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Formation professionnelle et professionnels formateurs : le cas des stages cliniques infirmiers

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par Gaà¯ta Le Helloco-Moy
Université Bordeaux 2 - Master 0000
  

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3.5 - Cadre biologique

Pour appuyer s'il en était besoin, les appréhensions des professionnels, un étudiant a dévoilé une difficulté d'ordre physiologique, identifiant une corrélation entre la fatigue physique et le déficit d'attention : « La fatigue accumulée au départ, (...), joue énormément sur l'attention. » Arnaud pose alors la question de l'intérêt de faire suivre le planning des étudiants à celui des professionnels qui les forment invoquant le statut particulier des étudiants puisqu'ils sont, effectivement, en situation d'apprentissage et non en situation de travail.

En évoquant ces propos auprès des professionnels, les réponses ont été vives et critiques envers cet étudiant, invoquant des « il n'a pas fini de se plaindre » ou des « de toute façon maintenant c'est comme ça, ils ne veulent plus faire de concession » dans un ensemble unanimement réprobateur. Cependant, en conversant un peu plus longuement, la difficulté principale évoquée par les professionnels sur leur exercice est la fatigue. Cette fatigue est volontiers attachée à une pénibilité du travail, un grand nombre de responsabilités, une attention constante demandée, une disponibilité de tous les instants... mais la difficulté des horaires n'est que rarement évoquée. Ceci est étonnant au sens de remarquable quand on sait que le travail sur deux horaires complémentaires entraine assurément ce que pointe Arnaud quand il nous dit qu' « il n'est pas normal entre 20 et 25 ans de faire une sieste l'après midi pour récupérer » car « nous nous levons (...) à des heures différentes tout le temps. » Il semble s'exercer ici un déni total de la fatigue pourtant ressentie par tous et ne pouvant résulter, en terme biologique, d'aucun autre facteur qu'une dette de sommeil effective.

Pour tenter de comprendre ce déni il faut peut-être analyser le cadre requis pour effectuer ce travail, saisir pourquoi cette fatigue physique se doit de ne pas être placée au centre des problèmes, laissant penser qu'il n'est pas convenable d'en parler. En abordant le sujet avec les professionnels, ils ont d'ailleurs été, pour la plupart, étonnés d'apprendre qu'ils n'étaient pas seuls à pratiquer la sieste et que cette pratique se retrouvait couramment dans leur communauté, comme si ce sujet était presque tabou en-dehors de la fatigue autorisée suite à des sorties entre amis ou en famille.

Le fait même qu'un seul des étudiants interrogé nous ait parlé de cette fatigue physique semble abonder dans le sens de ce tabou que chaque futur infirmier doit intégrer dans son habitus professionnel alors même que, justement, la jeunesse de ces étudiants devrait faciliter la récupération de ces horaires à contre-sens de l'enseignement du respect des rythmes biologiques effectués par les infirmiers auprès des patients.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld