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Régimes de change et croissance économique: Une étude comparative entre Haà¯ti et la république dominicaine (1970-2004)

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par Richard Casimir
Université de Quisquéya - Maitrise 2006
  

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2 .2 - Cas de la République dominicaine

Les résultats macroéconomiques obtenus au cours des cinq dernières années sont très positifs : croissance moyenne de l'ordre de 8% par an, inflation en dessous de 10% par an et un équilibre de la balance extérieure. Cette situation s'explique surtout par le dynamisme de certains secteurs de l'économie qui ont profité de la croissance sur les marchés américains et mondiaux : les communications, le tourisme, la construction, et les zones franches exportatrices. Ces dernières sont d'une grande importance pour la génération d'emplois et de devises étrangères. Le niveau des investissements directs en provenance de l'étranger a aussi connu une augmentation très forte, liée aux processus de privatisation et à la croissance du secteur touristique. La Banque centrale a joué un rôle important dans le maintien de la stabilité macroéconomique. Ne disposant pas encore d'indépendance statutaire, elle a, en pratique, travaillé de manière quasi indépendante dans la période concernée. La balance des paiements a pu être maintenue en équilibre malgré le déficit structurel de la balance commerciale. Cette performance est atteinte grâce à l'investissement étranger, au surplus de la balance des services et aux transferts de fonds provenant des Dominicains établis aux Etats-Unis30(*). La dette interne se situe autour de 4% du PIB. L'agriculture représente 12% du PIB, l'industrie 33% et les services 54%. Le secteur informel représente entre 40% et 50% de la production nationale.

Les Etats-Unis sont le principal partenaire économique du pays, absorbant les 2/3 des exportations et fournissant ¼ des importations. L'UE représente environ 10% des exportations et 15% des importations. Haïti absorbe 4% des exportations. La dette extérieure a été réduite considérablement (de 60% du PIB en 1991 à 17,4% en 2000).

Du point de vue sociale, la croissance économique des années 1990 a réduit la pauvreté en République Dominicaine. Un rapport du FED (2002) précise que le taux de pauvreté a baissé de 31% en 1992 à 26% en 1998. Il est estimé que 90% de cette amélioration est due à la croissance économique, et les 10% restants à la redistribution des revenus.

Ce rapport montre que plusieurs indicateurs sociaux restent moins favorables en République Dominicaine que dans bon nombre de pays des Caraïbes et de l'Amérique latine : la mortalité infantile est de 40%o (32% dans la région), le taux d'analphabétisme avoisine les 17% (13% dans la région). Les services de santé sont limités, avec environ 80 médecins par 100.000 habitants. Il est estimé qu'environ 30% de la population n'a pas de connexion à l'eau potable, et 35% ne disposent pas de services d'assainissement. Souvent, même si ces services sont disponibles, leur qualité laisse par contre à désirer. Le développement économique n'a donc pas été accompagné par un développement social concomitant.

2.2.1 - Environnement macroéconomique dominicain pendant les régimes de change fixe et flexible

L'économie dominicaine a évolué de façon spectaculaire pendant le régime de change fixe avec une très forte croissance et une inflation modérée. En effet, le taux de croissance du PIB est passé de 10.83% en 1970/71 à 12.9% en 1973. En écartant les années 1978 et 1982 pour lesquelles l'économie a connu, respectivement des taux de croissance de 2.14% et 1.2%, la croissance du PIB dominicain a évolué dans une fourchette de 4.5% à 12.9% pendant le régime de taux de change fixe. Le taux d'inflation a été maintenu dans une fourchette de 3% à 20%.

L'année fiscale 1984/85, au cours de laquelle les autorités ont opté pour le régime de change flexible, l'économie s'est très mal comportée, avec un taux de croissance négative de 2.1%. Au cours des années 1990 et 2003 des taux de croissance similaires ont été enregistrés. Toutefois, en faisant abstraction de ces années, la période au cours de laquelle le régime de change flexible a été adopté, le pays a enregistré des taux de croissance compris entre 1% et 8%. En ce qui concerne le taux d'inflation dominicain, il a évolué dans une fourchette de 4.25% à 50.46% pendant le régime de change flexible.

Dans un autre tableau, la monnaie en circulation est de passée de 289 millions de pesos en 1970 à 2308 millions de pesos en 1984, pour atteindre 241329 millions de pesons en 2003. Cette augmentation de la monnaie en circulation explique bien la hausse généralisée des prix et la nervosité du marché des changes suite à l'adoption d'un régime de change flexible. Le taux de change a connu une très forte volatilité sur la période 1985 -2004. Il a évolué dans une fourchette moyenne de 2.94 - 37.25 pesos pour un dollar des Etats-Unis entre 1985 et 2003. Tout comme Haïti, le tableau des coefficients de corrélation met en évidence une relation inverse entre le taux de change et la croissance du PIB pendant la période couverte par l'étude.

Table 3 : Coefficients de corrélation entre le taux de croissance du PIB en Rep. Dom (GD) et le taux de change nominal

 

GD

TCN

GD

1

-0.187

TCN

-0.187

1

Sources : Calcul effectué par l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

Le tableau 3 confirme la corrélation négative entre le taux de change et la croissance économique, avec un coefficient de corrélation négative de 0.187. Cette relation inverse est aussi mise en évidence par la figure 5.

Figure 5 : Évolution du taux de croissance du PIB en Rép. Dom (GD) et du taux de change nominal

Sources : Simulation de l'auteur à partir des données des statistiques financières internationales

Le graphe ci-dessus présente l'évolution conjointe du taux de change et de la croissance du produit intérieur brut. Nous constatons que la croissance économique est moins volatile lorsque le taux de change est stable et vice-versa.

Tout comme Haïti, la République dominicaine a connu, au cours de la période sous étude, deux types de régime de change : parité fixe et régime de change flottant. La volatilité du taux de change qui a débuté en 1985 a eu comme conséquence une baisse de la croissance du produit intérieur brut. En effet, l'économie a connu une croissance économique moyenne de 5.43% entre 1970 à 1984, période correspondante au régime de change fixe. Alors que la croissance moyenne pour la période couvrant le régime de change flexible se chiffre à 4.89%. Le marché des changes a connu une forte fluctuation à la hausse par la suite de la caducité de la parité fixe en 1985.

La politique économique Dominicaine est restée erratique pendant les années 1980, caractérisées par des déficits budgétaires (10.1 millions de pesos en 1970, 268. 8 millions de pesos en 1979, 2 05.1 millions de peso en 1985 et 1287.2 millions de peson en 1999)31(*), la dépréciation, l'instabilité du taux de change, un taux élevé d'inflation et baisse du pouvoir d'achat. Par suite de politiques de redressement appliquées par le gouvernement et le consensus qui a été trouvé avec la participation active de tous les secteurs de la société, le pays a enregistré une forte croissance économique au cours des années 90. Le taux de croissance moyen a été de 5.18 % pour la période 1991-2003. Le revenu par habitant, qui était tombé de 1 170 dollars à 860 dollars entre 1980 et 1991, n'a cessé d'augmenter pour atteindre 2 21132(*)dollars en 2000 et 240833(*) en 2003. En 1991 le gouvernement dominicain a dégagé un surplus budgétaire de (3% du PIB); le peso a été stabilisé, le taux d'inflation a été ramené à 5.9% contre 50% en 1990. La croissance économique a été soutenue, stimulée par un accroissement des exp ortations de biens et services, des réformes du système fiscal, une libéralisation des taux d'intérêt et de change et une hausse temporaire des investissements publics.

En effet, d'un taux moyen annuel de 20.32% entre 1971 et 1984, la croissance des exportation est passée à un taux moyen annuel de 32.04% entre 1985 et 2003. D'un autre côté, le taux de chômage a été maintenu à 30% de la population active. Cette performance s'explique aussi par la croissance moyenne des investissements qui, sur la même période, est passée de 17.09% à 24.43%.

Malgré des performances macro-économiques très positives, l'économie dominicaine reste structurellement dépendante de sources de croissance limitées et fortement dépendantes de l'extérieur, ce qui rend certains secteurs moteurs de cette économie vulnérables aux variations exogènes. Ainsi, le tourisme, les zones franches, les remises de devises des expatriés dépendent fortement de la croissance aux Etats-Unis et en Europe, ce qui peut avoir une influence notable sur la durabilité des résultats de la dernière décennie.

En 1993, la République Dominicaine a signé un nouvel accord de confirmation avec le FMI. Cet accord a permis d'anticiper la poursuite des efforts de stabilisation macroéconomique. Néanmoins, selon un rapport du PNUD et du FNUP (2002), 25,8 % de la population, soit 2,1 millions d'habitants, vivent en dessous du seuil de pauvreté. Il a été également estimé que 4% de la population, soit 325 000 personnes, vivent dans l'indigence. Les cas d'indigence sont deux fois plus fréquents lorsque la femme est chef de ménage que lorsque c'est l'homme. Outre la pauvreté, a ajouté le rapport, le développement humain durable se heurte à deux autres problèmes majeurs : l'inefficacité de la gestion des affaires publiques et la destruction rapide des ressources naturelles et la perte de productivité qui en résulte. Le pays s'est lancé dans de vastes réformes des institutions publiques, portant notamment sur la Constitution, la décentralisation et le renforcement des pouvoirs locaux.

Outre la banque mondiale, la BID et les autres institutions internationales, la Communauté Européenne (CE) joue un grand rôle en République Dominicaine. Les relations institutionnelles de l'Union européenne avec la République Dominicaine s'inscrivent dans le cadre de l'Accord de Cotonou, dans ses trois piliers que sont la dimension politique, l'aide au développement et le commerce. L'aide de la CE présente deux dimensions :


· Une dimension nationale
 : La République Dominicaine a adhéré à la Convention de Lomé le 15 décembre 1989. Elle a bénéficié de 85 millions d'euros qui ont été utilisés essentiellement pour la conservation des ressources naturelles et l'appui aux secteurs sociaux (santé et éducation). Des actions dans les secteurs sociaux ont aussi été financées par un programme d'ajustement structurel (21,8 millions d'euros) et dans le secteur minier (23 millions d'euros). A la 8ème réunion du FED, la République Dominicaine a bénéficié de 110 millions d'euros. Ce montant a permis de contribuer au financement des secteurs sociaux, du secteur de l'eau potable et de l'assainissement, des réformes institutionnelles et à la modernisation de l'Etat, et du secteur privé.

La République Dominicaine a, par ailleurs, bénéficié de financements dirigés à tout type de pays ACP, d'actions d'aide d'urgence, ainsi que de projets financés sur les lignes budgétaires (coopération à travers les ONG européennes en matière de droits de l'homme, coopération décentralisée).


· Une dimension régionale : Au niveau des 16 pays ACP des Caraïbes regroupés dans le Cariforum : un grand nombre d'actions dans des domaines divers tels que le développement commercial, l'agriculture et la pèche, la coopération universitaire ou le tourisme ont bénéficié à la République Dominicaine. Une dimension particulière du programme régional a concerné la coopération bilatérale avec Haïti (programme d'infrastructures, actions culturelles, environnement etc.).

* 30 Environ 1 million de personnes, ayant transféré ces dernières années environ 1,5 million de US$/an vers la République Dominicaine, couvrant ainsi plus de la moitié du déficit de la balance commerciale. 80% des transferts viennent des Etats-Unis, et 20% de l'Europe et des Caraïbes

* 31 Les années récentes correspondent à des surplus budgétaires; par exemples, 3449.5 millions de pesos en 2000 et 216 millions de pesos en 2002.

* 32 Voir PNUD et FNUP (2002)

* 33 Ce chiffre est tiré dans le manuel statistique des Nations Unies 2004

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore