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Analyse de l'efficacité sociale des IMF au Bénin

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par Kazesse Amouzou
ENEAM/UAC - Diplome de Technicien Supérieur en Gestion des Banques et IMF 2008
  

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CHAPITRE 2 : CADRE THÉORIQUE ET

EMPIRIQUE DE LA RECHERCHE

SECTION 1 : PROBLÉMATIQUE, INTÉRÊT, OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES DE L'ÉTUDE

PARAGRAPHE 1 : PROBLÉMATIQUE ET INTÉRÊT DE L'ÉTUDE

La politique monétaire menée par la BCEAO jusqu'au début de la décennie 90 a été particulièrement restrictive et rigide6(*). Elle est basée sur des instruments de contrôle quantitatif et qualitatif des crédits et concours aux économies d'une part et sur la fixation administrative des taux d'intérêt d'autre part.

Après la crise bancaire sous-régionale de la fin des années 80, le Bénin à l'instar des autres pays de l'UEMOA, a marqué sa détermination à préserver un fonctionnement harmonieux du système bancaire et prévenir toute situation de banqueroute. Il s'en est suivi un faible niveau des dépôts bancaires auprès des institutions financières et la restriction des conditions d'entrée sur le marché bancaire ; ce qui n'a pas favorisé la création des banques de petite taille plus proches des PME et de certaines couches de la population afin de répondre beaucoup plus promptement au financement de leurs activités.

Pour faire face aux besoins importants en services financiers des segments de marché mal desservis, les populations à la base soutenues par les gouvernants eurent recours aux initiatives de microfinance qui constituent une source importante de mobilisation de l'épargne et d'octroi de crédit. Un secteur de la microfinance s'est donc mis en place dans la dynamique d'un secteur financier pour développer essentiellement des produits pertinents à l'endroit des plus démunis. C'est dans cette optique que Bio Tchané affirme que : « Les IMF ont commencé leur installation au Bénin vers les années 1980, en réplique à la mauvaise intermédiation financière formelle ».

Ses objectifs incluent généralement la réduction de la pauvreté, le renforcement de la position sociale des populations défavorisées, la création d'emplois, le soutien à croissance des entreprises.

Cependant, pour développer leurs activités et donc poursuivre leurs objectifs, les IMF ont bénéficié d'un soutien financier aussi bien de l'Etat que des bailleurs de fonds sous forme de subventions et de prêts concessionnels7(*). Ces ressources jouent un rôle capital pour leur lancement, dans la mesure où elles apportent une aide précieuse au cours de la première phase durant laquelle l'institution ne possède pas encore de capitaux propres. Il n'en reste pas moins que les subventions et les prêts concessionnels ne sont disponibles que de manières et au prix de procédures assez longues. Pour toutes ces raisons, ces moyens financiers ne suffiront sans doute pas pour financer l'expansion nécessaire des IMF pour atteindre l'autonomie financière et pour toucher un nombre considérable de pauvres.

S'il s'avère, comme ce sera certainement le cas, que les subventions et prêts à condition de faveur ne peuvent assurer le financement total de l'expansion des IMF, celles-ci devront consolider la collaboration des bailleurs pour obtenir d'autres ressources. Seules les institutions présentant des perspectives de viabilité, des indicateurs de performance, tant financière que sociale satisfaisants pourront continuer à bénéficier de leurs soutiens financiers indispensables pour mettre les prestations de la microfinance à la portée des pauvres et des plus démunis.

Par ailleurs, l'objectif des IMF étant d'oeuvrer pour la réduction de la pauvreté par le renforcement de la position sociale des populations pauvres, elles doivent orienter leurs actions vers ces dernières. Il est crucial d'augmenter au maximum l'efficacité et la compétence des prestations de microfinance qui leur sont offertes. Or force est de constater que les pauvres se trouvent dans plusieurs domaines d'activités et ne sont en réalité pas trop facile à identifier en raison des critères de reconnaissance qui ne sont pas facilement saisissables.

D'ailleurs, la banque mondiale définit par exemple deux seuils de pauvreté internationale de 1$ ou de 2$ par jour et par tête8(*) et selon le sommet de microcrédit de 2005, les plus pauvres sont ceux qui se situent dans la moitié inférieure du groupe des personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté le plus sévère, dont le niveau de consommation est inférieur à 1$ par jour. Pour atteindre alors les pauvres, les IMF doivent non seulement développer leurs activités dans les domaines où se trouve cette population mais également y être performantes.

Depuis plus d'une décennie que le vent des institutions de microfinance souffle au Bénin, plusieurs travaux ont étudié la performance financière et mieux la performance économique. L'hypothèse fondamentale sous-jacente était que la microfinance était l'affaire des pauvres et du coup l'objectif social était quelque peu masqué. Selon Acclassato (2006), plusieurs éléments ont contribué à cette vision.

Le premier, la forte médiatisation du microcrédit à travers l'expérience du Dr Mohammed Yunnus avec les couches déshéritées du Bengladesh et qui a donné naissance à la Grameen Bank.

Le deuxième élément qui a masqué l'intérêt de l'évaluation des performances sociales est la proximité offerte par le microcrédit. Lapenu et al. (2004) ont identifié trois services de proximité pour les bénéficiaires de microcrédit : la proximité géographique, la proximité sociale et la proximité temporelle.

Le troisième élément qui contribue à la marginalisation des performances sociales dans l'évaluation des IMF réside dans l'absence ou la difficulté de mesure des indicateurs sociaux. Les institutions de microfinance identifient leur mission comme la lutte contre la pauvreté et l'insertion des exclus dans l'activité économique (Lapenu et al. 2004). De ce fait, les performances sociales sont considérées comme acquises et l'effort des IMF se concentre sur la recherche d'une autonomie financière indispensable pour leur viabilité, tant il est vrai que l'objectif social ne peut être poursuivi que si les IMF sont pérennes.

Mais la recherche de l'autonomie financière peut amener ces institutions à préférer une clientèle moyenne capable d'apporter les garanties d'un remboursement intégral du crédit et à prioriser des opérations de court terme. Le risque est grand que les IMF tendent au fur et à mesure de leur développement vers des conditionnalités proches du système bancaire classique éliminant ainsi et de plus en plus la clientèle pauvre.

Cette tendance à trop s'occuper de la performance financière au détriment de celle économique emmène les institutions de microfinance, dans la recherche de la pérennité, à privilégier plus les indicateurs de rentabilité que ceux de portées sociales. On enregistre des sommes très importantes d'encours de crédit qui sont allés jusqu'à 59.381.431.1599(*) en 2006 pouvant traduire une amélioration des conditions de vie des populations les plus pauvres. Mais il n'existe pas beaucoup d'études pouvant témoigner de leur efficacité sociale. Ce qui pourrait même aider et inciter les partenaires au développement et les bailleurs de fonds dans leur prise de décision et par ricochet à investir davantage dans le secteur de la microfinance. C'est cet état de chose qui nous a motivés, au terme de notre stage, à orienter notre étude sur l'« analyse de l'efficacité sociale des IMF  au Bénin ».

Ce sujet permettra de faire ressortir les dessous d'une évaluation d'efficacité sociale à savoir les réponses aux questions suivantes :

- quelles sont les mesures pertinentes de l'efficacité sociale et de l'efficacité financière des IMF au Bénin ?

- quelles sont les distributions de l'efficacité financière et de l'efficacité sociale des IMF béninoises ?

- y a-t-il un lien entre les deux types d'efficacité ?

Aussi sur le plan pratique, cette étude permettra de mettre à la disposition de la CSSFD, des partenaires au développement et des diverses autorités des données empiriques sur l'efficacité sociale des IMF.

* 6 Selon le rapport d'activité 2OO1-2002 de la BCEAO

* 7 Degboe L . et Tambanou M. 2002

* 8 CGAP,2003.

* 9 Selon le rapport annuel 2005 de la CSSFD

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