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Guerres et circulation des élites politiques en province orientale de la République Démocratique du Congo

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par Edocin Ponea Tekpibele Masudi
Université de Kisangani - Diplôme d'Etudes Supérieures (DES) 2009
  

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B. Les Techniques

Nous avons usé des techniques selon les diverses destinations, à savoir : les techniques de collecte des données, les techniques de traitement et d'analyse des données recueillies.

1° Techniques de récolte :

Technique documentaire : des documents de différentes sources historiques (des
essais, des livres d'histoires, textes et actes d'administration, des articles, des
déclarations d'intellectuels, les documents et archives officiels, dictionnaires

73 La signification politique de l'événement résultant, ainsi, d'une médiation entre les différentes temporalités dans lesquelles nous le situons. En nous permettant de penser les événements les uns par rapport aux autres, l'histoire nous permet donc de formuler leur signification politique : en effet, elle nous permet de comprendre ce qu'ils représentent, à la fois pour les acteurs qui les ont vécus et pour ceux qui en ont vécu d'autres comparables. Il est à ce stade intéressant de préciser que cette étude profite aussi largement de notre propre expérience « d'élite » politique à travers la société civile pendant la (les) guerre (s) et dans la sphère politique pendant la transition.

74 K. Vlassenroot et T. Raeymaekers, Op. Cit. p.210

La sociologie historique n'est pas une branche de l'histoire, c'est-à-dire l'étude sociologique d'une époque passée: elle est toujours à la fois comparative et transhistorique. Elle considère que les formes passées de la société ne sont pas disparues avec leurs époques, mais que, comme dans la langue, elles restent contenues et actualisées dans ses formes présentes. Moins portée vers l'étude d'archives que l'histoire (la microhistoire) et vers l'étude de terrain que la sociologie, elle recourt plutôt à de vastes analyses documentaires ou bibliographiques pour mettre en place de larges enquêtes comparatives. Cf. http://www.wikipédia.org/wiki/sociologie_historique.

Ainsi posé, le problème consiste moins à identifier les unités historiques que de cerner les dynamiques des cheminements contrastés dans lesquels s'engagent les acteurs politiques tout en soulignant l'extrême diversité de la transformation historique de la société confrontée à des événements multiples (guerres et conflits armés), des rapports divers, des cultures unifiées ou plurielles infinies. La question consiste ainsi à considérer le temps dissemblable propre à la société Province Orientale.

75 O., Aktouf, Méthodologie des Sciences sociales et approche qualitative des organisations, une introduction à la démarche classique et une critique, Québec, Presses de l'Université de Québec, 1987, p. 27.

encyclopédies, mémorandum, les sites Internet, etc.) en rapport avec le sujet d'étude soit de manière générale, soit encore de manière plus particulière ont été questionnés en vue d'en déceler les actions et les paroles qui intéressent notre étude.

Technique d'interview non directive : cette interview s'apparente beaucoup à l'interview centrée mais il y a généralement un thème central décomposé en quelques principaux sous-thèmes déterminés à l'avance et sur lesquels on fait parler, tour à tour, l'interviewé. Ce type d'interview est donc un peu plus structuré et le degré de liberté y est un peu plus réduit.

Cette technique a été d'un grand soutien à la présente recherche du fait qu'elle nous a permis de rassembler une quantité intéressante de données des personnes ressources mieux informées sur la problématique des élites politiques en Province Orientale et de leurs histoires que nous n'aurions pu recueillir autrement.76

Précisons ici que nos instruments de récolte des données étaient déjà prêts avant notre nomination comme conseiller du Gouverneur de Province en mars 2004. Ce passage au gouvernorat de province nous a servi de facilité à travers les voyages des missions pour la descente sur le terrain. Aussi, notre statut de conseiller du Gouverneur nous a donné une crédibilité pour certaines personnalités avec qui nous nous sommes entretenus dont les témoignages irremplaçables ne nous seraient autrement donnés.

Nous avons fait deux descentes de terrains dans les chefs-lieux des districts : de Bas Uélé (novembre 2006 et janvier 2007), de Haut Uélé (mars et octobre 2006) et de l'Ituri (juillet 2005 et février 2006). Pour le district de la Tshopo, nous n'avons pas été en son chef-lieu ; n'ayant interrogé que les personnalités vivant à Kisangani77. Nous avons aussi questionné les élites politiques des trois autres districts de la Province Orientale présentes à Kisangani.

76 O., Aktouf, Op., Cit., p. 88

77 Il est vrai que Yangambi est le chef-lieu du district de la Tshopo, mais le champ de compétition politique et économique de ses natifs a toujours plutôt été la ville de Kisangani. Comparativement aux autres districts où les luttes politique et économique se sont déroulées activement dans leurs chefs-lieux, la Tshopo n'a pas connu cela. C'est Kisangani qui représente donc valablement, en terme de compétition politique, ce district. N'est-ce pas les ressortissants de la Tshopo se considèrent plus «originaires» de la ville de Kisangani que les natifs des autres districts de la Province Orientale et des autres Provinces de la RDC ? Ces derniers sont même qualifiés de «bakuyakuya» (venants ou étrangers).

Nous avons interrogé 40 personnalités en fonction de 10 personnes par district. Ces personnalités ont été choisies sur base des caractéristiques non exclusives suivantes : la position privilégiée et le rôle joué dans l'un ou l'autre mouvement rebelle ou groupe armé (milice ethnique ou maï maï), la notoriété, la participation active dans certains événements majeurs de l'histoire politique de la Province Orientale, l'activisme dans la société civile, la position dominante en terme de pouvoir politique, avoir vécu en Provinciale Orientale pendant la période d'étude, etc. Notre choix est porté sur ces personnalités du fait de leur habileté et des rôles qu'elles ont joués dans la politique de la Province Orientale pendant la période en étude ainsi que de la position d'observateurs privilégiés de certaines d'entre elles78.

En interrogeant les élites elles-mêmes ainsi que certaines personnalités mieux informées et privilégiées, nous nous installons au coeur même de la transformation en cours.

Ceci nous permet de regarder la société et l'environnement avec les yeux de ceux qui participent le plus activement à son évolution pour appréhender les raisons de la mobilité des élites politiques avec plus de clarté en y décelant les hésitations, les déchirements et les conflits qui l'accompagnent.

Les propos des élites/acteurs interrogés nous fournissent un point de vue, un angle de vision privilégié en décryptant les thèmes dominants de leur pensée, la perception qu'elles ont d'elles-mêmes et de leur position dans l'organisation sociale.

L'observation participante : Contemporain de l'histoire et de certains faits observés, nous avons pu par nous-même observer les élites politiques dans leur agir et les différentes guerres qui ont émaillé le pays de 1996 à 2003 ainsi que les divers conflits armés interethniques ; bref, la violence politique. Ainsi donc, nous sommes parvenu à emmagasiner une quantité importante d'informations relatives à notre objet d'étude. Notre expérience personnelle d'acteur de la société civile puis politique79 a été d'un appui considérable dans l'enrichissement de ce travail.

78 Nous citons par exemple les journalistes et les acteurs de la société civile. L'interview non directive s'insère dans le type qualitatif de l'enquête, c'est-à-dire «celui où le chercheur interroge telle personne pace qu'elle possède telle caractéristique ou parce qu'elle a comme tel type d'expérience ou telle histoire.» Voir à ce sujet, L., Albarrelo, L'acteur social et la recherche scientifique, 2ième édition, Bruxelles, De Boeck, 2005, p. 7.

79 Nous avons été Secrétaire Générale de l'ONGDH « Paix Sur Terre-ONG » de 1997 à 2002 et Directeur de
« ACP-ONG », une association des Droits de l'homme, d'éducation civique et de culture de la paix de 2002 à 2004.

2° Technique de traitement :

L'analyse de contenu : un des instruments les plus complets, les plus riches et les plus utilisés (surtout en phase de dépouillement/interprétation) en sciences sociales. Elle peut être extrêmement utile au chercheur tout au long de son travail, depuis la pré enquête jusqu'au dépouillement / traitement d'un questionnaire80. Technique d'étude détaillée des contenus de documents, elle nous a permis de dégager les significations, intentions, associations,... non directement perceptibles à la simple lecture des documents (le terme document doit être pris ici au sens plus large, allant du texte au film en passant par la bande audio). Il s'agit ici, outre des écrits issus des interviews, des archives de la Province, des documents vidéo et audio, etc. Précisons aussi qu'en tout état de cause, les documents exprimant des conduites, des opinions, des tendances, des attitudes,... sont presque toujours des données verbales qu'on transforme en écrits.81

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery