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Analyse de l'efficacité sociale des IMF au Bénin

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par Kazesse Amouzou
ENEAM/UAC - Diplome de Technicien Supérieur en Gestion des Banques et IMF 2008
  

Disponible en mode multipage

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      COMPOSITION DU JURY

      Président du Jury : Valentin GODONOU

      Vice-Président : Abraham VOGLOZIN

      Directeur de mémoire:Albert N. HONLONKOU

      Maître de stage : Jacques ATCHEDE

      L'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management (ENEAM) n'entend donner aucune approbation ni .improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

      DEDICACES

      A mon cher père Emile AMOUZOU, dont le souci est de voir évoluer ses enfants afin qu'ils puissent s'assurer un avenir meilleur. Ce travail est le fruit de tous tes sacrifices. Longue vie à toi.

      A ma très chère mère, Victorine WOWO, dont la raison d'être a toujours été de voir tes enfants heureux et évoluer dans les études. Pour tes immenses qualités de bonne mère et tes innombrables sacrifices que tu consens et que tu continues de faire à tes enfants, trouves en ce travail, le couronnement de tes efforts. Longue vie à toi.

      Je dédie ce mémoire

      REMERCIEMENTS

      Je voudrais témoigner ici ma gratitude à tous les enseignants, les parents et amis qui, ont, de près ou de loin, contribué à la réalisation de ce mémoire. Je remercie sincèrement :

      Tous mes professeurs, pour tous les sacrifices consentis pour assurer ma formation.

      Monsieur Grégoire K. AHIZIME, Coordonnateur de la CSSFD, qui m'a permis d'effectuer mon stage à la Cellule.

      Monsieur Albert N'lédji HONLONKOU, mon tuteur de mémoire, qui a accepté spontanément d'encadrer ce mémoire malgré ses multiples occupations, pour ses nombreux conseils et orientations, sa rigueur et le goût du travail bien fait.

      Monsieur Jacques ATCHEDE, mon maître de stage, Cadre de la CSSFD, qui n'a ménagé aucun effort pour m'aider dans la réalisation de ce mémoire en dépit de ses multiples responsabilités.

      Monsieur SANNI Moustapha, Professeur de Mathématiques Appliquées, pour le soutien et les conseils.

      Tout le personnel de la CSSFD en particulier Justine, Urbain, Benoît, Janvier, Serge, Leslie, Ella, Ariane, Inès, Evariste, Chédrack, Justin pour leur chaleureux accueil et leurs conseils.

      Tous les camarades de la 27 ème promotion.

      Tous les membres du jury qui ont accepté de consacrer une partie de leur précieux temps à l'appréciation de ce travail.

      Tous mes frères et soeurs particulièrement Géoffroy et Vivien pour tout leur soutien.

      Tous ceux qui m'ont aidé tant matériellement que moralement dans la réalisation de ce document principalement SEMEVO Célestin, DAH KINDE Amédée et Sylvère AGOSSOU.

      Tous ceux qui de près ou de loin, n'ont ménagé aucun effort pour la réalisation de ce travail.

      AVANT - PROPOS

      La formation à l'Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management (ENEAM) est traditionnellement sanctionnée, à la fin des trois premières années d'études, par un stage pratique effectué dans une entreprise, dans un organisme national ou international ou dans un ministère. Ce stage est exigé dans le but de compléter les acquis théoriques par les réalités professionnelles afin de préparer l'étudiant à la vie active.

      C'est dans ce cadre que nous avons effectué un stage pratique à la Cellule de Surveillance des Structures Financières Décentralisées (CSSFD). Elle a pour objectif d'assurer la prévention, le contrôle et la supervision des SFD.

      Dans ce travail, notre attention s'est focalisée sur les problèmes ayant trait à l'analyse de l'efficacité sociale des IMF. Les recherches effectuées en la matière ont permis d'apprécier l'existant et de faire des propositions pour son amélioration.

      .

      SIGLES ET ABREVIATIONS

      ACE-L  : Score d'efficacité financière prenant en compte le portefeuille de prêt de

      l'IMF

      ACE-LR  : Score d'efficacité financière prenant en compte les outputs dits

      « financiers »

      ACE-P   : Score d'efficacité sociale prenant en compte la participation de l'IMF dans

      l'octroi de crédit aux plus pauvres

      ACE-R  : Score d'efficacité financière prenant en compte les revenus financiers

      ACE-W  : Score d'efficacité sociale prenant en compte la participation de l'IMF dans

      l'octroi de crédit aux femmes

      ACE-WP  : Score d'efficacité sociale prenant en compte les outputs dits « sociaux »

      ACFB  : Association des Caisses de Financement à la Base

      BBC : Banker, Charnes et Cooper

      BCEAO  : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest

      BPM-Bénin : Bilan et Perspectives de la Microfinance au Bénin

      BRS  : Banque Régionale de Solidarité

      CAVECA  : Caisse Villageoise d'Epargne et de Crédit Autonome

      CCR : Charnes, Cooper et Rhodes

      CGAP  : Groupe Consultatif d'Assistance aux Pauvres

      CLCAM  : Caisse Locale de Crédit Agricole et Mutuel

      CMMB : Caisse du Mouvement Mutualiste

      CSSFD  : Cellule de Surveillance des Structures Financières Décentralisées

      DEA : Data Envelopment Analysis

      DEAP : Data Envelopment Analysis Program

      DMU : Decision Making Unit

      DTR  : Délégation Technique Régionale

      EP   : Efficience Productive

      FECECAM  : Faitière des Caisse d'Epargne de Crédit Agricole et Mutuelle

      FENACREP  : Fédération Nationale des Caisses Rurales et de Prêt

      IFNB : Institution Financière Non Bancaire

      IMF  : Institution de MicroFinance

      IRAM : Institut de Recherche et d'Application des Méthodes de développement

      LAREI  : Laboratoire d'Analyse et de Recherche en Economie Informelle

      MCA  : Millénium Challenge Account

      MIX  : Microfinance Information eXchange

      NTCM  : Note Trimestrielle de Conjoncture de la Microfinance

      ONG  : Organisation Non Gouvernementale

      PADME  : Projet d'Appui au Développement des Micro-Entreprises

      PAPME  : Agence pour la Promotion et l'Appui aux Petites et Moyennes Entreprises

      PAS : Programmes d'Ajustement Structurels

      PME  : Petite et Moyenne Entreprise

      PNUD  : Programme des Nations Unies pour le Développement

      RENACA  : Réseau National des Caisses Autonomes

      ROA  : Rendement sur Actif

      ROE  : Rendement sur fonds propres

      SAF  : Service Administratif et Financier

      SCS  : Service du Contrôle et de la Statistique

      SFD  : Systèmes Financiers Décentralisés

      SFI  : Société Financière Internationale

      SPI : Social Performance Indicator

      SRE  : Service Réglémentation et Etude

      UEMOA  : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

      UMOA  : Union Monétaire Ouest Africaine

      UNACREP : Union Nationale des Caisses rurales et de Prêt

      Liste des tableaux

      Tableaux

      Titres

      Pages

      Tableau N°1

      Evolution du nombre d'autorisations d'exercices accordées par la CSSFD (1999-2008)

      18

      Tableau N°2

      Evolution des inspections réalisées apr la CSSFD (1999-2008)

      19

      Tableau N°3

      Les méthodes d'évaluation sociale des IMF

      30

      Tableau N°4

      Présentation synthétique de l'ensemble des résultats

      46

      Tableau N°5

      Calcul du coefficient de Spearman

      47

      Tableau N°6

      Synthèse des inputs et des outputs sélectionnés

      55

      Liste des figures

      Figures

      Titres

      Pages

      Figure N°1

      Frontière de production non paramétrique

      40

      Graphique N°2

      Tendance des scores d'efficacité financière et sociale

      47

      Graphique N°3

      Tendance des scores d'efficacité exprimant la lutte contre la pauvreté et le support des femmes

      48

      SOMMAIRE

      Avant - propos

      INTRODUCTION

      CHAPITRE I : Contexte de l'étude et présentation de la Cellule de

      Surveillance des Structures Financières Décentralisées

      Section I : Contexte de l'étude

      Paragraphe 1 : Secteur de la microfinance au Bénin

      Paragraphe 2 : Problèmes actuels de la microfinance au Bénin

      Section II : Description du cadre physique de l'étude et bilan des activités

      Paragraphe 1 : Description du cadre physique de l'étude

      Paragraphe 2 : Bilan des activités réalisées par la CSSFD

      CHAPITRE II: Cadre théorique et empirique de la recherche

      Section I : Problématique, intérêt, objectifs et hypothèses de l'étude

      Paragraphe 1 : Problématique et intérêt de l'étude

      Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de l'étude

      Section II : Revue de littérature et méthodologie de recherche

      Paragraphe 1 : Revue de littérature

      Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche

      CHAPITRE III : Présentation des résultats, analyse et recommandations

      Section I : Présentation des résultats et analyse

      Paragraphe 1 : Présentation des résultats

      Paragraphe 2 : Analyse des scores d'efficacité et vérification des hypothèses

      Section II : Recommandations et conditions de mise en oeuvre

      Paragraphe 1 : Recommandations

      Paragraphe 2 : Conditions de mise en oeuvre

      CONCLUSION

      Bibliographie

      Annexes

      Table des matières

      RESUME

      Les IMF sont devenues incontournables dans l'architecture financière des pays en développement notamment au Bénin.

      Elles interviennent surtout dans la fourniture des services financiers et non financiers aux personnes exclues du système bancaire classique.

      Elles sont souvent amenées, dans leur rôle à poursuivre un double objectif de performance financière et de performance sociale.

      Ce mémoire a évalué et analysé ces deux types de performance sous forme de score d'efficacité pour une dizaine d'institutions de microfinance au Bénin.

      Les résultats ont montré que seulement 33% des IMF sont socialement efficaces contre 55% financièrement efficaces. Et seulement 11,11% d'IMF sont capables de combiner performance financière et performance sociale.

      INTRODUCTION

      Depuis la faillite des années 80 et pour amortir les effets sociaux induits par les différents Programmes d'Ajustements Structurels (PAS) et le libéralisme économique, l'Etat béninois à l'instar de ses homologues de l'UEMOA, a pris des mesures au nombre desquelles la réhabilitation du secteur bancaire et la promotion de l'initiative privée.

      A la faveur de ces mesures, sont apparus des SFD qui, contrairement aux banques, sont des institutions de petites finances appréciées tant pour leur simplicité qualitative que quantitative. La genèse de ces institutions remonte  à l'action du père de la microfinance et prix Nobel de la paix 2006, Mohammed Yunnus, originaire du Bangladesh, qui fut touché par la pauvreté des femmes de sa région et décida donc de leur octroyer une partie de sa richesse comme des prêts à rembourser. Tout cela, selon un mode classique qui consiste pour les emprunteurs à rembourser sur plusieurs échéances, seulement le capital emprunté sans intérêt en vue de permettre à ceux-ci de réinvestir les bénéfices effectués dans l'activité pour accroitre cette dernière.

      C'est là le fondement de la microfinance, qui, normalement est une activité créée pour réduire la pauvreté. Ciblant une population constituée en majorité de pauvres, la microfinance connut rapidement un essor puisque l'esprit noble qu'elle incarnait lui a permis de très vite évoluer au point où la CSSFD décompte 762 SFD autorisées sans tenir compte du nombre pléthorique d'IMF exerçant dans le secteur informel.

      A ce titre, Cornée (2006) a affirmé que peu d'innovations économiques auront autant d'espoir que la microfinance pour lutter contre l'exclusion et la pauvreté. Les partisans d'une approche libérale du développement pensent même qu'il s'agit d'un moyen peu onéreux d'éradiquer la pauvreté grâce à un effet de levier important eu égard à l'investissement consenti et surtout au respect des mécanismes de marché1(*).

      Dans le monde contemporain, la microfinance est devenue une arme stratégique de développement au point que les puissances publiques en font un instrument privilégié de leur politique.

      Il faut aussi reconnaître la part active des partenaires dans cet essor des IMF qui, pour faire face au besoin grandissant en services financiers des micro-entrepreneurs aux revenus faibles, se font soutenir par des bailleurs de fonds. Rapidement et tout naturellement, la viabilité des institutions de microfinance est devenue une préoccupation majeure pour l'ensemble des acteurs notamment ces bailleurs de fonds qui ne pouvaient injecter infiniment des ressources dans ce nouveau sous-secteur financier bien que porteur d'espoir. De multiples études se sont alors intéressées à la performance financière et mieux à la performance économique des IMF négligeant leur aspect social.

      Cependant, la performance sociale des IMF s'impose non seulement par le contexte particulier de leur naissance ou pour la justification de leur légitimité mais également, l'expérience a montré que la recherche effrénée de la pérennité en négligeant la mission sociale n'a pas été suffisante pour éviter la faillite de nombreuses IMF dont la viabilité institutionnelle n'a été assurée que par l'intervention massive de l'Etat et des partenaires financiers ; le cas de FECECAM par exemple2(*).

      C'est fort de tous ces constats que nous avons choisi de focaliser notre recherche sur la problématique de l'efficacité sociale des IMF au Bénin. Cette étude s'est effectuée grâce à notre stage effectuée à la Cellule de Surveillance des Structures Financières Décentralisées et s'intitule : « analyse de l'efficacité sociale des IMF au Bénin ».

      Le développement de ce thème se fera en trois chapitres.

      D'abord, le chapitre N°1 abordera le contexte de l'étude et la présentation de la structure d'accueil du stage. Ensuite quant au chapitre N°2, il s'interessera au cadre théorique et méthodologique de l'étude. Puis le chapitre N°3 s'attardera après la présentation des résultats, sur l'analyse de ces résultats, la formulation des recommandations et des conditions de leur mise en oeuvre.

      .

      Chapitre 1 :

      CONTEXTE DE L'ETUDE ET PRESENTATION DE LA CELLULE DE SURVEILLANCE DES STRUCTURES FINANCIERES DECENTRALISEES

      Ce chapitre donne un bref aperçu du secteur de la microfinance au Bénin et présente notre lieu de stage.

