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Menaces et perspectives pour la préservation de la biodiversité de l'archipel Juan Fernà¡ndez (Chili)

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par Julien Vanhulst
Université Libre de Bruxelles - Master en sciences et gestion de l'environnement 2009
  

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2. Le syndrome d'insularité

Les effets de l'isolement ne se limitent pas aux lles (ils se retrouvent, à des degrés divers, dans les milieux isolés sur les continents). Ils sont cependant caractéristiques des systèmes insulaires et entralnent chez les populations et communautés animales et végétales de nombreuses évolutions biologiques connues sous le nom de "syndrome d'insularité".

« Le syndrome d'insularité résulte de divers ajustements écologiques, de l'isolement et des stratégies adaptatives qui en découlent. Sur les lles, les peuplements, les espèces et les populations présentent différentes caractéristiques ou manifestations du syndrome d'insularité qui sont propres à leur situation insulaire et qui les distinguent de peuplements, espèces et populations similaires sur le continent. » (Defrêne, 2003) .

Le syndrome d'insularité regroupe un ensemble de modifications d'ordres morphologiques (tendance à l'uniformisation des tailles des différentes espèces occupant une lle), écologiques et éthologiques.

2.1. Richesse spécifique

« A surface égale, il y a toujours moins d'espèces sur une lle que sur le continent. Les taxocénoses insulaires se caractérisent par ailleurs par un élagage d'espèces prédatrices et super-prédatrices, qui ne peuvent coexister sur des espaces de surface restreinte. Par ailleurs, c'est sur les lles qu'on observe une plus grande proportion d'espèces endémiques, avec de grandes proportions sur les lles isolées de grande taille. » (Defrêne, 2003)

Le terme « endémie » vient du grec Endêmon qui signifie « indigène ». Ce terme est utilisé en biologie pour signifier le caractère d'une espèce (ou autre taxon) particulière à un zone géographique déterminée (qui peut varier d'une échelle micro-localisée à l'échelle d'un pays ou d'un continent). L'endémisme est donc toujours relatif à une délimitation territoriale.

On distingue classiquement deux types d'endémisme :

1) Le néo-endémisme qui est lié au processus de spéciation. Les réponses et l'adaptation à l'environnement conditionnent l'apparition de nouvelles espèces par divergence progressive des caractéristiques génétiques et/ou morphologiques.

2) Le paléo-endémisme qui est lié à la disparition des espèces. Une espèce peut devenir endémique d'une zone géographique spécifique lorsque son aire géographique originelle s'y trouve réduite. Les endémiques « reliques » appartiennent à de très anciennes lignées disparues ailleurs par réduction de leur aire géographique primitive, comme Juania Australis ou Lactoris Fernándeziana sur l'lle Robinson Crusoe (Fellmann, 2004).

Le taux d'endémisme est un des indicateurs de la biodiversité. Les lles sont des territoires à haut taux d'endémisme et sont reconnues comme des « hauts lieux » de la biodiversité du globe. A titre d'indication, sur l'archipel Juan Fernández, le calcul du taux d'endémisme floristique le plus récent donne un résultat de 64.30% (ratio espèces natives/espèces endémiques) (Danton et Perrier, 2006). Gardons à l'esprit qu'un indicateur dépend fortement du mode et de la date du calcul effectué pour l'obtenir6. Les échelles sont donc relatives et difficiles à comparer entre études. Cependant, elles permettent de mettre en évidence l'intérêt biologique de divers endroits, dont les lles.

6 Il existe différents modes de calcul du taux d'endémisme desquels se dégagent deux tendances avec chacune des avantages et des inconvénients (Christophe Perrier commentaire personnel):

- Ratio taxons natifs / taxons endémiques

Cet indice donne une idée de l'importance de l'endémisme végétal et animal, c'est-à-dire de l'isolement biologique, qui caractérise un lieu donné. La difficulté réside dans la définition et la distinction des taxons natifs.

- Ratio espèces endémiques / surface totale considérée

Ce rapport permet des comparaisons entre différents lieux mais sa nature efface la réalité qualitative des territoires concernés. Concernant Juan Fernández, sa faible superficie terrestre (environ 100km2) en fait un des lieux au plus haut taux d'endémisme par unité de surface au niveau planétaire.

Sur les îles, le nombre d'espèces relativement plus pauvres que sur les continents cache donc une richesse spécifique incomparable. Sur Juan Fernández par exemple, aucune espèce d'amphibiens, de reptiles ou encore de mammifères terrestres n'était présente avant l'arrivée de l'homme. De plus, il n'y existe que 16 espèces d'oiseaux et un peu plus de 200 espèces de plantes vasculaires indigènes. Mais parmi ces espèces, 4 espèces d'oiseaux sont endémiques de l'île Robinson Crusoe, deux espèces sont endémiques de l'île Alejandro Selkirk. Parmi les 213 espèces végétales indigènes, 137 sont endémiques. Sur les 687 espèces d'insectes recensées en 1952, 54 genres et 440 espèces sont endémiques de l'archipel. Au niveau marin, il existe un crustacé endémique de l'archipel et de l'archipel des Desventuradas et divers poissons marins endémiques.7

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