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Construction du cadre éducatif et mise en autonomie des élèves

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par Emmanuel FOUCHEROT
IUFM de Nevers - 2ème année de Professeur des Ecoles 2010
  

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3. Structurer les élèves dans le temps et l'espace par les rituels : analyse de pratique

C'est à ce jour le pan de ma pratique qui me satisfait le moins, tant dans la manière dont je l'exerce que dans les remédiations que j'ai pu proposer. Même je si tâche d'aménager au mieux ces moments nécessaires de transitions entre les activités, je perçois encore instinctivement que je passe à côté d'une formule réellement optimale d'apprentissage.

Dans les pas des titulaires, un compromis confortable mais peu satisfaisant

Que ce soit durant mon stage filé ou mon stage groupé, j'ai dû m'inscrire dans les rituels déjà établis par les titulaires des deux classes, répondant alors à une commande de leur part. Dans les deux cas, la journée pour les élèves commençait par aller chercher son étiquette prénom pour l'afficher sur un panneau, puis à se répartir dans les divers coins jeux.

Au moment du regroupement, on procédait alors à un comptage des présents. Dans mon stage groupé, le faible effectif permettait de demander à un élève de compter tous les présents. Dans mon stage filé en revanche, cela n'était pas applicable et il fallait procéder à un appel systématique, où chaque élève devait se manifester en répondant « je suis là ! ». Dans ce second cas, si cet appel avait pour mérite de canaliser l'attention des élèves en septembre, j'ai pu constater à partir de février qu'il était devenu obsolète, les élèves n'étant plus du tout tenus en haleine par le plaisir d'attendre leur nom. C'est ce point qui a éveillé mon attention et qui m'a fait prendre conscience que les rituels ne pouvaient pas se permettre d'être figés à l'année, particulièrement en petite section où les élèves, eux, évoluent rapidement.

Arrivait alors le moment du calendrier et de la météo. Dès le début d'année, et encore à l'heure actuelle, je n'ai jamais vraiment su comment me dépêtrer de cette commande de la titulaire. J'ai constaté en effet que les élèves de petite section n'ont qu'une notion très vague du temps qui passe. La question de la date s'est donc toujours révélée être un moment d'euphorie collective, voire de loterie, où les réponses fusent à tout va en égrainant tous les jours de la semaine ou quelques mois de l'année. Il faut alors écrire la date au tableau, puis cocher le jour sur un calendrier mensuel. Hormis le fait que les élèves ont compris désormais que je suis le « maître du jeudi » et qu'ils ne se trompent plus sur le jour, je doute encore du bienfondé de ce système de repérage dans le temps. Il en va de même pour la météo, suscitant tout autant d'excitation que d'anecdotes diverses, mais relevant de perceptions subjectives et non d'observations scientifiques.

Tentatives d'amélioration et pistes de réflexion

Pour dépasser le stade du simple appel dans ma classe de stage filé, j'ai décidé de faire de ce temps un moment de numération. Plutôt que de laisser mon ATSEM ranger systématiquement les cartes des absents, je garde dorénavant celles-ci près de moi et les utilise comme appui pour les élèves afin de compter les absents. Outre l'aspect rituel, ce moment constitue une entrée en matière aux éventuels travaux de numération, notamment en termes de surcomptage, d'apprentissage de la comptine numérique, ou de représentation du nombre, que je destine à la classe plus tard dans la journée.

J'ai toutefois dans l'idée que je puis encore approfondir la piste des étiquettes prénom. Dans les temps qui viennent, j'aimerais tester une formule un peu différente. Par exemple, je disposerais l'ensemble des cartes, face retournées, sur le sol au moment du regroupement. Un élève désigné viendrait tirer une des étiquettes afin de reconnaître et nommer l'un de ses camarades. Ce dernier prendrait sa carte, la déposerait sur le tableau des présents et piocherait à son tour une nouvelle carte. Si un élève tombait sur l'étiquette d'un absent, il me la remettrait et l'opération se poursuivrait telle que citée précédemment.

Outre le travail d'intégration au groupe classe que cela représente, la notion d'appropriation du langage est également mise en jeu dans ce dispositif. On va y recourir à diverses formes syntaxiques, à l'emploi de pronoms, de formes négatives ou affirmatives, mais également permettre une entrée dans l'écrit. Pourquoi pas, par exemple, faire évoluer les années suivantes cet exercice en faisant varier les polices d'écriture utilisées.

Concernant la date, et afin de dépasser cette notion abstraite qu'est l'affichage du mois, peut-être serait-il plus pertinent d'établir un calendrier par période. Ainsi, en début de période, un travail d'observation du temps que l'on va passer ensemble serait à mener avec la classe. On y annoterait les journées spécifiques, comme les spectacles, les fêtes ou encore des journées consacrées à des projets particuliers. De plus, ce type de calendrier pourrait prévoir un encart consacré à l'observation météorologique quotidienne. On dégagerait ainsi petit à petit le rythme des saisons.

Outre l'horizon d'attente créé par cet affichage, il servirait en fin de période à revenir sur ce qui a été fait, ou encore de support à des activités numériques ou de classement. Affiché au fur et à mesure autour de la classe, il témoignerait du temps qui s'écoule. De plus, à une échelle plus fine, pourquoi ne pas travailler plus spécifiquement autour de l'emploi du temps du jour.

En effet, commencer par se repérer dans la journée semble plus concret pour des petites section que de se repérer dans la semaine ou le mois. Je présenterais donc en début de matinée les activités qui seraient réalisées dans la matinée afin que, en fin de matinée, les élèves reclassent chronologiquement une suite d'images des différents moments vécus auparavant. J'ai à ce titre déjà commencé à insister sur l'instauration d'un temps quotidien de retour sur les activités. En plus de permettre une évaluation sur les travaux que les élèves ont effectués et de les comparer avec les productions de leurs camarades, cela a pour mérite de pallier à la gêne face aux parents lorsqu'ils demandent à leurs enfants ce qu'ils ont fait dans la journée et que ces derniers leurs répondent : « rien ! ».

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore