WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse d'impact qu'ont les médias de proximité sur l'éducation des jeunes en cité d'Uvira

( Télécharger le fichier original )
par Passy WALUMBUKA KIGOGO
ISDR/UVIRA -  2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.4.3. Analyse et interprétation des résultats d'enquête

1. Caractéristiques des sujets d'étude

Tableau n° 6 : Répartition des personnes enquêtées selon l'âge

Age

 

Effectif

Pourcentage

M

F

TOTAL

< 17

2

2

4

13

18 - 23

2

4

6

20

29 - 31

1

2

3

10

32 - 40

3

5

8

20

> 41

5

6

11

37

TOTAL

11

19 30

100

A travers ce tableau, nous remarquons que l'âge le plus concerné par la radio est de plus de 41 ans (37 %) de 18 - 25 ans et de 32 - 40 ans (20 %) de moins de 17 ans (18 %) et de 26 - 31 ans (10 %) sont moins concernés par la radio.

- C'est le nombre féminin qui est beaucoup grand (63,3%).

L'âge semble exercer peu d'influence sur la durée d'écoute comme l'indique les résultats cidessus. Les auditeurs les plus assidus sont les plus âgés.

Par exemple, les émissions radiophoniques de variétés ont moins de succès auprès des personnes de plus de 41 ans qu'auprès de plus jeunes.

Par ailleurs, les sondages au sujet des émissions culturelles à la radio ne révèlent pas de différences très nettes selon les âges.

A la question « Ecoutez-vous les causeries et conférences radiophoniques » la réponse affirmative enregistrée est de l'ordre de 21 % chez des personnes entre 18 et 25 ans ; de 25 % chez celles qui ont entre 26 et 31 ans ; de 30 % chez celles qui ont entre 32 et 40 ans et de 26 % chez les gens âgés de plus de 41 ans. Le maximum d'intérêt pour les conférences se situerait donc entre 32 et 41 ans.

En réponse à la question « Quel genre de distraction ou de satisfaction intellectuelle attendez-vous personnellement de la radio, le soir, pour occuper vos loisirs ?

Tableau n° 7 : Choix des émissions radiophoniques par catégorie d'âges.

Echantillons

> de 17 ans

18 - 26 ans

26 - 31 ans

32 - 40 ans

< de 41 ans

Musique sérieuse

1

2

4

--

1

Émissions littéraires

2

--

1

--

8

Emissions scientifique

--

--

--

--

2

Autres

--

3

--

4

2

Le sondage a donné le résultat suivant :

Autres sont les espaces de divertissement musical et des salutations amicales radiophoniques entre les jeunes membres de radio clubs. L'émission la plus préférée par la majorité des jeunes en cité d'Uvira est appelée « Kipindi cha salamu » ou émission de dédicaces à la carte ou au téléphone. Cette dernière, avec durée de diffusion d'une heure par jour passe sur toutes les chaînes de station en swahili. Cette émission influence négativement le comportement de certains jeunes formant ainsi l'obstacle à l'éducation. 90 % des jeunes membres de radio club déforment leurs noms par de sobriquets en violation de droit civil congolais.

L'ensemble des résultats ne permet pas de trouver les différences significatives quand au choix des émissions entre les catégories d'âges parmi les jeunes.

Toutefois, l'intérêt pour certains reportages scientifiques et pour les émissions littéraires est moins grand chez les personnes relativement jeunes que chez les gens d'âge mur.

Les résultats relevés par notre enquête sont les suivants :

70 % des auditeurs interrogés déclarent qu'ils n'apprennent rien de la radio et n'écoutent que pour se distraire.

25 % des auditeurs déclarent que la radio a accru leurs connaissances dans divers domaines notamment politique (8 %), musique (5 %), sports (5 %), agriculture, informations pratiques, diverses (3 %).

Personnes prétendant n'avoir rien appris par les émissions de radio sont proportionnellement plus nombreuses parmi les gens instruits que parmi ceux dont le niveau d'instruction est seulement primaire.

En combinant ces résultats et ceux de nos propres sondages, nous pouvons dire que la radio exerce surtout une stimulation culturelle dans les domaines de la musique, morale et culture. Il est particulièrement intéressant de savoir quels sont les effets d'ordre intellectuel que la radio peut exercer sur les jeunes en Cité d'Uvira. Dans l'ensemble, la radio n'améliore guère le niveau d'instruction des jeunes en Cité d'Uvira. Ce sont les plus jeunes et moins brillants qui en tirent relativement le plus bénéfice, probablement parce qu'ils pratiquent peu des autres moyens d'apprendre, tels que l'école et la lecture.

D'ailleurs, notons que les jeunes d'Uvira ont une préférence pour les émissions destinées aux enfants qui touchent à des questions qui relèvent autant de la morale que de la culture et celles de dédicaces.

Quant aux effets des médias de proximité sur l'éducation des jeunes en Cité d'Uvira, tout dépend aussi, bien entendu, du contenu même des programmes diffusés. Il nous a été difficile d'en apprécier la portée. Le taux d'analphabétisme élevé de membres de clubs d'écoute freine leur participation aux programmes de radio par secteur (santé, alphabétisation, vie sociale et culturelle, économique).

A quelques exceptions près, les radios clubs composés essentiellement des jeunes restent les initiatives relativement limitées dans le temps et dans l'espace pour apprécier les effets de la RTCM, RTNC et la RMP sur l'éducation de la jeunesse en territoire d'Uvira.

D'une manière générale, les analyses des programmes montrent que les programmes des radios émettant en direct d'Uvira vont plutôt dans le sens d'un renforcement des valeurs couramment admises dans notre société.

Le danger est toujours l'enlisement dans la médiocrité.

2. Statut et personnel des radios

En Cité d'Uvira, on distingue deux types de radio, la radio publique officielle (RTNC) et les radios communautaires (RTCM et RMP).

Les effectifs du personnel de ces radiodiffusions sont très contrastes et varient beaucoup selon qu'il s'agit de la publique ou de la radio communautaire.

La RTNC compte plus d'agents, toutes catégories confondues. Le nombre est de 22 agents. Dans la radio communautaire le nombre est entre 13 (RMP) et 14 (RTCM). Ici les tâches ne sont pas distinctes. Les mêmes agents assurent à la fois les fonctions de producteurs, d'animateurs et même parfois des techniciens.

Quant aux administratifs, ils n'existent toujours pas dans les radios communautaires. Parmi ce personnel, on compte de nombreux bénévoles.

Le personnel de ces radios est rarement composé de professionnels (6 seulement pour la RTNC). Recruté souvent sur les bancs de l'école ou même parmi les chômeurs,

ces personnes n'ont pour toute compétence que leur facilité d'élocution et l'enthousiasme. D'où l'urgence de leur donner quelques notions pratiques de base, immédiatement convertible pour en faire de bons animateurs ou de bons journalistes.

La RTCM et la RMP n'ont pas des structures organisationnelles appropriées. Elles sont presque une unité par la volonté des responsables de leur institution promotrice à savoir Association ELIMU,asbl et MIJAS, asbl.

En réalité, la radio est considérée au sein d'ELIMU et de MIJAS comme de petites unités incorporées au sein des services de l'information et de communication.

3. Typologie, modes de production et de financement des émissions destinées à la Jeunesse.

D'une station à une autre, on trouve à peu près les mêmes émissions. Celles-ci portent en général sur les sujets d'ordre social, économique et culturel. Elles peuvent aussi être informatives, de sensibilisation, de débats sur différents sujets.

Elles peuvent prendre la forme de contes, de théâtres, des jeux radiophoniques. Quand à leur contenu, il est très divers allant des thèmes généraux sur la participation citoyenne au développement (démocratie, droits de l'homme, éducation civique ...) à des contenus non plus spécifiques aux jeunes.

L'ONG Search for Common Ground/Centre Lokole en RD Congo produit des émissions radiophoniques sur la bonne gouvernance et la consolidation de la paix par le dialogue et la collaboration. Il s'agit des émissions arbre à palabre, duel des jeunes démocrates, jirani ni ndugu, kesho ni siku mpya, génération Grands lacs, une émission interactive en direct, l'espace de dialogue pour la jeunesse de la région.

Ces émissions sont produites et diffusées en langues nationales (Lingala, Swahili, Français..) sur la RTNC, RTCM et la RMP.

Tableau n° 8 : Nombre d'émissions destinées à la jeunesse en cité d'Uvira.

Station

Nbre d'émission

Emission radio

Durée

1

RTNC

2

- Taifa la kesho

- Clip inter music

30 minutes
30 minutes

2

RTCM

5

- Echo des étudiants - Kipindi cha salam

- Carrefour des jeunes - Wasani

- Espace jeunes

60 minutes 180 minutes 30 minutes 30 minutes 30 minutes

3

RMP

3

- Barza la vijana - Rega Scout

- Espace FAD

30 minutes
30 minutes
30 minutes

TOTAL

10

 

480 minutes

Sur le total des heures émises par des stations confondues par semaine, soit 15.120 minutes, seules les émissions destinées à la jeunesse occupent seulement 480 minutes soit 3,17 %.

Ces stations de radio affirment produire des programmes à destination du monde sans participation de la jeunesse.

Les différentes productions sont faites sur initiatives de producteurs sans aucun financement. Ce sont les auditeurs qui contribuent à des émissions par l'achat de cartes de dédicace à un prix dérisoire.

4. Besoins en formation et équipement dans les stations radio d'Uvira.

Les formations dans les radiodiffusions en Cité d'Uvira, lorsqu'elles existent, ne sont pas systématiques ni organisées et planifiées suivant les besoins de la radio et un chronogramme donné. Elles semblent plutôt se tenir au gré des opportunistes.

Lors qu'elles ont l'occasion d'être invitées à des sessions de formations, les radios y participent sans que la nécessité de la faire existe réellement, ou que la personne qui y prend part soit celle qui en a le plus besoin.

Aucune de ces radios ne dispose d'un plan de formation entendu comme étant un ensemble des dispositions prises en vue d'assuré la formation de leurs agents suivant un programme préétabli.

Les besoins en formation existent. Largement exprimés par ces différentes radios, ils sont divers et semblent pressant, notamment pour certains domaines bien précis. Ils tournent autour de 4 axes principaux lié à :

- la pratique de la radio et du journalisme (production, animation, interview, technique de reportage, etc. ...)

- la gestion des médias (gestion administrative, management, marketing)

- des formations plus générales en rapport avec la communication (NTIC, technique de communication de proximité, communication pour le développement)

- des sujets de culture général ou d'autres sujets spécialisés dont l'intérêt est de faciliter la pratique du journalisme (connaissance de l'auditoire, santé, environnement, MARP).

Parmi les principaux besoins en formation exprimés par lces stations, figurent la lecture, la présentation sur les ondes, la coordination des programmes, le journalisme de développement, la réalisation des programmes de causeries publiques.

Ces radios sont relativement moins équipées. Elles possèdent toutes des émetteurs en FM, mixeurs, ordinateurs, lecteurs CD, antennes paraboliques, cassettes phones. De même, le passage de l'analogie au numérique se fait sentir progressivement dans ces différentes radios.

Les différents points que nous venons de démontrer témoignent d'une existence réelle d'un problème sur la radiodiffusion en territoire d'Uvira, un défi à relever dans l'éducation de la jeunesse en cité d'Uvira.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote