WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La décision d'investissement en avenir incertain

( Télécharger le fichier original )
par Fadi YAZIGI
USJ  - DESS Gestion des actifs financiers 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Introduction

Les responsables financiers de l'entreprise sont régulièrement confrontés aux deux grandes décisions financières à long terme que sont les choix d'investissement et les choix de financement. La décision d'investissement est seule créatrice de richesse: Elle permet une amélioration des résultats et un accroissement de la valeur de l'entreprise. La décision de financement assure la répartition de la richesse ainsi créée entre les différents pourvoyeurs de capitaux que sont les prêteurs et les actionnaires. Ce mémoire s'intéresse exclusivement à la décision d'investissement en avenir incertain et aux différentes méthodes et modèles de prise d'une décision.

Je vais essayer, dans cette introduction, de définir et clarifier quelques concepts primordiaux, avant d'entamer ce mémoire. Tout d'abord je vais définir la notion de base qui est l'investissement:

Au sens étroit l'investissement c'est l'acquisition de biens de production en vue de l'exploitation d'une entreprise et de dégager un revenu ou augmentation de la capacité de production. Au sens large l'investissement c'est l'acquisition d'un capital en vue d'en percevoir ou d'en consommer le revenu. Dans un sens particulier et familier l'investissement est synonyme de placement, de mise en réserve d'un bien de consommation durable en vue de sa revente ou de sa consommation ultérieure. Au sens de la comptabilité nationale, l'investissement comprend le renouvellement des équipements et l'augmentation apportée au patrimoine d'un agent ce qui correspond à la Formation Brute du Capital Fixe (F.B.C.F). L'investissement dans tous les cas, s'oppose à la consommation immédiate c'est-à-dire à la satisfaction des besoins par destruction des biens et des services.

La définition large précédente permet de considérer comme investissement:

· L'achat d'un logement (investissement non productif dans la comptabilité nationale),

· l'éducation (investissement intellectuel qui permet d'avoir un revenu d'autant plus élevé que la formation est appréciée et qu'elle exige d'importants sacrifices),

· l'acquisition de moyens de production par une entreprise,

· les dépenses d'infrastructure de transport par les administrations publiques (investissement collectif),

· les dépenses de Recherche et Développement (investissement intellectuel également),

· l'acquisition d'un fonds de commerce, de brevets et de licences (investissements incorporels).

Les principales classifications de l'investissement sont:

· Investissement productif (équipement des entreprises) et investissement non productif (logement, équipements sociaux et collectifs).

· Investissements matériels ou physiques ou corporels et investissements immatériels ou incorporels. Ces derniers comprennent les dépenses de recherche, la publicité et les investissements en capital humain.

· Investissements dont la dépense est localisée en une seule époque de même que le produit de l'investissement (point input - point output), investissement dont la dépense est continue, mais le produit localisé en un point (continuous input - point output), et l'investissement ponctuel avec des produits continus (point input - continuous output).

· Investissements de remplacement, d'expansion et stratégiques.

· Investissement privé et investissement public.

· Investissement direct (acquisition de biens d'équipement) et investissement indirect ou de portefeuille (prise de participation).

· Investissement autochtone (issu du pays même où l'investissement s'effectue) et investissement étranger. Notons que l'investissement étranger dans les pays en voie de développement (PVD) est appelé aide ou aide étrangère.

· Investissement de capacité synonyme de capacité d'expansion (croissance des capacités de production) et investissement de substitution (ou investissement de productivité assez proche d'investissement de modernisation).

· Investissement autonome, indépendant du revenu national ou du chiffre d'affaire et investissement induit, déterminé par le niveau de la demande.

Du point de vue empirique et micro-économique, la décision d'investissement s'explique par des motifs et des contraintes divers: La recherche du profit, la possibilité d'autofinancement, le prestige, l'accroissement du pouvoir de l'entreprise, les possibilités d'accès au marché financier, le caractère peu onéreux du crédit, l'effet d'imitation etc. Mais les modèles théoriques privilégient le seul motif de rentabilité, en tenant compte du coût d'opportunité (ce que rapporterait le placement du montant de l'investissement dans une autre opération substituable) et de la préférence pour le présent (actualisation).

Le financement des investissements peut être direct ou indirect: Le financement direct comprend l'autofinancement, l'augmentation de capital par émission d'actions nouvelles et le lancement d'un emprunt obligataire. Le financement indirect se fait par le recours au crédit bancaire ou au crédit-bail d'institutions spécialisées. Généralement le financement indirect d'un investissement de longue durée est de nature non monétaire, c'est-à-dire qu'il n'entraîne pas de création de monnaie, sauf éventuellement pour le financement des investissements publics non couverts par l'impôt et les emprunts obligataires et qui oblige à recourir à un financement par endettement auprès de la Banque Centrale.

Le financement des investissements

Financement

Direct

Interne

Autofinancement

Augmentation

Du Capital

Externe

Emprunt obligataire

Indirect

Crédits bancaires

Crédits-bail d'institutions spécialisées

Au plan macro-économique l'investissement en tant que formateur du capital fixe détermine profondément les structures et l'évolution de la conjoncture. La répartition des activités sur le territoire, la répartition entre investissements productifs et investissements non productifs, la répartition entre investissements de capacité et investissement de substitution etc. conditionnent la nature du développement, le climat social et la conjoncture économique d'un pays. À long terme il semblerait que l'effet de l'investissement en équipement matériel soit moins important que celui de l'éducation ou du progrès technique. Mais si l'on admet que les deux facteurs constituent les résultats d'investissements intellectuels, on retrouve l'idée que l'investissement est capital ce qui explique pourquoi il joue un rôle important dans la politique économique des États.

Suite à la définition de la notion d'investissement je vais, à présent, définir la notion d'entrepreneur vu l'importance de cette dernière dans l'introduction de ce mémoire. En effet l'entrepreneur désigne une personne ou un groupe de personnes qui assume les risques de créer et de gérer une entreprise en mettant en oeuvre les divers facteurs de production - ressources naturelles, ressources humaines ou travail, capital - en vue de produire et de vendre sur un marché des biens et des services. L'assomption des risques conduit à distinguer dans certains cas l'entrepreneur du chef d'entreprise, qui peut être un salarié, et du capitaliste qui n'est qu'un bailleur de fonds.

Les risques de la fonction d'entreprise sont nombreux: Apparition de nouveaux concurrents, demande plus faible que prévue, rupture d'approvisionnement, coûts des facteurs plus élevés, changement de la politique économique et d'autres variables de l'environnement. Si certains de ces risques peuvent être couverts par des assurances, d'autres demeurent attachés à la fonction d'entreprise. Pour la théorie économique classique et néo-classique, l'assomption du risque est la justification du profit conçue comme la rémunération de l'entrepreneur, c'est-à-dire de sa fonction d'entreprise. Pour ces mêmes courants, l'entrepreneur ou plus généralement la tendance à entreprendre constitue l'agent principal du dynamisme économique.

Troisièmement c'est la notion du risque que je vais définir. Le risque est un phénomène aléatoire correspondant à une situation où le futur n'est prévisible qu'avec des probabilités par opposition à l'incertitude qui correspond à un futur totalement imprévisible (échappant au calcul) et à la certitude qui permet une prédiction c'est-à-dire une prévision affectée d'une probabilité égale à 1. Dans la théorie classique et néo-classique, l'assomption du risque est présentée comme la justification du profit de l'entrepreneur et de l'intérêt du capitaliste. Les risques économiques des entreprises peuvent faire l'objet d'une assurance: Assurance pour risques de change, assurance pour risque politique, etc. La décision d'investir est rationnelle lorsque les profits attendus varient dans le même sens que les risques. Plus les risques sont élevés plus les profits doivent être importants.

Quatrièmement c'est la notion d'incertitude qu'on va définir. L'incertitude c'est la situation caractéristique d'un futur non prévisible. Elle se distingue du risque qui concerne une connaissance du futur représentable par une distribution de probabilités.

L'incertitude rend difficile la décision dans le présent. La théorie de la décision en avenir incertain a cependant progressé, grâce à la théorie des jeux, pour faciliter la prise de la meilleure décision. Issue du développement des mathématiques appliquées, la théorie des jeux due à J. Von Neumann et O. Morgenstern, est un instrument de recherche qui permet l'analyse des décisions (stratégies) et des comportements des joueurs ou agents économiques, dont les intérêts peuvent être divergents, mais des jeux coopératifs peuvent être envisagés. Dans la version la plus simple, un jeu à deux joueurs est représenté par une matrice des gains. Celle-ci comporte, en lignes, les décisions possibles pour un joueur A et, en colonnes, les décisions possibles pour un joueur B. L'intersection d'une ligne et d'une colonne donne la somme positive ou négative du gain de A ou de la perte de B. La décision, qu'il convient de prendre, dépendra du critère de choix retenu. S'il est possible d'énumérer ou de recenser tous les avenirs possibles c'est-à-dire les différents états de la nature susceptibles de se produire à la suite de la décision, mais sans qu'on puisse attribuer une probabilité à ces situations futures, la théorie des jeux indique alors qu'on peut employer l'un des cinq critères de choix suivants pour faciliter la prise de décision:

· Le critère de Laplace: Pour chaque décision on calcule la moyenne arithmétique des gains envisagés et on retient la décision qui présente la plus forte moyenne. Ceci revient à la maximisation de l'espérance mathématique avec une probabilité égale pour tous les états de la nature.

· Le critère de Wald ou du Maximin: Solution de prudence maximum. Pour chaque décision, on retient l'état de la nature qui donne le gain le plus petit (minimum). Puis devant ces minima, le joueur choisit la décision pour laquelle le minimum est le plus élevé. Il maximise le minimum d'où le nom maximin.

· Le critère du Minimax s'applique au payeur: Il s'agit dans les états de la nature, de retenir pour chaque décision, ceux qui entraînent un paiement maximum. Puis de choisir la décision pour laquelle le maximum à payer est le minimum le joueur minimise le maximum de ses pertes.

· Le critère de Savage, dit encore minimax regret: Il consiste à établir un tableau des manques à gagner attachés à chaque décision par rapport à la décision la plus favorable pour chaque état de la nature. La décision à prendre est celle qui minimise le regret maximum.

· Le critère de Hurwicz: À chaque décision correspond une moyenne pondérée des conséquences extrêmes. La décision avantageuse est celle qui maximise cette moyenne.

Lorsque l'estimation de probabilités est réalisable, la meilleure décision est celle pour laquelle l'espérance mathématique du gain est la plus élevée. C'est la solution ou principe de Bernouilli. Cependant Daniel Bernouilli indique qu'il n'y a pas de symétrie entre les évaluations en termes monétaires et les évaluations en termes d'utilité. C'est le paradoxe de Bernouilli appelé encore paradoxe se saint-Petersbourg: Un billet qui a une chance sur deux de gagner 20 mille ducats (ancienne monnaie d'or) et une chance sur deux de ne rien gagner, a une valeur mathématique de 10 mille ducats, mais il sera cédé pour 9 mille ducats ou encore moins si son propriétaire redoute au plus haut point de ne rien gagner. Neuf mille ducats certains ont une plus grande utilité que 20 mille ducats aléatoires. Cet exemple illustre le veux proverbe: Un «tiens» vaut mieux que deux «tu l'aura».

Enfin c'est la notion de la politique économique pratiquée par le pays, où la décision d'investissement va être prise, qui doit intéresser les investisseurs ou bien les responsables financiers qui désirent prendre une décision concernant tout investissement, que se soit un investissement lié à l'activité d'une entreprise ou bien un investissement financier. En effet la politique économique c'est l'action consciente de la puissance publique se traduisant par la définition d'objectifs économiques et sociaux et la mise en oeuvre des moyens nécessaires pour les atteindre.

Les différents objectifs et les différents moyens utilisés permettent de définir un grand nombre de politiques économiques. On distingue trois grandes classifications:

· Selon l'objectif: Politiques conjoncturelles et politiques de développement,

· Selon les moyens: Politiques budgétaires, politiques monétaires,

· Selon l'idéologie: Politiques libérales, politiques interventionnistes.

Il existe plusieurs types de politiques économiques:

· Politique de régulation: Au sens restreint, la politique de régulation concerne le maintien des équilibres: Réduction de l'inflation, maintien de l'équilibre de la balance des paiements, stabilité de la monnaie, recherche du plein emploi, etc. Au sens large, la politique de régulation désigne l'ensemble des actions visant à conserver le système économique en place (limitation des tensions sociales, politique anti-crise, etc.).

· Politique de déflation (ou refroidissement ou stabilisation): La politique de stabilisation est une politique économique visant à limiter la hausse des prix par des moyens classiques tels les prélèvements fiscaux, une limitation de la progression des salaires, un contrôle de la masse monétaire, etc. Ce qui aboutit souvent à une réduction de l'activité économique.

· Politique de relance: La relance vise à stimuler la production et à réduire le chômage; elle utilise le déficit budgétaire, stimule l'investissement, les salaires et la consommation, facilite le crédit. On distingue la relance par la consommation et la relance par l'investissement.

· Politique de restructuration de l'appareil industriel: La politique industrielle désigne une politique économique visant à soutenir l'activité industrielle. La politique de restructuration cherche à adapter l'appareil industriel. La politique des créneaux cherche à concentrer les moyens disponibles sur les secteurs ou sous-secteurs pour lesquels le pays est plus compétitif. Une filière est une chaîne d'activités complémentaires liées par des opérations d'achat et de vente. La politique de filière consiste à choisir une ou des filières prioritaires et à favoriser la maîtrise par les firmes nationales de toutes les étapes de ces filières.

· Politique du «stop and go»»: Politique classique en Grande-Bretagne dans les années 1950-1970, elle est caractérisée par une suite de politiques de relance puis de déflation qui s'enchaînent selon un mécanisme classique reflétant la structure de l'appareil de production.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe