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Reception des musiques rap et R&B par les adolescents scolarisés d'Abidjan : exemple de trois établissements secondaires

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par Kouassi Sylvestre KOUAKOU
Université de Cocody/Abidjan - Maà®trise des Arts du spectacle 2008
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE COCODY ABIDJAN

UFR Information Communication et Arts

MEMOIRE DE MAITRISE

En Arts du Spectacle SPECIALITE : PRoDucTioN AuDioV'isuELLE
Soutenu publiquement le 29 avril 2009 par:
M. KOUAKOU Kouassi Sylvestre

Direction de Mémoire :
M. KOFFI Gbaklia Elvis, Professeur associé à l'UFRICA

JURY PRESIDENT: M. GNABELY Yao Roch

Maître de conférences, Chef du département de sociologie de l'université d'Abidjan - Cocody

Suffragants : M. GOSSAN Logbou François

Maître - assistant en communication, au département des arts M. KOFFI Gbaklia Elvis

Maître - assistant à l'ENS, Professeur associé à l'UFR. ICA

A mon Père KOUAKOU Kouadio Rémi

REMERCIEMENTS

L'élaboration de ce travail n'a pu être possible qu'avec le soutien de certaines personnes que nous voulons remercier :


·:. M. KOFFI Gbaklia Elvis, Maître assistant à l'ENS, Professeur associé à l'UFRICA, qui a bien voulu accepter d'être notre Directeur de mémoire.

+ Mme KOUAME, directrice du système français au groupe scolaire la Farandole à Cocody ; M. LAGO, censeur au lycée municipal Pierre -Gadie 1 de Yopougon et M. KOUAKOU, censeur au lycée municipal d'Abobo, à qui je dois l'encadrement et la réalisation des enquêtes dans leurs établissements

+ Mlle ABOGO Marie Thérèse, étudiante doctorante à l'université de Laval au Québec, dont le mémoire m'a été d'une grande inspiration.

+ M. KONAN Ludovic, doctorant en droit privé, qui a mis à notre disposition son ordinateur afin de réaliser les entrevues individuelles.

+ Mlle BOHOUO Roselyne, assistante documentaliste à la bibliothèque universitaire centrale de l'université de cocody, qui a mis à notre disposition son ordinateur de bureau avec la connexion Internet pour la saisie de notre travail et pour effectuer nos recherches sur la toile.

+ M. MABRI, élève ingénieur statisticien à l'ENSEA qui nous a permis d'avoir le logiciel de traitement et d'analyse de données statistiques «Sphinx ».

+ M. KOUAKOU Konan Robert, étudiant en maîtrise des sciences fondamentales et appliquées option : informatique, pour son aide à l'utilisation du logiciel Excel et à la réalisation des graphiques.

+ M. KOUAKOU Kouassi Jean-Paul, élève en classe de 2nde A, pour la saisie de ce travail.

+ Mlle KOFFI Marie-Laure, étudiante en licence d'espagnol à l'université de cocody pour sa disponibilité à lire et nous aider à corriger ce travail.

+ M. KOUAKOU Elysée, étudiant en animation culturelle à l'INSAAC, pour la lecture de ce travail et ses corrections.

+ MM. KOUAKOU Guy et GATTA Bi L. Noël, étudian ts en deuxième année de lettres modernes pour la lecture de ce travail.

+ A mes collègue de la bibliothèque de la faculté de droit de l'université de cocody, pour leur apport moral.

+ A tous mes condisciples des arts du spectacle, en particulier, M. LOUKOU Philippe, pour son apport intellectuelle et ses encouragements à la réalisation de ce travail.

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

1- Justification du choix du sujet

8

. 10

2- Identification et formulation du problème

13

3- Questions de recherche

16

4- Objectifs de recherche

... 16

5- Hypothèses

17

6- Cadre théorique de référence

17

7- Méthodes d'investigation

. 26

8- Articulation du travail

. ... 32

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE

.. 33

CHAPITRE I: DEFINITION DES CONCEPTS

34

1- Musique Afro-américaine

34

2- Le Concept d'adolescent

.. 47

3- Notion de Réception

. 50

 

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE

..51

1- Medias de masse et impérialisme culturel

52

2- Le vidéoclip comme objet de culture

. 57

3- La réception médiatique comme mode d'expression

 
 

Chez les adolescents

. 58

DEUXIEME PARITE : STRATEGIES D'INVESTIGATION 63

CHAPITRE I : DETERMINATION DU CHAMP D'

INVESTIGATION 64

1- Population d'étude 64

2-Terrain de l'enquête 64

3- Méthodes d'échantillonnage . 69

CHAPITRE II : COLLECTE, PLAN D'ANALYSE DES DONNEES ET
DIFFICULTES RENCONTREES 75

1- Déroulement de la collecte 75

2- Plan d'analyse des données 75

3- Difficultés 77

TROISIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS INTERPRETATION ET PERSPECTIVES 77

CHAPITRE I : PRESENTATION ET ANALYSE

DES RESULTATS .. 78

1- Identification des vidéoclips 78

2- Analyse de « I'm Sprung»

selon la méthode d'analyse de Jost .....79

3- Analyse du « Scénario acte 2 » selon la grille d'analyse de Yelle

4 - Analyse comparative des deux vidéoclips 88

5- Le Questionnaire écrit 92

6- Analyse des résultats du questionnaire écrit . . 101

7- Synthèse des résultats du focus group . 119

8- Synthèse des résultats des entrevues in dividuelles 121

CHAPITRE 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS 124

1- Interprétation selon la consommation médiatique

et musicale 124

3- Interprétation selon réception de la musique

afro-américaine et l'acculturation des adolescents 127

4- Interprétation selon la réception de la musique

afro-américaine et la construction des

valeurs identitaires des adolescents 131

CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS .132

CONCLUSION .134

BIBLIOGRAPHIE 140

ANNEXES .146

INTRODUCTION GENERALE

La musique c'est l'art de combiner les sons pour les rendre agréable à l'oreille. Elle occupe une place de choix dans le quotidien des hommes. La vie sociale se caractérise par la présence quasi permanente de la musique. C'est donc à juste titre que Al-Hujwri, écrit dans son traité de l'audition musicale: « quiconque dit qu'il ne tire aucun plaisir de l'audition des sons, des mélodies et de la musique, est soit un menteur, soit un hypocrite, soit privé des sens normaux et se trouve ainsi hors de la catégorie des hommes et des animaux »1. Cette assertion radicale, répétée nous renseigne sur l'importance de la musique dans la vie d'un homme. Elle constitue une partie intégrante de son univers et de sa personnalité. L'extrême s ensibilité à l'art des sons combinés et harmonieux peut produit sur le récepteur une influence considérable.

Ainsi, les colons afin de fasciner les africains vont utiliser les médias tels que le cinéma et la musique. Selon Martin, les variétés occidentales se vendaient déjà dans les colonies, apportées par des matelots, des soldats ou encore des commerçants ; ainsi les chansons devenaient le reflet des villes, mettant en exergue les dangers de la circulation, la séduction des produits occidentaux, la comple xité des relations sentimentales et la dépravation des moeurs.

En Côte d'Ivoire, les musiciens semblaient être les porte -parole de la société, proclamant l'oralité de la tradition, défendant la dite tradition ; enseignant les bases de ce qu'on appelle aujourd'hui la bonne gouvernance.

Cependant, à la faveur des échanges coloniaux ils furent attirés de plus en plus vers le modernisme de la musique. Les artistes n'étaient pas seulement influencés par les musiques afro-américaines à cause du modernisme ; mais aussi selon Martin, « C'est parce que les jeunes urbains voulaient rompre avec un patrimoine rural, jugé bien trop encombrant, et avec des formes européennes trop associées à l'oppression coloniale qu'ils ont choisi l'Amérique. Elle seule, dans sa diversi té, pouvait donner sens à leur expérience en manifestant de manière éclatante leur capacité de création, donc de fabrication de modernité autonome pleine de la promesse d'un avenir indépendant »2.

1 Cité par Amnon Shiloah, « la musique dans la vie » p279-199.

2 François Martin, Article sur la musique face aux pouvoirs , disponible sur www.groupeclaris.org, consulté le 07 Janvier 2009.

L'Afrique en général et particulièrement la Côte d'Ivoire a connu depuis un siècle des transformations très souvent complexes dans sa musique, transformations qui continuent encore de s'opérer de nos jours avec l'avènement des musiques Rap et R&B . Ces genres musicaux, qui sont aussi d'autres formes d'influences musicales afro-américaines, se chantent aujourd'hui par des réseaux de jeunes des quartiers populaires abidjanais, qui soit l'adaptent à des rythmes locaux, soit conservent l'authenticité de son genre. Le rap ou encore la culture Hip Hop et le R&B bien que n'étant pas le seul ou le plus connu des genres musicaux afro-américains a beaucoup influencé les adolescents ivoiriens.

3- Justification du choix du sujet

1-1 Intérêt personnel

Pourquoi nous nous sommes lancés dans cette recherche et pourquoi la question de la réception de la musique afro-américaine par les adolescents ? Cette question représente pour nous l'intérêt logique que nous accordons à la réception des medias depuis notre inscription au département des arts.

Déjà en première année, nous avions choisi pour thème d'exposé la télévision ivoirienne, dans le cadre du cours de Théâtre et communication. En deuxième année, dans le cadre du cours intitulé discours filmique, nous avons traité comme thème en exposé : le montage, élément discursif du film.

Pourquoi la musique ?

Après les quatre premières années d'études consacrées aux questions dramaturgique, cinématographique et de production audiovisuelle au département des arts et précisément dans la filière des arts du spectacle, nous avons jugé important de trouver une autre thématique pour élargir notre champ d'investigation. C'est ainsi que sur les conseils de notre Directeur de mémoire. KOFFI Gbaklia Elvis qui a entre autres comme spécialité la musicologie, nous avons décidé d'orienter nos recherches sur la musique pour approfondir nos connaissances des arts du spectacle.

Pourquoi les musiques Rap et R&B?

Nous nous souvenons des années 96 où la musique rap a fortement influencé les jeunes. Aussi de nos jours les jeunes sont très accrochés au contemporary R&B. Au travers donc de cette étude, nous voulons savoir pourquoi un tel engouement pour une musique occidentale.

Voici les raisons personnelles que nous reconnaissons subjectives qui nous ont pouss é à choisir ce sujet. Cependant d'autres motivations sont à énumérer.

1-2 Intérêt scientifique

Scientifiquement parlant, nous avons choisi ce sujet pour deux raisons.

La première raison réside dans le fait qu'au département des arts aucun mémoire portant sur l'engouement des jeunes ivoiriens pour la musique afro-américaine n'a encore été réalisé. Cependant, nous pouvons relever deux des nombreux articles publiés sur le Zouglou. Ce sont l'article de Agnès KRAIDY3, Ce Zouglou que j'aime, Ivoir Soir n°3229 du 28, 29,30 avril et 1er mai 2000 et celui du Professeur BLE Raoul Germain4 ,Enseignant à l'UFRICA, le zouglou, l'expression d'une jeunesse désorientée dans le mensuel ivoirien le sentier n°4 de octobre 2000 . Ainsi nous avons voulu apporter quelque chose de nouveau à la recherche en arts du spectacle.

Deuxièmement, notre sujet est d'actualité car la fascination pour les contenus musico-culturels américains ne semble pas avoir cessé de nos jours, au contraire, elle paraît croître chez les jeunes ivoiriens surtout avec le « coupé -décalé ».

Au delà de l'intérêt scientifique énoncé ci -dessus, des raisons culturelles, nous ont aussi motivés à choisir un tel sujet.

1-3 Intérêt culturel

3 Actuellement, Journaliste à Fraternité Matin

4 Maître de conférence à la l'UFRICA, directeur du Centre d'Etude et de Recherche en Communication (CERCOM)

Notre profonde motivation est guidée par la volonté de participer à une diffusion rationnelle et sélective de la musique par les médias . Aussi voudrions-nous voir la musique locale remplir pleinement sa fonction de distraction tout en a ssurant la promotion de la culture ivoirienne.

En effet selon des constats, la plus part des émissions regardées par les populations ivoirienne sont des émissions étrangères, ce qui revient à dire que les jeunes, grands consommateurs des médias audiovisuels etrangers, sont soumis à l'influence des cultures étrangères.

Par cette étude, nous voulons interpeller, d'une part, les autorités gouvernementales, la direction de la RTI et les directions des radios de proximités à l'effet de réguler la diffusion de la musique par les medias, et d'autre part, avertir les jeunes de l'impérialisme culturelle au travers des vidéoclips.

4- Identification et formulation du problème

Les jeunes ivoiriens, sont la cible de plusieurs entreprises médiatiques à contenu divertissant. Nous nous souvenons de l'influence sans précédent que cette musique Afro-américaine notamment le « rap » a exercé sur les élèves dans les années 96 quand nous étions encore au collège. La mode à cette époque était de parler et de se comporter en « américain » pour paraître modernisé et à la une. C'est à ce moment qu'on parlait des styles «kris-kros », des « flottes impériales »5 . A cela il faut ajouter la fascination pour les téléromans américains tels que : The Fresh prince of bel-air qui présentait la vie d'un jeune afro-américain (Will Smith) venant du ghetto et vivant dans la superbe villa de son oncle et de sa tante. D'autres séries comme Santa Barbara, Dynastie, Dallas, etc. captaient l'attention des jeunes, leurs faisant même parfois oublier les devoirs d'écoles et les taches ménagères.

5 Le port de vêtements larges comme le baggy, baskets et casquette.

Certains chercheurs notent à cet égard que l'identification des africains et particulièrement des adolescents aux images présentées par les télévisions internationales ne se fait pas seulement dans le cas des films mélodramatiques mais aussi et surtout en Côte d'Ivoire, elle s'opère avec la musique. Les stars deviennent ainsi des idoles de cette jeunesse, et cela est vérifié par l'attachement pour les adolescents aux chaînes musicales telles que MTV, MCM ou Chanel O2 etc.

Ainsi donc la fascination pour les contenus musicaux et particulièrement pour les contenus musico culturels américains ne semble pas avoir cessé de nos jours, bien plus, elle paraît en pleine croissance surtout chez les adolescents ivoiriens.

En effet, aujourd'hui la nouvelle mouvance musicale qui domine le pays c'est - à dire le phénomène des Disc-jockey (DJ) tire son origine de la musique afro - américaine (Disco et mouvement hip hop). Cette « fièvre américaine » sévit en Afrique et serait surtout entretenue par la télévision, selon une journaliste sénégalaise citée par Missé . L'auteur révèle que les télévisions étrangères ont envahi l'espace audiovisuel africain : « la présence de télévisions transfrontières se fait d'autant plus durement se ntir que les émissions étrangères dominent déjà la plupart des grilles de programmation des télévisions africaines. 70% des programmes diffusés seraient, selon le rapport mondial sur la communication, d'origine étrangère »6.

Nombreux sont les jeunes de la capitale ivoirienne qui ont apparemment été ensorcelés par cette culture et les impacts directs de cet ensorcellement se perçoivent à travers leurs comportements : ils utilisent des expressions tirées de l'argot américain (par exemple : yeh (oui), what's up (salut), peace out (au revoir)) alors qu'ils sont francophones. Peu d'entre eux s'intéressent aux émissions produites localement et la plus part tentent de s'habiller comme les ressortissants des USA.

6 MISSE, Misse, « Télévisions internationales et changements sociopolitiques en Afrique sub -saharienne » in La mondialisation des médias contre la censure, Mattelart Tristan, 2002, chap. 3, p115, Bruxelles : De Boeck .

Par ailleurs notons que plusieurs bars et dancings d'Abidjan laissent entendre des chansons américaines et qu'il apparaît que les jeunes semblent apprécier les contenus de ces musiques venant de l'Amérique surtout dans les quartiers huppés.

Cette musique à travers le mouvement hip hop a considérablement influencé les adolescents scolarisés de sorte qu'ils vont faire des graffitis sur les bâtiments et les bus. Aussi vont-ils jusqu'à semer la terreur dans les établissements en exerçant des actes de vandalisme, et de violence sur leurs enseignants, éducat eurs. Ils sont devenus revendicateurs, récalcitrants, insolents envers ces derniers, ce qui met en mal le fonctionnement du système éducatif. Alors l es conflits avec leurs parents, ne manque nt pas; ceux-ci expriment clairement leur mécontentement pour cet te préférence, déplorant la grande consommation de ces productions qui leurs apparaissent vaines, voir aliénantes, qui a pour but de les acculturer. Certains parents vont plus loin jusqu'à interdire l'accès de la télévision à leurs enfants, surtout en période scolaire ; cependant les jeunes réussissent à déjouer leur attention écoutant ainsi leurs émission s musicales à la radio.

Les études qui s'intéressent à l'engouement des jeunes africains pour la culture afro-américaine portent surtout sur l'industrialisation de la culture; elles invitent à penser que l'intérêt que les jeunes accordent à cette culture musicale afro-américaine en particulier est aussi le résultat de l'impérialisme culturel américain.

D'autres théories en communication permettent égalem ent de s'aligner derrière cette pensée, comme la théorie de la réception médiatique chez les adolescents, qui soulève l'importance des médias dans la construction identitaire des jeunes.

L'objet de notre étude est d'examiner de près le problème de l'inf luence exercée par la musique afro-américaine sur les adolescents scolarisés. Ce problème réside à la fois dans la grande consommation de cette musique par ceux -ci, dans son irruption dans une société africaine dominée par la musique traditionnelle, du ter roir. Il réside également dans l'absence totale de discernement de la part de ces adolescents quant à la

réception des messages que véhiculent cette musique et son impact sur la construction de leur identité.

Cette préoccupation conduit inévitablement à un certain nombre d'interrogations.

4- Questions de recherche

- Quel est l'impact de la consommation des musiques Rap et R&B sur la construction de l'identité culturelle des adolescents scolarisés?

- Comment à travers les vidéoclips se diffusent un bon nombre de messages qui influencent la culture et l'identité des adolescents scolarisés ?

- Les chaînes musicales qui diffusent les vidéoclips, véhiculent des modèles de tenues vestimentaires, de styles de danses, etc. Les a rtistes sur l'écran influencent-ils le comportement des adolescents scolarisés jusqu'à leur « look»?

4- Objectifs de recherche

- Evaluer la consommation de la musique afro -américaine par les adolescents scolarisés pour voir son impact sur la construction de leur identité culturelle.

- Analyser des vidéoclips afin de ressortir les thèmes qui sont évoqués à l'effet de mieux comprendre dans quel sens ils ont pu être interprétés par les adolescents scolarisés.

- Décrire comment la musique afro -américaine influence la construction de l'identité culturelle des adolescents scolarisés.

- Définir les attitudes, des adolescents scolarisés à l'égard de la musique afro - américaine en fonction du sexe et de leur niveau de vie familiale.

9- Hypothèses

- La grande consommation des musiques Rap et R&B par les adolescents scolarisés les conduit à préférer la culture afro-américaine à la culture ivoirienne.

- La préférence pour le Rap ou le R&B est fonction du sexe.

- L'intérêt des adolescents scolarisés pour la musique Rap et R&B varie selon le niveau de vie familiale.

6- Cadre théorique de référence

Assimilée à une « impureté méthodologique »7 par de nombreux chercheurs, supplantée par la linguistique et la sémiologie, la réception resta, jusqu'au début des années 50, étrangère à beaucoup d'universitaire s. Ce manque d'intérêt pour la réception engendra le postulat, qui reste bien ancré dans certains courants idéologiques (Ecole marxiste), selon lequel le récepteur était passif et inintéressant.

Quatre grands courants théoriques seront relevé ici : un courant d'origine littéraire, un courant de réception médiatique sur les gratifications, un courant sociologique sur les cultures populaires, et le modèle de la diffusion des innovations de Rogers.

6-1 L'Ecole de Constance et de Umberto Eco 6-1-1 L'Ecole de Constance

C'est un courant littéraire qui, au départ a tenté de renouveler l'étude des textes à partir de l'acte de lecture. Le nouvel objet de recherche de ce courant devient le rapport texte-lecteur. Ce courant distingue en son sein deux paradigmes différents e t complémentaires : « l'esthétique de la réception » de Jauss et « l'effet esthétique » d'Iser.

7 U. ECO, «Lector in fabula », Paris, Grasset, coll. »Figures », 1985, p.8.

> Paradigme de Jauss

Chez Jauss, la réception est l'instance qui donne son statut à l'oeuvre : « la valeur et le rang d'une oeuvre ne se dédit ni des circonstanc es biographiques ou historiques de sa naissance, ni de sa seule place qu'elle occupe dans l'évolution d'un genre, mais des critères bien plus difficiles à manier : effet produire, « réception », influence exercée, la valeur reconnue par la postérité »8. Le sens est alors attribué à l'oeuvre par un récepteur qui vit au sein d'une société : l'interaction se fait entre un texte et un individu socialisé et cultivé.

Le lecteur donne ainsi sens et vie au texte, le récepteur devient alors actif : « dans la triade formée par l'auteur, l'oeuvre et le public, celui -ci n'est pas un simple élément passif qui ne ferait pas réagir en chaîne ; il développe à son tour une énergie qui contribue à faire l'histoire (...). La vie de l'oeuvre dans l'histoire est inconcevable sans la participation de ceux auxquels elle est destinée. C'est leur intervention qui fait ent rer l'oeuvre dans la continuité mouvante de l'expérience littéraire, où l'horizon ne cesse de changer, où s'opère en permanence le passage de la réception passive à la réception active, de la simple lecture à la compréhension critique, de la norme esthétique admise à son dépassement par une production nouvelle »9.

Jauss élabore le concept d' «horizon d'attente » comme « le système de références objectivement formulables qui, pour chaque oeuvre au moment o ù elle apparaît résulte de trois facteurs principaux : l'expérience préalable que le public a du genre dont elle révèle, la forme et la thématique d'oeuvres antérieures dont elle présuppose la connaissance, et l'opposition entre langage poétique et langage pratique, monde imaginaire et réalité quotidienne »10, qui permet au lecteur, grâce à son «capital culturel » de mieux appréhender la lecture.

> Paradigme de Iser

8 H.R JAUSS, «Pour une esthétique de la réception », Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.24.

9 HR Jauss. Pour une esthétique de la réception, op.cit. p.45.

10 Ibid., p.50.

Quant à l' « effet esthétique » d'Iser, il révèle ce que le texte produit sur le lecteur : une oeuvre possède en elle une substance qui « mobilise chez le lecteur des facultés de représentation pour lui faire adopter des points de vue différents »11.

Ceci permet à Iser de fonder une typologie des lecteurs : le « lecteur idéal » correspond au lecteur que l'auteur désirerait comme récepteur alors que le « lecteur contemporain » est le lecteur réel, tel qu'il apparaît dans la réalité des pratiques.

Ces deux théories réunissent au sein d'une même école, la théorie de s effets et la

théorie de la réception, permettant ainsi la connaissance de l'oeuvre dans son ensemble.

6-1-2 L'école de Umberto Eco

Umberto Eco s'est, lui aussi, intéressé à la réception en définissant dans « L'oeuvre ouverte »12, le lecteur comme le co-créateur de l'oeuvre, lui donnant sa signification. Ainsi dans Lector in fabula, il insiste sur le rôle de l'instance réceptrice en tant qu'instance significative : « le texte est un tissu d'espaces blancs, interstices à remplir,et celui ,qui l'a émis prévoyait qu'ils seraient remplis et les a laissés en blanc pour deux raisons. D'abord parce qu'un texte es t un mécanisme paresseux qui vit sur la plus-value qui y est introduite par le destinataire ; ensuite parce qu'un texte veut laisser au lecteur l'initiative interprétative, même si en général il désire comme interprète avec une marge suffisante d'univocité .Un texte veut que quelqu'un l'aide à fonctionner»13. Pour lui, le lecteur doit être doté d'une compétence qui désigne le «capital culturel », pour comprendre l'oeuvre. Son étude est très proche de celle de l' Ecole de constance.

Les études de réception littéraire prônent un récepteur actif dans la production

de sens du texte. Afin d'y parvenir, le récepteur doit posséde r une compétence ou un

11 W. ISER, « L'acte de lecture. Théorie de l'effet esthétique », Editions P ; Mardaga, coll. « philosophie et langage », 1985, p.14.

12 U. ECO, « L'oeuvre ouverte », Paris, Seuil, coll. «points essais », 1965.

13 U. ECO, «Lector in fabula », Paris, Grasset, coll. »figures », 1985, p.66

«capital culturel » qui lui permet de déchiffrer les oeuvres, grâce aux expériences antérieures qu'il a pu accumuler.

6-2 Les Cultural studies ou études culturels et populaires

Ce courant se développe dans les années 60-70 en Grande-Bretagne et fait suite à des travaux engagés plus tôt, avec l'apparition des formes culturelles liées à l'industrialisation. Richard Hoggart, en publiant en 1957, The Uses of Litteracy, traduit des années plus tard en français sous le titre de La culture du pauvre14, fait office de pionnier et ouvre la voie vers de nouvelles enquêtes et de nouvelles méthodologies.

En effet, immergé en observateur dans la vie des classes populaires en Grande - Bretagne, dans les années 50, il fonde en 1964 le centre de recherche de Birmingham, dans lequel de nombreux travaux seront entrepris afin de comprendre le rapport que les membres de la classe populaire entretiennent avec les produits issus de l'industrialisation de masse. L'idéologie tiendra dans ce courant une grande place, notamment au sein des travaux Stuart Hall.

Les études des medias furent englobées dans les recherches de ce courant avec les études sur la presse féminine et montra un récepteur négociateur de la signification d'un texte et capable de résister au contenu des programmes.

Ce courant, très actif dans les années 80 avec les études de Ien Ang sur le décryptage des lettres de téléspectateurs de Dallas15. David Morley sur les variations de décodages d'un magazine d'informations générales «Nationwide» par un groupe de téléspectateurs, montre l'importance du contexte social, de son action sur les modes de décodage des messages.

Les études culturelles nous permettent de voir la réception médiatique selon une production et une réception des messages en considérant l'importance du sens de ces messages chez les récepteurs.

14 R. HOGGART, « La culture du pauvre », les éditions de minuit, coll. « le sens commun », 1970, 420p.

15 Série télévisée américaine

Ainsi les codes culturels sont très importants dans le processus de production et de réception des textes médiatiques.

Dans le même sens, Radway Janice16 a révelé que la réception médiatique est un processus interactif, c'est-à-dire que les publics qui s'exposent aux messages médiatiques, ont une part de responsabilité dans la dite réception, ils la reconstruise, la critique et l'adapte à leurs codes culturels.

Par ailleurs BROWN Jane dans «Teenage room culture: where media an identities intersect », démontre que les adolescents ne s'intéressent qu'aux médias qui répondent à leurs attentes, leurs besoins et leurs expériences pers onnelles. Ainsi les médias leur permettent de se construire une identité afin de savoir qui ils sont ou qui ils pourraient devenir et comment les autres également les perçoivent.

La recherche ici consacrée à la réception de la musique afro américaine, est avant tout un problème d'identité culturel. Il entre dans le cadre de l'impérialisme culturel . Ceci explique la place tenue par le courant des études culturelles tout au long de ce travail.

6-3 Les uses and gratifications

Ce troisième courant constitutif des études de réception m êle la théorie de la réception et la théorie des effets. Ce courant qui s'inté resse à la question « que font les gens des medias ?» est avant tout un courant de recherche en communication. Rompant avec la théorie des effets qui s'interrogeait sur ce que les medias faisaient aux gens, cette théorie se développe dans les années 60 en se questionnant sur le rapport entre les medias et les récepteurs. En abolissant le concept d' « aiguille hypodermique » de Lasswell, qui désigne l'audience comme un groupe amorphe, ce courant réintroduit un récepteur actif et donne une grande importance à la notion de choix, qui devient

16 Radway, Janice (1984). Reading the Romance: women, patriarchy, and popularliterature. Chapell Hill: University of North Carolina Press.

déterminante dans les études sur le récepteur consommateur évoluant dans une conception néo-libérale de la société. Ce courant à dominance psychologique, à son commencement, se rapproche de la sociologie par l'étude des usa ges et des pratiques des medias. Parmi les chercheurs de ce courant, Liebes et Katz font office de représentants. En analysant ce que les spectateurs font du programme Dallas 17, ils mettent en évidence l'interaction entre le contexte social duquel est issu le spectateur et son interprétation du contenu. Chaque membre d'une culture analyse les programmes avec les codes culturels propres à sa culture. Ainsi la Polysémie d'un contenu devient un concept fondamental de ce courant.

6-4 Le modèle de la diffusion des innovations de Rogers

Le principe de ce modèle est tout simple. Il stipule que pour qu'un individu adopte un nouveau comportement, il doit passer par plusieurs étapes au travers desquelles les valeurs de sa personnalité vont intervenir.

Par exemple, comment travaille t-il au niveau de la communication ? Lit-il les journaux ? Écoute t-il la radio? Regarde t-il la télévision ? Si c'est le cas, le processus de changement de comportement passera par des étapes.

Pour ce faire, il lui faudra d'abord avoi r la connaissance. Ensuite il lui faut être persuadé. S'il est convaincu, Il faut qu'il prenne alors la décision d'adopter le nouveau comportement.

Le schéma d'un tel processus se présente de façon linéaire et de la manière suivante :

1 : Connaissance ? 2 : Persuasion ? 3 : Décision ? 4 : Exécution ? 5 : Confirmation.

Au niveau de la phase de l'exécution, il peut y avoir trois cas :

17 T. LIEBES et E. KATZ, « 6 interprétations de la série Dallas », in Hermès n°11-12, CNRS, 1992, p.125-144.

1. Soit l'adolescent adopte le nouveau comportement et le maintient, soit il l'adopte par la suite.

2. Soit il n'adopte pas tout de suite le nouveau comportement et rattrape plus tard (adoption tardive).

3. Soit il n'accepte pas du tout le nouveau comportement et le rejette de façon continue.

Ce que nous donne le tableau suivant :

Figure n ° 1 : Le modèle Rogers du changement de comportement.

Adoption

Confirmation

Adoption tardive

Discontinuation Arrêt

Rejet

Rejet continu

Toutefois pour que ce modèle se déploie avec réussite, il faut au préalable certaines conditions:

1. Pratique précédente.

2. Besoins et problèmes ressentis.

3. Caractère novateur du comportement à adopter.

4. Norme du système social.

Ces quatre courants constitutifs des études de réception sont complémentaires, ils peuvent être employés dans une même étude. Cependant dans ce mémoire ce sont les trois derniers à savoir les cultural studies et les uses and gratifications et la réception selon Rogers qui seront employés, afin de montrer comment la musique

afro-américaine peut t-elle devenir significative par la place qu'elle tient dans le quotidien des adolescents scolarisés et quelles influences cette musique exercent sur eux.

9- Méthodes d'investigation

Pour répondre aux questions de recherche, il faut aller bien au delà de nos impressions et de nos intuitions aussi valable s et séduisantes soient elles. En effet, une vision impressionniste de la réalité entraîne de nombreuses dé formations de la réalité causées par nos perceptions, nos croyances, nos attentes, nos expériences. Ces déformations, teintées de nos désirs, de nos souhaits et de notre imagination, occasionnent une perception partiale de la réalité. L'intuition est valab le et même souhaitable mais elle ne suffit pas à induire une explicable logique rationnelle et argumentée d'une réalité. Livrées à elles seules, l'intuition et l'impression permettent d'exprimer la vérité d'un individu mais ne permettent pas d'extrapoler cette vérité aux autres individus

Pour « objectiver » davantage nos impressions, nous avons besoins d'instruments et d'outils qui puissent nous permettre de démarquer et de rationaliser les liens entre nos perceptions de phénomènes, nos observations, nos souhaits et notre imagination. En fait, nous avons besoin de méthodes.

La démarche scientifique vise à expliquer et à valider nos hypothèses afin de vérifier les théories personnelles et d'en créer de nouvelles. Elle vise donc globalement à décrire, à comprendre et à prédire l'évolution des phénomènes de notre environnement. Cette compréhension « objective » de l'environnement permet d'orienter et d e planifier des actions en vue d'intervenir dans cet environnement. Or, c'est la méthode utilisée qui permet de s'assurer du degré d'« objectivité » de la recherche.

L'objectif général poursuivi par cette étude va très largement commander la méthodologie adoptée et l'ordre de présentation des réflexions.

Par ailleurs le choix de notre méthodologie obéit à une v olonté de donner plus de rigueur à notre travail. Cette étape se veut donc une présentation des principaux axes de la procédure à entreprendre pour mener à terme notre étude et des techniques d'approche du sujet.

En effet, une fois la définition opératoire des hypothèses établies, il convient de procéder aux choix des méthodes de recherches puis aux choix des méthodes de collectes et d'analyse de données.

Les méthodes de recherches (qui seront présenté es dans les lignes qui suivent) sont reliées à l'objet d'étude. Le choix d'une méthode de recherche consiste à trouver la meilleure façon d'approcher ou plutôt d'investiguer son objet d'étude, c'est -à-dire que l'on décide, d'après la nature de l'objet de recherche, si l'on doit explorer, décrire ou expérimenter afin de solutionner le problème de recherche.

Les méthodes de recherche, définies par Madeleine GRATWITZ comme : « un

ensemble concentré d'opérations mises en oeuvre pour atteindre un ou plusieurs objectifs, un corps de principes présidant à toutes recher ches organisées, en un ensemble de normes permettant de sélectionner et de coordonner les techniques » 18,

sont évidemment liées aux méthodes de collectes de données mais ces dernières consistent essentiellement à élaborer des techniques pour la cueillette des informations dans le contexte précis de l'enregistrement d'un aspect des phénomènes à saisir.

Dans notre étude, nous utiliserons concomitamment les méthodes quantitatives et qualitatives

7-1 Approche quantitative

La méthode quantitative d'observatio n consiste essentiellement à étudier les caractéristiques des unités individuelles qui composent la « population » de l'enquête et ensuite à décrire la situation d'ensemble. Aussi permet -elle de comprendre le

18 Madeleine GRAWITZ, Méthodes des sciences sociales, Dalloz, 7ème ed, Paris 1986, p 361

phénomène de réception et d'étudier les caractéristiques et les tendances significatives à partir de la façon dont les jeunes enquêtés se sont exprimés en répondant au questionnaire.

Par ailleurs elle nous permettra d'obtenir des éclairages tangibles qui permettront aux décideurs de prendre des mesure s pour réguler la diffusion de la musique par les médias.

7-2 Approche qualitative

Elle vise à dresser un portail d'une situation donnée qui est beaucoup plus fourni e, colorée et circonstanciée que l'usage qu'on peut en retracer à partir de quelques indices quantitatifs.

Les techniques de recherche qualitative utilisées dans cette étude nous permettront d'enrichir les données recueillies par le questionnaire écrit. Les techniques utilisées sont les suivantes : l'analyse thématique, l'entrevue individuelle et l'entretien en groupe. Le principal avantage de ces techniques est qu'elles permettent de collecter les données de façon naturelle et spontanée, soit en faisant parler les sujets ou en les observant dans des situations précises.

7-3 Description des instruments de recherche

7-3-1 Méthode quantitative : le Questionnaire

L'entrevue par questionnaire est la technique quantitative utilisée dans cette étude. Elle favorise une collecte méthodique d'information, et conduit à des interprétations des résultats de façon plus objective.

Il est composé de 26 questions à modalités prédéfinies composées de questions à réponses fermées ou fixées à l'avance et des questions à réponses ouvertes.

Le questionnaire a été construit autour des points suivants :

- les questions portant sur la situation sociale ;

- les questions relatives à la consommation médiatique, permettant de savoir la fréquence de consommation de la télévision et de la musique ;

- les questions sur la musique américaine et la musique ivoirienne, permettant aux enquêtés de donner leur opinion sur les différentes musiques qui passent à la télévision et à la radio ;

- Les questions sur les valeurs et les comportements individuels.

7-3-2 Méthodes qualitatives : l'Analyse thématique,

les entretiens individuels et les entretiens en groupe

Le principal avantage de ces techniques est qu'elles permettent de collecter les données de façon naturelle et spontanée, soit en faisant parler les sujets ou en les observants dans des situations précises.

7-3-2-1 L'entretien en groupe

Il a été choisi comme technique complémentaire de collecte des données pour préciser certaines données du questionnaire écrit. Cette techni que a été utilisée seulement qu'au lycée la farandole car les élèves étaient disponibles et une salle a été aménagée par la directrice à cet effet.

Par cette technique, nous poursuivons deux objectifs généraux comme tout entretien de groupe :

« - réunir des informations factuelles ;

- observer les attitudes des participants. »19

Elle est donc riche à la fois des éléments des entrevues individuelles et de l'observation participative, tout en permettant aux participants de se sentir plus à l'aise.

19 Ibid.

7-3-2-2 L'Entretien individuel

Il s'agit d'une interview avec une personne à la fois. L'entretien individuel est défini par Laurence Bardin comme : « une conversation initiée par l'interviewer dans le but spécifique d'obtenir des informations de recherche pertinentes, conversation qui est centrée par le chercheur sur des contenus déterminés par les objectifs de la recherche. »20

Pour certains critiques, les entretiens individuels avec leurs questions ouvertes ne sont pas objectives car les répondants peuvent soit être déboussolés ou déroutés, ou encore peuvent être influencés par les enquêteurs qui vont tenter de leur explique r des questions en cas d'incompréhensions ; cependant pour nous, cette technique a été retenue car le répondant est seul alors il peut parler en toute liberté et avec sérénité, ayant le sentiment d'être pris au sérieux pour donner son avis, ses sentiments, etc.

7-3-2-3 L'Analyse thématique

L'utilisation de cette technique permet de mettre en évidence les grands thèmes des messages véhiculés à travers des vidéoclips afro -américains et ivoiriens.

Pour cela, nous avons consulté le site Internet de MCM (Ma C haîne de Musicale), qui donne les informations sur les chansons les plus écoutées et qui présente les artistes et les stars de musique. Aussi avons nous écouter et enregistrer deux vidéoclips (un de production américaine et un de production ivoirienne).

Nous avons analyser ces deux vidéoclips selon la grille d'analyse de Yelle 21 et de Jost22. Les démarches Jost et Yelle sont principalement axées l'une sur le sens du texte et l'autre sur les formules techniques (la réalisation du scénario du clip).

Les objectifs visés par le choix de cette technique de collecte est dans un premier temps de faciliter l'interprétation des résultats de l'enquête sur le terrain, c'est -à-dire, du

20 Bardin, Laurence (1977). L'analyse de contenu. Paris : Presses universitaires de France, coll. « Le psychologue », 233p.

21 Yelle, François (1993) Analyse comparative de vidéoclips québécois (mémoire de maîtrise). Université de Montréal.

22 Jost, François (1999). Introduction à l'analyse de la télévision. Paris : Ellipses.

questionnaire, de l'entretien en groupe et l'entretien individuel ; et deuxièmement à faire un rapprochement de ces deux vidéoclips afin de relever les similitudes importantes et de dégager les différents thèmes abordés pour comprendre son influence sur les adolescents.

10- Articulation du travail

Pour mener à bien notre travail, nous l'organisons autour de trois parties.

La première partie est intitulée cadre théorique. Elle donne les définitions des différents concepts de notre sujet. Il y est aussi présenté la revue des écrits pertinents que nous avons recensé et qui traitent du problème identifié.

La seconde partie, expose les stratégies d'investigations. Ici, sont déterminé s le champ d'investigation, la collecte et le plan d'analyse des données, sans oublier de mentionner les difficultés rencontrées.

La troisième partie, quant à elle présente les résultats, donnent les interprétations et fait des recommandations.

PREMIERE PARTIE :

CADRE THEORIQUE

CHAPITRE I: DEFINITION DES CONCEPTS

4- Musique Afro-américaine

Née aux Etats-Unis à partir du XVI ème siècle. La musique afro-américaine est issue des traditions musicales des Africains rendus comme esclaves en Amérique. Sous l'influence des traditions profanes et religieuses que les colons, pour la plupart anglo - saxon et français, imposèrent à la communauté noire, cette musiq ue, qui se veut une musique composée et exécutée par les noirs d'Amérique va emprunter à la musique européenne certains éléments tels que son vocabulaire et ses structures de musique tout en perpétuant les pratiques musicales africaines.

Composée de chansons de travail, elle va être utilisée dans ses débuts comme une forme de dénonciation et de résistance aux conditions inhumaines de l'esclavage et à la menace d'acculturation. Aussi servait-elle de cadre de prières collectives et permettait d'échanger et de préparer des coups d'évasion sans être compris ou découvert par le maître.

Les chansons de la musique afro -américaine sont pour la plus part structurées selon la formule type à la musique africaine, c'est -à-dire la formule question-réponse. Le lead vocal entonnait la mélodie, et les autres reprenaient en choeur le refrain.

Par ailleurs, il convient de relever que la musique afro -américaine n'est pas en elle-même un type de musique mais un genre ou un courant musical duquel se revendiquent toutes les formes de musique considérées comme étant tout simplement la musique des noirs américains, musique composée et exécutée par eux -mêmes.

Nous pouvons donc citer les formes de musique comme le Rap, le R&B, le disco, la Soul, les Blues, le Jazz, les Negro Spirituals.

1-1 Le Rap

Le Rap dont les initiales signifient Rock Against Polices, est reconnaissable par son phrasé syncopé, presque parlé. Il prend forme dans les quartiers de New York comme le Bronx à la fin des années 70 et fait ses premières émules aux États -Unis, au début des années 80.

1-1-1 Historique

Le rap semble formellement se rapprocher de la culture africaine dont se réclame le mouvement hip-hop. Le chant scandé du MC évoque en effet le griot, poète et musicien qui chronique la vie quotidienne ou est invité à chanter lors des célébrations (ex : mariage). De même, le retour à une musique essentiellement basée sur le rythme plus que sur la mélodie ramène aux polyrythmies de percussions africaines.

Une grande partie des premiers DJ et MC sont d'origine j amaïquaine. Les sound systems jamaïcains ont donc eu un rôle dans l'apparition du rap dans les ghettos Noirs américains. L'ancêtre le plus proche du rap est le spoken word (« mot parlé »), apparu au début des années 1970 avec quelques groupes confidentiels dont les Last Poets ainsi que Gil Scott Heron. Il s'agit à cette époque de la déclamation de discours sur des rythmes battus par des tambours africains avec la négritude comme thème de prédilection.

Le Hip-Hop, lui, est né en 1974 avec DJ Kool Herc, et les premiers raps étaient réalisés par des MC (Maîtres de Cérémonie) qui faisaient des rimes toutes si mples pour mettre l'ambiance en soirée. Le premier morceau de rap proprement dit, King Tim III du groupe Fatback Band, voit le jour en 1979.

En 1979, quelques mois après, le premier tube rap sort en 45 tours, c'est Rapper's Delight du Sugarhill Gang. Les rappeurs y sont accompagnés par un orchestre funk et il ne s'agit que d'une vulgaire caricature de la révolution qui se prépare dans les rues New Yorkaises. On peut noter aussi la parution de Magnificient Seven en 1980 du groupe punk anglais The Clash.

En 1982, The Message de Grandmaster Flash fut la révolution annoncée. Il s'agit du premier tube hip hop, une culture de rue qui était alors composée principalement de danse et de DJ-ing. Il est d'ailleurs curieux que, malgré le fait que ce soit le rappeur Melle Mel qu'on entend sur l'enregistrement, le titre est crédité du nom de Grand Master Flash (le DJ - concepteur sonore). Le rappeur n'avait pas le rôle de premier plan qu'il a aujourd'hui. Les rappeurs américains tel que Run DMC critique le racisme des blancs dans leurs chansons, la majorité des auditeurs sont alors des noirs. C'est Puff Daddy, qui a calqué la musique rap sur les chants doux très en vogue chez les blancs aux USA afin de conquérir le marché blanc.

Les années 1980 furent celles de l'explosion du rap avec des groupes politiques comme Public Enemy ou entertainment comme Run-DMC. Dans la lignée du Do It Yourself des punks New-Yorkais (le hip hop fut d'abord surnommé le «punk noir »), les rappeurs rappaient sur des rythmes synthétiques et brutaux, issus de boîte à rythmes bon marché).Il s'agit d'une véritable musique populaire de rue qui développait ses propres thèmes : d'une part sous l'influence de la Universal Zulu Nation (ou plus communément appelée Zulu Nation) d'Afrika Bambaataa qui voyait dans le hip hop le moyen d'éloigner les jeunes des drogues et des gangs et d'émuler leur créativité, d'autre part en tant que témoignage d'une vie difficile (rap "hardcore").

Initialement issu des quartiers défavorisés, le rap à ses débuts est souvent un exutoire au mal-être et aux revendications des jeunes qui les habitent. Les propos violents ou crus sont fréquents, volontiers provocateurs (Fuck tha Police de NWA ou C'est clair de NTM). Le rap est donc accueilli par le grand public plus c omme un phénomène social que comme une forme artistique à part entière.

1-1-2 Caractéristiques 1-1-2-1 Rythme

Les rythmes de la musique du rap comme les paroles sont souve nt des rythmes 4/4 ou 2/2 avec un caractère syncopé marqué rappelant celui de certaines formes de funk, dont le rap des premiers temps était d'ailleurs fortement inspiré. Ce style a été amené de manière prédominante par les musiques soul et funk, lesquelles répétaient tout au long des morceaux leurs rythmes et leurs thèmes musicaux.

Dans les années 1960 et 70, James Brown jette les bases sur lesquelles sera fondé le rap: une musique rythmée (ses enregistrements sont encore aujourd'hui une source de samples inépuisable pour les DJ), un style de chant saccadé, parfois parlé ou crié et des textes véhiculant une forte identité et des revendications sociales ou politiques .

1-1-2-2 Thématique

Le rap comme le reste de la culture hip -hop cumule un aspect festif, hédoniste et un aspect contestataire. Les thèmes abordés varient selon les genres et ont évolué selon les époques. Comme la soul et le funk dont ils s'inspirent, les textes traitent des sujets communs à toute la musique populaire occiden tale c'est-à-dire la vie quotidienne, l'amour ou le sexe. De nombreux groupes de rap ont également des textes à vocation contestataire ou politique qui les rapprochent du punk et de la poésie de la beat génération. On peut citer le groupe américain Public Enemy ou le groupe français Assassin.

Les textes Rap sont parfois très virulents contre les symboles du pouvoir, la police ou la justice. Les critiques violentes sont en fait assez minoritaires et l'aspect contestataire se limite le plus souvent à une dénonciation qui passe par les descriptions des problèmes sociaux tels que le racisme, la pauvreté, le chômage, l'exclusion. En réaction contre la dramatisation de certains paroliers, des rappeurs abordent la vie quotidienne des quartiers populaires d'un point de vue positif.

Une thématique récurrente, notamment dans le gangsta rap, tourne autour de la société de consommation et des symboles du pouvoir, comme les femmes, les voitures ou les armes à feu. Les rappeurs jouent sur ces fantasmes et se construisent des personnages en général sans lien avec leur vraie personnalité et leur quotidien réel. Des critiques ont été faites contre ces textes qualifiés de sexistes, matérialistes ou prônant la violence.

Les paroles, souvent revendicatives et réalistes, sont la plupart du temps soutenues par un beat (morceau de musique) en boucle, un sample (un échantillon de plusieurs musiques) et parfois des scratches. Conçu par et pour le ghetto noir américain, le rap est avant tout une musique basée sur une constante innovation, sur un refus de toute institutionnalisation ; une musique où l'originalité est un facteur déterminant pour se faire connaître.

Le rap est une musique politisée, à l'image du groupe Public Enemy, parfois violente comme NWA (coté West Coast) ou Run -DMC (coté East Coast).

Le principe du rap est d'exploiter le tempo à nu. Le personnage central est le Dj (Disc Jockey). Il anime les soirées avec se s disques mystérieux accompagnés du MC (Maître de cérémonie) qui encourage les spectateurs à danser en parlant au rythme de la musique. Le rap devient alors un moyen pour le rappeur au micro de prêcher sa parole en face d'inconnus et de tenter de les conva incre, quel que soit le message. Les idées sont dès lors courtes, ce sont des flashs sonores et des significations qui fusent, des chocs répétés de mots courts ou longs à la phonétique proche, destinés à frapper l'auditeur.

En dépit de son caractère violent et révolutionnaire, les vidéos clips qui s'y rattachent sont souvent plus humoristique s et ont une mise en scène très soignée. Ce contraste du genre et de son style vidéo serait l'élément qui fascinerait les jeunes. Il est donc très apprécié et constitue souvent une inspiration de vie culturelle chez les adolescents africains qui sont en quête de modèle.

1-2 Le Rhythm`n`blues (R&B)

Le rhythm and blues (ou R'n'B, à ne surtout pas confondre avec le R'n'B contemporain, courant plus moderne, qui s'axe autou r du hip hop et de la musique populaire) est un genre musical combinant des influences de gospel et de blues.

Le terme fut introduit en 1949 par Jerry Wexler, alors journaliste au magazine professionnel Billboard, qui devint un peu plus tard l'un des produ cteurs les plus réputé

de son époque au sein de la firme Atlantic Records. Ce terme, qui se prête davantage au marketing musical, remplace peu à peu l'expression race music (« musique raciale »), trop péjorative.

Plutôt que d'identifier un genre musical bi en précis, le terme rhythm and blues a été petit à petit utilisé pour décrire tout type de musique contemporaine populaire parmi la population afro-américaine. Bien que réutilisé depuis la fin des années 1990 en Europe (et notamment en France), le terme R& B a toujours été employé aux États -Unis (des années 1950 à aujourd'hui).

1-2-1 Historique

À ses débuts, le rhythm and blues désigne, comme son nom l'indique, une forme de blues rythmé, joué principalement par des musiciens noirs. Né au sortir de la Seconde Guerre mondiale, ce style est fortement influencé par les orchestres de jazz noirs de l'ère du swing, le rythme boogie-woogie, les structures harmoniques du blues, et surtout le gospel. Il se distingue du blues par ses thèmes plus gais, un tempo plus rapide, et l'accent mis sur la batterie et les cuivres. Le saxophone est alors l'instrument roi de ce genre musical, qui est aussi marqué par les chanteurs à la voix puissante : les blues shouters. Également appelé jump music, le rhythm and blues préfigure le rock 'n' roll, dont il contient déjà tous les éléments.

À la fin des années 1950, le terme désigne surtout les musiciens de rock 'n' roll noirs (parfois aussi qualifiés de black rock), et les groupes de doo-wop. Le terme de rhythm and blues passe de mode dans les années 1960 parmi son public original afro-américain, pour être remplacé par la musique soul, la Motown et James Brown; mais le genre sera une des influences majeures de nombreux jeunes musiciens britanniques qui formeront les groupes qui renouvelleront le rock, des Rolling Stones aux Who. Le rhythm and blues, notamment dans sa version de La Nouvelle-Orléans, est aussi une influence majeure en Jamaïque où les musiciens locaux (qui l'appèlent shuffle) en font la base de ce qui deviendra le ska. Le rhythm and blues est à nouveau adopté par un public britannique dans les années 1970 avec la scène pub rock.

Toujours utilisé aux États-Unis depuis, et synonyme de black music (qu'elle soit soul, funk, disco ou urban au cours des années 1970 et 1980), le terme R'n'B est réapparu en France au milieu des années 1990, cette fois désignant la nouvelle musique populaire noire américaine fortement influencé par le hip-hop. Cette nouvelle musique R'n'B/hiphop n'a parfois qu'un rapport très lointain avec le rhythm and blues original, mis à part pour certains artistes pour qui elle est une même manière de chanter issue du gospel.

1-2-2 Caractéristiques
1-2-2-1 Rythme

Rhythm and Blues n'est rien d'autre que du Blues auquel on a ajouté le rythme ; il s'agit de blues « qui balance », il ne reflète pas de tristesse ou de mélancolie comme s on nom le laisserait entendre mais, au contraire, vous fait oublier vos soucis et vous entraîne à danser.

1-2-2-2 Thématique

En faisant un compil des titres R&B les plus diffusés sur les ondes, on en arriverait sûrement à la conclusion que le R&B ne parl e que d'amour et de « drague » à longueur de temps. Or, si le R&B aborde généralement des thèmes plutôt positifs, il ne met pas de côté pour autant des sujets plus profonds comme la condition des femmes ou les différences sociales. Les artistes du R&B se s ervent de cette musique pour partager leurs expériences douloureuses.

En plus des musiques Rap et R&B, nous allons brièvement définir d'autres genres de musiques afro-américaines.

1-3 Les Négro spirituals

Le negro spiritual, apparu au contact de la religio n protestante se caractérise par une grande liberté d'improvisation à partir d'une ligne méthodique. Ainsi les « Works songs» c'est-à-dire les champs de travail se transforment en « Gospel songs ». De caractère sacré, le negro spiritual était omniprésent au début du XIX èm siècle. Comme la musique profane (chansons de travail, appels, etc.), ils étaient interprétés en a -capella, alors que certains chants étaient accompagnés d'instruments, notamment de percussion et de banjo.

1-4 Le Blues

Né au sortie de la guerre de sécession de 1861 et 1865, Le blues est à la fois une forme musicale définie par une chanson courte de douze mesures sur une structure d'accords déterminée avec l'emploi caractéristique des blues notes ; et un moyen pour les esclaves d'exprimer leur quotidien difficile, qui sont conscients que l'abolition de l'esclavage ne change finalement pas grande chose à leur condition de vie. C'est un chant qui défini un sentiment de mélancolie et de cafard, de détresse et de désespoir. Le plus souvent en forme de poème, il évoque toutes les situations de leur rude vie

quotidienne : pauvreté, racisme, alcoolisme et le manque d'amour. Le blues a eu une influence majeure sur la musique populaire américaine puisque l'on en retrouve des traces dans le jazz, le rhythm and blues, la soul, les musiques pop et même classiques.

1-5 Le Jazz

Le jazz est un genre musical propre aux Noirs des États-Unis, c'est un mélange de courants musicaux très divers qui a su intégrer de nombre uses influences et se prêter à de nombreux métissages. Autrement dit le jazz était né d'un mélange de musiques européennes et de musiques africaines. Les influences africaines sont d'abord vocales et rythmiques. En effet, les esclaves ne possédant rien ne pouvaient s'exprimer musicalement qu'avec leur corps, c'est -à-dire leurs mains, leurs pieds et leur voix. Différentes situations ont créé des types de chants :

· le travail : les worksongs (chants de travail)

· la religion : les gospels ou les negro-spirituals

· le désespoir : le blues

Il est aujourd'hui difficile de décrire précisément ce qui caractérise le jazz à cause de sa richesse et sa complexité, mais nous pouvons noter les éléments distinctif s suivants : du swing, de l'improvisation, de la sonorité et du phrasé. Les origines mêmes du mot ne sont pas franchement établies. Pour les uns jazz viendrait du verbe patois créole « jaser » ; pour d'autres, il évoque les prostituées de la Nouvelle-Orléans surnommées «jazz belles » en souvenir de la Jézabel biblique. Certains encore avancent qu'il s'agirait du diminutif d'un musicien ambulant : James Brown très prisé du public.

Figure 2 \ Evolution d1 Jazz et ses influences ëI e les i I ëiqI is éçéì äair1L d'aIid êd1hua

1-6 La Soul

Apparue aux Etats-Unis dans les années 1950, la soul est un style musical dérivé du Jazz, du gospel, du blues et surtout du rhythm and blues. Venue de la rue, sortant directement du ghetto urbain, la soul, qui signifie « âme >> en Anglais, désigne l'âme du peuple afro-américain, et donc ses aspirations, ses spécificités musicales et revendications sociales : «Dès ses premières années en effet, la musi que soûl est une réaction de la jeunesse noire face à la communauté blanche et au puritanisme ambiant. Elle tente une fusion de l'âme et de la danse au moyen de deux facteurs : une base rythmique omniprésente et très soutenue, basse et batterie pour l'essentiel, et une thématique de l'amour déclinée sous les aspects parfois les plus ouvertement impudiques, jugée scandaleuse par la frange conservatrice de la société américaine »23.

1-7 Le Funk

Durant les années 1960, la soul évolue et se mélange avec d'autres st yles musicaux tels que le Rock, le Rhythm and Blues ou encore le jazz pour former la funk. Le mot «funk>> vient de l'argot «stink» (puer en français) pour définir un style dépouillé, sans ornement. Elle repose sur des rythmes groovy. Les fondateurs du funk

23 Sans auteur, « soûl, musique » Encyclopédie Microsoft® Encarta®. http://fr.encarta.msn.com (c) 1997 -2005 Microsoft Corporation, consulté le 23 septembre 2008.

sont des artistes comme Maceo, Melvin Parker ou encore comme le groupe The Meters. Néanmoins, la figure emblématique de la musiq ue funk reste James Brown. Au début des années 1960, le Funk garde encore une bonne part des ses racines Rythm and Blues et soul; les paroles des chansons insistent alors beaucoup s ur la défense des noirs. Les années 1980 marquent la dernière étape de l'évolution de la musique funk qui s'accompagne d'un développement des rythmes électroniques avec la basse et le synthétiseur qui jouent alors un rôle fondamental dans la mélodie; ainsi , nous pouvons donner comme exemple « Let me know you » de Stanley Clarke. Ces différents mouvements de la musique funk influenceront par la suite fortement d'autre s styles tels le rap ou encore le disco avec des artistes comme Sly and the Family Stone ou Stevie Wonder.

1-8 Le Disco

Le disco est un genre musical et une danse apparu au début des années 70. Son nom est une abréviation du mot « discothèque », des clubs dans lesquels on ne passait que de la musique pour danser. Ce style d'abord écouté exclusivement par les noirs américains se propagera rapidement grâce aux night -clubs (boîtes de nuit) dans le monde entier. Musique de masse, le disco a pour thèmes favoris la sexualité, la vie et la nuit. Il se caractérise par l'aspect efféminé de la musique et de la danse. Le disco est de nos jours un des genres prisés par les jeunes c'est en cela qu'un auteur en ligne dit : « Les années 2000 marqueront le renouveau du genre avec un regain d'intérêt d'un partie de la population pour la musique des années 1970 -1980 en général. Certains parlent même de la "renaissance" du disco. Cela pousse les maisons de disques à refaire des compilations et même des remix des plus grands tubes du genre mais aussi des morceaux moins connus. De nouveaux genres disco apparaissent au XXIe siècle, comme le Disco House ou encore le Disco Electro. Il existe également de nouvelles et de nombreuses façons de vivre sur cette musique (en particulier chez soi, notamment grâce à Internet, aux web radios, aux lofts musicaux). De nos jours, la musique disco est donc toujours très apprécié des nostalgiques du genre, mais aussi par la nouvelle génération.

Les tubes disco sont diffusés et/ou remixés par les DJs lors de soirées spéciales et sont toujours diffusés en discothèque et sur de nombreuses radios le vendredi et le samedi soir ... Certains voient une résurgence de la danse disco dans la danse electro qui est pratiquée par de nombreux jeunes de nos jours» 24.

5- Le Concept d'adolescent

2-1 Quelques définitions actuelles de l'adolescence 2-1-1 Définition de l'OMS

Selon l'OMS (WHO, 1977), l'adolescence correspond à la période pendant laquelle l'être humain :

- Passe du stade de la première apparition des caractères sexuels secondaire s à celui de la maturité sexuelle ;

- Acquiert des facultés psychologiques et des modes d'identification qui transforment l'enfant en adulte ;

- Accomplit une transition sociale et éco nomique qui se réalise entre le stade de dépendance totale à celui de l'indépendance relative.

Cette définition bien que de portée générale, nous semble un peu complète en ce qu'elle s'inscrit implicitement dans la dimension démographique du thème. Elle s'intègre aussi aux dimensions sociale, psychologique, économique et biologique .

2-1-2 Définition selon KEATS25

Cité par KOUTON, Keats est aller plus loin en distinguant quatre étapes de l'adolescence :

- L'éveil sexuel vers 12-15ans;

24 Un article de wikipédia, Encyclopédie lib re sur le «Disco ».http : // fr.wikipédia.org/wiki/Disco, consulté le 07 Janvier 2009

25 Cité par KOUTON

- Les premières relations sexuelles vers 14-17ans;

- Le rôle sexuel vers 16-19ans;

- Le choix d'un rôle déterminant dans la société vers 18 -25ans.

Cette définition qui a l'avantage de mettre l'accent sur l'âge, variable de base de l'analyse démographique, nous amène à distinguer deux types d'adolescents : l'adolescent physiologique qui prend fin vers 15ans et l'adolescent sociale, qui selon les cas, peut aller de 16 à 25ans. Ces quelques définitions montrent qu'il existe d'énormes difficultés pour délimiter avec précision la période de l'adolescence.

En nous inspirant des éléments qui précèdent et dans un souci d'une plus grande validité de notre travail, nous retiendrons l'adolescen ce comme la période allant de 12 à 20ans révolus.

Le concept d'adolescent recouvre plusieurs dime nsions biologique, démographique, juridique, physiologique, psychosociale et sociale . Il n'est donc pas étonnant que les définitions utilisées diffèrent d'un chercheur à un autre. L'absence d'une définition univoque de ce concept rend ainsi difficile la dé termination d'une période stable de la vie à laquelle s'appliquerait l'adolescence.

2-2 Caractéristiques de l'adolescent26

2-2-1 Dimension biologique et physiologique

La dimension biologique se rapporte aux transformations physiologiques de l'enfant qui vit ainsi son passage à la maturité. La puberté constituant pour cette dimension du concept de l'adolescence le moment auquel s'effectue cette transition. L'adolescent passera de l'apparition des caractères sexuels secondaire s à celui de la maturité sexuelle27.

2-2-2 Dimension sociologique

26 EVINA, A. et Alamm-Beleck A., « Vie féconde des adolescents en milieu urbain camerounais, in les cahiers de l'IFORD, N° 16, 1998, 117p.

27 WHO, 1977.

La dimension sociologique est étroitement corrélée à la dimens ion biologique et physiologique. Les transformations physiologiques entraînent un changement de statut de l'enfant et de son éducation. La fille commencera alors à apprendre sa fonction dans la société.

L'adolescence selon Victor HUGO apparaît comme « le commencement d'une femme dans la fin de l'enfant ». Pour le garçon c'est le début d'une initiation vers l'age adulte.

2-2-3 Dimension démographique

Les définitions du concept de l'adolescence relatives à la dimension démographique de ce terme se basent uniquement sur l' âge.

Dans ce cas, l'adolescence va concerner, selon certains auteurs, les individus de la tranche d'âge de 12 à 19 ans, de 15 à 19 ans ou de 15 à 24 ans etc. Ainsi pour Akoa28, l'adolescence est marquée par la puberté et va de 12 à 18 ans. Ce qu'il convient de retenir ici, est que la tranche d'age utilisée est souvent fonction du contexte de l'étude.

2-2-4 Dimension psychologique

Elle marque l'évolution de l'identification de l'adolescent ou de l'adolescent en tant qu'un individu autonome, indépendant pouvant rendre des décisions propres et se fier à son jugement personnel.

C'est en quelque sorte la période de l'affirmation de la personnalit é de l'enfant. L'enfant se sentira ainsi adulte et l'éveil sexuel le rend encore plus sensible à ce sentiment. Ces premières expériences sexuelles lui consacreront définitivement le sentiment d'être adulte.

2-2-5 Dimension juridique

28 In Etienne Folabi KOUTON « Evaluation et recherche des facteurs de la fécondité précoce au Bénin », mémoire de DEA en démographie, université de Paris I, 1992.

La dimension juridique confère à l'enfant certains droits et le rend apte à certains actes à la fin de l'adolescence : c'est le cas par exemple du mariage, du droit de vote, de l'éligibilité, etc.

3- Notion de Réception

La réception est considérée comme un phénomène essentiellement psychique. Elle a une activité structurante. Elle structure ce qui a été vu afin de lui donner une signification. « La réception relève donc d'une activité opératoire. Elle est le résultat d'un processus de signification déclenché par l'acte de p erception »29. Relevons donc qu'il ne peut y avoir de réception sans perception. La distinction entre perception et réception peut paraître artificielle compte tenu de la simultanéité de ces deux activités. Ce qu'il convient de mettre en exergue ici, c'est qu toute perception met en marche un processus de structuration, processus qui peut être soit instantané, soit lente, en fonction du caractère familier ou ou original de tel ou tel phénomène sensible. C'est ce processus que nous appellerons réception

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE

Le chercheur dans toutes sciences se donne un repère constitué de travaux antérieurs, dont il met en exergue les qualités du travail, mais aussi les insuffisances. C'est par rapport à ces insuffisances que celui -ci précise bien en quoi son étude diffère de celui de ses prédécesseurs.

Ainsi pour Madeleine GRAWITZ, « au moment où l'on précise son objectif, il est prudent de prendre connaissance de la bibliographie, soit sur les problèmes différents, mais étudiés au même endroit et pouvant mettre en causes des données semblables. »30

29 SANOGO, Daouda « Etude sur la réception des messages ioniques et verbo -iconiques selon les milieux notamment en Côte d'Ivoire », Thèse de doctorat de troisième cycle en sociologie du développement, université de bordeaux II, 1977, p.25

30 GRATWIZ Madeleine, Méthodes des sciences sociales, Dalloz, Paris, 1993, P.483

Nous avons pour ce faire passé en revue un certain nombre de recherches pour savoir ce qui a été réalisé avant nous sur notre sujet ou abondant dans le même ordre que notre thème.

A notre connaissance, aucune étude sur ce sujet n'a été réalisée au département des arts de l'université de cocody, ce qui réduit nos possibilités d'avoir des écrits locaux sur ce sujet. Nous avons donc mis l'accent sur des écrits étrangers.

Selon Paul N'DA, « Deux possibilités de structurer la revue sont suggérées ici, au choix, selon peut-être la nature des informations accessibles et recueillies : celle qui s'organise autour des thèmes et celle qui regroupe les textes en écrits empiriques et en écrits théoriques. »31

Nous avons choisi pour la présentation de notre revue de littérature, la première possibilité c'est-à-dire celle qui s'organise autour des thèmes.

Ce chapitre va donc s'organiser comme suit : dans un premier lieu, un aperçu des courants de recherche sur l'influence des médias est montré de tel sorte que les effets des médias de masse dans le contexte de l'impérialisme culturel en société africaine sont mis en évidence ; en un second lieu, est retenue l'ensemble des opinions portant sur les industries culturelles en lien avec la culture jeune et notamment du vidéoclip comme objet de culture ; Il se termine par les réflexions menées sur la réception médiatique et l'identité culturelle des jeunes.

5- Medias de masse et impérialisme culturel

Il y a déjà cinquante ans que Daniel LERNER, chercheur américain avait jeté les socles du paradigme dominant avec la publication de son livre : The passing of traditionnal society: modernizing the middle east; la thèse principale de cet ouvrage étant que les médias ont des effets puissants sur les audiences et qu'ils peuvent changer les sociétés traditionnelles en Etats riches et modernes. C'est cette publication des

31 N'DA Paul, Méthodologie de la recherche de la problématique à la discussion des résultats, Educi, Abidjan, 3 ème éd revue et complétée

travaux de LERNER qui a effectivement lancé les différentes réflexions et discussions sur le rôle que joue la communication dans le développement, soutien Charles MOUMOUNI dans son mémoire de maîtrise dont le thème était : Communication et

développement : état de question et enjeux. Aussi affirme t-il que c'est LERNER qui fut l'un des premiers chercheurs à avoir fait un travail sur l'impact des contenues des médias de masse occidentaux sur l'identité culturelle des populations du tiers -monde.

« Aucun villageois, à l'exception de l'épicier, ne pouvait s'imaginer vivre dans un endroit autre que son village (...) alors que l'épicier, quand à lui préfère vivre en Amérique «because I have heard that it is a nice country, and with possibilities to be rich even for the the simpliest persons (...) It is nice to know what is happening in the other capitals of the world. We are stuck in this hole; we have to know what is going outside our village» (...)».

Voici sur-cité un des constats de Lerner reprit par Moumouni dans son mémoire afin de justifier l'apport de la communication mass e médiatique dans les pays du tiers monde. Selon Momouni, Lerner avait en effet constaté dans une étude réalisé dans le village de Balgat en Turquie, en 1950, qu'une plus grande exposition des villageois à la radio et à ses émissions occidentales, ainsi qu'un homme (l'épicier), tourné vers la mode rnité,

avait mis fin à des siècles d'isolement et donné aux gens une idée de ce que pouvait être leur avenir. Un média comme la radio venait ainsi d'ouvrir un peuple à la modernité.

Des études encore plus récentes en communication internationale s'accordent sur le fait que les publics à travers le monde sont affectés par les messages médiatiques venant des pays industrialisés. Aussi importe t-il de relever que les médias exercent une forte influence sur les individus, et que grâce à ce pouvoir, ils sont u tilisés pour susciter le désir de consommer les nouveaux produits de masse. Le problème énoncé dans le milieu des années 1950, au lendemain de la seconde guerre mondiale semble encore d'actualité à l'aube du troisième millénaire. En effet les chercheurs dé battent de cette question en terme de culture de masse, d'impérialisme culturel.

1-1 La culture de masse

Jean Baptiste FAGES, décrit dans son dictionnaire des medias, la «masse» comme une notion assez confuse, qui peut désigner une population ou une so ciété, plus précisément des groupes humains qui ont un comportement collectif. Dans ce même ouvrage, Edgard Morin dit que la culture de masse se doit d'être comprise dans un contexte anthropologique culturel, dans lequel ce terme apparaît comme étant une homogénéisation de tous les groupes sociaux pour lesquels cette culture est diffusée comme un bien de consommation.

Les médias de masse agissent sur les gens par le processus de diffusion massive. La diffusion est la transmission d'un phénomène à travers l e temps et l'espace. Ce phénomène peut comprendre les idées (concepts reliés ou non à des entrées tangibles tels que des produits ou des pratiques), mais également des innovations (transmission d'idées à travers de nouvelles pratiques, de nouveaux processus ou des produits). La transmission d'idées et des innovations exerce nt des influences positives ou négatives dans le domaine économique et social ; et la communication est considérée comme un élément clé de cette transmission déclare Rice32.

Selon Rogers33, comme relevé dans le cadre de référence la diffusion (ou adoption cumulative) d'une innovation dans le temps suit un processus en forme de S, qui est : l'adoption lente et grandissante dans un premier temps, l'accumulation rapide ensuite, et l'affaissement (ou aplanissement), quand le maximum de degré d'adoption est atteint. Aussi, selon cet auteur, la diffusion des innovations est le principal moteur du développement dans les pays du Tiers -monde. Dans un système social, la diffusion peut être caractérisée par différents types d'adopteurs : les innovateurs (généralement les premiers : 2.5%), ensuite les adopteurs précoces (13.5%) ; suivent également les 34% de majorité et les 34% de majorité tardive.

32 Rice, Ronald (2002). « Diffusion of Innovations and Communication » in International Encyclopaedia of Communications. Erik Barnouw, University of Pennsylvania, Oxford University Press.

33 Rogers, Everett (1962). Diffusion of Innovations. New York: Free Press of Glencoe.

Les derniers, les 16% restants, sont les retardataires ( Rogers, 1962 ; Rice, 2002). Mais pour Misse : « la faute principale de cet auteur est d'avoir pensé que seule la diffusion des innovations dans les pays africains pouvait y provoquer le développement durable, au mépris de nombreuses dynamiques sociales du dehors et du dedans »34. Ceci remet donc en cause la pertinence des théories sur les effets puissants des médias, défendant la dépendance des individus aux contenus des médias de masse ; ce qui n'est en fait qu'un stéréotype pour Maigret35. A la lecture de Katz Elihu36 nous retenons que ces théories sur les effets des médias qui conçoivent les usagers comme des consommateurs passifs, ont été contestées par l'approche des « uses and gratifications », qui soutient plutôt que les médias répondent aux besoins des gens; l'usager y est un individu qui choisit de recevoir tel message de tel média en fonction de ses besoins. Dans cette logique, la consommation médiatique ne se situe plus dans un processus de comportement réactionnel tel que le concevait le fameux modèle « stimulus-réponse »; mais du point de vue de Wolton37 elle est plutôt comme une activité qui donne autant de pouvoir au consommateur qu'au média dans le processus de production et de réception des messages. Cependant cette conception masquant la réalité des rapports sociaux et d'exploitation capitaliste doit aussi être relativisée dans les contextes de vulnérabilité à l'impérialisme culturel.

1-2 L'impérialisme culturel

D'après Konaté Sié38, qui a fait une étude sur l'impérialisme culturel en Afrique noire francophone à travers la production et la distribution du livre pour enfants, Le terme « impérialisme » fait référence aux visées expansionnistes d'un État, au sens

34 Misse, Misse, (2004), « L'aporie de la communication sociale pour le développement ». http:// www. u - grenoble3.fr/chaire_unesco /Textes/misse/ séminaire 5.htm,

35 Maigret, Éric (2003). « Les publics : Sociologie de la réception et Cultural Studies » in Communication et Médias. La documentation Française, Paris.

36 Katz, Elihu (1956). International relations and mass communications: stud ies in the flow influence. Columbia:Columbia University.

37 Wolton, Dominique (2003). L'autre mondialisation. Éditions Flammarion.

38 Konaté, Sié (1994). La littérature d'enfance et de jeunesse en Afrique noire francophone : Burkina Faso, Côte d'Ivoire et Sénégal : L'impérialisme culturel à travers la production et la distribution du livre pour enfants. Ottawa : banque internationale d'information sur les États francophones.

géographique, maritime ou économique. C'est donc une politique d'un État qui tend à mettre certaines populations ou certains États dans la dépendance politique, culturelle ou économique. Il retient de cette définition la dimension culturelle, en précisant que la conquête des peuples avait pour but de leur donner les moyens de penser et d'agir à l'occidentale.

L'impérialisme culturel est surtout vu ici comme une « synchronisation culturelle », c'est-à-dire un processus par lequel un pays, une société ou une nation impériale impose son style de vie culturel à d'autres nations, de façon à entraîner une perte d'autonomie culturelle chez ces dernières (Cees Hamelink, cité dans Ross, Line et De la Garde, Roger (1984). Les médias et l'industrialisation de la culture, dans Les rapports entre le Québec et les États-unis. Québec: IQRC.).

Selon Tristan Mattelart39, les publics africains sont victimes d'un impérialisme culturel américain par le biais des radios et télévisions étrangères. Cette conception rejoint la théorie des effets puissants, dans ce sens qu'elle prône le pouvoir des médias sur les consommateurs. Ainsi, selon la théorie de l'impérialisme culturel américain, le téléspectateur serait victime de la réception des médias. Tout en pensant que les jeunes peuvent faire des choix, il nous semble que la théorie de l'impérialisme culturel est pertinente dans notre étude pour mettre en évidence le fait que les médias sont des porteurs de messages culturels. Plus particulièrement, nous pensons que les émissions de télévision, spécifiquement les émissions de type musical, constituent des moyens de transmission de messages culturels.

En ce qui concerne les vidéoclips, les messages textuels sont appuyés par des messages visuels, qui peuvent être lus comme le reflet de mondes réels par les jeunes désireux d'un monde meilleur que le leur. De plus, les études en anthropologie de la communication ont mis en lumière les influences culturelles véhiculées par les sociétés modernes et impériales, qui sont aussi basées sur la communication vivante, riche en significations et en relations sociales intenses au trav ers de la « Techno communication

39 Mattelart, Tristan (2002). La mondialisation des médias contre la censure. Bruxelles : De Boeck.

»40. La réalité qu'impose un tel type de société tendrait à instrumentaliser la culture d'autrui, de manière à la rendre justement conforme à la société impériale. Ainsi la culture afro-américaine serait une culture impériale, qui s'imposerait dans les moeurs des jeunes africains, en particulier des jeunes ivoiriens, à travers une culture musicale propre aux Afro-américains.

6- Le vidéoclip comme objet de culture

Notre étude retenant le vidéoclip comme support des pièces musi cales préférées

par les jeunes scolarisés, il apparaît nécessaire de mieux décrire ce support médiatique.

A la consultation du Dictionnaire de la communication de TRUXILLO Jean Paul et CORSO Philippe, nous retenons que le vidéoclip se définit, dans le se ns commun comme un accessoire de promotion audiovisuelle indispensable aux produits culturels grand public, ou encore comme un très court métrage sur support vidéo dont les images servent de support visuel à un morceau de musique de variété.

Une autre définition du vidéoclip est donnée par DEVILLE Nicolas et YVAN Brissette, dans Rock'n clip: la première encyclopédie du vidéoclip : « Le clip n'est qu'une ébauche d'images, pleine de sens (...) rempli de fantasmes remontant à la nuit des temps, de banalités quotidiennes, de souffrances anonymes et de jouissances endémiques. Le clip fourmille d'idées, sur tout, sur rien. L'organisation symbolique des clips expose tous les mythes du sens commun, argent, sexe, politique, quotidien, subjectif, personnalité. »

Il s'agit ici du vidéoclip comme un medium par lequel sont exprimés des styles culturels et des rythmes musicaux

7- La réception médiatique comme mode d'expression chez les adolescents

40 Caune, Jean (1995). Culture et communication : convergences théoriques et lieux de médiation. Presses universitaires de Grenoble.

GLEVAREC Hervé à travers son étude « quel objet social est la radio pour les adolescents », basée sur 50 entrevues et dont le but était de comprendre le processus de réception des programmes de radio jeunesse par les adolescents français et de ressortir les significations de cette réception ; permet de considérer la réception médiatique comme une forme d'expression socioculturelle des adolescents à travers la musique.

Il a révélé plusieurs formes de réceptions qui nous permettent de savoir comment les jeunes perçoivent les émissions de radio. Ce sont entre autres la réception signifiante, la réception participative et la réception distante et critique. Il invite à connaître les groupes d'adolescents et le sens qu'il donne à des émissions de radio par rapport à leur expérience sociale. Les émissions qui ont fait l'objet de cett e étude sont tirées des radios musicales françaises comme NRJ, Skyrock, etc. ; les jeunes y ont la possibilité d'appeler gratuitement entre 9h et 11h du soir pour exposer leurs problèmes et parler en direct avec les autres auditeurs.

Cette étude permet de comprendre le phénomène de réception d'un média : la radio est perçue ici comme un objet social car les jeunes l'utilisent comme une sphère de socialisation.

3-1 Construction d'une identité culturelle

La construction d'une identité culturelle est un phénom ène entièrement complexe comme l'ont noté certains chercheurs en psychologie sociale. L'identité se construit d'après eux selon deux figures.

L'une définit le « moi » comme un processus et l'autre comme un contenu. La première catégorie de « moi » est personnelle, et consiste dans l'adolescence à vivre avec toutes les personnalités que l'on a pu s'imaginer ; et la seconde, beaucoup plus sociale, consiste à se faire dicter une personnalité par la société. Les parents, les amis, les medias, etc. ce sont ceux là en effet qui prescrivent comment les possibles « moi » doivent paraître, parler, agir ou encore se vêtir.

En outre selon les sociologues et les psychologues, les attentes et les actions des autres, influencent profondément la construction d'identité, si l'on veut se placer dans un contexte social. Pour les adolescents particulièrement, l'identité se fonde sur les apparences physiques et émotives.

Brown Jane a démontré dans son étude sur la culture médiatique des adolescents que ces derniers passent 40% de leurs temps dans des activités de loisirs, incluant l'écoute télévisuelle et musicale, et la lecture des magazines. Aussi la chambre à coucher des adolescents est un endroit essentiel pour la construction de leur identité. Ils y passeraient en effet 13% de leurs temps éveillés, après le temps qu'ils passent en salle de classe qui est de 20%. Selon l'auteur, le temps qu'ils passent dans leur chambre à coucher : les murs de leurs chambres sont couverts de posters et de publicités provenant des magazines qu'ils lisent, la télévision est située en face de leur lit et ils écoutent leur musique sur un lecteur placé sur leur tablé de chevet (avec beaucoup de disques compacts et de cassettes), est en rapport étroit avec l'utilisation qu'ils font des médias.

De plus, les filles généralement pour stocker hors de la vu des uns et des autres (surtout des parents), les romans, les revues qu'elles lisent se servent de l'espace d'en dessous de leur lit. Ainsi, la chambre à coucher peut dévoiler la complexité de l'ide ntité d'un jeune et sa façon de voir le monde.

D'un point de vue plus large, plusieurs recherches ont permis d'affirmer que les médias contribuent à la préservation ou non de l'identité culturelle. D'après un chercheur néerlandais : « La préservation de l'identité culturelle est de plus en plus une question décisive des relations internationales. » (in la mondialisation des médias contre la censure, P. 26 de Mattelart TRISTANT). L'auteur de l'ouvrage cité fut affirme que le concept d'identité culturelle es t ainsi apparu pour défendre un espace national qui apparaît comme menacé par les logiques d'internationalisation travaillant dans les marchés de la communication.

3-2 La réception liée à l'effet de groupe

Le groupe est un facteur influent dans le processus de réception. En effet, c'est au sein d'un groupe qu'on développe des comportements et des valeurs similaires. L'association de la réception à un effet de groupe semble inévitable selon Jean CAUNE dans culture et communication : convergences théoriques et lieux de méditation. Pour CAUNE « le comportement d'un individu ne prend sens que rapporté à celui du groupe social dans lequel il vit ». Richard HOGGART, Cependant, dans sa célèbre étude sur le style de vie des classes populaire en Angleterre dénommée la culture du pauvre, explique les phénomènes de consommation médiatique d'un sous groupe et permet de nuancer l'importance des effets des médias de masse à l'intérieur du groupe. Cette étude montre en effet que les membres des classes ouvrières britanniques ne sont pas facilement influençable par le contenu des médias de masse parce qu'ils restent des conservateurs c'est à dire attachés à leurs habitudes.

Ainsi si la plupart des études menées sur l'influence des médias, nous présente la consommation médiatique comme « dérouteuse » du public, l'approche critique de cette théorie se veut moins pessimiste sur ce point et de nouveaux chercheurs comme Brigitte LE GRIGNOU vienne appuyer HOGGART dans sa théorie pour affirmer que « ce serait faire injure aux membres des classes populaires que prétendre qu'ils s'identifient profondément à ce qu'ils lisent dans les fins heureuses des feuilletons » (P 51 de Du côté du public : usages et réception de la télévision)

En outre le groupe peut être moins passif en ce qui co ncerne l'influence que les médias peuvent avoir sur lui. Même si dans son étude intitulée la mondialisation des médias contre la censure, MATELLART Tristant, prouve que les Etats -Unis dominent le reste du monde en véhiculant ses produits culturels, certain es études notamment celle sur la réception sélective de Brigitte LE GRIGNOU prônent de plus en plus les cultures locales permettant ainsi de freiner la toute puissance de la théorie de l'impérialisme culturel.

Dans ce chapitre sur la recension des écrits pertinents, nous avons étudié les notions d'impérialisme culturel et d'influences médiatiques d'une part et de la réception médiatique et de l'effet de groupe d'autre part. Cette étude que nous avons entrepris de faire constitue le premier travail sur la r éception des vidéoclips en Côte d'Ivoire dans le domaine de la recherche en Arts du Spectacles. Notre démarche s'est fortement inspirée d'une recherche portant sur la réception de la musique par des jeunes camerounais : étude de cas dans deux établissements secondaires.

DEUXIEME PARITE :

STRATEGIES D'INVESTIGATION

CHAPITRE I : DETERMINATION DU CHAMP D'INVESTIGATION

1- Population d'étude

Le sujet de notre mémoire s'intitule « La réception par des adolescents scolarisés ivoiriens de la musique afro-américaine: étude de cas dans trois établissement secondaires d'Abidjan ». La population scolaire concernée par cette étude est alors celle dont l'âge est compris entre 12et 20 ans. On peut être poussé de savoir pourquoi un tel choix ? Il se justifie par le fait qu'en Côte d'Ivoire, l'âge maximum autorisé pour l'inscription au Cours Préparatoire Première année (CP1) ou encore l'âge moyen est de six (06) ans. Le cycle primaire faisant six (06) ans, alors l'enfant qui fait un parco urs sans faute rentre au collège à douze (12) ans au m oins. Quand au cycle secondaire, il

dure normalement sept (07) années, c'est pourquoi, il n'est pas erroné d'avancer que les moyennes d'âges des élèves depuis la classe de 6 ème à la terminale se situe à juste titre entre 12 et 20 ans.

2-Terrain de l'enquête

Le manque de ressources financières additionnées à la contrainte temporelle nous oblige à réaliser une enquête de proximité circonscrite dans le périmètre de notre cité d'habitation qui est Abidjan.

Le choix d'Abidjan est loin d'être un choix fantaisiste. Ce ne serait pas juste de porter un tel jugement sévère sans que préalablement cette contribution n'a été appréciée dans toute son étendue.

Malgré les difficultés financières, nous avons tout fait pour rester objectif dans le choix des paramètres permettant de respecter au mieux le raisonnement et la démarche scientifique.

Par ailleurs le choix s'est porté sur Abidjan parce que sur 15 millions d'habitants que comptent la Côte d'Ivoire, la ville d'Ab idjan à elle seule accueille plus de 3 millions soit 20% de cette population41. Aussi avec la crise que vie notre pays depuis le 19 septembre 2002, la majorité des populations des zones centr e, nord et ouest ont tous migrée à Abidjan. Parmi ces populations, les élèves fut les plus nombreux ainsi on a pu assister à la création de collèges ou lycées de relais. Egalement faudra t -il rappeler que c'est à Abidjan que se trouve le plus d'infrastructures scolaires tant publiques que privées et partant de là le plus grands nombre d'élèves.

Notre champ d'étude est donc les établissements publics comme privés de la direction régionale de l'éducation nationale. Cependant pour éviter de disperser nos forces, nous avons voulu travailler dans trois communes d'Abidjan.

41 Source : institut national de la statistique, résultat par localité du RGPH -96 : 01 région des lagunes

Pour le choix des communes et établissements, nous avons eu recours à la technique de randomisation qui consiste à tirer au hasard nos trois établissements scolaires pour en constituer nos lieux d'enquête.

Ce travail de randomisation nous a donné les établissements suivants :

- le lycée municipal d'Abobo sis au dépôt 9 de la sotra ;

- le lycée municipal Pierre Gadiet de Yopougon, sis au quartier sidéci terminus des bus 30 et 40 ;

- le groupe scolaire la Farandole de Cocody, situé aux II plateaux, sur le boulevard latrille.

Notons que ces établissements ont été choisis en tenant compte des communes dans lesquelles elles sont implantées. Ainsi la justification des choix se fera en présentant les communes.

2-1 Abobo (Lycée Municipal)

Située à une dizaine de kilomètres au nord du centre ville et la deuxième plus grande commune de Côte d'Ivo ire, la commune d'Abobo regroupait officiellement 638.237 habitants en 1998. Abobo est en fait probablement la commune la plus peuplée d'Abidjan. Elle accueille la plus part des i mmigrants qui n'ont pas les moyens de s'offrir un logement locatif dans les ensembles construits. Officiellement on y trouve 125.460 non ivoiriens, officieusement on n'en compte au moins 627.300, soit au moins cinq fois plus. Dans cette commune cohabitent une forte population hétérogène.

L'habitat représente 11,2% de la superficie, en majorité de l'habitat sur cour commune (85%). Ce qui indique qu'Abobo est un des privilégiés d'implantation de l'habitat traditionnel.

L'habitat en maison individuelle repré sente 8% de l'habitat (l'individuel 3% et l'individuel groupé 5%). Le précaire constitue 4,3% de l'en semble. Il faut dire qu'Abobo obéit moins, à une véritable organisation urbaine, mettant en valeur la capacité d'adaptation de la population. Du fait de so n développement spontané, Abobo manque cruellement d'un bon équipement public. La commune d'Abobo est l'exemple

d'une ville « conglomérat » avec ses nombreux contrastes et ses constructions anarchiques loin de respecter les règles architecturales.

Abobo est le berceau des personnes défavorisées pour la plupart. Il va s'en dire que les élèves fréquentant les collèges et lycées de cette commune et de surcro ît habitant la dite commune sont pour la plupart issues des couches socio - professionnelles défavorisées.

2-2 Yopougon (Lycée municipal pierre Gadié 1)

La commune de yopougon s'étend sur 6.667 hectares avec 688.235 habitants dont 341.823 hommes et 346.412 femmes avec 78.295 non ivoiriens.

L'habitat constitue 18% de la superficie de yopougon. Près de la moi tié de l'habitat est sur cours communes (45%), localisées dans le centre urbain (yopougon attié, Port bouet 2) et dans les villages et leur extension (kouté village, Niangon lokoa etc.).

L'habitat en maison individuelle est également important, constituant un peu moins de 45% de la surface de l'habitat dont 80% est de l'individuel groupé. Une grande partie de cette zone d'habitat a été initiée par les sociétés immobilières parapubliques (SICOGI, SOGEFIHA) et privées, ainsi que par les grandes entreprises te lles que la SGBCI, l'EECI, NESTLE... Les habitats précaires sont situés dans les quartiers disséminés dans la commune tels que SICOBOIS-YAOSEI et ANDOKOI, représentent moins de 8% de la surface d'habitat.

Yopougon est en effet, l'exemple même d'une ville « cosmopolite » à des moeurs variées. C'est le lieu de convergence de toutes les ethnies et de toutes les religions. C'est également la commune où se côtoient à la fois les familles modestes et pauvres. La concentration en infrastructures scolaires est impress ionnante (Plusieurs collèges privés et publics, plus de deux cent cinquante (250) écoles primaires, sept (07) établissements

techniques et professionnels avec une station de recherche de l'ORSTOM et plusieurs établissements de l'enseignement supérieur.)

2-3 Cocody (Groupe scolaire la farandole)

La commune de Cocody est réputée pour être le quartier « huppé » d'Abidjan. Elle justifie cette réputation dans la mesure où l'habitat moyen et de bon standing y est concentré. Sont implantés dans cette commune de nombreux grands équipement éducatifs (universités, grandes écoles), sanitaire s (CHU) et de sécurité (école de gendarmerie et de police, camp de gendarmerie d'Agban et camp militaire).

Les habitats de cette commune ne sont pas seulement une juxtaposition d e belles réalisations architecturales mais un chef d'oeuvre urbanistique. L'habitat occupe 15,7% de la surface communale. Les trois quarts à savoir 73,4% sont constitués de maisons individuelles (dont 71% d'individuel et 29% d'individuel groupé) de standi ng économique et surtout de moyen et de haut standing. L'habitat collectif occupe 12,3% de la surface d'habitat : la majeure partie (93%) a été constituée en opération d'ensemble par les sociétés immobilières. L'habitat sur cour commune (8,3%) est constit ué des villages Ebrié et autres.

L'habitat précaire (Gobelet, Blockhaus, etc.) y tient une place non négligeable avec 6,1%. La population de Cocody est estimée à 251.741 habitants avec 75.971 de non ivoiriens.

Par ailleurs les infrastructures scolaires et universitaires, les grandes écoles (ENSEA), les lycées comme le classique, technique et sainte marie sont des établissements d'excellences qui ont formé la plupart des cadres de ce pays. Soumettre donc notre questionnaire aux élèves fréquentant et habit ant la commune de Cocody,

nous donne la certitude de toucher les enfants de couches socioprofessionnelles plus ou moins aisées.

3- Méthodes d'échantillonnage

Pour étudier les caractéristiques d'une population, on peut procéder à un recensement. Nous entendons par caractéristiques, les attentes et motivations, le nombre et les critères socio-démographiques de la population étudiée. Malgré la qualité des résultats que l'on peut obtenir, le recensement demeure une procédure lourde, lente, coûteuse et parfois mal adapté aux besoins et possibilités de l'entreprise.

Par ailleurs le recensement est impossible lorsque la mesure suppose la destruction de l'objet mesuré. Par exemple pour tester la qualité du contenu des boîtes de sardines d'un conteneur, on ne peut pas toutes les ouvrir. Il est préférable dans ce cas de prélever un échantillon sur lequel on va appliquer le test afin de limiter l'influence de l'effet provoqué par nos interrogations.

Dans notre étude ici, nous utiliserons l'enquête par sondage et c ela à cause de certaines contraintes liées au coût et au temps.

Le sondage est une enquête effectuée sur un sous -ensemble d'une population dont on veut connaître les caractéristiques et/ou opinions sur un sujet donné en interrogeant un nombre limité de ses membres. Le sondage est donc une enquête par échantillonnage. On a l'échantillonnage probabiliste ou aléatoire et l'échantillonnage non probabiliste ou raisonné (ou empirique).

Dans le premier type cité, comme son nom l'indique, les unités de sondage so nt tirées au sort de façon hasardeuse dans une base de répondants déjà déterminée. Dans ce cas la probabilité qu'une unité de sondage soit incluse dans l'échantillon est connue a priori et l'on peut calculer l'erreur d'échantillonnage.

Pour le second type, les unités de sondages sont choisies non dans une base déjà déterminée mais en fonction d'un certain nombre de critères fixés a priori.

Nous opterons pour cette deuxième méthode d'échantillonnage. Même s'il n'est pas possible de calculer ici l'erreur d' échantillonnage contrairement à l'échantillonnage probabiliste et que la précision des estimations reste méconnue, cette méthode à cependant l'avantage d'être relativement moins coûteuse et beaucoup plus facile à mettre en pratique.

Les méthodes d'échantillonnage non probabilistes les plus connues sont les suivantes : l'échantillonnage fondé sur le jugement de l'enquêteur ; l'échantillonnage de convenance ; l'échantillonnage en « boule de neige » ; l'échantillonnage par itinéraire ou random road et l'échantillonnage par quotas.

3-1 L'échantillonnage fondé sur le jugement de l'enquêteur

Cette méthode d'échantillonnage comporte beaucoup de biais et ne peut -être réalisée que dans des cas très particulier s. Par exemple pour tester une campagne publicitaire, le choix par jugement de deux villes « test» peut-être plus pertinent qu'un choix aléatoire.

Par contre pour notre enquête, cette méthode n'est pas appropriée. En effet, une enquête est réalisée dans un établissement et l'enquêteur choisit comme bon lui semb le des enquêtés. Le risque de biais dans ce cas serait très important et fausserait les résultats dans la mesure où l'enquêteur peut avoir en toute bonne foi tendance à interroger les garçons plutôt que les filles ou bien les moins âgés plutôt que les plus âgés etc.

3-2 L'échantillonnage de convenance

Cette méthode n'est utilisée le plus souvent que pour pré - tester un questionnaire, au moindre coût. Elle n'a aucun fondement scientifique. Il ne s'agit pas en effet d'estimer la valeur d'une variable, mais de s'assurer que les questions ont été

correctement comprises. Ce pré-test est réalisé auprès de 20 à 30 personnes présentant des caractéristiques proches de la population auprès de laquelle on veut enquêter .

3-3 L'échantillonnage en « boule de neige »

Cette technique est adéquate pour obtenir des informations dans des secteurs spécialisés ou hermétiques. On pourra par exemple partir d'un membre du groupe de spécialistes concernés pour obtenir les références d'un ou d'autres spécialistes et ainsi de suite. On arrive alors à vérifier et à affiner les contacts qu'il convient de prendre en vue de réaliser l'enquête.

3-4 L'échantillonnage par itinéraire ou random road

Cette méthode est d'application simple. En effet des consignes fermes sont données aux enquêteurs afin de leur imposer un itinéraire bien défini jusqu'aux moindres détails en leur indiquant à quels points de leur itinéraire ils doivent réaliser l'interview. Cette méthode à ainsi l'avantage d'éviter une trop grande implication de l'enquêteur dans le choix des enquêtés.

Par ailleurs notons que cette méthode au regard des autres méth odes non probabiliste peut être parfois relativement coûteuse en temps mais aussi en finances en raison de la dispersion géographique des enquêtés.

Dans notre étude, nous ne pourrons utiliser cette méthode car en plus de la raison évoquée ci-dessus, notre enquête ne se déroulera pas dans la rue mais dans des établissements c'est à dire des endroits clos.

3-5 L'échantillonnage par quotas

Ici comme son nom l'indique, il s'agit de se fixer des règles de recrutement des répondants. L'échantillon retenu doit avoir sensiblement la même composition que la population totale par rapport à certaines caractéristiques appelées variables de contrôle : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région, lieu d'habitation ou encore niveau

d'instruction etc. Ainsi pour être à mesure d'appliquer la méthode des quotas, il faut connaître la distribution de la population suivant ces variables de contrôle. Mais pour être retenu comme variable de contrôle, un caractère statistique doit remplir les conditions d'efficacité et de mise en application.

La première signifie que la variable de contrôle doit être en corrélation étroite avec le phénomène étudié. Par exemple le type de loisirs préféré est fonction d u sexe ou de l'âge.

La seconde stipule que la variable de contrôle doit avoir une distribution statistique connue pour l'ensemble de la population et se prêter à l'observation sur le terrain par les enquêteurs sans risques d'erreurs excessi ves. A titre d'exemple on peut facilement observer que tel enquêté est de sexe masculin ou que tel autre habite un quartier populaire.

Relevons aussi que plus les variables de contrôles sont nombreuses, plus il est difficile de trouver les enquêtés répondant aux critèr es restant à satisfaire. Face à cette difficulté, l'enquêteur pourrait tenté de frauder. Pour éviter cette tentation, il est recommandé de se limiter à 3 ou 4 variables de contrôle. Mais ce choix est fonction de l'objet de l'étude et de l'unité de sondage retenue.

Notons enfin que nonobstant le fait qu'elle n'a pas de fondements théoriques suffisants c'est cette dernière méthode dite échantillonnage par quotas que nous allons utiliser pour réaliser nos enquêtes car en plus d'être beaucoup plus facile, elle permet d'obtenir rapidement des résultats avec une approximation assez large. La variable utilisée ici est le sexe. Alors nous avons comme répartition des enquêtés ce qui suit :

Variable indépendante

Lycée municipal

Pierre Gadié 1 de Yopougon

Lycée municipal d'Abobo

Groupe scolaire

la farandole des

2 Plateaux

1er

cycle

2nd

cycle

1er

cycle

2nd

cycle

1er

cycle

2nd

cycle

Filles

15

18

15

18

15

18

Garçons

30

37

30

37

30

37

Total

70

70

70

Tableau 1 : Répartition de la population par école et cycle d'études

Fille

Garçon

1er

2nd

1er

2nd

1er

2nd

cycle

cycle

cycle

cycle

cycle

cycle

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Lycée municipal d'Abobo

Lycée municipal Pierre Gadié 1

Groupe scolaire la farandole des

Graphique1 : Répartition de la population par école et cycle d'études

CHAPITRE II : COLLECTE, PLAN D'ANALYSE DES DONNEES ET DIFFICULTES RENCONTREES

1- Déroulement de la collecte

Après avoir choisi les lieux de l'en quête, nous avons adressé des courriers aux chefs d'établissements. Ces courriers avaient pour objet autorisation de recherche. Notons que les chefs d'établissement n'ont montré aucune réticence. Avant de nous laisser administrer le questionnaire, ils ont pris le temps de le lire afin de juger de son utilité.

Notre satisfaction fut que tous les établissements ciblés au départ ont été favorables à notre enquête.

Nous même avons administré les questionnaires aux élèves en nous rendant dans les classes accompagné soit du censeur, soit du directeur des études.

Nous n'avons interrogé que les élèves répondant aux critères suivants conformément à la délimitation de notre sujet :

- les élèves dont l'âge est compris entre 12 et 20 ans ;

- les élèves résidants dans la commune.

Cette collecte a durée du 17 novembre 2008 au 17 décembre 2008 , soit un (01) mois.

2- Plan d'analyse des données

Vu l'important nombre d'élèves interrogés (210), la grande quantité d'informations recueillies et par souci de mesurer l'influence des différentes variables sur les réponses, nous avons sollicité le concours des étudiants ingénieurs statisticiens en fin de cycle à l'Ecole National Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée (ENSEA) pour le traitement des données recueillies. Hé las nous n'avons pas pu avoir avec eux le logiciel de gestion et traitem ent des données statistiques (SPSS) et ce n'est donc qu'après plusieurs gymnastiques que nous avons trouver le Sphinx 42 et avec le

42 Sphinx 4.5 : Logiciel de dépouillement, de traitement et d'analyse de données

concours d'un étudiant informaticien de l'Université d 'Abobo-Adjamé43 , qui nous a proposer en plus du sphinx, Microsoft Excel, un autre logiciel de traitement des données mais lui spécialisé dans la production des tableaux et graphiques.

La saisie et le traitement des données ont été réalisés sur une période d'un (01)

mois.

3- Difficultés

Le chronogramme d'exécution des tâches n'a pas été respecté dans son intégralité conformément aux dates prévues initialement.

Le mois de octobre 2008 était indiqué pour administrer le questionnaire, mais c'est finalement en novembre 2008 qu'elle a pu avoir lieu. Ce fait a inéluctablement provoqué un bouleversement de programme des autres tâches à savoir le dépouillement et le traitement des données qui lui aussi a pris un r etard de trois semaines environ à cause des raisons évoquées plus haut.

43 UFR Sciences Fondamentales et Appliquées (SFA) - Filière MIAGE (Méthode Informatique Appliquée à la Gestion d'Entreprises)

TROISIEME PARTIE :

PRESENTATION DES RESULTATS

INTERPRETATION ET PERSPECTIVES

(Dans certains cas, des tableaux et graphiques seront présentés de façon
concomitante pour faciliter la visualisation des données traitées. Les a utres
tableaux et graphiques seront proposés en Annexe)

CHAPITRE I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Les résultats de la recherche sont pré sentés dans l'ordre suivant : l'analyse des vidéoclips, les résultats du focus group, les résultats des entrevues individuelles et les résultats du questionnaire écrit. Les résultats du questionnaire écrit sont synthétisés en trois parties principales, représentant chacune les trois variables de recherche que nous avons énoncées au deuxième chapitre.

1- Identification des vidéoclips

1-1 Fiche technique du vidéoclip afro-américain

Artistes : T-Pain feat Akon Titre : I'm sprung

Durée : 3mn 27s

Album : Rappa ternt Sanga Genre : Rap

Année : 2005

Producteur - Réalisateur : Konvict Ent.

1-2 Fiche technique du vidéoclip ivoirien Artiste : Jean Jacques Kouamé

Titre: Scénario « acte 2 »

Durée : 6mn 16s

Album: Scénario « acte 2 »

Genre : Coupé - décalé

Année : 2005

Producteur : Jean Jacques Kouamé Production

2- Analyse de « I'm Sprung » selon la méthode d'analyse de Jost 75

D'après la méthode d'analyse télévisuelle présentée par Jost (1999, p.56), se fait à deux niveaux d'énonciation, qui sont : l'énonciation audiovisuelle et l'énonciation performantielle. En ce qui concerne la première, il s'agit de « la part intentionnelle de la médiation audiovisuelle », c'est-à-dire, le choix du réalisateur de faire passer la caméra ou de sélectionner les séquences d'une certaine façon. L'autre type de médiation est vu comme étant les écarts par rapport à la réalisation, c'est-à-dire les mouvements qui échappent au médiateur.

En ce qui concerne l'audiovisuel du reportage, on a pu regrouper le vidéoclip en séquences chronologiques et thématiques. Quels sont les différents procédés audiovisuels et à quelles fins sont-ils destinés dans ce vidéoclip?

2-1 Médiation audiovisuelle 2-1-1 Le montage du vidéoclip

La première image est celle de T- Pain assis dans son salon et qui reçoit un coup de fil de son ami Akon. Les 23 premières secondes mettent en scène les deux hommes au téléphone en train de converser de la petite ami e de T-Pain (conversation réelle, sans musique). Ensuite nous voyons un homme qui porte un tee -shirt sur lequel est marqué le nom u producteur du vidéoclip (Konvict Ent.Presents). Juste après, le nom de l'artist e est écrit sur les seins d'une fille. Toute suite c'est le titre du clip qui est mis en exergue sur un panneau rouge. Les premières paroles de la chanson commence à la 53 ème seconde en montrant T-Pain qui chante assis sur le toit de sa maison.

2-1-2 Les sons

Le principal son qu'on entendait était celui de T -Pain, la musique et un fond sonore comme une double voix qui répète les refrains. L'alternance « voix parlante » et « voix chantante » est un style rajouté dans le vidéoclip car dans la bande sonore e t dans les paroles de la chanson, il n'y a pas de partie où les gens parlent.

2-1-3 La construction des épisodes : Décors, lieux, durée des scènes, succession et rythme des plans

Les visuels se répètent en même temps que la narration, pour maintenir une attention de l'auditoire, mais également pour insister sur les points choisis (persuasion). C'est ainsi que les scènes illustreront à chaque fois les paroles de chansons.

Scène 1 : conversation avec son ami : 23 secondes

Cette première scène est comme un e sorte d'introduction, comme une mise en contexte dans laquelle on comprend de quoi il sera question

Scène 2 : Le début du clip: 30 secondes

Cette scène montre T- Pain commençant à chanter le refrain. Elle comporte quinze (15) séquences dont les plus importantes sont : le nom de la maison de production qui apparaît sur le tee-shirt d'un jeune homme, un insert fait sur le seins droit d'une jeune fille d'où est inscrit le nom de l'artiste, le titre du vidéoclip est montré sur une pancarte rouge, l'artiste chante assis sur le toit de sa maison. Elle se termine par l'arrivée dune voiture rouge avec à bord trois (3) personnes dont deux (2) filles. Elles descendent de majestueusement et une dernière séquence montrant des jeunes filles en maillot de bains entrain de s'amuser dans un jardin.

Scène 3 : 1er couplet : 1mn 23sccondcs

Comportant 18 séquences, c'est cette scène qui marque en réalité le début du vidéoclip en montrant T-Pain assit sur le toit de sa maison en train de chanter le premier couplet. On voit T-Pain laver les assiettes et faire la cuisine pour sa petite amie et s'occupe d'elle pendant qu'il nous est montré en alternance des filles s'amusant presque nue dans un jardin.

Ici les images traduisent parfaitement et fidèlement les paroles de la chan son. Cette scène prend fin quand il s'échappe pour aller rejoindre ses copains.

Scène 4 : T-Pain chante le deuxième couplet en pleine rue : 30 secondes

C'est une scène de 13 séquences. T-Pain est montré en train de chanter dans la rue. On le voit saluer des amis. Ici on s'aperçoit qu'il y a une mise en exergue parfaite de la vie en communauté.

Cette scène dure 30 secondes.

Scène 5 : Retrouvailes avec Akon et les autres : 47 secondes

Cette scène de 47 secondes avec 12 séquences illustre probablement la vie que mène un jeune dans son quartier ou dans sa communauté. On peut voir T-Pain retrouver son ami Akon et une bande de copains qui sont dans un jardin en face de la rue. Ce sont des retrouvailles chaleureuses et fraternelles, qui marquent la fin du vidéoclip avec une séquence montrant 4 jeunes filles en maillot de bain s'amuser en pleine rue sous l'oeil admirateur de T-Pain et de sa bande de copains.

2-1-4 Aspects relatifs au contenu (histoires - thèmes)

Histoire

Le vidéoclip raconte l'histoire d'un homme qui selon ses dires est envoûté par une jeune fille qui lui fait faire des choses insensées. Il décide de la fuir mais il se rend compte qu'il ne peut pas.

Thème

Le thème principal est l'amour entre un homme et une femme. Dans le vidéoclip,

il prend surtout le sens d'un homme qui fuit une femme qu'il aime. Le thème abordé ici

s'identifie clairement à un style de vie des américains noirs, car l'importance de la vie en communauté est relevée.

2-2 La médiation performantielle

Au terme de l'analyse de ce vidéoclip, nous avons constaté que comme la photographie, l'image télévisuelle est construite selon la perspective choisie par le réalisateur.

Dans ce chapitre du travail d'analyse, nous avons mis en évidences des scènes qui nous portent à croire que les informations sont construites et les images sont saisies de manière à positionner le téléspectateur selon le désir du réalisateur. Afin d'illustrer notre propos, nous présenterons la place qu'occupe le téléspectateur du point de vue perceptif, cognitif et idéologique. Puis, pour chacun des points de vue, nous expliquerons comment ces positionnements nous permettent d'identifier des procédés de persuasion.

2-2-1 La place du téléspectateur Du point de vue Perceptif

Pour analyser un film, quelque soit le type, il est nécessaire d'après Jost (1999), de connaître la « place du téléspectateur ». « La narratologie cinématographique a mis en évidence que l'efficacité de la fiction, du suspense comme du comique, résulte pour une grande part de la place qu'occupe le téléspectateur par rapport au personnage »44. Ainsi, nous commencerons notre analyse par le « perceptif », Ici, le téléspectateur est continuellement à l'extérieur des scènes, et ce tout le long du vidéoclip. Nous sommes en présence d'une occularisation zéro. Le téléspectateur est vu comme un voyeur, le témoin d'événements externes et il observe le déroulement du vidéoclip, de la narration de l'histoire qui se présente en fin de compte comme une comédie musicale.

Ce premier point de vue nous permet d'a ffirmer que le réalisateur a tenté de positionner le téléspectateur de manière à renforcer son impression d'objectivité et lui

44 (Jost cité par Jost, 1999 : 57)

faire oublier que ces images sont sélectionnées, montées et construites. Jost parle « d'invisibilité » la présence du filmeur (2001 : 72).

2-2-2 La place du téléspectateur Cognitif

Du point de vue cognitif, nous pouvons dire que le téléspectateur ne possède pas les mêmes informations que le réalisateur du vidéoclip. Il s'agit ici d'une focalisation externe : « quand l'environnement cognitif du téléspectateur est moindre que celui de l'acteur dans l'écran »45. Les images ne retranscrivent pas exactement les informations contenues dans les paroles du chant. A titre d' exemple, le chanteur au couplet 2 dit « je dois repartir la voir, mais là je pars vite, avant qu'elle vienne me reprendre, Et je prend tout avec moi, bon bah tout vie avec elle » mais l'action n'est nulle part présentée dans la mise en scène.

En fait, le téléspectateur apprend à la fois des images et de la narration et en aucun moment il est en focalisation interne ou spectatorielle.

2-2-3 La place du téléspectateur Idéologique

Pour terminer, les points de vue idéologiques sont nombreux. Comme l'affirme Jost, par la position qu'il adopte, « le médiateur, singulièremen t verbal, fait aussi passer une vision du monde, qui suppose un mouvement d'inclusion dans une communauté plus vaste »46. Dans notre vidéoclip il s'agit de deux communautés, à savoir celle des téléspectateurs et celle dite politique.

45 (Jost, 1999, p.57)

46 (1999, p.58)

Pour ce qui est de la première, il est question des connaissances partagées par les téléspectateurs, soit celle d'un genre musical, le RnB, et d'une communauté d'artistes connue du public.

Dans le second cas, soit le point de vue d'une communauté politique, les images et la narration (les conversations et les paroles de chanson) nous ont permis de relever plusieurs points de vue idéologiques véhiculant des valeurs particulières. La plus importante est celle de l'amour; ensuite on a pu voir l'amitié (entre membre d'une même communauté). L'image de la race noire américaine est aussi très forte : on dirait qu'on est dans un pays de ségrégation raciale, où il n'y a que des noirs comme habitants.

3- Analyse du « Scénario acte 2 » selon la grille d'analyse de Yelle

3-1 Tableau d'analyse du vidéoclip ivoirien

 

Vidéoclip ivoirien : scénario acte 2

Lieux/milieux

Urbain : hôtels, restaurants, maisons, voitures de marque, casino

Interprétation

- En intérieur, en décor réaliste et surréaliste ;

- En extérieur, décor réaliste

Narration

Exprime le contenu des paroles de la chanson : la danse

Animation

Générative par image

Thèmes

 

Amour

Absent

Jeunesse

Présent

Tenues vestimentaires

Présent: tenues de villes à

l'occidentale, pas de tenues africaines

Amitié

Présent

Alcool / tabac

Présent

Richesse matérielle

Présent

Erotisme

Absent

Danse

Présent (danse africaine très rythmée : coupé décalé)

3-2 Interprétation du tableau

Le vidéoclip ivoirien est réalisé par «JJK Production» et dure 06 minutes et 16 secondes. Contrairement au vidéoclip afro-américain que nous avons analysé, il ne constitue pas un récit cinématographique des paroles de chansons. En effet, le clip "Scénario acte 2", comme beaucoup d'autres clips ivoiriens, est constitué par des scènes comportant plusieurs séquences de danse. Les paroles même de la chanson tournent autour d'un nouveau rythme dansant intitulé « le coupé- décalé».

Ce vidéoclip, on le voit, a été tourné dans une ville européenne. Les artistes qui sont pourtant africains valorisent énormément le style de vie occidental. Ils citent même à plusieurs reprises les noms des grands couturiers européens, tels que « Versace », et mettent en évidence leurs vêtements, leurs autos, et plusieurs autres éléments caractérisant une vie luxueuse.

Pour maintenir l'attention du téléspectateur, le réalisateur fait une alternance constante des mouvements de la camera car ils trouvent les stimuli visuels plus intéressants que le discours verbal. C'est le cas dans notre vidéoclip où dans chacune des scènes, bien que de courtes durées, on a une série de plans de quelques secondes qui changent à chaque fois pour maintenir une stimulation visuelle chez le téléspectateur.

Egalement comme le dit Jost (1999)47 , en parlant du point de vue cognitif, « ces choix de médiations sont évidemment la source des plaisirs ou des émotions diverses, et ils conditionnent donc l'intérêt que nous prenons à suivre tel ou tel programme ».

C'est sur cette sensibilité de la soif du divertissement, de la curiosité, ceci dans le respect de la promesse du genre identifiée, que le réalisateur a misé. Le réalisateur est par conséquent le sujet connaissant ayant choisi une stratégie de scénarisation pour montrer un univers au téléspectateur. Ainsi, nous croyons que nous sommes plutôt en présence d'une scénarisation descriptive et explicative. Elle est la résultante d'un effet de

47 Jost, François. Introduction à l'analyse de la télévision. Paris : Ellipses, 1999.

synchronie établi entre les éléments présents dans l'image et les informations fournies par l'énoncé verbal.

Nous avons fait l'analyse d'un des vidéoclips ivoiriens et américain les plus diffusés et les plus écoutés dans le monde. Les documents et ressources utilisés pour cette analyse ont été essentiellement téléchargés sur Internet (nous nous sommes inspirée des textes écrits sur les artistes dans les sites musicaux en ligne, des interviews faits avec ces artistes, sur les conditions de production et de tournage de leurs vidéoclips et des articles de magazine) et aussi des analyses faite par Marie Thérèse Abogo 48. Cette analyse va nous permettre par la suite de comprendre la dynamique de réception par nos sujets des messages contenus dans ces vidéoclips, selon le modèle encodage décodage de Hall.

4 - Analyse comparative des deux vidéoclips

L'analyse des vidéoclips faite dans ce mémoire avait pour but de faire ressortir l'ensemble des thèmes qui sont évoqués dans les vidéoclips, afin de mieux comprendre dans quel sens ces clips ont pu être interprétés par les adolescents que nous avons interrogés.

Cette approche a permis de mettre en évidence les différences importantes qu'il y a entre le vidéoclip afro-américain et le vidéoclip africain. En effet, et la forme et les contenus véhiculés se démarquent par la relation entre deux individus de sexe opposé (l'amour entre un homme et une femme) pour le vidéoclip américain, tandis que le vidéoclip africain met l'accent sur la danse en communauté.

De plus, le vidéoclip américain, sous sa version textuelle, a pu s'analyser grâce à la disponibilité des paroles trouvées sur le web ; tandis qu e nous avons-nous même

48 Marie Thérèse Abogo, Réception par des jeunes camerounais de la musique afro -américaine : Etude de cas dans deux établissements secondaires au cameroun. Université Laval, Québec, 2006

retranscrit les paroles du vidéoclip africain ; nous avons donc fait un Verbatim pour chaque vidéoclip. Cette démarche a permis de mettre à plat les vidéoclips, à la fois dans leurs structures formelles et dans leurs contenus ; et de plus, de mettre en évidence leurs différences et leurs particularités.

Au plan du contenu thématique, la différence de ces vidéoclips permet de relever le contraste entre les sociétés africaine et américaine. On constate que le vidéoclip américain met en situation un jeune homme qui est envoûté par une jeune fille et donc qui a du mal en s'en défaire car il l'aime. Quant au vidéoclip africain, il porte sur l'émergence d'un nouveau rythme appelé le coupé-décalé.

D'une part, il y a une mise en évidence de l a sensualité (on montre la fille légèrement habillée, clamant son amour pour le jeune homme), du luxe (avec un gros plan au début du clip sur une belle villa, ainsi qu'une belle voiture que le garçon emprunte à un ami pour faire sortir sa petite amie, etc.)

Et d'autre part, le groupe qui chante est en même temps vu comme membre d'une classe supérieure qui mène une vie plus aisée que les autres ; les paroles de la chanson font ressortir une ambiance festive, accompagnée de danses et de joie.

Le contenu audiovisuel du vidéoclip africain (intitulé « scénario acte 2 ») semble se rapprocher par certains aspects du vidéoclip américain analysé (intitulé « I'm sprung »). Il y a apparemment une volonté de la production de mettre en valeur l'amitié dans les deux vidéoclips.

Par ailleurs voudrions-nous relever que le clip africain a été tourné dans un pays occidental, car le décor extérieur (les rues, les hôtels, le casino etc.) ne représente pas vraiment l'Afrique.

Ainsi, l'analyse des deux vidéoclips que nous avons faite constitue un riche matériel pour la connaissance des thèmes et des messages musicaux qui y sont véhiculés.

Le tableau ci-après présente une synthèse de l'analyse de ces deux vidéoclips

Tableau 9 : Analyse comparative des vidéoclips

 

Vidéoclip africain :

scénario acte 2

Vidéoclip américain :

I'm sprung

Lieux/milieux

Urbain : hôtels, restaurants, maisons, voitures de marque, casino

Villas, téléphones

portables, voitures

Interprétation

- En intérieur, en décor

réaliste et surréaliste ;

- En extérieur, décor

réaliste

Extérieur et en intérieur, en décors surréalistes

Narration

Exprime le contenu des

paroles de la chanson

N'exprime pas toujours le contenu

Animation

Générative par image

Générative par image

Thèmes

 
 

Amour

Absent

Présent

Jeunesse

Présent

Présent

Tenues

Présent: tenues de villes à

Présents : tenues hip hop

vestimentaires

l'occidentale, pas de tenues africaines

 

Amitié

Présent

Présent

Alcool / tabac

Présent

Présent

Richesse matérielle

Présent

Absent

Erotisme

Absent

Suggéré

Danse

Présent (danse africaine très rythmée : coupé décalé)

Présent (danse

américaine : RnB,)

5- Le Questionnaire écrit

5-1 caractéristiques réelles de l'échantillon

Les différentes caractéristiques réelles de l'échantillon nous permettent d'une par t de nous situer sur l'effectif, le sexe, l'âge, le niveau d'études, la commune habitée, le niveau de vie familial et la région d'origine des interviewés.

Tableau 2 : Répartition des élèves selon le sexe

Sexe

Effectif

Pourcentage

Garçons

102

48,60%

Filles

108

51,40%

Total

210

100%

Graphique 2 : Répartition des élèves selon le sexe

En ce qui concerne le sexe, nous avons un léger dépassement des filles. Cela veut dire que les filles ont été les plus promptes à répondre aux questionnaires.

Tableau 3 : Répartition des élèves selon l'âge

Age

Effectif

Pourcentage

12- 15 ans

89

42,4

16-20 ans

121

57,6

Total

210

100

Graphique3: Répartition des adolescents selon l'âge

Les adolescents interrogés ont entre 12 et 20 ans. Nous les avons sectionnés au

hasard au sein de leurs établissements respectifs. Après le dépouillement, il ressort que

la classe d'âge la plus dominante, c'est -à-dire disposée à répondre à notre questionnaire fut celle des 16-20 ans, avec 57,6% des répondants.

Tableau 4 : Répartition des adolescents selon le niveau d'études

Graphique 4:

Répar tition

des

adolescents selon le

niveau

Niveau d'études

 

Effectif

Pourcentage

1er Cycle

105

50

2nd Cycle

105

50

TOTAL

210

100

d'études

Dans les établissements d'enquêtes, il nous a été dit que l' effectif des élèves du 1er et du 2nd cycle était sensiblement égaux ; alors pour la constitution de notre échantillon, nous avons décidé de faire du 50% de part et d'autre.

Tableau 5 : Répartition selon la commune habitée

Commune d'habitation

Effectif

Pourcentage

Cocody

69

32,9

Yopougon

70

33,3

Abobo

71

33,8

TOTAL

210

100

Graphique5: Répartition des Adolescents selon la commune habitée

Abobo

34%

Yopougon
33%

Cocody

33%

Ces effectifs n'ont pas été choisis à dessein, cependant au regard des effectifs, nous constatons qu'ils sont sensiblement égaux. Toutefois retenons que ce sont les adolescents vivants à Abobo qui étaient intéressés par notre questionnaire.

Tableau 6 : Répartition des adolescents selon le niveau de vie familial

90

Niveau de vie

Effectif

Pourcentage

 
 
 

Favorisé

75

35,7

Moyen

63

30

Défavorisé

72

34,3

TOTAL

210

100

Graphique 6: Repartition selon le niveau de vie familial

Les élèves issus de familles favorisées représentent le plus grand nombre de répondants.

Synthèse des caractéristiques réelles de l'échantillon Tableau 7 : Récapitulatif de l'échantillon

Variables indépendantes

Répondants

Echantillon

Pourcentage

Sexe

Garçons

108

210

51,4 %

Filles

102

48,6 %

Age

12- 15 ans

89

210

42,4 %

16 - 20 ans

121

57,6 %

Niveau Scolaire

1er cycle

105

210

50 %

2nd cycle

105

50 %

Commune habitée

Cocody

69

210

32,9 %

Yopougon

70

33,3 %

Abobo

71

33,8 %

Niveau de

vie familial

Favorisé

75

210

35,7 %

Moyen

63

30,0 %

défavorisé

72

34,3 %

5-2 Présentation du questionnaire

Avant de présenter les résultats obtenus par le questionnaire, il est indispensable d'expliquer comment ce dernier a été construit. Selon Mace et Pétry49, la construction

49 Mace, Gordon et Pétry, François (2000). Guide d'élaboration d'un projet de

des indicateurs de recherche passe par la construction des variables, surtout si le problème ou la question de recherche établit un lien entre ces variables. Inspirée s par ces derniers, nous avons dressé un tableau mettant en évidence les indicateurs, et mentionnant d'un côté les indicateurs qui permettront de mesurer la variable de la consommation médiatique de la musique, la variable de la réception médiatique de la musique et des valeurs identitaires des adolescents, en fonction des variables démographiques. Nous allons donc chercher à identifier s'il y a un lien entre ces variables. Le tableau 3 présente les indicateurs de recherche correspondant au questionnaire écrit. À chaque indicateur, la question y correspondant est mentionnée à côté (voir annexe 3). Le tableau s'organise ainsi :

Tableau 10 : Les indicateurs de recherche en fonction des variabl es du Questionnaire

VARIABLE INDEPENDANTE

VARIABLE INTERMEDIAIRE

VARIABLE DEPENDANTE

Consommation médiatique

Réception de la musique

Construction des valeurs identitaires

 
 
 

recherche. Bruxelles : De Boeck Université.

- La consommation

- La fréquence d'achat

- La représentation de soi

télévisuelle par semaine :

des cassettes et des

en tant qu'adolescent ou

Q.7

disques des vidéoclips :

adulte: Q.22

- Le type d'émissions

Q.9

- le caractère développé :

préférées : Q.8

- Le/la meilleur chanteur

Q23

- L'écoute musicale en

(chanteuse) afro-

- Le pays d'attraction :

groupe : Q.10

américain: Q.15

Q.24 et 25

- Le moyen médiatique

- L'attraction vidéoclip :

- L'esprit patriotique :

d'écoute musicale :Q.12

Q.16

Q.26

La fréquence d'achat de

- La qualité des

 

musique afro-

vidéoclips africains et

 

américaine: Q.13

américains : Q.17et18

 

La connexion à des sites

- Le meilleur vidéoclip

 

musicaux sur Internet :

africain et américain :

 

Q.14

Q.19 et 20

 
 

- Le vidéoclip-fiction et réalité : Q.21

 

Les résultats obtenus dans le questionnaire sont présentés sous trois formes : les résultats de la consommation médiatique et musicale, les résultats de la réception de la musique afro-américaine et les résultats de la construction des valeurs identitaires, selon les indicateurs de recherche que nous avons présenté plus haut.

Ainsi, dans un premier temps, une synthèse des résultats de la consommation est faite sous forme de tableau qui montre en colonne les indicateurs de la consommation médiatique musicale, qui sont : l'écoute des émissions musicales à la télé, l'écoute des

émissions musicales à la radio, l'écoute de ces émissions sur Internet et sur CD (Compact Disque) ou DVD

(Digital Vidéo Disque). En ligne, les variables socio -culturelles sont mises en évidence, à savoir : le sexe, l'âge, le niveau scolaire, le milieu et le niveau de vie familiale. Par la suite, sont présentés les résultats de la réception de la musique et des valeurs identitaires des jeunes.

10- Analyse des résultats du questionnaire écrit

6-1 Analyse selon la consommation médiatique 6-1-1 Moyen d'écoute musicale (Q12)

L'écoute de la musique sur CD ou DVD, est la pratique la plus répandue avec 80% (67/209) des adolescents interrogés. La plus part d'entre eux sont filles (88/167) contre 79/167 garçons.

Ensuite, vient l'écoute musicale sur Internet avec 74% (154/209) des jeunes. La majorité d'entre eux sont des garçons 80/154 contre 74/154 de filles.

S'agissant de l'écoute musicale à la télévision, 39% (82/209) disent se servir de la télévision et parmi ceux-ci, 42/82 sont les filles et 40/82 des garçons.

Et quand il s'agit d'écouter la musique à la radio, les élèves répondent positif seulement à 24% (51/209) avec 13% de filles et 11% de garçons

Tableau 11 : Le moyen d'écoute musicale des jeunes

 

EMT

EMR

EMI

EMC

SEXE

G

40

25

80

79

F

42

26

74

88

AGE

12-15 ans

35

16

65

63

16-20 ans

47

35

89

104

 

1er C

37

20

77

79

Niv. Scol.

2ème C

45

31

77

88

 

Favorisé

40

10

62

65

Niv. de Vie

Moyen

20

16

41

48

 

Défavorisé

22

25

51

54

Légende: EMT: Écoute de la musique à la télévision, EMR : Écoute musicale à la radio, EMI : Écoute musicale sur Internet, EMC : Écoute musicale sur CD ou DVD.

6-1-2 Emissions préférées (Q8)

Parmi les émissions qu'ils disent préférer à la télévision, les émissions musicales sont les plus citées suivie des feuilletons et séri es télévisées, les émissions de sport et enfin les informations.

En effet 83% (174/210) des interviewés disent préférer les émissions musical es, et la plus part sont des filles (95/174) de la tranche d'age de 16-20 ans, 98/174 contre 76 /174 pour les 12-15 ans.

Notons aussi que grand nombre d'entre eux sont des jeunes qui étudient au second cycle. Le statut professionnel des parents qui détermine le niveau de vie familial est également représentatif ici. 88% (66/75) des adolescents issus des familles favor isées affirment écouter et regarder les émissions de musique. Un peu plus des 3/4 des adolescents de niveau de vie familiale moyen et de niveau de vie défavorisée, déclarent préférer les émissions de musiques.

S'agissant des feuilletons et séries télévisés, 76% (159/210) des adolescents disent les regarder. La plus part sont des filles (90/159) de la tranche d'âge de 16 -20ans (87/159).

Les émissions de sports et d'informations semblent être moins suivies par ces jeunes. En effet 142/210 soit 68% d'entre eux disent les aimer et 67% (140/210) affirment préférer les émissions d'informations.

Relevons que pour les adolescents de milieu de vie défavorisé les émissions d'information viennent avant les émissions sportives.

On remarque aussi que les garçons regard ent les émissions de sport beaucoup plus que les autres genres d'émissions.

Dans toutes les catégories énumérées, les adolescents issus des familles de niveau de vie favorisé occupent toujours la tête dans les pourcentages.

Tableau 12 : Les émissions préférées

 

Séries TV.

Info.

Musique

Sport

Sexe

G

69

67

79

84

F

90

73

95

58

Age

12-15 ans

72

65

76

60

16-20 ans

87

75

98

82

Niv. Scol.

1er cycle

80

71

87

71

2ème cycle

79

69

89

71

Niv. de

Vie

Favorisé

60

46

66

51

Moyen

48

44

54

45

Défavorisé

51

50

54

46

6-1-3 Consommation de la télévision par semaine (Q7)

Nous avons regrouper les valeurs de la variable dépendante « fréquence d'écoute télévisuelle » en trois catégories pour faciliter la lecture. Dans le questionnaire il y en avaient quatre que sont : jamais, un peu, souvent, très souvent (tout le temps). La première reste inchangée, la seconde est présentée sous la valeur « occasionnellement » et les deux dernières se voient accorder la valeur « très souvent ».

Alors il nous est donné de constater que 78% (164/210) disent regarder très

souvent la télévision contre seulement 20% (42/210) qui affirment regarder

occasionnellement et aucun ne dit jamais regarder la télévision. Parmi ceux qui disent regarder très souvent la télévision, les plus n ombreux sont les filles avec 52% des répondants soit 85/164 ; cependant notons que les garçons sont aussi de gros consommateurs de télévision.

En fonction de l'âge, on remarque que ce sont les adolescents de 16 -20 ans qui sont les grands consommateurs de télévisions avec 89/164 contre 75/164 pour les 12-15 ans.

Le tableau nous permet d'affi rmer que quelque soit le niveau de vie, les adolescents regardent fréquemment la télévision. Nous avons donc pour les adolescents de niveau de vie familiale 80% (65/75), de niveau de vie moyen 71% (45/63) et défavorisé 75%(54/72)

 

Souvent

Occasionel. lement

Jamais

Sexe

G

79

20

00

F

85

22

00

Age

12-15 ans

75

12

00

16-20 ans

89

30

00

Niveau Scolaire

1er cycle

82

21

00

2ème cycle

85

21

00

Niveau de Vie

Favorisé

65

09

00

Moyen

45

17

00

Défavorisé

54

16

00

Tableau 13 : La fréquence de consommation télévisuelle par semaine

6-1-4 Ecoute en groupe (Q10)

 

Seul

En groupe

NR

Total

G

80

13

9

102

F

82

21

5

108

Total

162

34

14

200

Tableau 14 : Ecoute musicale en groupe

A l'analyse de ce tableau, il apparaît que quelque soit le sexe, les adolescents dans leur majorité écoute la musique seule (162/196) soit 83% contre 17% (34/196) pour l'écoute musicale en groupe. Par le biais de cette variable, nous avons voul u vérifier si l'écoute musicale était liée à l'effet de groupe ou pas. On constate que l'écoute de la musique en groupe semble ne pas s'appliquer tant chez les filles que les garçons.

6-1-5 Lieux d'achat des cassettes (Q11)

 

Grandes
surfaces

Disquaires indépendants

Vendeur à la sauvette

Gravure téléchargement

Sexe

M

10

15

17

30

F

14

16

21

24

Niveau

de vie

familiale

Favorisé

18

05

03

37

Moyen

02

14

13

10

Défavorisé

4

12

19

7

Tableau 15 : Lieux d'achat des CD

Il ressort de l'analyse de ce tableau que les adolescents ont trouvé une nouvelle forme de posséder les disques, c'est la gravure ou le téléchargement à partir de Internet. Cela vient préciser nos résultats qui affirment que Internet est l'un des moyens d' écoute musicale le plus utilisé aujourd'hui par les adolescents et cela relativement au développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication en Côte d'Ivoire.

En effet 36% (54/147) des répondants disent télécharger ou graver leur musique à partir de Internet et sur l'ordinateur. Parmi eux, 68% (37/54) sont issus des famille de niveau de vie favorisé contre 19% (10/54) pour les moyens et 13% (7/54) pour les défavorisés.

En outre, 26% des interviewés disent acheter les disques chez les vendeurs à la sauvette. Notons qu'environ 2/3 d'entre eux sont issus des familles défavorisées.

Par ailleurs, 21% (31/147) des adolescent achètent leurs disques chez les disquaires indépendants. Ici relevons que c'est le moyen d'achat de disques de tous (54/54) les élèves issus de familles de niveau de vie moyenne.

Enfin seulement 17% (24/147) des répondants disent acheter les disques dans les grandes surfaces spécialisées. Les adolescents issus des familles favorisées sont les plus nombreux dans ce cas avec 75% (18/24) des répondants.

Cette variable nous permet surtout de relever que la consommation et l'achat des disques de musique afro-américaine est lié au niveau de vie familiale.

6-1-6 Connexion à des sites de musiques (Q14)

Environ trois quart (72%) des interviewés disent qu'ils se connectent à des sites de musiques pour écouter leurs morceaux préférés ; presque la moitié (49%) affirment que c`est pour les paroles de chansons et 46% disent se connecter pour découvrir de nouveaux artistes. Ces données viennent encore préciser nos résultats su r les moyens d'écoute musicale (voir tableau 11).

On pourrait donc dire que les adolescents qui se connectent à Internet ne veulent pas rester en marge des NTIC et on pourrait les appeler des « innovateurs précoces » selon ce que Rogger avait déjà soulever dans sa théorie des diffusions des innovations.

Tableau 16 :

Connexion aux sites musicaux

 

rd cycle

Découvrir 61 57

45 Paroles de

0

Voir ou

89

5

Age Commune

12-15
Cocody

les artistes 2

50

chansons

32

8

écouter les 65

76

Y6)126ugon

34
60

42
21

clips

87
54

Sexe
Nivau

Mojole

56
27 2

34
15
29

84
4 78

Nous avons évalué la consommation médiatique par les indicateurs tels que : La fréquence d'écoute télévisuelle, le type d'émissions préférées, l'écoute en gr oupe et l'achat des cassettes ou disques. Plus particulièrement, la consommation de la musique afro-américaine a été mesurée par le moyen médiatique d'écoute musicale. Il ressort de nos analyses que les adolescents interviewés sont de gros consommateur s de télévision et de musique afro-américaine. Le sexe influence beaucoup cette variable, car les filles surtout semblent avoir un penchant pour la musique afro -américaine. La section suivante vient présenter les résultats de la réception des messages par les jeunes.

6-2 Analyse de la réception musicale

Dans cette section, nous avons retenu les indicateurs caractérisant le plus la réception des messages musicaux. Ce sont notamment :

- Le meilleur vidéoclip

- La meilleure chanson

- L'achat des disques d'artistes afro-américains.

La dernière variable peut être comprise dans le sens de la consommation, mais également de la réception de la musique, selon que le facteur soit placé avant ou après l'écoute. Dans le questionnaire, nous avons demandé aux adolescents si le fait d'écouter la musique afro-américaine les amenait à acheter les cassettes ou des disques y correspondant. L'analyse des résultats nous permet de reconsidérer cet indicateur comme étant aussi celui d'un facteur prédéterminant la réception.

6-2-1 Fréquence d'achat de disques (question 9)

Plus de la moitié (54%) des adolescents de notre étude disent ne jamais acheter les disques. 42% disent le faire occasionnellement et seulement 4% achètent souvent les disques après avoir regardé le vidéoclip.

Plus de filles (51/106) que de garçons (44/101) disent acheter les disques. 52% (45/87) des adolescents qui disent acheter les disques sont âgés de 12 -15 ans contre 42% des adolescents de 16-20ans. Ceux qui affirment acheter le plus souvent les disques sont dans la grande majorité des adolescents issus des familles de niveau de vie favorisé (7/9)

6-2-2 Meilleur vidéoclip (question 20)

A la question de savoir quel vidéoclip ils préfèrent, les adolescents ont à plus de 85% (175/202) cités les vidéoclips afro -américains ; à 10% (20/202) cité les vidéoclips ivoiriens et 3% (7/210) citent les vidéoclips français et jamaïcains.

En effet la majorité de ceux qui disent préférer les vidéoclips afro -américains sont des filles avec 98/175 soit 56% des répondants (91% de la population fém inine étudiée). Les garçons quand à eux préfèrent plus la musique ivoirienne et les autres musiques.

Tableau 17 : La réception de la musique

 

MV

AD

V.Am

V.Iv

Autr.

Svt

Occ.

Jam.

Sexe

G

77

15

5

05

39

57

F

98

05

02

04

47

55

Age

12-15 ans

75

05

03

06

39

42

16-20 ans

100

10

04

03

47

70

Niv. Scol.

1er C

88

09

04

07

50

46

2ème C

87

06

03

02

36

66

Niveau

de vie

familial

Favorisé

65

02

03

07

23

44

Moyen

50

04

04

02

28

32

Défavorisé

60

09

00

00

35

36

Légende : MV= meilleur vidéoclip; AD= achat de disques afro-américains;

V. Am= vidéoclip afro-américain; V. Iv = Vidéoclip ivoirien ; Autres; En ligne : Niv. Scol.= Niveau Scolaire.

6-2-3 Chanson Préféré (question 16)

Tableau 18 : Chanson préférée

Meilleure Chanson

 
 

Chanson afro- américaine

Chanson Ivoirienne

Autre.

Sexe

G

90

08

04

F

103

04

01

Niveau de vie familial

Favorisé

74

00

01

Moyen

60

02

01

Défavorisé

59

10

03

Commune habitée

Cocody

69

00

00

Yopougon

66

02

02

Abobo

58

10

03

Nous constatons que la plupart des jeunes (193/210) disent préférer les chansons afro-américaines tandis que 12/210 parlent les chansons ivoiriennes et seulement 5/210 affirment aimer les chansons françaises et jamaïcaines.

Il ressort de nos résultats que parmi ceux qui préfèrent les vidéoclips afroaméricains, le filles sont les plus nombreuses avec 103/196 contre 93/193 pour le garçons.

Notons aussi que les adolescents issus de familles défavorisés et habitants la commune d'abobo sont les plus portés vers les chansons ivoirienn es. Il convient de relever également qu'aucun adolescent de famille favorisée et ceux habitant Cocody ne disent préférer la musique ivoirienne.

6-3 Analyse selon la construction des valeurs identitaires des Adolescents

Cinq variables ont servi d'indicateurs pour la construction des valeurs identitaires, ce sont : l'esprit d'ouverture des familles, l'esprit patriotique, le

pays de résidence souhaité des adolescents et leur représentation d'eux mêmes. Nous allons les présenter en commençant par la dernière.

6-3-1 Représentation d'eux-mêmes (question 23)

A la question de savoir comment l es adolescents se voyaient en tant que personne ; nous leur avons proposé trois valeurs de réponses à savoir : enfant, adolescent, jeune adulte. Cette variable nous a pe rmis de comprendre la psychologie des répondants sur leur personnalité. Elle a été croisée avec les variables socioculturelles précédentes. Ainsi il ressort des observations que la plupart des interviewés se voient comme des adolescents. Moins d'un quart s e voient comme des adultes.

En effet, 76% ont répondu qu'ils se voient comme des adolescents (157/207) et ce sont en grande partie les filles (85/157). Certains adolescents (4 5/207), soit 22% des répondants se perçoivent comme des jeunes adultes et ce sont les garçons qui arrivent en tête avec 25/45. Ceux qui se voient comme des enfants arrivent en dernière position avec 5/207 (3%).

Tableau 19: Représentation d'eux-mêmes

Variables indépendantes

Représentation d'eux-mêmes

Enfants

Adolescents

Adultes

Sexe

G

03

72

25

 

F

02

85

20

Age

12-15 ans

03

74

11

16-20 ans

02

83

34

Niveau Scolaire

1er C

03

86

15

2ème C

02

71

30

Niveau de vie

Favorisé

01

59

14

Moyen

02

51

09

Défavorisé

02

47

22

Commune

Cocody

00

55

13

Yopougon

03

59

08

Abobo

02

43

24

6-3-2 Pays de résidence souhaité (questions 24 et 25)

Pour la question portant sur les pays où les adolescents souhaiteraient vivre, nous leur avons donné la possibilité de citer trois pays que nous avons classé en quatre types : Pays occidentaux riches, pays en voie de développement, pays asiatique, pays pauvres.

Les résultats obtenus sont assez probants, dans la mesure où 93% des adolescents aimeraient vivre dans les pays occidentaux riches dont 53%(101/191) sont des filles. La plus part de ceux-ci sont le adolescents de la tranche d'âge allant de 16 à 20 ans (106/191 contre 85/106 pour les 12-15ans) et ils étudient pour la majorité d'entre eux au 1er cycle.

Quelques adolescents (27/207, 13%) souhaitent vivre a dans les pays en voie de développement. Pour les pays asiatiques développés, seulement 17/207 soit 8% des répondants veulent y aller et pour les pays pauvres 4/207 (2%) .

Notons que ces résultats varient beaucoup plus avec la région d'origine et l'âge.

A la question de savoir pourquoi ils souhaitent vivre dans ces pays, ils répondent à 52% (102/202) que ce sont des pays où tout est beau; et à 31% (66/202) que c'est par amour pour ces pays, pour leur sens de l'organisation et de découvrir de nouvelles

cultures. Pour les deux autres raisons, c'est-à-dire la vie est plus facile et beaucoup de gens sont riches, le pourcentage est le même.

Tableau 20 : Pays de résidence souhaitée

Variables indépendantes

Pays de résidence souhaitée

Pays occidenta ux riches

Pays en

voie de

développe ment

Pays asiatique s

Pays pauvre s

Sexe

G

90

10

10

02

F

101

17

07

02

Age

12-15 ans

85

12

03

01

 

17-20 ans

106

15

14

03

Niveau Scolaire

1er Cycle

100

16

03

01

2nd Cycle

91

11

14

03

Niveau de vie

Favorisé

68

17

06

01

Moyen

57

03

05

00

Défavorisé

66

07

06

03

Commune

Cocody

62

16

06

01

Yopougon

65

03

04

00

Abobo

64

08

07

03

6-2-4 Esprit patriotique (question 26)

Tableau 21 : Esprit patriotique

Variables indépendantes

Esprit patriotique

Oui

Non

Sexe

G

50

51

F

60

47

Age

12-15 ans

43

46

16-20 ans

67

52

Niveau

1er cycle

53

52

Scolaire

2ème cycle

57

46

Niveau de vie familial

Favorisé

29

46

Moyen

31

31

Défavorisé

50

21

Commune

Cocody

24

45

Yopougon

41

28

Abobo

45

25

Les résultats obtenus ici soulignent qu e l'esprit patriotique varie en fonction du sexe, de l'âge, du niveau de vie et de la commune habitée.

D'entrée de jeu, en fonction du sexe plus de la moitié des filles disent être patriotes, alors que chez les garçons, nous n'avons que juste la moitié. Ainsi quand on leur demande s'ils ont déjà eu à défendre les intérêts de leur pays, 52% des adolescents répondent par l'affirmatif (110/208),

la majorité sont des filles (60/110) ; 48% répondent négativement (98/208), la plupart sont des garçons (51/98).

Ensuite en fonction de l'âge, plus de la moitié des adolescents de 12 -15 ans (46/89) ne sont pas intéressés à la question du patriotisme ; tandis que leurs aînés, les 16-20 ans sont plus de la moitié (67/119) à déclarer leur esprit patriotique.

En outre en fonction du niveau de vie familiale, les adolescents de niveau de vie défavorisé sont les plus nombreux à affirmer leur patriotisme (50/71), la moitié (31/62) des jeunes issus du milieu de vie moyen disent être patriotes et seulement 29/75 (39%) des jeunes de niveau de vie favorisé déclarent être patriotes.

Enfin en fonction de la commune habitée, les adolescents vivant à Abobo viennent en tête avec 45 / 70 (60%), ils sont suivis par ceux habitant Yopougon 41/69 (59%) et ceux habitant Cocody ferment la marche avec 24/69 (35%)

6-2-5 Esprit d'ouverture des familles

Tableau 22 : Esprit d'ouverture des familles

Variables indépendantes

Esprit d'ouverture des familles

Familles
libérales

Familles conservatrices

Sexe

G

65

29

F

61

36

Age

12-16 ans

58

26

17-20 ans

68

39

Niveau Scolaire

1er cycle

66

31

2ème cycle

60

34

Niveau de

vie familial

Favorisé

55

15

Moyen

35

22

Défavorisé

36

28

Au début, nous avions quatre valeurs de réponse à la variable dépendante «Esprit d'ouverture » : modernes, libéraux, conservateurs et traditionnels. Nous les avons regroupé en deux valeurs lors du dépouillement. Ainsi nous avons les deux premières valeurs qui sont devenus « libéraux » et les deux dernières « conservateurs ».

A l'analyse des résultats, il ressort que plus de la moitié (126/191) des adolescents affirment venir des familles ayant un esprit ouvert. Parmi ces derniers, la majorité sont de la tranche d'age des 16-20 (68/107), et sont issus pour la plus part (55/126) des familles de niveau de vie favorisée. Aussi nous constatons que les adolescents venant des familles défavorisées sont les plus nombreux (28/65, 43%) à dire venir de familles conservatrices. Ceci peut se comprendre car ces adolescents vivent dans un environnement culturellement moins « ouvert » que ceux qui viennent de familles favorisées.

11- Synthèse des résultats du focus group

Les adolescents que nous avons rencontrés en focus group ont été invités à répondre à des questions portant sur leurs activités de loisir, et leurs goûts pour la musique, incluant les raisons pour lesquelles ils disent préférer tel type de musique ou tel autre. En ce qui concerne leurs activités de temps libre, nous avons organisé les réponses qu'ils ont données en quatre catégories majoritaires, qui sont :

1. L'écoute musicale

2. La Télévision

3. Le Sport

4. Naviguer sur Internet

5. Les jeux et la détente

La première activité de loisir citée par tous les adolescents (9/9) est l'écoute musicale. Six des neufs (6/9) ont dit qu'ils aimaient écouter la musique américaine (les rythmes rap, rnb, zouk) et deux autres (2/9) la musique ivoirienne (DJ Lewis, DJ TV5, Konty DJ et Espoir 2000 sont les chanteurs cités). Les chanteurs cités en question sont des spécialistes du coupé décalé, rythme musical en vogue en Côte d'Ivoire et de zouglou50. Un adolescent a dit préférer la musique française plus précisément le rap avec Diam's.

50 Genre musical en vogue en Côte d'Ivoire dans les années 90

Les élèves qui ont dit écouter la musique américaine disent la préférer à cause du rythme musical et à cause du son (par exemple un des adolescents a dit qu'il aimait Booba a cause des rimes dans sa musique). D'autres (3/6) ont parlé de l'habillement des artistes, d'autres également ont dit qu'ils aimaient plutôt leurs belles voix (2/6), et finalement (1/6) le contenu de leurs chants (par exemple une fille a dit qu'elle préférait Ne-yo par ce que dans ses chants, il prône le respect de la femme).

En ce qui concerne la musique ivoirienne, les élèves ont affirmé l'aimer à cause de la danse (2/2): c'est le cas ici d'un élève qui a dit qu'il aimait le chanteur DJ Bombastic à cause de son concept le «bobaraba »51.

Pour ce qui est de la musique française, l'élève a affirmé aimer le rap français parce qu'il chante bien (Sef Yu et Diam's furent cités)

Les résultats obtenus permettent de confirmer que les adolescents interviewés sont des consommateurs de musique (de musique américaine en majorité et de musique ivoirienne en minorité).

Aussi retenons que les messages qu'ils reçoivent des vidéoclips sont le mode vestimentaire des chanteurs ainsi que le rythme musical.

En entrevues individuelles, les données obtenues viennent encore préciser ces résultats.

51 Danse qui consiste à mettre en exhibition les postérieurs féminines

12- Synthèse des résultats des entrevues individuelles

Deux entrevues individuelles ont été faites pour préciser les réponses, l'une étant avec un garçon de 13 ans et l'autre avec une fille de 16 ans, tous deux étant des élèves de milieu favorisé, du même milieu scolaire (le groupe scolaire la farandole) de niveau scolaire différent (le garçon la 4ème et la fille la 2nde). Les entretiens ont eu une durée de 45minutes à une heure. Durant chaque entrevue, les jeunes ont été invités à regarder deux extraits de vidéoclips : l'un étant celui d'un vidéoclip afro américain et l'autre étant celui d'un vidéoclip ivoirien. Pour ce qui est du vidéoclip américain, ils ont eu à opérer un choix parmi ceux que nous avions. Le garçon à choisit « Toxic » de Brithney Spears, quand à la fille elle à préférer « unfaithful » interprété par Rihanna.

Le questionnaire étant divisé en quatre grandes parties, nous présenterons le résumé des réponses obtenues pour chacune de ces parties (En annexe, vous trouverez les réponses aux questions des entrevues individuelles) .

La première partie concerne les comportements et les expériences en lien avec la télévision et la musique. Trois questions principales ont été posées aux deux élèves afin de savoir ce qu'ils faisaient pendant leurs temps libres, combien de temps ils consacraient à la télévision et quels étaient leurs goûts musicaux.

Le jeune garçon a dit qu'il aimait jouer aux jeux vidéo, regarder la télévision et jouer au basket pendant ses temps libres, et la fille a dit regarder la télévision, écouter la musique et se balader.

S'agissant de la télé, elle nous a dit y consacrer 10 heures par jour en moyenne, et aime regarder la télé câblée ; ces émissions préférées sont, les séries télévisées, les vidéoclips, les films et les émissions sur les stars de musique. Quant au garçon, il dit consacrer 2 à 3 heures par jour en moyenne à regarder la télévision ; il aime voir les émissions sur les stars, les émissions de sport (catch) et de musique et les documentaires.

Leurs goûts musicaux sont respectivement les musiques afro-américaines (le RnB) pour
l'une, et le Rap, le Rock pour l'autre. Le garçon dit apprécier la musiq ue ivoirienne (rap

ivoirien) avec des artistes comme Garba 50 et Billy -Billy uniquement à cause des textes, et la fille n'a aucune préférence pour la musique de son pays, elle les qualifie de nuls.

La deuxième partie de l'entrevue a porté sur leurs opini ons des vidéoclips en particulier. La fille dit aimer les vidéoclips américains car le s artistes ont du style et le son est très agréable, le décor est beau et à cause de la danse ; le garçon dit aussi préférer les vidéoclips américains parce qu'ils sont pleins d'imaginations et donnent un son agréable.

La troisième partie a porté sur le visionnement des extraits ; mais avant d'avoir vu les différents clips, nous avons demandé aux intéressés ce qu'ils pensent des vidéoclips de leur pays. La fille les traitent de « n'importe quoi » à l'exception de la musique chrétienne (Constance, O'nel mala). Quant au garçon, il les qualifie de « pas mal ».

Pour la jeune fille, les vidéoclips afro-américains nous laissent croire que l'argent est facile, que la vie est facile, et que tout est beau , tout est parfait... Ce n'est pas vrai .

Après avoir visionné un extrait du vidéoclip « Toxic » interprété par Brithey Spears, (dont le texte est en annexe) le jeune garçon ivoirien pense qu'un vidéoclip américain est plus fictif qu'un vidéoclip ivoirien. Pour lui en effet, ce vidéoclip américain ne montre que des choses superficielles, très loin de la réalité ; alors que le vidéoclip ivoirien dépeint le quotidien et dénonce les maux de la société. Il a cité à titre d'exemple le clip

de Billy Billy, qui montre la vie difficile que mènent les familles pauvres dans les quartiers populaires.

Les jeunes interrogés, qui viennent d'un milieu de vie favorisé, affirment également que les vidéoclips ivoiriens en particulier et africains en général ne disposent pas des mêmes moyens de production que les vidéoclips américains. Selon les deux élèves, même si les vidéoclips américains sont très beaux à regarder, les contenus qui y sont véhiculés n'ont pas toujours une bonne influence pour la conservation de leur culture (par exemple, l'habillement très osé des filles).

Ce chapitre a présenté la synthèse des résultats des entrevues par questionnaire écrit, focus group, entretiens individuels. Notre très courte période de collecte, le manque de moyens financiers et la situation sociopolitique de notre pays et autres ne nous ont pas permis de généraliser la recherche à une échelle ne serait -ce que régionale, et encore moins, nationale ; et nous n'aurons pas la prétention de dire que les résultats obtenus sont valables pour l'ensemble des adolescents scolarisés ivoiriens.

Le chapitre suivant nous invite maintenant à répondre à la question de recherche et à interpréter les résultats obtenus.

CHAPITRE 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS

1- Interprétation selon la consommation médiatique et musicale

La présentation des résultats nous donne de faire un constat très important qui est le suivant. Les réponses aux questions de la recherche sont fonction de la commune habitée, de l'âge, du niveau de vie familial et du sexe. Notons que d'autres chercheurs tels Konaté Sié (1994)52, Glévarec Hervé (2004)53, Médard (2005)54 ou encore Marie Thérèse Abogo (2006)55 l'on déjà relevée quand ils expliquaient les phénomènes de consommation et de réception médiatique dan s des recherches antérieures.

52 Konaté, Sié (1994). La littérature d'enfance et de jeunesse en Afrique noire francophone : Burkina Faso, Côte d'Ivoire et Sénégal : L'impérialisme culturel àtravers la production et la distribution du livre pour enfants. Ott awa : banque internationale d'information sur les États francophones.

53 Glévarec, Hervé (2004), « Quel objet social est la radio pour les adolescents? » Médiamorphoses, no. 10, 2004, pp.51-56.

54 Médard, Marie Mercedes (2005). Représentations sociales et ré ception différenciée selon le sexe de messages de prévention du sida en Haïti, (mémoire de maîtrise). Université Laval.

55 Abogo, Marie Thérèse (2006), La réception par des jeunes camerounais de la musique afro -américaine, (mémoire de maîtrise). Université Laval, Québec.

La consommation télévisuelle nous a permis de voir que les jeunes sont beaucoup attirés par l'image. Nous avons classé ces consommateurs en deux principaux groupes : les gros consommateurs et les petits consommateurs ; et l'a ctivité de consommation médiatique selon le sexe, l'âge, et les variables socio -économiques.

Ainsi, nous avons constaté dans notre étude que 78% de la population étudiée pour un total de 164/210 ont dit regarder très souvent la télévision .

Ils sont donc de grands consommateurs de télévision, et leurs émissions favorites sont pour les trois quarts (3/4) des émissions musicales, c'est à dire 70% des adolescents. Parmi eux, plus de la moitié sont des filles (52%). Cela vient confirmer notre première hypothèse qui dit que la consommation des émissions musicales à la télévision était liée au sexe.

En outre, notons que l'écoute musicale à la télé est aussi liée au fait qu'aujourd'hui presque tout les foyers ont le câble et donc ils ont accès aux chaînes musicales étrangères (MCM, MTV, Hit Parade, etc.). Ils écoutent surtout les clips étrangers notamment afro-américains. En effet, 104/205 ont dit écouter les vidéoclips américains, 12/205 les vidéoclips ivoiriens et 89/205 ont dit écouter les deux types de musique.

Au fait, dans la problématique nous avons précisé que c'est la forte présence des télévisions étrangères en Côte d'Ivoire qui est la conséquence de la recherche du divertissement par le public et de l'échappement de l'emprise du pouvoir politique su r les médias locaux. Les feuilletons et les séries télévisées sont les plus cités après les émissions musicales (159/210). Parmi eux la tendance est encore aux feuilletons étrangers notamment latino-américains et non locaux. Ceci peut s'expliquer par le fa it que les adolescents ont été de plus en plus influencés par le mode de vie, le style vestimentaire véhiculer par ces films. Notre travail ne s'est pas axé sur cet aspect mais nous croyons que cela peut faire l'objet d'une autre étude.

Par ailleurs, selon nos analyses, il ressort que les moyens d'écoute musical e les

plus utilisés par les adolescents sont les compacts discs (CD), les Digital Vidéo Discs

(DVD) et Internet; contrairement à d'autres recherches notamment celle de Marie Thérèse ABOGO qui disait que le moyen d'écoute musicale le plus utilisé par les adolescents était la télévision. Ce changement peut se justifier par le fait qu'aujourd'hui chaque famille dispose d'un lecteur VCD ou DVD et aussi les CD ne sont pas onéreux car gravés comme les résultats sur l'achat des disques nous l'on montré.

Pour ce qui est de l'Internet la raison est que de nos jours, nous assistons à sa vulgarisation. Même à la maison grâce à un modem (Téléphone fixe, portable, wifi, bluetooth, etc.), on peut se connecter au réseau.

Ainsi la consommation de la musique est une activité très répandue chez les jeunes et comme nous l'avons vu, leur consommation des médias est très liée à l'écoute musicale. Ceci a déjà été observé dans une étude sur la réception de la musique a froaméricaine56 . En réalité, l'intérêt prononcé des jeunes ivoiriens en particulier et africains en général pour la musique afro-américaine n'est pas le fait du hasard. Dans la revue de littérature, nous avons en effet appris par Martin (en ligne) que les africains ont été séduits par la musique afro-américaine dès leurs premiers contacts avec le monde extérieur pendant les périodes précoloniales. D'autres courants sur les influences musicales reconnaissent même que l'origine des rythmes musicaux afro et l atino américains est africaine.

Les rythmes anciens comme la samba et la rumba ont été remplacés par le R&B et le Rap.

En Côte d'Ivoire, les adolescents aiment plus les vidéoclips afro -américains que les vidéoclips Ivoiriens. Cette préférence selon les r ésultats obtenus est fonction du niveau de vie familiale des adolescents, ce qui vient confirmer notre troisième hypothèse car en effet plus de la moitié de ceux qui disent aimer les vidéoclips afro -américains viennent des familles de niveau de vie favoris é (52/104 contre 29/104 pour les adolescents de niveau de vie moyen et seulement 23/104 pour les défavorisés). Et cela pourrait être dû au pouvoir d'achat qui non seulement leur permet d'acheter

56 Ibid

régulièrement les CD, mais aussi tous ont le câble à domicile et ne regardent pratiquement pas la télévision nationale. Ils ont pour la plupart des ordinateurs portables ou de bureau avec connexion Internet.

Ces résultats sont similaires à ceux obtenus en focus groupe et en entretien individuel. La majorité ou la quasi-totalité des adolescents interviewés préfèrent la musique afro-américaine (06/09) et la minorité la musique ivoirienne (02/09). Essentiellement les raisons avancées étaient le style vestimentaire des artistes et leur rythme musical.

2- Interprétation selon réception de la musique afro -américaine et l'acculturation des adolescents

Les adolescents pour la plupart regardent les CD et DVD, suivis de ceux qui disent utiliser Internet pour écouter leur musique préférée et enfin de ceux qui disent regarder à la télévision. Pour plus de la moitié des répondants (167/209), les CD et les DVD sont les plus utilisés pour la musique ; et la télévision pour la musique également, les feuilletons et séries étrangers. Notons que ces résultats diffèrent de ceux ob servés par Marie Thérèse ABOGO, dans son mémoire, qui dit que les adolescents pour la plus part écoutent leurs émissions musicales à la radio.

Selon certains chercheurs, les moyens médiatiques tels la télévision, la radio, le cinéma, la presse écrite, les livres, la publicité et Internet véhiculent des idéologies conforment à l'idéal de vie américaine (Konaté, 1994 ; Mattelar, 2002).

Les résultats obtenus montrent que la présence des vidéoclips afro-américains est dominante et constitue un mode d'acculturation des adolescents ivoiriens. L'étude menée par Konaté (1994, p9) citée par Marie Thérèse ABOGO (2006 p 86-87) révèle en effet que :

« La domination des produits culturels occidentaux dans le Tiers -monde est une réalité qu'on peut mesurer sur le flot des produits que les occidentaux déversent dans les États en développement et aux modèles véhiculés. Les Américains occupent les marchés du Tiers-monde parce que ceux-ci sont souvent `vierges' ; leur pénétration est donc plus facile.»

Nous comprenons donc pourquoi les jeunes disent pour la plupart préférer les chanteurs afro-américains. Ils sont victimes d'une réception très dominante des contenus musicaux afro-américains. Ce qui nous laisse observer qu'il n'y a aucun équilibre entre la réception culturelle étrangère (afro-américaine) et la réception de la culture ivoirienne en matière musicale.

Les adolescents interviewés ont dit préférer la culture américaine parce qu'elle reflète la modernité notamment à travers ses précisions technologiques, ce qui est tout à fait le contraire pour la culture ivoirienne. La jeune élève interrogée en entrevue individuelle à dit que les clips ivoiriens sont nuls, que c'était du « n'importe quoi » et quand il lui arrivait de les regarder, elle avait des migraines. Tout cel a pour dire que la culture manque de précision.

Toutes ces observations viennent confirmer notre première hypothèse. Ainsi pourrait donc se justifier le fait que les adolescents ivoiriens parlent souvent des chanteurs afro-américains. Selon notre étude cette domination se manifeste par la réception très dominante des contenus musicaux afro -américains, ainsi que des séries télévisées.

En matière musicale, notons qu'il n'y a pas d'équilibre entre la réception culturelle étrangère et la réception de la culture ivoirienne. Pour les adolescents interrogés, la culture américaine reflète la modernité, notamment à travers la précision de ses technologies, ce qui n'est pas le cas pour la culture africaine et ivoirienne en particulier. Le dépouillement des questionnaires nous révèle que la quasi-totalité des adolescents désire vivre en Occident ; ceci confirme le fort attrait de ces contenus culturels pour ces adolescents.

Comme le signale l'auteur cité plus haut, dans un contexte d'impérialisme, les peuples dominés adoptent le style de vie occidentale, leurs manières de penser et d'agir. Ceci contribue à expliquer le fait que les adolescents disent qu'à la télévision, ce sont les chansons américaines qu'ils préfèrent beaucoup plus que les chansons ivoiriennes. Cette préférence, ils l'expliquent mieux en entrevues individuelles, quand on leur demande pourquoi ils aiment les vidéoclips américains, comme en témoigne cette réponse de l'interviewée:

« les vidéoclips ivoiriens sont nuls, alors que les vidéoclips américains sont modernes, les images de qualité, ils ont du style».

En outre, l'analyse des deux vidéoclips, nous a montré que la réception des clips afro-américains par les élèves est tellement dominante que les vidéoclips ivoiriens ne véhiculent que les mêmes messages de vie à l'occidentale (la vie luxueuse, la consommation des biens, le gaspillage de l'argent, etc.).

Les entrevues individuelles, nous ont permis de constater que les filles sont beaucoup plus portées vers les musiques américaines de type Slow et RnB, qui fait essentiellement allusion à l'amour. Cependant, les garçons préfèrent le rock et le rap, à cause de son langage cru et révolutionnaire. Ceci vient confirmer nos hypothèses 2 et 4 et les constats déjà effectués par d'autres chercheurs sur la diff érence des préférences selon le genre.

Aussi relevons que le constat fait par Konaté, voulant que : « Le récepteur ne consomme pas systématiquement les produits d'importation ; s'il le fait son comportement peut ne pas en déduire les effets »57 est vérifié dans notre étude car les adolescents interrogés affirment que même si les vidéoclips sont très beaux à regarder et qu'ils les aiment il n'en demeure pas moins que le contenu des messages véhiculés et le style vestimentaire (trop osés) ne sont pas bons.

57 Konaté, Sié (1994). La littérature d'enfance et de jeunesse en Afrique noire francophone : Burkina Faso, Côte d'Ivoire et Sénégal : L'impérialisme culturel à travers la production et la distribution du livre pour enfants. Ottawa : banque

internationale d'information sur les États francophones, P 12.

Par ailleurs nous insistons sur un fait important dont nous avons parlé plus haut, à savoir que la réception médiatique est généralement liée au sexe. Et cela a déjà été relevé dans des travaux antérieurs sur la réception : Médard (2005, p36) écrit à cet effet que : « la réception médiatique renvoie à des compétences et à des pratiques culturelles différenciées ; le rituel, l'usage et le décodage son différents. De même la consommation des médias varie d'un média à un autre selon les genres. Les attentes ne s ont pas les mêmes chez les deux sexes ». Les résultats sur la réception médiatique obtenus, nous donne de comprendre que les adolescents de chaque sexe sont souvent partagés dans le travail d'interprétation des messages reçus.

3- Interprétation selon la réception de la musique afro-américaine et la

construction des valeurs identitaires des adolescents

Il s'agissait pour nous de voir si le comportement des adolescents par rapport à leur consommation et leur réception des médias était fonction de la re présentation psychologique qu'ils se faisaient d'eux -mêmes. Dans notre étude, la plus part (76%) des élèves se voient comme des adolescents. Il faut donc une bonne représentation d'eux - mêmes. Nous nous accordons avec Marie Thérèse ABOGO pour dire que si la majorité des élèves se voient comme des adolescents c'est : « en partie à cause de leur âge, ensuite parce qu'ils constituent une communauté, conformément à la littérature sur l'identité culturelle adolescente et la domination des industries culturelles. »

Egalement, notons que si la grande majorité (93%) des élèves désirent vivre en occident, c'est parce qu'ils pensent que dans ces pays, la vie est exactement comme cela leur est présentée dans les vidéoclips et donc ils ont tendance à plus ai mé ces pays que le leurs. Aussi, si d'autres élèves désirent vivre dans des pays asiatiques c'est à cause de la technologie et des produits électroménagers qui ont envahit le continent africain et la Côte d'Ivoire en particulier.

Par ailleurs ce grand amour pour l'oc cident n'exerce pas une forte influence sur leur esprit patriotique surtout chez les filles dans la mesure ou plus de la moitié (52%) des élèves affirment leur patriotisme. Par ces résultats, nous remettons en cause la thèse des chercheurs tels que Marie Thérèse ABOGO, qui dans son étude sur la réception des vidéoclips afro-américain au Cameroun relève qu'en raison de leur plus grande réception des contenus musicaux afro-américains les filles n'étaient pas patriotes pour la plus part. CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS

Cette étude que nous avons entrepris est en fait un paravent, parce qu'implicitement, nous avons voulu interpeller la conscience des uns et des autres sur l'importance de la sauvegarde de nos valeurs culturelles, en raison de la diffusion massive des vidéoclips afro-américain jusqu' à la création d'une émission type pour ces vidéoclips.

En effet à l'ère de la mondialisation, qui suppose un échange réciproque entre les différents pays, échange culturel surtout, nous importons massivement les musiq ues afro-américains et leurs styles sans toutefois exporter les nôtres.

Ainsi les élèves dans leur grande majorité ont affirmé regarder les émissions musicales sur Internet, les CD et à la télévision, nous suggérons donc au gouvernement par le biais du ministère de la culture de créer une plate forme virtuelle sur laquelle les vidéoclips ivoiriens vont être diffusées. Ceci permettra aux adolescents ivoiriens de se familiariser avec leur culture mais aussi aux occidentaux de découvrir la culture musicale ivoirienne.

En outre que les responsables de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), régulent la diffusion des vidéoclips afro -américains sur les chaînes et que les producteurs créent des émissions qui vont valoriser la culture musicale ivoirienne ; c ar les scènes que les adolescents voient à la télévision s'imprègnent dans leurs consciences, au point de les marquer et de les amener souvent à s'identifier à leurs stars préférées.

Par ailleurs des organismes de développement international peuvent être d 'un

grand apport dans les programmes d'éducation des adolescents en Côte d'Ivoire. A titre

d'exemple, l'UNESCO, Organisation des Nations Unies pour la Culture et l'Education, qui prône la protection et la promotion de la diversité culturelle, peut offrir d e conditions qui permettront de protéger la culture ivoirienne.

De même d'autres structures locales qui travaillent dans le domaine culturel telle le CNAC, Centre National des Arts et de la Culture doivent initier des programmes d'éducation et de sensibilisation des adolescents qui sont en quête d'identité.

L'Etat à travers les mairies et les conseils devraient pouvoir construire des centres culturels pour les jeunes, ce qui leur permettra de se divertir tout en apprenant leur culture. Aussi l'Etat doit assainir les milieux scolaires, universitaires et la fonction publique afin de donner la chance à tout le monde de réussir, évitant ainsi de pousser les jeunes à l'aventure dans les pays occidentaux.

CONCLUSION

Au terme de notre étude, nous voulons donc dans un premier temps rappeler la question principale de la recherche, et par la suite répondre à cette question en fonction des résultats sans toutefois manquer de rappeler les méthodes et techniques utilisées.

Aussi, nous relèverons les limites de notre travail, donnerons des pistes de recherche et proposerons des recommandations pour d'autres recherches.

En effet, il s'est agit pour nous en nous intéressant à la réception par des adolescents scolarisés de la musique afro -américaine de répondre à une question principale qui était de vérifier si les adolescents étaient de grands consommateurs de la musique afro-américaine, puis de savoir l'impact de cette consommation sur la construction de leur identité culturelle.

Pour répondre à toutes ces questions, pour atteindre nos objectifs et donner un caractère scientifique à notre étude, nous avons exposé la problématique, élaboré le cadre de théorique de référence, fait la revue de la littérature et élaboré le cadre méthodologique, définit nos champs d'investigations, présenté et interprété les résultats de nos enquêtes et fait des recommandations.

La problématique nous a permis de donner les raisons du choix du sujet, de formuler le problème de la recherche, les objectifs et les hypothèses. Dans le cadre de référence, nous avons fait ressortir des t héories sur la réception, donné les différentes formes de musique afro-américaine et défini le concept d'adolescents.

La revue de la littérature, fut organisée en différents thèmes et à permis de faire la recension des écrits pertinents sur notre sujet.

Quand au cadre méthodologique, il a servi de lieu de description des méthodes et instruments de recherche utilisés pour la collecte des données. Il présente aussi la population d'étude, les lieux de l'enquête et l'échantillon. Après ces différentes étapes, l'administration du questionnaire et son dépouillement ont permis la présentation des résultats suivants.

210 élèves au total on été interrogés dont 108 filles et 102 garçons issus de famille de niveaux de vie différents à savoir les favorisés (75), les moyens (63) et les défavorisés (72).

La grande majorité de cette population affirment aimer les émissions musicales et particulièrement la musique afro-américaine au détriment de la mu sique ivoirienne. Aussi, cette étude nous a permis de savoir que plus de la moitié de ceux -ci sont des filles.

En ce qui concerne le niveau de vie familial e, nous avons constater que les élèves issus des familles favorisées, consomment plus la musique afr o-américaine que ceux des familles moyennes et défavorisées.

Nous nous sommes rendu compte qu'aucun élève venant des familles de niveau de vie favorisé ne dit préférer la musique ivoirienne tandis que 14% de ceux issus de familles défavorisées disent aimer cette musique.

Nous avons également remarqué que le comportement d'achat des disques suit aussi cette courbe.

La réponse à la question principale de recherche se module en fonction de plusieurs variables. La grande consommation de la musique afro -américaine par les élèves est d'une part due au fait que presque tous les foyers (favorisés, moyens, défavorisés) disposent du câble (grâce au pirates) donc les adolescents peuvent regarder les chaînes musicales (MCM, Trace TV, etc.) et d'autre part au fait du dév eloppement de la technologie et la vulgarisation de Internet.

Malgré cette grande consommation de la musique afro -américaine, notons que ces adolescents ont le pouvoir d'interpréter les messages, et sont donc des récepteurs sélectifs. Cela peut se vérifier lorsque la fille interrogée en entrevue individuelle dit : « les vidéoclips afro-américains nous laissent croire que obtenir de l'argent est facile, que la vie est facile, et que tout est beau, tout est parfait...ce n'est pas vraie» . Le garçon appuie en disant «les vidéoclips américains ne montrent que des choses superficielles, très loin de la réalité ».

Ces résultats nous donnent de confirmer des théories énoncées dans la revue de la littérature c'est-à-dire la théorie de la culture de masse et même de l'impérialisme culturel qui affirme que la réception musicale des jeunes n'est pas passive.

Les résultats de notre étude révèlent que l'écoute musical e en groupe semble ne pas s'appliquer tant chez les filles que les garçons interrogés. Cependant la construction des valeurs identitaires de ces adolescents se fait au sein de leur groupe et la réception de la musique est vraiment associée à cet effet de groupe. Les adolescents comprennent les messages dans le même sens.

Il est vrai qu'ils aiment la culture afro-américaine ou encore occidentale beaucoup plus que celle de leur pays ; ils semblent cependant être conscients de leur identité c'est - à-dire des jeunes adolescents vivant en Afrique et aspirant à un lendemain meilleur.

Leur désir frappant de vivre en occident surtout les filles ne peut traduire leur manque de patriotisme mais plutôt ils ne croient pas en leurs chances de réussite dans leur pays. Ceci est une interpellation aux autorités politiques afin qu'elles oeuvrent à donner aux jeunes une image positive du pays et à mettre en place une bonne politique d'insertion sociale pour les jeunes formés.

En somme, à la lumière des résultats obtenus, nous pouvons dire que nos objectifs ont été atteints. Dans cette étude nous avons évalué la consommation de la musique afro-américaine pour voir son impact réel sur la construction de l'identité culturelle des adolescents scolarisés ; mais aussi d'analyser deux vidéoclips afin de faire ressortir les thèmes qui y sont développés.

Au titre des hypothèses selon lesquelles : premièrement, la grande consommation des musique afro-américaines amènent les adolescents scolarisés ivoiriens à préférer la culture afro-américaine à celle de leur pays.

Deuxièmement, la préférence pour le Rap ou le R&b est fonction du sexe. Troisièmement, l'intérêt des adolescents scolarisés pour les musiques afro-américaine varie selon le niveau de vie

Les résultats obtenus confirment donc nos hypothèses. La plus part des adolescents désirent vivre en occident et particulièrement aux Etats -Unis d'Amérique. Ils s'habillent comme les occidentaux, et cherche à s'identifier à eux. Ces observations viennent confirmer notre première hypothèse.

A l'issue de nos investigations, il est aussi à souligner que les filles sont plus portées vers les musiques «slow» tel le R&b alors que les garçons aiment celles «hard » comme le Rap.

Les adolescents de familles favorisées sont les plus grands acheteurs de disques afro-américains et aucun d'eux ne dit préférer la musique ivoirienne alors que ceux de niveau de vie défavorisée sont les plus nombreux à dire aimer la musique ivoirienne. Ainsi notre troisième hypothèse est vérifiée.

Par ailleurs, de nombreux autres aspects auraient pu être développés dans cette étude. Notamment la réception de cette musique par des jeunes en milieu rural et l'analyse de leurs valeurs identitaires comparées à ceux du milieu urbain.

Notre désire de traiter ce sujet étant venu du fait de la grande influence de cette musique sur les adolescents et jeunes de notre époque et que nous ne sommes pas de ceux-là donc ne s'intéressant pas à ce genre musical causerait problème ; car il pourrait y avoir des jugements subjectifs. Comme l'élucide le chapitre sur la méthodologie, nous croyons que les règles théoriques et méthodologiques ont été respectées.

Cette recherche reste quand même limitée car elle n'a pas permis d'étudier la réception musicale des adolescents scol arisés vivant en milieu rural, d'établir les rapports qui pourraient exister entre leur degré de réception des contenus des clips et les comportements de ces adolescents.

D'autres chercheurs pourraient aborder les thèmes suivants : La réception à travers les vidéoclips américains des messages d 'amour chez les jeunes filles, les jeunes garçons et la réception des messages violents à travers les vidéoclips afro-américains.

Il serait intéressant d'approfondir les études sur les raisons et les motivations qui amènent les adolescents ivoiriens à négliger leur culture au profit des cultures occidentales notamment en matière musicale.

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AGOH Gnankan Maurice, La musique dans les programmes de la télévision ivoir ienne de 1991 à 2000, mémoire de DESS de communication, ISTC, Abidjan, 1998, 128p. DIGBRY Robertus Paulin, opinion des jeunes scolarisés de 14 -20 ans sur planètes jeunes, mémoire de maîtrise en communication, université de cocody, Abidjan, 2001 , 90p.

KONATE Sié, La littérature d'enfance et de jeunesse en Afrique noire francophone : Burkina Faso, Côte d'Ivoire et Sénégal : L'impérialisme culturel à travers la production et la distribution du livre pour enfants, Ottawa : banque internationale d'information sur les États francophones, 1994.

MEDARD Marie Mercedes Représentations sociales et réception différenciée selon le sexe de messages de prévention du sida en Haïti, mémoire de maîtrise, Université Laval, Québec 2005.

TCHAMGOUE Touko Raphaël, Impact de l'IEC sur la santé reproductive et sexuelle des adolescents en Côte d'Ivoire : le cas de la ville d'Abidjan, mémoire de DEA, université de cocody, Abidjan 2003.

YELLE François, Analyse comparative de vidéoclips québécois, mémoire de maîtrise, université de Montréal, 1993.

REVUES ET ARTICLES

EVINA A. et Alamm-Beleck A., « Vie féconde des adolescents en milieu urbain camerounais, in les cahiers de l'IFORD, N° 16, 1998, 117p.

GLEVAREC Hervé, Quel objet social est la radio pour les adolescents? Médiamorphoses, no. 10, 2004, pp.51-56.

LIEBES T., KATZ Elihu, 6 interprétations de la série Dallas, in Hermès n°11-12, CNRS, 1992, p.125-144

RESSOURCES ELECTRONIQUES

Sans auteur, « soûl, musique » Encyclopédie Microsoft® Encarta®. http://fr.encarta.msn.com (c) 1997-2005 Microsoft Corporation, consulté le 23 septembre 2008.

MISSE Misse, « L'aporie de la communication sociale pour le développement ». http:// www. u-grenoble3.fr/chaire_unesco /Textes/misse/ séminaire 5.htm, 2004,

Un article de wikipédia, Encyclopédie libre sur le «hip-hop ». http : // fr.wikipédia.org/wiki/Hip-hop, consulté le 07 Janvier 2009

Un article de wikipédia, Encyclopédie libre sur « Rap »

http : // fr.wikipédia.org/wiki/Rap, consulté le 07 Janvier 2009

Un article de wikipédia, Encyclopédie libre sur « R&B ».

http : // fr.wikipédia.org/wiki/R&B,consulté le 07 Janvier 2009

Un article de wikipédia, Encyclopédie libre sur le « Disco ». http : // fr.wikipédia.org/wiki/Disco, consulté le 07 Janvier 2009

Un article de wikipédia, Encyclopédie lib re sur « Blues»

http : // fr.wikipédia.org/wiki/Blues, consulté le 07 Janvier 2009

Un article de wikipédia, Encyclopédie libre sur « Jazz ».

http : // fr.wikipédia.org/wiki/Jazz, consulté le 07 Janvier 2009

MUCCHIELLI Laurent, article paru dans Mouvement s, 1999, n°3, pp.60-66. Reproduit sur le site du groupe Claris, consacré aux questions sécuritaires, et à l'analyse de la jeunesse et des banlieues : www.groupeclaris.org.

TABLE DES MATIERES

Dédicace

Remerciement

Sommaire

INTRODUCTION GENERALE 8

5- Justification du choix du sujet . 10

1-4 Intérêt personnel

1-5 Intérêt scientifique

1-6 Intérêt culturel

6- Identification et formulation du problème

5- Questions de recherche

4- Objectifs de recherche

..10

11

... 12

13

.16

....16

 

13- Hypothèses

 

17

6- Cadre théorique de référence

17

 
 

6-4 L'Ecole de Constance et de Umberto Eco

18

 

6-1-1 L'Ecole de Constance

18

 

6-1-2 L'Ecole de Umberto Eco

20

 

6-5 Les Cultural studies ou études culturels et populaires

.. 21

 

6-6 Les uses and gratifications

.23

 

6-4 Le modèle de la diffusion des innovations de Rogers

24

 

11- Méthodes d'investigation

 

. 26

7-1 Approche quantitative

.28

 

7-3 Approche qualitative

28

 

7-3 Description des instruments des recherches

29

 

7-3-1 Méthode quantitative : le Questionnaire

29

 

7-3-3 Méthodes qualitatives : l'Analyse thématique,

 
 

les entretiens individuels et les entretiens en groupe 29

7-3-2-1 L'entretien en groupe 30

7-3-2-2 L'Entretien individuel

7-3-2-3 L'Analyse thématique

12- Articulation du travail

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE

CHAPITRE I: DEFINITION DES CONCEPTS

6- Musique Afro-américaine

1-1 Le Rap

.. 30

31

..

33

.. 34

34

.. 35

32

1-1-1 Historique

. 35

1-1-2 Caractéristiques

. 37

1-1-2-1 Rythme

37

1-1-2-2 Thématique

. 38

1-9 Le Rhythm`n`blues (R&B)

40

1-2-1 Historique

40

1-2-2 Caractéristiques

42

1-2-2-1 Rythme

42

1-2-2-2 Thématique

.. 42

1-3 Les Négro spirituals

...42

1-4 Les Blues

43

1-5 Le Jazz

43

1-6 La Soul

44

1-7 Le Funk

...45

1-8 Le Disco

46

7- Le Concept d'adolescent

.47

2-3 Quelques définitions actuelles de l'adolescence

47

2-1-1 Définition de l'OMS

...47

2-1-2 Définition selon KEATS

.47

2-4 Caractéristiques de l'adolescent

.48

2-2-1 Dimension biologique et physiologique

48

2-2-2 Dimension sociologique

49

2-2-3 Dimension démographique .....

49

2-2-4 Dimension psychologique

.49

2-2-5 Dimension juridique

...50

3- Notion de Réception .....

50

CHAPITRE II : REVUE DE LA LITTERATURE

..51

8- Medias de masse et impérialisme culturel

...52

1-1 La culture de masse

53

1-2 L'impérialisme culturel

54

9- Le vidéoclip comme objet de culture

57

10- La réception médiatique comme mode d'expression

 
 

Chez les adolescents

...58

3-3 Construction d'une identité culturelle

59

3-4 La réception liée à l'effet de groupe

.61

DEUXIEME PARITE : STRATEGIES D'INVESTIGATION

CHAPITRE I : DETERMINATION DU CHAMP D' INVESTIGATION

63

64

1- Population d'étude

64

2-Terrain de l'enquête

64

2-4 Abobo (Lycée Municipal)

66

2-5 Yopougon (Lycée municipal pierre Gadié 1)

..67

2-6 Cocody (Groupe scolaire la farandole)

68

3- Methodes d'échantillonnage ...69

3-6 L'échantillonnage fondé sur le jugement

de l'enquêteur .70

3-7 L'échantillonnage de convenance 71

3-8 L'échantillonnage en « boule de neige » ...71

3-9 L'échantillonnage par itinéraire ou random road . 71

3-10 L'échantillonnage par quotas ....72

CHAPITRE II : COLLECTE, PLAN D'ANALYSE DE S DONNEES ET
DIFFICULTES RENCONTREES 75

1- Déroulement de la collecte 75

2- Plan d'analyse des données 75

3- Difficultés 76

TROISIEME PARTIE : PRESENTATION DES RESULTATS INTERPRETATION ET PERSPECTIVES 77

CHAPITRE I : PRESENTATION ET ANALYSE

DES RESULTATS . . 78

1- Identification des vidéoclips 78

1-1 Fiche technique du vidéoclip afro-américain .78

1-2 Fiche technique du vidéoclip ivoirien 78

2- Analyse de « I'm Sprung»

selon la méthode d'analyse de Jost ......79

2-1 Médiation audiovisuelle 79

2-1-1 Le montage du vidéoclip 79

2-1-2 Les sons ......80

2-1-3 La construction des épisodes : Décors, lieux,

durée des scènes, succession et rythme des plans 80

2-1-4 Aspects relatifs au contenu (histoires- thèmes) ..82

2-2 La médiation performantielle 82

2-2-1 La place du téléspectateur

du point de vue Perceptif ...83

2-2-2 La place du téléspectateur Cognitif 84

2-2-3 La place du téléspectateur Idéologique 84

3- Analyse du « Scénario acte 2 » selon la grille d'analyse de Yelle

3-1 Tableau d'analyse du vidéoclip ivoirien

3-3 Interprétation du tableau

4 - Analyse comparative des deux vidéoclips

86
.....87
88

5- Le Questionnaire écrit

92

5-1 caractéristiques réelles de l'echantillon

92

5-2 Présentation du questionnaire

98

14- Analyse des résultats du questionnaire écrit

101

6-1 Analyse selon la consommation médiatique

101

6-1-1 Moyen d'écoute musicale (Q12)

101

6-2-2 Emissions préférées (Q8)

101

6-2-3 Consommation de la télévision par semaine (Q7).... 103

6-2-4 Ecoute en groupe (Q10) ...104

6-2-5 Lieux d'achat des cassettes (Q11) 105

6-2-6 Connexion à des sites de musiques (Q14) .106

6-3 Analyse de la réception musicale ..108

6-2-6 Fréquence d'achat de disques (Q 9) . 108

6-2-7 Meilleur vidéoclip (Q 20) 109

6-2-8 Chanson Préféré (Q 16) .110

6-3 Analyse selon la construction des valeurs identitaires des

Adolescents .111

6-3-3 Représentation d'eux-mêmes (Q 23) 111

6-3-4 Pays de résidence souhaité (Q 24 et 25) 112

6-2-3 Esprit patriotique 115

6-2-9 Esprit d'ouverture des familles 117

15- Synthèse des résultats du focus group .119

16- Synthèse des résultats des entrevues individuelles 121

CHAPITRE 2 : INTERPRETATION DES RESULTATS 124

1- Interprétation selon la consommation médiatique

et musicale 124

8- Interprétation selon réception de la musique

afro-américaine et l'acculturation des adolescents 127

11- Interprétation selon la réception de la musique

afro-américaine et la construction des

valeurs identitaires des adolescents 131

CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS .132

CONCLUSION .134

BIBLIOGRAPHIE 140

ANNEXES .146

ANNEXES

Annexe 1 : Questionnaire écrit

Annexe 2: Tableaux et graphiques complémentaires

Annexe 3 : Questionnaire du focus group

Annexe 4: Synthèse des résumés du focus group

Annexe 5 : Schéma des entrevues individuelles

Annexe 6: Réponses au questionnaire des entrevues individuelles Annexe 7: Parole du vidéoclip afro-américain

Annexe 8: Parole du vidéoclip ivoirien

ANNEXE 1

Questionnaire Ecrit

Cher(e) élève! Tu es invité(e) à répondre à ce questionnaire, dans le cadre d'un travail de recherche qui constitue une étape de ma formation dans un programme d'études universitaires de 2e cycle en arts du spectacle (Universi té Cocody, Abidjan). Le questionnaire est anonyme, et les informations qui y figurent resteront confidentielles, et seront utilisées uniquement pour ma recherche. Je te remercie d'avance pour le temps que tu consacreras à y répondre, estimé à dix minutes environ.

Sylvestre Kouassi KOUAKOU.

I- Les premières questions portent sur ta situation sociale

1. Es-tu...?

a- de sexe masculin ?

b- de sexe féminin ?

2. Quel âge as-tu?

.........................

3. À quel niveau du secondaire étudies -tu?

a- premier cycle (précise la classe) .

b- deuxième cycle (précise la classe) .

4. Quelle profession exerce tes parents (ou tuteurs) ?

a- Ton père,

b- Ta mère,

5. Dans quel quartier habites-tu? (Précise le nom de la rue si possib le)

.................................................................. ..............................

II- Tu es maintenant invité à répondre à des questions concernant ta consommation médiatique, en particulier en ce qui concerne la télévision et la musique

7. Combien de fois regardes-tu la télévision par semaine?

a- Jamais ?

b- un peu (2 à 3 fois par semaine) ?

c- souvent (4 à 5 fois par sem.) ?

d- toujours/tout le temps (6 à 7 fois) ?

8. Quelles émissions regardes-tu le plus à la télé? (précise le titre et le

nombre d'heures que tu consacres à ce type d'émission par semaine)

a- feuilletons ?

b- informations ?

c- émissions de musique ?

d- sports ?

e- autres ?

f- tous ?

9. Un vidéoclip t'incite-t-il à acheter des disques ou à les faire enregistrer ?

a- Souvent ? b- Parfois ?

c- Rarement ? d- Jamais ?

10. Est-ce que tu aimes écouter la musique la plupart du temps seul ou en

groupe?

Seul ?

En groupe ?

11. Où achètes-tu ou enregistres-tu tes disques/cassettes le plus souvent?

a- Grandes surfaces spécialisées ?

b- Disquaires indépendants ?

c- Vendeurs à la sauvette ?

d- Autres ?

12. Par quels moyens écoutes-tu ta musique préférée le plus souvent?

a- Sur Internet ?

b- A la radio ?

c- A la télé / câblée ?

d- Sur k7 audio ?

e- Sur CD ou DVD ?

f- Sur lecteur mp3 ?

13. Combien de fois achètes-tu des disques/cassettes de musique américaine en moyenne ?

a- Plus de 50 disques par an ?

b- 2 à 3 disques par trimestre ?

c- 1 à 2 disques par mois ?

d- 1 disque par semaine ?

e- je n'achète jamais ?

14. Te connectes- tu souvent sur des sites de musique?

a- Non jamais ?

b- Oui ?
Si oui, pour quoi faire? (Tu peux cocher plus d'une réponse, le cas échéant)

a- Pour découvrir de nouveaux artistes ?

b- Pour des artistes que je connais déjà ?

c- Pour les paroles de chansons ?

d- Pour voir les vidéoclips ?

e- Pour écouter mes morceaux préférés ?

III- Je vais maintenant te demander de me donner ton opinion sur la

musique américaine qui passe à la télévision, et par la suite sur la musique ivoirienne.

15. Quel est d'après toi le meilleur chanteur ou la meilleure chanteuse américaine?

a- Beyoncé Knowles ?

b- Sean Paul ?

c- Usher ?

d- Craig David ?

e- Autres ?,

16. Dans un vidéoclip, qu'est-ce qui te frappe en premier lieu?

a- l'artiste (le chanteur) ?

b- la chanson (le genre musical, le rythme) ?

c- la mise en scène et le décor ?

d- Autres ?

17. On dit souvent que les vidéoclips américains ont une meilleure qualité d'images et une mise en scène plus moderne. Penses -tu que c'est vrai? Si oui, que veut-on dire par moderne?

...................................................... ..........................................

................................................................................................

18. Penses-tu qu'il y a des vidéoclips ivoiriens qui sont modernes? Ll Oui Li Non

(Donne-moi un exemple de vidéoclip en justifiant ta réponse.)

19. Si on te demandait de choisir un vidéoclip qui t'accroche vraiment, ce serait lequel?

.............................................................................................

20. Entre un vidéoclip ivoiriens et un vidéoclip (noir) américain, que préfères-tu?

a- Le vidéoclip ivoirien ?

b- Le vidéoclip américain ?

c- Les deux ?

d- Aucune de ces réponses ?

21. Penses-tu que ce qui passe dans la plupart des vidéoclips est le reflet

de la réalité? Si oui, donne des exemples de choses vues dans les vidéoclips

qui te semblent refléter la réalité.

..................................................................................................................

..................................................................................................................

............................................................................................. ..................... ..........................................

IV- Enfin, il s'agira de répondre sur tes valeurs et ton comportement Individuel

22. Est-ce que tu te vois comme :

a- un enfant ?

b- un adolescent ?

c- un enfant devenu grand ?

d- un jeune adulte ?

23. Est-ce que tu te vois comme quelqu'un ayant un caractère

a- fort ?

b- violent ?

c- doux ?

d- cachottier ?

e- calme ?

f- nerveux ?

g- agité ?

h- faible ?

24. Si tu devais voyager un jour, dans quel (s) pays aimerais tu vivre?

, ,

25. Ces pays que tu cites, tu les choisis parce que tu penses que dans ces pays

a- la vie est plus facile ?

b- tout est beau ?

c- beaucoup de gens sont riches ?

d- autres, précise ?,

26. Est-ce que tu as déjà eu à défendre les intérêts de ton pays, de ta

patrie (dans une conversation, lors d'événement, ...etc.)

a- Jamais ?

b- Rarement ?

c- Souvent ?

d- Très souvent ?
Si non, peux-tu imaginer que tu pourrais le faire?

28. Est-ce que tu viens d'une famille où les gens sont plutôt libéraux ou

conservateurs?

 

a- Modernes

?

b- Conservateurs

?

c- Traditionnels

?

d- Libéraux

?

 

Qu'est-ce qui te permet de dire cela?

..................................................................................................................

..............................................................................

FIN DU QUESTIONNAIRE.
MERCI POUR TON AIMABLE COLLABORATION.

ANNEXE 2

120

100

EMT EMR EMI EMC

80

60

40

20

0

Graphique 11 : Le moyen d'écoute

musicale des jeunes

120

100

80

60

40

20

0

Graphique 12: Les émissions préférées

Series TV Musique Sport Information

Graphique 14: Ecoute en groupe

Seul

En groupe NR

Graphique 13: Frequence de consommation
télévisuelle pr semaine

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Defavorise

Souvent Occasionnellem ent

Moyen

16-20 ans

1er Cycle

2eme
Cycle

Fern in in

Masculin

SEXE

AGE

Niv, Scol,

niv, de Vie

Favorise

12-15 ans

Graphique 15: Lieux d'achat des CD

Niveau de Vie familiale

Ferninin

Masculin

SEXE

Moyen

Favorisé

Defavorise

40

35

30

25

20

15

10

5

0

Grandes surfaces Disquaires independants Vendeur à la Sauvette

Gravures ou Telechargement

1er Cycle
lame
Cycle

Graphique 16: Connexion aux sites musicaux

SEXE

AGE

Niv,
Scol,

COMMUNE

Ferninin

Masculin

16-20 ans

12-15 ans

Abobo

Cocody

Yopougon

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Decouvrir les artistes Paroles de chansons Voir ou ecouter les clips

Graphique 17: La Réception de la musique

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0 SEXE

 

AGE

12-15 ans

>

r.

 

Niv.

Z 1er C

Scol.

 

Niveau de

familial

wi al

3 c Moyen sfi 8-

vie

V.Am V.Iv Autr. Svt Occ. Jam.

120

100

80

60

40

20

0

Graphique 18: Chanson préférée

SEXE

Commune

Masculin Feminin

Cocody Yopougon Abobo

120

100

80

60

40

20

0

C,Am C,Iv Autres

Graphique 19 Representation d'eux-même en tant
qu'adolescents

100

80

60

40

20

0

2eme
Cycle

Abobo

Masculin

Cocody

Feminin

1er Cycle

16-20 ans

12-15 ans

Yopougon

Commune

SEXE

AGE

Niv, Scol,

Fort Faible NR

Graphique 20: Pays de résidence souhaitée

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

SEXE

w Masculin m

 

AGE

12-15 ans

 

Niv,

Scol,

1er Cycle

C) 4 , _

 

Niv,

de

0_ Moyen cp

Vie

 

Commune

Yopougon

 

Pays occidentaux riches

Pays en voie de developpement

pays asiatiques

Pays pauvres

120

100

80

60

40

20

0

16-20 ans

12-15 ans

AGE

Graphique 21: Esprit patriotique

oui non

Moyen

Defavorise

Abobo

Cocody

Yopougon

Feminin

Masculin

2eme
Cycle

1er Cycle

SEXE

Niv, Scol,

Niv de vie
familliale

Commune

Favorise

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Graphique 22: Esprit d'ouverture des familles

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

SEXE

w Masculin

m

 

AGE

> 12-15 ans

 

Scol

Niv,

..Z 2eme

 

Niv,

famillial

vie

3E s..' Moyen

CD

de

 
 

Region

0

co Centre

7,

 
 

Familles liberales Familles conservatrice

80

70

60

50

40

30

20

10

0

ANNEXE 3

Questionnaire l'entretien en groupe

Question 1: Qu'est-ce que tu fais généralement pendant ton temps libre?

Question 2 : Est-ce que tu écoutes beaucoup la musique?

Question 3 : Quels sont les chanteurs que tu aimes le plus?

Question 4 : Pourquoi aimes-tu ces chanteurs?

Question 5 : Peux-tu classer par catégorie et par ordre de préférence les chanteurs que tu aimes le plus en fonction de leurs genres musicaux?

ANNEXE 4

SYNTHÈSE DES RÉSUMÉS DU FOCUS GROUP

Focus group (lundi 15 décembre 2008 de 14h30 à 15h30)

Organisation d'un groupe de Focus au Groupe scolaire la Farandole

Nombre d'élèves : 9 (1 élève de 5ème, 2 élèves de 4ème, 2 élèves de la 1ère ES58, 2 élèves de 1ère STG59 et 2 élèves de Tle STG)

Nous avons commencé les discussions, par les présentations et chacun disait d'où il était originaire.

Question 1: Qu'est-ce que tu fais généralement pendant ton temps libre? Réponses sur le temps libre :

Écoute musicale à radio et à la télévision (4)

Glacier restaurant (3)

Sortie (3)

Football (2)

Salle de jeux (1)

Tennis (1)

Naviguer sur Internet (1)

Cinéma (1)

Question 2 : Est-ce que tu écoutes beaucoup la musique?

Pour ce qui est de l'écoute musicale, tous les 9 élèves ont avoué que c'est une activité qu'ils pratiquaient presque tous les jours, et nous leur avons demandé sur quelles chaînes de télévision regardent-ils le plus les vidéoclips :

Trace TV (musique américaine)

MTV

58 Economie et sociale

59 Sciences Technologie et Gestion

Question 3, 4 et 5 : Quels sont les chanteurs que tu aimes le plus? Pourquoi aimes-tu ces chanteurs? Peux-tu classer par catégorie et par ordre de préférence les chanteurs que tu aimes le plus ?

En ce qui concerne la musique afro-américaine, six (6) personnes ont dit qu'ils écoutaient les rythmes rap, zouk, rnb, rock, reggae et que leurs artistes préférés étaient : Beyoncé, Lil Wayne, Rihanna, Booba, Shakira, Usher, 50 Cent.

Pour la musique ivoirienne, deux (2) personnes ont dit qu'ils écoutaient plus les DJ et le genre Zouglou:

DJ Lewis, Konty DJ, DJ Vetcho, Espoir 2000.

Et en fin, en ce qui concerne la musique française, une (1) personne a dit qu'elle écoute Sef yu qui fait le rap.

ANNEXE 5

SCHÉMA D'ENTRETIEN DES ENTREVUES INDIVIDUELLES

Introduction : Bonjour. Je m'appelle KOUAKOU Kouassi Sylvestre. Et toi comment tu t'appelles? J'aimerais te poser quelques questions sur ton expérience en matière de musique ivoirienne et américaine. Les informations que tu me donneras resteront confidentielles et seront uniquement utilisées pour ma recherche. Sens -toi à l'aise de répondre. Si tu as des réticences ou des questions, n'hésite pas à m'interrompre à tout moment. Nous allons commencer.

1. Comportements--Expériences de la télévision et de la musique

1.1 Qu'est-ce que tu fais en général pendant ton temps libre?

1.2 Est-ce que tu regardes la télévision?

1.2.1 Si oui, qu'est-ce que tu regardes généralement à la télévision?

1.2.2 Regardes-tu plus la télévision nationale que la télévision câblée? Quelles sont les chaînes que tu regardes souvent? Quelles sont tes émissions préférées? Depuis combien de temps regardes-tu ce type d'émissions?

1.2.3 Combien de temps passes-tu en moyenne devant la télévision?

1.2.4 As-tu accès à la télévision chez toi? Où regardes -tu la télévision et avec qui? 1.3 Quels sont tes goûts musicaux, depuis quand tu écoutes ce type de musique? Est-ce que tes goûts de musique ont évolué dans le temps?

1.4 Est-ce que tu connais la musique américaine? Si oui, quel genre de musique de estce que tu connais en particulier?

1.4.1 Quels sont les artistes que tu écoutes le plus?

1.4.2 Est-ce que tu écoutes un chanteur américain particulier? Est-ce que tes goûts pour la musique américaine ont évolué avec le temps?

1.5 Est-ce que tu aimes la musique ivoirienne? Si oui quel genre de musique? 1.5.1 Quels sont tes artistes ivoiriens préférés?

1.6 Est-ce que tu aimes la danse?

1.6.1 Quel type de danse aimes-tu?

1.6.2 Où vas-tu souvent danser? Et avec qui?

2. Opinions--valeurs sur les vidéoclips

2.1 Qu'est-ce que tu penses de la musique ivoirienne, en particulier les vidéoclips?

2.2 Qu'est-ce que tu penses de la musique américaine, en particulier vidéoclips américains?

2.3. Quelles sont d'après toi les messages qui sont véhiculés dans la musique américaine?

2.4 Est-ce que la musique américaine a de la valeur pour toi?

2.5 Quelles sont tes valeurs personnelles? (ex : famille, patriotisme, travail, amitié, etc) 2.5.1 Comment tu les reflètes dans la vie quotidienne?

2.5.2 Est-ce que tu penses que ces valeurs ont évolué ou ont changé avec le temps?

3. Visionnement des extraits (Sentiments --Émotions)

3.1 As-tu déjà vu un vidéoclip américain? De qui c'était?

3.2 Qu'est-ce que tu ressens, quand par exemple, tu vois un de ces vidéoclips américains? Qu'est-ce qui te vient à l'esprit? Qu'est-ce que ça t'apporte?

3.3 Et quand tu regardes les vidéoclips ivoiriens, qu'est-ce qui t'accroche vraiment? Que te vient-il à l'esprit?

3.4 Penses-tu qu'il y a une différence entre un vidéoclip ivoirien et un vidéoclip américain? Si oui, où se trouve la différence?

3.5 Qu'est-ce que qui t'accroche le plus dans un vidéoclip?

3.6 Quel est ton clip préféré? Quelles sortes d'émotions ressens -tu en visionnant un tel type de vidéoclip?

4 Connaissances--Savoirs

4.1 Quelles sont les maisons de production de musique américaine et les producteurs de musique américaine que tu connais? Et de musique ivoirienne?

4.2 D'après toi, pourquoi est-ce qu'on produit une musique? Quel genre de musique penses-tu que les producteurs vendent le plus à travers le monde? Pourquoi?

4.3 D'après toi, par quel moyen penses -tu que la musique américaine parvient-elle jusqu'ici en Afrique?

4.4 Est-ce que tu peux me dire si cette musique (ces disques/vidéoclips américains bénéficient d'une meilleure promotion que ceux des ivoiriens (ou des africains?). En d'autres termes, penses-tu qu'il y a des techniques qui font qu'ils soient plus abondants sur le marché que les autres?

4.5 Est-ce que tu penses que les filles ont les mêmes goûts musicaux que les garçons? Qu'est-ce que tu penses que les garçons aiment écouter? Et les filles?

4.6 Qu'est-ce que tu sais de la vie en Amérique, sur le plan social?

Penses-tu que les vidéoclips américains reflètent cette vie?

4.7 Est-ce que tu penses que les jeunes aiment l'Amérique? Pourquoi?

Sinon, crois-tu qu'ils préfèrent leur pays (la Côte d'Ivoire)? Pourquoi?

5- Données socio-démographiques

Nom de l'élève :

Sexe : Age :

Établissement :
Niveauscolaire :

ANNEXE 6

Réponses au questionnaire des ENTREVUES INDIVIDUELLES Mardi 16 décembre 2008 de 11h45

Entrevue N° 1

Comment tu t'appelles?

Réponse : Koffi

Quel age as-tu?

Réponse : 13 ans

Quel est ton niveau scolaire :

Réponse : 4ème

Comportements--Expériences vis-à-vis de la télévision et de la musique 1.1 Qu'est-ce que tu fais en général pendant ton temps libre?

Je joue aux jeux vidéo, je regarde la télé, je joue au basket. 1.2 Est-ce que tu regardes la télévision?

1.2.1 Si oui, qu'est-ce que tu regardes généralement à la télévision? Documentaires sur les stars, émission de musique et de sport (catch). 1.2.2 Regardes-tu plus la télévision nationale que la télévision câblée? Les deux.

Quelles sont les chaînes que tu regardes souvent?

MTV, Trace TV, RTL 9, Action

Quelles sont tes émissions préférées?

Les séries télé, les vidéoclips.

Depuis combien de temps regardes-tu ce type d'émissions? Environ 2 ans.

1.2.3 Combien de temps passes-tu en moyenne devant la télévision? 2 à 3h /jour.

1.2.4 As-tu accès à la télévision chez toi? Où regardes -tu la télévision et avec

qui?

Oui.

1.3 Quels sont tes goûts musicaux, depuis quand tu écoutes ce type de

musique?

Rap, Rock.

Est-ce que tes goûts de musique ont évolué dans le temps?

Oui. J'aimais beaucoup plus le rock avant, et depuis que le rap est sorti, j'ai commencé à

le préférer.

1.4 Est-ce que tu connais la musique américaine?

Si oui, quel genre de musique est-ce que tu connais en particulier?

Rap

1.4.1 Quels sont les artistes que tu écoutes le plus?

50 Cent, Lil Wayne.

J'aime beaucoup plus Lil Wayne.

Est-ce que tu l'écoutés particulièrement un chanteur américain particulier?

Lil Wayne.

1.5 Est-ce que tu aimes la musique ivoirienne? Si oui quel genre de musique?

Oui, le Rap ivoirien.

1.5.1 Quels sont tes artistes ivoiriens préférés?

Garba 50, Billy Billy (ce sont des rappeurs qui utilisent l'argot ivoirien).

1.6 Est-ce que tu aimes la danse?

J'aime regarder les gens danser, mais je ne danse pas.

1.6.1 Quel type de danse aimes-tu? Le Zecktonick

1.6.2 Où vas-tu souvent danser? Et avec qui?

A la maison, au quartier et en boîte avec les ami (e) s .

Opinions--valeurs sur les vidéoclips

2.1 Qu'est-ce que tu penses de la musique ivoirienne, en particulier les vidéoclips?

Ils sont intéressants.

2.2 Qu'est-ce que tu penses de la musique américaine, en particulier vidéoclips américains?

Ils sont super, il y a beaucoup d'imaginations, et il y a une bonne mise en scène.

2.3. Quelles sont d'après toi les messages qui sont véhiculés dans la musique américaine?

Je ne sais pas.

2.4 Est-ce que la musique américaine a de la valeur pour toi?

Oui.

2.5 Quelles sont tes valeurs personnelles? (ex : famille, patriotisme, travail, amitié, etc.) La famille et le travail.

2.5.1 Comment tu les reflètes dans la vie quotidienne?

Je lis beaucoup.

2.5.2 Est-ce que tu penses que ces valeurs ont évolué ou ont changé avec le temps? Non.

Visionnement des extraits (Sentiments --Émotions)

Je t'invite à voir des extraits de musique américaine. Tu me donneras ton opinion làdessus par la suite.

Extrait de musique américaine (Toxic).

3.1 Est-ce que tu connais ce vidéoclip américain? Si oui de qui c'est?

Oui, je connais. C'est Brithey Spears.

Est-ce que tu aimes?

Pas du tout à l'exception de la mise en scène (le clip se déroule dans un avion) .

3.2 Qu'est-ce que tu ressens quand par exemple tu vois un de ces vidéoclips américains? Qu'est-ce qui te vient à l'esprit? Qu'est-ce que ça t'apporte?

Je ne ressens rien, seulement ce qui m'accroche se sont les images et le sons qui sont de qualités.

Extrait de musique africaine (La Jet).

Question : est-ce que tu connais ce vidéoclip?

Oui je connais ce vidéoclip de loin.

Est-ce que tu l'aimes?

Enfin, il est très amusant, donc je l'aime bien.

Qu'est-ce que qui t'accroche le plus dans un vidéoclip?

Rien.

3.4.1 Penses-tu qu'il y a une différence entre un vidéoclip ivoirien et un

vidéoclip américain? Si oui, où se trouve la différence?

La différence majeure est que dans les vidéoclips américains les images et les sons sont beaucoup plus modernes alors que les vidéoclips africains sont très peu élaborés.

Je préfère beaucoup plus les vidéoclips afro -américains, car il y a de belles voitures, la vie ou encore l'ambiance.

3.5 Qu'est-ce que qui t'accroche le plus dans un vidéoclip?

Les images et le son. Il faut que ce soit sophistiqué.

3.6 Quel est ton clip préféré?

Celui de Lil Wayne : Lollipop.

Quelles émotions ressens-tu tu as vis-à-vis d'un tel type de vidéoclip?

Il y a de belles voitures, des bonbons, la vie, de belles couleurs et un bon son. Connaissances--Savoirs

4.1 Quelles sont les maisons de production de musique américaine, les

producteurs de musique américaine que tu connais?

Aucune.

Et de musique ivoirienne?

Aucune.

4.2 D'après toi, pourquoi est-ce qu'on produit une musique américaine?

Je pense que c'est pour véhiculer un message

Quel genre de musique penses-tu que les producteurs vendent le plus à travers le monde? Pourquoi?

La musique afro-américaine et particulièrement le Rap parce que beaucoup aiment le rap.

4.3 D'après toi, par quel moyen penses -tu que la musique américaine parvient

le plus jusqu'ici en Afrique?

Je ne sais pas

4.4 Est-ce que tu peux me dire si cette musique (ces disques/vidéoclips

américains bénéficient d'une meilleure promotion que ceux des ivoiriens

(ou des africains?).

Oui parce que la plus connue

4.5 Est-ce que tu penses que les filles ont les mêmes goûts musicaux que les

garçons?

Non

Qu'est-ce que tu penses que les garçons aiment écouter?

Le rap.

Et les filles?

Elles aiment le Zouk (les chansons qui les touchent, avec l'amour et tout ça).

4.6 Qu'est-ce que tu sais de la vie en Amérique, sur le plan social?

1ère puissance mondiale

Penses-tu que les vidéoclips américains reflètent cette vie?

Non.

4.7 Est-ce que tu penses que les jeunes aiment l'Amérique? Pourquoi?

Oui. C'est d'abord chez les blancs. La vie paraît plus facile. Les vidéoclips

influencent beaucoup. Les jolies fringues par exemple : dans les clips les filles

s'habillent bizarrement, et les filles copient ça ici.

Sinon, crois-tu qu'ils préfèrent leur pays (la Côte d'Ivoire?) Pourquoi?

Non.

Entrevue N°2

Comment tu t'appelles? Réponse : Traoré Fanta Quel age as-tu?

Réponse : 16 ans

Quel est ton niveau scolaire : Réponse : 2nde

Comportements--Expériences vis-à-vis de la télévision et de la musique

1.1 Qu'est-ce que tu fais en général pendant ton temps libre?

J'écoute la musique ; je me balade.

1.2 Est-ce que tu regardes la télévision?

1.2.1 Si oui, qu'est-ce que tu regardes généralement à la télévision?

Les émissions de musique (clips) ; les séries télévisées (Whispere, Camp rock).

1.2.2 Regardes-tu plus la télévision nationale que la télévision câblée?

La télévision câblée.

Quelles sont les chaînes que tu regardes souvent?

Disney channel, Trace TV, DSTV (chaîne sud -africaine)

Quelles sont tes émissions préférées?

Emissions de musique et d'information.

Depuis combien de temps regardes-tu ce type d'émissions?

Environ 3 ans.

1.2.3 Combien de temps passes-tu en moyenne devant la télévision?

10h /jour.

1.2.4 As-tu accès à la télévision chez toi?

Oui.

1.3 Quels sont tes goûts musicaux, depuis quand tu écoutes ce type de musique?

Rnb, Zouk.

Est-ce que tes goûts de musique ont évolué dans le temps?

Oui.

1.4 Est-ce que tu connais la musique américaine?

Si oui, quel genre de musique est-ce que tu connais en particulier?

Rnb

1.4.1 Quels sont les artistes que tu écoutes le plus?

Beyoncé, Kely Rowland, Demi Lovato.

1.4.2 Est-ce que tu écoutes particulièrement un chanteur américain particulier?

Beyoncé Knowledges.

1.5 Est-ce que tu aimes la musique ivoirienne? Si oui quel genre de musique?

Non, c'est du n'importe quoi hors mis les genres musicaux religieux .

1.5.1 Quels sont tes artistes ivoiriens préférés?

Constance, Onel Mala, Maria Adé (ce sont des artistes chrétiens).

1.6 Est-ce que tu aimes la danse?

Oui.

1.6.1 Quel type de danse aimes-tu?

La danse classique

1.6.2 Où vas-tu souvent danser? Et avec qui?

Devant la télévision et seul.

Opinions--valeurs sur les vidéoclips

2.1 Qu'est-ce que tu penses de la musique ivoirienne, en particulier les vidéoclips? Il n'y a pas de sérieux, le son est mauvai s.

2.2 Qu'est-ce que tu penses de la musique américaine, en particulier vidéoclips américains?

Ils sont merveilleux, il y a bon son, et les artistes ont du style.

2.3. Quelles sont d'après toi les messages qui sont véhiculés dans la musique américaine?

Pour donner des conseils et dénoncer les tares sociales.

2.4 Est-ce que la musique américaine a de la valeur pour toi?

Bien sûr.

2.5 Quelles sont tes valeurs personnelles? (ex : famille, patriotisme, travail, amitié, etc.) L'amitié et la famille.

2.5.1 Comment tu les reflètes dans la vie quotidienne?

Je suis joviale, je rire beaucoup.

2.5.2 Est-ce que tu penses que ces valeurs ont évolué ou ont changé avec le temps? Oui.

Visionnement des extraits (Sentiments --Émotions)

Je t'invite à voir des extraits de musique américaine. Tu me donneras ton opinion làdessus par la suite.

Extrait de musique américaine (Unfaithful).

3.1 Est-ce que tu connais ce vidéoclip américain? Si oui de qui c'est?

Oui, je connais. C'est Rihanna.

Est-ce que tu aimes?

Oui à cause du style de l'artiste.

3.2 Qu'est-ce que tu ressens quand par exemple tu vois un de ces vidéoclips américains? Qu'est-ce qui te vient à l'esprit? Qu'est-ce que ça t'apporte?

Je suis contente car il y a de l'ambiance et les personnages s'habillent très bien et ce qui me vient à l'esprit c'est de faire comme eux.

Extrait de musique africaine (La Jet).

Question : est-ce que tu connais ce vidéoclip?

Oui je connais.

Est-ce que tu l'aimes?

Non.

3.3 Qu'est-ce que qui t'accroche le plus dans ce vidéoclip?

Rien, mais au contraire j'ai envie de les insulter.

3.4.1 Penses-tu qu'il y a une différence entre un vidéoclip ivoirien et un vidéoclip américain? Si oui, où se trouve la différence?

La différence est très grande,

La différence se trouve dans le fait que dans les vidéoclips américains donnent des conseils alors que ceux des ivoiriens ne font que du bruit.

3.5 Qu'est-ce que qui t'accroche le plus dans un vidéoclip?

Le décor et la danse.

3.6 Quel est ton clip préféré?

Celui de Kadet Luna : Run Show.

Quelles émotions ressens-tu tu as vis-à-vis d'un tel type de vidéoclip?

Les personnages dansent bien et le rythme de la musique nous amène à la vivre.

Connaissances--Savoirs

4.1 Quelles sont les maisons de production de musique américaine, les producteurs de musique américaine que tu connais?

Musique TV.

Et de musique ivoirienne?

Aucune.

4.2 D'après toi, pourquoi est-ce qu'on produit une musique américaine? Pour transmettre un message

Quel genre de musique penses-tu que les producteurs vendent le plus à travers le monde? Pourquoi?

Le Rnb, parce que aimé de tous.

4.3 D'après toi, par quel moyen penses -tu que la musique américaine parvient le plus jusqu'ici en Afrique?

Je ne sais pas

4.4 Est-ce que tu peux me dire si cette musique (ces disques/vidéoclips américains bénéficient d'une meilleure promotion que ceux des ivoiriens (ou des africains?).

Oui parce que la plus connue

4.5 Est-ce que tu penses que les filles ont les mêmes goûts musicaux que les garçons? Non

Qu'est-ce que tu penses que les garçons aiment écouter?

Les stars garçons.

Et les filles?

Elles aiment les stars filles.

4.6 Qu'est-ce que tu sais de la vie en Amérique, sur le plan social?

Les hommes sont riches

Penses-tu que les vidéoclips américains reflètent cette vie?

Quelques fois.

4.7 Est-ce que tu penses que les jeunes aiment l'Amérique? Pourquoi?

Oui. C'est à cause du style

Sinon, crois-tu qu'ils préfèrent leur pays (la Côte d'Ivoire?) Pourquoi?

Non.

ANNEXE 7

Les paroles du vidéoclip afro-américain « I'm sprung » de T- pain

[Chorus]

I'm Sprung...(I'm sprung)

Dawg She Got Me...

Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm tellin you I'm Sprung...(I'm Sprung)

Dawg She Got Me...

Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm tellin you

You Do [7x]

[Chorus]

I'm Sprung...(I'm sprung)

Dawg She Got Me...

Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm tellin you I'm Sprung...(I'm Sprung)

Dawg She Got Me...

Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm tellin you

You Do [4x] You

Do [15x]

[Verse 1]

She got me doin da dishes

Anythang she want for some kisses

I'm cookin for her when she gets hungry All she do is actin like she want me

She cuttin off all my homies

Even all my other ronnies

She ain't even my main lady

See I been thinking 'bout it lately Man she really don't deserve me All she wanna do is hurt me

So I gotta get away from her... But now I'm leaving quickly

Before she come and try to get me... And I'm takin everythang with me... Well it all come down to her...

[Chorus]

I'm Sprung...(I'm sprung) Dawg She Got Me...

Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm tellin you I'm Sprung...(I'm Sprung)

Dawg She Got Me...

Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm tellin you

You Do [4x] You

Do [15x]

[Verse 2]

So we went our separate ways... It's been a couple of days...

But now I'm doin what I want to

With nobody tellin me what I'm gone do

And I'm feeling so free...

With nobody but me...

Now I can handle all my business All my fellas can I get a witness But I'm feelin kinda lonely

On top of that I'm kinda horny And I gotta get back to her... Now I'm leavin quickly...

Before she come and try to get me... And I'm takin everythang with me... Well it all come down to her...

[Chorus]

I'm Sprung...(I'm sprung)

Dawg She Got Me...

Got me doin things I'll never do If u ain 't been I'm tellin you

I'm Sprung...(I'm Sprung)

Dawg She Got Me...

Got me doin things I'll never do If u ain't been I'm tellin you

You Do [4x] You

Do [15x]

ANNEXE 8

Parole de chanson Jean-Jacques Kouamé « scénario actes 2 »

Entre le rêve et la réalité, il n'y a que le travaille bien fait qui paye. Totorino le colon,

mon chère même la viande de phacochère est chère,

August solo rend toi chère.

Yehe yeho ho ho Jean-Jacques Kouamé.

Alors Jean-Jacques, parait-il que vous battez tous les record en ce moment! Et comment ? Ça ne fait que commencer !

Il a battu le record avec son scénario.

Aller fais ton scénario, fais ton, fais ton scénario, fais pour toi ; fais ton scénario, fais ton scénario souha ! On y va,

Refrain: Yehe yeho ho ho

Jean-Jacques Kouamé

Il a battu le record avec son scénario.

Aller fait ton scénario, fais ton scénario, fais ton scénario, fais pour toi ; fais ton scénario souha !aller Marieme Touré.

Au secours c'est valeur ;

Yannick Aka,

Au secours c'est valeur,

Stéphane Doukouré,

Au secours c'est valeur un, c'est valeur deux, c'est valeur trois, c'est valeur quatre, c'est valeur ;

aller valorisé,à valorisé, à valorisé, à valorisé, à valorisé, à valorisé, à valorisé, à valorisé.

Maman Oka, Serge Touhali, Dahouda Fra ya, Robert Brazza, François Konian , Kader Jiré, Ali Koné, Amour Divin, Sandrine Kouamé, Adzoli Kouamé le père fondateur, De Bordeaux Likoufa attaqué.

Yé man titi passé yayé hé hé, yé mannan titi passé ;

ya bana kôkô non non,yé bana kôkô titi passé,

ya bana kôkô non non, yé bana kôkô titi passé.

Gâté le coin ti mano a léguélaman kiriman kélékéssé,

A gâté le coin ti mano a léguélaman gatiman kélékéssé kini moi ça ; aller kélékéssé coupé la bas ;

aller kélékéssé kiri wassa aller kélékéssé a bouger la bas hé tchouuuu ! Maintenant position de tir tout le monde hein.

Aller zoulou, zoulou, zoulou, zoulou, zoulou, zoulou, zoulou,

aller zoulou nayo ;

on s'abaisse,on s'abaisse,

on se lève vouhoum hé, on s'abaisse, on s'abaisse,

on se lève vouhoum ,aller zoulou, zoulou, zoulou, zoulou, zoulou, zoulou, zoulou nayo, zoulou nayé, zoulou, zoulou, zoulou, zoulou, zoulou nayo, s

ibadeba, sibadeba, sibadeba hé sibadeba zoulou nayo hein !

à léguélaman, léguélaman, léguélaman hé léguélaman zoulou nayo.

Village SOS d'Abobo, je vous aime.

Aller décalé coup, à décalé coup, à décalé coup, à décalé coup, à décalé coup, à décalé coup, à décalé coup, à décalé coup,

yé on s'abaisse souha hein on décolle vrouhoum,

on s'abaisse souha hein

on décolle vrouhoum hé,

on s'abaisse souha hé on décolle vrouhoum aya yaye.

Jean Bedel Baï aller zoulou.

Jean-jacques presse DTB à Ouagua aller zoulou, à zoulou, à zoulou, à zoulou, à zoulou, à zoulou, à zoulou, à zoulou, à zoulou.

Aller zoulou, à zoulou, à zoulou, à zoulou, à zoulou, à zo ulou, à zoulou, à zoulou ;

Kouman, Kouman, Kouman, Kouman, Kouman, Kouman, Kouman, Kouman. Tonton Bouba.

Aller bouger loukaï, à bouger loukaï, à bouger loukaï, à bouger loukaï, à bouger loukaï, à bouger loukaï, à bouger loukaï, à bouger loukaï, à bouger l oukaï, à bouger loukaï.

Léon Sochaux ; Joël Kouassi ;Chinoa Yankeu ;Paul Adon ;Kenzo ;Al Mustapha ;Franck Versus ;Dakota.

Ana ké na moha nan yo obolanga ah ah ah Thierry De fris ; il ne s'agit pas seulement de faire le boucan, Jean-Jacques Kouamé t'invite à réfléchir mon ami, on n'à qu'à travailler ;

Aller lékilé moha nan kéna souman,

aller linan wé aller tétimonan Konan sa ta ha

il le sagit ici dé nou mêcé man téti wohou woho moi qui sous le mohanan ne ké la wana bissa éyouwé ,

mohanan nous bah yé yé yé à géto kiri mohanan divaya che nous ho,

sama bou na ma kina gnèzè ha yé ba nakou nayé touman yo koulou watima gnain ta bosso yo aller yékoli bassa yéta Moussa laissé ,

yébisanga ça ment pas.

Hé hi vraiment ça ment pas dêh, ça la hé ça ment pas, yébissa vraiment ça ment pas dêh wallaboussa.

Aller essayer, balancer, mouler ; aller manman ;aller essayer, balancer, mouler ; a manman.

Refrain: Yehe yeho ho ho Jean-Jacques Kouamé Il a battu le record avec son scénario. (Bis)






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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote