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Régimes de change et croissance économique: Une étude comparative entre Haà¯ti et la république dominicaine (1970-2004)

( Télécharger le fichier original )
par Richard Casimir
Université de Quisquéya - Maitrise 2006
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITÉ QUISQUÉYA (UNIQ)

    FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET ADMINISTRATIVES (FSEA)

    RÉGIMES DE CHANGE ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE :

    UNE ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE HAÏTI ET LA RÉPUBLIQUE DOMINICAINE (1970 - 2004)

    MÉMOIRE PRESENTE PAR : Richard CASIMIR

    EN VUE DE L'OBTENTION DU GRADE DE MAÎTRE EN SCIENCES ÉCONOMIQUES

    OPTION : MONNAIE/FINANCE

    SOUS LA DIRECTION DU PROFESSEUR JOVIS W. BELLOT

    JANVIER 2006

    REMERCIEMENTS

    Ce travail est réalisé grâce à l'apport de nombreuses personnalités que je désire remercier pour leurs contributions. Mes remerciements vont à l'endroit des professeurs Narcisse FIEVRE, Frantz PIARD, Patrice BORDA, Alois KASSANDA KANYINDA, Paul Martel ROY et Gérard TCHOUASSI pour leurs commentaires et suggestions. De même, j'adresse des remerciements au professeur Jean-Baptiste ANTENORD de m'avoir appris comment estimer les parties manquantes de mes séries. Ensuite, je remercie le professeur Jovis Wolfe BELLOT d'avoir accepté de diriger cette étude. Enfin, je remercie mon épouse, Paschhur SAINT-FORT CASIMIR pour son encouragement et son support.

    RESUME

    Cette étude analyse la relation existant entre les différents régimes de change adoptés en Haïti et en République Dominicaine pour la période 1970 - 2004. Pour mener cette étude nous avons formulé deux hypothèses :

    · Le régime de change a influencé le niveau de la croissance économique en Haïti et en République Dominicaine au cours de la période 1970-2004.

    · Le change fixe a davantage favorisé la croissance que le change flottant.

    Inspiré d'un travail similaire mené par RIZZO Jean-Marc (1998) pour l'Amérique Latine, la Méditerranée et l'Asie du Sud-est, nous avons utilisé son modèle économétrique adapté à la réalité des deux économies sous étude pour vérifier nos hypothèses. Ce modèle met en relation le logarithme du PIB, les différents arrangements de taux de change adoptés par ces pays et les différentes variables considérées comme les canaux de transmission de la croissance économique.

    Les régressions 5.1 et 5.2 indiquent que, dans le cas d'Haïti, le régime de taux de change fixe est associé à une croissance économique forte. L'augmentation du PIB assimilée au régime de change fixe oscille autour 7% contre une baisse symétrique pour le régime de change flexible. Selon les modèles 10.1 et 10.2, l'accroissement du PIB dû au régime de change flexible avoisine 14%, contre une baisse du même ordre pour le régime de change fixe. Ce résultat implique que la République Dominicaine a su profiter davantage du flottant de sa monnaie qu'Haïti.

    Ainsi, l'étude aboutit à la conclusion que le régime de change influence le niveau de la croissance en Haïti et en République Dominicaine. Quant à la seconde hypothèse, elle est vérifiée dans le cas d'Haïti et non pour la République Dominicaine. Cela s'explique par le fait que la République Dominicaine est beaucoup plus compétitive que Haïti. Les autorités dominicaines ont appliqué des politiques susceptibles d'attirer des capitaux étrangers et être plus compétitif par rapport à Haïti dans certains domaines.

    TABLE DES MATIERES

    PAGES

    Remerciements i

    Résumé ii

    Liste des tableaux vii

    Listes des sigles et abréviations x

    1 - Introduction 1

    1.1 - Problématique 3

    1.2- Objectif du travail 4

    1.3 - Hypothèses de travail 4

    1.3.1 - Hypothèse principale 4

    1.3.2 - Hypothèse secondaire 4

    1.4 - Développement des hypothèses 4

    1.5 - Importance et apport de l'étude 5

    1.6 - Méthodologie et organisation de l'étude 6

    Chapitre 7

    Régimes de change et croissance économique : littératures théorique et empirique 7

    1.1- Evolution du système monétaire international 8

    1.2 - Analyse théorique sur la relation entre régimes de change et croissance économique 10

    1.2.1 - Efficacité des politiques macroéconomiques 13

    1.2.1.1 - Efficacité des politiques macroéconomiques en régime de change fixe 13

    1.2.1.2 - Efficacité des politiques macroéconomiques en régime de change flottant 15

    1.2.1.3 - Cadre d'analyse macroéconomique des années 70 16

    1.2.2 - Objectifs de politique économique, nature des chocs et choix d'un régime de change 18

    1.3 - Analyse empirique sur la relation entre régimes de change et croissance économique 21

    Chapitre 33

    Analyse de l'environnement macroéconomique 33

    2.1 - Cas d'haïti 33

    2.1.1- Analyse de la politique monétaire d'haïti 35

    2.1.2 - Comportement de l'économie haïtienne pendant le régime de change fixe 38

    2.1.3 - Analyse de la situation macroéconomique pendant le régime de change flexible 41

    2 .2 - Cas de la République Dominicaine 44

    2.2.1 - Environnement macroéconomique dominicain pendant les régimes de change fixe et flexible 45

    2.3 - Comparaison de la situation macroéconomique d'Haïti et de la République Dominicaine sous les régimes de change fixe et flottant 46

    2.4 -Coopération et échanges commerciaux entre Haïti et la République Dominicaine 46

    2.4.1 - La coopération 46

    2.4.2 - Les échanges commerciaux 46

    Chapitre 46

    Le modèle de référence et les données 46

    3.1 - Le modèle de référence 46

    3.1.1 - Justification du choix du modèle et de la méthode d'estimation 46

    3.2 - Les équations du modèle à estimer et l'explication sur les variables 46

    3.2.1 - Les équations du modèle 46

    3.2.1.1 - Equations à estimer dans le cas d'Haïti 46

    3.2.1.2 - Equations à estimer dans le cas de la République Dominicaine 46

    3.2.2 - Explications des variables du modèle 46

    3.3 - Les données et leurs sources 46

    Chapitre 46

    Présentation et analyse des résultats 46

    4.1 - Présentation des résultats des test de stationnarité des variables du modèle 46

    4.1.1 - Cas d'Haïti 46

    4.1.2 - Cas de la République Dominicaine 46

    4.2 - Présentation des résultats des différentes régressions 46

    4.2.1 -Cas d'Haïti 46

    4.2.2 - Cas de la République Dominicaine 46

    4.3 - Synthèse et comparaison des résultats 46

    4.4- Test de stabilité des modèles 46

    Conclusion 46

    Références bibliographiques 46

    Annexes 46

    Annexe 1 46

    1 - Quelques résultats empiriques 46

    1 - Résultats des régressions de rizzo 46

    2 - Résultats de deux des régressions de Jeannine Bailliu, Robert Lafrance, et Jean-François Perrault 46

    Annexe 2 46

    1 - Résultats des tests de stationnarité pour les données haïtiennes 46

    2 - Résultats des tests de stationnarité pour les données dominicaines 46

    Annexe 2 46

    Résultats des différentes régressions 46

    1 - Cas d'Haïti 46

    2 - Cas de la République Dominicaine 46

    Annexe 3 46

    Test d'autocorrélation des résidus 46

    1 - Les données macroéconomiques 46

    2 - Les régimes de taux de change 46

    3 - Les graphes 46

    LISTE DES GRAPHES

    Figure 1: Evolution conjointe du taux de croissance du PIB en Haïti (GH) et du taux de change 34

    Figure 2 : Evolution du PIB réel haïtien entre 1970 et 1980 38

    Figure 3: Evolution du PIB réel entre 1980 et 1990 39

    Figure 4 : Evolution du PIB réel haïtien entre 1991 et 2004 41

    Figure 5 : Évolution du taux de croissance du PIB en Rép. Dom (GD) et du taux de change nominal 46

    Figure 6 : Taux de croissance de l'économie D'Haïti et de la République 46

    Figure 7 : Evolution de l'épargne nationale, des investissements internes et du compte des transactions courantes en Haïti (1970 -1995) 46

    Figure 8 : Test de stabilité du modèle 5.1...........................................................51 Figure 9 : Test de stabilité du modèle 5.2 46

    Figure 10 : Test de stabilité du modèle 10.1........................................................51 Figure 11 : Test de stabilité du modèle 10.2 46

    Figure 12 : Evolution conjointe de l'IPC et du taux de change nominal en Haiti 46

    Figure 13: Evolution de l'IDE en Haiti 46

    Figure 14: Evolution de la masse monétaire en Haïti 46

    Figure 15 : Evolution de réserves internationales haïtiennes 46

    Figure 16: Evolution conjointe de l'IPC et du taux de change nominal dominicains 46

    Figure 17: Evolution de l'IDE en Rép. Dom. 46

    Figure 18: Evolution de la masse monétaire dominicaine 46

    Figure 19: Evolution des reserves internationals dominicaines 46

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : Synthèse de quelques travaux empiriques effectués sur la relation entre régime de change et croissance économique 30

    Table 2 : Coefficients de corrélation entre le taux de croissance du PIB en Haïti (GH) et le taux de change nominal (TCN) 34

    Table 3 : Coefficients de corrélation entre le taux de croissance du PIB en Rep. Dom (GD) et le taux de change nominal 46

    Table 4 : Croissance du PIB réel, taux d'investissement, taux de croissance du commerce extérieur et taux de croissance des dépenses gouvernementales moyens selon le pays et le régime de change (1970 -2004) 46

    Table 5 : Balance commerciale dominicaine avec Haïti 46

    Table 6 : Résultats des tests de stationnarité des variables du modèle dans le cadre d'Haïti 46

    Table 7 : Résultats des tests de stationnarité des variables du modèle dans le cadre de la République Dominicaine 46

    Table 8: Sens et significativité des paramètres associés aux variables par équation selon le pays 46

    Table 9: La croissance du PIB par tête : bilan des régressions par régions avec deux modalités de régime de change (Etude de Rizzo Jean-Marc) 46

    Table 10: La croissance du PIB par tête : bilan des régressions par régions avec trois modalités de régime de change (Etude de Rizzo Jean-Marc) 46

    Table 11 : Résultats de deux des régressions de Jeannine Bailliu, Robert Lafrance, et Jean-François Perrault 46

    Table 12 : Test de stationnarité pour le logarithme du PIB haïtien (LY) en différence première sans constante ni tendance 46

    Table 13 : tests de stationnarité pour le taux de croissance du commerce extérieur haïtien (TCOME) en niveau sans constante ni tendance 46

    Table 14 : Test de stationnarité pour le taux d'investissement (TINV) haïtien en différence première sans constante ni tendance 46

    Table 15 M : Tests de stationnarité pour le taux de croissance de la consommation publique haïtienne (TCPUB en différence première sans constante ni tendance 46

    Table 16 : Tests de stationnarité pour les termes de l'échange haïtiens en différence première, sans constante ni tendance 46

    Table 17 : T est de stationnarité pour le logarithme du PIB (LY) dominicain en niveau avec constante 46

    Table 18  : Test de stationnarité pour le taux de croissance du commerce extérieur (TCOME) dominicain en niveau sans constante ni tendance 46

    Table 19  : Tests de stationnarité pour le taux d'investissement (LTINV) dominicain en différence première sans constante ni tendance 46

    Table 20 : Tests de stationnarité pour taux de croissance de la consommation publique (TCPUB) dominicaine en niveau avec constante 46

    Table 21: Test de stationnarité pour les termes de l'échange dominicain en niveau sans constante ni tendance 46

    Table 22: Résultats de la régression 1 (EQ.1) 46

    Table 23 : Résultats de la régression 2 (EQ.2) 46

    Table 24: Résultats de la régression 3 (EQ.3) 46

    Table 25 : Résultats de la régression 4 (EQ.4) 46

    Table 26 : Résultats de la régression 5.1 (EQ.5.1) 46

    Table 27: Résultats de la régression 5.2 (EQ.5.2) 46

    Table 28 : Résultats de la régression 6 (EQ.6) 46

    Table 29 : Résultats de la régression 7 (EQ.7) 46

    Table 30: Résultats de la régression 8 (EQ .8) 46

    Table 31 : Résultats de la régression 9 (EQ. 9) 46

    Table 32 : Résultats de la régression 10.1 (EQ.10.1) 46

    Table 33 : Résultats de la régression 10.2 (EQ.10.2) 46

    Table 34 : Corrélogramme des résidus de la régression 2 46

    Table 35 : Corrélogramme des résidus de la régression 3 46

    Table 36: Corrélogramme des résidus de la régression 4 46

    Table 37 :Corrélogramme des résidus de la régression 5.1 46

    Table 38 : Corrélogramme des résidus de la régression 5.2 46

    Table 39: Corrélogramme des résidus de la régression 6 46

    Table 40 :Corrélogramme des residus de la régression 7 46

    Table 41: Corrélogramme des résidus de la régression 8 46

    Table 42 :Corrélogramme des résidus de la régression 9 46

    Table 43 : Corrélogramme des résidus de la régression 10.1 46

    Table 44 : Corrélogramme des résidus de la régression 10.2 46

    Table 45 : Données macroéconomiques pour Haïti 46

    Table 46: Données macroéconomiques de la République Dominicaine 46

    Table 47: Régimes de change pratiqués par les pays latino-américains 1985-2002 46

    LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    § ACP : Afrique - Caraïbe - Pacifique

    § BRH : Banque de la République d'Haïti

    § CEDOPEX : Centre Dominicain de Promotion des Exportations

    § DLY : Variation du produit intérieur brut en logarithme

    § DLTINV : Variation du taux d'investissement en logarithme

    § DTE : Variation des termes de l'échange

    § DTINV : Variation du taux d'investissement

    § DUM : Variable muette destinée à capter l'influence du régime du président Balaguer sur la croissance économique en République Dominicaine.

    § DW : Durbin-Watson

    § EMBARGO : Variable muette destinée à capter l'impact de l'embargo commercial imposé à Haïti de 1991 à 1994 sur la croissance économique.

    § FBCF : Formation Brute de Capital Fixe (Investissement)

    § FED : Fonds Européen pour le Développement

    § FLACSO : Facultad Latino Americana de Ciencias Sociales

    § FLEX : Variable Proxy du régime de change flexible

    § FIXE : Variable Proxy du régime de change fixe

    § FMI : Fonds Monétaire International

    § FNUP : Fonds des Nations Unies pour la Population

    § GATT : Accord général sur le tarif et le commerce

    § G-7 : Groupe des sept pays les plus industrialisés

    § G-20 : Groupe des vingt pays les plus industrialisés

    § GD : Taux de croissance de la République Dominicaine

    § GH : Taux de croissance de la République d'Haïti

    § IDE : Investissement Direct Etranger

    § INESA : INTER ENTREPRISE Services Associés

    § IHSI : Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique

    § IPC : Indice des Prix à la Consommation

    § LPIB : Produit Intérieur Brut en logarithme

    § M1 : Monnaie en circulation + dépôts à vue

    § MERCOSUR : Marché commun du cône Sud

    § PECOs : Pays d'Europe Centrale et Orientale

    § PNUD : Programme de Nations-Unies pour le Développement

    § PIB  : Produit Intérieur Brut

    § PURE : Plan d'Urgence de Réhabilitation Economique

    § RESAL : Réseau Européen de Sécurité Alimentaire

    § SME : Système Monétaire Européen

    § TCPUB : Taux de Croissance de la Consommation Publique

    § TCN : Taux de Change Nominal

    § TCOME : Taux de croissance du commerce extérieur

    § TE : Termes de l'Echange

    § U : Terme d'erreur intégré dans le modèle pour tenir compte de toutes les autres variables non intégrées dans le modèle

    § UE : Union Européenne

    § VAR : Vecteur Auto-Régressif

    § ZMO : Zone Monétaire Optimale

    1 - INTRODUCTION

    L'existence des économies ouvertes pose le problème de la conversion des unités monétaires entre différents pays. Cette convertibilité intervient suite aux transactions commerciales et/ou financières entre agents économiques résidents et non résidents. Le système monétaire international offre un cadre regroupant un ensemble de règles qui facilitent et rendent compatibles les différents systèmes monétaires nationaux, en vue d'atteindre la stabilité intérieure et d'élever le niveau de vie de chaque pays. Pour y parvenir, les accords internationaux de paiement doivent promouvoir le commerce et les investissements sur le plan mondial, tout en évitant de recourir à des mesures préjudiciables à la prospérité nationale et internationale.

    Ce schéma permet aux États de définir leurs propres régimes de change à travers leur politique économique. Dans ce contexte, la politique de change de chaque pays devrait favoriser un système dont les objectifs et finalités sont de parvenir plus rapidement à une croissance stable et soutenue. Se référant à ce principe, Lahrèche-Revil (1999) avance que le régime de change affecte la stabilité et la compétitivité de l'économie des Etats.

    Les échanges commerciaux et les flux de capitaux internationaux sont généralement handicapés par les règlementations, les pratiques restrictives incluant notamment les coûts de transaction élevés et les taxes. Ces échanges sont enfin entravés par tout climat d'incertitude. Ainsi, les accords monétaires internationaux ont-ils pour objet de faciliter l'élimination d'inutiles contraintes sur les mouvements de biens et des capitaux et de favoriser un fonctionnement des marchés propre à inspirer confiance aux agents menant des opérations transfrontalières.

    En effet, la question du choix du régime de change approprié pour les pays à marché émergent suscite un grand intérêt en économie. Cet intérêt a été ravivé par les crises économiques qui ont ébranlé ces pays depuis quelques années (notamment le Mexique, les pays de l'Asie du Sud-Est, la Russie et le Brésil) et dont l'une des causes est l'adoption d'un régime de change insoutenable. Le caractère adéquat des régimes de change est d'ailleurs l'un des principaux sujets de discussion au sein des instances internationales, comme le Fonds monétaire international (FMI), le G7 et le G20. L'une des questions débattues repose sur l'idée selon laquelle, dans un monde où la mobilité internationale du capital est de plus en plus importante, les seuls régimes de change viables sont les régimes extrêmes (c'est-à-dire les régimes de changes fixes très rigides, comme les caisses d'émission ou les unions monétaires, et les régimes de changes flottants).

    Les économistes s'interrogent sur la pertinence de chacun de ces régimes de taux de change dans la mise en place d'une croissance économique soutenue. Selon les circonstances et l'expérience acquise, les réponses et les explications du choix d'un type d'arrangement de change peuvent varier. Le plus frappant est l'alternance dans les préférences entre cours de change fixe et flottant justifiée par les atouts et les désavantages révélés par leur mise en oeuvre. La fixation trop stricte des cours de change a souvent été associée à une rigidité excessive dans les mécanismes d'ajustement, ce qui a conduit des nombreux pays à opter pour les changes flexibles. A l'inverse, le flottement a souvent abouti à une volatilité et à des écarts exagérés, ce qui a alors incité à rechercher des moyens et techniques de garantir une plus grande stabilité.

    La littérature sur les régimes de change suggère que le type de régime de change à adopter par un pays pourrait avoir des conséquences sur la croissance à moyen terme. Cependant, elle n'identifie pas clairement quel genre de régime de taux de change serait susceptible à soutenir le mieux la croissance économique. En effet, le débat théorique autour du régime de change optimal reste ouvert. Ce débat se concentre sur les vertus et les limites de chacun des régimes de change. Par exemple, Nurkse (1944) avance que le régime de change fixe apporte la confiance aux investisseurs, la stabilité économique et la diminution des taux d'intérêt réels. Il avance également que le change flexible crée de l'inflation, ce qui laisse les agents économiques dans une certaine incertitude. Pour sa part, Carre & Collard (1998) jugent que la principale vertu du régime de change flexible réside dans la possibilité d'isoler l'économie nationale des chocs externes en présence des rigidités nominales. Selon ces derniers, le régime de change fixe élimine un important mécanisme d'ajustement macroéconomique à savoir : la variation du taux de change.

    Dans la littérature empirique, de nombreuses études1(*) mettent en évidence la relation du régime de change avec l'inflation (Ghosh et al, 1997). Peu, en revanche, analysent son impact sur la croissance de la production. Il semble que le régime de change exerce une influence sur cette variable, mais sa mise en évidence reste floue jusqu'à ce jour. Mills et al (1993)2(*), s'appuyant sur l'expérience du Royaume-Uni, affirment que le régime de change n'a aucune influence sur la croissance économique. Néanmoins, dans une étude réalisée sur (136 pays) par Ghosh et al. (1997) sous l'égide du FMI, des conclusions nuancées ont été avancées. En effet, ces auteurs affirment que dans le passé les régimes de change fixe ont été associés à une inflation moindre et à un investissement plus important, mais également à des gains de productivité et à une croissance plus faibles. Ils rappellent néanmoins que les régimes de change complètement flexibles ont abouti à des résultats mitigés ayant entraînés une plus forte inflation et des performances médiocres en termes de croissance. Quant aux régimes intermédiaires (parités glissantes, par exemple), ils semblent avoir garanti les meilleures performances de croissance, même si, par nature, ils ont produit davantage d'inflation.

    1.1 - Problématique

    Selon Lahrèche-Revil (1999), chaque pays choisit son système de change en fonction de ses objectifs de politique économique. Les pays de la Caraïbe n'ont pas dérogé à cette règle. Ils ont, eux aussi, fait choix de leurs propres régimes de change, adaptés à la réalité de l'économie nationale, voire régionale. Ainsi, la République d'Haïti et la République Dominicaine, deux pays de la région caribéenne sur lesquels porte notre analyse, ont dans un premier temps adopté des régimes de change fixe par rapport au dollar américain, puis des régimes de change flottant. Nous constatons qu'en fonction des systèmes de change adoptés, les signaux en terme de croissance économique sont similaires dans les deux pays. Ce constat nous interpelle et nous conduit à nous interroger sur l'influence réelle du régime de change sur la croissance économique haïtienne et dominicaine. Il s'ensuit une question très importante qui motive le choix de notre sujet et mérite une attention particulière afin d'y apporter une réponse satisfaisante : la nature du régime de change a-t-elle affecté le niveau de la croissance économique en Haïti et en République Dominicaine pendant la période 1970 à 2004 ?

    1.2- Objectif du Travail

    Cette étude a pour objectif d'investiguer l'influence du régime de change sur la croissance économique en Haïti et en République dominicaine pour la période 1970 - 2004.

    1.3 - Hypothèses de travail

    Pour répondre à l'interrogation ci-dessus, nous avons formulé les hypothèses suivantes :

    1.3.1 - Hypothèse Principale

    Le régime de change a influencé le niveau de la croissance économique en Haïti et en République Dominicaine au cours de la période 1970-2004.

    1.3.2 - Hypothèse Secondaire

    Considérant les performances économiques des deux pays pendant l'application des régimes de change fixe et flottant, nous supposons que le change fixe a davantage favorisé la croissance que le change flottant.

    1.4 - Développement des hypothèses

    L'économie haïtienne n'étant pas compétitive, la quasi-totalité de sa demande globale est soumise à l'importation. Elle reste donc très exposée à l'évolution des prix des produits au niveau international, à l'inflation et à la volatilité importante des taux de change sur les marchés de change local et international. De son côté, en dépit de sa politique promotion à l'exportation, la République Dominicaine n'a pas pu avoir un excédent commercial. Ainsi, sa monnaie reste également très volatile. En effet, l'analyse traditionnelle suggère qu'une dépréciation nominale du taux de change affecte l'économie à travers deux canaux :


    · En tant que politique de réduction de la dépense, la dépréciation réduit la dépense privée et la demande globale. Elle augmente le niveau des prix et réduit les encaisses monétaires réelles;


    · En tant que politique de modification de la dépense, elle influence la composition de la production et l'absorption domestique entre les biens échangés3(*) et les biens non échangés.

    Les effets d'offre et de demande liés à la dépréciation nominale agissent sur les prix relatifs. Elle a pour conséquence la diminution des encaisses monétaires réelles des agents économiques locaux. Ceci s'explique par le fait que les importateurs auront besoin d'une quantité importante de monnaie domestique pour se procurer les devises. La conséquence immédiate se traduit par la hausse des prix des biens importés avec pour corollaire l'augmentation du prix relatif des produits importés (Casimir, 2004). La hausse du prix relatif des biens importés aura tendance à réduire la demande de ces biens et à accroître la demande des biens non échangeables. Cette situation devrait stimuler à court terme la production domestique. Mais le manque de compétitivité des économies en question les empêche de profiter de cet avantage.

    Comme une dépréciation engendre un effet défavorable sur les échanges internationaux, l'impact initial d'une baisse du taux de change sur la balance commerciale peut s'avérer faible voire pervers. Les effets espérés de la dépréciation du taux de change nominal sur la balance commerciale peuvent être apparents à moyen terme. L'éventuelle explication est qu'en dehors des effets-prix induits par une dépréciation sur la valeur des importations et des exportations, le degré de variation des prix peut impliquer des délais considérables. Si les exportations sont facturées en monnaie nationale, alors que les importations le sont en monnaie étrangère, l'effet initial de la dépréciation sera d'aggraver le déficit de la balance commerciale. La raison étant que la valeur des exportations en monnaie étrangère baisse, pendant que celle des importations en dollar augmente.

    1.5 - Importance et apport de l'étude

    Le taux de change constitue un lien important entre un pays et le reste du monde tant sur le marché des biens et services que sur celui des actifs financiers. La profitabilité de la production et de l'investissement dans un pays donné est basée sur les coûts en dollars par rapport au prix pratiqué à l'échelle internationale. Une politique de taux de change non appropriée risque de compromettre la croissance économique d'un pays. Ainsi, le choix d'un régime de change doit être réalisé avec beaucoup de précaution en tenant compte de certaines caractéristiques macroéconomiques et financières. En général, certains pays se basent sur des analyses coûts-bénéfices qui considèrent soigneusement tous les aspects théoriques et pratiques d'un tel choix. Ce thème de recherche est très important et d'actualité dans la mesure où le système monétaire international est en pleine évolution. L'union monétaire de la zone européenne et la recherche par certains pays en développement du meilleur arrangement de change pouvant conduire à une plus forte croissance économique montrent clairement cette évolution. Pour ce qui concerne Haïti et la République Dominicaine, il existe des études traitant de leur coopération. Cependant, au vue des littératures théorique et empirique parcourues, il est fort probable que nos travaux soient les premiers à traiter de cet aspect.

    1.6 - Méthodologie et organisation de l'étude

    Pour réaliser cette étude, portant sur la relation entre régimes de change et croissance économique dans le cas d'Haïti et de la République Dominicaine, plusieurs sources ont été utilisées. Nous avons consulté des rapports de la BRH, de l'IHSI et du FMI. Nous avons également puisé dans des articles publiés dans des revues et sur internet. Enfin, plusieurs livres ont été consultés.

    Le modèle économétrique retenu pour la vérification empirique de nos hypothèses est celui qu'a utilisé Rizzo (1998) dans le cadre d'un travail similaire. Nous avons réalisé des régressions multiples à partir de la méthode des moindres carrés ordinaires. Pour y parvenir, nous avons utilisé le logiciel eviews 3.1.

    Notre étude s'article en quatre chapitres. Le premier traite de l'aspect théorique et présente quelques résultats de travaux empiriques sur le thème. Le second analyse le contexte macroéconomique d'Haïti et de la République Dominicaine. Le troisième chapitre présente le modèle de référence et les données. Enfin, le dernier chapitre présente et analyse les résultats économétriques dans le cas d'Haïti et de la République Dominicaine.

    CHAPITRE

    RÉGIMES DE CHANGE ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE : LITTÉRATURES THÉORIQUE ET EMPIRIQUE

    Le choix du régime de taux de change reste à ce jour la préoccupation de beaucoup d'économistes. Il existe une abondante littérature théorique sur ce sujet et de nombreux tests empiriques ont été menés. En effet, Le régime de change est un ensemble de principes qui assurent la convertibilité entre les monnaies. Théoriquement, la question de choix entre régime de change fixe et flexible a engendré divers courants de pensées controversées. En général, les principaux points de désaccord sont de trois ordres :

    · La stabilité ou l'instabilité des prix et des marchés ?

    · L'indépendance ou la coopération ?

    · L'Efficacité des politiques macroéconomiques (Ajustement macroéconomique)

    A travers le premier chapitre du mémoire, nous présenterons une analyse théorique sur les concepts «régime de change et croissance économique» prenant en compte ces différents courants de pensée.

    Pour mener à bien cette analyse, ce chapitre sera subdivisé en trois sections. La première section retrace et permet de mieux comprendre l'évolution du système monétaire international. Les deuxième et troisième sections étudient les relations théoriques et empiriques entre régimes de change fixe et flottant avec la croissance économique.

    1.1- Evolution du système monétaire international

    Selon Burda et Wyplosz (1998), le choix d'un régime de change n'est jamais chose simple. Pendant des siècles, les échanges commerciaux intérieurs et internationaux se réglaient en or ou en argent. Il s'agissait du système d'étalon-or. Ce dernier n'est pas né d'un accord mais résulte d'une situation de fait, établie empiriquement au cours du XIXe siècle, et qui s'est progressivement imposé. Le système étalon-or tirait ses avantages dans sa crédibilité. En effet, dans ce système, la politique monétaire est totalement déterminée par le stock d'or4(*). En principe, elle échappe aux visées des autorités politiques.

    La fin de l'étalon-or, le 21 septembre 1931, a été décidée en Grande-Bretagne lorsque la Banque d'Angleterre avait dû rembourser en quelques semaines 200 millions de livres en or ou en équivalent or (Dostaler, 1994)

    La première guerre mondiale avait provoqué de graves désordres monétaires dans les pays belligérants à cause des dépenses énormes nécessaires au financement de la guerre. La guerre avait remis en question le rôle de la livre sterling.De son côté, les Etats-Unis n'étaient pas encore prêts pour jouer le rôle de l'Angleterre. Ainsi, on assistait à une période d'incertitude.

    Les accords de Bretton-Woods, signés au lendemain de la seconde guerre mondiale, fixèrent les parités entre les différentes monnaies sur la base de la convertibilité du dollar en or. Le système de change fixe s'installait et avec lui s'affirmait la domination du dollar dans le monde. Un régime de fixité5(*) des changes fut retenu parce qu'il était le plus propice à promouvoir le commerce mondial (Crockett, 2002). Ce système permettait de planifier plus sûrement les échanges et contribuait à empêcher une réapparition des politiques de change concurrentielles des années 30. Le FMI avait également pour mission de faciliter l'élimination des restrictions sur les règlements des transactions courantes.

    Durant leurs vingt-cinq premières années d'existence, les arrangements de Bretton-Woods ont fait preuve qu'ils fournissaient à l'économie mondiale un cadre tout à fait bénéfique. Dans un contexte d'inflation relativement faible et de mobilité limitée des capitaux, les parités fixes ont contribué à un développement notable du commerce. Selon Crockett (2002), le commerce international se trouva multiplié par cinq entre 1949 et 1971, pendant que la production mondiale triplait presque.

    Ce système de l'étalon de change-or vola en éclats en 1971, lorsque l'émission monétaire américaine fut telle que les réserves d'or de Fort Knox ne suffirent plus à assurer la parité du dollar.

    Avec l'abandon des arrangements initiaux de Bretton-Woods, il est bon ton de déplorer l'absence d'un système monétaire international explicite. Cela nous amène à la question suivante : Quelles sont les caractéristiques du système monétaire actuel ? Celui-ci se fonde sur le libre fonctionnement des marchés. Dans le système actuel, les taux de change des principales monnaies (essentiellement le dollar E.U., l'euro et le yen) fluctuent au gré des forces du marché; ils accusent une certaine volatilité à court terme et, occasionnellement, des variations marquées à moyen terme. Certains pays industrialisés de taille moyenne ont aussi opté pour un régime de taux flottants déterminés par le marché; d'autres, notamment des pays d'Europe ne faisant pas partie de la zone euro, ont préféré un arrimage plus solide.

    Si les forces du marché sont au coeur du système monétaire international actuel, la responsabilité des autorités revient maintenant, à garantir le fonctionnement efficient des marchés internationaux des capitaux et à prévoir toute défaillance. De surcroît, le système actuel accepte et favorise de plus en plus la libéralisation accrue des marchés financiers internationaux.

    Les pays en développement et en transition eux, appliquent un large éventail de régimes de change, qui va de la parité fixe très rigide au flottement assez libre en passant par de nombreuses variantes6(*).

    La section suivante analysera les divers courants de pensées quant au choix du régime de change optimal pour l'économie.

    1.2 - Analyse théorique sur la relation entre régimes de change et croissance économique

    Bien que la théorie économique indique que le choix du régime de change a un effet sur la croissance (Bailliu et al., 2002), elle ne permet pas d'établir clairement quel régime de change lui est le plus favorable. Les quelques études théoriques qui ont abordé jusqu'ici la question ont porté sur des concepts indirectement liés à la croissance, comme la croissance des exportations ou les crises de change.

    La théorie fournit certaines indications sur les canaux par lesquels le type de régime de change peut influer sur la croissance, mais elle ne va pas jusqu'à avancer que celle-ci est favorisée par un régime de changes particulier.

    La littérature théorique fait valoir qu'un régime de change flottant peut favoriser la croissance en permettant à une économie, caractérisée par la rigidité des prix et des salaires nominaux, d'amortir les chocs économiques et de s'y ajuster plus facilement, grâce au rôle de tampon joué par les fluctuations du taux de change. De plus, un régime de taux de change flottant permet à un pays de mener une politique monétaire indépendante, ce qui lui offre une perspective supplémentaire pour absorber les chocs internes et externes.

    Une économie qui s'ajuste plus facilement aux chocs devrait jouir d'une croissance de la productivité plus élevée, compte tenu du fait qu'elle tourne en moyenne plus près des limites de sa capacité. En régime de change flottant, les chocs de taux de change sont plus nombreux, ce qui peut freiner la croissance économique.

    De plus, nombre d'économies de marché émergentes ne peuvent appliquer une politique monétaire indépendante en raison de l'adoption de politiques macroéconomiques discutables et auraient avantage à arrimer leur taux de change à une monnaie forte. Notre revue de la littérature analysera trois arguments selon lesquels le choix du régime de taux de change fixe ou flexible constitue un avantage ou un inconvénient.

    Premièrement, la stabilité des prix constitue l'un des arguments avancés par les défenseurs des taux de change fixes. Par exemple, Nurkse (1944) met en avant l'hypothèse d'une instabilité des prix et des marchés sous un régime de taux de change flottant. Pour sa part, Friedman (1953) soutient que la spéculation occasionnée par le régime de taux de change flexible aurait des effets stabilisants. Le premier avance qu'une attaque spéculative engendrerait d'importantes fluctuations de la valeur des monnaies locales, suite aux perturbations excessives des marchés du taux de change. Par ailleurs, l'incertitude née du flottement pourrait freiner le commerce extérieur ainsi que les investissements directs étrangers.

    Pour contrer ces arguments, ceux qui soutiennent le taux de change flexible proposent trois mécanismes à travers lesquels la variabilité des taux de change ne constituerait pas un inconvénient. Par exemple, selon Friedman (op. cit.), Frankel et Dornbusch (1993), les variations des taux de change seraient moins accentuées que ce qu'elles auraient été en l'absence de la spéculation. Donc, la spéculation aurait un effet stabilisateur plutôt que déstabilisateur. Ensuite, ces auteurs estiment que les anticipations sont rationnelles. Par conséquent, les taux de change ne s'envoleraient pas de façon discontinue. De plus, les commerçants et les investisseurs devraient développer des mécanismes de prévention et de gestion des risques de leur portefeuille en entreprenant des transactions sur le marché à terme ou en adoptant les techniques appropriées que propose la finance moderne.

    Enfin, le taux de change, étant lié à la politique monétaire, devrait être aussi stable que les fondamentaux macroéconomiques. En fin de compte, selon la littérature, le taux de change de long terme serait déterminé par le niveau des prix relatifs, donc la parité du pouvoir d'achat. Cependant, les prix répondent très lentement aux conditions d'excès d'offre. Donc, le retour du taux de change réel à son niveau d'équilibre ne serait pas rapide. Quant à l'argument fondé sur les anticipations rationnelles, Nurkse (op. cit) soutient que les régimes politiques en place seraient de nature à influencer la manière dont le secteur privé détermine les prix et les salaires. D'une part, le secteur privé prend en considération des incitations des pouvoirs publics visant à altérer le taux de change nominal pour la réalisation de certains objectifs réels. D'autre part, étant donné que les incitations politiques contrarient le désir des fixateurs de prix à maintenir leurs prix relatifs, leur clairvoyance de l'avenir contribuerait à annuler l'effet de la politique. Le résultat final des anticipations rationnelles serait un taux d'inflation élevé, sans la garantie d'atteindre les objectifs réels.

    Dans la pratique, explique Amvouna (op. cit.), aucune de ces théories n'est véritablement consistante. En général, la variabilité des taux de change flottants en courte période, ne semble pas être corrélée avec les perturbations observables dans l'économie. Par ailleurs, la spéculation s'est révélée non stabilisante, soit parce que les anticipations n'ont pas été rationnelles, ou simplement parce que, même rationnelles, ne conduisent pas forcément à la stabilisation.

    Un deuxième point de divergence entre partisans et adversaires des régimes de change fixe et flexible concerne l'indépendance. La logique qui se trouve derrière cette idée repose principalement sur le désir de souveraineté, tant économique que politique. Dans ce contexte, Mussa (1995) affirme que la monnaie nationale est comparable à un drapeau. Ainsi, chaque pays devrait avoir sa propre monnaie et protéger son utilisation à l'intérieur du territoire.

    Dans un cadre purement économique, cette souveraineté se traduit par la liberté d'actions individuelles, de sorte que les politiques économiques et les taux d'inflation divergent à travers le pays. Ainsi, le résultat économique de l'ensemble serait meilleur qu'en les mettant tous sous le contrôle d'un même processus politique centralisé. Par exemple, les pays menant une politique plus expansionniste que leurs voisins, tout en alignant leur niveau de prix et leur politique macroéconomique, seront sanctionnés par des déficits budgétaires. Cette pénalité, selon Mussa (op. cit.), est supposée être plus faible sous un régime de change flottant.

    En ce qui a trait à la coopération, elle est caractérisée par une monnaie forte, des facilités de crédits et un appui réciproque (Amvouna, 1998). Nous pouvons citer deux exemples de coopération plus ou moins récente. Premièrement, celle des pays européens qui se sont mis d'accord pour créer une monnaie unique, l'euro. Deuxièmement, celle des pays du G-7 qui, lors des sommets de 1986 et 1987, se mirent d'accord pour aligner leurs taux d'inflation sur celui de l'Allemagne.

    Toutefois, l'indépendance avec un régime de taux de change flexible et la coopération avec un régime de taux de change fixe, se sont révélées insuffisantes dans le temps. Des défaillances ont pu être observées dans les deux systèmes. C'est ainsi que certains décideurs sont amenés à adopter des politiques intermédiaires. De ce fait, depuis un certain temps, apparaît des idées comme « monétarisme mondial ou la nécessité d'un fonds d'intervention indépendant ».

    Le troisième point de différence touche un aspect beaucoup plus intéressant. IL s'agit de l'efficacité des politiques macroéconomiques en régimes de change fixe et flexible. Dans la section 1.2.1 nous analyserons cet aspect plus en profondeur.

    1.2.1 - Efficacité des politiques macroéconomiques

    Le modèle approprié pour comparer l'efficacité des politiques macroéconomiques en régimes de change fixe et flexible7(*) est celui associé à Mundell (1961) et Fleming (1971). Les auteurs cherchent à déterminer comment dans un environnement ouvert un pays peut réaliser, d'une part, son objectif interne de plein emploi et de stabilité des prix, puis d'autre part, son objectif d'équilibre de la balance des paiements relatif à ses transactions à l'étranger.

    La section suivante analysera, à la lumière de ce dit modèle sous quelles conditions les politiques macroéconomiques sont efficaces en régimes de taux de change fixe et flexible.

    1.2.1.1 - Efficacité des politiques macroéconomiques en régime de change fixe

    Dans un régime de change fixe le maintien d'une certaine parité de taux de change représente un objectif intermédiaire des autorités monétaires. Ainsi, elles doivent intervenir constamment sur le marché des changes en vue de soutenir8(*) la valeur externe de la monnaie nationale. En fin de compte, cette opération aboutira à l'accumulation de réserves officielles de change qui, d'un point de vue théorique, est la variable macroéconomique ajustable lorsque la balance des paiements est en déséquilibre dans un régime de change fixe. La variation des réserves officielles répercutent sur la variation de la masse monétaire qui, à son tour influence l'efficacité des politiques macroéconomiques et l'amortissement des chocs externes.

    Se basant sur le modèle de Mundell - Flemming, Varoudakis (1994) fait une analyse détaillée sur l'efficacité des politiques macroéconomiques en régime de change fixe. Il considère un équilibre de sous-emploi et démontre qu'en régime de change fixe la politique budgétaire expansionniste permet de réaliser l'équilibre macroéconomique9(*) de plein-emploi alors que la politique monétaire expansionniste empêche de revenir à l'équilibre. En effet, une politique monétaire expansionniste conduira à une baisse du taux d'intérêt et une relance de l'activité économique de l'intérieur, suite aux dépenses d'investissement.

    Cependant, cette opération ne permet pas d'obtenir un équilibre externe mais conduit plutôt au déficit de la balance des paiements. Ce phénomène est engendré par la diminution des entrées nettes de capitaux et la dégradation de la balance commerciale, eux-mêmes entraînées respectivement par la diminution des taux d'intérêt et la relance de l'activité à l'intérieur. Le déficit de la balance des paiements aura pour conséquence la baisse de taux de change. En régime de change fixe et à défaut d'un réajustement des parités, les pressions à la baisse sur le taux de change engendrent une baisse mécanique des réserves officielles avec pour corollaire la détérioration de l'équilibre interne.

    Quant à la politique budgétaire expansionniste, elle se révèle nettement efficace dans un environnement de change fixe. Elle permet la relance de la demande et l'augmentation du revenu, donc de la croissance économique. L'efficacité est donc une fonction positive de la mobilité internationale des capitaux.

    Toutefois, l'économie est constamment soumise à des chocs qui sont susceptibles de perturber l'équilibre macroéconomique. Les autorités monétaires se doivent donc de les résorber. Pour y parvenir, la politique de change se révèle un véritable instrument.

    En effet, la politique de change peut-être utilisée pour neutraliser l'incidence des chocs défavorables à l'équilibre macroéconomique. Cependant, cette politique dépend du type de régime de change en vigueur et de la nature du choc. Dans l'hypothèse d'un choc lié à la récession de l'activité économique à l'étranger, le régime de change fixe paraît particulière inefficace comme moyen de protection de l'économie. Dans ce cas, il est optimal de procéder par un réajustement de la parité vers le bas, ce qui apportera un gain de compétitivité et contribue à une amélioration du solde de la balance commerciale.

    Soulignons par ailleurs, que les réajustements des parités dans les systèmes de change fixe se font souvent sous contrainte de pressions exercées par les marchés de changes et ne reflètent pas des actions délibérées des autorités et de la politique de change. Si ces pressions ne sont pas contenues à temps, elles peuvent débouchées sur des attaques spéculatives violentes qui éliminent les réserves de changes de la banque centrale. Cette situation peut avoir comme conséquences la révision de la parité ou l'abandon du système de change fixe en laissant libre cours au marché de décider de la nouvelle parité d'équilibre de la monnaie.

    Dans la même logique du régime de change fixe et dans l'hypothèse d'une parfaite mobilité internationale des capitaux, considérons un choc lié à une hausse des taux d'intérêt à l'étranger. Dans ce cas, l'équilibre externe implique l'alignement du taux d'intérêt domestique au taux étranger. Nous avons précédemment montré que, dans cette perspective, la politique monétaire ne peut pas ramener l'équilibre macroéconomique. Par ailleurs, si les chocs sont conjoncturels, réversibles et de courte durée, une politique de stérilisation peut être employée pour contrer les incidences issues de la variation des réserves officielles de change (Varoudakis, 1994). La seconde politique consisterait à appliquer une politique budgétaire expansionniste bien adaptée. Celle-ci doit, cependant, être accompagnée par un ajustement à la hausse des taux d'intérêt domestiques. Cette politique diminuerait la contraction spontanée de la masse monétaire, et on aboutirait finalement, à un nouvel équilibre de plein-emploi. Toutefois une telle politique est soumise à des limites : augmentation de la pression fiscale, soutenabilité des finances publiques et la coordination internationale des politiques macroéconomiques.

    1.2.1.2 - Efficacité des politiques macroéconomiques en régime de change flottant

    Dans un régime de change flexible c'est le marché qui fixe la valeur internationale de la monnaie domestique. Le taux de change est, dans ce cas susceptible de subir des variations. En conséquence, les variations du taux de change remplacent les réserves officielles dans leur rôle de mécanisme d'ajustement en période de déséquilibre de la balance des paiements. Un déficit de la balance des paiements conduit généralement à des demandes excédentaires de devises et entraîne une dépréciation de la monnaie nationale sur le marché des changes. Ceci aura tendance à corriger le déséquilibre de la balance des paiements par des gains de productivité et l'amélioration induite du solde commercial. Le contraire est tout aussi vrai en cas d'excédent de la balance des paiements. Par conséquence, dans un système de change flexible, toute modification du taux de change a une incidence sur les échanges commerciaux et sur le revenu global. Elle traduit une appréciation de la monnaie nationale, provoque pour un niveau donné du taux d'intérêts, une augmentation des importations, une baisse des exportations et une réduction de l'activité économique (Jalladeau, 1998).

    Sous l'hypothèse de parfaite mobilité des capitaux, Varoudakis (1994) a considéré une situation de sous-emploi provenant de la demande globale en vue d'analyser l'efficacité des politiques budgétaire et monétaire dans un régime de change flexible. Contrairement au cas précédent, il aboutit à la conclusion qu'en régime de change flexible la politique monétaire constitue un puissant instrument d'ajustement de l'économie. L'explication réside dans l'indépendance de la masse monétaire de l'état de la balance des paiements suite au flottement du taux de change.

    En ce qui concerne la politique budgétaire, deux situations sont à considérer : une imparfaite mobilité des capitaux d'une part, et une parfaite mobilité des capitaux d'autre part. Dans le premier cas, une relance budgétaire bien dosée, prenant en compte les aléas secondaires dus à la variation du taux de change, permet de revenir à un équilibre macroéconomique. Il y a une augmentation de l'activité économique suivie d'un équilibre de plein-emploi. Dans le second cas, la politique budgétaire est totalement inefficace avec la parfaite mobilité des capitaux. En effet, l'efficacité de la politique budgétaire en change flexible décroît avec la mobilité internationale des capitaux et s'annule en cas de parfaite mobilité des capitaux.

    1.2.1.3 - Cadre d'analyse macroéconomique des années 70

    Les modèles développés au cours des années 70 pour analyser les politiques macroéconomiques prennent en compte certaines faiblesses du Modèle de Mundell-Fleming. Par exemple, ils font l'hypothèse d'une non fixité des prix en courte période. Selon ces théories les prix s'ajustent en permanence sur tous les marchés. Les capitaux seraient parfaitement mobiles et la parité des pouvoirs d'achat serait réalisée en permanence sur tous les marchés. A tout moment, les prix seraient toujours identiques (en termes réels) dans tous les pays. Si les taux de change bougent, les prix s'adaptent aussitôt. Par voie de conséquence, il n'est plus possible de jouer sur les différences de prix pour rétablir l'équilibre de la balance des paiements. D'une manière générale, les politiques conjoncturelles de court terme seraient inefficaces.

    Dans un article sur le rôle de la politique monétaire, Friedman (1968) a avancé que la politique monétaire ne peut pas stabiliser des grandeurs réelles à des niveaux prédéfinis. Mais elle peut avoir des effets importants sur les grandeurs réelles. La monnaie est une machine extraordinairement efficace sans laquelle il serait impossible d'atteindre la croissance du produit. La politique monétaire peut empêcher la monnaie de devenir une source majeure de désordres économiques. La problématique porte sur le comment mener la politique monétaire en vue d'atteindre les objectifs fixés. A ce propos Friedman propose :

    1) Que la politique monétaire se guide elle-même à l'aide de grandeurs qu'elle peut piloter et non le contraire. Parmi les différentes variables qu'elle contrôle les plus importantes sont : le taux de change, le niveau des prix et la quantité totale de monnaie;

    2) Que les autorités monétaires évitent des changements brusques de politique. Il prescrit que les autorités adoptent publiquement un objectif de taux de croissance régulier d'un agrégat monétaire déterminé.

    Cette proposition de faire croître l'offre monétaire d'un pourcentage fixé par an n'est pas partagée par Sargent et Wallace (1976). Ils pensent que dans le cadre des modèles macroéconomiques habituellement utilisés, la recommandation par Friedman d'une règle sans adaptation semble indéfendable10(*). Ils prônent la neutralité de la politique monétaire à court terme. Dans le cadre d'anticipations rationnelles les changements anticipés de la masse monétaire n'ont pas d'effets réels et la politique monétaire suit une règle connue par tous. Dans un modèle normatif, il existe des paramètres dont les décideurs peuvent choisir la valeur. Mais si l'on peut choisir la valeur des paramètres, les agents rationnels ne les considèrent pas comme fixés et utiliseront des dispositifs permettant de prévoir leur valeur.

    Cependant l'hypothèse d'anticipations rationnelles est extrême puisqu'elle suppose la stationnarité complète du modèle de base, ainsi que le caractère non coûteux de la collecte et du traitement de l'information nécessaire à la découverte du vrai modèle de l'économie (R. Boyer, 1992). De ce fait, le processus d'apprentissage est progressif, partiel et imparfait car les innovations apparues dans la plupart des sphères de l'activité économique se chargent de déstabiliser les plus belles régularités observées dans le passé.

    R. Lucas (1972) s'est également préoccupé de l'efficacité de la politique de stabilisation11(*). Dans son modèle, Lucas (1972) tente d'expliquer sous quelle condition la politique de stabilisation affecte la production. Il a démontré que lorsque l'information est parfaite, la politique monétaire n'affecte pas la production. D'un autre côté, il a considéré le cas où l'information est imparfaite. Ici, il a conclu que seules les erreurs d'anticipations affectent la production.

    1.2.2 - Objectifs de politique économique, nature des chocs et choix d'un régime de change

    De l'avis de D. Laidler (1999) pour qu'un régime monétaire soit cohérent, il doit répondre à trois critères : i) la banque centrale doit avoir un objectif bien défini en matière de politique monétaire; ii) elle doit être en mesure de le réaliser; iii) cet objectif doit servir de point d'ancrage aux attentes du secteur privé.

    L'objectif ultime de la politique économique, et donc du choix d'un régime de change, sont de parvenir à la croissance économique le plus rapidement et la plus stable possible. La stabilité et la compétitivité de l'économie sont fonction du régime de change en vigueur. L'incertitude des agents économiques sur le niveau du taux de change les affecte négativement dans leurs relations internationales. Ainsi lorsque le taux de change est imprévisible cela est défavorable à l'investissement national ainsi qu'à l'investissement direct et au commerce. C'est en principe un régime de taux de change fixe qui permet d'atteindre le mieux cet objectif de stabilité. Car, selon un article de Henderson (1979), le régime de change fixe réduit l'incertitude au niveau des effets de la politique économique. En plus de cela, il impose une certaine discipline aux autorités monétaires des pays concernés. Cependant, l'adoption d'une telle politique implique deux inconvénients :

    En premier lieu, la fixité des changes permet des déséquilibres qui ne peuvent se corriger définitivement qu'à long terme. En d'autres termes, un régime de taux de change fixe empêche d'amortir un éventuel choc asymétrique par l'ajustement du taux de change nominal. De ce fait, la stabilité est utile seulement lorsque l'économie n'est pas affectée par ce type choc. Dans ces conditions, un régime de change fixe ne serait désirable que si les pays considérés constituent une zone monétaire optimale (ZMO)12(*). Toutefois, un régime de change fixe peut être adopté précisément en raison de sa capacité de maintenir l'inflation à un niveau stable. La fixité du taux de change est utilisée alors comme une contrainte externe que s'impose le pays pour réussir la désinflation. La politique de désinflation compétitive menée par les pays membres du SME repose en partie sur ce type de mécanisme, justifiant également la politique de change de certains pays émergents. Ainsi, en Argentine, l'adoption d'un currency board est apparue comme le dernier moyen de préserver la monnaie, profondément ébranlée par les hyperinflations qui ont affecté le pays dans les années quatre-vingt.

    En second lieu, selon Lahrèche-Revil (1999), le choix d'un régime de change est soumis à des contraintes externes. Or, l'adoption d'un régime de change fixe incite les autorités à mettre en application des barrières au libre mouvement des capitaux afin d'équilibrer leur balance des paiements. Par exemple, il est impossible, dans un contexte de mobilité parfaite des capitaux, d'avoir à la fois un régime de change totalement fixe et une politique monétaire parfaitement autonome. Symétriquement, lorsqu'un pays souhaite conserver l'autonomie de sa politique monétaire, il est tenu de choisir un régime de change flexible ou de limiter la mobilité des capitaux. Ainsi, en change fixe, une relance produit un excès d'offre de monnaie ou une baisse du taux d'intérêt, qui tend à déprécier la monnaie. Cette tendance ne peut être combattue que par le rachat de la monnaie, ce qui annule la stimulation monétaire. Comme nous l'avons souligné en présentant le modèle de Mundell-Fleming, il est possible d'échapper à cette contrainte en stérilisant la variation des réserves de change, par contre une telle politique n'est pas tenable à long terme.

    Quant au régime de change flexible, il a été prouvé qu'il génère plus d'inflation (Ghosh et al, 1997) et provoque de l'instabilité et de l'incertitude. Cependant, son adoption permet : d'isoler l'économie des chocs monétaires en provenance de l'étranger, de réconcilier des taux d'expansion monétaire qui sont différents et de réaliser un ajustement externe sans qu'on soit obligé de passer par un contrôle du commerce et des flux de capitaux.

    Toutefois, Henderson (1979) souligne le fait qu'on ne connaît pas à priori, le degré optimal sur le marché des changes et que le résultat dépend de la nature des chocs exogènes auxquels l'économie est exposée. L'auteur considère deux politiques extrêmes : agrégats constants et taux constant.

    Dans l'hypothèse d'agrégats constants, il suppose que la masse monétaire et le niveau des réserves de change sont constants; mais le régime de change de change est flexible. Alors que l'hypothèse de taux constants suppose que la masse monétaire et le niveau des réserves sont flexibles. Par contre, le taux de change et le taux d'intérêt sont constants.

    Après avoir examiné les effets des deux types de chocs temporaires sur le marché des biens et sur le marché des changes, Henderson (1979) conclut :

    · Si les chocs les plus importants sont sur le marché des changes, une politique de taux constants, donc de change fixe, est préférable. Il explique cela par le fait qu'une politique de modification des réserves permet d'isoler l'économie des chocs étrangers et de stabiliser les fluctuations.

    · Si les chocs les plus importants sont sur le marché des biens, la politique d'agrégats constants, donc de change flexible, sera plus efficace parce qu'elle permet au secteur externe d'absorber une partie des chocs et de limiter les fluctuations de revenus.

    En conséquence, le choix entre régime de change fixe et régime de change flexible se fera en fonction des objectifs de la politique économique et de la nature des chocs.

    En ce qui concerne les stratégies de change, Bénassy-Quéré et Lahrèche-Revil (1999) prévoient deux évolutions dans le système monétaire international dans les années à venir. D'une part, les stratégies d'ancrage officiel ou effectif des monnaies des pays en développement sur de grandes monnaies devraient se poursuivre. D'autre part, l'euro pourrait s'imposer à côté du dollar comme monnaie internationale, et devenir une référence importante des stratégies de change. Il pensent que si les pays proches, en termes régionaux, de l'Union européenne adoptent un raisonnement en termes de ZMO pour définir la monnaie de référence de leur politique de change, ils auront sans doute intérêt à retenir l'euro plutôt que le dollar ou le yen, en raison de l'importance de leurs liens commerciaux avec l'Union.

    Par ailleurs, affirment Bénassy-Quéré et Lahrèche-Revil (1999), si l'on admet que ces pays ont également pour objectif la stabilisation de leur solde extérieur, il apparaît également que l'euro devrait être la monnaie d'ancrage réel à privilégier. D'autre part, la bipolarisation du système monétaire international et la fixation de fait d'un nombre croissant de monnaies par rapport à l'une des deux grandes monnaies, devraient renforcer l'efficacité des fluctuations entre les deux grandes monnaies pour restaurer les équilibres commerciaux entre les deux zones (euro et dollar). La plus grande efficacité des variations de change entre l'euro et le dollar pourrait alors limiter leur ampleur.

    1.3 - Analyse empirique sur la relation entre régimes de change et croissance économique

    L'impact des politiques macroéconomiques en régimes de taux de changes fixe et flexible sur la croissance économique a été étudié empiriquement par plusieurs économistes. Nous présenterons à travers la section 1.3, les résultats de quelques travaux récents.

    Le premier papier que nous présentons ici concerne une étude menée par Rizzo (1998). S'intéressant à l'impact des régimes de change sur la croissance en Amérique Latine, la Méditerranée et de l'Asie du Sud-est, l'auteur présente une étude13(*) comparée entre ces différentes régions sur le lien entre croissance économique et régime de change.

    Dans un premier temps, il exclut le taux de croissance du commerce. Il a régressé le logarithme du PIB par tête sur une variable Proxy du régime de change fixe, la croissance décalée de la consommation publique (CPUB) en guise d'approximation de l'impulsion budgétaire; le taux d'investissement (I/Y), la variabilité des termes de l'échange (óTE), assimilée à l'écart-type glissant sur trois ans des termes de l'échange et l'indice de développement de la Banque Mondiale (DVPT). Ce dernier est destiné à capter un éventuel effet de convergence. Dans un second temps, le taux de croissance du commerce extérieur (COMM) est intégré dans le modèle. Les résultats des différentes régressions qui sont analysés en détail à la section 3.1 ne suggèrent pas l'existence d'un lien global fort entre le régime de change et la croissance du PIB par tête. Le choix d'un régime de change n'est certes, pas neutre, mais son influence est relativement limitée. Lorsqu'elle s'exerce, c'est par des effets sur l'investissement et sur le commerce extérieur

    Comparativement aux pays à changes flexibles, les pays à changes fixes ont en moyenne, connu au cours de la période étudiée, une croissance par tête moins élevée, malgré un taux d'investissement supérieur. Un fait qui s'explique, selon l'auteur, par une croissance moins forte du commerce extérieur, pourvoyeur de gains de productivité et par l'existence d'une productivité résiduelle supérieure dans les pays à changes flexibles.

    Le second résultat empirique que nous analysons est celui de Amvouna (1998). Ce papier répond aux objectifs suivants : Premièrement, il vérifie comment les divers régimes de taux de change mis en place dans les pays africains ont affecté leurs performances économiques. Deuxièmement, compte tenu de l'environnement économique international de l'époque, principalement la nouvelle politique monétaire de l'Union Européenne et aussi la mondialisation de l'économie, l'auteur cherche à déterminer quel serait le meilleur arrangement de change pour les pays africains. L'auteur utilise un modèle économétrique pour atteindre son objectif.

    Ce travail repose sur le modèle néoclassique de base de la croissance économique14(*) et aussi ses extensions intégrant les effets de l'environnement macroéconomique et de la structure initiale du PIB. La formulation de son modèle15(*) se présente comme suit :

    DYit = a0t + a1GDIit + a2Nit + a3DEFit + a4DTTit + a5DEFit + a6DPit + a7KHUMit + a8DRERit + a9PCGNP0it + b10DEBTit + a11DUM16(*)it + Uit + Eit

    Les résultats suivants ont été trouvés :

    DYit = 0.080 + 0.029GDIi + 0.028Nit + 0.001DTTit - 001DEFit + 9.16E-05DPit

    (2.04) (5.18) (3.74) (2.41) (-3.43) (0.83)

    + 0.020Flott-libre - 0.003Flott-ajusté

    (2.83) (-0.33)

    R² = 0.607 R²-ajusté = 0.562 F-stat = 13.48 N =69

    Avec un R2 ajusté qui oscille autour de 60%, les différentes régressions confirment globalement le choix des différentes variables déterminant la croissance du PIB. Les résultats révèlent que le taux d'investissement, le taux de variation des termes de l'échange, le taux de croissance de la population active, le rattachement solitaire à une devise et le flottement libre contribuent significativement à accroître le PIB. D'un autre côté, le déficit budgétaire, le flottement-ajusté agissent négativement sur la croissance. Cependant, le flottement-ajusté n'a pas d'impact significatif sur la croissance économique.

    En comparant les résultats des différentes régressions par pays, l'auteur conclut qu'il existe une relation évidente entre le régime de change et la croissance. Les pays qui ont opté pour un taux de change fixe tout en conservant leur autonomie de décision ont réalisé des performances comparables à ceux qui fonctionnaient avec des monnaies flottantes. En d'autres termes, un taux de change fixe et régulièrement ajusté se comporte de la même manière qu'un taux de change flottant. C'est ainsi que les membres des unions monétaires, à cause de leur indépendance se sont classés derrière tous les autres en matière croissance économique.

    De leur côté, Bailliu, J. et al (2002) ont présenté un travail dans lequel ils étudient le lien entre régime de change et croissance. Leur étude s'appuie sur une typologie en trois volets, qui établit une distinction entre régime de changes fixes, régime de changes flottants et régime intermédiaire. Ils avancent que cette typologie présente la particularité que deux des catégories (régime intermédiaire et changes flottants) caractérisent uniquement le régime de change, alors que la troisième (changes fixes) décrit à la fois le régime de change et le cadre de conduite de la politique monétaire. Selon les auteurs, passer outre cette particularité risque de fausser l'évaluation des effets qu'ont les différents régimes de change sur la croissance économique.

    Ainsi ils ont mis au point une typologie qui englobe différents cadres de politique monétaire. Ils estiment l'incidence du régime de change sur la croissance d'après des données longitudinales relatives à 60 pays pour la période allant de 1973 à 1998, en recourant à une application dynamique de la méthode des moments généralisés. Le modèle utilisé se formalise comme suit17(*) :

    GRi,t ?= a i + ht + Vi,t b +??Xi? t? d +? e i t

    Suite aux différentes régressions18(*), le constat est que les régimes de change assortis d'un point d'ancrage aux fins de la conduite de la politique monétaire, qu'il s'agisse de régimes de changes fixes ou flottants ou de régimes intermédiaires, exercent une influence positive sur la croissance. Par ailleurs, les régimes de changes flottants ou les régimes intermédiaires dépourvus de point d'ancrage nuisent à la croissance.

    En conclusion, l'étude permet de croire que la présence d'un cadre de politique monétaire solide, plutôt que le régime de change comme tel, est un facteur déterminant de l'expansion économique. En outre, l'étude fait ressortir combien il importe de considérer le cadre de politique monétaire qui accompagne le régime de change lorsque l'on évalue les effets de ce régime sur la tenue globale de l'économie.

    Un autre aspect important dans la littérature sur la relation entre régime de change et croissance concerne les investissements directs étrangers. Les pays en développement misent beaucoup sur les IDE pour faciliter leur développement. Dans une économie de marché, le régime de change conditionne en partie l'intensité du commerce extérieur et la décision d'investissement des investisseurs internationaux. C'est pourquoi les économistes s'intéressent à la relation entre les IDE et le régime de change. Par exemple, Abdallah et al. (2001 a estimé un modèle19(*) sur l'investissement direct étranger et ses déterminants de localisation. Leur objectif est d'évaluer le bien-fondé de cette politique d'attraction des IDE. L'équation estimée s'écrit comme suit :

    IDEit = ait + a1OUVit + a2STABPOLit + a3KHit + a4IDISit + a5VOLit + a6CHANGEit + a7IDOMit + eit

    Les résultats trouvés dans l'une des régressions sont les suivants :

    IDE = 3.10*OUV + 2.9*STABPO + 3.6KH - 0.4* IDIS + 0.70CHANGE + 3.6 IDOM

    (15.32) (1.04) (4.04) (-1.19) (3.23) (2.53)

    R² = 0.41 n = 434

    Les auteurs de cette étude20(*) aboutissent à la conclusion que la volatilité de change affecte négativement les flux des IDE, et que l'IDE joue un rôle de catalyseur de la croissance et donc du développement des pays émergents. Toutefois, il ne joue un effet positif sur la croissance de ces pays que si ces derniers possèdent et améliorent au cours du temps leur stock de capital humain. Seule une combinaison des deux permet aux pays d'accueil de récolter les fruits des localisations des entreprises multinationales. Quant au régime de change, il contribue significativement et positivement à l'explication des flux d'IDE. Par ricochet, on peut dire que, d'après ces résultats, le régime de change explique de façon significative la croissance économique.

    Si pour les auteurs cités précédemment, la volatilité de change affecte négativement les flux des IDE, pour Saludjian (2004), le régime de change compte parmi les facteurs qui déterminent la volatilité macroéconomique dans le MERCOSUR21(*). Une des équations testées est la suivante :

    VOLPIB = C0 + C1DUMMYARG + C2DUMMYBRA + C3REGIMECHANGE

    + C4DUMMYMER + C5FLUXCAP + C6OUVMERCOSUR

    Les résultats obtenus sont représentés ci-après :

    VOLPIB = 0.1125 - 0.0531DUMMYARG - 0.0734DUMMYBRA

    (0.98) (-0.49) (-0.6213)

    + 0.0976REGIMECHANGE -0.0968DUMMYMER + 0.0023**FLUXCAP

    (0.89) (-0.91) (2.27)

    + 0.1603*OUVMERCOSUR

    (3.57)

    R² = 0.15 N = 97 DW = 2.02

    Les résultats enregistrés ici affichent un coefficient de détermination très faible (15%). L'auteur explique ce résultat par l'existence de chocs exogènes importants. D'autres facteurs interviennent dans la détermination de la volatilité macro-économique. Deux résultats importants sont à signaler. Cette régression atteste un impact positif et significatif de l'ouverture des pays du MERCOSUR et aussi du flux de capitaux. Donc, l'intégration économique régionale au sein du MERCOSUR et l'ouverture économique et financière constituent des facteurs de stabilité macroéconomique. En d'autres termes, une augmentation du commerce et des flux de capitaux fait varier le PIB dans le sens positif.

    Néanmoins, selon l'auteur, la variation de l'ouverture commerciale dans les pays du MERCOSUR a montré des effets stabilisateurs (faibles) mais qui invitent à trouver un autre type de régionalisme et d'intégration économique pour ces pays.

    En effet, la réflexion sur le régime de croissance et le régime de change du MERCOSUR ont mis l'accent sur les effets contraires des politiques monétaires dans les deux groupes (Brésil plutôt stabilisateur et Argentine, pro cyclique).

    Ce résultat apporte des arguments intéressants dans le débat sur la monnaie unique du MERCOSUR et surtout sur la dollarisation. Des résultats positifs pour la croissance pourraient être dérivés de la coordination d'une politique de change flexible mais crédible et orientée vers des objectifs productifs. La dollarisation supprimerait le levier important de la politique monétaire et reviendrait à abandonner aux marchés la défense de la stabilité des monnaies et de l'économie des pays du MERCOSUR. L'hétérogénéité au sein du MERCOSUR et principalement les différences entre le Brésil et l'Argentine indiquent la nécessité d'une plus grande coordination macro-économique, monétaire et productive au sein du Mercosur afin d'orienter le Cône sud-américain vers un objectif identique de transformation productive intégrée.

    Quant aux variables muettes, elles indiquent des t-stat. inférieurs aux valeurs critiques (en valeur absolue) et ne sont donc pas significatives. Les dummies concernant l'Argentine, le Brésil ou les années MERCOSUR présentent toutes un coefficient négatif, la variable muette REGIMECHANGE (régime de change fixe) présente un coefficient positif laissant sous-entendre une relation positive de la fixité des régimes de change et de la volatilité macro-économique.

    Tableau 1 : Synthèse de quelques travaux empiriques

    AUTEURS

    PERIODES

    LIEU CONCERNE PAR L'ETUDE

    VARIABLES UTILISÉES

    METHODES D'ESTIMATION

    RESULTATS DES ESTIMATION

    RIZZO Jean-Marc (1997)

    1980-1995

    Amérique Latine, Méditerranée et Asie du Sud-Est

    Variable à expliquer : Log y

    Variables explicatives : (FIXE), (CPUB), (I/Y), COMM, (TE), (DVPT)

    Estimation économétrique par la méthode des moindres carrés ordinaires

    Impact négatif (non significatif) du régime de change et impact positif (significatif) de CPUB, I/Y, COMM

    Anatolie Marie AMVOUNA (1998)

    1980 - 1994

    Afrique (52 pays)

    Variable explicative : yi

    Variables à expliquer : GDIi, Ni, DTTRi, DRERi, PCGNP0i, DUMi, Ui

    Estimation économétrique par la méthode de groupe contrôlé (modèle transversal et données de panel)

    Impact positif et significatif de :

    § la part des investissements dans le PIB,

    § Taux de variation des termes de l'échange,

    § Taux de croissance de la population active,

    § Rattachement solitaire à une devise

    § Flottement libre sur le PIB. 

    Impact négatif et significatif de :

    § Déficit budgétaire

    § l'union monétaire

    M. Ben Abdallah et al (2001)

    1984 - 1997

    Afrique (10), Asie (15), Océanie (5), Amérique du

    Nord (5),

    Amérique

    Latine (18),

    Europe (14)

    Variable à expliquer : IDEit

    Variables explicatives : OUVit, STABPOLit, KHit, IDISit, VOLit, CHANGEit, IDOMit

    Estimation économétrique par les données de panel

    Les variables ayant un impact significatif sont :

    § Ouverture (positivement),

    § Capital humain (négativement),

    § Indice de distorsion (négativement),

    § Indice de volatilité du taux de change (positivement),

    § Régime de change (positivement)

    § Investissement (positivement)

    Bailliu, J. et al (2002)

    1973 - 1998

    60 pays de tous les continents

    Variable dépendante : Taux de croissance du PIB réel per capita.

    Variables indépendantes : PIB per capita (période initiale), nbre d'années de scol. moyennes, I/PIB, cons. pub/PIB, bal. Comm./PIB, crédit privé/PIB, Gross capital flows/GDP, régime de change flexible, Régime du de change interm., régime de change fixe, régime flexible avec ancre, régime flexible sans ancre, régime intermédiaire avec ancre, régime intermédiaire sans ancre

    Méthode des moments généralisés

    § Influence positive des régimes assortis d'un point d'ancrage comme les changes fixes ou flottants ou de régimes intermédiaires sur la croissance.

    § Influence négative des régimes de changes flottants ou les régimes intermédiaires dépourvus de point d'ancrage sur la croissance.

    Alexis SALUDJIAN (2004)

    1976 - 2001

    MERCOSUR (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay)

    Variable dépendante : Volatilité du PIB

    Variables indépendantes 22(*): DUMMYARG, DUMMYBRA, DUMMYMER, REGIMECHANGE, FLUXCAP, OUVMERCOSUR,

    Estimation économétrique par des données de panel à partir de eviews

    § Impact positif et significatif à 5% des flux des capitaux

    § Impact négatif et significatif à 10% de la variation des taux de change des monnaies nationales par rapport au USD

    Sources : Tableau constitué par l'auteur à partir de lectures d'articles sur le thème de l'étude.

    Bien que théoriquement les académiciens et chercheurs ne dégagent pas un consensus sur l'influence qu'un régime de change pourrait avoir sur la croissance économique, cette revue de littérature confirme qu'une relation existe entre les deux variables. Cependant, s'agissant du sens de cette relation, tout dépend de l'économie considérée. Certaines études confirment qu'un régime de change fixe est plutôt avantageux pour les pays moins ouverts à la compétitivité internationale et dont le marché des capitaux est moins développé, alors que d'autres attestent que les pays à régimes de taux de change flexible affichent les mêmes performances que ceux ayant adopté un régime de taux de change fixe ajustable. D'autres, au contraire, ont abouti à la conclusion que c'est la présence d'un cadre de politique monétaire solide, plutôt que le régime de change en soi, qui importe pour la croissance économique. De ce fait, ce débat opposant les partisans du change fixe et flexible perdure encore.

    CHAPITRE

    ANALYSE DE L'ENVIRONNEMENT MACROÉCONOMIQUE

    Ce chapitre comprend deux sections. Dans la première, nous analysons la situation macroéconomique d'Haïti et dans la deuxième, nous étudions celle de la République dominicaine.

    2.1 - Cas d'Haïti

    L'environnement macroéconomique d'Haïti au cours de la période sous étude demeure fragile. Certains secteurs de l'activité réelle ont montré des velléités de croissance. Les finances publiques affichent une certaine amélioration au travers d'augmentations substantielles sans d'importantes nouvelles taxes. La gestion monétaire a permis de ramener l'inflation au cours de l'exercice 98/99 en dessous des 10%, sa valeur initiale de 1970/71. La balance des paiements a présenté un profil moins déséquilibré. Ces développements cependant, ne semblent pas s'être inscrits dans une mouvance de long terme. Ainsi, au cours de l'exercice 2002/03, l'inflation est remontée à plus de 39% et la balance des paiements s'est détériorée davantage. Nous pouvons expliquer cette hausse par l'augmentation incontrôlée de la masse monétaire en circulation. En effet, la masse monétaire23(*) M1 (monnaie en circulation + dépôts a vue) est passée de 248.6 millions de gourdes en 1970 à 57295.7 millions de gourdes en 2003. Le taux de change, pour sa part, a connu une très forte variabilité sur la période 1991 -2004. Il a évolué dans une fourchette moyenne de 15 - 16 gourdes entre 1994 et 1996 pour passer à une fourchette moyenne de 16 - 17 gourdes entre 1997 et 1999.  Cependant, dès le début de l'exercice fiscal 1999-2000, le marché des changes a montré des signes d'une forte nervosité qui a fait passer le taux de change de 17 - 17,50 gourdes en octobre/novembre 1999 à plus de 19 gourdes en janvier 2000, puis à plus de 40 gourdes en décembre 2004. Cette variabilité du taux de change n'est pas sans conséquence sur la croissance économique. Nous le mettons en évidence à partir du tableau 2.

    Table 2 : Coefficients de corrélation entre le taux de croissance du PIB en Haïti (GH) et le taux de change nominal (TCN)

     

    GH

    TCN

    GH

    1

    -0.169

    TCN

    -0.169

    1

    Sources : calculs effectués par l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    le tableau 1 montre qu'il existe une relation négative entre le taux de change et la croissance du PIB. Le coefficient de corrélation entre les deux variables est de -0.169 pendant la période sous la période de l'étude. Ce résultat est confirmé par le graphe 1.

    Figure 1: Evolution conjointe du taux de croissance du PIB en Haïti (GH) et du taux de

    change nominal (TCN)

    Sources : Simulation effectuée par l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    La figure 1 présente l'évolution du taux de change et de la croissance du produit intérieur brut entre 1970 et 2004. La sous-période 1970 - 1990 a été caractérisée par la parité fixe cinq (5) gourdes pour un (1) dollar des Etats-Unis. Ainsi, la courbe de taux de change prend l'allure d'une droite au cours de cette période. Celle-ci, en particulier la décennie 1970 - 1980, a été caractérisée par une forte croissance. A partir de 1991 le taux de change a commencé à fluctuer. Cette instabilité du taux de change coïncide avec une baisse de la production locale et à l'augmentation des prix24(*). Evidemment, le changement de régime de change ne peut pas être considéré comme le seul facteur provoquant cette contre-performance. Nous devons signaler les luttes politiques de 1991 entraînant un embargo commercial qui a duré trois ans. Ce choc a eu de graves conséquences sur l'économie en général, et sur le marché des changes en particulier. En plus de l'embargo commercial, tous les comptes du pays à l'étranger ont été bloqués et des restrictions sur le montant d'argent que pouvaient envoyer en Haïti les haïtiens de la diaspora ont été faites.

    La combinaison de tout cela a donné comme résultat une forte fluctuation du taux de change au cours de la période et une baisse considérable de la croissance économique. Au retour des autorités constitutionnelles en 1994, la monnaie haïtienne s'était stabilisée à quinze (15) gourdes pour un (1) dollar, mais cela n'a pas duré longtemps puisqu'en 1995, elle a recommencé à perdre de la valeur face au dollar. Grâce aux politiques de stabilisation menée par la banque centrale, le taux de change a pu être maintenu en dessous de vingt (20) gourdes pour un (1) dollar. Cependant, suite aux évènements politiques et au non décaissement de fonds par les bailleurs au début de l'an 2000, la stabilité a été interrompue. Après de fortes fluctuations à la hausse, le taux de change a dépassé la barre de quarante (40) gourdes en 2004

    Comme nous l'avons mentionné, la banque centrale essaie par tous les moyens de contrôler le taux de change au moyen de sa politique monétaire. La section 2.1.1 présente un résumé de cette politique.

    2.1.1- Analyse de la politique monétaire d'Haïti

    Depuis l'occupation américaine jusqu'en 1991 le pays a connu un système de taux de change fixe, avec des contraintes énormes empêchant la libre circulation des capitaux. Au cours de cette période, toute la politique monétaire se résumait en la protection de la parité. Suite au retour des autorités constitutionnelles de 1991 et dans le cadre du programme d'ajustement structurel de 1996-99, la BRH a rompu cette parité fixe « cinq gourdes pour un dollar » et a laissé flotter la monnaie locale par rapport au dollar américain.

    De plus, entre 1979 et mi-1995 les autorités monétaires ont imposé des coefficients de réserves très lourds sur les passifs des banques commerciales afin de contrôler l'offre monétaire. Sur les dépôts à vue, ces coefficients sont passés de 32% en 1979 à 73,5% en 199325(*). Il s'agissait pour la Banque Centrale de neutraliser l'impact négatif qu'exerçait sur ses réserves de change le surplus de liquidité résultant du financement des déficits accumulés par le secteur public. Ces taux de réserves élevés ont provoqué des écarts importants entre les taux d'intérêt débiteurs et créditeurs. Comme les coefficients étaient différents pour chaque type de dépôts, des changements inattendus dans la composition de la monnaie et de la quasi-monnaie provoquaient des variations significatives dans le multiplicateur monétaire; ce qui a compliqué la conduite de la politique monétaire.

    Le 16 mai 1995, les autorités monétaires ont uniformisé les taux de réserves obligatoires à 48%. Mais, suite à l'évolution défavorable des indicateurs de finances publiques, ils ont été relevés de cinq points de pourcentage au cours de la même année pour revenir à 48% le 3 juillet 1996. Entre-temps, le 10 juillet 1995, la BRH a élargi le passif assujetti aux réserves obligatoires en y incluant les engagements des banques envers les agents économiques non bancaires. Puis, en décembre 1996, l'assiette des réserves obligatoires a été à nouveau élargie pour tenir compte des swaps fictifs gourdes/dollars réalisés d'un jour à l'autre par les banques. Ces pratiques permettaient à celles-ci de profiter du fait que les comptes libellés en dollars n'étaient pas assujettis à l'obligation de constituer des réserves.

    Le taux de réserves obligatoires des banques commerciales est passé de 48% en octobre 1996 à 25% vers la fin du premier semestre de l'exercice fiscal, libérant plus de deux milliards de gourdes que les autorités monétaires pensent capter par l'émission de bons. Ces derniers, constituant un élément de modernité dans le système bancaire haïtien, ont été lancés pour la première fois en novembre 1996.

    En mars 1997, dans le but de favoriser une meilleure répartition du poids des réserves obligatoires entre le passif gourde et le passif dollar, la BRH enjoignait les banques commerciales de constituer, en gourdes et/ou en dollars, des réserves sur le passif en devises. Initialement, la plupart des banques avaient opté pour des réserves en gourdes. En 1998, les autorités monétaires étendirent l'application des réserves obligatoires aux filiales non bancaires des banques commerciales. L'objectif était de contrecarrer les pratiques des banques de dissimuler des dépôts à travers leurs filiales.

    A l'heure actuelle les bons BRH, les opérations d'open-market et les taux d'escompte constituent les principaux instruments de politique économique des autorités monétaires haïtiennes. Cependant, les bons BRH présentent des limites, car avec un taux si élevé, ils représentent des coûts financiers énormes pour l'Etat. De plus, cet instrument de politique économique n'est valable que pour une courte période, ce qui fait que la BRH doit toujours avoir d'autres instruments d'appui, comme le taux de réserves obligatoires sur les dépôts des banques commerciales pour contrôler la masse monétaire.

    Afin de réduire les distorsions résultant de l'ampleur des dépôts de réserves obligatoires, qui ne sont pas rémunérés, le programme de réforme du secteur financier a prévu une augmentation des paiements d'intérêts sur la dette de l'Etat envers la banque centrale. Les paiements d'intérêt sur les dépôts de réserves devraient passer d'un taux implicite de 1% en 1995/96 à environ 3% en 1996/97 (FMI, 1996)26(*). Cette mesure devait constituer un premier pas vers la réduction des taux d'intérêts et aider à stimuler l'intermédiation financière et accroître l'attrait des dépôts en gourdes. Toujours d'après ce projet de réforme, les autorités devraient mettre en place un marché de titres à court terme représentant un autre instrument de politique monétaire et lancer une émission restreinte avant la fin de 1996.

    La Banque de la République d'Haïti (BRH), face à la forte croissance des institutions financières, a mis en place un programme de réformes visant à la supervision du système bancaire et au contrôle des banques, en introduisant des normes « sécuritaires », réduisant les risques de crise financière. La BRH a, dans le cadre de sa politique monétaire, procédé à l'émission de bons devant inciter les opérations `'d'open market `'sur le système financier haïtien.  Un esprit de compétition règne au niveau des banques commerciales. Cette compétition entraîne une amélioration des services et une plus large gamme de produits financiers. Outre les produits traditionnels tels que les comptes d'épargne, à terme, et courants, on trouve aujourd'hui des guichets automatiques, des cartes de crédit, des plans de retraite, d'éducation et d'assurance personnalisés, ainsi que d'autres produits facilitant les transactions internationales.

    2.1.2 - Comportement de l'économie haïtienne pendant le régime de change fixe

    · 1970 - 1980 : Croissance continue

    Figure 2 : Evolution du PIB réel haïtien entre 1970 et 1980

    Sources : Simulation effectuée par l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Le graphe 2 présente le PIB réel haïtien pour la période allant de 1970 à 1980. Cette période a été caractérisée par une forte croissance (5.74% en moyenne). La croissance prolongée enregistrée pour cette période a permis de rattraper les retards accumulés sur la croissance de la population en 77 / 78. Le sentier de croissance du PIB aurait dépassé celui de la population. Nous devons signaler que le secteur tertiaire a le plus contribué à la croissance du PIB au cours de cette période. Grâce notamment à la branche manufacture, le secteur secondaire est passé de la troisième à la deuxième place en terme de contribution à la croissance. De même, le sous-secteur bâtiments/travaux publics a fait montre d'un dynamisme particulier.

    Pour sa part, la baisse de la contribution du secteur primaire à la croissance a été le résultat des flux migratoires vers les milieux urbains. Cette fuite des paysans de la campagne a eu un impact négatif sur l'agriculture. En effet, le secteur primaire a connu une baisse exceptionnelle. Ce qui a occasionné le passage de ce secteur de la première à la troisième place, les secteurs secondaire et tertiaire étant les principaux bénéficiaires. Cependant, malgré la contre performance du secteur agricole, il demeure la principale branche ayant contribué à la valeur ajoutée du secteur primaire.

    · 1980 - 1990 : Décroissance et stagnation

    Figure 3: Evolution du PIB réel entre 1980 et 1990

    Sources : Simulation effectuée par l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Cette sous-période peut être scindée en deux. En premier lieu, une forte baisse entre 1980 et 1982 et la stagnation de 1982 à 1990 (voir figure 3). Le taux de croissance moyen enregistré entre 1980 et 1986 en terme réel était de (0.24%). On assimile cette baisse au choc subi par le prix du café sur le marché international et des troubles sociopolitiques qu'a connu le pays au cours de cette période.

    Par suite des politiques adoptées par les autorités monétaires et financières en 1981-82 et 1982-83, telles politiques visant à créer les conditions d'une amélioration soutenue au niveau des différents secteurs de la vie économique nationale, le produit intérieur brut (PIB) a accusé une hausse en termes courants de 5.4% en 1982-1983. Le taux de croissance du PIB réel passe en 1979-80 de 7.4% à 0.6% en 1985.

    Cette régression pourrait avoir comme explication la suspension des droits de tirage d'Haïti par le FMI après que le gouvernement eu été confronté à de graves difficultés financières le portant à faire des dépenses extrabudgétaires occasionnant, conséquemment la baisse des réserves de changes.

    Pour sa part, le ratio Importation/ PIB passe de 41% en 1980-81 à 42 % en 1985-86, ceci est non significatif en terme de variation en cinq ans. La politique commerciale protectionniste appliquée à ce moment-là par les autorités haïtiennes, a un peu limité les importations. Cependant, l'effondrement du prix du café d'une part, et les dommages causés par le cyclone Allen d'autre part, ont provoqué la chute brutale des exportations.

    Il faut également souligné que l'agriculture haïtienne a été en proie à des difficultés de toutes sortes, liées principalement à la baisse du crédit octroyé au paysan haïtien. Ainsi, on a constaté dans le secteur agricole une croissance particulièrement faible tant au niveau des produits alimentaires qu'à celui des denrées d'exportation.

    En résumé, si l'on fait abstraction de la période 1980-1982 où le prix du café a chuté sur le marché international donnant lieu à la chute de la balance des paiements et à la décroissance du PIB, il y a eu entre 1980 et 1986, une stagnation de l'économie haïtienne. Au cours de l'exercice 1985-86, l'économie a connu un certain ralentissement sous l'effet de nombreuses perturbations et grèves qui ont abouti à la chute de l'ancien régime et paralysé pratiquement le fonctionnement normal de l'économie.

    Pour relancer la croissance économique, les décideurs ont dû faire appel au fonds monétaire international qui ont négocié avec eux un programme d'ajustement structurel27(*) dont l'objectif principal était de générer une croissance soutenue.

    2.1.3 - Analyse de la situation macroéconomique pendant le régime de change flexible

    Figure 4 : Evolution du PIB réel haïtien entre 1991 et 2004

    Sources : Simulation effectuée par l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Cette période a été caractérisée sur le plan économique par l'application des mesures de libéralisation, par la fluctuation effective du taux de change et sur le plan politique par le coup d'Etat contre le président de la République, Mr. Jean Bertrand Aristide, occasionnant un embargo commercial contre le pays. Le coup d'Etat de 1991 a eu des conséquences néfastes sur la vie économique. Subséquemment, on a constaté que les trois années d'embargo (1991-1994) se révèlent une période de grande dépression. Les conséquences immédiates de cette dépression sont la paupérisation, l'accentuation des disparités, le développement d'économies illégales et la violence.

    La production agricole a affiché des performances maigres. Les usines de sucres fonctionnant à un coût trop élevé, deviennent déficitaires et réduisent leur production. La production de riz est passée de 140000 TM en 1980 à 129900 TM en 1991, puis a atteint 76000 TM en 2003. On peut expliquer cela par la combinaison de plusieurs facteurs : la politiques de libéralisation des échanges, la fluctuation du taux de change et les évènements socio-politiques.

    D'autres parts, La hausse du taux de change qui, normalement devrait augmenter la compétitivité des entreprises locales, a eu l'effet inverse. Puisque les décideurs politiques de 1986 ont décidé de libéraliser les échanges internationaux, les producteurs haïtiens n'ont pas pu tenir tête avec la compétition. Les produits importés étant vendus à un prix dérisoire, ont provoqué la baisse de la demande des produits locaux. Ceci a découragé certains producteurs, qui ont abandonné cette activité et d'autres qui ont réduit leur offre.

    La contribution du secteur primaire au PIB est passée de 15,59 % en 2002 à 15,69 % en 2003. La contribution du secteur agricole qui était de 27 % au cours de l'exercice 1999 est tombée à 25,69 % au cours de l'exercice 2003 (BRH, 2003). Les industries de sous-traitance et du secteur artisanal qui ont amorcé un redressement à partir de 1996, ont poursuivi sur cette lancée en 1998 en contribuant pour 20% à la formation du PIB. Cette augmentation a occasionné la hausse des exportations totales au cours de cette période. Cependant, le regain d'activité de ce secteur n'a pas été soutenu car son poids dans le PIB est tombé à 8.2% en 2003.

    Il est important de noter qu'au retour à l'ordre constitutionnel en octobre 1994, le gouvernement a mis en place un plan d'urgence de réhabilitation économique (PURE). Ce plan visait à rétablir la stabilité macroéconomique, à restaurer l'appareil administratif et à répondre aux besoins les plus pressants dans les secteurs de la santé, de la nutrition, de l'hygiène et des infrastructures. Une réforme tarifaire préparatoire à la mise en oeuvre du programme d'ajustement structurel de 1996-99 a été mise en oeuvre en 1995. Il s'agissait d'éliminer les distorsions à l'expansion du commerce, plus particulièrement d'éliminer les mesures non tarifaires, d'éliminer les taxes sur les exportations ainsi que les licences d'importation. Mais, les conditions difficiles de mise en oeuvre et de poursuite du programme d'ajustement structurel de 1996-99 n'ont pas permis d'atteindre les résultats escomptés (Fièvre, (2002).

    Parallèlement à la réforme tarifaire, les autorités travaillaient à la définition d'une stratégie à moyen terme qui devait répondre aux impératifs pressants de redressement et de développement économique. Ces efforts ont été soutenus par la communauté internationale, et notamment par le FMI dans le cadre d'un accord de confirmation. Suite à ces mesures des signes de reprise ont été observés.

    En effet, le PIB réel s'est accru de 4.5% en 1994/9528(*). Le secteur primaire n'a contribué à la formation du PIB que pour 19.3% et se place ainsi à la troisième position derrière le secteur secondaire qui, soutenu par la branche bâtiments / travaux publics a contribué pour 32.5% à la croissance. Pour sa part le secteur tertiaire a été le plus performant avec 48.2% de participation à la croissance en 1995-96. Le taux de hausse des prix à la consommation a été, sur glissement annuel, ramené de 40% en (93/94) à 30% en (94/95). Pour sa part le taux de change s'est maintenu dans une fourchette de 13 à 16 gourdes pour un dollar américain ; et les réserves29(*) internationales nettes de la banque centrale se sont accrues de 116 millions de dollars US, ce qui est équivalent à 3.5 mois d'importations.

    Cependant après la croissance de 4.5% en 1994/95, le produit intérieur brut (base 75/76) a subi une décélération de 1.6 point en 1995/96 et a continué sa décroissance durant toute la période sous étude, pour atteindre la croissance négative en 2004. La croissance résultant des efforts consentis par les autorités se révèle bien trop faible jusqu'ici pour combler la perte d'environ 25% de la dimension des activités économiques enregistrée durant la période d'embargo.

    L'économie haïtienne est devenue de plus en plus une économie de services dominée surtout par des services marchands. Les changements survenus dans la structure du PIB d'une part, l'insuffisance et le manque de compétitivité de la production locale face à une demande de biens et de services de plus élevée d'autre part, ont fait du secteur primaire le secteur le plus important en terme relatif.

    2 .2 - Cas de la République dominicaine

    Les résultats macroéconomiques obtenus au cours des cinq dernières années sont très positifs : croissance moyenne de l'ordre de 8% par an, inflation en dessous de 10% par an et un équilibre de la balance extérieure. Cette situation s'explique surtout par le dynamisme de certains secteurs de l'économie qui ont profité de la croissance sur les marchés américains et mondiaux : les communications, le tourisme, la construction, et les zones franches exportatrices. Ces dernières sont d'une grande importance pour la génération d'emplois et de devises étrangères. Le niveau des investissements directs en provenance de l'étranger a aussi connu une augmentation très forte, liée aux processus de privatisation et à la croissance du secteur touristique. La Banque centrale a joué un rôle important dans le maintien de la stabilité macroéconomique. Ne disposant pas encore d'indépendance statutaire, elle a, en pratique, travaillé de manière quasi indépendante dans la période concernée. La balance des paiements a pu être maintenue en équilibre malgré le déficit structurel de la balance commerciale. Cette performance est atteinte grâce à l'investissement étranger, au surplus de la balance des services et aux transferts de fonds provenant des Dominicains établis aux Etats-Unis30(*). La dette interne se situe autour de 4% du PIB. L'agriculture représente 12% du PIB, l'industrie 33% et les services 54%. Le secteur informel représente entre 40% et 50% de la production nationale.

    Les Etats-Unis sont le principal partenaire économique du pays, absorbant les 2/3 des exportations et fournissant ¼ des importations. L'UE représente environ 10% des exportations et 15% des importations. Haïti absorbe 4% des exportations. La dette extérieure a été réduite considérablement (de 60% du PIB en 1991 à 17,4% en 2000).

    Du point de vue sociale, la croissance économique des années 1990 a réduit la pauvreté en République Dominicaine. Un rapport du FED (2002) précise que le taux de pauvreté a baissé de 31% en 1992 à 26% en 1998. Il est estimé que 90% de cette amélioration est due à la croissance économique, et les 10% restants à la redistribution des revenus.

    Ce rapport montre que plusieurs indicateurs sociaux restent moins favorables en République Dominicaine que dans bon nombre de pays des Caraïbes et de l'Amérique latine : la mortalité infantile est de 40%o (32% dans la région), le taux d'analphabétisme avoisine les 17% (13% dans la région). Les services de santé sont limités, avec environ 80 médecins par 100.000 habitants. Il est estimé qu'environ 30% de la population n'a pas de connexion à l'eau potable, et 35% ne disposent pas de services d'assainissement. Souvent, même si ces services sont disponibles, leur qualité laisse par contre à désirer. Le développement économique n'a donc pas été accompagné par un développement social concomitant.

    2.2.1 - Environnement macroéconomique dominicain pendant les régimes de change fixe et flexible

    L'économie dominicaine a évolué de façon spectaculaire pendant le régime de change fixe avec une très forte croissance et une inflation modérée. En effet, le taux de croissance du PIB est passé de 10.83% en 1970/71 à 12.9% en 1973. En écartant les années 1978 et 1982 pour lesquelles l'économie a connu, respectivement des taux de croissance de 2.14% et 1.2%, la croissance du PIB dominicain a évolué dans une fourchette de 4.5% à 12.9% pendant le régime de taux de change fixe. Le taux d'inflation a été maintenu dans une fourchette de 3% à 20%.

    L'année fiscale 1984/85, au cours de laquelle les autorités ont opté pour le régime de change flexible, l'économie s'est très mal comportée, avec un taux de croissance négative de 2.1%. Au cours des années 1990 et 2003 des taux de croissance similaires ont été enregistrés. Toutefois, en faisant abstraction de ces années, la période au cours de laquelle le régime de change flexible a été adopté, le pays a enregistré des taux de croissance compris entre 1% et 8%. En ce qui concerne le taux d'inflation dominicain, il a évolué dans une fourchette de 4.25% à 50.46% pendant le régime de change flexible.

    Dans un autre tableau, la monnaie en circulation est de passée de 289 millions de pesos en 1970 à 2308 millions de pesos en 1984, pour atteindre 241329 millions de pesons en 2003. Cette augmentation de la monnaie en circulation explique bien la hausse généralisée des prix et la nervosité du marché des changes suite à l'adoption d'un régime de change flexible. Le taux de change a connu une très forte volatilité sur la période 1985 -2004. Il a évolué dans une fourchette moyenne de 2.94 - 37.25 pesos pour un dollar des Etats-Unis entre 1985 et 2003. Tout comme Haïti, le tableau des coefficients de corrélation met en évidence une relation inverse entre le taux de change et la croissance du PIB pendant la période couverte par l'étude.

    Table 3 : Coefficients de corrélation entre le taux de croissance du PIB en Rep. Dom (GD) et le taux de change nominal

     

    GD

    TCN

    GD

    1

    -0.187

    TCN

    -0.187

    1

    Sources : Calcul effectué par l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Le tableau 3 confirme la corrélation négative entre le taux de change et la croissance économique, avec un coefficient de corrélation négative de 0.187. Cette relation inverse est aussi mise en évidence par la figure 5.

    Figure 5 : Évolution du taux de croissance du PIB en Rép. Dom (GD) et du taux de change nominal

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Le graphe ci-dessus présente l'évolution conjointe du taux de change et de la croissance du produit intérieur brut. Nous constatons que la croissance économique est moins volatile lorsque le taux de change est stable et vice-versa.

    Tout comme Haïti, la République dominicaine a connu, au cours de la période sous étude, deux types de régime de change : parité fixe et régime de change flottant. La volatilité du taux de change qui a débuté en 1985 a eu comme conséquence une baisse de la croissance du produit intérieur brut. En effet, l'économie a connu une croissance économique moyenne de 5.43% entre 1970 à 1984, période correspondante au régime de change fixe. Alors que la croissance moyenne pour la période couvrant le régime de change flexible se chiffre à 4.89%. Le marché des changes a connu une forte fluctuation à la hausse par la suite de la caducité de la parité fixe en 1985.

    La politique économique Dominicaine est restée erratique pendant les années 1980, caractérisées par des déficits budgétaires (10.1 millions de pesos en 1970, 268. 8 millions de pesos en 1979, 2 05.1 millions de peso en 1985 et 1287.2 millions de peson en 1999)31(*), la dépréciation, l'instabilité du taux de change, un taux élevé d'inflation et baisse du pouvoir d'achat. Par suite de politiques de redressement appliquées par le gouvernement et le consensus qui a été trouvé avec la participation active de tous les secteurs de la société, le pays a enregistré une forte croissance économique au cours des années 90. Le taux de croissance moyen a été de 5.18 % pour la période 1991-2003. Le revenu par habitant, qui était tombé de 1 170 dollars à 860 dollars entre 1980 et 1991, n'a cessé d'augmenter pour atteindre 2 21132(*)dollars en 2000 et 240833(*) en 2003. En 1991 le gouvernement dominicain a dégagé un surplus budgétaire de (3% du PIB); le peso a été stabilisé, le taux d'inflation a été ramené à 5.9% contre 50% en 1990. La croissance économique a été soutenue, stimulée par un accroissement des exp ortations de biens et services, des réformes du système fiscal, une libéralisation des taux d'intérêt et de change et une hausse temporaire des investissements publics.

    En effet, d'un taux moyen annuel de 20.32% entre 1971 et 1984, la croissance des exportation est passée à un taux moyen annuel de 32.04% entre 1985 et 2003. D'un autre côté, le taux de chômage a été maintenu à 30% de la population active. Cette performance s'explique aussi par la croissance moyenne des investissements qui, sur la même période, est passée de 17.09% à 24.43%.

    Malgré des performances macro-économiques très positives, l'économie dominicaine reste structurellement dépendante de sources de croissance limitées et fortement dépendantes de l'extérieur, ce qui rend certains secteurs moteurs de cette économie vulnérables aux variations exogènes. Ainsi, le tourisme, les zones franches, les remises de devises des expatriés dépendent fortement de la croissance aux Etats-Unis et en Europe, ce qui peut avoir une influence notable sur la durabilité des résultats de la dernière décennie.

    En 1993, la République Dominicaine a signé un nouvel accord de confirmation avec le FMI. Cet accord a permis d'anticiper la poursuite des efforts de stabilisation macroéconomique. Néanmoins, selon un rapport du PNUD et du FNUP (2002), 25,8 % de la population, soit 2,1 millions d'habitants, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Il a été également estimé que 4% de la population, soit 325 000 personnes, vivent dans l'indigence. Les cas d'indigence sont deux fois plus fréquents lorsque la femme est chef de ménage que lorsque c'est l'homme. Outre la pauvreté, a ajouté le rapport, le développement humain durable se heurte à deux autres problèmes majeurs : l'inefficacité de la gestion des affaires publiques et la destruction rapide des ressources naturelles et la perte de productivité qui en résulte. Le pays s'est lancé dans de vastes réformes des institutions publiques, portant notamment sur la Constitution, la décentralisation et le renforcement des pouvoirs locaux.

    Outre la banque mondiale, la BID et les autres institutions internationales, la Communauté Européenne (CE) joue un grand rôle en République Dominicaine. Les relations institutionnelles de l'Union européenne avec la République Dominicaine s'inscrivent dans le cadre de l'Accord de Cotonou, dans ses trois piliers que sont la dimension politique, l'aide au développement et le commerce. L'aide de la CE présente deux dimensions :


    · Une dimension nationale
     : La République Dominicaine a adhéré à la Convention de Lomé le 15 décembre 1989. Elle a bénéficié de 85 millions d'euros qui ont été utilisés essentiellement pour la conservation des ressources naturelles et l'appui aux secteurs sociaux (santé et éducation). Des actions dans les secteurs sociaux ont aussi été financées par un programme d'ajustement structurel (21,8 millions d'euros) et dans le secteur minier (23 millions d'euros). A la 8ème réunion du FED, la République Dominicaine a bénéficié de 110 millions d'euros. Ce montant a permis de contribuer au financement des secteurs sociaux, du secteur de l'eau potable et de l'assainissement, des réformes institutionnelles et à la modernisation de l'Etat, et du secteur privé.

    La République Dominicaine a, par ailleurs, bénéficié de financements dirigés à tout type de pays ACP, d'actions d'aide d'urgence, ainsi que de projets financés sur les lignes budgétaires (coopération à travers les ONG européennes en matière de droits de l'homme, coopération décentralisée).


    · Une dimension régionale : Au niveau des 16 pays ACP des Caraïbes regroupés dans le Cariforum : un grand nombre d'actions dans des domaines divers tels que le développement commercial, l'agriculture et la pèche, la coopération universitaire ou le tourisme ont bénéficié à la République Dominicaine. Une dimension particulière du programme régional a concerné la coopération bilatérale avec Haïti (programme d'infrastructures, actions culturelles, environnement etc.).

    2.3 - Comparaison de la situation macroéconomique d'Haïti et de la République Dominicaine sous les régimes de change fixe et flottant

    Cette section essaie de comparer la situation macroéconomique des deux pays sur lesquels porte notre étude. Le graphe 6 présente le taux de croissance de l'économie D'Haïti et de la République Dominicaine, tandis que Le tableau 3 présente les variables considérées comme les canaux de transmission de la croissance. Nous allons analyser leur évolution sous les régimes de change fixe et flexible.

    Figure 6 : Taux de croissance de l'économie D'Haïti et de la République

    Dominicaine

    Sources : Simulation effectuée par l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Les années 1990 ont vu se développer un écart grandissant entre les économies haïtienne et dominicaine autant en ce qui concerne les conditions de vie des populations que les modèles économiques mis en place. La République Dominicaine a en effet institué un dispositif doublement efficace de développement des secteurs d'exportation et de protection du secteur agricole, couplé à une politique agressive de promotion de l'activité touristique avec comme résultat des taux de croissance annuel situés en moyenne autour de 7%. Ceci a pu être obtenu grâce à une politique articulée d'investissements, de subventions et de recherche de marchés. Parallèlement, en Haïti, on assiste non seulement à une décomposition des institutions de l'État mais encore à une libéralisation tous azimuts de l'économie. Celle-ci s'est opérée sans aucune politique de soutien à la reconversion de l'économie et dans un climat défavorable à l'investissement productif.

    Les résultats concrets obtenus de l'application de ces deux modèles sont évidents : pour la période 1995-96 à 2000-2002, les taux de croissance de l'économie dominicaine ont été plus de 4 fois supérieurs à ceux de l'économie haïtienne. Outre cet aspect purement technique mettant en évidence la différence entre les deux modèles, il convient de signaler l'effet de facteurs extra économiques telle la crise haïtienne qui exacerbe l'écart, particulièrement en ce qui a trait aux points de retournement indiqués par les courbes des taux de croissance économique des deux pays.

    Les niveaux de revenus et les capacités d'investissement des ruraux ont connu une réduction significative. D'autre part, l'absence d'investissements publics dans les infrastructures et les services d'appui a conduit à une baisse notable de certaines productions (riz, banane, légumes, haricots, produits d'élevage...) qui ont été compensées par des importations croissantes en provenance des États-Unis et de la République Dominicaine. En fait, la consommation nationale en Haïti n'a pu se maintenir que grâce aux transferts des émigrés estimés à environ 675 millions de dollars en 2002 mettant ainsi en exergue la « logique de stagnation dépendante de l'économie haïtienne ».

    Les écarts croissants de productivité et les différentiels de tarifs douaniers ont conduit sur les dix dernières années à un accroissement rapide des échanges avec la République Dominicaine qui font actuellement d'Haïti le troisième partenaire commercial de ce pays et un des premiers débouchés de celui-ci pour les exportations haïtiennes de produits agricoles. En effet, selon les informations publiées par le CEDOPEX (2002), les exportations dominicaines vers Haïti sont passées de 72,4 millions de dollars américains en 2001 à un peu plus de 100 millions en 2002.

    Table 4 : Croissance du PIB réel, taux d'investissement, taux de croissance du commerce extérieur et taux de croissance des dépenses gouvernementales moyens selon le pays et le régime de change (1970 -2004)

    Pays

    Régimes de change

    Croissance du PIB réel

    FBCF / PIB

    TCOME

    TCPUB

    Haïti

    Régime de change fixe

    0. 0228

    0.1498

    0.0576

    0.1280

    Haïti

    Régime de change flottant

    - 0.0108

    0.2449

    0.0368

    0.2074

    Rép. Dom.

    Régime de change fixe

    0.0543

    0.2063

    0.0258

    0.1374

    Rép. Dom

    Régime de change flottant

    0.0489

    0.2154

    0.0613

    0.2670

    Sources : Calculs effectués à partir des données de l'IHSI et du fonds monétaire international (Statistiques financières internationales)

    L'analyse des statistiques du tableau 4 montre que les deux économies ont évolué de façon similaire. En effet, nous constatons que sous le régime de change fixe, le produit intérieur brut a connu une croissance de 2.28% en moyenne contre une baisse de 1.08% sous le régime de change flottant, soit une baisse en terme réel de 147.37%. Alors que la République dominicaine qui a connu une croissance moyenne de 5,43% pendant le change fixe, est passée à 4.89% sous le régime de change flottant, soit une baisse moyenne de d'environ 10%. Bien que la République dominicaine ait eu une meilleure performance par rapport à Haïti, la tendance reste la même.

    Il importe de souligner que les résultats précédents sont réalisés malgré le fait que les deux pays aient consacré une part plus importante de leur PIB à l'investissement sous le régime de change flexible. Par exemple, pendant le régime de change fixe, Haïti a consacré en moyenne 15% de son produit intérieur brut à l'investissement et 24.5% au cours du change flottant, soit une augmentation de 63%. De même la part des investissements dans le PIB est passée de 20.63% à 21.54% en République dominicaine, soit une augmentation de 4.41%. Paradoxalement, l'augmentation de la part des investissements dans le PIB en Haïti est relativement plus élevée que celle de la République dominicaine. Alors que les exportations haïtiennes sont loin d'égaler celles de la République Dominicaine.

    D'un autre côté, le volume de commerce des deux pays a nettement augmenté. Il est multiplié par cinq (5) en Haïti au passage du régime de change fixe au change flexible, alors qu'il est plus que doublé en République dominicaine. Ceci s'explique par la politique de libéralisation des marchés locaux engagée par les deux Etats au cours de cette période. La théorie économique prône une relation positive entre l'ouverture économique et la croissance économique. Cependant, malgré l'augmentation du volume de commerce, nous constatons que l'augmentation significative de la croissance économique n'est pas au rendez-vous. L'explication possible à cela est que, l'augmentation du volume de commerce est issue de l'augmentation des importations plutôt que des exportations. Les tableaux 45 et 46 (en annexe) nous montrent un déficit systématique de la balance commerciale des deux pays sur toute la période. Cependant le changement de régime de change et l'ouverture des ces deux économies sur l'extérieur, ont permis de renforcer l'écart entre les importations et les exportations.

    L'on peut également constater une augmentation des dépenses gouvernementales sous le régime de change flexible dans les deux pays. En Haïti elles passent d'environ 13% à 20% et en République Dominicaine, de 13.74% sous le régime de change fixe, elles atteignent 26.70% en change flexible. Cet accroissement rapide des dépenses est souvent à la base des déséquilibres externes. Un important déficit budgétaire engendré par une chute de l'épargne publique non compensée par l'épargne privée, entraîne soit le déclin de l'investissement, soit l'augmentation du déficit extérieur (le déficit de la balance commerciale). Dans le cas qui nous préoccupe, il s'agit d'un déficit extérieur. Or, d'après la théorie des déséquilibres, un déficit extérieur a normalement pour corollaire un excès d'investissement domestique dépassant l'épargne domestique (Jarret M.F. (1991)). A titre d'exemple, le graphe 7 nous permet de mettre à l'évidence ce déséquilibre dans le cas d'Haïti.

    Figure 7 : Evolution de l'épargne nationale, des investissements internes et du compte des transactions courantes en Haïti (1970 -1995)

    Sources : Casimir (2002)

    Le graphe 7 présente l'évolution de l'épargne nationale34(*), celle des investissements internes et enfin l'évolution de la balance commerciale. Il montre la capacité de l'épargne nationale à financer les investissements intérieurs. Le constat est que les investissements dépassent l'épargne nationale. Ce déséquilibre interne correspond à un déficit chronique de la balance commerciale d'Haïti. Ceci sous-entend un excès d'investissement sur l'épargne nationale, donc une dette nette sur le reste du monde (Blanchard et Cohen, 2001). Compte tenu du faible niveau de l'épargne privée et de la quasi-inexistence de l'épargne publique, la différence entre les investissements engagés et l'épargne nationale se trouve automatiquement financée par le reste du monde. Cela a engendré de sérieux problèmes de balance des capitaux.

    Pour clore ce chapitre, nous admettons que pendant la période considérée, les deux économies ont fait montre d'une meilleure performance pendant le régime de change fixe. Cependant l'analyse des statistiques ne suffit pas à corroborer l'hypothèse que le régime de change influence la croissance économique en Haïti et en République Dominicaine. Nous ne pouvons non plus confirmer que le régime de change le régime de change fixe est plus profitable à la croissance pendant la période sous étude. Il importe donc, de tester ces hypothèses économétriquement. C'est justement l'objet du chapitre 4. Mais en attendant, nous analyserons à travers la section 2.4, la coopération et les é changes commerciaux entre Haïti et la République Dominicaine.

    2.4 -Coopération et échanges commerciaux entre Haïti et la République Dominicaine

    Ici nous analyserons les efforts de coopération et d'échanges commerciaux entre Haïti et la République Dominicaine. Nous commencerons tout d'abord par exposer quelques accords de coopération passés entre eux pour analyser par la suite, leur situation d'échanges commerciaux.

    2.4.1 - La coopération

    La coopération entre Haïti et la République Dominicaine pouvant conduire à leur intégration ne parvient pas à quitter le stade embryonnaire depuis la création de ces deux nations soeurs. Montas (1994) explique cela par le manque d'intérêt et de volonté politique des deux côtés. Selon lui, les contentieux politiques et historiques35(*) existant entre les deux peuples peuvent aussi être à la base de ce manque de coopération. Les deux pays ont signé un certains nombres d'accords, de traités et de conventions qui sont restés dans l'ensemble sans application36(*). On peut citer entre autres :

    § L'ACCORD CULTUREL DE 1972 signé lors de la visite d'une importante délégation ministérielle en République Dominicaine;

    § LA CONVENTION DU 9 FEVRIER 1978 qui traite de la construction du barrage répartiteur international sur la rivière des pédernales;

    § L'ACCORD DE BASE DE COOPERATION DU 31 MAI 1979 signé à Malpasse créant une commission mixte de coopération Haïtiano-Dominicaine;

    § L'ACCORD SUR LES TRANSPORTS TERRESTRES DU 13 DECEMBRE 1979 qui spécifie le nombre de kilomètres de routes conjointes à réaliser par les deux Etats. Cet accord qui n'a pas été ratifié dresse trente-quatre (34) voies de communication routières à réaliser conjointement par les deux Etats;

    § L'ACCORD COMMERCIAL DU 13 DECEMBRE 1979 portant sur la création d'une zone de libre commerce entre les deux pays pour les produits originaires de leur territoire respectif. Cet accord n'a pas été ratifié suite aux réserves émises sur ses avantages par les différentes parties haïtiennes;

    § LA DECLARATION CONJOINTE DU 13 MARS 1987 DES CHANCELIERS HAITIEN ET DOMINICAIN. Dans cette déclaration il a été décidé d'accorder un haut degré de priorité au développement économique et social de la zone frontalière37(*);

    § L'ACCORD38(*) DU 8 AVRIL 2002 SUR L'IMPLANTATION D'UNE ZONE FRANCHE DANS LA RÉGION FRONTALIÈRE DU NORD-EST. Selon cet accord les projets envisagés entre les deux pays doivent s'étendre sur 5 km de part et d'autre de la ligne frontalière qui mesure 300 km. Les termes du document d'"accord trilatéral" indiquent que la priorité pour le "développement des terres de la zone frontalière" devrait être accordée à la construction d'une "autoroute douanière internationale reliant les ports de Mancenille et de Cabo Rojo (localité de la République Dominicaine), à tous les postes douaniers se trouvant dans cette limite géographique ainsi qu'à des projets touristiques à Anse-à-Pitres et à Bahia de las Aguilas". L'accent devrait être mis également sur des parcs industriels privés, des barrages privés pour l'irrigation et l'énergie, la construction de ports et d'aéroports privés.

    Le flux d'accords signés entre les dirigeants des deux peuples montre qu'une coopération entre Haïti et la République Dominicaine est toujours souhaitée. Cependant un problème se pose dès qu'il s'agit de prendre des initiatives concrètes en ce sens. Par exemple, dans le domaine industriel les difficultés de coopération s'expliquent par diverses raisons :

    - Le dépassement de la production et des exportations haïtiennes par celles des dominicains;

    - La limitation de la possibilité d'échange par les types d'industries promues et implantées; les mesures d'accompagnement prises et les infrastructures construites;

    - La similarité de la production industrielle et donc la non complémentarité des besoins en termes de produits industriels;

    - La similitude des besoins d'investissement en vue de leur développement.

    2.4.2 - Les échanges commerciaux

    Le commerce entre les deux pays est un phénomène ancien qui a connu des avancées et des reculs à différentes périodes de l'histoire, en fonction des conjonctures économiques et politiques particulières. Les échanges actuels sont multiformes, difficiles à chiffrer avec exactitude et font coexister un commerce légal et formel, des échanges informels en marge de la légalité. Au cours de la période 1980 - 82, on a observé une nette baisse des exportations haïtiennes vers la République Dominicaine. En effet, celles-ci sont passées de 800,000 dollars en 1980 à 250,000 dollars en 1982, soit une baisse de 68.75% en trois ans. Les exportations haïtiennes des produits de l'agriculture paysanne sont devenues un nouveau motif de rapprochement des deux marchés. Ce mouvement, initié vers le milieu des années 80 a connu une forte expansion avec l'ouverture des frontières dans les années 90. Un rapport récent de INESA et FLASCO (2003) identifie près d'une cinquantaine de produits agricoles locaux exportés vers la République Dominicaine. Les principaux produits exportés sont le café, les fruits (mangues de la variété Jean-Marie, avocats, tamarin, etc.), le pois Congo et les produits d'élevage (cabris, volaille, boeufs). Selon une étude de la RESAL (2001), Haïti aurait exporté pour 13.006.000 US de ces produits vers la République Dominicaine.

    Alter Presse (2006)39(*) rapporte que la valeur des exportations d'avocats d'Haïti vers la République Dominicaine, s'établirait entre 1.5 et 2 millions dollars US pour la saison 2004-2005. Ces chiffres placent l'avocat parmi les produits d'exportation agricoles importants dans le contexte haïtien. Le commerce transfrontalier de l'avocat aurait démarré dans les zones de la Forêt des Pins et de Baptiste (Est) dès le début des années 1990. Toutefois, la République Dominicaine est mieux placée qu'Haïti sur le marché international avec une production estimée à 140.000 TM et se classerait comme 6e producteur mondial de ce produit.

    Traditionnellement la République Dominicaine enregistre un excédent commercial vis-à-vis d'Haïti. Selon l'étude de Montas (op. cit. p.24), cet excédent en faveur la République Dominicaine s'élevait à 4 millions de dollars américains en 1980 et de 6 millions en 1982.

    Au début des années 80, les exportations dominicaines recensées officiellement s'élevaient à une moyenne annuelle de 6 millions de dollars. Néanmoins, une note de la CEDOPEX rapporte que ce chiffre serait entre 20 et 25 millions de dollars tenant compte des achats des marchands ambulants haïtiens et du trafic illicite. En 1994, les exportations officielles de la République Dominicaine vers Haïti avoinaient les 6.5 millions de dollars américains. L'expansion des ventes dominicaines a été favorisée par l'augmentation des prix relatifs de certains produits de première nécessité et la surévaluation du taux de change officiel de la gourde par rapport au dollar américain en Haïti.

    Table 5 : Echanges commerciaux de la République Dominicaine avec Haïti

    (Millions de $US)

    Année

    Exportations

    Importations

    1996

    24,4

    0,08

    1997

    26,5

    0,3

    1998

    47,4

    0,4

    1999

    67,2

    0,06

    2000

    58,4

    0,2

    2001

    72,1

    0,3

    Source : CEDOPEX (2001)

    Durant les années 1980, la valeur des échanges était limitée à quelques millions de dollars et la balance pouvait occasionnellement pencher en faveur d'Haïti. En 1994, la valeur des exportations dominicaines se situait autour de 20 Millions de dollars et Haïti arrivait en dixième place comme partenaire commercial de la République Dominicaine. Depuis 2001, Haïti occupe la quatrième place et actuellement pourrait se situer en troisième position après les États Unis et Porto Rico. Haïti demeure dans une large mesure pour les entrepreneurs dominicains un marché présentant de faibles exigences de qualité et où il est possible d'écouler certaines marchandises non compétitives sur le marché international ou même des produits en faible demande sur le marché dominicain (brisures de riz, abats...).

    Comme nous pouvons le remarquer à travers le tableau 5, la balance commerciale entre les deux pays penche nettement en faveur de la République Dominicaine. Les exportations dominicaines vers Haïti passent de 24.4 millions de dollars américaines en 1996 à 72.1 millions de dollars en 2001, soit une augmentation de 195.4% en six ans. Haïti, de son côté a exporté, respectivement, pour 0.08 millions de dollars et 0.3 millions de dollars en 1996 et 2001, soit 305 et 240 fois de moins que la République Dominicaine pendant les périodes sus-mentionnées.

    CHAPITRE

    LE MODELE DE REFERENCE ET LES DONNEES

    Ce chapitre présente le modèle de référence et les équations qui seront estimées dans le cas d'Haïti et de la République Dominicaine. Rappelons que l'objectif poursuivi dans le cadre de ce travail est de vérifier la relation qui existe entre la nature des régimes de change adoptés en Haïti et République Dominicaine et la croissance économique de ces pays de 1970 à 2004. Pour atteindre ces objectifs, nous avons formulé deux hypothèses : Premièrement, le régime de change a agi sur le comportement de la croissance économique en Haïti et en République Dominicaine au cours de la période sous étude. Deuxièmement, le régime de change fixe est plus favorable à la croissance économique que le régime de taux de change flottant.

    Après une brève présentation du modèle de référence, les équations à estimer pour les deux pays seront présentées avec les explications appropriées. Enfin, une présentation succincte des données et leurs sources sera faite.

    3.1 - Le modèle de référence

    Le modèle de référence est celui utilisé par Rizzo Jean- Marc (1998). Il étudie dans quelle mesure au sein d'une région donnée, en l'occurrence la Méditerranée, la nature du régime de change pouvait importer en matière de croissance. Et, afin de mettre en perspective les résultats obtenus, il a choisi d'établir une comparaison avec deux autres régions, l'Amérique latine et l'Asie du Sud-Est, qui connaissent des rythmes de développement et réalisent des performances économiques forts différents de ceux de la Méditerranée, mais dont les expériences en matière de change sont tout aussi diversifiées. Le modèle se formalise comme suit :

    Log y = â0 + â1 FIXE + â2CPUB + â3 (I/Y) + â4 óTE + â5 DVPT (1)

    Log y = â0 + â1 FIXE + â2 CPUB + â3 (I/Y) + â5 COMM + â4 óTE + â6 DVPT (2)

    Avec :

    § Logy = logarithme du PIB;

    § FIXE = variable Proxy du régime de change fixe;

    § CPUB = Croissance décalée de la consommation publique;

    § I/Y = Taux d'investissement;

    § óTE = Variabilité des termes de l'échange, assimilée à l'écart-type glissant sur trois ans des termes de l'échange;

    § DVPT = Indice de développement de la Banque Mondiale.

    L'étude porte sur la période 1980-1995 et sur un échantillon de 29 pays répartis par continents. Les régressions économétriques générales, réalisées par la méthode des moindres carrés ordinaires, sont conduites en panel sur une base annuelle et sont portées sur un nombre d'observations variant entre 350 et 370.

    Les résultats40(*) obtenus sont les suivants :

    Log y = - 0,045 - 0,010 FIXE + 0,029 CPUB + 0,256 I/Y - 0,044 óTE + 0,004 DVPT

    (4,01)*** (2,05) ** (2,09) ** (7,53) *** (1,72)* (1,24)

    R 2 = 0,3

    L'analyse des résultats41(*) de cette régression témoigne d'un impact significatif du régime de change pratiqué sur la croissance économique. Cet impact se manifeste surtout à travers les investissements. Il faut toutefois souligner que le régime de change fixe affecte négativement la croissance du PIB. Par contre, l'étude ne confirme pas un lien fort entre le deux variables. La régression révèle un effet positif significatif du taux d'investissement et de la consommation gouvernementale sur la croissance et un effet négatif (faiblement) significatif des chocs sur les termes de l'échange.

    En incluant le taux de croissance du commerce extérieur dans la régression, l'auteur aboutit aux résultats de la régression (2) :

    Log y = - 0,043 - 0,008 FIXE + 0,025 CPUB + 0,209 I /Y + 0,165 COMM - 0,017óTE + 0,002 DVPT

    (4,17)*** (1,73)* (2,06) ** (6,62) *** (9,67) *** (0,66) (0,76)

    R 2 = 0,4

    Les résultats ne sont pas très différents lorsque le taux de croissance du commerce extérieur est introduit dans l'équation. Une légère baisse de l'effet du régime de change fixe dans cette régression est constatée. L'auteur attribue cette baisse à la différence dans le rythme de croissance des échanges. De leur côté, les termes de l'échange et l'indice de développement ont un impact résiduel sur la croissance du PIB par tête. Ce qui est tout à fait différent pour les autres facteurs. En effet, la croissance des dépenses publiques, le taux d'investissement et la croissance du commerce extérieur constituent des facteurs explicatifs de la croissance.

    Pour s'assurer que les résultats obtenus ne sont pas biaisés par l'endogénéisation des régimes de change, l'auteur a testé un modèle à équations simultanées. Au terme de la procédure, les résultats suivants ont été trouvés :

    Log y = - 0,052 - 0,004 FIXE + 0,023 CPUB + 0,215 I /Y + 0,176 COMM - 0,015óTE + 0,004 DVPT

    (3,96)*** (1,41) (1,96) ** (6,08) *** (9,99) *** (0,51) (1,35)

    R 2 = 0,46

    Les résultats obtenus ne diffèrent pas significativement de ceux obtenus auparavant. Donc il n'y a pas risque de biais par l'endogénéisation des régimes de change. Le choix du régime de change n'est certainement pas neutre, mais les résultats suggèrent que son influence sur la croissance est relativement limitée.

    3.1.1 - Justification du choix du modèle et de la méthode d'estimation

    Plusieurs raisons ont motivé le choix de ce modèle comme moyen de vérification d'hypothèses. En premier lieu, il est en parfaite harmonie avec le cadre théorique de notre travail. En effet, dans ce modèle les principales variables dont les économistes considèrent comme les canaux de transmission de la croissance y figurent. De plus, les données utilisées dans ce modèle sont disponibles.

    A côté de ces raisons, nous trouvons que c'est un modèle simple à interpréter qui ne comporte qu'une seule équation. Il nous permet de voir, non seulement si le régime de change influence la croissance économique, mais aussi de saisir l'impact de chaque type de régime de change.

    Pour ce qui concerne la méthode d'estimation, il existe toute une panoplie de méthodes qui pourraient être utilisée pour étudier la relation entre le régime de change et la croissance. Parmi lesquelles nous pouvons citer les tests de corrélation, l'estimation d'un VAR, des relations de cointégration et des tests de causalité. Notre étude a suivi le schéma de l'étude de Rizzo (1998) qui a estimé un modèle économétrique par la méthode des moindres carré ordinaire. Plusieurs raisons expliquent ce choix et non un autre. D'abord parce que les résultats fournis par la plupart de ces méthodes d'estimation ne permettent pas d'approfondir l'analyse.

    Par exemple, les tests de corrélation fournissent des informations sur le sens de la relation entre les variables explicatives et expliquée, mais restent muettes en ce qui a trait à la significativité statistique des coefficients trouvés. Le test de causalité lui, informe sur laquelle des variables cause l'autre, mais ne permet pas de saisir le sens de la causalité.

    Contrairement à ces méthodes, l'estimation d'un modèle économétrique montre le sens de la relation entre la variable endogène et chacun des variables exogènes. Elle donne le coefficient de chaque variable explicative, son degré de significativité et permet de faire de nombreux tests, soit sur les coefficients, soit sur le modèle proprement dit. Enfin, elle permet de vérifier à quel pourcentage les variables exogènes expliquent la variable d'intérêt.

    3.2 - Les équations42(*) du modèle à estimer et l'explication sur les variables

    3.2.1 - Les équations du modèle

    Le modèle tient compte de presque toutes les variables du modèle exposé par l'auteur. Cependant, dans le souci de prendre en compte les spécificités haïtiennes et dominicaines, nous avons jugé bon d'ajouter une variable supplémentaire pour chaque cas. De même, nous avons intégré séparément les variables « taux de change flexible (FLEX) » et « taux de change fixe (FIXE) » de façon à saisir, séparément, leur impact sur la croissance du PIB. Nous présenterons ci-après les équations qui seront estimées pour chacune des économies.

    3.2.1.1 - Equations à estimer dans le cas d'Haïti

    DLY = â0 1TCPUB +â2DTINV + â3DTE + â4FIXE + â5EMBARGO + U (1)

    DLY = â0 + â1TCPUB + â2DTINV + â3DTE + â4FLEX + â5EMBARGO + U (2)

    DLY = â0 + â1TCPUB + â2DTINV + â3TCOME + â4DTE + â5FIXE + â6EMBARGO + U (3)

    DLY = â0 + â1TCPUB + â2DTINV + â3TCOME + â4DTE + â5FLEX + â6EMBARGO + U (4)

    DLY= â1TCPUB + â 2TCPUB (-2) + â3DTINV + â4DTINV(-2) + â5TCOME+ â6FLEX + U (5 .1)

    DLY= â1TCPUB + â 2TCPUB (-2) + â3DTINV + â4DTINV(-2) +â5TCOME+ â6FIXE + U (5.2)

    3.2.1.2 - Equations à estimer dans le cas de la République dominicaine

    DLY = â0 + â1TCPUB + â2DLTINV + â3TE + â4FIXE + â5DUM + U (6)

    DLY = â0 + â1TCPUB + â2DLTINV + â3TE + + â4FLEX + â5DUM + U (7)

    DLY = â0 + â1TCPUB + â2DLTINV + â3TCOME + â4TE + â5FIXE + â6DUM + U (8)

    DLY = â0 + â1TCPUB + â2DLTINV + â3TCOME + â4TE + â5FLEX + â6DUM + U (9)

    DLY = â0 + â1TCPUB + â2DLTINV + â3DLTINV-2 + â4TCOME + â5TE + â6FIXE + U (10.1)

    DLY = â0 + â1TCPUB + â2DLTINV + â3DLTINV-2 + â4TCOME + â5TE + â6FLEX + U (10.2)

    3.2.2 - Explications des variables du modèle

    · La variation du produit intérieur brut en logarithme (DLY)43(*)

    Le produit intérieur brut est la somme de tous les revenus générés à l'intérieur du territoire pendant une année donnée y compris ceux des résidents étrangers, à l'exception des salaires et profits gagnés par les ressortissants du pays à partir des sources étrangères (Malcolm Gillis, 1998). Une variation positive du PIB réel implique une augmentation de richesse dans le pays. D'après le modèle Harrod-Domar, la variation de la production est fonction de la variation du montant de capital qui y est investi.

    · Le taux de croissance de la consommation publique (TCPUB)

    Dans la théorie une augmentation des dépenses gouvernementales déplace la courbe de demande de biens et de services. Cela sous-entend une expansion des activités économiques. Ainsi, nous nous attendons à ce que le coefficient associé au taux de croissance de la consommation publique soit positif.

    · La variation de la part des investissements dans le PIB (DTINV)44(*)

    Ce ratio présente un intérêt pour la majorité des auteurs publiant des travaux sur la relation entre régime de change et croissance économique. Dans la littérature économique les investissements sont considérés comme le moteur de la croissance. Un fort taux de croissance est engendré, dans la majorité des cas, par une forte part du PIB investie dans l'économie. Cependant, s'agissant des investissements en capitaux45(*) l'impact peut prendre du temps à se faire sentir. Toutefois, conformément à la théorie nous espérons un impact positif de cette variable pour les deux économies sous étude.

    · La variation des termes de l'échange (DTE)

    Les termes de l'échange représentent le rapport entre l'indice des prix à l'exportation et celui à l'importation. Il s'agit d'un indice de performance mesurant le degré de couverture des importations par les exportations. Une variation positive des termes de l'échange contribue à augmenter le bien-être des citoyens du pays. Ainsi conformément à la théorie, nous présupposons un impact positif de cette variable sur la croissance du PIB.

    · Le taux de croissance du commerce extérieur (TCOME)

    Le taux de croissance du commerce extérieur ou taux d'ouverture commerciale est le taux de croissance de la somme des importations et des exportations de biens et de services. L'intégration de cette variable trouve sa base théorique dans la théorie standard du commerce qui fait de ce dernier le catalyseur de la croissance économique. Donc on devrait s'attendre à ce que le coefficient associé à cette variable soit positif.

    · Le régime de change fixe (FIXE) et régime de change flexible (FLEX)

    Les régimes de change fixe et flexible intégrés dans le modèle sont des variables Proxy prenant en compte les deux arrangements de change pratiqués en Haïti et en République dominicaine. A travers la littérature économique le sens de la relation entre régime de change et croissance économique ouvre à débat. Cependant, tenant compte de la performance économique pendant le régime de change fixe, nous attendons à ce qu'il influence positivement la croissance du produit intérieur brut. Alors que, le régime de change flexible devrait l'affecter négativement.

    · EMBRGO

    EMBRGO est intégré dans le modèle comme une variable Proxy destinée à évaluer l'impact de l'embargo imposé à Haïti. Nous attendons à ce qu'il y ait une relation négative entre cette variable et la croissance économique.

    · DUM

    Nous avons intégré cette variable dans l'estimation des équations dans le cas de la République dominicaine en vue de voir l'influence du régime politique de Balaguer sur la croissance. Etant données les troubles politiques attachées aux périodes Balaguer, cette variable devrait agir négativement sur la croissance du PIB.

    · Le terme d'erreur (U)

    Le terme d'erreur tient compte de toutes les variables quantitatives ou qualitatives non intégrées dans le modèle. C'est l'erreur d'estimation. On s'attend à ce que le résidu soit très faible.

    3.3 - Les données et leurs sources

    Sauf les termes de l'échange et les variables qualitatives, toutes les données entrant dans le modèle ont été tirées des Statistiques Financières Internationales du FMI. Cependant, la série du produit intérieur brut est disponible sur jusqu'à 1996 pour Haïti, et 2003 pour Saint-Domingue. Pour compléter celle d'Haïti, La sous-période 1997 - 2004 a été tirée des bulletins de la BRH. L'année de base est 1976 pour Haïti et 1970 pour la République Dominicaine. A l'instar de Rizzo, nous avons transformé cette série en logarithme. Cependant, elle se révèle non stationnaire pour les deux pays. Ceci nous amène à les différencier une fois pour les rendre stationnaire.

    Pour cette même raison, le taux d'investissement (TINV) a été différencié. En plus de la différenciation, cette série a subi la transformation logarithmique dans le cas de la République Dominicaine, d'où l'abréviation (LTINV).

    Les régime de change fixe (FIXE) et régime de change flexible (FLEX) sont des variables dichotomiques prenant respectivement la valeur un (1) pendant la période dont chacun des pays pratiquait des régimes de change fixe et flexible, mais zéro (0), sinon. Les deux pays sous étude ont dans un premier temps, adopté des régimes de change fixe par rapport au dollar américain, puis des régimes de change flottants. Notre échantillonnage relatif au taux fixe couvre la période allant de 1970 - 1990 pour Haïti et 1970 - 1984, pour la République Dominicaine. Le régime de change flottant a débuté concrètement en Haïti en 1991 et se maintient encore en 2004, alors qu'en République Dominicaine, il couvre la période 1985- 2004. Le classement des régimes de change a été fait de facto, fondé sur l'évolution observée des taux de change et non sur les engagements officiels des banques centrales des deux pays. Malgré sa faiblesse, ce procédé présente l'évident avantage de reposer sur des comportements réels.

    Les termes de l'échange (TE) sont le rapport entre l'indice des prix à l'exportation et l'indice des prix à l'importation. Dans le cas d'Haïti, ces indices n'étant disponibles que pour la période 1976 - 1997 à l'institut haïtien de statistiques et d'informatique (IHSI), nous avons dû procéder par la technique de lissage exponentiel pour compléter la sous-période 1998 - 2004. La période 1970 - 2004 a été complétée par intra-polation. Le test de stationnarité indique que TE n'était pas stationnaire en niveau. Ainsi nous avons été obligés de le différencier une fois en vue de le rendre stationnaire.

    Pour la République Dominicaine, les termes de l'échange n'étant disponibles que pour la période 1980 - 2002 au manuel de statistiques de la CNUCED 2004, les mêmes techniques ont été utilisées pour compléter la série.

    EMBARBO est une variable dichotomique prenant la valeur zéro (0) pour les périodes (1970 - 1990), (1995 - 2000) et un (1) pour la période (1991-1994). Nous aurions pu ajouter une variable pour tenir compte des périodes d'instabilité politique qu'a connue Haïti, mais nous voulions prendre en compte seulement la période d'embargo. Une autre variable du même genre que nous avons intégré dans le cas de la République Dominicaine est DUM. Elle prend la valeur un (1) pour les périodes 1970 - 1978 et 1986 - 1990, alors qu'elle prend la valeur zéro (0) pour les périodes 1979 - 1985 et 1991 - 2003. Ces périodes correspondent aux différents mandats du président Balaguer.

    CHAPITRE

    PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS

    Ce chapitre nous permettra de vérifier les hypothèses formulées à l'introduction de cette étude. Des tests de validation des coefficients et du modèle seront effectués pour chaque régression. Cependant, en vue d'obtenir des résultats plus fiables, il importe de s'assurer de la stationnarité des variables entrant dans le modèle. De ce fait, la section 4.1 présente les résultats des tests de stationnarité. Ensuite, la section 4.2 expose et analyse les résultats des différentes régressions.

    4.1 - Présentation des résultats des test de stationnarité des variables du modèle

    Cette étape est importante dans le travail parce que les résultats obtenus à partir des séries stationnaires se révèlent plus fiables que ceux qu'on pourrait obtenir si les données ne l'étaient pas. Pour tester la stationnarité des variables on a utilisé le test de racine unité de Philips - Perron. La démarche est la suivante46(*) : faire le test d'abord en niveau avec constante et tendance et vérifier si le coefficient associé à la tendance (TREND) est statistiquement significatif47(*) au seuil de 1%, 5%, 10%. Si la tendance est significative, on teste l'hypothèse nulle de racine unitaire en comparant la t-statistique de Ö aux valeurs tabulées par Phillips-Perron. Si l'on accepte l'hypothèse nulle, c'est-à-dire si la t-statistique est supérieure à la valeur de la table aux seuils de 1%, 5% ou 10%, la série est stationnaire. Dans ce cas, on peut directement travailler avec la série. Si le coefficient du trend n'est pas statistiquement significatif on reprend le processus en niveau avec constante, sans constante et tendance, en différence première avec constante et tendance, etc.

    Soit X, la variable considérée, nous posons les hypothèses suivantes :

    H0 : Xt est stationnaire

    H1 : Xt n'est pas stationnaire

    Les résultats des tests effectués sur les variables sont reportés aux tableaux 6 et 7 :

    4.1.1 - Cas d'Haïti

    Table 6 : Résultats des tests de stationnarité48(*) des variables du modèle dans le cadre d'Haïti

    Variables

    Modèle utilisé

    PP test statistic

    Valeurs tabulées

    Hypothèses retenues

    Ordres d'intégration

    LY

    Sans constante ni tendance

    0.953372

    -1.9510

    H1

    0

    D(LY)

    Sans constante ni tendance

    -4.906923

    -1.9514

    H0

    1

    TCPUB

    Sans constante ni tendance

    -6.134122

    -2.9558

    H0

    0

    TINV

    Avec constante

    1.908083

    -2.9627

    H1

    0

    D(TINV)

    Sans constante ni tendance

    -3.473713

    -1.9530

    H0

    1

    TCOME

    Sans constante ni tendance

    -5.460725

    -1.9514

    H0

    0

    TE

    Sans constante ni tendance

    0.635545

    -1.9510

    H1

    0

    D(TE)

    Sans constante ni tendance

    -5.191060

    -1.9514

    H0

    1

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de l'IHSI

    Le tableau 6 résume l'étude de stationnarité des variables du modèle pour Haïti. Son analyse permet de comprendre qu'à part le taux de croissance de la consommation publique qui est intégré d'ordre zéro (0), donc stationnaire en niveau, toutes les autres sont stationnaires en première différence.

    4.1.2 - Cas de la République dominicaine

    Table 7 : Résultats des tests de stationnarité des variables du modèle dans le cadre de la République Dominicaine

    Variables

    Modèle utilisé

    PP test statistic

    Valeurs tabulées

    Hypothèses retenues

    Ordre d'intégration

    LY

    Avec constante

    5.692862

    -1.9514

    H0

    0

    TCPUB

    Avec constante

    -3.715374

    -2.9665

    H0

    0

    LTINV

    Sans constante ni tendance

    -0.793546

    -1.9514

    H1

    0

    D(LTINV)

    Sans constante ni tendance

    -4.748523

    -1.9517

    H0

    1

    TCOME

    Sans constante ni tendance

    -2.998757

    -1.9517

    H0

    0

    TE

    Sans constante ni tendance

    -2.357063

    -1.9510

    H0

    0

    Sources : Calcul de l'auteur effectué à partir des données des statistiques financières internationales, du manuel statistique des Nations-Unies

    Pour ce qui concerne les variables du modèle pour la République Dominicaine, le tableau 7 montre quatre d'entre elles sont stationnaires en niveau. Il s'agit du PIB, du taux de croissance de la consommation publique, du taux de croissance du commerce extérieur et des termes de l'échange. Les autres variables sont stationnaires en différence première.

    4.2 - Présentation des résultats des différentes régressions

    Suite à la stationnarisation des séries entrant dans le modèle, elles ont été soumises à l'analyse économétrique. Les sections 4.2.1 et 4.2.2 présentent et analysent les résultats obtenus pour Haïti et la République Dominicaine.

    4.2.1 -Cas d'Haïti

    · Régression des équations49(*) 1 et 2

    EQ1:D(LY) = -0.009 + 0.036*TCPUB + 0.025*DTINV + 0.548*DTE + 0.026*FIXE

    (-0.31) (1.15) (0.85) (1.37) (0.87)

    - 0.045*EMBARGO

    (-1.27)

    R² - ajusté = 0.241 DW = 2.23 Schwarz criterion =-3.145 F-statistic = 2.841

    Prob(F-statistic) = 0.037

    EQ2 : D(LY) = 0.016 + 0.036*TCPUB + 0.025*DTINV +0.548*DTE - 0.026*FLEX

    (1.69) (1.15) (0.85) (1.37) (-0.87)

    - 0.045*EMBARGO

    (-1.27)

    R²-ajusté = 0.241 DW = 2.237 Schwarz criterion =-3.145 F-statistic = 2.840

    Prob(F-statistic) = 0.037

    Conformément à nos attentes et à l'analyse statistique qui a été faite précédemment, les résultats des deux premières régressions dans lesquelles le taux de croissance du commerce extérieur a été omis, attestent un impact négatif du régime de change flexible et un impact positif du régime de change fixe sur la croissance économique en Haïti au cours de la période sous étude. Cependant, les statistiques de « student » associées à leurs paramètres indiquent que l'effet des arrangements de change sur l'économie est négligeable. De même, les signes des autres variables considérées comme les canaux de transmission de la croissance sont conformes à la théorie. Il en est de même pour la variable « embargo » qui est un Proxy de l'embargo commercial imposé à Haïti de 1991 à 1994. Cependant, du fait de l'absence du commerce extérieur dans cette régression, aucun des coefficients n'est statistiquement significatif au seuil de 10%, 5% et 1%.

    Le test d'autocorrelation atteste qu'il n'existe pas de problème d'autocorrélation des erreurs50(*). Néanmoins, le R²-ajusté étant très faible, nous présumons qu'il existe un biais de spécification, c'est-à-dire qu'une ou plusieurs variables importantes pourraient ne pas figurer dans le modèle. Ainsi, les régressions (3) et (4) tiendront compte de la croissance du volume de commerce extérieur.

    · Régression des équations 3 et 4

    EQ3: D(LY) = -0.005 - 0.047*TCPUB + 0.000*DTINV+0.100*TCOME+ 0.467*DTE + 0.019*FIXE

    (-0.27) (-1.74)* (0.03) (5.27)*** (1.70)* (0.95)

    - 0.064*EMBARGO

    (-2.58)**

    R² -ajusté = 0.764 DW = 1.764 Schwarz criterion = -3.824

    F-statistic= 9.648 Prob(F-statistic) = 0.000

    EQ4: D(LY) = 0.014 - 0.047*TCPUB + 0.001*DTINV + 0.100*TCOME + 0.467*DTE - 0.019*FLEX (2.08)** (-1.74)* (0.03) (5.27)*** (1.70)* (-0.95)

    - 0.063*EMBARGO

    (-2.58)**

    R2 - ajusté = 0.641 DW = 1.764 Schwarz criterion = -3.825 F-statistic = 9.648

    Prob(F-statistic) = 0.000

    L'introduction du taux de croissance du commerce extérieur améliore considérablement les deux modèles. En effet, le R²-ajusté passe respectivement de 24% à 64% pour le modèle 1 et de 24% à 76% pour le modèle 2, attestant une meilleure spécification des modèles. En plus, les critères de Schwarz passe de -3.14 de -3.82 dans les deux modèles confirmant que les modèles avec le commerce extérieur sont meilleurs. Selon les résultats des estimations 3 et 4, il semble que le régime de change adopté n'a pas un effet significatif sur le comportement de la croissance. Toutefois, le régime de change fixe parait être un meilleur pilote pour la croissance avec un coefficient positif. Il faut cependant, admettre que les résultats ne confirment pas que le régime de change flexible nuit à la prospérité économique. Si le coefficient qui y est associé parait le témoigner, statistiquement cela ne tient pas. Sauf le paramètre associé au taux de croissance de la consommation publique, tous les paramètres sont conformes à la théorie. Le commerce extérieur se révèle un puissant indicateur de l'accroissement du PIB comme le prédit la théorie économique. De même, l'amélioration des termes de l'échange semble favoriser l'essor de l'économie haïtienne au cours de la période sous étude. Tandis que comme dans le cas précédent, mais significativement cette fois-ci, l'embargo a contribué à une baisse de 6. 37% de la croissance. Avec une marge d'erreur de 10%, les résultats témoignent qu'une croissance de 1% de la consommation publique fait baisser la croissance économique de 4.67%. Ce résultat est dû au déficit budgétaire systématique auquel nous avons fait allusion dans notre analyse macroéconomique. La partie des dépenses gouvernementales consacrée à l'investissement étant faible, n'engendre pas d'effet multiplicateur. Ainsi, le taux de croissance qui devrait normalement provenir de la partie des investissements privés évincée par les dépenses du gouvernement n'a pas pu être rattrapée. Ce qui explique à notre sens, la relation négative entre le taux de croissance de la consommation publique courante et celui de l'économie globale.

    De façon analogue, nous pouvons comprendre la non significativité statistique du taux d'investissement. Puisque les investissements sont exceptionnellement faibles, leur impact sur la croissance économique ne saurait être significatif. Somme toute, une seconde explication pourrait être retenue pour analyser le signe et la non significativité des paramètres associés à la croissance de la consommation publique et au taux d'investissement. Admettons que les gouvernements et les investisseurs ont dépensé les fonds dans des facteurs de productions. Ces dépenses gouvernementales et les investissements en capital peuvent prendre un certain délai avant d'avoir un impact sur l'économie.

    Dans cette perspective, nous avons introduit ces deux variables avec des retards pour saisir leur impact sur la croissance.

    · Régression des équations 5.1 et 5.2

    EQ5.1: DLY = -0.067 - 0.068*TCPUB + 0.058*TCPUB-2 + 0.037*DTINV+0.039*DTINV-2

    (-5.49)*** (-2.97)** (3.17)*** (2.39)** (2.65)**

    + 0.119*TCOME + 0.069*FIXE

    (6.48)*** (5.53)***

    R2-ajusté = 0.702 DW = 2.046 Schwarz criterion = -3.967 F-statistic = 11.619

    Prob(F-statistic) = 0.000

    EQ5.2: DLY = -0.067*TCPUB + 0.060*TCPUB-2 + 0.037*DTINV + 0.039*DTINV-2

    (-3.02)*** (3.56)*** (2.46)** (2.71)**

    + 0.121*TCOME - 0.067*FLEX

    (6.80)*** (-5.84)***

    R2-ajusté = 0.714 Schwarz criterion = -4.080

    Durbin-Watson stat = 2.044

    Apres avoir éliminé les variables dont les paramètres sont statistiquement nuls et en retardant le taux de croissance de la consommation publique et le taux d'investissement retardé de deux périodes, nous avons obtenu les régressions 5.1 et 5.2. Ces changements font apparaître, en présence du commerce extérieur, une amélioration des modèles sur tous les points de vue. La statistique de Fisher (F = 11.44 avec une probabilité inférieure à 5% pour le modèle 5.1) confirme qu'il est globalement significatif. Les R²-ajustés oscillant autour de 70% et les critères de Schwarz renforcent ce résultat. Ainsi, lorsque les variables TCPUB-2 et DTINV-2 sont intégrées dans les modèles, la deuxième hypothèse, supposant que le change fixe est plus favorable à la croissance économique que le change flexible, se vérifie pour l'économie haïtienne. De même, le raisonnement que nous avons fait sur le signe et la non significativité des paramètres associés aux dépenses gouvernementales et aux investissements se vérifie par ces résultats. En effet, il semble que les dépenses gouvernementales affectent positivement et significativement la croissance du PIB après une période de deux ans. Alors que les investissements courants font augmenter le PIB de façon significative, mais plus significativement après deux ans.

    D'un autre côté, que ce soit en régime de change fixe ou flexible, le commerce extérieur se révèle un excellent indicateur de prospérité économique en Haïti entre 1970 et 2004. Ce résultat est conforme à la théorie économique et aux résultats obtenus par Rizzo dans son étude sur l'Amérique Latine, la Méditerranée et l'Asie du Sud-est.

    Pour répondre à la question posée dans la problématique, à savoir : la nature du régime de change, a-t-elle effectivement affecté le comportement et l'évolution de la croissance économique en Haïti pendant la période 1970 à 2004 ? , nous répondrons en nous appuyant sur les régressions 5.1 et 5.2, par l'affirmative. Dans notre cas, le régime de change fixe a davantage favorisé la croissance. Ce résultat est conforme à la théorie développée par Henderson (1979) puisque nous pouvons considérer le changement de régime de change comme l'un des chocs les plus importants qu'a connu l'économie haïtienne. D'autant plus que tous les autres chocs, tels la chute du prix du café en 1982 et l'embargo commercial en 1991 ont eu un impact direct sur le taux de change.

    Les résultats prouvent que les modèles 5.1 et 5.2 permettent, en comparaison avec les précédents, de mieux saisir les déterminants de la croissance économique en Haïti entre 1970 et 2004.

    Par souci de comparaison les mêmes démarches vont être effectuées dans le cas de la République Dominicaine.

    4.2.2 - Cas de la République Dominicaine

    · Régression des équations 6 et 7

    EQ6: D(LY) = -0.891 + 0.323*TCPUB - 0.540*D(LTINV) + 0.218*TE - 0.144*FIXE

    (-1.62) (3.97)*** (-4.72)*** (1.79)* (-2.15)**

    + 0.004*DUM

    (0.10)

    R2 = 0.619 DW = 2.036 Schwarz criterion = -2.374 F-statistic = 10.421

    Prob(F-statistic = 0.000

    EQ7: D(LY) = -1.035 + 0.330*TCPUB - 0.540*D(LTINV) + 0.218*TE + 0.144*FLEX

    (-1.69) (3. 97)*** (-4.72)*** (1.79)* (2.15)**

    + 0.004*DUM

    (0.10)

    R2 -ajusté = 0.685 DW = 2.036 Schwarz criterion = -2.374 F-statistic = 10.421

    Prob(F-statistic = 0.000

    En absence du taux de croissance du commerce extérieur, les variables présentes dans ces modèles semblent plus ou moins bien expliquer la croissance économique de la République Dominicaine avec un R²-ajusté de plus de 61% et 68%. De plus, la statistique de Durbin Watson, proche de 2 indique l'absence d'autocorrélation des erreurs. Cependant, contrairement au cas d'Haïti, le régime de change fixe a un impact négatif sur la croissance économique (Avec â = - 0.143 et t = -2.15), alors que le change flexible l'influence positivement (â = 0.143 et t = 2.15). De même, conformément à nos attentes, le taux de croissance de la consommation publique influence positivement l'économie dominicaine.

    Un effet positif, mais peu significatif des termes de l'échange sur la croissance, est aussi mis en évidence au cours des deux arrangements de change. Alors que les périodes de Balaguer n'ont aucun effet sur l'économie selon les résultats.

    Néanmoins, contrairement à la théorie économique qui prône une relation positive entre le taux d'investissement et la croissance économique, les résultats indiquent une relation inverse entre les deux variables au cours de la période sous étude dans le cas de la République Dominicaine. L'explication plausible à cela est que la République Dominicaine investit beaucoup dans les équipements. Or, l'impact d'un tel investissement ne saurait se sentir à court terme, mais plutôt sur une longue durée. Toutefois, nous ajouterons le commerce extérieur en vue d'analyser leur comportement.

    · Régression des équations 8 et 9

    EQ8: D(LY) = -1.025 + 0.242*TCPUB - 0.555*D(LTINV) + 0.079*TCOME + 0.247*TE

    (-1.89)* (2.47)** (-4.99)*** (1.59) (2.07)**

    - 0.161*FIXE - 0.002*DUM

    (-2.46)** (-0.06)

    R² = 0.642 DW = 1.999 Schwarz criterion = -2.36 F-statistic = 9.66

    Prob(F-statistic) = 0.000

    EQ9: D(LY) = -1.186 + 0.242*TCPUB - 0.555*D(LTINV) + 0.079*TCOME + 0.247*TE

    (-1.97)** (2.47)** (-4.99)*** (1.59) (2.07)**

    + 0.161*FLEX - 0.002*DUM

    (2.46)** (-0.06)

    R²-ajusté = 0.642 DW = 1.999 Schwarz criterion = -2.365 F-statistic = 9.665

    Prob(F-statistic) =0.000

    En incluant le commerce extérieur dans le modèle, nous avons remarqué des changements mineurs. D'un coté, le R²-ajusté plus élevé indique une meilleure spécification des modèles, pourtant paradoxalement, les critères de Schwarz laissent croire que les deux premiers modèles estimés pour la République Dominicaine sont meilleurs. De l'autre, la croissance des dépenses gouvernementales perd près de 8 points dans l'explication de la croissance globale. Alors que l'effet négatif du taux d'investissement à la période courante s'accentue.

    La croissance du commerce de son côté va dans le même sens avec la croissance de la production, mais son impact parait être marginal.

    A travers les régressions 10.1 et 10.2 nous allons retarder sur deux périodes la part des investissements dans le PIB pour voir comment elle affecte l'économie.

    · Régression des équations 10.1 et 10.2

    EQ10.1: D(LY) = -0.831 + 0.274*TCPUB - 0.587*D(LTINV) + 0.127*D(LTINV-2

    (-2.77)** (3.21)*** (-5.23)*** (1.26)

    + 0.082*TCOME + 0.203*TE - 0.139*FIXE

    (1.81)* (3.11)*** (-3.23)***

    R2-ajusté = 0.725 DW = 1.617 Schwarz criterion =-2.555

    F-statistic =12.843 Prob(F-statistic) = 0.000

    EQ10.2: D(LY) = -0.971 + 0.274*TCPUB - 0.587*D(LTINV) + 0.128*D(LTINV(-2))

    (-2.88)** (3.21) *** (-5.23)*** (1.26)

    + 0.082*TCOME + 0.203*TE +0.139*FLEX

    (1.81)* (3.11)*** (3.23)***

    R²-ajusté = 0.725 DW = 1.617 Schwarz criterion = -2.556 F-statistic = 12.843

    Prob(F-statistic = 0.000

    Les régressions 10.1 et 10.2 qui écartent les variables non significatives ne diffèrent pas trop des régressions 8 et 9. Cependant si l'on en croit aux résultats, sur une période de deux ans les investissements commencent à affecter positivement la croissance du PIB en République Dominicaine au cours de la période sous étude. Son impact est certes, faible, mais approprié à la théorie économique.

    Encore une fois, ces régressions confirment que le régime de change flexible était beaucoup plus favorable à l'expansion économique de la République Dominicaine. A la question qu'on a posé au début de ce travail, à savoir : la nature du régime de change, a-t-elle effectivement affecté le comportement et l'évolution de la croissance économique République Dominicaine pendant la période 1970 à 2004 ? nous répondrons par l'affirmative. Nos différentes régressions prouvent que le change flexible l'affecte positivement. Comme l'illustrent les résultats, les modèles 10.1 et 10.2 sont plus appropriés pour analyser le comportement de l'économie Dominicaine entre 1970 et 2004.

    4.3 - Synthèse et comparaison des résultats51(*)

    Table 8: Sens et significativité des paramètres associés aux variables par équation selon le pays

    VARIABLES HAITI REP. DOMINICAINE

    (1) (2) (3) (4) (5.1) (5.2) (6) (7) (8) (9) (10.1) (10.2)

    C -0.009 0.016 -0.005 (0.013) (-0.066)*** -0.891 -1.034 -1.024 (-1.185)** (-0.831)** (-0.970)**

    TCPUB 0.036 0.036 (-0.046)* (-0.046)* (-0.067)** (-0.067)*** (0.329)*** (-1.034)*** (0.241)** (0.241)** (0.274)*** (0.274)***

    TCPUB-2 (0.058)*** (0.060)***

    DTINV 0.025 0.025 0.001 0.001 (0.036)** (0.037)**

    DTINV-2 (0.038)** (0.038)**

    DLTINV (-0.539)*** (-0.539)***(-0.555)*** (-0.555)*** (-0.586)*** (-0.586)***

    DLTINV-2 0.127 0.127

    TCOME (0.100)*** (0.100)*** (0.119)*** (0.120)*** 0.079 (0.079)* (0.082)* (0.082)*

    TE 0.547 0.547 (0.467)* (0.467)* (0.217)* (0.217)* (0.246)** (0.246)** (0.202)*** (0.202)***

    FIXE 0.026 0.019 (0.068)*** (-0.143)** (-0.161)** (-0.139)***

    FLEX -0.026 -0.019 (-0.067)*** (0.143)** (0.161))** (0.139)***

    EMBARGO -0.045 -0.045 (-0.063)** (-0.063)**

    DUM 0.004 0.004 - 0.002 - 0.002

    R2-ajusté 0.240 0.240 0.764 0.641 0.702 0.714 0.618 0.684 0.641 0.641 0.724 0.724

    DW 2.228 2.228 1.764 1.764 2.045 2.044 2.036 2.036 1.999 1.999 1.617 1.617

    Sources : Simulation de l'auteur effectuée à partir des données des statistiques financières internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de l'IHSI

    Le tableau de synthèse résume les différents résultats économétriques enregistrés. Les colonnes 1 à 5.2 représentent ceux enregistrés pour Haïti et 6 à 10.2, ceux de la Républiques Dominicaine. Les modèles 5.1 et 5.2 montrent, respectivement, que la croissance de la production haïtienne a été affectée positivement par le régime de taux de change fixe et négativement par le régime de taux de change flexible. Ils présentent aussi le volume du commerce comme un véritable moteur de la croissance économique en Haïti. Alors que la croissance économique de ce pays semble être en relation inverse avec l'accroissement des dépenses gouvernementales au cours de la période courante. Ces dépenses, selon nos résultats, ne commencent à avoir un impact positif sur l'économie que seulement après deux ans. Cependant, l'impact en question est négligeable.

    Du côté de la République Dominicaine, nous avons enregistré des résultats tout à fait différents de ceux d'Haïti. En effet, les modèles 10.1 et 10.2 dont la quasi-totalité des paramètres est statistiquement significatif indiquent une relation négative entre le régime de taux de change fixe et la croissance de la production. Tandis que le régime de change flexible donne un meilleur résultat en termes de croissance économique.

    Deux autres résultats importants à signaler concernent, les dépenses gouvernementales et les termes de l'échange de la République Dominicaine. Premièrement les dépenses publiques se révèlent, au cours de la période sous étude, un véritable canal par lequel la croissance de l'économie dominicaine est transmise. Ceci est dû aux vastes investissements étatiques dans les infrastructures qui ont des retombées économiques sérieuses. Les retombées se manifestent surtout par l'attraction touristique. Deuxièmement, les termes de l'échange, contrairement au cas d'Haïti, affectent positivement et significativement l'économie dominicaine. Ce résultat traduit une certaine capacité des exportations dominicaines à couvrir les importations. Nous pouvons comprendre que cela soit ainsi, car l'économie dominicaine est beaucoup compétitive que celle d'Haïti.

    Deux questions importantes à répondre ici sont les suivantes : Qu'est-ce qui explique la différence des résultats enregistrés pour les deux pays ? Quelle est l'implication en terme de politique économique ?

    La différence s'explique, en partie, au niveau des indicateurs de soutien à la croissance. Par exemple, d'importants écarts étaient constatés entre Haïti et la République Dominicaine au niveau des dépenses publiques propres à favoriser la croissance économique soutenable et essentielles à l'amélioration des conditions de vie de la population. En 1980, les dépenses de l'Etat consacrées à l'éducation en Haïti représentaient 1,5% du PIB contre 3,2 % et 3,9% pour la République Dominicaine. Entre 1990 et 1997, la moyenne des dépenses publiques de santé en Haïti représentait 1,2% du PIB par rapport à 1,8 pour République Dominicaine de comparaison.

    Le nombre de tracteurs disponibles pour chaque 1000 ouvriers agricoles était en 1979-81 comme en 1994-96 de 3 pour la République Dominicaine. En Haïti la quantité de tracteurs était nulle pour les deux périodes considérées. On comprend que la productivité agricole exprimée sous forme de valeur ajoutée par travailleur agricole et rapportée à la base 1995=100, soit passée de 518 en 1979-81 à 407 en 1995-97. Logiquement, dans le même temps, la République Dominicaine est passée de 1839 à 2454.

    Haïti a une très faible capacité d'attirer les capitaux privés venant de l'extérieur. Les investissements directs étrangers52(*) sont d'ailleurs très volatiles. Ils passent de 8 millions de dollars US en 1990 à 3 millions de dollars US en 1997, et remontent à 8 millions de dollars en 2003. La République Dominicaine a attiré 133 millions de dollars US en 1990 contre 421 millions de dollars en 1997, puis 310 millions en 2003. En revanche Haïti est un récipiendaire actif de l'aide publique au développement qui est passée de 27 dollars US par tête d'habitant (5,8% du PIB) en 1990 à 44 dollars (11,8% du PIB) en 1997, comparé à la République Dominicaine pour laquelle cette forme d'aide a diminué : respectivement 16 dollars US (1,7% du PIB) et 9 dollars (0.5% du PIB).

    En conclusion, à l'instar de Bailliu et al. (2002), nous pensons que la croissance économique, en particulier, celle de la République Dominicaine, découle d'une politique économique bien dosée plutôt que par le régime de change lui-même. Alors que Haïti n'a pas su mener une économique consistante.

    4.4- Test de stabilité des modèles

    Nous vérifierons à partir de ce test si le modèle estimé est stable malgré le changement de régime de change. Nous privilégions ici le test de stabilité par la régression récursive. Il consiste à estimer une succession de régressions en augmentant progressivement le nombre d'observations (Bourbonnais, 2002). Un simple examen graphique de l'évolution des coefficients du modèle, assortis de leur intervalle de confiance à plus ou moins deux écarts types, permet éventuellement, de détecter des changements structurels. Plus particulièrement, les tests du CUSUM qui sont fondés sur la dynamique de l'erreur de prévision, permettent de détecter les instabilités structurelles des équations de régression au cours du temps. En effet, le test exige que la somme cumulée des résidus récursifs (CUSUM) ne dépasse pas un intervalle de confiance donné pour que la relation soit stable au seuil de 5%.

    Nous présentons ci-après les graphes des tests de stabilité pour les modèles 5.1, 5.2, 10.1 et 10.2.

    Figure 8 : Test de stabilité du modèle 5.1 Figure 9 : Test de stabilité du modèle 5.2

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de l'IHSI

    Figure 10 : Test de stabilité du modèle 10.1 Figure 11 : Test de stabilité du modèle 10.2

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, du manuel statistique des Nations-Unies

    La somme récursive des résidus de l'ensemble des modèles, ne dépassant pas l'intervalle de confiance calculé par le logiciel eviews, nous pouvons conclure que, malgré le changement de régime de change les modèles restent stables dans le temps. Ainsi donc, on peut les utiliser pour étudier le comportement des économies haïtiennes et dominicaines.

    CONCLUSION

    A travers cette étude, nous avons étudié la relation existant entre la nature du régime de taux de change adopté en Haïti et en République Dominicaine et la croissance économique. Nous avons, tout d'abord, commencé par étudier l'évolution du système monétaire international et abouti à la conclusion que celui-ci se révèle très dynamique. Du système d'étalon-or, passant par le système de Bretton-Woods (Régime de change fixe), on est parvenu à un système de change flottant. Dans la littérature économique, la relation existant entre le régime de change fixe et le régime de change flottant ouvre à débat. Partisans et adversaires de chacun des arrangements de change ont tenté de faire valoir les vertus de l'un et de faire ressortir les limites de l'autre. Les partisans du change fixe mettent en avant la crédibilité de celui-ci et accusent le régime de change flottant de générer plus d'inflation. Tandis que, pour les défenseurs du régime de change flexible, il protège l'économie contre les chocs venant de l'extérieur.

    Cette étude s'est proposée d'investiguer l'influence des régimes de change fixe et flexible sur la croissance économique en Haïti et en République Dominicaine au cours de la période 1970 - 2004. Cet objectif nous a amené à formuler deux hypothèses :

    o Le régime de change a influencé le niveau de la croissance économique en Haïti et en République Dominicaine au cours de la période sous étude.

    o le régime de change fixe a davantage favorisé la croissance que le régime de change flottant.

    Pour vérifier ces hypothèses, nous nous inspirons d'un modèle économétrique que Rizzo (1998) a utilisé dans le cadre d'une étude similaire réalisée pour l'Amérique Latine, l'Asie du Sud-Est et la Méditerranée. Ce modèle met en relation les différents arrangements de taux de change adoptés par ces pays, les différentes variables considérées comme les canaux de transmission de la croissance économique, et le logarithme du PIB.

    Nous avons réalisé diverses régressions dont les résultats ont été présentés et analysés pour chacun des pays séparément. Les résultats montrent que le régime de change a bien une incidence sur la croissance du PIB. Cependant, s'agissant du sens et de la signification statistique de cette incidence, tout dépend des fondamentaux macroéconomiques du pays considéré et des politiques accompagnant le régime de change choisi. Par exemple, les régressions 5.1 et 5.2 indiquent que, dans le cas d'Haïti, le régime de taux de change fixe est associé à une croissance économique forte. L'augmentation du PIB assimilée au régime de change fixe oscille autour 7% contre une baisse symétrique pour le régime de change flexible. Néanmoins, un changement de régime de change s'accompagne généralement d'une réduction de la croissance économique. De plus amples recherches seraient nécessaires pour déterminer si ces résultats sont sensibles à une endogénéité possible des variables explicatives. Il serait tout à fait utile, également, que d'autres chercheurs intègrent dans ce genre de recherche une dummie pour tenir compte des périodes d'instabilité politique. Les troubles politiques, coïncidant avec l'adoption du régime de change flexible, peuvent bien fausser la tendance. Ainsi, les résultats trouvés dans le cas d'Haïti doivent être interprétés avec prudence.

    Les résultats pour la République Dominicaine montrent que c'est l'inverse qui se produit. Selon les modèles 10.1 et 10.2, l'accroissement du PIB dû au régime de change flexible avoisine 14%, contre une baisse du même ordre pour le régime de change fixe. Ce résultat implique que la République Dominicaine a su profiter davantage du flottant de sa monnaie qu'Haïti. Cela s'explique par le fait que les autorités dominicaines ont appliqué des politiques susceptibles d'attirer des capitaux étrangers et être plus compétitif par rapport à Haïti dans certains domaines.

    Bailliu (2002) a trouvé qu'il existe une relation positive entre le degré d'ouverture et le régime de change flexible. Nos résultats prouvent le contraire dans le cas d'Haïti. Il faudrait certainement ajouter la question de capacité de production et d'exportation, bref la compétitivité du pays par rapport au reste du monde. Néanmoins, les résultats que nous avons enregistrés dans le cas de la République Dominicaine sont conformes à ceux de Bailliu (op.cit.) et de Rizzo (1998).

    En terme d'implication pour la politique de change notre propos se fonde sur deux considérations différentes :

    · D'un point de vue purement théorique nous pensons qu'il serait difficile pour les deux pays de retourner au système de taux de change fixe pour au moins deux raisons. Premièrement, soutenir la parité exige beaucoup de réserves, ce dont les pays ne disposent pas. Deuxièmement, l'architecture du système monétaire international actuel n'est pas propice à une telle politique dans l'Ile. D'autant plus que Obstfeld et Rogoff (1995), est d'avis que les régimes de change fixe ont peu de chances de subsister étant donné l'intégration de plus en plus grande des marchés financiers. Ce type de régime de change représente une forme de garantie implicite et peut donc constituer une source d'aléa moral. Il peut conduire à des emprunts en devises non couverts et porter les engagements en devises des intermédiaires financiers et des sociétés non financières du pays concerné à des niveaux dangereusement élevés (Bailliu, 2002).

    En conséquence, selon cette théorie, la politique de change flexible devrait se poursuivre. Cependant, pour tirer avantages d'un tel régime de change, certaines dispositions doivent être prises : Premièrement, les autorités doivent fixer les objectifs de politique économique. Deuxièmement, elles doivent doter les deux pays d'un marché financier bien développé (Bailliu, 2OO2). Troisièmement, ainsi que Laidler (1999) l'a souligné, elles doivent assortir le régime de change flottant d'un point d'ancrage nominal crédible afin d'assurer la «cohérence » du régime monétaire du pays. Quatrièmement, les deux pays devraient prendre des dispositions pour favoriser une meilleure coordination de l'action gouvernementale par la mise en place de structures qui répondent plus promptement et plus efficacement aux sollicitations des différents secteurs d'activités.

    · Du point de vue pratique, les deux pays devraient trouver le moyen d'adopter un système de change fixe par rapport au dollar en vue de permettre aux agents économiques de conservant la valeur de leur richesse. Pour y parvenir, une démarche en trois étapes est suggérée aux autorités compétentes :

    - Utiliser les dispositifs prévus dans les accords du CARICOM53(*)

    - Négocier avec les Etats-Unis d'Amérique.

    - Adopter une parité ajustable

    Dans le cadre des accords du CARICOM, des fonds sont disponibles pour aider les pays membres à faire face au problème de réserves internationales. Se référant à ce principe Haïti pourrait faire face éventuellement aux problèmes de réserves en adoptant un système de change fixe par rapport au dollar. Bien entendu, ces fonds finiraient un jour par s'épuiser. Pour remédier à ce problème, les gouvernements des deux pays ont intérêt, comme par le passé, à négocier un accord de soutien avec les Etats-Unis d'Amérique. Cet accord devrait leur permettre de bénéficier, sur une période d'au moins cinquante ans, des prêts et des dons substantiels en vue de mettre en place toutes les structures possibles et imaginables pour une relance économique soutenue. De telles structures devraient normalement favoriser les investissements internes et externes, attirer les touristes, augmenter les exportations et les réserves internationales. Suite à cette phase de stabilisation, les autorités devraient adopter un régime de change fixe ajustable. Cette démarche est très importante dans la mesure où les monnaies locales pourraient être sous-évaluées par l'ancienne parité. Ainsi, il faudrait ajuster la parité de temps en temps pour tenir de la nouvelle réalité.

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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    ANNEXES

    ANNEXE 1

    1 - Quelques résultats empiriques

    1 - Résultats des régressions de RIZZO

    Table 9: La croissance du PIB par tête : bilan des régressions par régions avec deux modalités de régime de change (Etude de Rizzo Jean-Marc)54(*)

    Amérique latine Méditerranée

    Asie du Sud Est

    Constante - 0,014 - 0,028 - 0,065

    (0,55) (1,19) (4,13)***

    ÄCPUB - 0,014 0,052 0,033

    (0,92) (2,38)** (1,02)

    I/Y 0,009 0,094 0,227

    (0,11) (1,14) (5,05)***

    COMM 0,199 0,074 0,246

    (6,89)*** (2,74)*** (8,15)***

    FIXE - 0,014 - 0,012 - 0,006

    (1,45) (1,45) (0,97)

    TE 0,017 - 0,018 0,030

    (0,43) (0,40) (0,81)

    DVPT 0,003 0,008 0,007

    (0,41) (1,62) (2,04)**

    R 2 0,31 0,24 0,82

    Nombre 137 128 94

    d'observations

    Sources : Rizzo Jean-Marc (1998)

    Table 10: La croissance du PIB par tête : bilan des régressions par régions avec trois modalités de régime de change (Etude de Rizzo Jean-Marc)

    Amérique latine

    Méditerranée

    Asie du Sud Est

    Constante - 0,003 - 0,026 - 0,059

    (0,14) (0,97) (3,45)***

    ÄCPUB 0,027 0,011 0,021

    (2,52)** (1,74)* (1,54)

    I/Y - 0,041 0,112 0,259

    (0,46) (1,27) (5,03)***

    COMM 0,207 0,067 0,229

    (7,25)*** (2,31)** (7,69)***

    Fixité - 0,013

    (1,19)

    Flexibilité - 0,003

    Limitée (0,43)

    Ancrage

    Unimonétaire - 0,002 0,010

    (0,14) (0,98)

    Ancrage à un - 0,024 - 0,012

    Panier (2,51)** (1,84)*

    óTE 0,018 - 0,015 - 0,023

    (0,45) (0,31) (0,67)

    DVPT 0,005 0,009 0,002

    (0,64) (1,56) (0,50)

    R 2 0,34 0,20 0,83

    Nombre

    d'observations 137 128 94

    Sources : Rizzo Jean-Marc (1998)

    2 - Résultats de deux des régressions de Jeannine Bailliu, Robert Lafrance, et Jean-François Perrault

    Table 11 : Résultats de deux des régressions de Jeannine Bailliu, Robert Lafrance, et Jean-François Perrault

    Table 11-A

    Dependent Variable: Growth Rate of Real Per-Capita GDP

    GMM Estimates for 60-Country Sample over 1973-98

    ER regime classification

    OC

    HMR

    OC

    HMR

    Initial real per-capita GDP -0.1009*** -0.0801*** -0.1030*** -0.0948***

    (0.000) (0.000) (0.000) (0.000)

    Average years of schooling 0.0204*** 0.0227*** 0.0222*** 0.0242***

    (0.000) (0.000) (0.000) (0.000)

    Investment/GDP -0.0174 -0.0471* -0.0132 -0.0401

    (0.447) (0.089) (0.574) (0.159)

    Gov't consumption/GDP -0.1405*** -0.1334*** -0.1652*** -0.1314***

    (0.001) (0.000) (0.000) (0.000)

    Trade/GDP 0.0690*** 0.0892*** 0.0744*** 0.1052***

    (0.000) (0.000) (0.000) (0.000)

    Private credit/GDP -0.0064 -0.0186*** -0.0040 -0.0133***

    (0.384) (0.000) (0.570) (0.016)

    Gross capital flows/GDP 0.1265*** 0.1236*** 0.1177** 0.1334***

    (0.000) (0.000) (0.000) (0.000)

    Flex. and int. with anchor 0.0124*** -0.0026 0.0145*** 0.0080***

    (0.001) (0.377) (0.000) (0.001)

    Flex. and int. no anchor -0.0022 -0.0100*** (0.183) (0.000)

    Pegged ER regime 0.0037** 0.0131***

    (0.059) (0.000)

    Number of observations 218 218 218 218

    Sargan test (p-value) 0.840 0.874 0.839 0.859

    Diff.-Sargan test (p-value) 0.641 0.555 0.683 0.607

    Sources : Jeannine Bailliu, Robert Lafrance, and Jean-François Perraul , 2002

    NB : OC représente la classification officielle et HMR représente la règle de la mécanique hybride.

    (* * *), (* *), et (*)indiquent respectivement la au statistique à 1%, 5%, et 10%.

    Table 11.B

    Dependent Variable: Growth Rate of Real Per-Capita GDP

    GMM Estimates for 60-Country Sample over 1973-98

    ER regime classification OC HMR

    Initial real per-capita GDP -0.0966*** -0.0802***

    (0.000) (0.000)

    Average years of schooling 0.0215*** 0.0200***

    (0.000) (0.000)

    Investment/GDP -0.0072 -0.0514**

    (0.816) (0.037)

    Gov't consumption/GDP -0.1388*** -0.0921***

    (0.000) (0.000)

    Trade/GDP 0.0886*** 0.0949***

    (0.000) (0.000)

    Private credit /GDP -0.0106 -0.0141***

    (0.121) (0.005)

    Gross capital flows/GDP 0.1288*** 0.1118***

    (0.000) (0.000)

    Monetary policy anchor 0.0040*** 0.0076***

    (0.008) (0.000)

    Number of observations 218 218

    Sargan test (p-value) 0.581 0.582

    Diff.-Sargan test (p-value) 0.87 80.633

    Sources : Jeannine Bailliu, Robert Lafrance, and Jean-François Perraul , 2002

    OC représente la classification officielle et HMR représente la règle de la mécanique hybride.

    (* * *), (* *), et (*)indiquent respectivement la au statistique à 1%, 5%, et 10%.

    ANNEXE 2

    1 - Résultats des tests de stationnarité pour les données haïtiennes

    Table 12 : Test de stationnarité pour le logarithme du PIB haïtien (LY) en différence première sans constante ni tendance

    PP Test Statistic

    -4.613161

    1% Critical Value*

    -2.6453

     
     

    5% Critical Value

    -1.9530

     
     

    10% Critical Value

    -1.6218

    *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

     
     
     
     
     

    Lag truncation for Bartlett kernel: 3

    ( Newey-West suggests: 3 )

    Residual variance with no correction

    0.002046

    Residual variance with correction

    0.002335

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Phillips-Perron Test Equation

    Dependent Variable: D(LY,2)

    Method: Least Squares

    Date: 07/04/05 Time: 19:28

    Sample(adjusted): 1972 2000

    Included observations: 29 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    D(LY(-1))

    -0.823259

    0.180331

    -4.565263

    0.0001

    R-squared

    0.426228

    Mean dependent var

    -0.001747

    Adjusted R-squared

    0.426228

    S.D. dependent var

    0.060771

    S.E. of regression

    0.046033

    Akaike info criterion

    -3.285041

    Sum squared resid

    0.059333

    Schwarz criterion

    -3.237893

    Log likelihood

    48.63310

    Durbin-Watson stat

    2.106906

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales et de l'IHSI

    Table 13 : tests de stationnarité pour le taux de croissance du commerce extérieur haïtien (TCOME) en niveau sans constante ni tendance

    PP Test Statistic

    -2.998757

    1% Critical Value*

    -2.6369

     
     

    5% Critical Value

    -1.9517

     
     

    10% Critical Value

    -1.6213

    *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

     
     
     
     
     

    Lag truncation for Bartlett kernel: 3

    ( Newey-West suggests: 3 )

    Residual variance with no correction

    0.108992

    Residual variance with correction

    0.102545

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Phillips-Perron Test Equation

    Dependent Variable: D(TCOME)

    Method: Least Squares

    Date: 07/18/05 Time: 20:21

    Sample(adjusted): 1972 2003

    Included observations: 32 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    TCOME(-1)

    -0.501755

    0.163898

    -3.061384

    0.0045

    R-squared

    0.230992

    Mean dependent var

    0.014575

    Adjusted R-squared

    0.230992

    S.D. dependent var

    0.382494

    S.E. of regression

    0.335421

    Akaike info criterion

    0.683892

    Sum squared resid

    3.487730

    Schwarz criterion

    0.729696

    Log likelihood

    -9.942275

    Durbin-Watson stat

    2.092444

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Table 14 : Test de stationnarité pour le taux d'investissement (TINV) haïtien en différence première sans constante ni tendance

    PP Test Statistic

    -4.773111

    1% Critical Value*

    -2.6369

     
     

    5% Critical Value

    -1.9517

     
     

    10% Critical Value

    -1.6213

    *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

     
     
     
     
     

    Lag truncation for Bartlett kernel: 3

    ( Newey-West suggests: 3 )

    Residual variance with no correction

    0.000442

    Residual variance with correction

    0.000292

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Phillips-Perron Test Equation

    Dependent Variable: D(TINV,2)

    Method: Least Squares

    Date: 07/18/05 Time: 20:07

    Sample(adjusted): 1972 2003

    Included observations: 32 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    D(TINV(-1))

    -0.854120

    0.177003

    -4.825454

    0.0000

    R-squared

    0.428894

    Mean dependent var

    -0.000249

    Adjusted R-squared

    0.428894

    S.D. dependent var

    0.028254

    S.E. of regression

    0.021352

    Akaike info criterion

    -4.824603

    Sum squared resid

    0.014133

    Schwarz criterion

    -4.778799

    Log likelihood

    78.19365

    Durbin-Watson stat

    1.864466

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Table 15 M : Tests de stationnarité pour le taux de croissance de la consommation publique haïtienne (TCPUB en différence première sans constante ni tendance

    PP Test Statistic

    -6.134122

    1% Critical Value*

    -3.6496

     
     

    5% Critical Value

    -2.9558

     
     

    10% Critical Value

    -2.6164

    *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

     
     
     
     
     

    Lag truncation for Bartlett kernel: 3

    ( Newey-West suggests: 3 )

    Residual variance with no correction

    0.074068

    Residual variance with correction

    0.088009

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Phillips-Perron Test Equation

    Dependent Variable: D(TCPUB)

    Method: Least Squares

    Date: 07/18/05 Time: 21:07

    Sample(adjusted): 1972 2003

    Included observations: 32 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    TCPUB(-1)

    -1.125879

    0.182981

    -6.152977

    0.0000

    C

    -0.948411

    0.162841

    -5.824144

    0.0000

    R-squared

    0.557908

    Mean dependent var

    0.005763

    Adjusted R-squared

    0.543171

    S.D. dependent var

    0.415867

    S.E. of regression

    0.281081

    Akaike info criterion

    0.360112

    Sum squared resid

    2.370192

    Schwarz criterion

    0.451721

    Log likelihood

    -3.761792

    F-statistic

    37.85913

    Durbin-Watson stat

    1.921386

    Prob(F-statistic)

    0.000001

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Table 16 : Tests de stationnarité pour les termes de l'échange haïtiens en différence première, sans constante ni tendance

    PP Test Statistic

    -5.191060

    1% Critical Value*

    -2.6344

     
     

    5% Critical Value

    -1.9514

     
     

    10% Critical Value

    -1.6211

    *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

     
     
     
     
     

    Lag truncation for Bartlett kernel: 3

    ( Newey-West suggests: 3 )

    Residual variance with no correction

    0.000407

    Residual variance with correction

    0.000328

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Phillips-Perron Test Equation

    Dependent Variable: D(TE,2)

    Method: Least Squares

    Date: 09/06/05 Time: 10:46

    Sample(adjusted): 1972 2004

    Included observations: 33 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    D(TE(-1))

    -0.919930

    0.176357

    -5.216282

    0.0000

    R-squared

    0.459538

    Mean dependent var

    0.000110

    Adjusted R-squared

    0.459538

    S.D. dependent var

    0.027874

    S.E. of regression

    0.020492

    Akaike info criterion

    -4.907754

    Sum squared resid

    0.013437

    Schwarz criterion

    -4.862406

    Log likelihood

    81.97795

    Durbin-Watson stat

    1.972724

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données de l'IHSI

    2 - Résultats des tests de stationnarité pour les données dominicaines

    Table 17 : T est de stationnarité pour le logarithme du PIB (LY) dominicain en niveau avec constante

    PP Test Statistic

    5.692862

    1% Critical Value*

    -2.6344

     
     

    5% Critical Value

    -1.9514

     
     

    10% Critical Value

    -1.6211

    *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

     
     
     
     
     

    Lag truncation for Bartlett kernel: 3

    ( Newey-West suggests: 3 )

    Residual variance with no correction

    0.001361

    Residual variance with correction

    0.002188

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Phillips-Perron Test Equation

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 01/01/06 Time: 18:50

    Sample(adjusted): 1971 2003

    Included observations: 33 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    LY(-1)

    0.005779

    0.000800

    7.226560

    0.0000

    R-squared

    -0.042970

    Mean dependent var

    0.047713

    Adjusted R-squared

    -0.042970

    S.D. dependent var

    0.036678

    S.E. of regression

    0.037458

    Akaike info criterion

    -3.701360

    Sum squared resid

    0.044899

    Schwarz criterion

    -3.656011

    Log likelihood

    62.07243

    Durbin-Watson stat

    1.186879

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Table 18  : Test de stationnarité pour le taux de croissance du commerce extérieur (TCOME) dominicain en niveau sans constante ni tendance

    PP Test Statistic

    -5.132643

    1% Critical Value*

    -3.6496

     
     

    5% Critical Value

    -2.9558

     
     

    10% Critical Value

    -2.6164

    *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

     
     
     
     
     

    Lag truncation for Bartlett kernel: 3

    ( Newey-West suggests: 3 )

    Residual variance with no correction

    0.075040

    Residual variance with correction

    0.065150

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Phillips-Perron Test Equation

    Dependent Variable: D(TCOME)

    Method: Least Squares

    Date: 07/18/05 Time: 21:33

    Sample(adjusted): 1972 2003

    Included observations: 32 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    TCOME(-1)

    -0.963542

    0.186607

    -5.163476

    0.0000

    C

    0.248720

    0.067510

    3.684177

    0.0009

    R-squared

    0.470540

    Mean dependent var

    0.014575

    Adjusted R-squared

    0.452891

    S.D. dependent var

    0.382494

    S.E. of regression

    0.282919

    Akaike info criterion

    0.373148

    Sum squared resid

    2.401292

    Schwarz criterion

    0.464757

    Log likelihood

    -3.970370

    F-statistic

    26.66149

    Durbin-Watson stat

    1.942705

    Prob(F-statistic)

    0.000015

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Table 19  : Tests de stationnarité pour le taux d'investissement (LTINV) dominicain en différence première sans constante ni tendance

    PP Test Statistic

    -4.748523

    1% Critical Value*

    -2.6369

     
     

    5% Critical Value

    -1.9517

     
     

    10% Critical Value

    -1.6213

    *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

     
     
     
     
     

    Lag truncation for Bartlett kernel: 3

    ( Newey-West suggests: 3 )

    Residual variance with no correction

    0.010074

    Residual variance with correction

    0.006729

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Phillips-Perron Test Equation

    Dependent Variable: D(LTINV,2)

    Method: Least Squares

    Date: 09/11/05 Time: 22:31

    Sample(adjusted): 1972 2003

    Included observations: 32 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    D(LTINV(-1))

    -0.847631

    0.176458

    -4.803597

    0.0000

    R-squared

    0.426635

    Mean dependent var

    -0.001585

    Adjusted R-squared

    0.426635

    S.D. dependent var

    0.134674

    S.E. of regression

    0.101976

    Akaike info criterion

    -1.697398

    Sum squared resid

    0.322375

    Schwarz criterion

    -1.651594

    Log likelihood

    28.15837

    Durbin-Watson stat

    1.866324

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Table 20 : Tests de stationnarité pour taux de croissance de la consommation publique (TCPUB) dominicaine en niveau avec constante

    PP Test Statistic

    -3.715374

    1% Critical Value*

    -3.6752

     
     

    5% Critical Value

    -2.9665

     
     

    10% Critical Value

    -2.6220

    *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

     
     
     
     
     

    Lag truncation for Bartlett kernel: 3

    ( Newey-West suggests: 3 )

    Residual variance with no correction

    0.025127

    Residual variance with correction

    0.022415

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Phillips-Perron Test Equation

    Dependent Variable: D(TCPUB)

    Method: Least Squares

    Date: 07/18/05 Time: 21:28

    Sample(adjusted): 1972 2000

    Included observations: 29 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    TCPUB(-1)

    -0.705463

    0.186127

    -3.790218

    0.0008

    C

    0.142426

    0.049084

    2.901691

    0.0073

    R-squared

    0.347286

    Mean dependent var

    -0.003317

    Adjusted R-squared

    0.323112

    S.D. dependent var

    0.199678

    S.E. of regression

    0.164282

    Akaike info criterion

    -0.707998

    Sum squared resid

    0.728688

    Schwarz criterion

    -0.613702

    Log likelihood

    12.26597

    F-statistic

    14.36575

    Durbin-Watson stat

    1.912413

    Prob(F-statistic)

    0.000769

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Table 21: Test de stationnarité pour les termes de l'échange dominicain en niveau sans constante ni tendance

    PP Test Statistic

    -2.357063

    1% Critical Value*

    -2.6321

     
     

    5% Critical Value

    -1.9510

     
     

    10% Critical Value

    -1.6209

    *MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

     
     
     
     
     

    Lag truncation for Bartlett kernel: 3

    ( Newey-West suggests: 3 )

    Residual variance with no correction

    0.004912

    Residual variance with correction

    0.004668

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Phillips-Perron Test Equation

    Dependent Variable: D(TE)

    Method: Least Squares

    Date: 09/06/05 Time: 12:06

    Sample(adjusted): 1971 2004

    Included observations: 34 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    TE(-1)

    -0.005694

    0.002476

    -2.299838

    0.0279

    R-squared

    0.010069

    Mean dependent var

    -0.027153

    Adjusted R-squared

    0.010069

    S.D. dependent var

    0.071498

    S.E. of regression

    0.071137

    Akaike info criterion

    -2.419442

    Sum squared resid

    0.166997

    Schwarz criterion

    -2.374549

    Log likelihood

    42.13052

    Durbin-Watson stat

    2.075947

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données du manuel statistique des Nations-Unies

    ANNEXE 2

    Résultats des différentes régressions

    1 - Cas d'Haïti

    Table 22: Résultats de la régression 1 (EQ.1)

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 09/16/05 Time: 12:07

    Sample(adjusted): 1971 2000

    Included observations: 30 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    -0.009519

    0.030640

    -0.310666

    0.7587

    TCPUB

    0.036324

    0.031551

    1.151267

    0.2610

    D(TINV)

    0.025092

    0.029512

    0.850220

    0.4036

    D(TE)

    0.547997

    0.399324

    1.372311

    0.1827

    FIXE

    0.026000

    0.029857

    0.870824

    0.3925

    EMBARGO

    -0.045264

    0.035527

    -1.274065

    0.2148

    R-squared

    0.371741

    Mean dependent var

    0.011978

    Adjusted R-squared

    0.240853

    S.D. dependent var

    0.045865

    S.E. of regression

    0.039962

    Akaike info criterion

    -3.424928

    Sum squared resid

    0.038327

    Schwarz criterion

    -3.144689

    Log likelihood

    57.37392

    F-statistic

    2.840159

    Durbin-Watson stat

    2.228927

    Prob(F-statistic)

    0.037492

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de l'IHSI

    Table 23 : Résultats de la régression 2 (EQ.2)

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 09/15/05 Time: 18:57

    Sample(adjusted): 1971 2000

    Included observations: 30 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    0.016481

    0.009771

    1.686681

    0.1046

    TCPUB

    0.036324

    0.031551

    1.151267

    0.2610

    D(TINV)

    0.025092

    0.029512

    0.850220

    0.4036

    D(TE)

    0.547997

    0.399324

    1.372311

    0.1827

    FLEX

    -0.026000

    0.029857

    -0.870824

    0.3925

    EMBARGO

    -0.045264

    0.035527

    -1.274065

    0.2148

    R-squared

    0.371741

    Mean dependent var

    0.011978

    Adjusted R-squared

    0.240853

    S.D. dependent var

    0.045865

    S.E. of regression

    0.039962

    Akaike info criterion

    -3.424928

    Sum squared resid

    0.038327

    Schwarz criterion

    -3.144689

    Log likelihood

    57.37392

    F-statistic

    2.840159

    Durbin-Watson stat

    2.228927

    Prob(F-statistic)

    0.037492

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de l'IHSI

    Table 24: Résultats de la régression 3 (EQ.3)

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 09/16/05 Time: 12:23

    Sample(adjusted): 1971 2000

    Included observations: 30 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    -0.005613

    0.021069

    -0.266425

    0.7923

    TCPUB

    -0.046731

    0.026797

    -1.743887

    0.0945

    D(TINV)

    0.000738

    0.020800

    0.035503

    0.9720

    TCOME

    0.100616

    0.019076

    5.274384

    0.0000

    D(TE)

    0.467555

    0.274845

    1.701158

    0.1024

    FIXE

    0.019592

    0.020554

    0.953173

    0.3504

    EMBARGO

    -0.063724

    0.024664

    -2.583638

    0.0166

    R-squared

    0.715659

    Mean dependent var

    0.011978

    Adjusted R-squared

    0.641483

    S.D. dependent var

    0.045865

    S.E. of regression

    0.027462

    Akaike info criterion

    -4.151040

    Sum squared resid

    0.017346

    Schwarz criterion

    -3.824094

    Log likelihood

    69.26560

    F-statistic

    9.648131

    Durbin-Watson stat

    1.764963

    Prob(F-statistic)

    0.000024

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de l'IHSI

    Table 25 : Résultats de la régression 4 (EQ.4)

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 09/15/05 Time: 21:52

    Sample(adjusted): 1971 2000

    Included observations: 30 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    0.013978

    0.006732

    2.076436

    0.0492

    TCPUB

    -0.046731

    0.026797

    -1.743887

    0.0945

    D(TINV)

    0.000738

    0.020800

    0.035503

    0.9720

    TCOME

    0.100616

    0.019076

    5.274384

    0.0000

    D(TE)

    0.467555

    0.274845

    1.701158

    0.1024

    FLEX

    -0.019592

    0.020554

    -0.953173

    0.3504

    EMBARGO

    -0.063724

    0.024664

    -2.583638

    0.0166

    R-squared

    0.715659

    Mean dependent var

    0.011978

    Adjusted R-squared

    0.641483

    S.D. dependent var

    0.045865

    S.E. of regression

    0.027462

    Akaike info criterion

    -4.151040

    Sum squared resid

    0.017346

    Schwarz criterion

    -3.824094

    Log likelihood

    69.26560

    F-statistic

    9.648131

    Durbin-Watson stat

    1.764963

    Prob(F-statistic)

    0.000024

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de l'IHSI

    Table 26 : Résultats de la régression 5.1 (EQ.5.1)

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 09/22/05 Time: 00:40

    Sample(adjusted): 1973 2000

    Included observations: 28 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    -0.066675

    0.012146

    -5.489262

    0.0000

    TCPUB

    -0.067940

    0.022845

    -2.974014

    0.0072

    TCPUB(-2)

    0.058277

    0.018378

    3.171070

    0.0046

    D(TINV)

    0.036773

    0.015369

    2.392602

    0.0262

    D(TINV(-2))

    0.038864

    0.014648

    2.653289

    0.0149

    TCOME

    0.119458

    0.018446

    6.476102

    0.0000

    FIXE

    0.068869

    0.012457

    5.528553

    0.0000

    R-squared

    0.768509

    Mean dependent var

    0.010255

    Adjusted R-squared

    0.702369

    S.D. dependent var

    0.046482

    S.E. of regression

    0.025358

    Akaike info criterion

    -4.299097

    Sum squared resid

    0.013504

    Schwarz criterion

    -3.966045

    Log likelihood

    67.18735

    F-statistic

    11.61940

    Durbin-Watson stat

    2.045969

    Prob(F-statistic)

    0.000010

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de l'IHSI

    Table 27: Résultats de la régression 5.2 (EQ.5.2)

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 09/22/05 Time: 01:08

    Sample(adjusted): 1973 2000

    Included observations: 28 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    TCPUB

    -0.067505

    0.022335

    -3.022344

    0.0063

    TCPUB(-2)

    0.060286

    0.016931

    3.560678

    0.0017

    D(TINV)

    0.037004

    0.015037

    2.460886

    0.0222

    D(TINV(-2))

    0.038892

    0.014346

    2.710999

    0.0128

    TCOME

    0.120603

    0.017728

    6.803071

    0.0000

    FLEX

    -0.067592

    0.011566

    -5.844122

    0.0000

    R-squared

    0.767365

    Mean dependent var

    0.010255

    Adjusted R-squared

    0.714494

    S.D. dependent var

    0.046482

    S.E. of regression

    0.024837

    Akaike info criterion

    -4.365595

    Sum squared resid

    0.013571

    Schwarz criterion

    -4.080122

    Log likelihood

    67.11833

    Durbin-Watson stat

    2.044314

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, du manuel statistique des Nations-Unies et de l'IHSI

    2 - Cas de la République Dominicaine

    Table 28 : Résultats de la régression 6 (EQ.6)

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 09/15/05 Time: 20:38

    Sample(adjusted): 1971 2000

    Included observations: 30 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    -0.891005

    0.550326

    -1.619047

    0.1185

    TCPUB

    0.329969

    0.083168

    3.967480

    0.0006

    D(LTINV)

    -0.539977

    0.114288

    -4.724684

    0.0001

    TE

    0.217931

    0.121573

    1.792591

    0.0857

    FIXE

    -0.143640

    0.066670

    -2.154503

    0.0415

    DUM

    0.004192

    0.042119

    0.099534

    0.9215

    R-squared

    0.684648

    Mean dependent var

    0.179430

    Adjusted R-squared

    0.618950

    S.D. dependent var

    0.095180

    S.E. of regression

    0.058754

    Akaike info criterion

    -2.654065

    Sum squared resid

    0.082848

    Schwarz criterion

    -2.373825

    Log likelihood

    45.81097

    F-statistic

    10.42109

    Durbin-Watson stat

    2.036119

    Prob(F-statistic)

    0.000021

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, et du manuel statistique des Nations-Unies

    Table 29 : Résultats de la régression 7 (EQ.7)

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 09/15/05 Time: 20:47

    Sample(adjusted): 1971 2000

    Included observations: 30 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    -1.034644

    0.612055

    -1.690444

    0.1039

    TCPUB

    0.329969

    0.083168

    3.967480

    0.0006

    D(LTINV)

    -0.539977

    0.114288

    -4.724684

    0.0001

    TE

    0.217931

    0.121573

    1.792591

    0.0857

    FLEX

    0.143640

    0.066670

    2.154503

    0.0415

    DUM

    0.004192

    0.042119

    0.099534

    0.9215

    R-squared

    0.684648

    Mean dependent var

    0.179430

    Adjusted R-squared

    0.618950

    S.D. dependent var

    0.095180

    S.E. of regression

    0.058754

    Akaike info criterion

    -2.654065

    Sum squared resid

    0.082848

    Schwarz criterion

    -2.373825

    Log likelihood

    45.81097

    F-statistic

    10.42109

    Durbin-Watson stat

    2.036119

    Prob(F-statistic)

    0.000021

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, et du manuel statistique des Nations-Unies

    Table 30: Résultats de la régression 8 (EQ .8)

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 09/15/05 Time: 21:19

    Sample(adjusted): 1971 2000

    Included observations: 30 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    -1.024655

    0.540034

    -1.897388

    0.0704

    TCPUB

    0.241872

    0.097756

    2.474249

    0.0212

    D(LTINV)

    -0.555481

    0.111217

    -4.994583

    0.0000

    TCOME

    0.079400

    0.049825

    1.593577

    0.1247

    TE

    0.246737

    0.119230

    2.069415

    0.0499

    FIXE

    -0.161068

    0.065548

    -2.457262

    0.0220

    DUM

    -0.002332

    0.041034

    -0.056820

    0.9552

    R-squared

    0.716005

    Mean dependent var

    0.179430

    Adjusted R-squared

    0.641919

    S.D. dependent var

    0.095180

    S.E. of regression

    0.056955

    Akaike info criterion

    -2.692130

    Sum squared resid

    0.074610

    Schwarz criterion

    -2.365184

    Log likelihood

    47.38195

    F-statistic

    9.664543

    Durbin-Watson stat

    1.999053

    Prob(F-statistic)

    0.000024

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, et du manuel statistique des Nations-Unies

    Table 31 : Résultats de la régression 9 (EQ. 9)

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 09/15/05 Time: 21:37

    Sample(adjusted): 1971 2000

    Included observations: 30 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    -1.185723

    0.600848

    -1.973417

    0.0606

    TCPUB

    0.241872

    0.097756

    2.474249

    0.0212

    D(LTINV)

    -0.555481

    0.111217

    -4.994583

    0.0000

    TCOME

    0.079400

    0.049825

    1.593577

    0.1247

    TE

    0.246737

    0.119230

    2.069415

    0.0499

    FLEX

    0.161068

    0.065548

    2.457262

    0.0220

    DUM

    -0.002332

    0.041034

    -0.056820

    0.9552

    R-squared

    0.716005

    Mean dependent var

    0.179430

    Adjusted R-squared

    0.641919

    S.D. dependent var

    0.095180

    S.E. of regression

    0.056955

    Akaike info criterion

    -2.692130

    Sum squared resid

    0.074610

    Schwarz criterion

    -2.365184

    Log likelihood

    47.38195

    F-statistic

    9.664543

    Durbin-Watson stat

    1.999053

    Prob(F-statistic)

    0.000024

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, et du manuel statistique des Nations-Unies

    Table 32 : Résultats de la régression 10.1 (EQ.10.1)

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 09/22/05 Time: 23:27

    Sample(adjusted): 1973 2000

    Included observations: 28 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    -0.831486

    0.300311

    -2.768755

    0.0115

    TCPUB

    0.274441

    0.085494

    3.210079

    0.0042

    D(LTINV)

    -0.586642

    0.112109

    -5.232775

    0.0000

    D(LTINV(-2))

    0.127650

    0.101604

    1.256354

    0.2228

    TCOME

    0.082313

    0.045389

    1.813512

    0.0841

    TE

    0.202996

    0.065193

    3.113755

    0.0053

    FIXE

    -0.139137

    0.043105

    -3.227870

    0.0040

    R-squared

    0.785844

    Mean dependent var

    0.181870

    Adjusted R-squared

    0.724656

    S.D. dependent var

    0.097824

    S.E. of regression

    0.051331

    Akaike info criterion

    -2.888715

    Sum squared resid

    0.055333

    Schwarz criterion

    -2.555664

    Log likelihood

    47.44201

    F-statistic

    12.84320

    Durbin-Watson stat

    1.617217

    Prob(F-statistic)

    0.000004

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, et du manuel statistique des Nations-Unies

    Table 33 : Résultats de la régression 10.2 (EQ.10.2)

    Dependent Variable: D(LY)

    Method: Least Squares

    Date: 09/22/05 Time: 23:30

    Sample(adjusted): 1973 2000

    Included observations: 28 after adjusting endpoints

    Variable

    Coefficient

    Std. Error

    t-Statistic

    Prob.

    C

    -0.970623

    0.337286

    -2.877746

    0.0090

    TCPUB

    0.274441

    0.085494

    3.210079

    0.0042

    D(LTINV)

    -0.586642

    0.112109

    -5.232775

    0.0000

    D(LTINV(-2))

    0.127650

    0.101604

    1.256354

    0.2228

    TCOME

    0.082313

    0.045389

    1.813512

    0.0841

    TE

    0.202996

    0.065193

    3.113755

    0.0053

    FLEX

    0.139137

    0.043105

    3.227870

    0.0040

    R-squared

    0.785844

    Mean dependent var

    0.181870

    Adjusted R-squared

    0.724656

    S.D. dependent var

    0.097824

    S.E. of regression

    0.051331

    Akaike info criterion

    -2.888715

    Sum squared resid

    0.055333

    Schwarz criterion

    -2.555664

    Log likelihood

    47.44201

    F-statistic

    12.84320

    Durbin-Watson stat

    1.617217

    Prob(F-statistic)

    0.000004

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, et du manuel statistique des Nations-Unies

    ANNEXE 3

    Test d'autocorrélation des résidus

    Tableau 22 : Corrélogramme des résidus de la régression 1

    Date: 09/27/05 Time: 13:33

    Sample: 1971 2000

    Included observations: 30

    Autocorrelation

    Partial Correlation

     

    AC

    PAC

    Q-Stat

    Prob

    . *| . |

    . *| . |

    1

    -0.135

    -0.135

    0.6006

    0.438

    . | . |

    . | . |

    2

    0.042

    0.025

    0.6619

    0.718

    . | . |

    . | . |

    3

    -0.046

    -0.038

    0.7365

    0.865

    . | . |

    . | . |

    4

    0.004

    -0.008

    0.7373

    0.947

    . |* . |

    . |* . |

    5

    0.123

    0.128

    1.3191

    0.933

    . *| . |

    . *| . |

    6

    -0.090

    -0.061

    1.6433

    0.949

    . | . |

    . | . |

    7

    0.024

    -0.003

    1.6666

    0.976

    . *| . |

    . *| . |

    8

    -0.074

    -0.058

    1.9052

    0.984

    . *| . |

    . *| . |

    9

    -0.116

    -0.147

    2.5166

    0.980

    . | . |

    . *| . |

    10

    -0.017

    -0.063

    2.5310

    0.990

    . |* . |

    . |* . |

    11

    0.091

    0.107

    2.9452

    0.991

    . | . |

    . | . |

    12

    0.029

    0.043

    2.9896

    0.996

    . *| . |

    . *| . |

    13

    -0.130

    -0.118

    3.9475

    0.992

    . *| . |

    . *| . |

    14

    -0.098

    -0.112

    4.5269

    0.991

    . |* . |

    . |* . |

    15

    0.134

    0.116

    5.6815

    0.985

    .**| . |

    .**| . |

    16

    -0.221

    -0.251

    9.0322

    0.912

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, de l'IHSI et des Nations-Unies

    Table 34 : Corrélogramme des résidus de la régression 2

    Date: 09/27/05 Time: 13:35

    Sample: 1971 2000

    Included observations: 30

    Autocorrelation

    Partial Correlation

     

    AC

    PAC

    Q-Stat

    Prob

    . *| . |

    . *| . |

    1

    -0.135

    -0.135

    0.6006

    0.438

    . | . |

    . | . |

    2

    0.042

    0.025

    0.6619

    0.718

    . | . |

    . | . |

    3

    -0.046

    -0.038

    0.7365

    0.865

    . | . |

    . | . |

    4

    0.004

    -0.008

    0.7373

    0.947

    . |* . |

    . |* . |

    5

    0.123

    0.128

    1.3191

    0.933

    . *| . |

    . *| . |

    6

    -0.090

    -0.061

    1.6433

    0.949

    . | . |

    . | . |

    7

    0.024

    -0.003

    1.6666

    0.976

    . *| . |

    . *| . |

    8

    -0.074

    -0.058

    1.9052

    0.984

    . *| . |

    . *| . |

    9

    -0.116

    -0.147

    2.5166

    0.980

    . | . |

    . *| . |

    10

    -0.017

    -0.063

    2.5310

    0.990

    . |* . |

    . |* . |

    11

    0.091

    0.107

    2.9452

    0.991

    . | . |

    . | . |

    12

    0.029

    0.043

    2.9896

    0.996

    . *| . |

    . *| . |

    13

    -0.130

    -0.118

    3.9475

    0.992

    . *| . |

    . *| . |

    14

    -0.098

    -0.112

    4.5269

    0.991

    . |* . |

    . |* . |

    15

    0.134

    0.116

    5.6815

    0.985

    .**| . |

    .**| . |

    16

    -0.221

    -0.251

    9.0322

    0.912

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, de l'IHSI et des Nations-Unies

    Table 35 : Corrélogramme des résidus de la régression 3

    Date: 09/27/05 Time: 13:37

    Sample: 1971 2000

    Included observations: 30

    Autocorrelation

    Partial Correlation

     

    AC

    PAC

    Q-Stat

    Prob

    . |* . |

    . |* . |

    1

    0.073

    0.073

    0.1779

    0.673

    . | . |

    . | . |

    2

    -0.010

    -0.015

    0.1812

    0.913

    . | . |

    . | . |

    3

    0.013

    0.015

    0.1871

    0.980

    . | . |

    . | . |

    4

    -0.044

    -0.047

    0.2592

    0.992

    . | . |

    . | . |

    5

    -0.042

    -0.035

    0.3265

    0.997

    . *| . |

    . *| . |

    6

    -0.084

    -0.081

    0.6108

    0.996

    . | . |

    . | . |

    7

    0.043

    0.057

    0.6897

    0.998

    . | . |

    . *| . |

    8

    -0.049

    -0.060

    0.7926

    0.999

    . | . |

    . | . |

    9

    0.020

    0.030

    0.8104

    1.000

    . *| . |

    . *| . |

    10

    -0.062

    -0.080

    0.9947

    1.000

    . *| . |

    . | . |

    11

    -0.061

    -0.049

    1.1810

    1.000

    . | . |

    . | . |

    12

    -0.017

    -0.022

    1.1969

    1.000

    . | . |

    . |* . |

    13

    0.056

    0.069

    1.3764

    1.000

    . *| . |

    . *| . |

    14

    -0.105

    -0.136

    2.0434

    1.000

    . | . |

    . | . |

    15

    -0.044

    -0.022

    2.1698

    1.000

    .**| . |

    .**| . |

    16

    -0.201

    -0.242

    4.9516

    0.996

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, de l'IHSI et des Nations-Unies

    Table 36: Corrélogramme des résidus de la régression 4

    Sample: 1971 2000

    Included observations: 30

    Autocorrelation

    Partial Correlation

     

    AC

    PAC

    Q-Stat

    Prob

    . |* . |

    . |* . |

    1

    0.073

    0.073

    0.1779

    0.673

    . | . |

    . | . |

    2

    -0.010

    -0.015

    0.1812

    0.913

    . | . |

    . | . |

    3

    0.013

    0.015

    0.1871

    0.980

    . | . |

    . | . |

    4

    -0.044

    -0.047

    0.2592

    0.992

    . | . |

    . | . |

    5

    -0.042

    -0.035

    0.3265

    0.997

    . *| . |

    . *| . |

    6

    -0.084

    -0.081

    0.6108

    0.996

    . | . |

    . | . |

    7

    0.043

    0.057

    0.6897

    0.998

    . | . |

    . *| . |

    8

    -0.049

    -0.060

    0.7926

    0.999

    . | . |

    . | . |

    9

    0.020

    0.030

    0.8104

    1.000

    . *| . |

    . *| . |

    10

    -0.062

    -0.080

    0.9947

    1.000

    . *| . |

    . | . |

    11

    -0.061

    -0.049

    1.1810

    1.000

    . | . |

    . | . |

    12

    -0.017

    -0.022

    1.1969

    1.000

    . | . |

    . |* . |

    13

    0.056

    0.069

    1.3764

    1.000

    . *| . |

    . *| . |

    14

    -0.105

    -0.136

    2.0434

    1.000

    . | . |

    . | . |

    15

    -0.044

    -0.022

    2.1698

    1.000

    .**| . |

    .**| . |

    16

    -0.201

    -0.242

    4.9516

    0.996

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, de l'IHSI et des Nations-Unies

    Table 37 :Corrélogramme des résidus de la régression 5.1

    Date: 09/27/05 Time: 13:49

    Sample: 1973 2000

    Included observations: 28

    Autocorrelation

    Partial Correlation

     

    AC

    PAC

    Q-Stat

    Prob

    . | . |

    . | . |

    1

    -0.031

    -0.031

    0.0301

    0.862

    . *| . |

    . *| . |

    2

    -0.127

    -0.128

    0.5530

    0.758

    . |* . |

    . |* . |

    3

    0.167

    0.161

    1.4914

    0.684

    .**| . |

    .**| . |

    4

    -0.200

    -0.217

    2.8863

    0.577

    . | . |

    . | . |

    5

    0.016

    0.064

    2.8956

    0.716

    .**| . |

    ***| . |

    6

    -0.207

    -0.323

    4.5366

    0.604

    . *| . |

    . | . |

    7

    -0.130

    -0.031

    5.2079

    0.635

    . | . |

    . *| . |

    8

    0.017

    -0.165

    5.2198

    0.734

    . *| . |

    . *| . |

    9

    -0.144

    -0.072

    6.1313

    0.727

    . |**. |

    . |* . |

    10

    0.251

    0.176

    9.0697

    0.526

    . |* . |

    . | . |

    11

    0.085

    0.028

    9.4296

    0.582

    . *| . |

    . | . |

    12

    -0.083

    -0.035

    9.7893

    0.634

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, de l'IHSI et des Nations-Unies

    Table 38 : Corrélogramme des résidus de la régression 5.2

    Date: 09/27/05 Time: 13:52

    Sample: 1973 2000

    Included observations: 28

    Autocorrelation

    Partial Correlation

     

    AC

    PAC

    Q-Stat

    Prob

    . | . |

    . | . |

    1

    -0.031

    -0.031

    0.0301

    0.862

    . *| . |

    . *| . |

    2

    -0.127

    -0.128

    0.5530

    0.758

    . |* . |

    . |* . |

    3

    0.167

    0.161

    1.4914

    0.684

    .**| . |

    .**| . |

    4

    -0.200

    -0.217

    2.8863

    0.577

    . | . |

    . | . |

    5

    0.016

    0.064

    2.8956

    0.716

    .**| . |

    ***| . |

    6

    -0.207

    -0.323

    4.5366

    0.604

    . *| . |

    . | . |

    7

    -0.130

    -0.031

    5.2079

    0.635

    . | . |

    . *| . |

    8

    0.017

    -0.165

    5.2198

    0.734

    . *| . |

    . *| . |

    9

    -0.144

    -0.072

    6.1313

    0.727

    . |**. |

    . |* . |

    10

    0.251

    0.176

    9.0697

    0.526

    . |* . |

    . | . |

    11

    0.085

    0.028

    9.4296

    0.582

    . *| . |

    . | . |

    12

    -0.083

    -0.035

    9.7893

    0.634

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales, de l'IHSI et des Nations-Unies

    Table 39: Corrélogramme des résidus de la régression 6

    Date: 09/27/05 Time: 13:57

    Sample: 1971 2000

    Included observations: 30

    Autocorrelation

    Partial Correlation

     

    AC

    PAC

    Q-Stat

    Prob

    . | . |

    . | . |

    1

    -0.038

    -0.038

    0.0475

    0.827

    .**| . |

    .**| . |

    2

    -0.248

    -0.250

    2.1566

    0.340

    . | . |

    . *| . |

    3

    -0.045

    -0.071

    2.2281

    0.526

    . | . |

    . *| . |

    4

    -0.037

    -0.114

    2.2800

    0.684

    . *| . |

    .**| . |

    5

    -0.183

    -0.242

    3.5723

    0.612

    . *| . |

    .**| . |

    6

    -0.172

    -0.289

    4.7543

    0.576

    . |*** |

    . |**. |

    7

    0.343

    0.197

    9.6625

    0.209

    . | . |

    . *| . |

    8

    0.046

    -0.082

    9.7559

    0.283

    . *| . |

    . *| . |

    9

    -0.166

    -0.128

    11.010

    0.275

    . *| . |

    . *| . |

    10

    -0.072

    -0.167

    11.258

    0.338

    . |* . |

    . |* . |

    11

    0.163

    0.071

    12.595

    0.321

    . | . |

    . | . |

    12

    -0.013

    -0.023

    12.604

    0.398

    .**| . |

    . *| . |

    13

    -0.242

    -0.182

    15.905

    0.254

    . |* . |

    . *| . |

    14

    0.086

    -0.118

    16.353

    0.292

    . | . |

    . *| . |

    15

    0.044

    -0.148

    16.475

    0.351

    . | . |

    . | . |

    16

    0.018

    0.032

    16.498

    0.419

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales,et du manuel statistique des Nations-Unies

    Table 40 :Corrélogramme des residus de la régression 7

    Date: 09/27/05 Time: 13:59

    Sample: 1971 2000

    Included observations: 30

    Autocorrelation

    Partial Correlation

     

    AC

    PAC

    Q-Stat

    Prob

    . | . |

    . | . |

    1

    -0.038

    -0.038

    0.0475

    0.827

    .**| . |

    .**| . |

    2

    -0.248

    -0.250

    2.1566

    0.340

    . | . |

    . *| . |

    3

    -0.045

    -0.071

    2.2281

    0.526

    . | . |

    . *| . |

    4

    -0.037

    -0.114

    2.2800

    0.684

    . *| . |

    .**| . |

    5

    -0.183

    -0.242

    3.5723

    0.612

    . *| . |

    .**| . |

    6

    -0.172

    -0.289

    4.7543

    0.576

    . |*** |

    . |**. |

    7

    0.343

    0.197

    9.6625

    0.209

    . | . |

    . *| . |

    8

    0.046

    -0.082

    9.7559

    0.283

    . *| . |

    . *| . |

    9

    -0.166

    -0.128

    11.010

    0.275

    . *| . |

    . *| . |

    10

    -0.072

    -0.167

    11.258

    0.338

    . |* . |

    . |* . |

    11

    0.163

    0.071

    12.595

    0.321

    . | . |

    . | . |

    12

    -0.013

    -0.023

    12.604

    0.398

    .**| . |

    . *| . |

    13

    -0.242

    -0.182

    15.905

    0.254

    . |* . |

    . *| . |

    14

    0.086

    -0.118

    16.353

    0.292

    . | . |

    . *| . |

    15

    0.044

    -0.148

    16.475

    0.351

    . | . |

    . | . |

    16

    0.018

    0.032

    16.498

    0.419

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales,et du manuel statistique des Nations-Unies

    Table 41: Corrélogramme des résidus de la régression 8

    Date: 09/27/05 Time: 14:01

    Sample: 1971 2000

    Included observations: 30

    Autocorrelation

    Partial Correlation

     

    AC

    PAC

    Q-Stat

    Prob

    . | . |

    . | . |

    1

    -0.016

    -0.016

    0.0086

    0.926

    .**| . |

    .**| . |

    2

    -0.268

    -0.269

    2.4772

    0.290

    . | . |

    . | . |

    3

    -0.014

    -0.026

    2.4843

    0.478

    . *| . |

    .**| . |

    4

    -0.132

    -0.221

    3.1301

    0.536

    .**| . |

    .**| . |

    5

    -0.223

    -0.277

    5.0348

    0.412

    . *| . |

    ***| . |

    6

    -0.162

    -0.363

    6.0787

    0.414

    . |**. |

    . |* . |

    7

    0.311

    0.098

    10.110

    0.182

    . |* . |

    . | . |

    8

    0.167

    -0.022

    11.329

    0.184

    . *| . |

    . *| . |

    9

    -0.123

    -0.126

    12.022

    0.212

    . *| . |

    ***| . |

    10

    -0.140

    -0.336

    12.969

    0.225

    . |**. |

    . |* . |

    11

    0.204

    0.121

    15.076

    0.179

    . | . |

    . |* . |

    12

    0.058

    0.083

    15.256

    0.228

    .**| . |

    . *| . |

    13

    -0.272

    -0.127

    19.425

    0.111

    . |* . |

    . *| . |

    14

    0.078

    -0.098

    19.788

    0.137

    . | . |

    .**| . |

    15

    0.036

    -0.196

    19.873

    0.177

    . | . |

    . | . |

    16

    -0.044

    0.026

    20.003

    0.220

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales,et du manuel statistique des Nations-Unies

    Table 42 :Corrélogramme des résidus de la régression 9

    Date: 09/27/05 Time: 14:07

    Sample: 1971 2000

    Included observations: 30

    Autocorrelation

    Partial Correlation

     

    AC

    PAC

    Q-Stat

    Prob

    . | . |

    . | . |

    1

    -0.016

    -0.016

    0.0086

    0.926

    .**| . |

    .**| . |

    2

    -0.268

    -0.269

    2.4772

    0.290

    . | . |

    . | . |

    3

    -0.014

    -0.026

    2.4843

    0.478

    . *| . |

    .**| . |

    4

    -0.132

    -0.221

    3.1301

    0.536

    .**| . |

    .**| . |

    5

    -0.223

    -0.277

    5.0348

    0.412

    . *| . |

    ***| . |

    6

    -0.162

    -0.363

    6.0787

    0.414

    . |**. |

    . |* . |

    7

    0.311

    0.098

    10.110

    0.182

    . |* . |

    . | . |

    8

    0.167

    -0.022

    11.329

    0.184

    . *| . |

    . *| . |

    9

    -0.123

    -0.126

    12.022

    0.212

    . *| . |

    ***| . |

    10

    -0.140

    -0.336

    12.969

    0.225

    . |**. |

    . |* . |

    11

    0.204

    0.121

    15.076

    0.179

    . | . |

    . |* . |

    12

    0.058

    0.083

    15.256

    0.228

    .**| . |

    . *| . |

    13

    -0.272

    -0.127

    19.425

    0.111

    . |* . |

    . *| . |

    14

    0.078

    -0.098

    19.788

    0.137

    . | . |

    .**| . |

    15

    0.036

    -0.196

    19.873

    0.177

    . | . |

    . | . |

    16

    -0.044

    0.026

    20.003

    0.220

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales,et du manuel statistique des Nations-Unies

    Table 43 : Corrélogramme des résidus de la régression 10.1

    Date: 09/27/05 Time: 14:11

    Sample: 1973 2000

    Included observations: 28

    Autocorrelation

    Partial Correlation

     

    AC

    PAC

    Q-Stat

    Prob

    . |* . |

    . |* . |

    1

    0.181

    0.181

    1.0138

    0.314

    .**| . |

    ***| . |

    2

    -0.284

    -0.328

    3.6258

    0.163

    . *| . |

    . | . |

    3

    -0.121

    0.008

    4.1155

    0.249

    . *| . |

    .**| . |

    4

    -0.185

    -0.290

    5.3077

    0.257

    .**| . |

    .**| . |

    5

    -0.297

    -0.289

    8.5318

    0.129

    . | . |

    . *| . |

    6

    -0.024

    -0.091

    8.5540

    0.200

    . |*** |

    . |* . |

    7

    0.350

    0.175

    13.448

    0.062

    . |* . |

    . *| . |

    8

    0.115

    -0.118

    14.001

    0.082

    . *| . |

    . *| . |

    9

    -0.109

    -0.081

    14.522

    0.105

    .**| . |

    ***| . |

    10

    -0.203

    -0.334

    16.452

    0.087

    . | . |

    . |**. |

    11

    0.062

    0.219

    16.643

    0.119

    . | . |

    . | . |

    12

    0.052

    -0.041

    16.786

    0.158

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales,et du manuel statistique des Nations-Unies
    Table 44 : Corrélogramme des résidus de la régression 10.2

    Date: 09/27/05 Time: 14:13

    Sample: 1973 2000

    Included observations: 28

    Autocorrelation

    Partial Correlation

     

    AC

    PAC

    Q-Stat

    Prob

    . |* . |

    . |* . |

    1

    0.181

    0.181

    1.0138

    0.314

    .**| . |

    ***| . |

    2

    -0.284

    -0.328

    3.6258

    0.163

    . *| . |

    . | . |

    3

    -0.121

    0.008

    4.1155

    0.249

    . *| . |

    .**| . |

    4

    -0.185

    -0.290

    5.3077

    0.257

    .**| . |

    .**| . |

    5

    -0.297

    -0.289

    8.5318

    0.129

    . | . |

    . *| . |

    6

    -0.024

    -0.091

    8.5540

    0.200

    . |*** |

    . |* . |

    7

    0.350

    0.175

    13.448

    0.062

    . |* . |

    . *| . |

    8

    0.115

    -0.118

    14.001

    0.082

    . *| . |

    . *| . |

    9

    -0.109

    -0.081

    14.522

    0.105

    .**| . |

    ***| . |

    10

    -0.203

    -0.334

    16.452

    0.087

    . | . |

    . |**. |

    11

    0.062

    0.219

    16.643

    0.119

    . | . |

    . | . |

    12

    0.052

    -0.041

    16.786

    0.158

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales,et du manuel statistique des Nations-Unies

    ANNEXE 4

    1 - Les données macroéconomiques

    Table 45 : Données macroéconomiques pour Haïti (1970 -2004)

    obs

    Y (Millions de gourdes de 1976)

    GH

    CPUB (Millions de gourdes)

    EXPO (Millions de gourdes)

    IMPO (Millions de gourdes)

    INV (Millions de gourdes)

    TE

    IPC

    M1 (Millions de gourdes

    RESERVES (Millions de gourdes

    TCN (HTG/USD) 

    1970

    3365.000

    NA

    228.9000

    261.0000

    343.0000

    161.0000

    0.991783

    3.000000

    248.6000

    4.000000

    5.000000

    1971

    3583.000

    0.064785

    273.1000

    321.0000

    395.0000

    186.0000

    0.993068

    3.300000

    290.0000

    10.00000

    5.000000

    1972

    3617.000

    0.009489

    276.3000

    332.0000

    400.0000

    207.0000

    0.994371

    3.400000

    381.6000

    18.00000

    5.000000

    1973

    3789.000

    0.047553

    301.3000

    381.0000

    508.0000

    258.0000

    0.995668

    4.200000

    487.3000

    17.00000

    5.000000

    1974

    4009.000

    0.058063

    343.7000

    663.0000

    868.0000

    410.0000

    0.996981

    4.800000

    583.7000

    20.00000

    5.000000

    1975

    4054.000

    0.011225

    517.5000

    785.0000

    1082.000

    533.0000

    0.998266

    5.600000

    734.8000

    12.00000

    5.000000

    1976

    4395.000

    0.084114

    708.5000

    1046.000

    1430.000

    678.0000

    0.999566

    6.000000

    1015.200

    28.00000

    5.000000

    1977

    4416.000

    0.004778

    927.8000

    1249.000

    1692.000

    748.0000

    1.000880

    6.400000

    1216.800

    34.00000

    5.000000

    1978

    4631.000

    0.048687

    1155.100

    1495.000

    1982.000

    857.0000

    1.021463

    6.200000

    1431.500

    39.00000

    5.000000

    1979

    4983.000

    0.076010

    791.3000

    1522.000

    2105.000

    938.0000

    1.029649

    7.100000

    1574.400

    55.00000

    5.000000

    1980

    5342.000

    0.072045

    1268.000

    2148.000

    3302.000

    1238.000

    0.993467

    8.304480

    1938.200

    16.00000

    5.000000

    1981

    5196.000

    -0.027331

    1363.900

    1944.000

    3650.000

    1252.000

    0.987542

    9.200000

    2175.000

    24.00000

    5.000000

    1982

    5018.000

    -0.034257

    1832.200

    2139.000

    3186.000

    1230.000

    0.968574

    9.900000

    2247.000

    4.000000

    5.000000

    1983

    5056.000

    0.007573

    1870.800

    2302.000

    3381.000

    1331.000

    0.966081

    10.90000

    2347.600

    9.000000

    5.000000

    1984

    5071.000

    0.002967

    1990.300

    2598.000

    3636.000

    1441.000

    0.962318

    11.60000

    2656.600

    13.00000

    5.000000

    1985

    5085.000

    0.002761

    2012.700

    2716.000

    3813.000

    1673.000

    0.971032

    12.80000

    3000.400

    6.000000

    5.000000

    1986

    5134.000

    0.009636

    1962.300

    2340.000

    3245.000

    1620.000

    0.993953

    13.20000

    3276.500

    16.00000

    5.000000

    1987

    5122.000

    -0.002337

    2003.700

    2860.000

    3767.000

    1545.000

    1.021090

    11.70000

    3693.600

    17.00000

    5.000000

    1988

    5110.000

    -0.002343

    1805.900

    2542.000

    3766.000

    1500.000

    1.027740

    12.20000

    3312.900

    13.00000

    5.000000

    1989

    5091.000

    -0.003718

    1805.300

    2143.000

    2688.000

    1791.000

    1.015212

    13.10000

    4558.800

    13.00000

    5.000000

    1990

    5100.000

    0.001768

    1799.800

    2511.000

    2862.000

    1866.000

    0.964684

    15.80000

    4673.700

    3.000000

    5.000000

    1991

    5342.000

    0.047451

    1704.300

    3783.000

    5336.000

    2221.000

    0.993010

    18.28020

    5228.900

    35.00000

    6.034000

    1992

    4638.000

    -0.131786

    1838.900

    1346.000

    3022.000

    1376.000

    0.979944

    21.81900

    6821.900

    27.00000

    9.802000

    1993

    4525.000

    -0.024364

    1792.200

    1912.000

    4849.000

    1467.000

    0.991608

    28.30000

    8811.200

    32.00000

    12.82300

    1994

    4150.000

    -0.082873

    1824.100

    1942.000

    4173.000

    1857.000

    0.983456

    39.40000

    11582.30

    51.00000

    15.04000

    1995

    4334.000

    0.044337

    4138.800

    3845.000

    11634.00

    4867.000

    0.945016

    50.30000

    14722.50

    192.0000

    15.11000

    1996

    4451.000

    0.026996

    4119.900

    5284.000

    13479.00

    13122.00

    0.966860

    60.70000

    14888.60

    216.0000

    15.70100

    1997

    4511.000

    0.013480

    5796.900

    5646.000

    14280.00

    13247.00

    1.029275

    73.10000

    18141.50

    207.0000

    16.65500

    1998

    4652.000

    0.031257

    6751.200

    6237.000

    16770.00

    16382.00

    1.034500

    80.90000

    19898.00

    258.0000

    16.76600

    1999

    4762.000

    0.023646

    7905.900

    8482.000

    20568.00

    19182.00

    1.039689

    87.90000

    24476.20

    264.0000

    16.93800

    2000

    4820.000

    0.012180

    8140.700

    9849.000

    25923.00

    21208.00

    1.044804

    100.0000

    29406.40

    182.0000

    21.17100

    2001

    4770.000

    -0.010373

    8589.000

    10594.00

    30973.00

    22158.00

    1.049903

    114.2000

    33559.10

    141.0000

    24.42900

    2002

    4744.000

    -0.005451

    10376.70

    11403.00

    33363.00

    23425.00

    1.054912

    125.4000

    41206.30

    82.00000

    29.25100

    2003

    4766.000

    0.004637

    14294.20

    18945.00

    56589.00

    36704.00

    1.059887

    174.7000

    57295.70

    62.00000

    42.36700

    2004

    4587.000

    -0.037558

    NA

    20194.00

    59755.00

    38312.00

    1.064811

    NA

    NA

    NA

    NA

    Sources : statistiques financières internationales du PIB, FMI pour FBCF, TCN et IHSI pour PIB, EXPO, IMPO

    NB : Les ratios sont des calculs effectués à partir des statistiques financières internationales

    Table 46: Données macroéconomiques de la République Dominicaine

    obs

    PIB (Millions de pesos)

    GD

    CPUB

    (Millions de pesos)

    EXPO (Millions de pesos)

    IMPO (Millions de pesos)

    INV (Millions de pesos)

    TE

    IPC

    M1 (Millions de pesos)

    RESERVES (Millions de pesos)

    TCN (RDP / USD)

    1970

    1486

     

    254.5

    256

    365

    246

    5.4488

    1.73

    289

    181

    1

    1971

    1647

    0.1083

    296.1

    292

    410

    294

    5.4197

    1.8

    341

    211

    1

    1972

    1818

    0.1038

    324.1

    411

    442

    427

    5.3908

    1.95

    429

    229

    1

    1973

    2053

    0.1292

    376.5

    513

    565

    498

    5.362

    2.24

    544

    288

    1

    1974

    2176

    0.0599

    500.2

    730

    917

    644

    5.3334

    2.54

    774

    422

    1

    1975

    2289

    0.0519

    639.9

    1009

    1010

    803

    5.3049

    2.91

    898

    389

    1

    1976

    2443

    0.0672

    555.2

    840

    1005

    780

    5.2766

    3.13

    896

    390

    1

    1977

    2565

    0.0499

    625.9

    918

    1109

    939

    5.2484

    3.54

    1059

    500

    1

    1978

    2620

    0.0214

    663.6

    828

    1154

    1032

    5.2204

    3.66

    1072

    542

    1

    1979

    2738

    0.0450

    897.9

    1135

    1484

    1335

    5.1925

    4

    1205

    587

    1

    1980

    2904

    0.0606

    1053.5

    1271

    1919

    1584

    5.1648

    4.66

    1282

    566

    1

    1981

    3022

    0.0406

    1067.9

    1513

    1818

    1655

    5.1175

    5.02

    1392

    713

    1

    1982

    3069

    0.0155

    988.8

    1142

    1533

    1491

    5.1338

    5.4

    1516

    731

    1

    1983

    3280

    0.0687

    1136.1

    1565

    2246

    1760

    5.0066

    5.7

    1797

    850

    1

    1984

    3322

    0.0128

    1236.9

    2520

    3479

    2039

    5.0128

    6.85

    2308

    1097

    1

    1985

    3251

    -0.0213

    1829.3

    4108

    4842

    2682

    4.9159

    9.96

    2720

    1085

    2.94

    1986

    3366

    0.0353

    2222.7

    4079

    4709

    3429

    4.9161

    10.72

    4866

    2112

    3.077

    1987

    3706

    0.1010

    3009.3

    5719

    7288

    5053

    4.9116

    12.17

    5503

    1983

    4.96

    1988

    3786

    0.0215

    4626.7

    11327

    12112

    7533

    4.8724

    17.51

    8268

    4001

    6.34

    1989

    3953

    0.0441

    5701.4

    13003

    16449

    10800

    4.981

    24.63

    10846

    5170

    6.34

    1990

    3737

    -0.0546

    6548.2

    18460

    23270

    13907

    4.9616

    37.06

    15458

    6801

    11.35

    1991

    3772

    0.0093

    9165.2

    23717

    28307

    17543

    4.6074

    54.5

    20908

    10277

    12.66

    1992

    4073

    0.0797

    14078.7

    24175

    34537

    22723

    4.5881

    56.82

    26553

    11602

    12.575

    1993

    4194

    0.0297

    19899.9

    59703

    68883

    28771

    4.5052

    59.81

    32157

    14889

    12.767

    1994

    4390

    0.0467

    22190.5

    67847

    75412

    29020

    4.4349

    64.75

    36052

    14956

    13.064

    1995

    4579

    0.0430

    23170.5

    77150

    82632

    31146

    4.4712

    72.86

    42454

    17412

    13.465

    1996

    4907

    0.0716

    26593

    84621

    93513

    34230

    4.5133

    76.8

    50247

    19306

    14.062

    1997

    5308

    0.0817

    32691.1

    100513

    110739

    41906

    4.5079

    83.17

    62428

    22963

    14.366

    1998

    5702

    0.0742

    36757.5

    113793

    135577

    56024

    4.5396

    87.19

    72795

    28110

    15.788

    1999

    6161

    0.0804

    45164.5

    127887

    148646

    66650

    4.5557

    92.83

    90051

    32328

    16.039

    2000

    6645

    0.0785

    48202.3

    145616

    178036

    76236

    4.5681

    100

    105727

    35667

    16.674

    2001

    6910

    0.0398

     

    141165

    170209

    82726

    4.5563

    108.88

    134166

    45980

    17.149

    2002

    7207

    0.0429

    67377.2

    151880

    187718

    90417

    4.5621

    114.57

    147949

    41961

    21.194

    2003

    7175

    -0.0044

     

    264720

    277563

    116186

    4.5643

    146.02

    241329

    87367

    37.25

    2004

     
     
     
     
     
     

    4.5256

     
     
     
     

    Sources : statistiques financières internationales du FMI et manuel statistique des Nations-Unies

    NB : Les ratios sont des calculs effectues a partir des statistiques financières internationales

    2 - Les régimes de taux de change

    Table 47: Régimes de change pratiqués par les pays latino-américains (1985-2002)

    1985 2002

    Amérique du Sud

    Argentine Intermédiaire Flottant

    Bolivie Flottant Intermédiaire

    Brésil Intermédiaire Flottant

    Chili Intermédiaire Flottant

    Colombie Intermédiaire Flottant

    Équateur Intermédiaire Parité fixe

    Paraguay Intermédiaire Flottant

    Pérou Intermédiaire Flottant

    Uruguay Flottant Flottant

    Venezuela Intermédiaire Flottant

    Mexique et Amérique centrale

    Costa Rica Intermédiaire Intermédiaire

    El Salvador Intermédiaire Parité fixe

    Guatemala Intermédiaire Flottant

    Honduras Flottant Intermédiaire

    Mexique Intermédiaire Flottant

    Nicaragua Intermédiaire Intermédiaire

    Panama Parité fixe Parité fixe

    Source : Crockett (2002) en référence au FMI, Rapport annuel sur les régimes et les restrictions de change 1985-2002

    3 - Les graphes

    Figure 12 : Evolution conjointe de l'IPC et du taux de change nominal en Haiti

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Figure 13: Evolution de l'IDE en Haïti

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Figure 14: Evolution de la masse monétaire en Haïti

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Figure 15 : Evolution de réserves internationales haïtiennes

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Figure 16: Evolution conjointe de l'IPC et du taux de change nominal dominicains

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Figure 17: Evolution de l'IDE en Rép. Dom.

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Figure 18: Evolution de la masse monétaire dominicaine

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    Figure 19: Evolution des réserves internationales dominicaines

    Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

    * 1 Voir également, Christian, A. et alii (2001), «Choix dynamique d'un régime de change pour les PECOS dans leur transition vers l'euroland», Université de Poitiers (France), Faculté de Sciences Économiques, CRIEF/MOFIB

    * 2 Ces auteurs ont été cités par Rizzo, J-M (1998) du centre national de la recherche scientifique de l'université de la Méditerranée.

    * 3 Importation et exportation

    * 4 Cependant, Burda et Wyplosz (1998) rapportent qu'au moment où le système d'étalon-or est supposé avoir établi sa suprématie, au début des années 1880, la Belgique, la Finlande et la Suède avaient d'avantage de devises que d'or en réserve. Donc, l'étalon-or n'était pas essentiellement basé sur l'or et le lien supposé entre le stock d'or et la masse monétaire était loin de s'établir de manière automatique.

    * 5 Il était, toutefois, prévu d'ajuster la parité en cas de déséquilibre majeure.

    * 6 Voir par exemple le tableau 47 en annexe

    * 7 Voir à ce propos, Gilbert Koenig (1997)

    * 8 Soutenir la monnaie nationale peut se faire par l'achat ou la vente de devises dépendamment de la situation de la balance des paiements. Si la balance des paiements est en déficit, la monnaie nationale subit des pressions à la baisse, alors les autorités se portent acheteuses de la monnaie nationale. Si c'est le contraire qui se produit, les autorités en vendent.

    * 9 L'équilibre macroéconomique d'une économie ouverte se définit par la réalisation simultanée de l'équilibre sur le marché des biens, de la monnaie et de la balance des paiements.

    * 10 Voir l'article donné en référence pour la démonstration de ce point de vue et le développement du modèle des anticipations rationnelles.

    * 11 La politique de stabilisation est dite efficace lorsque son application permet d'avoir une variation positive de la production. Donc une politique efficace est celle qui permet d'augmenter la croissance économique.

    * 12 C'est-à-dire si la flexibilité des prix et la mobilité des facteurs sont en mesure d'absorber les perturbations économiques sans qu'il soit

    nécessaire de recourir à un ajustement du taux de change nominal.

    * 13 L'étude porte sur la période 1980-1995 et sur un échantillon de 29 pays répartis de la façon suivante : 10 pays Méditerranéens (Algérie, Chypre, Egypte, Israël, Jordanie, Malte, Maroc, Syrie, Tunisie et Turquie) 11 D'Amérique latine (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Equateur, Mexique, Paraguay, Pérou, Uruguay et Venezuela), et 8 d'Asie du Sud-Est (Chine 1, Corée du Sud, Hong Kong, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour et Thaïlande).

    * 14 Selon le modèle néoclassique, à l'état d'équilibre stable, l'augmentation du produit total découle du progrès technique et du taux naturel de croissance de la population. Le progrès technique et l'accroissement des investissements peuvent contribuer à l'augmentation du produit total en courte période.

    * 15 (DYit) = Taux de variation du PIB réel. (GDIit) = Ratio des investissements intérieurs. (Ni) = Taux de croissance de la population active. (DEFit) = Part du déficit budgétaire dans le PIB. (DTTit) = Variation des termes de l'échange. (DPit) = Taux d'inflation. (KHUMit) = Importance du capital humain. (DRERi) = Changements dans le taux de change effectif réel. (PCGNP0i) = Niveau de revenu par tête de la période initiale. (DEBTit ) = Ratio du service de la dette. (DUMi) = Variable muette désignant le régime de change en place.

    * 16 La variable muette comprend les différents arrangements de taux de change dans les pays africains. Parmi ces derniers, on peut citer : l'union monétaire, rattachement solitaire à une devise, rattachement aux droits de tirage spéciaux, rattachement à un panier de devises, flottement libre et flottement ajusté.

    * 17 Où GRi t, est le taux de croissance du PIB réel par habitant du pays i à la période t, ái est l'effet propre au pays i, çt est une variable muette de temps, Vi t est un vecteur ligne des déterminants de la croissance définis au début de la période t, Xi t est un vecteur ligne des déterminants de la croissance définis par des moyennes établies sur la période t et ei t , est un terme d'erreur.

    * 18 Voir les résultats de deux des régressions au tableau 11-A et 11-B en annexe

    * 19 Ce modèle met en relation les investissements directs étrangers (variable endogène) et les variables exogènes suivantes : l'ouverture, la stabilité politique, le capital humain, la volatilité du taux de change, le régime de change et l'investissement domestique, la volatilité du taux de change, le régime de change, l'investissement domestique et l'indice de distorsion. Ce dernier a été élaboré à partir de l'écart entre le niveau du taux de change réel observé et le taux de change réel "normal"

    * 20 L'étude porte sur 61 pays émergents de tous les continents pour la période 1984-97

    * 21 C'est la zone de libre échange formé par quatre pays de l'Amérique Latine. Il s'agit de Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay

    * 22 DUMMYARG : Variable muette permettant de singulariser l'Argentine dans le panel. La variable prend la valeur 1 pour l'Argentine et 0 sinon.

    DUMMYBRA : Variable muette permettant de singulariser du Brésil dans le panel. La variable prend la valeur 1 pour le Brésil et 0 sinon.

    DUMMYMER : Variable muette permettant de singulariser les années Mercosur (1991-2002) dans le panel. La variable prend la valeur 1 pour les années 1991 à 2002 et 0 sinon.

    REGIMECHANGE : Variable muette permettant de singulariser les années pendant lesquelles le régime de change était fixe de celles pendant lesquelles il était flexible . La variable prend la valeur 1 pour un régime fixe et 0 sinon (flexible)

    VOLPIB : Variation de la volatilité du taux de croissance du PIB réel

    FLUXCAP : Variation des flux de capitaux (balance compte courant + réserves internationales). Nous suivons la méthodologie développée dans

    OUVMERCOSUR : Variation du taux d'ouverture régional (Mercosur)

    * 23 Voir l'évolution de la masse monétaire M1 à la figure 13 en annexe

    * 24 Voir l'évolution conjointe du taux de change et de l'IPC à la figure 15 en annexe.

    * 25 Voir le site de la BRH « www.brh.net» pour plus de détails.

    * 26 Document confidentiel du fonds monétaire international (septembre 1996) : Rapport des services du FMI pour les consultations de 1996 au titre de l'article IV et demande d'accords au titre de la facilité d'ajustement structurel renforcée.

    * 27Ensemble de réformes dans les structures de l'économie, particulièrement dans l'appareil de production, en vue de générer une croissance soutenue et durable basée principalement sur les exportations dans le cadre d'une économie ouverte.

    * 28 D'après un rapport du FMI, septembre 1996

    * 29 Voir le graphe des réserves internationales à la figure 15 en annexe

    * 30 Environ 1 million de personnes, ayant transféré ces dernières années environ 1,5 million de US$/an vers la République Dominicaine, couvrant ainsi plus de la moitié du déficit de la balance commerciale. 80% des transferts viennent des Etats-Unis, et 20% de l'Europe et des Caraïbes

    * 31 Les années récentes correspondent à des surplus budgétaires; par exemples, 3449.5 millions de pesos en 2000 et 216 millions de pesos en 2002.

    * 32 Voir PNUD et FNUP (2002)

    * 33 Ce chiffre est tiré dans le manuel statistique des Nations Unies 2004

    * 34 L'épargne nationale est la somme de l'épargne publique et l'épargne privée.

    * 35 Des groupes d'intérêts puissants en République Dominicaine utilisent l'argument de l'occupation haïtienne de 22 ans au cours de la première moitié du 19e siècle pour ne pas envisager une coopération avec Haïti. Tandis que d'autres en Haïti, évoquent le massacre de 1937 qui a laissé un goût amer en Haïti et constitue un véritable barrière de la coopération entre les deux pays.

    * 36 Montas (op.cit. p.29)

    * 37 Il a été convenu d'augmenter la coopération entre les deux pays notamment dans les domaines du tourisme, de l'agriculture et de la reforestation, de pêche, de la santé publique et des animaux, des mines et de l'énergie.

    * 38 Il s'agit d'un accord de coopération trilatérale entre les gouvernements de la République Dominicaine, de la République d'Haïti et des Etats-Unis d'Amérique.

    * 39 Le site a été consulté le 3 janvier 2006. Voici l'adresse électronique consultée : http://www.alterpresse.org/article.php3?id_article=3628

    * 40 Les nombres entre parenthèses sont des t-student. Les astérisques symbolisent le niveau de significativité : trois pour le seuil de 1%, deux pour le seuil de 5% et une pour le seuil de 10%..

    * 41 Les résultats par région de la première régression sont reportés au tableau 9 en annexe et ceux de la deuxième, au tableau 10.

    * 42 Nous n'avons pas pu tester le modèle initial parce que certaines variables font défaut. Par exemple, nous avons laissé tomber l'indice de développement de la banque mondiale (DVPT). La raison expliquant cela est que l'auteur a utilisé des données de panel dans lesquelles les pays sont codés suivant leurs niveaux de développement. Contrairement à l'étude de Rizzo, notre modèle est testé pour chaque pays séparément, car il n'y a pas moyen de coder les pays. Ainsi, nous passons directement au modèle adapté aux économies sous étude.

    * 43 Contrairement à Rizzo qui a utilisé le PIB réel par tête, nous nous servons du PIB réel, parce que nous n'avions pas pu trouver la série du PIB par tête pour toute la période de l'étude.

    * 44 Dans le cas de la République Dominicaine nous avons pris le logarithme du taux d'investissement, d'où l'abréviation LTINV pour stationnariser la série

    * 45 Ici ce terme est vu comme des facteurs de production. Par exemple, il peut s'agir de machines industrielles et autres engins lourds.

    * 46 Voir Econométrie des séries temporelles macroéconomiques et financières de Sandrine LARDIC et Valérie MIGNON

    * 47 Le trend est statistiquement significatif si la probabilité qui y est associée est inférieure à 5%.

    * 48 Le seuil de significativité considéré pour le test de stationnarité des données haïtiennes et dominicaines est de 5%.

    * 49 ( ... ) = t-student ; * = significatif à 90% ; ** = significatif à 95% ; *** = significatif à 99% et aucun astérix signifie que le paramètre est nulle.

    * 50 Voir les résultats des tests d'autocorrélation (Corrélogramme des résidus) du tableau 34 au tableau 42 en annexe.

    * 51 Voir la note 49 pour la signification des astérix.

    * 52 Voir l'évolution de l'IDE à la figure 13 en annexe.

    * 53 Cette option concerne seulement Haïti car la République Dominicaine n'est pas membre du CARICOM

    * 54 Les nombres entre parenthèses sont des t de student. Les astérisques symbolisent le niveau de significativité : trois pour le seuil de 1%, deux pour le seuil de 5% et une pour le seuil de 10%. Les estimations ont été effectuées par Moindres Carrés Ordinaires.






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