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Effet du Programme d'Action des Femmes Rwandaises Parlementaires (FFRP) en Matiere de Promotion du savoir-Faire de la Femme Rwandaise Face à la vision 2020. Cas du District de Huye ( 1996-2006)

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par Frédéric TEGERA MPAMYA
Université Nationale du Rwanda( UNR) - Licence( Bachelor's Degree) 2007
  

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4.3. SOLUTION POSSIBLE

4.3.1. Opinion des femmes sur les risques pouvant les handicaper dans leur

épanouissement

Tableau N°14 : la participation de la femme dans l'administration

Facteurs handicapant la responsabilité de la femme

Femmes administrtrices du District de Huye

Femmes parlementaires

Fréquences

%

Fréquences

%

Y a-t-il actuellement des règles sociales en rapport avec le genre ?

12

100%

15

100%

Qu'entendez-vous par la politique nationale ?

10

83%

15

100%

Votre statut familial a-t-il une certaine incidence ?

6

50%

12

80%

Y a-il des actions menées par les femmes pendant la période monarchique ?

11

92%

8

53%

Comment avez-vous accéde au poste occupent actuellement ?

10

83%

7

47%

Source : Résultats d'enquête des femmes administratrices du District de Huye et des F.P, (septembre 2007)

D'après les résultats obtenus au tableau ci-haut, on remarque qu'en général, 100% des femmes du District de Huye et 100% des femmes parlementaires  affirment qu'actuellement des règles sociales qui handicapent la femme existe toujours. Des enquêtes menées, la majorité affirme que dans beaucoup de famille, seul le mari prend la décision en disant qu'il est le chef du foyer et que les opinions de la femme ne sont pas efficaces.

Ces enquêtes montrent qu'aucune femme ne peut prendre une décision sans avoir consulté son mari, ce qui montre « Nta nkokokazi ibika isake ihari » (aucune poule ne fait cocorico en présence du coq), les répondantes des femmes dudit district et les F.P montrent toujours comment ces règles sociales sont encore très chichement respectées dans le centre Nord du Rwanda et le Sud du Rwanda. Toutes ces actions coûteuses mettent la femme au départ dans une situation d'infériorité dans la prise de décision au sein de son foyer et confèrent ipso facto à l'homme un grand pouvoir.

Concernant les statuts familiaux liés à la femme, 100% des femmes du district et 100% des femmes parlementaires affirment que leurs statuts familiaux ne causent pas des problèmes aux services sociaux. Pour la plupart des répondantes dudit district pointent souvent le parlement où 48,8% de ses membres, sont des femmes. En plus ils affirment que les associations féminines ont été créées en effectif élevé.

A la question de savoir les causes principales comment les F.P. élues aux dernières élections de 2003 sont parvenues à occuper les places parlementaires, 47% des nos répondantes disent que la plupart d'entre elles ont été poussées par la volonté politique, le parti politique, etc. Probablement, les femmes leaders du district affirment que 83% d'entre elles ont fait des concours aux postes qu'elles occupent actuellement ; néanmoins, 17% affirment qu'elles ont été nommées suivant la politique nationale du genre, qui veut l'égalité de droit entre les deux sexes.

S'agissant d'une action de savoir-faire menée par les femmes dans l'ancienne période monarchique, 50% de nos répondantes du District de Huye, et 80% des F.P montrent qu'auparavant le Roi, souverain suprême du pays dans l'administration, se faisait aider par les chefs coutumiers des différentes provinces du pays. La femme n'était pas absente de cette administration, puisque déjà la Reine-mère était la première conseillère du Roi son fils, elle assumait, aux côtés de son fils, toutes les responsabilités administratives. Les enquêtes menées, prouvent que les femmes en général affirment que NDABAGA et NYAGAKECURU figurent dans une liste de dix femmes Abatware  et «Ibisonga » ou (des cheftaines coutumiers)

Toutefois, nos répondantes nous ont affirmé qu'à l'époque contemporaine, le Rwanda a manifesté sa volonté de suivre les lignes politiques, telles qu'elles ont été recommandées par la quatrième conférence de Beijing. Elles ont montré que la femme, dans tous les domaines, doit avoir les mêmes chances et les mêmes possibilités que celles offertes à l'homme pour atteindre un certain niveau de développement ainsi qu'une justice intégrée et équitable. Cette étape entraînera ensuite le changement de mentalité de savoir-faire à travers la vision 2020.

Tableau No15 : Opinions des femmes leaders du District de Huye face aux actions menées par les femmes parlementaires

Problèmes rencontres

Causes principales

fréquences

Pourcentages

01

Manque d'information et formation suffisantes sur les politiques nationales, lois et règlement

6

50%

02

Résistances aux changements de mentalité

4

33%

03

Existence ou augmentation des nombres de cas de violences domestiques sexuels des femmes en particulier

8

67%

04

Manque d'équité dans la gestion du patrimoine familial

9

75%

05

Le concept genre non encore bien compris par la communauté

7

58%

06

Le pouvoir économique des femmes limité

10

92%

07

Incompétence

11

83%

08

Les structures organisationnelles des femmes ne sont pas fonctionnelles

11

92%

Source : Résultats d'enquête des femmes administratrices du District de Huye

(septembre 2007).

L'enquête sur le tableau ci-haut montre que 6 femmes, soit 50% trouve que le manque d'information et formation constituent un obstacle d'instruction à affronter les défis du développement durable de leur pays. Enfin, il incomberait au F.P de développer le thème des réseaux d'information. C'est par ces sources d'information et de formation que les femmes vont apprendre les droits qui leurs sont consacrés par la loi, les inégalités qu'elles subissent et si besoin il y a, réclamer les améliorations dans le premier cas, et de suppressions dans le second cas afin d'instaurer les meilleures conditions d'accès à la justice.

Toutefois la majorité des femmes interviewées par questionnaires 4 d'entre elles, Soit 33%, ont avoué que la résistance au changement de mentalité de l'ancienne coutume rwandaise a entraîné la conception que l'homme se croit supérieur et que la femme reste soumise au joug de l'homme. La femme qui veut se libérer est appelée Igishegabo98(*) (femme effrontée qui se comporte comme un homme) et l'homme qui se soumet à la volonté de sa femme est appelé Inganzwa (mari soumis à l'autorité de la femme).

D'où le dicton Nta jambo ry'umugore (la parole de la femme est sans valeur) doit être effacé dans la mentalité des hommes99(*). A titre d'exemple, les femmes pendant les cérémonies familiales, s'assoient au coin dans une chambre retirée, alors que l'homme prenait la place au salon, de même, la femme pour se coucher, se mettait plus vers le côté du mur et tandisque l'homme se plaçait juste, vers le côté de la porte. Toute cette sous-estimation doit être effacée de leur mentalité qui la maintient dans un état de complexe d'infériorité. D'où nous remarquons que les F.P doivent sensibiliser le genre en vue de la promotion de l'équité et de l'égalité.

Le manque d'encouragement à parler en public en discutant avec des hommes et d'autres femmes, l'inaccessibilité à l'information, l'ignorance et la socialisation ont empêché ces dernières à participer activement aux assemblées publiques, car elles ont été habituées à parler indirectement par le biais d'une autre personne, de préférence en homme. Les obstacles mentionnés continuent à freiner la réalisation des objectifs du FFRP.

A travers le tableau ci-dessus, les femmes administratrices enquêtées dudit District ont montré l'existence ou l'augmentation du nombre de cas de violences domestiques et de viols sexuels des femmes. En particulier, 8 femmes, soit 67% montrent que des violences sexuelles sont très graves dans le du district. Elles ont expliqué le cas de certaines femmes violées qui ont ainsi choisi de ne pas se faire examiner par un médecin, de peur de découvrir qu'elles avaient attrapé le virus du SIDA.100(*) En effet, les femmes du district ont pu encourager leurs consoeurs à se mettre ensemble pour briser l'isolement, la frustration, le trauma et pour lutter contre la violence domestique. Elles ont envisagé notamment de poursuivre les efforts de vulgarisation des lois et de formation des agents de District chargés de leur application.

En effet, la loi reconnaît que la violence peut être physique, sexuelle, psychologique, économique ou socio-culturelle. Le manque de justice et le fait de ne pas punir ce qui ont violé les droits humains ont été la cause majeure des violences qui se répètent de 1959 à 1994. Par l'initiative du FFRP, le système judiciaire qui révise la loi organique punissant le génocide considère les viols faits aux femmes durant le génocide comme un crime contre l'humanité. Ainsi, les auteurs de tortures sexuelles figurent dans la première catégorie au même titre que les penseurs et les planificateurs du génocide dans le cadre du TPIR, des juridictions nationales et des juridictions Gacaca.101(*)

Par ailleurs, 9 femmes enquêtées, soit 75%, montrent que le manque d'équité dans la gestion du patrimoine familial continue d'être un problème. Or la loi qui régularise la patrimoine du foyer est en vigueur, loi qui donne aux filles et les garçons de succéder par parts égales, loi complétant le livre premier du code civil et instituant la cinquième partie relative aux régimes matrimoniaux, libéralités et successions.

Au cours de notre enquête, nous avons interrogé et interviewé 7 femmes, soit 58%. Elles affirment que le concept genre ne pas encore bien compris par une grande partie de la population et même par un grand nombre de femme. Au processus du développement, les femmes doivent y participer et en tirer le même avantage que les hommes, soutenir l'engagement de la politique nationale du genre qui s'articule autour de la vision 2020, de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté (SNRP) et de la politique de décentralisation. On remarque que malgré leurs mauvais entendements, les femmes ont fourni la main d'oeuvre et pour la première fois dans l'histoire du Rwanda, elles sont montées sur les toîts des maisons.

Quelques-unes se sont aventurées à faire ce genre de travail pour la première fois par pure détermination ou par besoin de suivre. Une femme interrogée du district chargée du département de genre et promotion de la famille, nous a affirme que les femmes actuellement exercent les travaux des hommes. La sensibilisation continue à encourager les femmes des secteurs à s'investir dans de multiples travaux à l'égal de l'homme. Les plus remarquable est que les femmes essayent d'exécuter les tâches dures que même les hommes ne sont pas en mesure d'éxecuter.

En effet, 9 femmes, soit 75% interviewées, ont dit que la législation rwandaise d'avant 1994, ne semblait pas protéger les droits de la femme relatifs au pouvoir économique.102(*) Une femme du district chargé des affaires sociales a déclaré que certains parents meurent sans laisser de testament. Dans ce cas, les héritiers féminins éprouvent des difficultés dans la définition des successeurs prioritaires. En outre, les enfants nés hors mariage connaissent des difficultés de succession après la mort de leurs parents. En somme, en cas de conflit elle recommande de contracter l'instance juridique.

D'autres problèmes rencontres : 10 femmes interrogées, soit 83%, affirment que les mécanismes pris par le gouvernement ne sont pas suffisants dans le renforcement du savoir-faire de la femme rwandaise. Elles affirment que l'Etat doit allouer les budgets pour faciliter au forum des femmes parlementaires la sensibilisation des femmes aux expériences de leur vie et planifier ce qu'il faut faire les années prochaines à venir.

Enfin selon l'enquête, 11 femmes, soit 92%, témoignent que les structures organisationnelles des femmes du District ne sont pas fonctionnelles.

* 98 D'après MUHAWEYEZU, A., la capacité juridique des enfants mineurs dans le droit coutumier et écrit

rwandais, mémoire de licence, Faculté de Droit, Butare, UNR, 1978, p.25, le droit coutumier rwandais considérait que la femme ne pouvait jamais être chef de famille. Elle ne pouvait penser ou agir par elle-même, elle est encore assimilée à un mineur.

* 99 Somme toute conscient que, cette conception traditionnelle doit être enracinée dans la mentalité des femmes actuelles, souvent il a été constaté qu'un homme soit président, gouveneur de province, maire de district ou conseiller de Secteur pourquoi pas une femme ne puisse le faire ? Toutefois dans le temps, certaines femmes ont pu prouvé leur capacité dans l'exercice de l'autorité suprême du pays. Nous avons indiqué précédemment que la Reine-mère pouvait assurer le pouvoir pendant que le Roi était mineur, que certaines femmes ont été chefs de provinces et qu'elles étaient obéies par les hommes, et qu'une femme a été préfet de préfecture, sans complexe aucun. On se demande pourquoi ces précédents n'ont pas été observés. Ceci vaut bien jusqu'à nos jours, si l'on s'en tient aux résultats des élections des autorités locales organisées en mars 2001. Bien que beaucoup des femmes s'étaient portées candidates aux élections, peu ont été élues, jusqu'au point ou la nouvelle constitution du 4 juin 2003 a pu éliminer totalement cette injustice et garanti à la femme 30% dans tous les domaines de prise de décision.

* 100 le http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndrome_d%27immunod%C3%A9ficience_acquise#_note-0 du (15

Septembre 2007) SIDA ou sida. syndrome de l' immunodéficience acquise, plus connu sous son acronyme est

le nom d'un ensemble de symptômes consécutifs à la destruction de plusieurs cellules du système immunitaire

par un rétrovirus. Le sida est le dernier stade de l'infection par ce virus et finit par la mort de l'organisme infecté

des suites de maladies opportunistes. Il est constaté qu'après les évenements de la guerre de 1994 et le

génocide, les femmes ou filles n'osent pas raconter en public leurs problèmes, surtout pour les cas de viols,

lesquels entraînent souvent des grossesses indésirées ou véhiculent des infections, par peur de trahir leur pudeur

traditionnelle sous peine d'être bannie ou reléguée.

* 101 GASABO.J. D, op.cit, p.62 « Les juidictions Gacaca » signifie à peu près « justice sur le Gazon ».

Créee par la Loi organique no 40//2000 du 26 janvier 2001 portant création des Juridictions Gacaca et

organisation des poursuites des infractions constitutives du crime de génocide ou de crimes contre l'humanite,

commises entre le 1er octobre 1990 et le 31 decembre 1994.

* 102 La structure socio-économique traditionnelle accordait les pouvoirs et la richesse aux hommes. Nous avons fait

remarquer que les femmes ou filles étaient dépourvues de tout droit de propriéte, elles ne pouvaient hériter ni

acquerir des biens par un autre moyen.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984