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Réglementation prudentielle et performances du système bancaire au Cameroun

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par Rodrigue NANA KUINDJA
Université de Yaoundé II SOA - Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) 2009
  

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II - LES LIMITES ET LES PARADOXES DU DEVELEPPEMENT FINANCIER AU CAMEROUN

Les changements survenus dans le système financier camerounais après les réformes réglementaires n'apportent pas un véritable développement financier, car ils sont loin d'avoir résolu l'épineux problème de financement du développement. D'une part, la réglementation n'a pas pu éradiquer certains dysfonctionnements des systèmes financiers, lesquels constituent de véritables obstacles au financement de l'économie. D'autre part, on observe après l'instauration de la réglementation des phénomènes aberrants sur le plan économique, comme la surliquidité bancaire et le type d'innovations financières introduites. En premier lieu, nous présenterons les dysfonctionnements du système financier notamment. En second lieu des recommandations de politique économique seront exposées.

1- Les dysfonctionnements du système financier camerounais

Nous verrons pourquoi le financement du développement reste un problème non résolu, et nous montrerons que la surliquidité bancaire et les innovations financières introduites dans le système financier constituent des paradoxes.

1.1- Le financement du développement : un problème non résolu

La réglementation n'a apporté de changements perceptibles ni par rapport au problème de l'accès aux services financiers ni par rapport à celui du climat des affaires.

En ce qui concerne le maintien de l'exclusion de l'accès aux services financiers, l'offre de service de financement en particulier n'a pas enregistré de progrès significatif, en raison du durcissement des conditions de la collecte de l'épargne et de l'accès au crédit. On constate que le dispositif de collecte de ressources a gardé tous ses principaux handicaps : à l'instar de la concentration du réseau bancaire, du niveau élevé des coûts de transaction, etc. Le rationnement du crédit demeure une des caractéristiques majeures du marché. Certains clients des banques ne peuvent pas obtenir des crédits autant qu'ils le souhaitent, alors même qu'ils sont disposés à supporter des taux d'intérêt élevés. Cette exclusion se fait à travers plusieurs obstacles, dont les plus visibles sont les conditions qui leur sont imposées. Les banques exigent par exemple la possession d'un compte bancaire, ce qui n'est pas le cas de certaine catégorie d'agents.

Les banques se trouvent ainsi au centre d'un conflit, que l'on peut définir par l'incompatibilité qui existe d'une part entre le souci de solvabilité et de rentabilité de la clientèle, et d'autre part l'intérêt économique général, censé être déterminé par le financement des investissements. L'exclusion de l'accès au crédit est plus accentuée pour les crédits d'investissement ou de financement du développement. En effet, la part des crédits à court terme est plus forte que celles des crédits d'investissement (moyen et long terme). Les banques prélèvent au titre des services d'intermédiation une marge permettant de couvrir leurs coûts opératoires (frais généraux, amortissements et provisions) et dégager un profit destiner à la rémunération des capitaux propres.

En ce qui concerne le mauvais climat des affaires, il importe de relever que la réglementation n'a pas changé l'environnement institutionnel. Il en est ainsi par exemple de la politique monétaire et financière. Le climat des affaires s'est fortement dégradé. Cela résulte du fait que les lois et réglementations sont peu favorables au développement de l'accès au crédit, et en particulier les systèmes judiciaires.

Le maintien de l'exclusion de l'accès aux services financiers et l'existence d'un mauvais climat des affaires au Cameroun constituent deux limites importantes de la réglementation prudentielle. A cela s'ajoutent les paradoxes qui caractérisent actuellement les systèmes financiers.

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