      CHAPITRE 1 : CONTEXTE DE L'ÉTUDE ET

      PRESENTATION DE LA CSSFD

      SECTION 1 : CONTEXTE DE L'ÉTUDE

      Dans le contexte actuel de rareté des ressources financières et d'une prise de conscience de la nécessité de renforcer les dynamismes endogènes locaux, les stratégies de développement adoptées par les autorités monétaires de l'UEMOA visent, en particulier, à soutenir les initiatives à la base. En matière d'intermédiation financière, ces initiatives ont montré leurs aptitudes à assurer l'utilisation optimale de l'épargne intérieure en faveur d'une large couche de population encore sous bancarisée ou de secteurs économiques comme le secteur rural ne disposant pas de ressources suffisantes pour leur développement.

      C'est pourquoi en encourageant la promotion des institutions de microfinance, les autorités gouvernementale et monétaire ont inscrit leurs actions dans une perspective de raffermissement du secteur financier pour mieux financer le développement. C'est dans cette optique que nous avons assisté par exemple à la création de la BRS dans les pays de l'UEMOA en général et au Bénin en particulier.

      Cette institution financière a pour mission de financer toutes les micro-entreprises agricole, industrielle, artisanale et les petits métiers. D'ailleurs l'actionnariat de ladite institution comprend parmi ses membres, l'Etat et la BCEAO.

      Pour une meilleure connaissance du secteur, le premier paragraphe fera une description dudit secteur au Bénin et le second portera sur ses problèmes actuels.

      PARAGRAPHE 1 : SECTEUR DE LA MICROFINANCE AU BÉNIN

      Le secteur de la microfinance regroupe plusieurs catégories d'acteurs dont essentiellement les offreurs de services financiers (les IMF), les demandeurs de services (les clients) la structure de réglementation (la CSSFD) du ministère de l'économie et des finances, les partenaires techniques et financiers du secteur (le MCA-Bénin, le PNUD, etc) et les structures d'appui techniques (consultants, bureaux d'étude, Consortium Alafia etc.).

      I. Typologie des IMF au Bénin

      Les principales IMF peuvent être classifiées selon les critères liés soit à leur statut juridique, soit aux activités financières exercées.

      A- Classification juridique des IMF

      Du point de vue juridique, les IMF peuvent être regroupées en deux (02) grandes catégories :

      ü les mutuelles et coopératives d'épargne et de crédit

      Ce sont les institutions auxquelles la loi confère une personnalité juridique par l'obtention d'un agrément. Il s'agit :

      des institutions de base d'épargne et de crédit ;

      des institutions faîtières d'épargne et de crédit.

      ü les structures non constituées sous forme de mutuelles ou coopératives d'épargne et de crédit

      Sont regroupées sous ce vocable, les institutions autres que les mutuelles et coopératives d'épargne et de crédit. Elles ont leur personnalité juridique mais exercent des activités de microfinance. La loi les astreint à signer une convention avec le Ministre chargé des finances pour un suivi de leurs activités de microfinance. Il s'agit :

      des associations : certaines sont structurées (ex : PADME, PAPME) et d'autres le sont moins (la loi les dénomme groupements d'épargne et de crédit, Ex : les CAVECA de l'ONG CBDIBA) ;

      des ONGs à volet microfinance ;

      des sociétés ;

      des différents Programmes ou Projets de l'Etat à volet microfinance.

      B. Classification des IMF selon leurs activités

      Du point de vue de leurs activités, les institutions de microfinance peuvent être classées en trois (3) grandes catégories :

      - les institutions d'épargne et de crédit

      Il est regroupé sous ce vocable les mutuelles et coopératives ainsi que les groupements d'épargne et de crédit.

      - les institutions de crédit direct qui octroient des crédits à partir de leurs ressources propres ou des lignes de crédit dont elles peuvent bénéficier auprès des partenaires financiers locaux ou étrangers.

      - les projets à volet microfinance : y sont regroupées les ONGs et les initiatives gouvernementales à volet microfinance.

      Ce type de classification est celui admis au sein de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA) sur la base de la loi PARMEC.

      II. Les principales institutions de microfinance au Bénin

      Les principales institutions de microfinance exerçant au Bénin se trouvent dans les divers segments d'IMF précédemment identifiés. Il s'agit précisément des mutuelles ou coopératives d'épargne et de crédit, des institutions de crédit direct et des ONGs autour desquelles gravitent d'autres structures notamment les systèmes traditionnels informels (la tontine et l'usure) et le système des crédits intrant et/ou de campagne.

      A. Les mutuelles et coopératives d'épargne et de crédit

      Dans cette catégorie se trouvent regroupées les institutions constituées en réseaux intégrés autour desquels gravitent quelques institutions de base. Il existe plusieurs réseaux d'institutions de microfinance parmi lesquels on peut citer la FECECAM Bénin et FENACREP :

      - la Faîtière des Caisses d'Epargne et de Crédit Agricole Mutuel du Bénin (FECECAM Bénin) a été créé en 1993 et compte aujourd'hui 96 Caisses Locales de Crédit Agricole et Mutuel (CLCAM) regroupées en 6 Délégations Techniques Régionales (DTR). Les CLCAM sont constituées, pour la plupart, sur une base communale et mobilisent à elles seules environ 90 % de l'épargne du secteur. Leurs activités sont pour l'essentiel, ancrées dans la zone rurale ;

      - créée en 2001, la Fédération Nationale des Caisses Rurales d'Epargne et de Prêts (FENACREP) aujourd'hui UNACREP, compte plusieurs Caisses Rurales d'Epargne et de Prêt (CREP) dont 56 autorisées. Elles sont constituées sur une base villageoise.

      B. Les institutions de crédit direct

      Les institutions de crédit direct sont, pour la plupart, des structures associatives. Les principales sont le PADME, le PAPME, la VITAL FINANCE, et la FINADEV.

      - L'Association pour la Promotion et l'Appui au Développement des Micro-Entreprises (PADME)

      Initié en 1993, dans le cadre des mesures d'accompagnement du Programme d'Ajustement Structurel (PAS), le PADME a pour objet la promotion de la croissance, du développement et de la diversification du secteur de micro-entreprises au Bénin. Le PADME se présente comme l'une des institutions phares de microfinance au Bénin ;

      - l'Association pour la Promotion et l'Appui aux Petites et Moyennes Entreprises (PAPME)

      Créé également en 1993, le PAPME vise la promotion de la création et du développement des petites et moyennes entreprises au Bénin. Le PAPME développe des mécanismes appropriés de financement et d'appui conseil, recherche à cet effet des lignes de crédit auprès des institutions financières internationales comme nationales et aide des promoteurs potentiels pour la création des entreprises.

      - la VITAL FINANCE

      Elle a été créée en 1997 sur le financement de l'USAID. Elle vise à satisfaire les demandes en microcrédit des micro-entreprises et mène une politique d'expansion des services financiers sur tout le territoire du Bénin. Elle finance ses activités à partir des ressources subventionnées de l'USAID et d'autres ressources commerciales mobilisées.

      - la Financial Development (FINADEV)

      La FINADEV est la principale société privée de capitaux qui fait de la microfinance au Bénin. Société anonyme filiale de la Financial Bank, elle a commencé ses activités courant 2001. Son actionnariat a des actionnaires tels que le FMO (Coopération néerlandaise) et la SFI (du groupe Banque Mondiale)

      - les ONGs à volet microfinance et les différents Programmes ou Projets à volet microfinance

      Les ONGs sont des structures qui accordent des prêts modestes destinés à la survie des populations déshéritées. Les projets installés dans les zones défavorisées soutiennent les initiatives à la base, en apportant des moyens financiers aux groupes à faible revenus ne remplissant pas les conditions d'accès au crédit des principales institutions de microfinance. Leurs actions ont, pour l'instant, une portée très limitée sur la croissance économique et le revenu des populations.

      Il est à noter que la plupart des ONGs à volet microfinance sont, pour la plupart, des prestataires de service, des partenaires au développement du secteur de la microfinance qui interviennent souvent à travers les projets ou programmes gouvernementaux à volet microfinance. Ces projets gouvernementaux pour lesquels l'octroi de crédit est une activité accessoire. Ils trouvent que coupler le crédit avec d'autres activités constituera un moyen rapide pour atteindre leur objectif de développement. Par ailleurs, il faut signaler que les projets gouvernementaux tendent à disparaître et ceci à cause de la philosophie selon laquelle l'Etat ne doit pas faire directement de la microfinance car :

      - les bénéficiaires voient l'Etat comme une personne fictive et de ce fait n'honorent pas leurs échéances ;

      - les bénéficiaires considèrent l'Etat comme la plus grande des banques, disposant alors d'énormes ressources et ne sentirait pas alors les effets de leurs impayés ;

      - l'Etat ne prend pas des mesures pour contraindre les bénéficiaires à payer ;

      - etc.

      C. Les autres structures du secteur de la microfinance

      Il s'agit ici des autres systèmes qui agissent dans le secteur de la microfinance mais dont le cadre législatif et réglementaire n'est pas encore défini. Leur existence peut s'expliquer, entre autres par l'accoutumance et l'analphabétisme des populations et le faible taux de pénétration des IMF. Les plus importants sont :

      - le système traditionnel informel : la tontine et l'usure ;

      - le système des crédits intrants et/ou de campagne.

      1. Le système traditionnel informel

      Le système traditionnel informel est composé des tontines et de la pratique de l'usure. Le cadre réglementaire de ces systèmes, en particulier des tontines, n'est pas encore défini.

      a. L'usure

      L'usure est la pratique d'un intérêt supérieur au taux légal, exigé par un prêteur. Aux termes des dispositions de l'article 1er de la loi n°83-008 du 17 mai 1983 portant définition et répression de l'usure, « constitue un prêt usuraire, tout prêt ou convention dissimulant un prêt d'argent consenti, en toute matière, à un taux effectif global, excédant à la date de sa stipulation, le taux d'usure ». Déterminé par le conseil des ministres de l'UMOA, ce taux composé du taux d'intérêt nominal auquel sont ajoutés les diverses commissions et frais est fixé à 27% au Bénin à compter du 11 novembre 2003.

      La pratique de l'usure a encore cours au Bénin et permet aux usagers de résoudre des cas urgents ou d'intervenir pendant la soudure. Ainsi, trouve t-elle toute son importance en l'absence d'informations et/ou de produits financiers adéquats aux besoins des populations cibles.

      b. Les tontines

      La tontine est une structure d'épargne informelle par laquelle un groupe d'individus décide de mettre en commun périodiquement des fonds ou mises que chacun d'eux ramasse par tirage au sort ou selon un ordre préétabli. Cette forme est la plus répandue. Les dépôts et le ramassage sont sans intérêt dans ce cas.

      Les tontines se rencontrent partout dans les quartiers de village, de ville et dans les bureaux des différentes administrations. Elles servent également à réaliser de petits projets : démarrage d'activités commerciales, acquisition d'équipement électroménager, financement de dot, financement de petits projets agropastoraux, financement de l'artisanat, acquisition de terrains, etc.

      Une autre forme assez répandue également de la tontine est le système par lequel une personne appelée « tontinier » ou « banquier ambulant » passe chez des citoyens qui lui sont affiliés pour collecter périodiquement des fonds que ces derniers consentent à lui confier pendant une durée bien déterminée. Le tontinier s'engage à restituer à chacun, au terme de cette durée, la somme ainsi constituée contre une rémunération généralement égale à la mise d'une période3(*).

      Moins qu'un moyen d'accumulation de capital, la tontine permet de répondre à des besoins primaires, familiaux, et fonctionne parce que chacun des cotisants, pratiquement au même moment, souhaite y apporter une réponse définitive par un effort d'épargne ponctuel.

      L'émulation est grande entre cotisants qui souhaitent rester membres du cercle social ainsi construit en apportant la preuve que l'argent est effectivement utilisé de façon judicieuse. Le succès de la tontine repose donc sur la confiance mutuelle et le principe de la stricte égalité.

      Les tontines, selon plusieurs études dont celles de l'Institut de Recherche et d'Application des Méthodes de développement (IRAM), sont de véritables banques ambulantes qui collectent une épargne dépassant 10 milliards de Francs CFA par année. Nonobstant l'importance de la tontine dans la vie socio-économique du Bénin, il reste difficile de présenter une statistique exhaustive du nombre de tontines opérant sur le territoire national.

      2. Le système des crédits intrants et/ou de campagne

      Le système de crédit intrants et/ou de campagne, destiné surtout à la culture du coton, s'appuie sur les groupements villageois chargés de distribuer les intrants à crédit. Le recouvrement se fait à base de la commercialisation du coton graine. Le système de crédit intrants et/ou de campagne creuse les écarts de revenus entre les zones productrices de coton et celles qui ne le sont pas.

      III. Populations ciblées par les SFD et leurs activités

      Les populations ciblées par les SFD au Bénin sont aussi bien urbaines que rurales même si la majorité des expériences cible en particulier le milieu rural.

      En milieu rural, la structure des groupes cibles fait apparaître une large place faite aux paysans de manière générale, mais également aux femmes sur l'aspect «  pauvreté » de ces catégories sociales. D'autres catégories font également l'objet indirectement de préoccupations spécifiques : les enfants dont la situation est associée à celle des femmes sur le plan nutritionnel et sanitaire en général, les jeunes, les pêcheurs, les commerçants et les artisans.

      En milieu urbain, les femmes apparaissent également comme un groupe cible privilégié pour la majeure partie des expériences intervenant dans ce milieu. D'autres expériences visent par ailleurs les artisans et les petits producteurs du secteur informel de même que les salariés des entreprises publiques ou privées.

      Les femmes font partie des groupes vulnérables de la société béninoise qui comptent en outre les jeunes diplômés en quête d'emploi, les chômeurs, les déflatés jeunes déscolarisés et autres sous-employés. Elles sont fortement impliquées dans les activités commerciales, agricoles et artisanales.

      Ainsi les populations ciblées par les SFD font preuve de dynamisme en s'investissant dans des activités socio-économiques ou génératrices de revenu, aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain.

      PARAGRAPHE2 : LES PROBLÈMES ACTUELS DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE AU BÉNIN

      Les problèmes actuels du secteur de la microfinance au Bénin tels que relatés par le Consortium Alafia4(*) lors de sa dernière assemblée générale tenue en 2008 se rapportent beaucoup plus aux défis actuels à relever par les diverses institutions de microfinance pour la pérennité du secteur. Il s'agit notamment de deux catégories de problèmes : les problèmes récurrents et les difficultés émergentes. Pour ce qui concerne les problèmes récurrents, il s'agit de :

      - la mobilisation et du recyclage des ressources financières locales car les IMF en générale n'ont pas une bonne politique de mobilisation de l'épargne et ne respectent pas toujours les normes de la loi PARMEC notamment l'instruction n°06 relative aux modalités de détermination des ratios prudentiels ;

      - la mobilisation et de la gestion des lignes de crédit extérieurs entrainant la mauvaise foi des bénéficiaires qui considèrent lesdits crédits comme des dons ;

      - l'appréciation de l'impact de leurs activités car les IMF doivent pouvoir mesurer l'impact de leurs activités sur l'institution d'une part et sur les bénéficiaires d'autre part ;

      - l'organisation de l'assistance technique au bénéfice du secteur ;

      - la mauvaise gouvernance due au non respect des dispositions de la loi PARMEC, notamment en son chapitre V relatif aux dispositions communes au Conseil d'Administration, au Comité de Crédit et au Conseil de Surveillance, et le système mis en place dans les SFD souffre de beaucoup d'insuffisances et ne permet pas de renseigner de façon fiable certaines données nécessaires pour l'établissement des statistiques sectorielles ;

      - la mauvaise qualité de l'information financière ; cause de la non-exécution ou des retards constatés dans la mise en oeuvre des recommandations formulées à l'issue des inspections de la cellule qui empêche parfois la CSSFD de disposer des données fiables pour l'établissement des statistiques ;

      - la conformité à la réglementation dans la mesure où beaucoup d'entre elles exercent sans un agrément.

      Les difficultés émergentes s'énoncent comme suit :

      - la perte de crédibilité de plus en plus croissante des institutions due à des communications non favorables au secteur ;

      - la dégradation de l'image internationale du secteur béninois de la microfinance qui rend plus difficile la recherche de partenaires étrangers pour les institutions de microfinance ;

      - l'acharnement du fisc contre certaines institutions de microfinance mettant ainsi en cause les conventions et agréments signés par ces dernières.

      A la lecture de tous les problèmes sus-énoncés, il apparaît que les acteurs de la microfinance au Bénin se préoccupent plus des problèmes liés à la pérennité des SFD qu'à ceux liés à ses objectifs fondamentaux qui sont de financer les personnes les plus pauvres exclues du système financier classique et de contribuer à la réduction de la pauvreté.

      Mais très rapidement, l'effondrement voire la disparition de certaines institutions de microfinance ont tôt fait de révéler la fragilité de ces institutions qui, pour la plupart, n'étaient pas financièrement viables et donc exposées à la faillite. Les bailleurs de fonds ont donc placé cette exigence au coeur de l'activité de microcrédit.

      Pendant une dizaine d'années, cette exigence a relégué au second plan les objectifs sociaux que la plupart des IMF se sont assignées. Aujourd'hui, l'impact social entre dans les exigences des bailleurs de fonds qui s'interrogent de plus en plus sur la portée sociale de leurs actions. Certes les objectifs sociaux ne peuvent être atteints si la viabilité financière voire la pérennité de l'institution n'est pas garantie5(*).

      SECTION 2 : DESCRIPTION DU CADRE PHYSIQUE DE L'ÉTUDE ET BILAN DES ACTIVITÉS.

      PARAGRAPHE 1 : DESCRIPTION DU CADRE PHYSIQUE DE

      L'ÉTUDE : LA CELLULE DE SURVEILLANCE

      DES STRUCTURES FINANCIÈRES

      DÉCENTRALISÉES (CSSFD)

      I. Historique et attributions de la CSSFD

      A. Historique de la CSSFD

      La CSSFD a connu plusieurs dénominations depuis sa création jusqu'à nos jours. En effet nous notons au moins trois depuis sa création.

      1. De 1998 à 2003

      En application de la loi N° 97-027 du 08 août 1997, portant réglementation des institutions mutualistes ou coopératives d'épargne et de crédit, le ministre des finances et de l'économie a créé, par arrêté N° 002/MF/DC/DGTCP/DAMF du 12 janvier 1998, une cellule d'appui et de suivi des institutions de microfinance au Bénin.

      2. De 2003 à 2007

      La Cellule d'appui et de suivi fut modifiée par arrêté N° 607/MFE/DC/MICROFIN du 27 mai 2003 portant création, attributions, organisation et fonctionnement de la cellule de microfinance.

      3. De 2007 à nos jours

      L'article 1er de l'arrêté N° 129/MDCMFPPME-MDEF/DC/CTJ/CTPMF/DSSMF du 18 janvier 2007 portant attributions, organisations et fonctionnement de la Direction de la Surveillance du Secteur de la Microfinance (DSSMF) stipule qu'il est créé au ministère délégué, chargé de la microfinance, de la promotion des petites et moyennes entreprises et de l'emploi des jeunes et des femmes une direction de surveillance du Secteur de la Microfinance. Ainsi la dénomination de la cellule a été modifiée par le présent arrêté.

      Cependant, le décret N° 456/MEF/DC/SGM/CSSFD/SAF/DAF portant nomination du coordonnateur de la Cellule de Surveillance des Structures Financières Décentralisées modifie encore ainsi, cette dénomination de la Direction de Surveillance du Secteur de Microfinance ci-dessus citée, devenue Cellule de Surveillance des Structures Financières Décentralisées (CSSFD). Mais ceci n'a guère été encore ratifié par un arrêté ministériel.

      B. Attributions de la CSSFD

      Les attributions de la CSSFD se résument en la protection, en la supervision et en la prévention du secteur de la microfinance.

      A ce titre, elle est chargée entre autres de :

      - instruire les dossiers soumis à l'autorisation d'exercice d'activités de microfinance ;

      - procéder à la vulgarisation des textes régissant le secteur de la microfinance ;

      - contrôler sur pièces et sur place les institutions de microfinance (IMF) ;

      - organiser la collecte, le traitement et la diffusion des informations statistiques concernant les IMF ;

      - réaliser des études sur le secteur de la microfinance ;

      - veiller à la protection des dépôts auprès des IMF.

      II. Fonctionnement et autres dispositions relatives au fonctionnement de la CSSFD

      A. Fonctionnement de la CSSFD

      La Cellule de Surveillance des Structures Financières Décentralisées comprend :

      - un secrétariat ;

      - un Service de la Réglementation et des Etudes (SRE) ;

      - un Service du Contrôle et de la Statistique (SCS) ;

      - un Service Administratif et Financier (SAF).

      1. Le secrétariat

      Le secrétariat est chargé de l'enregistrement, de la saisie et de l'expédition de courriers, ainsi que de toutes autres tâches qui lui sont confiées par le coordonnateur.

      2. Le Service de la Réglementation et des Etudes (SRE)

      Le Service de la Réglementation et des Etudes est chargé de :

      - la gestion des dossiers relatifs à la délivrance et au retrait de l'autorisation d'exercice de l'activité de microfinance ;

      - la coordination de tous travaux d'études relevant du secteur de la microfinance.

      3. Le Service du Contrôle et de la Statistique (SCS)

      Le Service du Contrôle et de la Statistique est chargé de :

      - la réalisation des contrôles sur pièces et sur place des IMF ;

      - la gestion de la base de données relative au secteur de la microfinance ;

      - la gestion du dispositif d'échange d'informations (centrale d'échange d'informations ou centrale des risques portés par les institutions de microfinance) ;

      - l'élaboration et de l'analyse des agrégats financiers nationaux du secteur de la microfinance ;

      - l'élaboration d'outils destinés à la supervision des IMF.

      4. Le Service Administratif et Financier (SAF)

      Le Service Administratif et Financier est chargé :

      - de la gestion administrative du personnel ;

      - de la rédaction des rapports d'activités trimestriels et annuels de la CSSFD ;

      - du suivi des relations avec les partenaires nationaux et extérieurs ;

      - de l'organisation des sessions de formation à l'intention des agents de la CSSFD ;

      - de l'élaboration du budget de la CSSFD et de son exécution ;

      - de la tenue des livres comptables ;

      - de la gestion des ressources financières allouées à la CSSFD et de la gestion du matériel ;

      - de l'établissement des bons de commande ;

      - de l'achat et de la gestion des fournitures.

      Ces services se subdivisent en sous-services appelés  divisions et chargés d'assurer les tâches de la CSSFD. On distingue alors :

      Pour le Service de la Réglementation et des Etudes :

      - Division de la Réglementation

      - Division des Etudes

      Pour le Service du Contrôle et de la Statistique :

      - Division du Contrôle

      - Division de la Statistique

      Pour le Service Administratif et Financier :

      - Division des Affaires Administratives

      - Division des Affaires Financières.

      B. Autres dispositions relatives au fonctionnement de la CSSFD

      La CSSFD, mise à part les nombreuses dispostions sus énoncées, connaît également plusieurs autres dispositions relatives à son fonctionnement. Il s'agit du fait que :

      - la CSSFD soit dirigée et administrée par un coordonnateur nommé par décret sur proposition du Ministre des Finances et de l'économie.

      - le personnel de la CSSFD soit composé d'Agents Permanents de l'Etat émargeant au Budget National et auxquels peuvent s'ajouter des contractuels.

      - le Coordonnateur soit assisté dans ses fonctions par des Cadres de la cellule en qualité d'experts assistants.

      - le Chef du Secrétariat assure la fonction de secrétaire particulier du coordonnateur. Il est nommé par note de service du coordonnateur.

      - les Chefs de Service soient nommés par Arrêté du Ministre des Finances et l'Economie, sur proposition du coordonnateur.

      - les Chefs de Divisions soient nommés par note de service du coordonnateur sur proposition des Chefs de service.

      III. Forces et faiblesses de la CSSFD

      Le stage effectué à la CSSFD nous a permis de constater qu'elle dispose d'atouts majeurs pouvant contribuer à l'accomplissement de sa mission de surveillance des structures financières décentralisées. Comme atouts nous pouvons citer :

      - le rôle fondamental joué par la cellule en raison des pratiques de surveillance et de contrôle du secteur de la microfinance au Bénin ;

      - le professionnalisme avéré du personnel ;

      - la motivation et le fort degré de mobilisation du personnel ;

      - le suivi et le contrôle réguliers des institutions de microfinance ;

      - la rigueur observée dans les formalités d'accord d'agrément, de reconnaissance et de convention ;

      - etc.

      Cependant, même si la cellule constitue un instrument incontournable et jouit de nombreux atouts, quelques handicaps apparaissent dans son fonctionnement et constituent de ce pas des faiblesses pouvant freiner le bon déroulement de sa mission. Comme faiblesses, nous pouvons citer entre autres :

      - la complexité des documents à fournir afin de bénéficier d'une autorisation d'exercice, d'une convention ou d'un agrément ;

      - le manque de ressources matérielles notamment des ordinateurs et des fournitures de bureau ;

      - absence de représentations locales, régionales ou départementales de la CSSFD sur le territoire national en matière d'encadrement des IMF ;

      - non supervision des IMF de l'informel par la CSSFD ;

      - etc.

      PARAGRAPHE 2 : BILAN DES ACTIVITÉS RÉALISÉES PAR LA

      CELLULE DE SURVEILLANCE DES

      STRUCTURES FINANCIÈRES DÉCENTRALISÉES

      (CSSFD)

      Pour ce qui est des activités proprement dites de la CSSFD, le bilan paraît mitigé, par référence aux principales activités que sont : la délivrance de l'autorisation d'exercice, le contrôle sur pièces et sur place des IMF ainsi que la production des statistiques sur le secteur.

      I. Point sur la formalisation du secteur

      Le tableau ci-dessous décrit l'effort qui a été fourni pour la formalisation du secteur.

      Tableau 1 : Evolution du nombre d'autorisations d'exercice accordées (1999-2008)

      Année

      1999

      2000

      2001

      2002

      2003

      2004

      2005

      2006

      2007

      2008

      TOTAL

      Agréments

      04

      -

      06

      05

      03

      03

      01

      02

      03

      06

      35

      Conventions

      02

      -

      02

      -

      02

      -

      01

      -

      -

      01

      7

      Reconnaissances

      -

      -

      69

      56

      20

      14

      11

      -

      -

      -

      170

      Nombre d'autorisations

      06

      00

      77

      61

      25

      17

      13

      02

      03

      07

      211

      Nombre d'autorisations cumulé

       

      06

      83

      144

      169

      186

      199

      201

      204

      211

      Source : Cellule de Surveillance des Structures Financières Décentralisées

      Au total, 211 IMF sont officiellement autorisées au 31 décembre 2008, soit 35 agréments délivrés, 170 reconnaissances accordées et 07 conventions signées alors même qu'un recensement des IMF a été fait en novembre 2005 par la Cellule et dénombrait 762 IMF.

      Ainsi, plusieurs institutions continuent d'exercer leurs activités dans l'informel, cinq années après la mise en application de la loi régissant le secteur et adoptée en 1997. Notons que celle-ci a prévu pour les IMF en activité avant son adoption, deux (2) années comme délai de mise en conformité aux nouvelles dispositions et que plusieurs campagnes de vulgarisation des textes législatifs et réglementaires et de multiples séances de sensibilisation ont été réalisées.

      Les différentes raisons de cette situation sont liées aux difficultés de constitution des dossiers de demande d'autorisation d'exercice et d'ordre administratif. Au nombre de celles-ci, il peut être cité :

      - le défaut de récépissé de dépôt des statuts de l'institution et la liste des dirigeants au greffe du tribunal ;

      - l'absence de manuels de procédures comptables et financières, de contrôle ;

      - l'absence de manuel de procédures de politique de crédit ;

      - l'absence de projection financière ;

      - la difficulté d'élaboration d'un plan d'affaire dont la production est recommandée ;

      - la difficulté de production de casier judiciaire encore que la décision a été prise de substituer à cette pièce une attestation de bonne moralité délivrée par une autorité de la localité : le Chef d'Arrondissement ou le Maire ;

      - les difficultés d'enregistrement des associations d'épargne et de crédit auprès du Ministère chargé de l'Intérieur et de la Sécurité Publique qui les considère à tort comme relevant du Ministère des finances. 

      II. Point du suivi des activités des IMF par la CSSFD

      La cellule de microfinance réalise des activités de suivi des IMF par : i) le contrôle sur pièces et sur place de ces structures, ii) l'inspection-vérification et iii) la production des statistiques sur le secteur en vue de permettre aux principaux acteurs du secteur d'avoir une meilleure visibilité du secteur.

      Tableau 2 : Evolution des inspections réalisées par la CSSFD

      Eléments

      2000

      2001

      2002

      2003

      2004

      2005

      2006

      2007

      2008

      Total

      Nombre d'inspections

      0

      6

      20

      50

      34

      33

      35

      42

      67

      287

      Sources : CSSFD

      A la fin décembre 2008, la CSSFD a réalisé 287 contrôles sur places précédés des contrôles sur pièces. A la lumière des statistiques, ces contrôles n'ont connu leur vitesse de croisière qu'à partir de l'année 2002 où 20, 50, 42 et 67 inspections ont été réalisées respectivement en 2002, 2003, 2007 et 2008. Il convient de souligner que la quasi-totalité des institutions inspectées sont des structures autorisées. Mais le taux de couverture de l'ensemble des IMF est relativement faible et interpelle les structures de tutelle, surtout que le suivi des activités vise la protection des épargnants et l'évaluation des pratiques du secteur au regard de la réglémentation. Par ailleurs, deux périodiques étaient et seront initiés par la cellule pour fournir aux principaux acteurs du secteur des informations quantitatives et qualitatives pour une meilleure lisibilité de la microfinance au Bénin. Il s'agit de la Note Trimestrielle de Conjoncture de la Microfinance (NTCM) et du Bilan et Perspectives de la Microfinance au Bénin (BPM Bénin).

      Chapitre 2 :

      CADRE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE LA RECHERCHE

      Dans ce chapitre, nous avons présenté d'une part la problématique, les intérêts, les objectifs et les hypothèses de l'étude et d'autre part la revue de littérature et la méthodologie de recherche.

      CHAPITRE 2 : CADRE THÉORIQUE ET

      EMPIRIQUE DE LA RECHERCHE

      SECTION 1 : PROBLÉMATIQUE, INTÉRÊT, OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES DE L'ÉTUDE

      PARAGRAPHE 1 : PROBLÉMATIQUE ET INTÉRÊT DE L'ÉTUDE

      La politique monétaire menée par la BCEAO jusqu'au début de la décennie 90 a été particulièrement restrictive et rigide6(*). Elle est basée sur des instruments de contrôle quantitatif et qualitatif des crédits et concours aux économies d'une part et sur la fixation administrative des taux d'intérêt d'autre part.

      Après la crise bancaire sous-régionale de la fin des années 80, le Bénin à l'instar des autres pays de l'UEMOA, a marqué sa détermination à préserver un fonctionnement harmonieux du système bancaire et prévenir toute situation de banqueroute. Il s'en est suivi un faible niveau des dépôts bancaires auprès des institutions financières et la restriction des conditions d'entrée sur le marché bancaire ; ce qui n'a pas favorisé la création des banques de petite taille plus proches des PME et de certaines couches de la population afin de répondre beaucoup plus promptement au financement de leurs activités.

      Pour faire face aux besoins importants en services financiers des segments de marché mal desservis, les populations à la base soutenues par les gouvernants eurent recours aux initiatives de microfinance qui constituent une source importante de mobilisation de l'épargne et d'octroi de crédit. Un secteur de la microfinance s'est donc mis en place dans la dynamique d'un secteur financier pour développer essentiellement des produits pertinents à l'endroit des plus démunis. C'est dans cette optique que Bio Tchané affirme que : « Les IMF ont commencé leur installation au Bénin vers les années 1980, en réplique à la mauvaise intermédiation financière formelle ».

      Ses objectifs incluent généralement la réduction de la pauvreté, le renforcement de la position sociale des populations défavorisées, la création d'emplois, le soutien à croissance des entreprises.

      Cependant, pour développer leurs activités et donc poursuivre leurs objectifs, les IMF ont bénéficié d'un soutien financier aussi bien de l'Etat que des bailleurs de fonds sous forme de subventions et de prêts concessionnels7(*). Ces ressources jouent un rôle capital pour leur lancement, dans la mesure où elles apportent une aide précieuse au cours de la première phase durant laquelle l'institution ne possède pas encore de capitaux propres. Il n'en reste pas moins que les subventions et les prêts concessionnels ne sont disponibles que de manières et au prix de procédures assez longues. Pour toutes ces raisons, ces moyens financiers ne suffiront sans doute pas pour financer l'expansion nécessaire des IMF pour atteindre l'autonomie financière et pour toucher un nombre considérable de pauvres.

      S'il s'avère, comme ce sera certainement le cas, que les subventions et prêts à condition de faveur ne peuvent assurer le financement total de l'expansion des IMF, celles-ci devront consolider la collaboration des bailleurs pour obtenir d'autres ressources. Seules les institutions présentant des perspectives de viabilité, des indicateurs de performance, tant financière que sociale satisfaisants pourront continuer à bénéficier de leurs soutiens financiers indispensables pour mettre les prestations de la microfinance à la portée des pauvres et des plus démunis.

      Par ailleurs, l'objectif des IMF étant d'oeuvrer pour la réduction de la pauvreté par le renforcement de la position sociale des populations pauvres, elles doivent orienter leurs actions vers ces dernières. Il est crucial d'augmenter au maximum l'efficacité et la compétence des prestations de microfinance qui leur sont offertes. Or force est de constater que les pauvres se trouvent dans plusieurs domaines d'activités et ne sont en réalité pas trop facile à identifier en raison des critères de reconnaissance qui ne sont pas facilement saisissables.

      D'ailleurs, la banque mondiale définit par exemple deux seuils de pauvreté internationale de 1$ ou de 2$ par jour et par tête8(*) et selon le sommet de microcrédit de 2005, les plus pauvres sont ceux qui se situent dans la moitié inférieure du groupe des personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté le plus sévère, dont le niveau de consommation est inférieur à 1$ par jour. Pour atteindre alors les pauvres, les IMF doivent non seulement développer leurs activités dans les domaines où se trouve cette population mais également y être performantes.

      Depuis plus d'une décennie que le vent des institutions de microfinance souffle au Bénin, plusieurs travaux ont étudié la performance financière et mieux la performance économique. L'hypothèse fondamentale sous-jacente était que la microfinance était l'affaire des pauvres et du coup l'objectif social était quelque peu masqué. Selon Acclassato (2006), plusieurs éléments ont contribué à cette vision.

      Le premier, la forte médiatisation du microcrédit à travers l'expérience du Dr Mohammed Yunnus avec les couches déshéritées du Bengladesh et qui a donné naissance à la Grameen Bank.

      Le deuxième élément qui a masqué l'intérêt de l'évaluation des performances sociales est la proximité offerte par le microcrédit. Lapenu et al. (2004) ont identifié trois services de proximité pour les bénéficiaires de microcrédit : la proximité géographique, la proximité sociale et la proximité temporelle.

      Le troisième élément qui contribue à la marginalisation des performances sociales dans l'évaluation des IMF réside dans l'absence ou la difficulté de mesure des indicateurs sociaux. Les institutions de microfinance identifient leur mission comme la lutte contre la pauvreté et l'insertion des exclus dans l'activité économique (Lapenu et al. 2004). De ce fait, les performances sociales sont considérées comme acquises et l'effort des IMF se concentre sur la recherche d'une autonomie financière indispensable pour leur viabilité, tant il est vrai que l'objectif social ne peut être poursuivi que si les IMF sont pérennes.

      Mais la recherche de l'autonomie financière peut amener ces institutions à préférer une clientèle moyenne capable d'apporter les garanties d'un remboursement intégral du crédit et à prioriser des opérations de court terme. Le risque est grand que les IMF tendent au fur et à mesure de leur développement vers des conditionnalités proches du système bancaire classique éliminant ainsi et de plus en plus la clientèle pauvre.

      Cette tendance à trop s'occuper de la performance financière au détriment de celle économique emmène les institutions de microfinance, dans la recherche de la pérennité, à privilégier plus les indicateurs de rentabilité que ceux de portées sociales. On enregistre des sommes très importantes d'encours de crédit qui sont allés jusqu'à 59.381.431.1599(*) en 2006 pouvant traduire une amélioration des conditions de vie des populations les plus pauvres. Mais il n'existe pas beaucoup d'études pouvant témoigner de leur efficacité sociale. Ce qui pourrait même aider et inciter les partenaires au développement et les bailleurs de fonds dans leur prise de décision et par ricochet à investir davantage dans le secteur de la microfinance. C'est cet état de chose qui nous a motivés, au terme de notre stage, à orienter notre étude sur l'« analyse de l'efficacité sociale des IMF  au Bénin ».

      Ce sujet permettra de faire ressortir les dessous d'une évaluation d'efficacité sociale à savoir les réponses aux questions suivantes :

      - quelles sont les mesures pertinentes de l'efficacité sociale et de l'efficacité financière des IMF au Bénin ?

      - quelles sont les distributions de l'efficacité financière et de l'efficacité sociale des IMF béninoises ?

      - y a-t-il un lien entre les deux types d'efficacité ?

      Aussi sur le plan pratique, cette étude permettra de mettre à la disposition de la CSSFD, des partenaires au développement et des diverses autorités des données empiriques sur l'efficacité sociale des IMF.

      PARAGRAPHE 2 : OBJECTIFS DE L'ÉTUDE ET HYPOTHÈSES DE RECHERCHE.

      I. Objectifs de recherche

      L'objectif principal de notre étude est d'analyser la capacité des IMF au Bénin à servir les pauvres. Pour atteindre cet objectif général, nous nous sommes fixés quatre objectifs spécifiques à savoir :

      - analyser la distribution des niveaux des deux types d'efficacité des IMF au Bénin ;

      - établir les relations entre l'indicateur de rentabilité financière et celui à portée sociale ;

      - identifier les déterminants de l'efficacité sociale des IMF au Bénin.

      II. Hypothèses de recherche

      Pour conduire nos recherches, nous nous sommes fondés sur les hypothèses suivantes :

      H1 : les IMF béninoises sont plus financièrement efficaces que socialement.

      H2 : il existe une corrélation positive entre l'efficacité financière et l'efficacité sociale d'une IMF

      H3 : plus les IMF octroient de crédit aux femmes, plus elles sont sociales.

      SECTION 2 : REVUE DE LITTÉRATURE ET MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

      PARAGRAPHE 1 : REVUE DE LITTÉRATURE

      En vue de définir une base méthodologique pour notre étude, nous nous sommes proposés d'exposer quelques travaux menés par certains auteurs dans le cadre de mesure de l'efficacité des IMF tant sur le plan financier que social et d'exposer brièvement les déterminants de l'efficacité sociale au sein des IMF.

      I. Efficacité financière des IMF

      Un exemple de normalisation nous est fourni par Microrate10(*). Le guide proposé se concentre sur quatre dimensions principales :

      - Qualité du portefeuille : la source de risque la plus importante pour une institution financière réside dans son portefeuille de crédits. Non seulement le portefeuille de crédits est - et de loin - l'actif le plus important pour une IMF, mais en outre, la qualité de cet actif et donc le risque qu'il pose pour l'institution, est assez difficile à mesurer. Pour les IMF, dont les crédits ne sont pas couverts par des garanties, la qualité du portefeuille est absolument cruciale. Le portefeuille à risque (PaR) s'est imposé comme l'indicateur de mesure de la qualité du portefeuille ;

      - Efficacité et productivité : les indicateurs d'efficacité et de productivité sont des mesures de performance qui montrent la manière dont les institutions rationalisent le traitement de leurs opérations. Les indicateurs de productivité reflètent la quantité d'output par unité d'input, alors que les indicateurs d'efficacité prennent en compte en plus le coût des inputs et/ou le prix des outputs ;

      - Gestion financière : la gestion financière est une fonction de back-office qui a pour objectif de garantir un niveau de liquidité suffisant afin de couvrir les obligations d'une IMF (i.e. décaissement des crédits et remboursement des emprunts aux créanciers). La gestion financière est d'autant plus importante à prendre en considération si l'IMF a une activité de collecte d'épargne ;

      - Rentabilité: Les indicateurs de rentabilité - ROE (Rentabilité sur fonds propres) et ROA (Rentabilité sur actifs) -reflètent la performance de l'ensemble des domaines de l'institution.

      Par ailleurs, la rentabilité est considérée comme l'un des critères de performance financière des IMF car quelle que soit la motivation de l'entité « entreprise », il s'agit toujours de tirer le meilleur résultat de toutes les actions qui exposent à des risques des capitaux privés ou une fraction des capitaux publics. Donc, parler de rentabilité, c'est rechercher le rapport de résultats à des moyens mis en oeuvre afin de permettre des choix ou de juger le bien fondé des options qui ont été retenues. Selon l'Ordre des Experts Comptables et Comptables agréés (1969), « la rentabilité est le rapport d'un résultat et des ressources engagées pour l'obtenir ». Autrement dit, « la rentabilité est la capacité d'un capital placé ou investi à procurer des revenus exprimés en termes financiers » (Silem et alliés, 1989). Ainsi, la rentabilité est une dimension essentielle de l'activité de l'entreprise. Elle reste un critère de choix très prisé par les dirigeants d'une part et tous les autres acteurs d'autre part. La rentabilité peut être financière ou sociale.

      Le rôle de la rentabilité en tant que type d'analyse entrepris en vue d'une prise de décision vis-à-vis d'une entreprise varie en fonction des intérêts spécifiques des agents concernés, selon qu'on est actionnaire, personnel, prêteurs, dirigeants ou l'Etat. Les IMF n'échappent pas à cette exigence.

      L'impératif de rentabilité d'une IMF permet de répondre à deux exigences à savoir :

      - assurer le maintien de son capital ;

      - et acquitter les intérêts dus aux prêteurs si elle développe l'activité d'épargne (déposants) et assurer le remboursement des emprunts.

      La rentabilité d'une IMF se mesure à partir des ratios appropriés suivant certaines normes. Ces ratios permettent des comparaisons rapides et exactes suivant les périodes de temps spécifiques. Une norme est une mesure de comparaison déduite de la performance antérieure ou par comparaison avec les structures similaires. Ainsi nous distinguons plusieurs sortes de ratio de rentabilité au sein de l'IMF dont les plus récurrents sont :

      - le ratio de rentabilité des actifs qui mesure la capacité de l'IMF à utiliser son actif de façon rentable. Il traduit ce que rapporte un franc d'actif engagé dans l'exploitation de l'IMF. Il reflète aussi bien la marge de profit que l'efficacité de l'IMF. La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest, la BCEAO propose une norme d'au moins 3% (Acclassato 2006);

      - le ratio de rentabilité des fonds propres, il exprime combien rapporte à la fin de chaque exercice, un franc de ressources personnelles engagé par l'IMF. La BCEAO en exige un minimum de 15% (Houégban et Kloussé, 2007).

      Il existe également d'autres types de ratio entrant en ligne de compte pour la détermination de la performance financière et économique à savoir :

      - le ratio d'autosuffisance opérationnelle dont le minimum exigible est de 130% traduit la capacité de l'institution à générer suffisamment de revenus pour couvrir les coûts nécessaires à son exploitation de manière à continuer à offrir des services financiers à sa clientèle-cible et de manière durable ;

      - le ratio de créances en souffrance qui concerne les crédits en impayés de plus de 90 jours (norme BCEAO : ratio < 3%), le ratio de coûts opérationnels (norme BCEAO : ratio = 35%) et le ratio de rendement de portefeuille (norme BCEAO ratio > 15%).

      Par ailleurs, Acclassato a utilisé ses différents ratios pour déterminer les performances économiques et financières d'une dizaine d'IMF au Bénin en 2006. L'étude a révélé une certaine concentration autour du pôle économique et financier.

      Cinq institutions formaient ce pôle : PADME, PAPME, CPEC, FINADEV et VITAL-FINANCE. Le PADME a réalisé la plus grande performance économique et la FECECAM, la plus petite performance économique. Les meilleures performances de PADME sont connues et peuvent déjà inspirer plusieurs IMF. La faible performance économique de la FECECAM est due aux nombreuses difficultés qu'elle rencontre dans la gestion de son portefeuille de prêt avec un nombre important d'impayés.

      Cette situation a d'ailleurs amené le gouvernement à mettre en 2006, la structure sous administration provisoire en attendant une restructuration profonde.

      Berger et Humphrey (1997) ont suggéré d'ailleurs que dans le but de l'évaluation de l'efficacité dans les institutions financières, une variété de spécification doit être utilisée et les résultats devraient être comparés. Dans ce cas, une spécification signifie une combinaison particulière d'intrants et d'extrants dans le modèle DEA. Et de cette manière, chaque spécification est considérée comme une manière différente de mesurer l'efficacité11(*). Par cette approche, Gutiérrez-Niéto, Serrano-Cinca et Mar Molinero ont pu définir quatre sortes de spécifications à savoir ACE-LR, ACE-L, ACE-R et C-R toutes pouvant mesurer l'efficacité financière.

      Notons qu'il n'existe pas que le procédé des ratios financiers pour mesurer l'efficacité financière des institutions financières. Il existe également l'approche par la fonction de production. A cet effet, la méthode est d'application très générale, appropriée pour toute unité productive (Farrell, 1957) y compris celle du secteur microfinancier.

      L'examen de la littérature révèle en effet l'existence de plusieurs tentatives de mesure empirique d'efficacité des institutions financières notamment bancaires par la méthode des frontières d'efficacité dans les pays d'Asie et d'Amérique latine : Mahadzir (2004) sur l'analyse des performances comparées des banques malaisiennes à propriété étatique, étrangère et privée nationale, Hasan (2004, 2005) sur la pertinence de la mesure de l'efficacité des banques islamiques par les méthodologies classiques dont celle des frontières, Iimi (2002) sur l'efficience de l'industrie bancaire pakistanaise après le programme d'ajustement structurel de 1990, Grigorian et al. (2005) sur l'analyse comparée de l'efficacité du système bancaire de Bahrain par rapport à celui des autres pays du moyen orient et de Hong Kong,

      Léon (2001) sur l'efficacité de la microfinance, de type banques péruviennes municipales, Qayyum et al (nd) sur l'efficience et la soutenabilité de la microfinance en Asie du Sud (Pakistan, Bangladesh, Inde), Lamberte et al. (2002) sur l'efficacité des banques coopératives rurales aux Philippines, Nieto et al. (2004) sur l'efficacité des institutions de microfinance dans 8 pays d'Amérique Latine (Bolivie, Colombie, République dominicaine, Equateur, Mexique, Nicaragua, Pérou, Salvadore) au Pérou et bien sûr dans les pays développés comme l'analyse de Worthington sur l'efficacité-coût des institutions financières non bancaires australiennes, Drake et al. (2003) sur la concurrence et l'efficacité dans les banques aux Royaumes-Unis (impact de la forme coorporatiste de propriété) ou encore Rouabah (2002) sur l'économie d'échelle, économie de diversification et efficacité productive des banques luxembourgeoises, une analyse comparative des frontières stochastiques sur données en panel ; on peut citer quelques rares analyses empiriques sur les institutions financières de la zone UEMOA : Igué (2006) sur réforme du système financier, efficacité bancaire et croissance économique, une référence à la zone UEMOA, de Mahamadou (2005), performances des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) au Niger, une analyse comparative selon la typologie des institutions de microfinance, de Dao (2007) sur l'efficacité technique et performances des banques au Burkina Faso, estimation d'une frontière de coûts stochastiques sur données de panel.

      II. Efficacité sociale des IMF

      L'efficacité sociale peut être définie comme l'amélioration durable du bien-être des exclus par leur inclusion dans le système financier, et sa rentabilité financière nécessaire pour l'autonomisation des IMF, des bailleurs de fonds et pour l'assurance de leur pérennité. Selon Lapenu et Zellner (2003), la performance sociale d'une organisation (qu'elle soit une firme privée à but lucratif, une coopérative ou une ONG) comprend les relations de l'organisation avec ses clients et avec les autres groupes de parties prenantes12(*) .

      Pour ce qui concerne les IMF, la manière standard de se concentrer sur leur performance sociale, est à travers les mesures de portée sociale dans le cadre des travaux de Yaron. Les problèmes méthodologiques ont été interrogés par Hulme (2000). Six méthodologies sont utilisées de nos jours pour évaluer la portée sociale et qui d'ailleurs méritent un examen plus approfondi13(*) : IMP-ACT, AIMS, SROI, Accion PAF, CGAP (PAT). Le tableau N°3 ci-dessous les décrit brièvement.

      Les méthodes d'évaluation sociale des IMF

      Nom

      Description

      Analyse

      IMP-ACT

      il vise à améliorer la qualité des services de microfinance et leur impact sur la lutte contre la pauvreté. (http://www.imp-act.org)

      Elle s'appuie sur la collecte d'informations quantitatives provenant des statistiques d'IMF clients. Statistiques descriptives, test de différences dans les moyennes et les médianes, des corrélations et des tests d'hypothèses sont générés à partir des données obtenues.

      AIMS

      Assessing the Impact of Microenterprise Services vise à mesurer la manière dont la microfinance interagit avec la vie de leurs emprunteurs.

      (http://www.msiworlwide.com/gral/nwproductinfo/aim_page.htm)

      Il place les familles au centre de son analyse. Il utilise des techniques qualitatives et quantitatives. Il considère les hypothèses au niveau des ménages, individus, des entreprises et des collectivités

      SROI

      Social Return On Investment tente de mesurer sous la forme d'un ratio d'investissement, la valeur sociale et environnementale créé par une organisation. (http : sroi.london.edu)

      la méthodologie est encore en construction. Par exemple, le revenu généré par l'entreprise essaie d'être mesurée grâce à des économies aux donateurs.

      ACCION

      PAF

      Accion Poverty Assesment Framework compare les caractéristiques socio-économiques de ses clients par rapport au seuil de pauvreté nationaux et internationaux.

      (www.accion.org)

      les données qu'il emploie pour le moment sont les données disponibles au sein de l'IMF. Les recettes ou les dépenses sont comparées au seuil de pauvreté. Il analyse les corrélations et les régressions à plusieurs variables pour évaluer le potentiel de certaines variables comme proxy du niveau de pauvreté. Par exemple, un prêt de taille.

      PAT

      Il mesure la portée sociale de la pauvreté par la mise des clients d'une institution dans le contexte de non clients. C'est la même méthodologie qu'utilise l'ONU pour l'IDH.

      (http://www.microfinancegateway.org/poverty/pat.html)

      l'analyse se fait sur la base de 300 indicateurs de pauvreté qui sont réduits à 30 par le biais de l'analyse en composantes principales. Un indice de pauvreté est finalement construit à partir de ces indicateurs

      SPI

      Social Performance Indicators Initiative va au-delà de la sensibilisation contre la pauvreté. La performance sociale aurait quatre dimensions: l'aide aux pauvres et aux exclus, l'adaptation des services et des produits aux clients cibles, l'amélioration du capital social et politique des clients et des communautés, et la responsabilité sociale des institutions

      (http://www.spifinance.com)

      quatre dimensions sont collectées par un par questionnaire. Les réponses de questionnaire reçoivent un système de pondération à partir d'une analyse en composantes principales. Les résultats sont représentés au moyen d'un losange, dont les quatre sommets donnent une mesure des performances sociales des IMF.

      Sources : B Gutiérrez-Nieto et al, 2005.

      Acclasato D. a par exemple utilisé la méthode SPI pour évaluer les performances sociales d'une dizaine d'institutions de microfinance au Bénin en 2006. Selon cette étude, le positionnement des IMF a révélé une certaine concentration des IMF sur les performances sociales. Cela concernait deux tiers des institutions enquêtées. Le PAPME se présentait comme l'institution la plus fragile socialement tandis que le CBDIBA s'était positionné comme la meilleure institution aux regards des objectifs sociaux.

      Le segment de marché sur lequel s'était positionné PAPME pourrait expliquer ce résultat. En effet le PAPME traite avec des petites et moyennes entreprises avec des prêts entre 500 000 FCFA et 40 000 000 FCFA. Cela peut l'amener à adopter des comportements proches de ceux du système bancaire dans la gestion des crédits.

      Par ailleurs, les travaux de Gutiérrez-Niéto, Serrano-Cinca et Mar Molinero en 2007 leur ont également permis d'utiliser des spécifications pour évaluer l' efficacité sociale de 89 IMF pour lesquelles les informations étaient disponibles. Ils ont pu spécifier trois indicateurs de mesure de l'efficacité sociale par la méthode DEA. Il s'agit des spécifications ACE-WP, ACE-W, ACE-P qui permettraient respectivement de déterminer les institutions qui servent les pauvres et les femmes, celles qui servent les femmes et celles qui servent les pauvres. Les résultats leur ont permis de trouver par exemple que c'est seulement 35,53% des IMF qui servent les femmes et luttent contre la pauvreté.

      Ø Présentation d'un indicateur spécial d'avantage aux plus pauvres

      Un objectif important du microcrédit est de lutter contre la pauvreté. Karim et Osada (1998) ont même pensé que la meilleure manière de financer le développement est à travers l'impact sur les pauvres, au moins dans le court terme, et qu'il est beaucoup plus efficace de commencer par le bas, en soutenant directement les pauvres par le microcrédit.

      Matin et al (2002) ont discuté la manière de concevoir et de fournir les meilleurs services financiers pour les pauvres. Ils font valoir que le microcrédit contribue à la lutte contre la vulnérabilité et participe à la réduction de la pauvreté. L'impact social du microcrédit a été évalué par exemple, en Zambie par Copestake et al en 2001,et par Mosley en Bolivie en 2001. Le problème est de savoir comment mesurer la pauvreté et la proportion dans laquelle les microcrédits sont accordés aux pauvres.

      Comme un indicateur approximatif d'évaluation de l'atteinte des pauvres par le microcrédit, les IMF utilisent le nombre d'emprunteurs. La définition de mixmarket14(*) par rapport à cela est «  le nombre d'individus qui ont présentement un prêt en cours auprès de l'IMF ou qui sont responsables du remboursement d'une partie du portefeuille de prêts bruts ». L'hypothèse est qu'une institution qui accorde des prêts à de nombreuses personnes joue un rôle important dans la lutte contre la pauvreté. Mais tous les emprunteurs ne sont pas forcément des pauvres.

      Une enquête de Dalley-Harris en 2004 sur 3000 IMF, a montré que 67,7% de leurs emprunteurs étaient parmi les plus pauvres, même si ce pourcentage varie d'une institution à une autre. Mixmarket définit comme pauvres : « les clients qui sont en dessous du seuil de pauvreté ». Ce n'est pas totalement satisfaisant encore que la pauvreté est un concept relatif et doit être mesurée par rapport à la richesse générale de la population.

      Par exemple, certaines institutions de microfinance visent à réduire la pauvreté en Europe où le seuil de pauvreté est nettement plus élevé. D'ailleurs, le nombre de « clients en dessous du seuil de pauvreté » n'est souvent pas disponible dans les statistiques que présentent les IMF au Bénin.

      En outre, une institution qui prête à de nombreux individus peut être en train de prêter aux plus riches de la société. Les membres les plus riches de la société sont, bien évidemment, en mesure de répondre à leurs remboursements de prêts et seraient admissible à des prêts plus importants que leurs homologues pauvres ; les institutions financières étant toutes prudentes à l'égard du risque. Il s'ensuit que le « prêt moyen par emprunteur » pourrait être considéré comme une mesure de l'engagement qu'a une IMF dans la réduction de la pauvreté.

      Et de cette manière, plus est petit le prêt moyen par emprunteur, plus l'on aperçoit la portée du microcrédit. Gutiérrez-Niéto et ses pairs ne sont pas satisfaits du « prêt moyen par emprunteur » comme indicateur de mesure de portée sociale en matière de réduction de la pauvreté, parce qu'il est mesuré en unités monétaires, et la même somme d'argent peut signifier différentes choses dans différents pays en fonction de la moyenne du Revenu National Brut par habitant.

      Ils sont d'accord avec Morduch quand il écrit en 2000 « il y a longtemps, le montant d'un prêt a été la principale norme pour la comparaison de la portée sociale ». Mais le montant d'un prêt est une mesure approximative et indirecte. Ils ont préféré penser en termes relatifs. Pour ce faire ils ont divisé le montant du prêt moyen par emprunteur par le Revenu national Brut par habitant. Ils ont nommé ce rapport « K ».

      Après, ils ont normalisé les valeurs de « K » à la gamme de 0. De cette façon, ils ont obtenu une valeur comprise entre 0 et 1, où une valeur proche de zéro indique que l'institution prête au plus pauvres. Cependant, préférant obtenir une valeur proche de celle associée à la réalisation de l'objectif d'atteindre les pauvres, ils ont déduit de « un » le nombre précédemment obtenu.

      De cette façon, ils obtiennent « petit p » qu'ils multiplieront par le nombre d'emprunteur actif pour obtenir finalement « grand P ». Ainsi, ont-ils pu prendre les deux considérations selon lesquelles l'idéal aurait été que les IMF d'une part doivent octroyer un grand nombre de prêt associé à une grande valeur de « petit p ». Somme toutes, les IMF dont leur valeur de « P » est plus grand, sont plus engagés dans la réduction de la pauvreté.

      III. Relation entre efficacité financière et efficacité sociale des IMF

      La microfinance peut être perçue comme l'offre de services financiers de proximité. Cette définition sommaire, ne rencontre pas très souvent l'assentiment de tous.

      Selon la BCEAO (1997), « la microfinance regroupe une variété d'expériences d'épargne et/ou de crédit, diverses par la taille, le degré de structuration, la philosophie, les objectifs, les moyens techniques, financiers et humains mis en oeuvre pour les populations à la base avec ou sans le soutien technique et/ou financier des partenaires extérieurs en vue d'assurer l'autopromotion économique et sociale de ces populations » 15(*)

      Le terme microfinance n'est apparu qu'à la fin des années 1970 à la suite de l'initiative du professeur MUHAMMAD Yunnus qui fonda la Grameen Bank du Bengladesh.

      Pour James WOLFENSEN (1998), Président de la Banque Mondiale: « la microfinance représente un des outils que nous utilisons pour essayer de réduire la pauvreté ». Cependant, la meilleure manière d'aider les pauvres à avoir accès aux services financiers oppose les welfaristes et les institutionnalistes. Bien qu'elles partagent l'objectif de réduction de la pauvreté, ces deux approches placent la microfinance à la croisée des chemins16(*).

      Les welfaristes se fondent sur la théorie de responsabilité sociale vis-à-vis de la clientèle afin de répondre à ses attentes17(*). Cette école de pensée évalue la performance de l'IMF du point de vue du client à travers la portée sociale (outreach) et l'analyse d'impact (assessment impact). En termes de politique, elle considère que les IMF doivent cibler les plus pauvres dont les revenus sont à 50% inférieurs au seuil de pauvreté (1$ par jour) et viser à améliorer leurs conditions de vie.

      Bien qu'elle insiste sur la gestion rationnelle des ressources et n'exclut pas que les IMF puissent mener une activité rentable au terme d'une période de 5 à 12 ans, cette école de pensée prône une offre des services financiers à des taux d'intérêt relativement faibles et un large recours aux subventions. A ce titre, l'école privilégierait les IMF solidaires (ONGs ou coopératives).

      Les institutionnalistes quant à eux, se fondent plutôt sur la théorie des contrats qui considère que l'incomplétude des contrats peut conduire à des comportements opportunistes des demandeurs de crédits18(*). Ils ont conçu un ensemble de "meilleures pratiques" (best practices) bancaires afin d'accroître l'efficacité des systèmes de gestion (finance et comptabilité, marketing, livraison de services, etc.), dont l'adoption est une étape essentielle pour atteindre l'autosuffisance financière à l'échelle industrielle et avoir accès au marché financier. Ils considèrent l'autonomie financière comme un critère qui remplit au mieux la mission sociale.

      Cette école privilégierait les institutions financières spécialisées en microfinance réglementées qui s'inscrivent clairement dans une logique de rentabilité, soit des caisses villageoises ou certaines banques commerciales traditionnelles qui, se sont plus récemment impliquées dans la microfinance. En d'autres termes, l'approche institutionnaliste se focalise sur la création d'institutions financières dédiées à fournir aux populations pauvres un accès aux services financiers.

      L'accent est davantage mis sur l'autosuffisance financière, l'amplitude du programme (le nombre de clients) que sur la profondeur du programme et la mesure de l'impact sur la clientèle.

      Les welfaristes quant à eux, se concentrent davantage sur leur fort engagement vis-à-vis des pauvres ; c'est-à-dire sur la profondeur du programme (les plus pauvres des pauvres) et l'impact de la microfinance sur le bien-être des populations.

      Ils sont comme les institutionnalistes, favorables à de saines pratiques opérationnelles et managériales ainsi qu'à une efficacité et une efficience institutionnelle. Mais bien qu'ils pensent que l'autonomisation financière est désirable, ils ne franchissent pas de dire que l'autonomisation financière constitue une condition sine qua non pour l'institutionnalisation des IMF.

      IV. Les déterminants de l'efficacité sociale

      Ces déterminants se regroupent autour de deux effets principaux à savoir « effet statut » et « effet pays ».

      A. Effet « statut »

      Il sera question de présenter ici deux statuts à savoir le statut institutionnel de l'institution et son statut juridique

      1. Statut institutionnel

      Pour exercer son activité dans un cadre légal, l'IMF doit se doter d'un statut de personne morale. Selon le MIX, les IMF sont classées en 6 catégories : des ONGs (à but non lucratif), des coopératives de crédit, des institutions financières non bancaires (IFNB), des banques, des 11 banques rurales et autres.

      Les objectifs de leur lancement, les règles de leur fonctionnement et le comportement de leurs propriétaires permettent de distinguer ces différentes organisations. Conformément à son appellation, le statut des ONGs est cohérent avec la mission de la microfinance (Boyé et al, 2006). Ces organisations sont au contact des populations les plus défavorisées et les plus isolées ; elles mettent l'accent sur leur mission sociale au-delà de leur performance financière, car elles sont à but non lucratif.

      Elles ne disposent pas de propriétaires dans le sens conventionnel du terme. Leurs fondateurs s'associent pour offrir des biens et services à ceux qui deviendront membres de l'organisation ou de la collectivité.

      Elles peuvent développer des activités commerciales servant leur objectif social, mais personne n'a le droit de recevoir de bénéfice : celui-ci doit rester au sein de l'association pour lui permettre de poursuivre son activité de transformation de ses ressources sous forme de petits crédits destinés aux plus pauvres, ou il peut être reversé à des ONGs ayant un but similaire.

      De même, les mutuelles ou les coopératives sont sans but lucratif et fondées sur des principes d'union, de solidarité et d'entraide mutuelle. Elles sont gérées par leurs propres membres qui en sont les actionnaires et les propriétaires, chacun possédant une part égale aux autres. Leur principal objectif est de collecter l'épargne qu'elles transforment sous forme de crédits.

      L'épargne constitue dans ce cadre une partie de la garantie demandée à l'emprunteur. Cependant, la priorité donnée à l'épargne tend à orienter ces organisations vers les populations ayant une capacité d'épargne (agriculteurs, commerçants, ...) en excluant dans une certaine mesure les populations très pauvres.

      Au regard de ces différents statuts, les ONGs ont un avantage comparatif en ce qui concerne la capacité à atteindre les plus pauvres (Dichter, 1996).

      2. Statut juridique

      Afin de se développer, les IMF ont besoin d'être réglementées. D'une part, si elles s'adressent aux banques et aux marchés pour se refinancer, elles doivent être surveillées et leurs comptes doivent être transparents. D'autre part, au-delà de leur activité principale de crédit, certaines IMF reçoivent des dépôts; ces activités engendrent différents risques qui peuvent menacer leur existence.

      Cependant, la transformation d'une IMF en intermédiaire financier réglementé peut avoir un impact sur la performance en changeant les règles internes de l'organisation (Campion et White, 1999). L'accomplissement des conditions de la réglementation détourne l'IMF de l'objectif de servir les plus pauvres, ce qui peut freiner l'innovation des techniques de prêt. Les IMF réglementées favorisent un comportement moins risqué afin de préserver leur sécurité, et plus largement celle du système financier. Une moindre prise de risques est équivalente à une préférence pour une clientèle moins risquée. Cela est loin des objectifs des donateurs qui financent les IMF afin que celles-ci servent des clients très pauvres et donc plus risqués tout en assurant des bénéfices.

      B. Effet « pays »

      Selon des études antérieures (Luzzi et Weber, 2006 ; Gutiérrez-Nieto, 2005), les IMF opérant dans différents pays s'adaptent à l'environnement dans lequel elles travaillent. il est plus sensé de comparer l'efficacité des IMF d'un même pays qu'entre IMF de pays différents, étant donné les grandes disparités des cadres juridiques, des régimes politiques et des niveaux de concurrence sur les marchés nationaux.

      Aussi il est noté que pour éliminer le risque « pays », il vaudrait mieux d'étudier l'efficacité des institutions d'un même pays surtout qu'il n'est pas évident que les revenus nationaux bruts de deux pays différents soient les mêmes.

      Il est aussi opportun de faire allusion à d'autres facteurs susceptibles d'influencer l'efficacité sociale d'une institution de microfinance notamment la politique de gouvernance des dirigeants par exemple.

      PARAGRAPHE 2 : MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

      Pour atteindre les objectifs ci-dessus fixés, il urge de vérifier les hypothèses énumérées. A ce niveau, nous signalons que pour y aboutir, nous procèderons à une description de la méthode d'analyse utilisée. Il s'agit de la méthode dite « méthode d'analyse par enveloppement des données » et plus connue sous le nom de méthode DEA (Data Envelopment Analysis).

      I. Outil de collecte et de traitement des données

      Compte tenue de la nature de notre travail, nous nous sommes plutôt intéressés aux statistiques contenues dans les rapports d'activité. A ce niveau, nous nous sommes référés aux donnés de l'année 2008 sur l'ensemble des activités des IMF.

      Les entretiens directs avec certains responsables de la Cellule de Surveillance des Structures Décentralisées nous ont permis d'avoir de plus amples informations sur les indicateurs de performance utilisés et de comprendre l'importance relative de certains éléments des rapports d'activités.

      Quant à la recherche documentaire, elle a consisté à la consultation des ouvrages généraux et spécifiques ayant rapport avec le thème. Cela nous a conduit dans les bibliothèques de la ville de Cotonou (ENEAM, Résidence de la Banque Mondiale, Consortium Alafia, LAREI, la CSSFD) et à l'internet. Soulignons qu'elle nous a été d'une grande utilité surtout dans la partie théorique de notre travail.

      Pour ce qui est du traitement et de l'analyse des données, nous avons procédé à un traitement informatique. Les données recueillies ont été traitées à l'aide du logiciel DEAP et les résultats sont présentés sous forme de tableaux et parfois représentés par des graphiques. L'analyse des différents résultats nous a permis d'articuler et d'argumenter les différentes idées contenues dans ce mémoire.

      Cependant, ce travail ne s'est pas fait sans difficultés. Nous avons dû sans doute faire face à de multiples obstacles qui vont de l'obtention du stage à la réalisation de l'étude.

      En effet, durant tout notre stage, nous avons été confrontés à des travaux d'analyse et de saisie des états financiers des IMF qui, bien que présentant pour nous des avantages d'acquis professionnels, ont considérablement réduit notre période de recherche.

      Nous avons surtout été confrontés à la non disponibilité des informations telles que souhaitées. Et cette situation nous a amené alors à recourir aux statistiques détenues par le Consortium Alafia. Ce qui a fait que le champ de notre de étude s'est logiquement trouvé réduit car nous n'avons pu obtenir des données que sur neuf IMF seulement. Mais il est à noter que ces neuf (09) IMF dont la liste se trouve en annexe, collecte plus de 95% de l'épargne du secteur.

      II. Présentation de la méthode DEA

      La méthode DEA est fondée sur la programmation linéaire et a pour objectif d'identifier des fonctions de production empiriques. DEA compare toutes les unités similaires dans une population donnée en prenant en compte simultanément plusieurs dimensions.

      Chaque unité est considérée comme une unité décisionnelle (Decision-making Unit - DMU) qui transforme des inputs en outputs. Chaque DMU consomme ainsi un montant m de différents inputs afin de produire s différents outputs. La DMU (j) (j =1,...m) consomme un montant X {ij} d'inputs (i = 1,...m) et produit un montant Y {rj} d'outputs (r = 1,...s).

      La frontière efficiente est définie par le trait en pointillé, à partir des coordonnées de chaque DMU : par exemple le DM1 consomme un input unique X1 pour produire un output unique Y1. Le problème revient alors à trouver quel sous-ensemble des n DMU détermine la surface enveloppant le niveau de production efficiente (figure).

      Figure1 : Frontière de production non paramétrique

      Dans le cas général où l'on considère de nombreux inputs et de nombreux outputs, la mesure d'efficience productive (EP) se mesure par le ratio :

      EP = (somme pondérée des outputs) / (somme pondérée des inputs).

      La frontière efficience sera constituée des unités affichant des scores égaux à 1, pour les autres DMU, il sera compris entre 0 et 1. La méthode peut être envisagée selon deux approches légèrement différentes : une approche orientée inputs et une approche orientée outputs. La première optimise la consommation des inputs pour un niveau d'outputs donné, la seconde maximise les outputs pour un niveau constant des inputs. Les deux approches donnent des scores très proches et un classement identique des firmes.

      - Modèle CCR

      La généralisation du programme DEA a été développée au travers de l'approche CCR (Charnes, Cooper, Rhodes, 1978 in Banker, Charnes et Cooper, 1984), orienté inputs et à rendements d'échelle constants. Pour chaque DMU k, la forme « ratio » de DEA revient à maximiser en présence de r outputs et de i inputs, le rapport hk tel que:

      Avec,

      k : le « benchmark » (firme dont on mesure l'efficience) ;

      h: la forme « ratho » du score d'efficience technique pour la firme k ;

      Yrk : la quantité d'output r pour le DMU k

      u: le coefficient de pondération de l'output r ;

      Xik : la quantité i pour le DMU k ;

      j : les DMU(s).

      On peut reformuler le rapport hk de la manière suivante:

      Avec Ur le coefficient de pondération pour chaque output r.

      Au final, la forme duale s'écrit :

      Avec,

      - Modèle BBC

      Le modèle BBC donne une surface enveloppe linéaire par morceaux, avec des rendements d'échelle variables (Banker, Charnes et Cooper, 1984). Le modèle BCC correspond au modèle CCR avec l'ajout d'une contrainte de convexité :

      III. Définition opérationnelle et justification des variables

      A. Sélection des intrants

      Rappelons ici que les trois (03) inputs choisis sont standards dans la littérature. Il s'agit des actifs (A), des frais opérationnels (C) et du nombre d'employés (E).

      Les actifs (A) : selon mixmarket, les actifs représentent « le total net de tous les comptes d'actifs ». Cette valeur des actifs a été inclue dans les modèles d'efficacité financières par, par exemple, Berger et Humphrey (1997), Seiford et Zhu (1999) et Luo (2003).

      Les frais opérationnels (C) : cette variable a été suggérée par Athanassopoulos (1997), Berger et Humphrey (1997) et Pastor (1997). Mixmarket la définit comme « les dépenses liées à l'exploitation, les dépenses de l'ensemble du personnel, le loyer et les services publics, transports, fournitures de bureau et les dotations aux amortissements ».

      Le nombre d'employés (E) : dans cette étude, ce nombre contient « le nombre de personnes activement employé par l'IMF. Cela inclut les employés contractuels ou les conseillers qui consacrent la majorité de leur temps à l'institution, même s'ils ne sont pas sur la liste des salariés ».

      B. Sélection des extrants

      A ce niveau, il sera question de choisir quatre outputs. Puisque l'étude prendra en compte les aspects financier et social de l'efficacité, deux (02) des outputs seront financiers - Portefeuille de prêt (L) et le Revenu financier (R)- et les deux autres seront sociaux - le nombre d'emprunteurs femme (W) et l'indicateur d'avantage aux plus pauvres (P).

      Le portefeuille de prêt (L): selon mixmarket, elle désigne « le solde de tous les encours de prêt y compris ceux courant, délinquants et les prêts restructurés, mais pas les prêts qui ont été radiés. Il ne comprend pas les intérêts à recevoir ».

      Le revenu financier (R) : il a été utilisée par Pasteur (1999) et Seiford et Zhu (1999) et est définit comme des « revenus générés par le portefeuille de prêts bruts et de placements et autres revenus d'exploitation ».

      L'indicateur d'avantage aux plus pauvres (P) : il a été utilisée par B Gutiérrez-Nieto, C Serrano-Cinca et C Mar Molinero en 2006 et sa détermination a été décrite plus haut au niveau de la revue de littérature.

      Le nombre de femmes emprunteuses (W): la pauvreté n'est pas seulement un concept économique. Les conditions sociales et l'exercice du pouvoir sont d'autres aspects de la pauvreté. Ceci met en évidence la question de l'autonomisation des femmes. Grâce au microcrédit, les femmes peuvent élever leur statut à la maison et au sein de leur société (Amin et al, 1994).

      Le microcrédit aguerrit de ce pas les femmes par le renforcement de leur rôle économique et par l'accroissement de leur contribution aux besoins de la famille (Hashemi et al, 1996), de sorte qu'elles puissent jouer un rôle actif dans le processus de développement (Goetz et Gupta, 1996). Donc le nombre de femmes emprunteuses est mesuré dans ce cas par le nombre d'emprunteurs actifs qui sont des femmes.

      Dans le tableau situé en annexe, nous avons récapitulé les valeurs des inputs et des outputs sélectionnées19(*).

      IV. Les spécifications

      Il sera question de calculer notamment quatre (04) spécifications. Ces spécifications sont ACE-WP, ACE-LR, ACE-W et ACE-P.20(*)

      ACE-WP : cette spécification permettra de calculer globalement l'efficacité sociale des IMF puisque prenant en compte les deux outputs de portée sociale ;

      ACE-LR : elle permettra de mesurer globalement l'efficacité financière car prenant en compte les deux outputs financiers ;

      ACE-W : un indicateur de mesure d'efficacité sociale qui permettra de mesurer l'efficacité de l'IMF à octroyer du crédit aux femmes ;

      ACE-P : un indicateur de mesure d'efficacité sociale qui permettra de mesurer l'efficacité de l'IMF en ce qui concerne sa participation dans la lutte contre la pauvreté.

      V. Test des hypothèses

      Le test de nos hypothèses se fera de la façon suivante :

      - si la moyenne des valeurs ACE-LR est supérieure à la moyenne des valeurs ACE-WP alors l'hypothèse H1 est vérifiée ; dans le cas contraire, elle sera infirmée.

      - si le coefficient de Spearman entre l'efficacité financière (ACE-LR) et (ACE-WP) est positif, alors l'hypothèse H2 est vérifiée ; dans le cas contraire, elle sera infirmée

      - si la moyenne des valeurs ACE-W est supérieure à la moyenne des valeurs ACE-P alors l'hypothèse H3 est vérifiée ; dans le cas contraire, elle sera infirmée.

      Chapitre 3 :

      PRESENTATION DES RESULTATS, ANALYSE ET RECOMMANDATIONS

      Nous avons présenté tous les résultats issus de l'utilisation des données collectées ; ce qui nous a permis de faire ensuite une analyse de ces résultats puis de formuler quelques recommandations à l'endroit des acteurs du secteur.

      CHAPITRE 3 : PRÉSENTATION DES

      RÉSULTATS, ANALYSE ET

      RECOMMANDATIONS

      SECTION 1 : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ET ANALYSE

      PARAGRAPHE 1 : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

      Ce paragraphe nous présente les scores DEA en CCR sous les sept spécifications qui traduisent une efficience technique globale tant sur le plan financier que social, le graphique de tendance puis le tableau de calcul du coefficient de Spearman entre les deux principales spécifications à savoir ACE-LR et ACE-WP.

      Tableau 4: Présentation synthétique de l'ensemble des résultats (A partir du logiciel DEAP)

      IMF

      Efficacités sociales

      Efficacités financières

      ACE-WP

      ACE-W

      ACE-P

      ACE-LR

      ACE-L

      ACE-R

      C-R

      ACFB

      100,00

      100,00

      100,00

      99,20

      99,20

      59,30

      37,20

      Alidé

      100,00

      100,00

      100,00

      88,40

      88,40

      70,30

      39,20

      RENACA

      38,40

      27,10

      38,40

      85,50

      85,50

      39,00

      21,70

      CMMB

      84,90

      62,40

      84,90

      100,00

      100,00

      100,00

      61,80

      FECECAM

      09,10

      09,10

      03,20

      80,90

      68,80

      73,50

      41,10

      FIDEVIE

      100,00

      100,00

      100,00

      100,00

      100,00

      100,00

      100,00

      PADME

      47,90

      47,90

      31,30

      100,00

      100,00

      74,20

      39,20

      PAPME

      12,90

      12,90

      00,00

      100,00

      100 ,00

      41,20

      22,40

      Vital Finance

      49.5

      49,50

      14,50

      100,00

      100,00

      100,00

      48,40

      Moyenne

      60,30

      56,60

      52,50

      94,90

      93,60

      73,10

      45,70

      Tableau 5 : Calcul du coefficient de Spearman

      IMF

      ACE-LR

      ACE-WP

      Ecart(d)

      d2

      FIDEVIE

      1

      1

      0

      0

      PADME

      2

      6

      4

      16

      PAPME

      3

      8

      5

      25

      Vital-Finance

      4

      5

      1

      1

      CMMB

      5

      4

      -1

      1

      ACFB

      6

      2

      -4

      16

      Alidé

      7

      3

      -4

      16

      RENACA

      8

      7

      -1

      1

      FECECAM

      9

      9

      0

      0

      Ód2

      76

      Coefficient de Spearman

      0,37

      Graphique n°2 : tendance des scores d'efficacité financière et sociale

      Graphique n°3 : tendance des scores d'efficacité exprimant la lutte contre la pauvreté et le support des femmes

      PARAGRAPHE 2 : ANALYSE DES SCORES DEA ET VÉRIFICATION

      DES HYPOTHÈSES

      Le score DEA, calculé en rendement constants21(*), donne une mesure générale de l'efficience technique d'une IMF. Si nous retenons les résultats du modèle CCR présenté  dans le tableau précédent, nous constatons que parmi les neuf IMF étudiées, seulement trois sont socialement efficaces - soit un pourcentage de 33% - car elles présentent un score d'efficacité ACE-WP égal à 100%.

      Il s'agit des IMF ACFB, Alidé et FIDEVIE. Parmi ces IMF, on retrouve deux associations et une mutuelle. Ces trois IMF poursuivent un réel objectif social, si nous nous référons à la taille du prêt22(*). Et d'ailleurs, l'institution FIDEVIE arbore d'un bon résultat financier. Ce qui se justifie par son score d'efficacité financière (ACE-LR) égal à 100%. Cet exemple illustre la capacité de certaines IMF à combiner Performance Financière et Performance Sociale. Ainsi constatons-nous dans le cas présent d'étude que seulement 11,11% des IMF béninoises ont été capable de combiner les deux types d'efficacité.

      L'analyse du tableau n°4 montre également que la moyenne des scores de l'efficacité sociale (60,30%) est inférieure à la moyenne des scores de l'efficacité financière (94,90%). Ce qui implique que notre hypothèse H1 selon laquelle « les IMF béninoises sont plus financièrement efficaces que socialement » est vérifiée. Ce qui signifie que les IMF béninoises se préoccupent plus de leur performance financière que de leur performance sociale. Toutes les IMF ont d'ailleurs respectivement des scores d'efficacité financière fortement élevés par rapport à leurs scores d'efficacité sociale.

      Des résultats du précédent tableau se dégagent ce qui suit :

      IMF

      ACE-WP

      ACE-LR

      ACFB

      100,00

      99,20

      Alidé

      100,00

      88,40

      FIDEVIE

      100,00

      100,00

      Nous remarquons à travers ce tableau que les trois IMF socialement efficaces présentent toutes des scores d'efficacité financière assez élévés et supérieur à 75%. Aussi, devrons-nous remarquer que la détermination du coefficient de Spearman entre le score d'efficacité financière ACE-LR et le score d'efficacité social ACE-WP nous a conduits à trouver une valeur positive même si celle-ci est apparemment faible. Ainsi notre hypothèse H2 selon laquelle « il existe une corrélation positive entre l'efficacité financière et l'efficacité sociale d'une IMF » est vérifiée.

      Ce qui montre que la recherche de l'efficacité sociale garantit déjà l'efficacité financière. De ce fait, les IMF béninoises pourront dans leur stratégie se concentrer sur leur mission sociale et verront dans l'accomplissement de celle-ci, l'atteinte d'une bonne efficacité financière.

      Le score moyen des efficacités sociales observé au niveau de la spécification ACE-W (56,60%) est supérieur à celui observé au niveau de la spécification ACE-P (52,50%). Ce qui signifie que notre hypothèse H3 selon laquelle « plus les IMF octroient de crédit aux femmes, plus elles sont sociales » est vérifiée. Ce qui veut dire que les IMF doivent plus orienter l'octroi de crédit vers les femmes car celles-ci sont vecteurs d'un développement économique à la base par les activités génératrices de revenu.

      Aussi rappelons-nous que le score moyen de l'efficacité sociale observée au niveau des scores d'efficacité ACE-P est légèrement supérieure a 50% soit une valeure de 52,50%. Ce qui implique que la recherche de la perennité amène les IMF béninoises à ne pas servir en majorité les clients pauvres. Ce qui ne devrait pas être le cas.

      Par ailleurs, une analyse individuelle des scores d'efficacité des grandes IMF du Bénin montre que celles-ci n'ont aucune politique sociale visant aux ciblages des pauvres et à l'octroi des crédits aux femmes. C'est le cas de PADME qui est financièrement efficace mais qui tient la dernière place pour ce qui concerne l'octroi de crédit aux plus pauvres. Les deux autres à savoir la FECECAM et le PAPME ont un faible taux d'efficacité sociale et un fort taux d'efficacité financière ; ce qui doit amener ces IMF à revoir l'ensemble de leur politique d'octroi de crédit et à repartir sur de  nouvelles bases.

      Le graphique n°2 nous montre que toutes les neuf IMF ont un score d'efficacité financière supérieur à 80% mais cinq parmi elles ont un score d'efficacité social en dessous de 50%. Ce qui signifie une fois encore que le souci premier de toutes les IMF béninoises en général et des neuf IMF étudiées en particulier est la recherche de la perennité de l'institution par une bonne santé financière. Leur mission originelle est reléguée alors au second plan. Quant au graphique n°3, il témoigne de la forte corrélation entre deux types d'efficacité des IMF à savoir l'efficacité dans le support des femmes et l'efficacité dans la lutte contre la pauvreté. Ce qui supposerait que toutes les IMF qui sont efficaces dans le support des femmes sont également efficace dans la lutte contre la pauvreté. En effet, nous remarquons que presque toutes les IMF se retrouvent dans la partie diagonale du graphique. L'exception est PAPME, une institution qui visiblement n'a aucune politique de ciblage des pauvres.

      SECTION 2 : RECOMMANDATIONS ET CONDITIONS DE MISE EN oeUVRE

      PARAGRAPHE 1 : RECOMMANDATIONS

      Des différentes analyses faites, se dégagent un certain nombre de recommandations pour l'amélioration des prestations des institutions de microfinance au Bénin. Il s'agit de :

      - organiser des séances de formation sur les missions et objectifs pour les personnels des IMF notamment les agents de prêt;

      - amener les IMF à recueillir des informations plus précises sur les niveaux de pauvreté de leurs clients et sur leur progrès au fil des ans ;

      - mettre à la disposition des IMF des outils d'évaluation du niveau de pauvreté de leurs clients ;

      - vulgariser les différentes méthodes d'evaluation des performances sociales présentes dans ce travail ;

      - exiger des informations comme le type d'outil de mesure de la pauvreté utilisé, le nombre de clients qui sont des femmes, le pourcentage de clients les plus pauvres, etc, dans le plan d'action des IMF ;

      - publier la liste décrivant les différentes performances réalisées au sein de l'institution et encourager les IMF qui combinent bien la Performance Financière et la Performance Sociale ;

      - prévoir des sanctions pour les IMF qui boycotteraient leurs missions sociales ;

      - promouvoir l'utilisation interne de l'évaluation des performances sociales dans les IMF ;

      - vulgariser les différents outils d'évaluation de la pauvreté en microfinance ;

      - éviter que les organismes gouvernementaux offrent des services de microfinance ;

      - l'exigence par l'Etat de l'évaluation sociale des IMF au lieu de s'atteler au refinancement de ces dernières à travers le programme MCPP ;

      - etc.

      PARAGRAPHE 2 : CONDITIONS DE MISE EN oeUVRE

      La mise en oeuvre des recommandations ci-dessus émises suppose un minimum de conditions de base. En effet, il faut :

      - une redéfinition des indicateurs de performance sociale utilisés dans les IMF ;

      - une multiplication des formations à l'endroit du personnel notamment le personnel local directement productif23(*) ;

      - une entente au niveau de tous les partenaires du secteur de la microfinance sur la pertinence des indicateurs de performance jusque là utilisés ;

      - revoir les bases qui soutendent les politiques nationales de microfinance ;

      - mettre en place un système de régulation et de fiscalité souple, équitable et adapté pour le développement de la microfinance.

      Conclusion

      Le secteur de la microfinance constitue sans nul doute l'un des axes de développement d'une économie, surtout dans les pays du tiers monde. Ce secteur a contribué à la réduction de la pauvreté sous d'autres cieux ; donc se veut le socle de développement des économies les moins avancées. Et tout ceci à cause de sa noble mission et des objectifs sociaux qu'il incarne. Mais pour plusieurs raisons, ces objectifs semblent être laissés de coté de nos jours pour laisser place à une recherche effrénée de la rentabilité financière.

      Pour cela, il nous a semblé opportun de marquer une pause pour nous intéresser à la performance sociale des IMF béninoises de nos jours. Raison pour laquelle notre étude a focalisé son attention sur l'analyse de l'efficacité sociale des IMF au Bénin. Par ailleurs, les outils de mesure de performance sociale demeurent toujours assez peu développés.

      L'utilisation des scores d'efficacité pour mesurer cette performance n'est pas forcément la meilleure manière de faire. Il peut s'écouler un temps relativement long avant d'obtenir un consensus sur la démarche. Mais il est temps que les autorités monétaires réfléchissent sur la question. Si les IMF ont été emballées comme outils de lutte contre la pauvreté, on ne peut leur reprocher de ne pas toujours mettre en priorité cet objectif qu'elles ne peuvent en réalité atteindre qu'après s'être assuré une viabilité financière. (Acclassato, 2006)

      Au terme de cette analyse, il a été possible de mesurer l'efficacité des IMF béninoises par la méthode DEA (Data Envelopment Analysis) sur un échantillon de 9 IMF regroupant plus de 95% de l'épargne collectée dans le secteur sur l'année 2008. L'analyse a permis d'aboutir à des conclusions pouvant se regrouper en deux points. D'abord, les IMF béninoises ont perdu de vue leur mission originelle pour se concentrer sur la recherche de leur profit.

      Parmi les neuf IMF étudiées, une seule institution à savoir la FIDEVIE a été capable de concilier performance financière et performance sociale. Il a été également montré que les IMF socialement efficaces sont celles qui poursuivent un réel objectif social en octroyant des crédits aux femmes qui dans la société, constituent des agents économiques particuliers.

      Bibliographie

      Acclassato, D. et Honlonkou, A., (2003), « Impact de la loi PARMEC sur la gouverrnance et la Performance Financière des IMF au Bénin », rapport de recherche du Programme ELIFID, Effet de la libéralisation du secteur financier sur les pays défavorisés.

      Acclassato, D., (2006) «Performance économique contre Performance sociale : Analyse des expériences des IMF au Bénin », p35.

      Cellule de Microfinance, (2004). « Evaluation eet Impacts de la microfinance sur les bénéficiaires de microcrédit, PADSP, MFE, Cotonou. 

      CGAP (2003). « Outil d'évaluation de la pauvreté en microfinance », outil technique n°5

      Consortium Alafia (2005). « Impact de la microfinance sur la Réduction de la pauvreté au Bénin, rapport national de consultation, AFRIDAS Institut, Cotonou.

      Couthon, C. et Dossou, F., (2008). « Optimisation du financement de l'économie béninoise par les IMF : contribution de la CSSFD », mémoire de licence, Gestion des Banques, ENEAM, Université d'Abomey-Calavi.

      Cornee, S., (2001),  « Analyse de la convergence entre Performance Financière et Performance Sociale : Application de la méthode Data Envelopment Analysis sur les 18 IMF péruviennes, document du CERISE sur microfinance : Entre marché et solidarité.

      Degboe, L.et Tambanou, M., (2002), « Performances sectorielles des Institutions de MicroFinance : cas de PADME-BENIN », mémoire de licence, Gestion des Banques, ENEAM, Université d'Abomey-Calavi.

      Gutierrez-Nieto, B., Serrano-Cinca, C., Mar Molinero, C., (2006), « Social efficiency in microfinance institutions », p15.

      Honlonkou, A., (2007), « Création et partage du surplus de productivité dans les IMF au Bénin », p15.

      Honlonkou, A. Acclassato, D. et Quenum, V. (2006). « Déterminants de la Performance de Remboursement dans les Institutions de Microfinance au Bénin », Annals of Public and Cooperatives Economy (CIRIEC), Blackwell Publishing, Vol 77, march 2006, pp53-81.

      Lapenu,C., Zeller,M., Greely,H., Chao-Beroff,R., Verhagen,K.,(2004),  « Performances sociales : Une raison d'être des institutions de microfinance... et pourtant encore peu mesurées.Quelques pistes.,Revue Monde en Développement,Tome 32,2004/2 N°126 pp51-68.

      M'bangala, M., (2001), « le transport ferroviaire en Afrique noire : Fonctionnement-Performance-Perspectives », les éditions de l'université de Liège, Belgique.

      Soulama, S., (2008), « Efficacité technique et inefficience à l'echelle des IMF au Burkina-Faso », les éditions de l'université de Ouagadougou, p24.

      Annexe

      Tableau N°6 : Synthèse des inputs et des outputs sélectionnés

      Noms

      Input A

      Input C

      Input E

      Output W

      Output P

      Output L

      Output R

      ACFB

      4239579,06

      547219

      78

      13680

      14469

      2776555

      544786

      Alidé

      2048762,94

      519361,40

      37

      7653

      7014

      1536104,03

      545586

      RENACA

      6945119,94

      1436250,80

      100

      5595

      7272

      4750249,23

      834803

      CMMB

      541769,43

      95947,36

      12

      1307

      1844

      485535,84

      158738

      FECECAM

      74426281,02

      9377711,41

      679

      12744

      4126

      30780781,81

      10322925

      FIDEVIE

      329724,39

      27169,29

      23

      2918

      3700

      199851,95

      72737

      PADME

      53644277,93

      6646526,04

      293

      29055

      17396

      30667624,41

      6968391

      PAPME

      23095254,92

      4515122,34

      258

      6904

      0

      17515829,21

      2704454

      Vital Finance

      10340628,58

      15366225

      64

      6557

      1763

      7740272,06

      19895435

      Table des matières

      Identification du jury.......................................................................................i

      Déclaration d'engagement................................................................................ii

      Dédicaces...................................................................................................iii

      Remerciements.............................................................................................iv

      AVANT-PROPOS........................................................................................v

      Sigles et abréviations.....................................................................................vi

      Liste des tableaux.......................................................................................viii

      Liste des figures...........................................................................................ix

      Sommaire............................................................................................................xRésumé.....................................................................................................xi

      Introduction 1

      Chapitre 1 : Contexte de l'étude et présentation de la CSSFD 3

      Section 1 : Contexte de l'étude 4

      Paragraphe 1 : Secteur de la microfinance au Bénin 4

      I. Typologie des IMF au Bénin 4

      A) Classification juridique des IMF 5

      B) Classification des IMF selon leurs activités 5

      II. Les principales institutions de microfinance au Bénin 6

      A. Les mutuelles et coopératives d'épargne et de crédit 6

      B. Les institutions de crédits directs 6

      C. Les autres structures du secteur de la microfinance 8

      1. Le système traditionnel informel 8

      2. Le système des crédits intrants et/ou de campagne 9

      III. Populations ciblées par les SFD et leurs activités 10

      Paragraphe2 : les problèmes actuels du secteur de la microfinance au Bénin 10

      Section 2 : Description du cadre physique de l'étude et bilan des activités. 12

      Paragraphe 1 : Description du cadre physique de l'étude : la Cellule de Surveillance des Structures Financières Décentralisées (CSSFD). 12

      I. HISTORIQUE ET ATTRIBUTIONS DE LA CSSFD 12

      A. Historique de la CSSFD 12

      1. De 1998 à 2003 : 12

      2. De 2003 à 2007 : 13

      3. De 2007 à nos jours: 13

      B. Attributions de la CSSFD 13

      II. FONCTIONNEMENT ET AUTRES DISPOSITIONS RELATIVES AU FONCTIONNEMENT DE LA CSSFD 14

      A. Fonctionnement de la CSSFD 14

      1. Le secrétariat 14

      2. Le Service de la Réglementation et des Etudes (SRE) 14

      3. Le Service du Contrôle et de la Statistique (SCS) 14

      4. Le Service Administratif et Financier (SAF) 14

      B. Autres dispositions relatives au fonctionnement de la CSSFD 15

      III. Forces et faiblesses de la CSSFD 16

      Paragraphe 2 : Bilan des activités réalisées par la Cellule de Surveillance des Structures Financières Décentralisées (CSSFD). 17

      I. Point sur la formalisation du secteur. 17

      II. Point du suivi des activités des IMF par la CSSFD 18

      Chapitre 2 : Cadre théorique et empirique de la recherche 20

      Section 1 : Problématique, intérêt, objectifs et hypothèses de l'étude 21

      Paragraphe 1 : Problématique et intérêt de l'étude 21

      Paragraphe 2 : Objectifs de l'étude et hypothèses de recherche. 24

      III. Objectifs de recherche 24

      IV. Hypothèses de recherche 24

      Section 2 : Revue de littérature et méthodologie de recherche 25

      Paragraphe 1 : Revue de littérature 25

      I. Efficacité financière des IMF 25

      II. Efficacité sociale des IMF 29

      III. Relation entre efficacité financière et efficacité sociale des IMF 33

      IV. Les déterminants de l'efficacité sociale 35

      A) Effet « statut » 35

      1) Statut institutionnel 35

      2) Statut juridique 36

      B) Effet « pays » 37

      Paragraphe 2 : Méthodologie de recherche 37

      I. Outil de collecte et de traitement des données 38

      II. Présentation de la méthode DEA 39

      III. Définition opérationnelle et justification des variables 41

      A) Sélection des intrants 41

      B) Sélection des extrants 42

      IV. Les spécifications 43

      V. Test des hypothèses 43

      Chapitre 3 : Présentation des résultats, analyse et recommandations 44

      Section 1 : Présentation des résultats et analyses 45

      Paragraphe 1 : Présentation des résultats 45

      Paragraphe 2 : Analyse des scores DEA et vérification des hypothèses 47

      Section 2 : Recommandations et conditions de mise en oeuvre 49

      Paragraphe 1 : Recommandations 49

      Paragraphe 2 : Conditions de mise en oeuvre 50

      Conclusion 51

      Bibliographie .............................................................................................52

      Annexe ....................................................................................................54

      * 1 Cornée S., 2006, in Microfinance : entre marché et solidarité, p6

      * 2 Honlonkou A., 2007, in Création et partage de surplus de productivité dans les IMF au Bénin, p3

      * 3 Cette somme percue par le tontinier est ce que Gnansounou S. appelle le « Sovi ».

      * 4 Association nationale des praticiens de la microfinance au Bénin.

      * 5 Acclassato, 2006

      * 6 Selon le rapport d'activité 2OO1-2002 de la BCEAO

      * 7 Degboe L . et Tambanou M. 2002

      * 8 CGAP,2003.

      * 9 Selon le rapport annuel 2005 de la CSSFD

      * 10 Microrate est la principale agence de notation des IMF. www.microrate.com

      * 11 Gutiérrez-Niéto, Serrano-Cinca et Mar Molinero, 2007

      * 12 Selon ces auteurs, il faut distinguer la performance sociale qui se mesure au niveau d'une organisation, d'une entreprise de l'impact social qui se mesure au niveau du client. L'indice de performance proposé par le réseau cerise pour lequel ces auteurs ont travaillé, est critiqué pour ces fondements idéologiques (bonne performances sociales impliquent un impact social positif) et non logiques et rationnels (voir Baba Boukari 2006)

      * 13 Gutiérrez-Niéto, Serrano-Cinca et Mar Molinero, 2007

      * 14 Mixmarket est la principale revue des IMF dans le monde, www.mixmarket.org

      * 15 (Rapport BCEAO / BIT 1997)

      * 16 Simon CORNEE, 2006

      * 17 (Caroll, 1979 ; Servet, 2007)

      * 18 (Ghatak et Guinanne, 1999)

      * 19Nous rappelons que les données ont été recueillies au siège du Consortium Alafia.

      * 20 La démarche d'identification des combinaisons d'outputs et d'inputs s'inspire de celle de Nieto, Cinca et Molinero.2006, p.3

      * 21 Charnes et al, 1978

      * 22 Nous rappelons que la taille du prêt est utilisée par certains auteurs comme proxy pour réfléter la Performance Sociale.

      * 23 Il s'agit ici des chargés de prêts






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon