe)

Taux d'intérêt sur les dépôts

Nous venons de voir le comportement des montants sur les différents dépôts au sein de l'économie. Maintenant voyons les différents taux d'intérêts sur les dépôts d'épargne et les dépôts à terme durant la période d'octobre 1996 allant à septembre 2007.

a) Taux d'intérêt sur les dépôts d'épargne

Le taux d'intérêt sur les dépôts d'épargne accusait un pourcentage moyen de 5,50% allant d'octobre 1996 jusqu'à décembre 98 avec un taux minimum de 2% et maximum de 9%. En janvier 99 le taux d'intérêt moyen était de 5% pour descendre à 4% en février et 3% en mars 99. Jusqu'en Août le taux d'intérêt moyen évoluait dans l'intervalle 2 à 4% .Avec un taux minimum atteignant 0,50% .A partir de septembre 2004 le taux d'intérêt moyen fut très faible avec des taux de l'ordre de 1,13% jusqu'à septembre 2006. Les taux minimum étaient de 0,25% et des taux maximum n'atteignaient pas plus de 2%. En octobre de la même année le taux moyen oscillait entre 0,88% à 1,13% jusqu'à la fin de la période étudié.

b) Taux d'intérêt sur les dépôts à terme

Les taux d'intérêt moyen sur les dépôts à terme sont évidemment beaucoup plus élevés que ceux des dépôts d'épargne. Ainsi en octobre 1996 les taux d'intérêt moyen sur les dépôts a terme était de 11% pour atteindre 15,25% en juillet 1998. Les taux maximum atteignant jusqu'à 22%. Mais en mars 1999 le taux moyen sur ces dépôts a chuté à 7% et 5% en août de la même année. Mais la tendance fut à la hausse pour atteindre à nouveau les 15% en septembre 2000. En avril 2002 jusqu'à janvier 2003 le taux moyen a chuté à 7,63%. De février 2003 jusqu'à juillet 2004 on a enregistré des taux moyen très élevé de l'ordre de

14,50% à 16% .Mais après ce fut la période des taux moyen assez bas sur les dépôts à terme avec 7% comme valeur maximale jusqu'à septembre 2007.

3-1-2 Dollarisation

a) L'ensemble des dépôts en dollars

Durant la période allant d'octobre 1996 à septembre 2007 l'économie haïtienne a fait face à une grande augmentation des dépôts en dollars. En effet en octobre 1996 le montant en gourdes des dépôts en dollar se chiffrait à 2641,02 millions de gourdes pour atteindre 34146,82 MG en septembre 2007 soit environ treize fois plus qu'en 96. Les dépôts en dollars qui représentaient 23,50 % du total des dépôts en octobre 96 est passé à 50,73% en septembre 2007, d'où plus de la moitié des dépôts dans l'économie haïtienne s'est fait en dollar. Si nous tenons compte maintenant de l'indice de dollarisation adopté par la BRH qui est le rapport entre les dépôts en dollars et M3 (dépôts en $ en % de M3). L'indice était de 18,53 en octobre 96 pour passer à 43,29 % en septembre 2007, soit une augmentation de 57,19 % (Voir graphe 4). Preuve que l'économie haïtienne est se trouve en présence d'une forte dollarisation. Cette dollarisation n'affecte t-il pas la politique monétaire en terme d'efficacité ?

Graphique 3: Évolution des dépôts gourdes et dollars (oct. 96-sept 2007)

35000
30000
25000
20000
1 5000
1 0000
5000
0

 
 

97 98 99 00 01 02 03 04 0 5 06 07

DEPDOLL DEPGDES

b) Dollarisation et efficacité de la politique monétaire

Au regard des chiffres ci-dessus, on peut rapidement voir que l'économie haïtienne fait face a une forte dollarisation vue l'augmentation des dépôts en dollars. Cette dollarisation n'est pas sans conséquence par rapport à la politique monétaire de la BRH. La dollarisation peut empêcher la BRH à avoir une contrôle sur la masse monétaire. Ce qui implique que la BRH pourrait ne pas arriver à stabiliser la gourde et à maîtriser l'inflation. Elle réside dans le fait qu'elle introduit notamment par la volatilité du taux de change, une certaine incertitude et de risque dans les prévisions des agrégats monétaires. La dollarisation réduit à rien la politique monétaire puisque les décisions des autorités monétaires seront subordonnées aux décisions de la BC émettrice de la monnaie étrangère. Et le problème qui se pose en Haïti d'un coté la gourde et de l'autre coté le dollar est qu'il est difficile de déterminer avec exactitude la masse monétaire en circulation, d'où le contrôle de la base monétaire serait dans ce cas inefficace.

3-2 Les instruments de la BRH

3-2-1 Coefficients de réserves obligatoires

Depuis sa création, la BRH a imposé des coefficients de réserves très élevés sur le passif des banques commerciales dans le but de contrôler l'offre de monnaie, tout ceci dans le but de contrôler le surplus de liquidité due au financement des déficits du secteur public. Durant l'année 1996 plus précisément en novembre, le taux de réserve obligatoire était de l'ordre de 42%, pour chuter ensuite durant le mois de décembre à 30% et a 27% en février 97. Le taux de réserves obligatoires oscillait dans l'ordre de 25 et 26% jusqu'en octobre 97. Mais ce taux va garder une certaine constance de novembre 97 jusqu'à sept 98 soit 27 %. Durant la période d'octobre 98 à mars 2000 le taux de réserve était de 26,5 % et de 28 % en avril jusqu'à juillet 2000, pour grimper à 30% en août. Le coefficient de réserves se chiffrait a 31% de septembre 2000 jusqu'en mai 2001. Le 16 juin 2001 avec la publication du circulaire 86 - 12A, les coefficients de réserves obligatoires n'ont guère varie pour se fixer à 31% pour les banques créatrices de monnaie.

3-2-2 Interventions de la BRH sur le marché des changes

Sur le plan de la réglementation et de la supervision bancaire, la banque centrale, conformément aux articles 29 et 32 de sa loi organique et à l'article 43 du décret du 14 novembre 1980 règlemente le fonctionnement des banques, la BRH a le pouvoir d'inspecter celles-ci de les soumettre à un régime de normes prudentielles. La banque centrale s'assure que les institutions financières respectent des normes

minimales relatives à leur capital, à la concentration des risques de crédit, à la qualité des actifs, a leurs positions de change et à leur mode de gestion. La BRH procède aussi à l'inspection régulière des banques sur la place, en y dépêchant des missions d'inspecteurs, en exigeant la communication des informations financières aux fréquences qu'elle juge appropriées. La banque centrale joue sur la liquidité des banques commerciales à travers ses bons dont on aura à apprécier leurs évolutions, mais la politique monétaire de la BRH doit surveiller a l'évolution de la base monétaire. Les interventions de la Banque Centrale sur le marché des changes sont utilisées essentiellement comme instrument complémentaire de régulation de la liquidité bancaire, notamment en période de pression sur les taux; pour manifester aussi une présence active de la BRH qui cesse ainsi d'être un acteur passif du marché des changes. Durant l'exercice fiscal 96-97 la BRH a vendu 39000000 $ U.S. Chiffre qui connaitra un déclin pour l'exercice suivant avec 9900000 $ mais avec l'achat de 8536934.30 $. Pendant les périodes de forte inflation la BRH ne faisait que l'achat des devises pour éviter une forte circulation, a travers ce tableau voyons les différents transactions.

Tableau 1: les interventions de la BRH sur le marché des changes en $ U.S.(oct96- sept 07)

Types/an née

96-97

97-98

98-99

99-00

00-01

01-02

02-03

03-04

04-05

05-06

06-07

Vente

39000000

9900000

13415000

16750000

1550000

 
 
 
 
 

10475000

achat

 

8536934.3

46115000

 

3250000

15650000

62505185

98766000

40725000

64750000

96800000

Source :Les publications de la BRH

3-2-3 Bons BRH

A coté des coefficients de réserves obligatoires, depuis novembre 1996 les bons BRH constituent l'un des instruments les plus importants dans la politique monétaire de la banque centrale. On dit des bons BRH qu'il est l'instrument de reprise de la liquidité à court terme du système bancaire. Il faut dire qu'on distingue trois types de bons BRH, on a les bons à échéance de 7 de 28 et 91 jours. Le taux servi sur les bons BRH à échéance de 91 jours est considéré aujourd'hui comme le taux de référence utilisé par les banques commerciales pour les opérations de trésorerie. Il permet aussi de déterminer le taux de réescompte pratiqué par la BRH pour les mises en pension de bons. De fait, le taux moyen des adjudications est devenu le taux directeur de la BRH. De novembre 96 à octobre 1998 il fluctuait autour de 15,3 et 25,4 %, puis connu une certaine baisse entre novembre 98 et septembre 99 soit de 9,20 % et

10,3 %. Mais après cette période la tendance a été a la hausse de l'ordre de 26,7% jusqu'en février 2002 pour chuter a 10 % pour ensuite croître pour atteindre 27,3 % jusqu'en janvier 2004. Durant la période de février et mars 2004 pour les même raisons citées plus on allait observer une baisse sur les bons a échéance de 91 jours avec un taux de 7,6% jusqu'en mai 2005, et croître pour atteindre 17,8% pour la fin de l'année 2006. En janvier et février 2007 le taux fut de 16,7% pour descendre à 13,30% pour baisser jusqu'à 9% en août 2007 et 8,70% en septembre de la même année. (Tableau 2, graphe 9)

3-3 INFLATION

L'inflation en glissement annuel est calculée à partir de l'IPC qui est l'indice des prix à la consommation calculé par l'institut haïtien des statistiques et d'informatique (IHSI)20. Durant la période d'octobre 1996 allant jusqu'à septembre 2007 la croissance de l'IPC en glissement annuel soit le taux d'inflation s'était comporté pratiquement en dent de scie. En octobre 1996 selon les publications sur les agrégats monétaires, le taux d'inflation se chiffrait à 15,71 %; il faut dire à l'époque on était en train d'enregistrer une baisse au niveau du taux d'inflation puisque 5 mois plutôt ce dernier se chiffrait a 21,31 %. D'octobre 1996 jusqu'à février 1998 le taux d'inflation oscillait entre 14,56 à 17,59 %. Après février 1998 on a enregistré une chute considérable au niveau du taux d'inflation. Ainsi avec 12,81 % en mars 98, on a observé un taux de 7,3 8% en janvier 99 mais après une tendance à la hausse s'est fait sentir mais n'atteignant pas plus que 12,52%. En septembre 2000 le taux d'inflation était de 15,32% et 18,03% en octobre soit une augmentation considérable. Heureusement la tendance allait être à la baisse avec 7,99% en janvier 2002 pour atteindre 14,77% en décembre 2002. A partir de janvier 2003 le taux d'inflation a pratiquement doublé avec 28,88%, mais ça ne faisait que commencer, puisqu'on a eu respectivement 33,25 ; 36,96; 39,25 ; 40,57 % pour le mois février, mars, avril et mai de l'année 2003 .Le taux d'inflation a atteint des chiffres record avec 42,46% en septembre 2003 jusqu'à décembre 2003 avec 40,43%. Avec un taux de 25,83 en janvier 2004 la situation allait devenir un peu soulageant jusqu'à décembre 2004 avec 20,2 1% .Depuis janvier 2005 le taux d'inflation fut à la baisse pour atteindre 7,6% en août 2007 et 7,9% en septembre 2007. Si nous regardons la distribution en glissement annuel de l'IPC (voir l'annexe), on peut voir que l'inflation à un certain moment a atteint des pics pour ensuite chuter. (Voir tableau 3)

Graphique 4: Le niveau de l'inflation (oct. 96 - sept 07)

45 40 35 30 25 20 15 1 0

5

 
 

97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07

TXDI N F

Source : l'auteur à partir d'e-views 4.1

Nous venons de voir l'évolution des différents agrégats et indicateurs économiques du pays. Le premier constat qu'on a fait c'est que les agrégats monétaires comme M1, M2, M3 n'ont pas cessé de croître durant toute la période prise en considération. Si l'on tient compte de la théorie quantitative de la monnaie ces évolutions n'auraient pour d'autres résultats qu'une augmentation proportionnelle du taux d'inflation. Mais malgré tout l'inflation en glissement annuel n'a pas eu une croissance proportionnelle. La base monétaire aussi a une croissance considérable durant la période, ainsi que le niveau de crédit, tout aussi bien pour les dépôts. Est- ce qu'on peut dire que ce sont les décisions de la politique monétaire a travers les coefficients de réserves obligatoires et les bons BRH qui ont permis que le taux d'inflation n'atteint pas un niveau très élevé a l'instar des agrégats monétaires.

Si nous analysons globalement le taux d'inflation, le taux sur les bons BRH, le taux de change, la masse monétaire M2 et le crédit. On peut voir qu'il existe une certaine relation entre ces différents agrégats. D'après la matrice de corrélation, on peut voir qu'il existe une corrélation négative entre les taux sur les bons BRH et le taux d'inflation, ce résultat semble évident puisqu'une augmentation des taux sur les bons est censée éponger le niveau de liquidité des banques d'où diminuer l'inflation. On remarque aussi une forte corrélation entre le taux de change et Le credit. Le tableau suivant présente la matrice de corrélation des différentes variables suivantes.

Tableau 2: Matrice de corrélation

 

Agregat M2

CREDTOT

INFLATION

TXCHANGE

TAUXBON

AGREGATM2

1.000000

0.994897

0.166166

0.902030

-0.169601

CREDTOT

0.994897

1.000000

0.158584

0.900481

-0.152654

INFLATION

0.166166

0.158584

1.000000

0.478619

0.481709

TXCHANGE

0.902030

0.900481

0.478619

1.000000

-0.009173

TAUXBON

-0.169601

-0.152654

0.481709

-0.009173

1.000000

Source : l'auteur a partir d'e-views 4.1

Graphique 5 : Évolution du Taux d'inflation et du taux sur les bons

45 40 35 30 25 20 15 1 0

5

 
 

97 98 99 0 0 0 1 02 03 04 05 06 07

TX DI N FTXBON

Source : l'auteur a partir d'e-views 4.1

Une estimation de l'inflation par la méthode des moindres carrées ordinaires est insuffisante pour l'analyse de la politique monétaire puisque qu'il faut analyser l'évolution des variables simultanément et tenir compte des valeurs passés de ces variables. C'est ainsi que dans le prochain chapitre nous procédons à la modélisation du VAR en vue d'analyser l'efficacité.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote