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L'immigration clandestine au Sénégal : facteurs explicatifs et stratégies de lutte

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par Fatou NDIAYE
ESUP Dakar - Licence professionnelle 2010
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

L'Histoire de l'Humanité a été jalonnée de migrations. Elles ont eu plusieurs motifs : traite négrière, fuite de persécutions sociales, religieuses et économiques.

Le Sénégal na pas échappé à cette règle, les migrants se tournaient principalement vers les autres pays Africains plus prospères (Côte d'Ivoire, Gabon) dans le courant des décennies 70-80. Mais au fil des années la conception de l'immigration a évolué autant sur plan économique, géographique, social, qu'au niveau des pays de départ que d'accueil.

Depuis la fin de l'année 2005 nous avons commencé à assister à un phénomène : d'immigration clandestine sur nos côtes, de jeunes Sénégalais s'embarquent dans des pirogues de fortune ou « cayucos » pour rallier l'Espagne, Barça ou » Barsakh. »1(*)

Jadis cette pratique était visible au niveau du détroit de Gibraltar ou de Tanger, toutefois, elle s'est fortement amplifiée à partir de 2005.

Entre Mars 2000 et 2006, près de 2500 jeunes ont embarqué, bravant l'Atlantique à l'arrivée 800 ou 900 rescapés selon le site latinreporters.com relayé par la presse nationale wal fadjri et sud quotidien. En 2008, 46426 clandestins ont été refoulés d'Espagne.

A préciser que ce ne sont pas tous des Sénégalais mais d'autres nationalités font parti des candidats, mais nos plages sont les points stratégiques pour tenter l'aventure.

Il a été noté que les analphabètes, 59,2% de la population sénégalaise en 2007 forment la majorité des partants.

Ainsi, pour les besoins de notre année de licence professionnelle en communication à ESUP Dakar nous sommes dans l'obligation de présenter un mémoire pour l'obtention du diplôme.

De ce fait, nous nous sommes tournés vers la communication sociale et notre thème de recherche s'intitule : L'immigration clandestine au Sénégal : facteurs explicatifs et stratégies de lutte.

Ce sujet a particulièrement retenu notre attention du fait de l'ampleur du phénomène et du fait qu'il nous interpelle en tant que jeune sénégalais et africain.

Aujourd'hui, l'Océan Atlantique a même été surnommé cimetière marin, les jeunes s'embarquent même conscients des risques encourus, très souvent les candidats à ce suicide qui ne dit pas son nom savent qu'ils peuvent bien en mourir, mais ce risque à un chômage chronique ou l'absence d'acticités économiques ou simplement parce que le mirage de l'Occident est dans leur tête.

Des drames surviennent en témoignent des clandestins refoulés et abandonnées en plein désert à Cueta et Melilla par les forces de l'ordre Algériennes et Marocaines. Aux pertes en vies humaines, s'ajoutent celles économiques. Notre pays y perd un capital humain vital.

Tout le monde a en mémoire le millier d'enfants âgé de 10 à 13 ans qui avait du être rapatrié d'Espagne du fait de leur situation de mineur en 2007.

Sans compter le désarroi des familles endeuillées surtout quand le corps n'a jamais été retrouvé, sans compter, la plupart des candidats ne déclarent leur voyage à leurs parents ou proches, le choc de ces derniers n'en est que plus violent et leur désespoir plus grand surtout c'est deux(2) membres d'une même famille.

Les contextes sont variables car si dans des cas de figures les parents ont financé le « voyage » dans d'autres les jeunes ont tenté l'aventure dans le secret le plus absolu.

Le plan de redressement économique, la politique de jeunesse n'ayant pas atteint l'efficacité escomptée malgré les nombreux programmes, REVA, qui prônait le retour à l'agriculture pour les jeunes, les agences pour les jeunes, le FNPJ qui se proposait de fournir un crédit adapté aux jeunes etc.

Notre site d'enquête est Thiaroye sur mer. Ce site est sorti de l'anonymat du jour au lendemain, les pirogues quittaient massivement ce vieux quartier et les images ont fait le tour du monde.

Notre travail s'articule autour de trois parties :

· Le Cadre Théorique et Méthodologique

· Les Facteurs justificatifs de l'immigration clandestine

· Les Stratégies de lutte contre l'immigration clandestine

PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE

Chapitre I : Cadre Théorique

Pour étudier un phénomène social il nous faut expliquer nos motivations profondes. C'est le but majeur ce cette partie qui s'établit comme suit :

-La problématique : elle cerne davantage les questions relatives à notre recherche

- les objectifs de la recherche : ces derniers nous permettent de valoriser notre étude en démontrant son utilité à la société ou sa portée économique.

- les hypothèses : Ce sont des postulats, des tentatives de réponses aux questions suscitées à travers la problématique. Toutefois c'est la réalité du terrain qui nous édifie.

-La revue de la littérature : permet comme son nom l'indique de passer en revue les écrits, documents, publications, portant sur notre question de recherche.

- la définition des concepts : elle explique les mots clés employés dans le sujet.

I.1. La Problématique

Comme déjà évoqué supra, l'immigration est aussi vieille que l'Humanité et est une partie intégrante de son Histoire.

Durant notre époque contemporaine elle a connu des moments forts surtout au sortir de la seconde guerre mondiale car les pays Européens avaient besoin de main d'oeuvre pour leur reconstruction. Par exemple des pays comme l'Espagne, le Portugal et l'Italie sont passés du statut de pays d'émigration à celui d'immigration. L'immigration des jeunes africains n'est pas un phénomène nouveau. Tant que les pays occidentaux trouvaient leur compte dans cette main d'oeuvre bon marché, il n'y avait pas de dénonciation. La dénonciation n'a réellement commencé que lorsque l'Europe elle-même a connu la crise et cherche des moyens pour venir à bout du chômage des jeunes occidentaux.

Au fil des années les politiques migratoires ont commencé à être difficiles pour aboutir à un verrouillage des frontières. D'un autre côté, des pays Africains jadis stables ont versé dans des perturbations socio-économiques et politiques.

De cette situation découle le désir des jeunes de se rendre en Europe massivement et coûte que coûte. En témoigne le phénomène auquel nous assistons depuis fin 2005 à partir de nos côtes, des jeunes poussés et motivés par le fantasme de l'Eldorado Européen prenant des embarcations de fortune pour se rendre en Espagne.

Jadis le phénomène s'observait vers le détroit de Gibraltar ou Tanger.

Notre problématique est axée sur les points suivants :

· Quels sont les facteurs justificatifs de l'immigration clandestine ?

· La pauvreté imputable au chômage et la précarité ainsi l'analphabétisme peuvent-ils être tenu responsable de cette situation ?

· Devant l'ampleur du phénomène quel fût la réaction de l'Etat Sénégalais ?

De l'Union Européenne  et de leurs différents organismes partenaires ?

· Les mécanismes de lutte mis en place étaient-ils efficaces ?

· Quelles ont été les limites des stratégies de lutte ?

· Quelles solutions durables pour éradiquer ce phénomène durablement ?

Autant de questions que nous allons diagnostiquer à travers nos investigations.

I.2. Les objectifs de la recherche

I .2.1. Objectif Général

Le choix du sujet a été motivé par le fait que ce phénomène nous concerne et nous touche directement. Mais le nombre incalculable de victimes dans nos pays nous a aussi incités à réagir.

L'objectif général de notre étude consiste à ressortir les enjeux de l'immigration clandestine dans notre pays, autrement nous ambitionnons de mettre la lumière sur ce phénomène du départ massif des populations pour l'Europe.

I .2.2. Objectifs Spécifiques

Les objectifs spécifiques de notre investigation  sont les suivants :

@ cerner les facteurs explicatifs de ce phénomène

@ définir des stratégies de lutte contre cette immigration clandestine

@ mettre l'accent sur les limites de ces dernières

@ Faire ressortir l'aspect violation et atteintes aux droits de l'homme

@ prôner des solutions qui s'inscrivent sur la durée et alternatives à la répression

I.3. Les Hypothèses

Pour mener à bien les investigations nos avons formulé les hypothèses suivantes :

· Nous supposons que ce phénomène d'immigration reste lié à la détérioration des conditions de vie des populations, les difficultés des jeunes formés à s'insérer dans un milieu professionnel de plus exigent et offrant peu d'emploi , à la précarités des emplois qu'offre le secteur dit « informel » et le cout de la vie qui est de plus en plus cher alors que les ressources financières économiques sont rares ( quelques données sur le chômage et la pauvreté au Sénégal). En outre, le durcissement de la politique migratoire des pays Européens ne permet plus une immigration comme par le passé.

· Etant un pays pauvre le Sénégal ne manque pas de défis à relever sur beaucoup de plans : éducation-formation, santé, infrastructures mais surtout l'emploi des jeunes.

S'insérer dans le monde du travail pour les diplômés est devenu un parcours du combattant. La demande est toujours supérieure à l'offre ce qui laisse en rade des milliers de jeunes fraîchement sortis des écoles de formations.

Le chômage des jeunes est devenu endémique surtout dans les banlieues et ceux qui exercent les petits métiers le plus souvent analphabètes ou avec un niveau scolaire faible vivent au jour le jour. De toute évidence cela cause une précarité dont la conséquence directe est la pauvreté

Ainsi le manque de perspectives d'emploi engendrant un désespoir profond est en grande partie responsable de l'immigration irrégulière.

Certes ce phénomène existait mais c'est sa massification qui l'a fait sortir de l'anonymat, ces milliers de jeunes empruntant les océans avec comme idée rallier les côtes espagnoles à tout prix.

· L'Etat Sénégalais a réagi par l'intermédiaire de son Ministère de l'Intérieur et celui de la Jeunesse. La première institution s'appliquait sur le contrôle des frontières surtout maritimes mais aussi en signant des accords relatifs à la gestion des flux migratoires avec l'Espagne bien sûr et la France. Le Ministère de la Jeunesse quant à lui a eu dans un premier temps joué le rôle de relais entre des entreprises espagnoles en manque personnel dans des secteurs comme la maçonnerie, ouvriers agricoles, saisonniers et les jeunes Sénégalais.

· Les stratégies de lutte ont parfois porté leurs fruits, mais leur degré d'efficacité est à revoir, ce qui fait d'ailleurs ressortir les limites.

I. 4 : La Définition des concepts

Il y a lieu de définir exactement émigrer qui renvoie au fait de quitter son pays pour s'installer ailleurs et immigrer qui désigne le fait de venir dans un pays afin de s'y établir.

Avant d'approfondir notre sujet l'explication des termes utilisés est une nécessité : en réalité il n'y a pas de définition standard de l'immigration irrégulière.

C'est principalement « tout déplacement d'une personne ou d'un groupe de personnes d'un pays à un autre, d'une région à une autre pour une période plus ou moins longue afin de chercher de meilleures conditions de vie mais en violant les lois fixées pour traverser les frontières »

Le terme eldorado lui est défini par le dictionnaire Larousse comme un pays chimérique qui regorge de richesses.

C'était un fantasme des conquérants Espagnols et Portugais.

C'est son rythme qui est devenu effréné car rien qu'en 2006 31000 clandestins sont partis de l'Afrique subsaharienne des Sénégalais bien sûr mais avec d'autres nationalités à bord d'embarcations de fortunes. A l'époque le terme qui revenait le plus était « mbeuk mbi » et clandestin a directement été rattaché à ce phénomène.

Barça qui renvoie à la ville de Barcelone ou Barsakh qui lui fait allusion à l'au-delà ce qui démontre qu'ils sont pleinement conscients des dangers de cette aventure.

La notion de migration circulaire est apparue désignant les opportunités de contrats saisonniers à tour de rôle offerts aux candidats à l'émigration.

Ces derniers devraient obligatoirement rentrer à la fin du contrat à leur frais, car au départ c'est l'employeur Espagnol, Italien ou Portugais qui avait tout pris en charge.

Mais cette immigration n'est pas l'apanage des Africains car chaque année des milliers de Mexicains traversent le Rio Grande à la nage pour entrer illégalement aux U.S.A en dépit de la rigueur des gardes côtes.

Que dire des Asiatiques qui à bord d'embarcations de fortune tentent de rallier l'Australie par le Pacifique (reportage diffusé sur France 24 le 20 Août 2010 vers 20h passés)

Dans ce pays le thème de l'immigration est même devenu enjeu de campagnes lors des dernières législatives opposant les travaillistes (parti socialiste) aux conservateurs (parti de droite).

Les images des corps rejetés sur les plages sont vraiment difficiles et poignantes.

Les décès sont le plus souvent liés au mal de mer, car parmi les candidats il y a ceux qui sont originaires du Centre du pays n'ayant pas l'habitude de la haute mer.

Le durcissement de la politique migratoire des pays Schengen a aussi une incidence car d'un côté ils régularisent les clandestins déjà sur place mais en contre- partie plus personne n'entre.

Un voyageur régulier aussi peut basculer dans la clandestinité car il suffit qu'il reste en Europe même si son visa est expiré et voilà avec tous les risques d'expulsion, devoir jouer à cache-cache avec les forces de l'ordre etc.

La CEDEAO a malheureusement vu une de ses résolutions pour la promotion de l'intégration africaine détourné de leur rôle premier, car de nos jours avec une carte nationale d'identité il est possible de se rendre en Mauritanie qui est devenue aussi une plaque -tournante de cette pratique incompréhensible.

De là les clandestins tentaient de rallier les côtes marocaines.

I.5 : La Revue de la littérature

Notre principale recherche a été menée grâce à l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie sise au Point E.

Le même service publie chaque année La Situation Economique du Sénégal avec des données dans les secteurs que sont : la santé, l'éducation, la jeunesse, la pêche, le tourisme, les finances publiques etc.

Son centre de documentation dispose de plusieurs publications traitant des migrations.

Celle qui a le plus retenu notre attention est : l'émigration clandestine : Profil des candidats Madame Penda MBOW en collaboration avec le Forum de Dakar Migrations, Politiques et Droits de l'Homme, Bonne gouvernance de la migration de main d'oeuvre du BIT Migrant programme.

SOS Faim : Migrations Que fait le Sénégal ? Le dit dossier est réalisé par Abdoulaye DIALLO, Hypolite GOLIDAS

Le Pacte Européen sur l'Immigration et l'asile du Conseil Européen en date d'octobre 2008 a fait partie de notre littérature, l'Expression édition online pareillement.

L'ouvrage est publié en Novembre 2008 au moment ou le phénomène est en pleine explosion.

Des sites www.ec.europa.eu/eurostat www.tukki.net,www.latinreporters.com,diploweb.com, www.fojim.org,www.frontex.europa.eu ont beaucoup apporté dans le travail de recherche.

Des publi-reportages avec Youssou NDOUR: Dangers of unlawful immigration ET Spanish Campaigns broadcasted in Senegal

Les sites de O.I.T www.ilo.org, et Fondation Konrad Adenauer : www.kas.de ont été déterminants dans notre collecte d'informations.

Le site www.en24h.com sur les données statistiques sur les U.S.A, www.migrationsprofessionnelles.net,www.immigration.gouv.fr et www.france24.com ne furent des alliés très précieux pour les actualités à chaud touchant notre sujet.

Mais en matière de recherche documentaire la première étape consiste à savoir comment axer ses efforts.

L'article : Espagne- Immigration : L'Atlantique, cimetière d'Africains sur Latinreporters.com est d'une grande utilité.

L 'article de Madame Naomi ONAGA de OSIWA News: Detentions, Deportations and the Paradoxes in European Migration Policy : The need for Concerted Action

Publié en anglais il revient longuement sur les traitements inhumains infligés aux clandestins lors des séjours dans les centres de détentions ainsi que les expulsions brutales.

C'est une violation des droits de l'Homme et l'Europe se contredit dans les valeurs qu'elle affirme défendre.

Sur la même lancée Maître Hélène NGUYEN VAN CISSE publie pour l'organisation cité supra : Déportations forcées et mauvais traitements infligés aux migrants africains en situation irrégulière, Plaidoyer pour une approche « droits humains » paru en 2009 dans le rapport annuel rejoignent les contradictions mentionnées sur l'article précédant en les mettant dans le contexte du continent Africain.

Il y a là besoin de se concerter sur une politique migratoire profitable et au pays d'accueil et à celui de départ.

Les sigles FOJIM signifie Forum de la Jeunesse issue des migrations, COFLEC : Collectif des Femmes pour la lutte contre l'émigration clandestine, SCOFI : scolarisation des filles.

Le FRONTEX : Agence Européenne de la gestion pour la coopération opérationnelle aux frontières extérieures, DAGAT : Direction des affaires générales et de l'administration du territoire.

CHAPITRE II : CADRE METHODOLOGIQUE

La partie théorique achevée, nous allons nous tourner vers la pratique symbolisée par l'enquête sur le terrain.

Les méthodes et techniques se complètent les premières déterminent la stratégie les secondes leur mise en application.

Celle-ci aura pour but de prouver avec données chiffrées les assertions ci-dessus.

Pour se faire nous avons cherché des informations les plus précises possibles.

Les techniques d'enquêtes seront déterminées par le type d'informations recherchées et les profils interrogés.

II.1. Présentation du cadre d'étude : Le Sénégal

Le Sénégal est un pays de l'Afrique de l'Ouest Subsaharienne couvrant une superficie de 196722 km2. Il est bordé par l'Atlantique à l'Ouest, la Mauritanie au Nord, le Mali à l'Est la Guinée Conakry et Bissau au Sud.

La Gambie est quasiment une enclave allant à plus de 300 kilomètres à l'intérieur des terres quant aux îles du Cap Vert elles se situent à 560 kilomètres de ses côtes.

Sur le plan administratif les réformes se sont opérées depuis l'indépendance en 1960, en 1996 dans le cadre de la décentralisation, une plus grande autonomie de gestion vis-à-vis du pouvoir central s'est offerte aux collectivités locales.

En 2009 les régions sont au nombre de 14, les départements 45, les communes de ville 113, 370 communautés rurales.

Dans le domaine politique bien qu'étant l'un des pays les plus stables, Amnesty International déplore certaines atteintes aux libertés.

La constitution date de 1959 et a été révisée plusieurs fois en 2001 plus récemment.

Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour une durée de 5ans renouvelable une seule fois, il nomme le Premier Ministre qui choisit ses Ministres et propose leur nomination au Président de la République.

L'évaluation de la population se base sur les trois recensements de 1976, 1988, 2002, en 2006 l'ANSD a publié parallèlement «  Projections des populations du Sénégal issu du recensement de 2002 » anticipant sur l'avenir probable de la population du Sénégal à l'horizon 2015.

Celle-ci s'évalue à 11.300.000 habitants sa croissance est rapide avec un taux de fécondité 4 enfants par femme.

La diversité ethnique et l'urbanisation galopante sont des caractéristiques du pays.

Par exemple, les Wolofs représentent 43, 3% de la population, les haal Pulaar 23,8%, les Séreers 14,7%, Diolas 3,7%, Malinkés 3%, Soninkés 2,1%, Manjak 2%.

Est à noter la présence d'étrangers Européens, Africains, Libanais, mais de plus en plus Chinois en zone urbaine.

La façade Atlantique a longtemps hébergé la population mais l'exode rural à tout déséquilibré 1 sénégalais/ 4 vit dans la presqu'île du Cap vert de facto Dakar est surpeuplé.

Les autres régions les plus urbanisées sont Thies, Mbour, Saint Louis, Ziguinchor, Diourbel sans compter Touba qui s'est développé de manière exponentielle en 2007 toutes dépassaient 100.000 habitants.

Les plus faiblement peuplées Matam, Fatick, Kolda mais Tambacounda qui est en dernière position avec 11 habitants au km2 elle est pourtant la région la plus vaste.

Dans le domaine économique le Sénégal est troisième de la sous-région après le Nigeria et la Côte d'Ivoire.

La présence de multinationales principalement françaises est notée telles que le groupe BOLLORE ou CFAO dans une moindre mesure américaines DELTA AIRLINES, CITIBANK.

Ces quelques données nous illustrent : en 2009 le PIB se chiffrait à 23,16 milliards de dollars américains, PIB par habitant 1700 dollars, le taux de chômage urbain 40% des jeunes citadins.

La dette extérieure représente 24% du PNB en 2009, en 2008 54% de la population vit en dessus du seuil de pauvreté.

Notre partenariat commercial se tourne surtout vers l'Europe la France, l'Italie, l'Inde également mais de plus en plus la

Chine comme en témoigne les sommets Chine-Afrique.

Comparé aux voisins le pays ne dispose pas de ressources naturelles les recettes proviennent de la pêche et du tourisme deux secteurs eux aussi dans la tourmente.

Si la pêche a pu voir ses exportations accroître à cause de la réduction de la taxe, cela s'est fait au détriment des fonds marins un repos biologique s'impose.

Le tourisme a sa haute saison surtout durant l'hiver en Europe qui le principal marché émetteur cette saisonnalité est aussi un frein à son essor, les complexes hôteliers se concentrent dans la capitale, la petite côte dans une moindre mesure la Casamance.

Pourtant les atouts ne manquent la mer, le soleil à longueur d'année là où le bas blesse c'est l'organisation et la gestion des structures en charge de la promotion de la destination Sénégal.

En 1994 le franc CFA a été dévalué et une politique libérale s'est intensifiée, en 2006 le pays a pu bénéficier de l'éligibilité du FMI pour alléger sa dette.

Néanmoins il fait toujours parti des pays pauvres très endettés ce qui est une entrave au développement socio-économique et crée une situation de pauvreté ambiante.

Le secteur agricole employant 70% de la population active est tributaire des aléas du climat (saison des pluies de Mai à Octobre) disparité dans la tombées des précipitations entre le sud et le nord, les invasions acridiennes.

Ces mêmes acteurs de l'agriculture n'ont le plus souvent pas les moyens de se moderniser.

II.2. Les Méthodes et Techniques d'investigation

II.2.1. La recherche documentaire 

La recherche a été conduite sur la base de la littérature académique et professionnelle traitant des institutions financières et de leur fonctionnement.

Ainsi le travail nous a conduits à consulter un certain nombre de documents afin de collecter des informations relatives à notre thème. De ce fait nous nous sommes intéressés aux documents des centres de documentation. Nos recherches ont aussi été basées sur quelques sites Internet afin de mieux cerner le sujet.

Ainsi nous avons consulté la documentation disponible, à l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, la Fondation Konrad Adenauer ou il y a la possibilité de faire des photocopies.

II.2.2. La constitution de l'échantillon et le Déroulement de l'enquête

Pour ce faire l'étude s'est axée sur un échantillonnage aléatoire stratifié.

Dès lors il faut constituer un échantillon représentatif à partir d'une population mère

Les critères suivants seront pris en compte : l'âge, la catégorie socio -professionnelle

Le champ d'études est axé à Thiaroye sur Mer qui est le 16ème arrondissement de Dakar entre Pikine et Rufisque, site fortement marqué par ce phénomène de l'immigration.

C'est une banlieue difficile comptant environs 40.000 habitants avec un fort taux de jeunes au chômage. Elle a payé un lourd tribut à cette migration irrégulière.

Notre visite sur le terrain est réservée aux jeunes et nous avions pu en voir 40 âgées de 20 à 30 ans.

Ces derniers sont notre échantillon représentatif et heureusement les approcher ne fût pas difficile par rapport au temps le phénomène était à son paroxysme.

Certains refoulés racontent même plus facilement leur mésaventure et amertume.

Mais la tentation de partir est quand même toujours perceptible à travers l'idée et la fixation qu'ils se font de l'Europe comme étant le raccourci de la réussite.

60% des enquêtés sont pêcheurs ou issus de familles de pêcheurs, 25% petits commerçants vivant de la débrouille au quotidien, 15% des chômeurs sans qualifications professionnelles.

Nous nous sommes également entretenu avec une femme d'un courage exceptionnel Yayi Bayame DIOUF qui après avoir perdu son fils dans ce drame a décidé de créer une association afin de sensibiliser la jeunesse de son quartier.

Nos investigations auprès d'elle se sont déroulées au premier jour le lundi de pentecôte 24 Mai 2010 et le jeudi du même mois.

II.2.3. Les outils de collectes de données

Pour les besoins de l'enquête notre outil principal de collecte ces données est le questionnaire. Des séries de questions surtout constituées de questions fermées, ouvertes, d'opinion ont été posées à nos enquêtés.

Nous avons également utilisé le guide d'entretien qui nous a été d'une très grande utilité pour l'élucider notre sujet. Les enquêtes ont expliqué davantage pourquoi ce drame a pris des proportions ainsi que des débuts de pistes pour le solutionner.

Ainsi que la conviction qu'ils ont que voyager est le seul moyen de réussir.

II.2.4. Exploitations et analyses des données

Une fois de retour du terrain il faut dépouiller leurs informations collectées.

Ensuite saisir et analyser les données. Les procédures varient d'une enquête à une autre.

Les résultats observés sur l'échantillon seront étendus à toute la population mère

Cependant les enquêtes peuvent contenir des erreurs si certaines ne risquent pas d'avoir une incidence sur les résultats car les éléments manquant à enquêter peuvent être remplacés, d'autres erreurs plus graves faussent définitivement l'enquête.

II.2.5. Difficultés rencontrées

Dans l'ensemble aucune difficulté particulière ne s'est posée sur le terrain car l'enquête s'est tenue dans un contexte ou la voie maritime connaissait une accalmie.

Du fait que les candidats ont trouvé peut être d'autres canaux le désert ou la voie ferrée via le Mali, Mauritanie, la Maroc puis l'Algérie.

Néanmoins les principales difficultés furent :

ü d'obtenir la permission à mon lieu de travail et les absences étaient débitées du salaire. Je suis conseillère commerciale au sein d'un centre d'appels-service client ouvert 24h / 24 et mon emploi du temps ne me laissait ni samedis ni dimanches encore moins les fériés.

ü Le nombre de permissions était limité, un dépassement pouvait même entraîner un licenciement

ü .la contrainte de permuter avec les collègues pour pouvoir respecter les rendez-vous avec les informateurs.

ü L'enclavement d'une institution telle que l'Organisation Internationale des Migrations située aux Mamelles rendue plus difficile d'accès par les travaux d'extension en cours au moment de m'y rendre.

ü Les horaires d'ouverture des structures pouvant m'aider dans mes recherches ne correspondaient pas toujours à mes planning de travail.

ü le responsable conseiller technique 2 du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de Loisirs a été un peu réticent, c'est sur présentation d'une lettre de mon école que j'ai pu obtenir les informations et documents nécessaires.

DEUXIEME PARTIE :

LES FACTEURS JUSTIFICATIFS DE L'IMMIGRATION CLANDESTINE

CHAPITRE III : l'Espagne et l'immigration clandestine

III.1. Le Positionnement géographique de l'Espagne

Elle est délimitée par la Méditerranée au sud, et à l'Est par Gibraltar qui autant un territoire qu'un détroit l'Europe séparant de l'Afrique.

Au nord c'est sa frontière française par les Pyrénées, l'Andorre et le Golfe de Gascogne.

Le nord-est et l'ouest c'est l'Atlantique et le Portugal qui le borde.

Les Iles Baléares et Canaries font partie intégrale de l'Espagne au large des côtes africaines.

En Afrique du Nord elle a des ramifications en particulier Ceuta et Mellila.

Au plan politique elle est une monarchie constitutionnelle divisée en 17 communautés autonomes, 50 provinces, les villes principales sont : Madrid, Barcelone, Valence, Séville, Las Palmas.

III.2. Les réalités économiques et les enjeux de l'immigration

Economiquement c'était surtout l'agriculture qui dominait et dans le dernier quart du 20éme siècle des mutations socio-économiques ont été noté. Ces dernières sont imputables au boom du secteur intervenu dans les années 50.

Entre 1995 et 2001 les emplois industriels ont connu une hausse de 38%.

Le tourisme représente 5% du P.I.B.

Hélas au moment ou nous rédigeons ce document le pays subit de plein fouet les effets de la crise financière de 2008 avec un taux de chômage de 20 % au premier trimestre de 2010 avec la Lettonie deuxième pays de l'Union Européenne comptant le plus de chômeurs.

Les Espagnols retournent à un phénomène qui a émaillé leur histoire : eux- mêmes migrent.

Au vu de toutes ces données la question qui revient est : quelles sont les raisons, motifs de cette immigration irrégulière alors que l'Europe a ses propres chômeurs à gérer ?

Il y a un sentiment de double-jeu : d'un côté le vieillissement de leurs populations entraînent de facto un besoin en main-d'oeuvre dans certains secteurs, d'autre part la politiquement migratoire est plus serrée que jamais.

Sur les 56 millions de migrants vivant en Europe 27,5% sont actifs au plan économique ce qui représente 4% de la population active Européenne.

Ce qui fait l'enjeu de cette migration irrégulière c'est qu'elle ne date pas d'aujourd'hui ce qui lui procure un cachet particulier c'est sa massification et une forme inconnue jusque là sur nos côtes.

Sa forme variée et ses voies utilisées (mer, désert, fait de disparaître une fois en Europe suite à l'obtention d'un visa pour un motif de visite quelconque etc.)

Le traitement de l'information par les médias occidentaux qui ne font que véhiculer des images négatives sur l'Afrique.

Au Sénégal en 2007 elle a été incluse dans les thèmes de campagne de beaucoup de candidats à l'élection présidentielle.

D'un autre côté pour les Occidentaux eux- même c'était un enjeu car jusqu'à une période antérieure à la crise financière de 2008, les Européens jouaient le jeu car cette migration leur permettait de disposer d'une main d'oeuvre à moindre coût et les travailleurs en situation irrégulière ne pouvaient en aucune façon défendre leurs droits.

Cette situation était la résultante du fait que les étrangers acceptaient des emplois dont les Européens ne voulaient plus.

La tendance s'est renversée avec cette même crise financière venue des Etats-Unis.

Des statistiques officielles de la Banque Mondiale ont fait état de 40,1% milliards de dollars envoyés par les émigrés en Afrique en 2007, et 36.9% milliards en 2008.

Ces transferts contribuent à réduire la pauvreté en permettant aux ménages démunis d'accroître leur consommation.

La crise financière de 2008 a restreint le flux des capitaux des pays développés vers ceux en développement.

Les matières premières ont triplé leur production alors que leurs prix sur les marchés mondiaux ont chuté, d'un autre côté le manque de liquidité sur le marché financier international compromet la crédibilité financière et les investissements des nouvelles industries attractives ou émergentes.

Force est de constater que même en baisse les transferts des émigrés ont bien résisté à la crise et aux contraintes économiques et financières.

De ce fait sont une source de revenus ante et post-crise

Mais si celle-ci se prolongeait les transferts se replieraient en chutant de 7,9% du taux de croissance des transferts vers l'Afrique Subsaharienne contre environ 5% prévu sur le court terme.

Ce qui était à redouter une crise dans les secteurs de la construction, bâtiment et tourisme avec le risque de rapatriement des migrants ayant perdu leur travail et ou se retrouvant dans une situation d'irrégularité car des réglementations interdisent une prolongation du séjour en cas de fin de contrat quel que soit le motif.

Dans des pays comme l'Italie le Gouvernement Berlusconi a voté une loi reconnaissant l'émigration clandestine comme un délit passible de peine de prison et rapatriement vers le pays d'origine.

Mais aussi toutes ses implications allant de l'entourage familial qui a beaucoup pesé sur la décision de partir des jeunes (mère, oncle, influence de la situation du fils du voisin qui a réussi en Europe).

Sans compter les passeurs, promoteurs et organisateurs de voyages, facilitateurs qui ont su exploiter sans vergogne le rêve d'occident de la Jeunes, les familles ayant été informées du projet périlleux de leurs enfants les ont soutenus psychologiquement et moralement.

Autre aspect jusque là rarement évoqué les flux migratoires intra-africains et là aussi ceux qui ne sont pas en situation régulière sont expulsés dans des conditions humiliantes violant les droits de l'Homme dans le continent Africain même.

Deux raisons fondamentales l'expliquent :

-l'externalisation de la lutte contre l'émigration clandestine au Maghreb frontalier de l'Europe du Sud et servant de transit pour les clandestins. De l'Afrique du Nord les clandestins sont interceptés et refoulés par le désert sans ménagement.

-Un décalage est noté entre les aspirations d'intégration africaine au plan économique, politique et social et ces pratiques peu orthodoxes.

L'intégration africaine prône au contraire la libre circulation des biens et des personnes, d'installation favorisant le développement socio-économique de nos communautés.

Ce qui offrirait des opportunités aux Africains en laissant entrevoir des perspectives, nous sommes loin au bout du compte dans la sous-région et l'ensemble du continent.

La situation s'empire en période de crise socio-économique et politique.

Déjà en 1970 la Côte d'Ivoire a expulsé des migrants maliens et Burkinabés par charter et convois routiers suite à des tensions socio-économiques dans le pays.

En 2008 en Afrique du Sud cède à des tensions xénophobes avec comme conséquence la déportation de centaines de migrants Nigérians et Zimbabwéens.

La Gambie plus proche de nous une enclave des migrants Ghanéens, Nigérians, Sénégalais, Togolais, et Ivoiriens ont été brutalisés, agressés et expulsés des tueries furent même dénoncé.

Ces exemples montrent qu'il est difficile voire injustifié de reprocher aux Occidentaux des rapatriements si nous entre Africains avons de pareils comportements.

On y constate la violation de la Déclaration Universelle des droits de l'Homme du 10 Décembre 1948 dont l'article 13.1 proclame le principe liberté de libre-circulation des personnes.

Les pactes internationaux relatifs aux droits civils et politiques, aux droits économiques sociaux et culturels du 16 décembre 1966 rejoignent la première déclaration citée.

La Charte Africaine des droits de l'Homme et des peuples leur emboîtent le pas.

Mais toutes ces législations ont une valeur symbolique car dans la réalité du terrain des sanctions n'existent pas sur le plan international.

Chapitre IV : Les Principaux facteurs justificatifs de l'immigration clandestine

IV.1. Les facteurs socio- culturels

A travers l'Histoire l'Europe a connu les découvertes scientifiques et techniques du 15ème et 16ème siècle ainsi que la Révolution Industrielle des 18èmes et 19èmes qui a jeté les bases de son développement.

Elle est considérée comme le lieu de la mobilité sociale, où le travail est facile à trouver, le Paradis terrestre en somme.

Cependant elle-même admet avoir beaucoup puisé de la connaissance de la Civilisation de l'Egypte Ancienne qui était Noire, mais aussi de la Mésopotamie particulièrement dans le secteur médical.

Sur le plan socio- culturel nous allons expliquer les déterminants de cette migration irrégulière à travers l'image perçue et projetée de l'Europe et de l'immigration.

Jusqu'à nos jours l'Occident suscite des fantasmes et mirages car étant considérée comme l'Eldorado, le lieu où on peut gagner de l'argent sans effort particulier.

Cette image d'abondance, vie facile est imputable aux chaînes de télévisions Européennes elles-mêmes et les réalisations des émigrés dans leurs localités d'origine.

Les footballeurs Africains évoluant dans les championnats Européens eux-aussi entretiennent le mythe via les transferts de club en club dont parle la presse en termes de milliards.

Ces derniers de par leurs comportements durant leurs vacances accentuent la tentation de partir : (d'habitude c'est eux qui épousent les belles femmes avec des cérémonies en pompes, les voitures de luxe qu'ils conduisent et ou le comportement de leur famille les traitant avec plus de considération)

Beaucoup de familles qui vivent convenablement en dépit de parents à la retraite comptent au moins un enfant ou parent à l'étranger, sans oublier les émigrés qui ont offert le voyage à La Mecque à leur mère.

Le manque de compassion, de patience et de solidarité vis-à-vis du jeune chômeur est déterminant à prendre en charge.

Certains aspects négatifs de nos cultures et la pression des hommes ont aussi poussé des mères à inciter leur enfant au voyage : l'enfant qui échoue dans la vie c'est toujours la mère qui est responsable, hélas les pères de familles se soucient rarement de l'avenir de leur progéniture.

IV.2. Le sous-emploi et la pauvreté

Le Sénégal au même titre que le Mali et la Mauritanie fait face à la précarité d'emploi, cette situation oblige les jeunes à considérer la migration comme la seule solution de rechange s'offrant à eux.

Le phénomène fait couler beaucoup d'encre puisse qu'il a versé dans la clandestinité.

A coup sûr la misère est l'un des facteurs les plus visibles de cette immigration irrégulière.

Cette pauvreté entretient des relations avec d'autres facteurs : tel que la détérioration des conditions de vie qui tend à persister .En dépit des politiques de redressement car les problèmes sociaux sont toujours présents et la situation des ménages plus précaires que jamais.

Le manque de travail représente 31,70% des motifs avancés, le désir de mutations ou raisons professionnelles 7,20% des causes avancées par ceux tentent l'aventure de la migration irrégulière.

Ainsi la misère de la famille est une source de pression surtout sur l'aîné qui a le plus souvent le devoir d'aider les parents.

L'agriculture et la pêche autrefois sources de revenus sont touchés à leur tour par la crise les méthodes de travail sont devenues caduques de ce fait la rentabilité n'est plus au rendez-vous.

La malnutrition, sous-alimentation l'enclavement et l'impossibilité d'accéder aux biens du développement humain de base représente également un déterminant.

Ces chiffres à l'appui l'illustrent bien 48,40% vivent au dessous du seuil de pauvreté, le taux de chômage des moins de 35 ans est de 9,60% celui de la population juvénile sans emploi sans revenu 58% et enfin le taux d'urbanisation 39%.

Ce durcissement des conditions de vie associé au mirage de l'Europe et du comportement des migrants en vacances poussent les jeunes à partir par cette voie risquée.

Ils existent d'autres causes : politiques, sécuritaires, personnelles familiales.

D'ailleurs des pays instables de notre sous- région (Libéria, Sierra Léone, Guinée Bissau) sont pourvoyeurs de clandestins.

De même la Mauritanie doit surveiller ses côtes les itinéraires des voyageurs ayant beaucoup changé le Maghreb étant de plus en plus contrôlé.

La surpopulation fruit de la démographie galopante des pays en développement est aussi un facteur indirect : les besoins en nourriture, habitat, emploi sont là alors que la ressource se raréfie. Le taux de croissance est de 2,7% alors que 57% de la population ne dispose pas d'1 euro par jour pour vivre.

L'exode rural vers les villes découle de pauvreté absolue régnant dans les campagnes est aussi un facteur à prendre en compte le taux d'urbanisation est de 39 %.

Ainsi 21,7% des rapatriés évoluent dans le petit commerce informel en ville et ou au niveau des banlieues.

D'un autre côté les PME ne sont pas assez dynamiques ou manquent de rigueur dans la gestion en témoigne le taux élevé d'ouvriers qualifiés au chômage.

Au plan étatique un manque de volonté est constaté pour réorienter de manière efficiente l'économie de base agriculture, pêche, tourisme, éducation, formation et aussi dans la mise en oeuvre des politiques sectorielles élaborées au sein des Ministères.

Le non respect des droits de l'Homme dans certains zones jusqu'à maintenant est aussi motif de départ.

IV.3. Le Manque d'initiative des jeunes et la responsabilité des familles

Nos sociétés traditionnelles caractérisées par la vie en communauté et la solidarité ont connu des mutations profondes.

Les revers de l'urbanisation galopante entraînent au niveau des familles l'individualisme du fait de l'avenir incertain a fini d'installer le malaise et un sentiment de culpabilité chez les jeunes chômeurs.

Normalement la famille devrait être le premier soutien du jeune ne parvenant pas à s'insérer professionnellement, cela s'est longtemps manifesté par les longues nuits blanches ou des séances de thé toute la journée, tout en étant assuré d'avoir les repas.

Il est de plus en plus mal perçu voire considérer comme un paresseux voué à vivre au crochet des autres.

Le phénomène a plus d'ampleur dans les familles polygamiques à causes des rivalités entre demi-frères et co -épouses.

Les mères de familles ont même financé le voyage de leurs enfants en vendant tous leurs bijoux de valeurs ou autres biens.

Un jeune rapatrié a même lancé « au sénégal c'est la misère et l'Espagne c'est le paradis » les migrants pensent que le voyage par tous les moyens est la seule voie de sortie, cette affirmation à elle seule l'illustre parfaitement.

Les jeunes ont quand même leur part de responsabilité car les montants versés aux différents acteurs du voyage clandestins (passeurs, intermédiaires, propriétaires de pirogues) auraient pu servir à financer et gérer de micro -projets.

D'autant plus que les sommes variaient entre 200.000 et 800.000 francs CFA il est souvent déploré le manque de financement au niveau des circuits officiels pourtant c'était bien une opportunité d'auto -financement au lieu de risquer leur vie dans les océans ou le désert.

Il leur serait juste demandé de chercher à être encadrés pour mener à bien leurs activités chacun dans son secteur d'activité.

Hormis les rejetés du système éducatif ou jeunes chômeurs les petits commerçants sont des candidats avançant qu'ils ne parviennent pas à subvenir à leurs besoins avec leurs revenus trop faibles.

De ce fait optent pour la traversée de l'Atlantique avec tous ses risques.

IV.4. La Responsabilité des Etats et des gouvernants

Les années 60 marquent le début des indépendances pour la plupart des Etats Africains et depuis lors les difficultés économiques se sont enchaînées à cela s'ajoutent ceux politiques.

Ces dernières ont pour nom : détournements de deniers publics, népotisme, clientélisme, mal- gouvernance la liste n'est pas exhaustive.

La crise de la pêche causée par la cherté des matériels intrants, carburant, la surexploitation des ressources halieutiques, déclin de la pêche artisanale au profit de celle industrielle des sociétés jadis fleuron du secteur comme la SENEPESCA et AFRICAMER ont complètement plongé dans la crise avant de déposer leur bilan.

Pourtant les produits de la mer étaient au premier rang des exportations en employant 17% de la population active.

Rien que les industries de transformation halieutiques qui employaient 10000 ont vu des facto leurs activités baisser.

Les puissances occidentales ne sont pas en reste car tantôt soutiennent des régimes de dictature ou déstabilisent ceux qui ne roulent pas dans le sens de leurs intérêts.

Déjà après les indépendances l'Etat Sénégalais avait signé avec la France une convention sur la circulation des personnes et l'ouverture du Pays aux Etrangers.

Ceci dans le but de recevoir les flux d'argent éventuels qu'enverraient les émigrés mais aussi les investissements des étrangers.

Socialement les premiers à partir ont joué un rôle prépondérant sur l'image perçue de

L'Europe et de l'immigration.

Le transfert des émigrés s'élève à 722 milliards de Francs CFA en 2008 contre 622 milliards en 2009 ces chiffres sont assez évocateurs.

Même la crise économique n'a pas eu l'incidence redoutée.

Ils sont presque équivalents à celui des exportations de services.

En outre au plan économiques toujours les balances commerciales de pays pauvres sont toujours déficitaires au profit des pays du nord par exemple en 2008 le déficit global du Sénégal était de 1640 milliards de francs CFA.

Cette situation est née de la détérioration des termes de l'échange qui est apparue en géopolitique pour exprimer la non- maîtrise des prix des matières premières sur les marchés mondiaux par les pays en développement.

C'est dans le courant du 20ème siècle que la dépendance a été notée sur le plan économique.

Pour rappel la balance commerciale est la partie de la comptabilité nationale prenant en charge les exportations et importations des biens et services marchands (biens manufacturés matières premières, produits agricoles).

Les injustices ne se manifestent pas seulement sur le plan économique et commercial mais également dans les relations internationales.

En témoigne la facilité qu'ont les ressortissants des pays Européens et Américains à venir dans nos pays alors que pour nous obtenir un visa relève de l'exploit.

Tous ces facteurs nous édifient sur les motifs de ce voyage clandestin ô combien périlleux.

TROISIME PARTIE :

LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE L'IMMIGRATION CLANDESTINE

CHAPITRE V: LES INSTITUTIONS INTERVENANTES DANS LA LUTTE

V.1. L'Organisation Internationale des Migrations

Elle a été fondée en 1951 en Genève Suisse où se trouve le siège.

C'est l'institution inter- gouvernementale et compte 120 Etats membres avec 17 pays jouant le rôle d'observateurs.

Le nombre de ses bureaux dans le monde s'estime à 100.

Son domaine de prédilection est la gestion des migrations, son exercice au quotidien allie migrations et respect de la dignité humaine, assurer le bien être des migrants

Mais aussi la promotion de la coopération internationale.

En 2008 son budget de fonctionnement était de 1 milliard de dollars U.S.

Son rôle est d'assister les migrants en difficultés ainsi qu'aux réfugiés et déplacés internes.

Dans sa philosophie il y a forcément lien entre immigration et développement socio-économique autant pour le pays d'accueil que celui de d'origine.

Elle met l'accent sur 4 aspects :

- migration et développement

-migration assistée

-migration régulée

-migration forcée

Son rôle est stratégique car les migrants représentent 3,1% de la population mondiale.

Au niveau de Dakar son bureau couvrant la sous- région est aux mamelles derrière la clinique des Mamelles et dispose d'un service de la communication.

Au plan organisationnel la structure se résume comme suit :

-la Direction Générale

-la Direction Générale adjoint

-Le Service de gestion des migrations

-le Service politiques et recherches en matière migratoires et communications

-le Service des relations extérieures

-le Département gestion des ressources

- Le Service appui aux opérations migration et santé

- les Centres administratifs et bureaux extérieurs

V.2. LE COFLEC

En acronyme Collectif des Femmes pour la lutte contre l'immigration clandestine au Sénégal, la dite association a été crée en 2007 avec un statut puisse qu'étant reconnue par le Ministère de L'Intérieur.

Son objet organiser les familles victimes de la migration irrégulière, mener des campagnes de communication sociale sur les dangers par des visites de proximité au sein des familles touchées.

Ceci avec à l'appui documentaires, reportages, films mais également les autorités : Etat, collectivités locales, sociétés civile, partenaires au développement ne sont pas restés bras croisées.

Elle vise à organiser les jeunes en réseaux pour qu'eux-mêmes deviennent des relayeurs dans la circulation de l'information sur les méfaits de ce drame.

Le COFLEC a été mis en place pour apporter soutien et affection mais aussi financier aux familles des victimes par la promotion d'activités socio-économiques les cibles et membres sont les femmes ayant perdu un ou des enfants.

Pour la plus part c'était ce même enfant qui subvenait aux besoins de la famille.

Il assiste les jeunes rapatriés d'Europe et leurs familles.

Ses missions incluent le renforcement des capacités pour les femmes et les jeunes, la réinsertion des migrants socio-économiques à leur retour de manière durable et crédible.

Ses zones d'action sont Yoff, Thiaroye sur Mer, Yarakh, Kayar, Mbour stratégiques et pourvoyeurs de migrants mais aussi où la pêche a connu des moments de rentabilité.

Dans les années à venir, elle espère aider les communautés de base à asseoir leur développement socio-économique au Sénégal voire en Afrique.

Pour que plus jamais la jeunesse ne tente une expérience aussi douloureuse et périlleuse.

La promotrice explique avoir été hyper motivée par la visite de Ségolène ROYAL ex candidate française à l'élection en 2007 et présidente de la région Poitou-Charentes.

V.3. Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

Créée sur les cendres de la Direction de la Prévision et de la Statistique l'ANSD a été fondée en 2004 par la loi No 2004-21 du 21 Juillet 2004.

Elle reprend en charge les activités statistiques et sa structuration s'est faite grâce au décret No 2005-436 du 23 Mai 2005.

Bien qu'appartenant à l'Administration elle dispose d'une autonomie dans la gestion.

Chaque année elle publie sur la situation socio-économique du pays dans tous les domaines : pêche, agriculture, élevage, tourisme, finances, jeunesse la liste n'est pas exhaustive.

Ainsi élabore elle la met en oeuvre des programmes annuels d'activités statistiques.

Participe au développement des sciences statistiques et la recherche économique appliquée.

Son champ d'action se poursuit jusqu'à la formation du personnel dans son domaine d'intervention.

Ses clients sont le gouvernement mais aussi les privés, partenaires au développement ainsi que les Organisations non gouvernementales.

Elle aspire à contribuer aux Objectifs du Millénaire pour le Développement et la réduction de la pauvreté.

En dehors de la direction générale il y a la Direction des Statistiques Economiques et de la Comptabilité Nationale, Direction Statistiques Démographiques et Social, ainsi que l'Ecole Nationale Statistiques et Analyse Economique qui est à vocation sous-régionale.

La DMIS a la charge d'assurer une collecte d'informations viables sur l'ensemble des activités de l'ANSD, et de diffuser les produits de l'Agence.

Sa mission de base est la supervision des matériels informatiques et former le personnel dans ce domaine et la sauvegarde des données d'enquêtes.

Elle intervient dans le fonctionnement du centre de documentation et la conservation des archives et la gestion des relations avec les usagers.

Des bureaux dans les régions ont été ouverts pour coordonner les activités sur l'ensemble du territoire national.

V.4. Les Ministères de La Jeunesse et de l'Intérieur

Déjà en 1959 un Secrétariat d'Etat à la Présidence du Conseil chargé de la Jeunesse et des Sports avait été crée.

C'est après les indépendances que le Ministère plein est fondé sous l'autorité du Premier Ministre.

Les intitulés changeront souvent en fonction des régimes en place mais les missions sont similaires.

A savoir la prise en charge de toutes les questions relatives à la jeunesse qui est la couche la plus nombreuse car 57% a moins de 20 ans.

Cette même tranche de la population est aussi la plus vulnérable.

Elle est confrontée à des problèmes de manque de formation, chômage ou sous-emploi, santé de la reproduction, déception vis-à-vis des politiques à son endroit jusque là n'ayant pas porté ses fruits, avenir incertain etc.

Dans le cadre de l'exécution de ses attributions le Ministère dispose de services et directions rattachés tels que : L'Agence Nationale pour l'Emploi des Jeunes, le Fond National de Promotion de la Jeunesse, la Direction des Etudes, de la Formation et de la Planification, Centre National d'Information et de la Documentation, l'Inspection des Affaires Administratives et Financières et le CDEPS et Services Déconcentrés.

Une DAGE ainsi qu'un réseau d'inspections régionales de la Jeunesse, le Service civique national est une part intégrante du Ministère, mais aussi le Projet de Promotion des Jeunes par contre orienté vers la santé de la reproduction.

Pour assumer son rôle elle a développé des partenariats aussi bien sur le plan national qu'international d'où son implication dans les stratégies de lutte contre le phénomène de la migration irrégulière.

C'était le Conseiller Technique 2 qui gérait le dossier, et au moment ou nous rédigeons ce travail le Ministère est à la Zone B.

Egalement le Ministère de L'Intérieur a pour supérieur hiérarchique le Premier Ministre.

Il va se charger de mettre en préparer et d'exécuter la politique en matière de sécurité intérieure définie par le Chef de l'Etat.

Cela va de la police administrative à l'organisation d'élections en passant par le Commandement territorial qui englobe les préfectures et sous préfecture.

Mais en tenant compte des attributions spécifiques dans la représentation de l'Etat.

La sécurité civile et la lutte contre les incendies et calamités naturelles sont de son ressort.

Différents services et Directions sont rattachés  à savoir :

- Direction Générale de la Sûreté Nationale

- Direction du Budget et du Matériel

-Direction de la Surveillance du Territoire

-Direction de la Police des Etrangers et des Titres de Voyages

-DAGAT

Les Sapeurs Pompiers et l'Inspection des services de Sécurité sont placés aussi sous son autorité.

Les forces de sécurité dans leurs missions et attributs ont eux aussi participé à la lutte contre la migration irrégulière à travers les brigades de gendarmerie stationnées sur les zones de départs stratégiques.

V.5. Le leadership Alliance pour la Migration et le Développement

Une autre organisation est aussi intervenue indirectement dans ce combat à savoir le leadership AMLD, qui on peut dire est une jumelle de l'O.I.M, dans la mesure où la fondatrice Madame Ndioro NDIAYE fût Directrice de cet organisme international.

Sa création remonte à fin Novembre 2009 et début 2010 sur la base du Code des obligations civiles et commerciales en tant qu'association étrangère disposant d'un siège en Suisse et Dakar au niveau des Almadies.

Elle étudie, fait la promotion de la concertation ainsi que de la formation en matière de migrations et de leadership ayant un lien avec le développement de l'Afrique.

Ses principes de bases reposent sur l'information, l'éducation-formation.

Une meilleure compréhension des phénomènes migratoires sous toutes leurs formes par les officiels, la société civile, les ONG, femmes et jeunes.

L'objectif général fixé est une connaissance approfondie et une maîtrise de la gestion des migrations et les relations avec le développement pour et par les pays Africains.

Parmi ces objectifs spécifiques éliminer l'extrême faim, financer des infrastructures locales grâce au reliquat non utilisé des fonds reçus.

Elle vise la formation par des modules d'enseignement universitaires en management de la migration

Une collaboration avec les organisations internationales afin d'assister les gouvernements à intégrer la migration dans les politiques de développement national.

L'AMLD est plutôt tournée vers une action concertée avec les pays de départ, d'accueil et partenaires au développement.

Sa structure s'établit de la manière suivante :

-Une Direction Générale à la tête Madame Ndioro NDIAYE ancienne directrice de l'O.I.M

-Un Centre international en santé et migration et développement la Vice-présidence est logée là bas

-Un département des programmes coordonnant toutes les activités de la structure

-Une trésorerie générale gérant les fonds des différents programmes, un administrateur civil est à la tête.

L'enjeu du phénomène migratoire est tellement marqué que l'AMLD a mis sur pied des modules de formation en management des migrations.

Ses enseignements reposent sur la migration et la santé, migration et genre, migration et développement, migration-société et culture, migrations-conflits et reconstructions post-conflit.

La consultation fait aussi partie de ses prérogatives auprès des gouvernements Africains, organisations internationales, régionales et locales.

L'AMLD s'investit également dans la tenue de réunions traitant de la gestion des migrations et politiques de développement, la politique de lutte contre la traite des êtres humains en Afrique.

Le volet création de réseaux et la formation des jeunes de la diaspora est l'un de ses axes stratégiques car visant à développer chez celle-ci un esprit d'entreprenariat dans les secteurs clés du développement économique et social dans nos pays.

V.6. l'Organisation Internationale du Travail

La création de cette agence date de la période de l'après première guerre mondiale car ayant été intégrée dans le Traité de Versailles en Avril 1919.

Ses organes exécutifs sont composés de représentants de gouvernements, employeurs et travailleurs.

Le contexte se basait sur la recherche d'une paix universelle durable grâce à la justice sociale.

Dès sa mise sur pied elle doit trouver des réponses à la problématique de la sécurité, l'humanitaire le social et l'économique.

Les missions et objectifs qui lui sont assignés tournent sur l'assistance aux hommes et femmes des contrées riches comme pauvres de trouver un travail décent leur assurant un revenu stable et régulier dans les meilleures conditions.

Afin de parvenir à des résultats elle fait la promotion d'un droit du travail axé sur le dialogue social dans le domaine de l'emploi, le renforcement de la protection sociale, la création d'emplois décents.

Elle élabore les normes internationales en matière de travail, par les conventions et recommandations fixant les conditions minimales de travail la liberté syndicale en particulier, le droit d'organisation et de négociation, l'abandon du travail forcé, l'égalité des chances et de traitements.

Les quatre objectifs stratégiques :

-promouvoir et mettre en oeuvre les normes, principes et droits fondamentaux du travail

-accroître pour les hommes et femmes la possibilité d'un travail et des revenus décents

-accroître l'étendue et l'efficacité de la protection sociale pour tous

-renforcer le tripartisme et le dialogue social

Elle dispose de bureaux et représentations à travers le Monde à Dakar notamment qui couvre 15 pays de la CEDEAO.

Son organigramme se compose de :

-la Direction

-le Centre de documentation et d'informations

-la Direction administratif et financier

-le service informatique

-le Département chargé de l'exécution des programmes

V.7. La Fondation Konrad ADENAUER

La structure a été mise sur pied en 1956 et depuis 1964 et porte depuis 1964 le nom du premier chancelier Allemand.

En Allemagne elle dispose de 16 succursales et est doté d'un Conseil d'administration et de membres élus.

Sa philosophie se base sur les principes du mouvement démocrate-chrétien.

Le bureau de Dakar existe depuis plus de 20 ans et gère des programmes en collaboration avec des partenaires issus du Gouvernement, parlement, acteurs du secteur privé, la société civile.

Ses départements se regroupent autour de :

-la coopération internationale et universitaire débouchant sur un programme de bourses

-l'éducation civique

-archives pour le Parti-démocrate chrétien

-activités culturelles

A Dakar et dans la sous-région elle organise des débats, ateliers de formations et ou conférences dans son champ d'intervention, le dialogue inter- religieux reste une de ses préoccupations.

Les filiales à l'étranger ont la charge de plus de 200 projets dans 120 à travers le monde déployant un personnel estimé à 80 collaborateurs.

Toutes les missions et objectifs tournent autour de la promotion des droits de l'Homme, des libertés fondamentales, la communication internationale et à l'entente entre les peuples indispensable à la construction d'un monde de paix.

La liberté, justice et la solidarité sont les principes fondamentaux guidant son action.

De même l'Etat de droit, l'économie sociale de marché la concertation permanente en matière de sécurité et de politique étrangère et une meilleure gestion de la décentralisation dans les zones où elle intervient est de mise.

Ses méthodes sont en priorité l'éducation à la vie civique et publique mais aussi les bases d'un dialogue politique.

Son budget s'élève à 100 millions d'euros dont l'utilisation peut être contrôlée par les cours des comptes et les autorités financières.

De par action certes indirecte la Fondation contribue à la lutte contre la migration irrégulière.

CHAPITRE VI : LES STRATEGIES DE LUTTE

VI.1. Les actions de l' Etat Sénégalais et Espagnol

Devant l'ampleur du ce drame des réactions s'imposaient autant du côté du notre pays d'où partaient les jeunes que du Gouvernement Espagnol principal concerné.

Dans la mise en oeuvre des mécanismes deux thèses s'affrontent : celle de la répression via le contrôle des frontières surtout côtières.

La surveillance et les patrouilles le long des plages s'intensifiaient également pour contenir les flux migratoires.

En dehors de cela les mesures de reconduction aux frontières sont devenues quasi quotidiennes ainsi que la construction des barrières supplémentaires sur Sebta et Mellila.

L'élément déclencheur a été le forcing en Octobre 2005 des barrières métalliques de Mellila et Ceuta par des clandestins.

Le Gouvernement Espagnol avait dans un premier temps opté pour le rapatriement et son Secrétaire d'Etat Espagnol aux Affaires Etrangères dixit « la solution est le rapatriement » et 10000 clandestins ont été ramenés des îles Canaries via Dakar et Saint Louis entre 2005 et 2007.

D'un autre côté un projet d'accord de 4000 visas a été validé et des jeunes pouvaient se rendre en Espagne en toute légalité pour travailler comme ouvriers agricoles, dans le bâtiment ou tout autre secteur ne disposant pas assez de main d'oeuvre.

En 2006 700 jeunes ont pu voyager mais c'était une migration circulaire la fin du contrat signifiait l'obligation de rentrer.

La fixation des populations sur place avait été soutenue à travers des écoles de formations pour aider les jeunes rapatriés d'accéder à une qualification à défaut des prêts pour les porteurs d'initiative.

Nous voyons là toute la complexité de gérer la demie- mesure entre gestion des flux migratoires et aide au développement.

Les micro- projets ne sont pas en reste, côté financement et encadrement au total 23 milliards décaissé par l'Espagne.

De son côté l'Etat Sénégalais avec l'aide des forces de l'ordre pour cette situation exceptionnelle police et gendarmerie ont mis en commun leurs action afin de :

-arraisonner toutes les pirogues tentant de partir surtout à partir des zones stratégiques (Kayar, Mbour, Rufisque, Thiaroye sur Mer), rien qu'en mars 2006 19 pirogues ont été prises avec plus de 1000 personnes à bord 60 passeurs, et 10 étrangers.

-Surveiller ces mêmes zones citées supra

- Sanctionner les passeurs eux-mêmes voire leur infliger des peines de prisons fermes comme cela fût le cas à Saint Louis.

La législation Sénégalaise dispose de la loi du 10 Mars 2005 relative à la lutte contre la traite des personnes et pratiques similaires et à la protection des victimes.

Dans l'article 4 une peine de 5 à 10 ans assortie d'une amende de 5 millions à l'encontre des organisateurs de voyages clandestins quelque soit la voie empruntée, que le territoire national ait servi d'origine, transit ou de destination.

Les arrêtés pour délit d'embarcation, escroquerie, incitation à la migration irrégulière seront poursuivis y compris les clandestins, passeurs et membres d'équipage.

De même en Janvier 2010 la Coopération Espagnole en collaboration avec la Mairie de Dakar et la FAO a mis en place un projet « promotion de l'usage d'une eau potable de qualité en agriculture urbaine périurbaine ».

Un vaste programme à portée socio-économique dépassant 520 millions de francs CFA.

Une façon pour la Coopération de contrer la migration irrégulière.

Le micro- crédit est de plus en plus intégré pour assister les maraîchers et floriculteurs dans les niayes.

Des privés espagnols ont pris par en décidant d'investir chez nous dans l'optique de créer des emplois, l'exemple le plus parlant elle la société AGROCOMERMANCHA, à Ross Bethio évoluant dans la production et l'exportation de melons.

Son champ d'action s'étend dans la formation offerte aux jeunes Sénégalais aux techniques modernes agricoles au Sénégal comme en Espagne, selon José Antonio GONZALEZ administrateur de la Société.

Sur initiative du Président de la République en 2006, le Plan REVA était également mis en place pour endiguer cette migration irrégulière et risquée.

Ce projet de développement est basé sur le retour vers l'agriculture et l'émergence de pôles d'excellence par l'accès aux fermes agricoles avec comme cibles les jeunes.

Seront concernés l'élevage, la pêche, les eaux et forêts.

Le Maroc et l'Espagne ont contribué respectivement à hauteur de 650 millions de francs CFA et 10 millions d'Euros.

Les raisons majeures de sa promotion sont les suivantes :

-le dépeuplement des campagnes imputable à la pauvreté entraînant une urbanisation galopante et mal maîtrisée

-l'explosion du phénomène de la migration clandestine

-la faible contribution du secteur primaire dans la croissance alors qu'il emploie le plus de monde.

-l'insécurité alimentaire

-la pauvreté en zone urbaine contre laquelle il faut lutter

Ce Retour vers l'Agriculture est une partie intégrante du développement durable, et vise à inciter les populations toutes catégories comprises à un retour massif vers la terre.

Cela participera à faire de l'agriculture le moteur du développement national.

Sa particularité est l'avènement d'une nouvelle génération d'agriculteurs aptes à l'initiative privée dans le secteur agro-industriel englobant l'aquaculture, la pisciculture même l'artisanat.

Au plan national et régional il est mis en oeuvre par le Ministère du Plan, la tutelle demeure au Ministère de l'Agriculture, de l'Hydraulique Rurale et de la Sécurité Alimentaire.

Son objectif général est l'augmentation considérable de la production agricole, répondre aux objectifs de Stratégie de Croissance Accélérée. Et constitue la base du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté et de la Stratégie de Croissance Accélérée.

Ses objectifs spécifiques :

-Lutter contre la migration irrégulière et l'exode rural en créant des conditions de retour volontaire à la terre.

-créer des emplois dans l'agriculture bien rémunérés pour fixer les populations dans leurs terroirs.

-améliorer la productivité et développer la production agro-industrielle

-améliorer les conditions de vie des populations rurales

-assurer la maîtrise de l'eau

-promouvoir un agriculteur de type nouveau

-aider le monde rural à se doter des nouvelles techniques et nouvelles technologies générées par la recherche

La liste n'est pas exhaustive et le but ultime est l'atteinte de l'option « émigration clandestine Zéro » un concept lancé par le Chef de l'Etat

Le Plan REVA concerne l'ensemble du territoire national et ses cibles sont variées allant des émigrés aux jeunes citadins en passant par les femmes et leurs groupements, les agriculteurs bien sûr.

Les associations paysannes, communautés religieuses, fonctionnaires, militaires libérés ne sont pas en reste de même que les hommes et femmes d'affaires.

Cela s'étend aux sortant des écoles de formations, universités, les volontaires de l'agriculture et sans emplois.

L'Agence Nationale de gestion et de mise en oeuvre du Plan REVA est fondée en 2007 pour encadrer et rendre opérationnel les projets du plan.

Ses zones prioritaires définies sont surtout Kirène, Tivaouane Peulh, ndieguéne, Pointe Sarène.

Dans son fonctionnement elle a des partenaires telles que le PDMAS, ASPRODEB, ANCAR, CNCAS, ISRA, UGB de Saint Louis.

Ce dernier fonctionne par campagne et le bénéficiaire rembourse le crédit qui lui a été accordé ainsi que les charges relatives aux prestations de service, par contre les intrants, moyens logistiques, terres sont mis à sa disposition.

Pour démarrer d'août 2006-2007, la phase pilote devait mettre en place 550 pôles d'émergence intégrée et la promotion de l'initiative privée dans le secteur agricole. Ses dernières auront des spécialisations allant des cultures maraîchères incluant également la production de fruits de mer.

Les résultats majeurs visés sont :

-la création de 300000 emplois directs et indirects

-réduire l'importation des produits laitiers par l'amélioration génétique et 8000 vaches laitières

-des retombées positives sur la souveraineté alimentaire et la balance commerciale en réduisant la dépendance de l'extérieur

-les effets positifs sur les revenus des ménages et la sécurité alimentaire

-l'arrêt de l'émigration clandestine

Sur le long terme période 2008-2015, le Plan REVA s'évertuera à réaliser les missions assignées à l'agriculture dans le cadre de l'Objectif du Millénaire pour le Développement et de la Stratégie de Croissance Accélérée.

A savoir réduire la pauvreté de moitié d'ici 2015, au taux de croissance à deux chiffres, et créer les conditions d'un développement durable.

En exemple 3200 pôles d'émergence agricole à l'image des fermes villageoises modernes devraient voir le jour.

Des techniques seront réalisées avant toute concrétisation ou mise en oeuvre.

Celles-ci seront à vocation agro- sylvo-pastorale, agro-pastorale ou piscicole selon les caractéristiques et vocations des zones d'implantation.

Des fermes de type villageoises modernes tournées vers les légumes et céréales sont aussi une partie du plan REVA, ce fût le cas à Djilas qui est situé dans le Sine-Saloum et dont les activités majeures reposent sur la pêche, l'agriculture, l'extraction du sel et le commerce.

La primauté du secteur agricole lui confère d'office une place privilégiée mais celle-ci est trop tributaire des variations climatiques.

De cette situation découle une baisse et une instabilité des rendements par exemple les céréales ont vu leurs productions baissées de 23% en 2001-2002.

Pour la dite communauté rurale les fermes agricoles étaient en priorité destinées aux groupements de femmes et jeunes.

L'objectif général se basant sur l'amélioration des conditions de vie des populations rurales durant la période mise en oeuvre.

L'objectif spécifiques accroître les revenus des groupements de femmes durant 2008-2009 la phase test.

Les cibles et résultats attendus rejoignent toujours ceux du Plan REVA déjà énumérés supra.

C'est tout le processus qui est pris en compte de la production à la commercialisation.

L'action de l'Etat Sénégalais abordée, nous allons nous tourner vers le FRONTEX projet de l'Union Européenne

VI.2. Le FRONTEX

Fondé en 2004 le FRONTEX est devenu justement fonctionnel en 2004.

Son but principal est le contrôle des frontières extérieures de l'Union Européenne.

Le siège est à Varsovie (Pologne) et son budget annuel est de 80 millions d'euros.

Elle fait la promotion de la coopération frontalière et forme les gardes-frontières mais aussi recueille les informations sur la surveillance que communiquent les Etats membres.

Tous les équipements sont fournis par les états membres (avions, bateaux, hélicoptères) car sa création est liée au fait que chaque année environs 500.000 migrants entrent de manière illégale en Europe dont 14% par voie maritime.

En 2006 sur demande espagnole le FRONTEX met en place un dispositif de contrôle de la migration irrégulière au large du Sénégal et de la Mauritanie.

L'objectif visé est d'empêcher l'arrivée des clandestins aux îles canaries, ces derniers étaient 31000 en 2006 contre 4700 en 2005.

Pour rappel les Canaries et le détroit de Gibraltar sont les principales voies de migrants clandestins d'Afrique au Sud du Sahara.

La période favorable pour redoubler les patrouilles étaient surtout l'été et rien n'est laissé au hasard : hélicoptères, avions, navires.

La dite saison était favorable au « voyage » à cause d'une mer plus calme que pendant les autres saisons.

Avec ses 700 kms de côtes le Sénégal est l'un des pays les plus en vue pour le « voyage » car pourvoyeurs de clandestins voulant gagner l'Europe coûte que coûte.

Il s'est vu obligé de joindre le FRONTEX en 2006 et en 2007 de rendre permanente les patrouilles communes dans le cadre de la coopération.

Certes le rythme des embarcations ont cessé pour cause des surveillances accrue mais les tentatives de partir en Europe en général et Espagne en particulier suivent leur cours.

La voix du désert est devenue une alternative empruntée par les clandestins pour partir.

D'autres pays ont pris le relais tels que la Gambie ou la Guinée Bissau et Conakry car ces pays ne sont pas signataires du FRONTEX. Ces « détours » sont plus longs plus coûteux et plus risqués.

Rien qu'en 2007 presque 300 migrants et réfugiés ont péri tentant d'entrer en Europe clandestinement.

Pour le budget de 14 millions en 2005 il est passé de 32 millions en 2006 et 72 millions en 2007.

Certes sur l'Atlantique les patrouilles ne se font plus, mais l'Agence en charge du FRONTEX existe toujours et a une vocation préventive et ses résultats mitigés publiés notamment en matière de droits humains.

Il est admis que la pression migratoire sur l'Europe a connu une montée durant le second trimestre de 2010, mais moins forte que les années précédentes.

Sur le plan sécuritaire et des libertés le Conseil de l'Europe a promulgué à Stockholm en Décembre 2009 un plan d'action visant à protéger les frontières surtout au sortir de la crise financière.

L'autre objectif est une stratégie Europe 2020, pour une meilleure défense des intérêts des citoyens du Vieux Continent en intégrant ceux qui la font avancer.

Sur le plan moral la protection des valeurs morales communes n'est pas oubliée.

VI.3. La conférence Euro-Africaine de Rabat 2006

La dite conférence s'est tenue les 10 et 11 Juillet 2006 à Rabat (Maroc).

Elle a été présidée par le Ministre Français des Affaires Etrangères Philippe Douste-Blazy en compagnie de ses homologues Sénégalais, Marocain, Finlandais, et Espagnol.

Pour la première fois une rencontre inter- ministérielle était consacrée au lien entre la migration et au développement.

Egalement une première réunissant les pays d'origine, transit, et de destinations des flux migratoires sur le tronçon reliant l'Afrique et l'Europe.

La conférence de Rabat a vu la participation des 25 pays de l'Union Européenne, l'Islande Bulgarie, la Norvège et la Suisse ainsi que 28 Etats Africains appartenant à la CEDEAO et la CEMAC.

Les sujets débattus tournaient autour des politiques de développement et Co- développement l'organisation de la migration légale et la lutte contre la migration irrégulière.

L'objectif visé par cette manifestation fût la mise en oeuvre de mesures de régulations et de gestion des flux migratoires mais aussi la promotion du développement durable afin d'offrir aux populations des conditions de vie décentes.

Pour le Président Jacques CHIRAC l'émigration est au coeur des relations franco-africaines

Il propose de combattre toutes formes de migrations irrégulières en s'attaquant à ses profondes : pauvreté, chômage, inégalités entre pays riches et pauvres, sensibilisation des jeunes Africains par rapport à l'image perçue et projetée de l'Europe etc.

Dans ce cadre la France prônait :

· la mise en place d'un observatoire Euro-Africain des migrations

· le lancement de nouveaux projets de co-développement entre les deux continents mobilisant la diaspora africaine installée en Europe en usant des financements communautaires existants.

· la définition d'une stratégie en matière de réintégration consistant à organiser les retours des migrants ne remplissant plus ou pas les conditions pour séjourner dans un Etat.

· l'accroissement des mobilités de travailleurs ayant des compétences entre l'Europe et l'Afrique avec comme cibles primaires : les étudiants, jeunes professionnels, médecins, chercheurs.

Tous ceux qui participent de près ou de loin au développement et dynamisme du pays d'origine comme celui d'accueil

Parmi les déclarations officielles lors de la fin de la rencontre il peut être cité :

· Un engagement à encourager et approfondir un dialogue politique et opérationnel entre l'Europe et l'Afrique en matière de migration et de développement.

· une augmentation de l'aide au développement 23 milliards supplémentaire d'ici 2015 à l'attention de l'Afrique de la part de l'U.E.

· La Libye a aussi proposé d'accueillir une conférence ministérielle Europe-Afrique avant fin 2006 visant à pousser un dialogue de portée continentale et ayant pour thème : migration et développement

· les questions de migrations doivent s'aborder de manière bilatérale autant du côté des pays d'origine, de transit et de destination que de l'Union Européenne.

La question du retour des migrants en situation d'échec n'a pas été occultée, une assistance pourrait leur être apportée dans le cadre des micro- projets pour faciliter leur retour dans la sérénité.

Les créations d'emplois durables ou d'activités sources de revenus seront aussi des volets importants.

Les transferts d'argent des migrants sont estimés à 150 milliards de dollars par la Banque Mondiale mais seuls 10% seront destinés à des investissements productifs, la mise en place d'un compte-épargne développement qui vont défiscaliser les fonds destinés secteurs clés de production.

La rencontre de Rabat ne fût pas la seule déjà en Septembre la 3ème Conférence ministérielle sur l'immigration en Méditerranée occidentale se tenait.

L'O.I.M, le BIT et le Centre international pour le développement des politiques migratoires y ont pris part comme observateurs.

L'Europe, le Maghreb étaient les principaux participants.

Les recommandations majeures pour venir à bout de la migration irrégulière ont tenu la vedette par le biais du renforcement de la coopération, de l'échange d'informations sur le secteur, une périodicité des rencontres d'experts venant des deux rives faisaient aussi l'unanimité.

Ces derniers prendraient en charge la gestion et le traitement des flux migratoires.

Là encore la sensibilisation et la lutte contre la pauvreté sont évoqués et bien sûr des projets de développement dans les zones à forte partance migratoire pour fixer les populations.

Et vue l'ampleur de la question les participants ont projeté d'étendre le débat en Afrique subsaharienne.

La libye s'occuperait de la sécurité vu le réseau de passeurs l'ayant transformé en plaque tournante.

L'une des premières réalisations concrètes de ces deux rencontres fût la mise sur pied du projet migrations professionnelles pour mieux gérer les migrations.

Il lie certains Etats de l'U.E la France bien sûr, l'Espagne, le Portugal et l'Italie aux pays Africains en particulier le Sénégal, Bénin, Mali, le Cameroun.

L'objectif du projet de partenariat vise à encourager la promotion et la gestion efficace de la mobilité des travailleurs au plan international.

La France a crée au sein du Quai d'Orsay l'Office Français de l'Immigration et de l'intégration dont le but est d'accueillir, d'assister les travailleurs nouvellement embauchés et de leur faciliter l'adaptation au mode de vie en France.

Son rôle consiste aussi à vérifier la crédibilité et la véracité des offres d'emplois auxquelles les candidats répondent pour éviter les arnaques orchestrées par les filières d'émigration douteuses. Ces derniers exploitent les travailleurs en situation irrégulière dans le travail au noir, sans qu'ils ne puissent faire de recours car eux-mêmes étant en infraction.

La stimulation des retombées positives de l'immigration du travail est aussi un objectif, mais aussi plus de coopération et de dialogue entre les pays d'origine d'Afrique et ceux d'accueil en Europe.

Si les candidats à l'immigration professionnelle sont le coeur de cibles les Services Publics de l'Emploi, instances et acteurs de la Société civile intervenant dans les questions de migrations peuvent apporter leur contribution.

Le projet tient compte du caractère transversal de la migration professionnelle, des profils disponibles au niveau des pays d'accueil et du parcours de chacun, c'est une coopération autant nord-sud que sud-sud.

Ce type de migration peut se faire de manière temporaire, durable ou saisonnière, mais dans tous les cas les migrants bénéficient sont aussi de processus de retour pour une réinsertion professionnelle dans le pays d'origine.

Au Sénégal par exemple ce projet est partenaire du Service de la main d'oeuvre, l'ANEJ, et du Ministère de la Jeunesse des Sports et des Loisirs.

Des ressources documentaires, séminaires de formations, ateliers ainsi qu'opportunités de réseautage sont mis à la disposition des demandeurs dans le but de les aider à préparer leur voyage dans les conditions optimales.

Ce projet est porté par le GIP international dans le cadre d'un consortium Européen et s'adresse aux services de l'emploi et Ministères des pays concernés déjà cités.

Plus proche de nous au Mali c'est le CIGEM qui est l'un de ses partenaires phares.

Mais tout ceci est à mettre dans sont contexte car décidé et appliqué avant la crise financière internationale.

V.4. L'Organisation Internationale des Migrations et ses partenaires

La dite institution ne pouvait rester insensible face à ce drame du fait de sa vocation.

Ses tournées commencent en 2007 par Ziguinchor et l'optique est d'appuyer les migrants rapatriés ainsi que les candidats potentiels.

Elle-même a toute une série de publications : Les Fondements de la gestion des migrations répartis en volumes et analysant la complexité des migrations allant du droit international en passant par la responsabilité des Etats et la réglementation sur les conditions de travail dans les pays d'accueil.

Son slogan fût «  tukki taxul tekki » littéralement traduit voyager n'est pas synonyme de réussite.

Le renforcement des capacités et la gestion des flux migratoires en étaient les points saillants évidement la lutte contre la migration irrégulière.

Le financement en tant que programme d'urgence est assuré par l'Union Européenne pour une durée de six mois de Mars à Octobre 2007 d'un montant de 1,2 millions d'Euros.

Les années 2008-2009 aussi sont chargées pour l'O.I.M les 19et 20 Janvier des journées de sensibilisation sont organisées à Pikine et Mbour en collaboration avec le Ministère des Sénégalais de l'Extérieur et du Tourisme.

L'objectif de visé l'adhésion des populations à l'élimination de cette pratique qui selon Madame Siga SARR DIOUF ternit l'image de notre pays.

Les partenaires furent les associations de jeunes, groupements de femmes, dahiras etc.

Les informations s'axaient autour du processus migratoire et de la dure réalité de la vie en Europe surtout pour une personne en situation irrégulière.

Les réseaux d'associations désireux d'intervenir dans la lutte contre le fléau ne furent pas en reste à travers des animations et causeries communautaires dans les lieux publics.

Madame Diouf est revenue sur les aspects sécuritaires et socio-économiques visant à endiguer les départs mises en place par l'Etat.

Force est de reconnaître qu'une baisse a été enregistrée car de 35000 sénégalais sur les embarcations vers l'Europe en 2006-2007 les chiffres sont passés à 1500 en 2008.

Même son de cloche à Yarakh toujours l'O.I.M avec la participation de l'Office Belge des Etrangers a pris part à la journée de sensibilisation du 11 Février 2009

Le Président de la Fédération des pêcheurs et le porte-parole des associations avaient rappelé que si les jeunes en sont arrivées là c'est par manque de choix aucune perspective d'emploi ou de promotion de l'auto-emploi dans leur pays.

Selon eux une solution concertée permettra de s'en sortir.

Côté financement l'O.I.M n'est pas en reste une trentaine de projets générateurs de revenus ont été octroyés, M. HANN a réitéré son engagement à soutenir la jeunesse.

Les femmes de Yoff et Thiaroye ont marqué de leur présence cette journée.

La seconde phase de sensibilisation a déroulé sa caravane à Guédiawaye en Juillet 2009.

L'ONG Agora pour l'éducation aux droits de l'enfant et à la paix a été son partenaire et le milieu éducatif constituait la cible primaire.

En janvier 2010 l'arrivée des clandestins sur les côtes des îles Canaries a baissé de 45,7%.

Les artistes locaux ne sont pas restés bras croisés une exposition a été organisée au siège O.I.M de Dakar en Septembre 2007, celle-ci s'intitulait « regards croisés sur l'émigration clandestine »

Ils ont montré tout leur savoir-faire à travers un atelier et les revenus tirés des ventes d'oeuvres d'art ont été versés aux activités du GIE TEKKI FI CI SENEGAL.

La dite association regroupe des jeunes ayant été expulsés d'Europe.

L'initiative est née du programme financé par la Commission Européenne pour renforcer les capacités du gouvernement en termes de gestion des migrations et lutter contre celles irrégulières.

Dans sa croisade l'O.I.M n'est pas seule, la Fondation Konrad ADENAUER l'épaule toujours dans la sensibilisation à travers une série de bande dessinée en Décembre 2006, Afrique Citoyenne : émigration clandestine, l'aventure mortelle.

La dite publication ne se focalise pas sur les dangers et conséquences sociaux-économiques, mais faire renaître l'espoir chez les jeunes en leur proposant une image projetée positive de leur pays, afin qu'ils restent sur place.

La Fondation a été motivée par le fait d'éviter aux jeunes de se laisser par les marchands d'illusions leur faisant miroiter une vie meilleure en Europe, elle est orientée également vers la valorisation de petits métiers pour fixer les jeunes sur leur terroir.

Cette option aiderai à soutenir les zones à vocation pêche ou agriculture dépeuplées quasiment par l'émigration clandestine.

Il y a dix ans le Vieux continent pouvait offrir du travail, mais plus maintenant.

Sans compter le risque de perte d'identité culturelle, de verser dans la délinquance une fois dans une condition de clandestin en Europe.

Le Bureau Sous Régional de l'O.I.T a joué un rôle en partenariat avec l'O.I.M par le projet STEP (Stratégies et Techniques contre l'exclusion sociale et la pauvreté) il a contribué à réduire la migration irrégulière.

Elle travaille à étendre la couverture de la sécurité sociale, en réalité le STEP est le suivi-évaluation des sommets mondiaux sur le développement social à Copenhague et Genève, le programme lutte au niveau mondial contre l'exclusion sociale et la misère.

Elle est le socle de l'activité de l'O.I.T soutenir chaque homme et femme à obtenir un travail décent dans le respect de la dignité humaine, l'équité et de liberté.

Le programme STEP repose sur la généralisation de la sécurité sociale par l'intermédiaire de l'assistance technique.

Ces cibles prioritaires se composent de responsables publics, partenaires sociaux, société civile, la nécessité d'étendre la sécurité sociale se fait de en plus ressentir dans les pays ou le programme existe, l'émergence de la micro-assurance en est une résultante.

Techniquement le STEP soutient les responsables publics et partenaires sociaux pour la définition des stratégies nationales extension et conception du régime de la protection sociale cohérent.

Les acteurs sociaux et groupes sociaux-professionnelles interviennent comme des interlocuteurs également les réseaux de micro-finance.

L'un des objectifs est aussi la lutte contre l'exclusion sociale.

C'est sur financement de la Belgique.

Le PRODIAF (Programme de Promotion du Dialogue Social en Afrique) fait partie des projets de l'O.I.T dans des pays récemment sortis de conflits armés ou crises, sa présence au Sénégal date de 10 ans et la phase 3 s'étend sur 2008-2011.

La stratégie globale se fonde sur la promotion du dialogue social, et la prévention des conflits sociaux.

Ses actions vont de la formation en matière de négociation et ou médiation, jusqu'à la mise sur place de réseaux d'experts en dialogue social dans les Etats francophones.

Son projet phare demeure cependant le BIT Migrant Programme dont l'objectif est une approche de la migration de main d'oeuvre basée sur les droits.

Toute sa philosophie s'appuie sur une régulation et souveraineté de l'Etat sur les politiques de migration, le renforcement et de la coopération internationale.

De même les processus multilatéraux et encourage la promotion de la participation tripartite dans la politique migratoire et fournit un large éventail de mesures d'exemples de bonnes pratiques en terme de conditions de travail.

Le résultat attendu un plus grand respect des droits de l'Homme en général et des migrants spécifiquement conformes à ses conventions.

Le programme fait le lien entre ces droits, la migration de main d'oeuvre et le développement.

L'objectif général est de maximiser les bénéfices d'une migration encadrée de la main d'oeuvre pour promouvoir le développement durable et réduire la pauvreté.

BIT Migrant programme compte parmi ses thématiques la réinsertion des migrants de retour pour les assister dans la gestion de leur auto-emploi c'est l'exemple de la Plateforme d'appui au secteur privé pour la valorisation de la diaspora sénégalaise en Italie le projet s'élève à 13 milliards de francs CFA.

Une meilleure utilisation des centaines de milliards transférés est à l'étude car ces derniers dépassent les revenus tirés du tourisme et ou les phosphates, seuls 10% sont investis dans le secteur productif, le reste dépensés au jour le jour dans les dépenses des ménages et les cérémonies fastueuses.

Toutes ces organisations et institutions n'auraient pas réussi à faire passer leurs messages à destination de leurs cibles sans les médias (télévision, radio, presse écrite, affichage et cinéma)

A travers des opérations de relations publiques et relations presse qui ont relayé les stratégies de lutte citées plus haut.

En prenant à témoin l'opinion nationale et internationale dans le but de lui faire prendre conscience des dangers du phénomène, l'inciter à contribuer à sa façon à son éradication partielle

De cette manière épouse les objectifs de la communication sociale.

Hélas comme toute oeuvre humaine les mécanismes de lutte ont montré leurs limites, car en dépit de tous les projets, toutes les mesures le phénomène persiste avec d'autres voies utilisées par les candidats au voyage clandestin.

Ces dites limites feront l'objet de notre prochaine section.

VI.5. Les Limites des mécanismes de lutte

Le dilemme auquel sont confrontés les intervenants de l'immigration clandestine est du au fait des politiques de rechanges limitées.

Sur le plan communautaire déjà la seule voie restait la sensibilisation des jeunes sur les dangers du voyage clandestin, les moyens de ce type de campagnes étant peu important il existe une incidence sur la portée du message.

Les jeunes tentent toujours cette aventure sachant les risques, mais face au manque de perspectives d'emploi ils veulent jouer leur va-tout par le désert de plus en plus.

D'autant plus comme il est d'habitude dans nos pays Africains les tentatives de résoudre les problèmes ne sont envisagées une fois le seuil critique atteint.

C'est depuis la fin des années 70 début des années 80 que nous avons commencé à voir le phénomène des maîtrisards chômeurs, sur le coût le Gouvernement d'alors avait prôné des solutions.

Et pour cette époque les mentalités n'avaient pas été préparées à entreprendre, à promouvoir l'auto-emploi, dès la sortie de l'Université, de l'Ecole Nationale ou de formation il faut aller chercher du travail.

A souligner que le souci majeur reste aussi le mimétisme au moment même ou nous rédigeons ce travail force est de constater qu'à chaque fois que dans notre pays un secteur est porteur tout le monde l'investit en même temps ce qui le sature rapidement.

L'exemple des télé-centres et cybers-espaces, salons de coiffure et couture nous l'illustre parfaitement car si jusqu'en 2004 l'objectif était de créer 22000 emplois indirects via les télé-centres, cybers-espace et vente de cartes téléphoniques.

De nos jours la SONATEL n'accorde plus d'autorisation d'ouvertures de télé-centres pire beaucoup ont fermé complètement absorbé par les portables, et la téléphonie par internet mais aussi une saturation liée à leur prolifération.

Dire que le secteur a connu une période faste entre 1992 et 2008 générant des milliards de chiffres d'affaires.

Mondialement les migrants illégaux sont 50% des flux et hélas dans notre sous-région Ouest-Africaine plus de la moitié des partants sont analphabètes ou peu scolarisés ce qui amoindri leurs chances d'intégration s'ils sortent miraculés.

De ce fait ne connaissent pas assez la législation du travail des pays d'accueil

Faces à la limites de l'Etat Sénégalais et Espagnol les syndicalistes l'UNSAS précisément sont même allé jusqu'à vouloir créer un projet migration, santé, sécurité du travail.

La sensibilisation est une bonne chose mais une politique prenant davantage leurs soucis de travail c'est encore mieux.

La surveillance des côtes par exemple a contribué à faire baisser les pirogues en partance pour l'Espagne, il est bien vrai.

Mais les arrivées sur les îles canaries se poursuivent car les passeurs et leurs complices qui dès fois sont de l'Administration trouvent toujours des astuces pour contourner les gardes-côtes espagnols.

En présence des patrouilles côtières les itinéraires ont changé empruntant le désert en tous cas la voie terrestre la Mauritanie devient alors un point névralgique menant à Agadez, Tamanraset, Sebha et les itinéraires varient d'un contexte à un autre une combinaison des moyens se fait (voie désertique et par le train par exemple)

Elle a du faire appel à l'Union Européenne pour l'aider à renforcer sa surveillance de ses côtes.

Via la Mauritanie c'était directement l'Afrique de l'Ouest-îles Canaries, il y a presque plus de risques par cette voie

Pas plus tard qu'en août 2010,12 candidats de plusieurs nationalités africaines ont trouvé la mort dans le désert algérien en tentant de rejoindre l'Europe leur camion est tombé en panne selon le site internet actu-bénin.

Le chauffeur et le passeur seuls ont survécu.

Selon M. Diakité de l'Association des initiatives pour le développement venant en aide aux migrants expulsés de Bamako et les sensibilise en même temps aux risques des voyages.

Il estime qu'il y a relâchement dans la prévention et que d'autres alternatives devraient être proposées à ceux qui prennent le risque de partir.

Les clandestins trouvent un moyen de contourner les dispositifs de contrôle de l'Union Européenne dans le Détroit de Gibraltar, la politique de durcissement ne fait rendre les candidats à entrer en Europe advienne que pourra.

La répression seulement ne suffit plus une conception nouvelle du co-développement doit être étudiée avec plus de rigueur.

Les réseaux de voyageurs clandestin sont hyper organisés même dans les pays d'accueil ce qui rend le phénomène encore plus difficile à gérer.

Le plan REVA a été dénigré et rejeté par les jeunes qui en étaient pourtant le coeur de cible « le plan REVA ne nous fait pas rêver »

Comme conséquences le jeune refoulé qui a finalement dépensé son argent pour rien est frustré, marqué par des expulsions de plus en plus violentes et humiliantes souhaite retourner à tout prix.

Il ne peut pas subir le regard du voisin, de la société voire de sa propre famille qui peut vivre ce retour comme un déshonneur, le fils du voisin ou de la rivale de la mère ayant voyagé.

Même le CNCR a été sceptique sur les chances d'aboutissement de ce projet, il est le principal organisme paysan du Sénégal.

Selon cette institution l'Etat devrait d'abord prioriser les agriculteurs de métiers qui eux-mêmes sont obliger de venir en ville à cause des conditions de vie trop dures dans les campagnes et intérieur du pays où rien n'a été fait.

Le volet psychologique a été négligé, non seulement les mères sont endeuillées mais se sentent fautive, car c'est cet enfant parti dans ces conditions difficiles, voulait les aider à avoir une vie meilleure.

Elles ont besoin de soutien psychosociologique.

Les facteurs socio- culturels déjà énumérés représentent également une limite aux stratégies de lutte utilisées.

La nouvelle donne prônée qui consiste à ne recruter que des travailleurs qualifiés comme l'a depuis longtemps mis en place le Canada, n'est pour faciliter la situation, dans certains pays Européens cette notion est reprise sous le terme immigration choisie or la demande est supérieure à l'offre.

En plus c'est soumis à la condition d'investir dans son pays d'origine si la réussite sociale est acquise, le migrant doit être utile pour les deux côtés.

Les politiques migratoires varient selon les partis au pouvoir (gauche ou droite) l'actualité nous rejoins au moment ou la France expulse des Roumains en situation irrégulière selon le Ministre de l'Intérieur.

Dans ce même pays la migration professionnelle a baissé de plus de 33000 titres de séjours délivrés en 2008 à 27000 en 2009 du fait de la crise économique mondiale et à la détérioration de l'emploi.

Ce sont les flux migratoires économiques qui ont souffert de la crise au sein des espaces de libre circulation.

Lui emboîtant le pas le gouvernement Zapatero en Espagne a pris des mesures de restrictions sur les conditions de séjour et d'immigration du fait de la crise qui l'a aussi touchée.

L'astuce c'est moins d'arrivées et lutte contre ceux en situation irrégulière, l'Europe accueille de moins en moins d'immigrés, c'est un renversement de tendance en Espagne car ce même gouvernement socialiste avait massivement régularisé en 2005-2006.

Les contrôles d'identités des étrangers et les arrestations se sont multipliés et la nouvelle donne permet d'expulser des mineurs depuis 2008.

La dite politique frustre encore plus les jeunes refoulés car la majorité des candidats sont des analphabètes sans aucune qualifications professionnelles leur donnant le sentiment d'être exclus.

Un autre revers de la médaille à soulever notre société est profondément tournée vers la superstition les charlatans et ou fabricants de potions magiques eux aussi sont aussi pervers que les passeurs et organisateurs de voyages en promettant de leur procurer des substances ou eaux bénites susceptibles de concourir à la concrétisation du projet de voyage quel que soit la voie utilisée.

Là encore c'est la crédulité pure et dure de nos compatriotes qui se reflète c'est pareil que lors des arnaques par les multiplicateurs de billets de banque combien se sont fait plumer de cette façon sans même avoir eu le temps de réaliser, du surcroit des gens instruits.

VI.6. Les Recommandations

Les facteurs majeurs de l'émigration irrégulière, mécanismes de lutte et leurs limites étudiées, nous allons tenter d'apporter des recommandations pour combattre sur une longue durée ce fléau.

Force est de constater que la répression a vite montrer ses limites, la priorité sera donc l'aspect développement socio-économique.

Celles-ci tourneront autour de :

@ La promotion de la mixité des compétences, en effet chaque année des milliers de jeunes sont diplômés en marketing, comptabilité- gestion, management de projets, assistanat PME-PMI, Banque-finance.

Au lieu de se tourner vers les entreprises et organisations qui traînent les pieds pour recruter, pourraient apporter leur savoir-faire aux agriculteurs, pêcheurs et petits commerçants principaux candidats à la migration irrégulière ceci dans le cadre de micro- projets.

Si les acteurs du secteur informel maîtrisent leur métier, ils pourront renoncer au voyage.

S'il est vrai qu'ils ont par la suite suivi des formations avec l'ONFP, et du CNQP, des lacunes existent et ces jeunes diplômés peuvent les aider à combler en contribuant à leur reconversion en continu qui s'impose du fait de la saturation rapide dans certains secteurs.

La promotion des micros-projets et des initiatives personnelles sont à saluer néanmoins, des efforts sont à fournir dans le suivi-évaluation qui pose souvent problèmes spécifiquement en terme financier.

-l'exemple de la communauté Guinéenne :

L'arrivée massive des guinéens au Sénégal s'est faite dans le contexte du régime autoritaire de Sékou TOURE vers les années 70-80.

Ils migrent aussi au Mali voisin et se tourne dans le transport urbain qui jouent un grand rôle dans les échanges entre les deux pays.

Depuis lors, ils sont à l'origine d'un réseau de petits commerces leurs segments étant la vente de fruits et de charbon et aussi pressing et nettoyage informels.

La rue Sandiniery dans le centre-ville de Dakar est leur lieu de prédilection au même titre qu'une partie du marché Tilène en face Maison de la Culture Douta SECK.

Ils sont la première communauté étrangère vivant au Sénégal à Dakar leur nombre s'estime à 77000 personnes. L'un d'entre eux Souleymane BOBO a vu son nom de venir célèbre en devenant milliardaire rien que dans le commerce des fruits de nos jours il est retourné à Conackry.

D'autres secteurs sont pour eux une aubaine telle que les blanchisseries-nettoyage informelles, le commerce et l'exploitation du charbon à toute échelle, que dire des boutiques phénomène accru depuis les départ des mauritaniens suite aux évènements malheureux d'Avril 1989.

La nouvelle tendance de la nouvelle génération de jeunes originaires de ce pays est lancée par les vendeurs de nems et de pains chinois stationnés devant les écoles et ou lieux de travail, il en est de même pour les jus de fruits fabriqués localement mis en sachet.

Leur force se trouve aussi dans leur capacité d'organisation et leur solidarité relative.

Pourquoi ne pas prendre exemple sur eux en valorisant et encadrant davantage les petites activités, au lieu de dépenser son argent en risquant sa vie ou le rapatriement forcé.

Surtout que les expulsions se font de plus en plus brutalement et le paradoxe est que jusqu'à une période précédent la crise financière une fois en Occident acceptent les petits boulots qu'ils refusent ici.

Ceci sans porter atteinte à leur intégration ou inciter à la xénophobie.

-Une implication de la diaspora installée en Europe à travers la Fondation des Emigrés Sénégalais ayant le devoir moral comme ils sont responsables de la tentation du voyage de mener des campagnes de communication interpersonnelle avec leurs jeunes frères.

Le Projet Afrique-Migration vise à éclairer sur les réalités de la migration d'abord et l'impact des envois sur les économies des pays d'origines des migrants dans leur contribution à lutte contre la pauvreté.

Ses deux objectifs sont :

-Renforcer les capacités des décideurs, banques et institutions financières en Afrique dans l'optique d'une gestion plus rationnelle des fonds envoyés.

-le second portera sur la fuite des cerveaux et mobilisation des ressources de la diaspora, l'analyse sera orientée toujours sur les envois de fonds, le motif pour lequel certains pays en Afrique pourvoient des migrants qualifiés, leurs destinations cibles, la primauté des migrations sud-sud comparées à celles sud-nord.

Celle-ci aurait comme objectif de tenir un langage de vérité pour modifier l'image perçue de l'Europe et de l'immigration, même ceux qui sont en situation régulière peinent à joindre les deux bouts à plus forte raison dans la clandestinité.

Heureusement la Fondation peu à peu commence à être connue du public et opte pour la sensibilisation en dénonçant les tares de cette catégorie d'émigration car regroupant des sénégalais à travers le monde y compris l'Europe.

Elle aide à des projets pour les migrants voulant revenir au pays et y travailler mais aussi la formation à l'entreprenariat de PME-PMI.

Les Occidentaux eux-aussi ont un double-jeu autant sur les actions concertées en plus ne montrent que rarement des images négatives de leurs contrées.

Cette situation entretient un flou dans les opinions des pays de départ et d'accueil.

A noter qu'un manque de transparence de l'Etat Sénégalais a même était décriée par des associations de jeunes originaires de Sédhiou car la localité a perdu beaucoup de ses fils dans ce drame.

-Socialement dans les familles certains comportements sont à revoir parce que les parents même s'ils n'ont pas financé le voyage ont tendance à favoriser celui qui a le plus réussi fût -il le benjamin.

L'esprit de combativité, de non renoncement, le refus de la fatalité devraient être inculquées à nos jeunes, tout ne s'obtient pas en même temps, la réussite est au bout de l'effort.

Il est temps de bannir la représentation sur l'Europe comme l'endroit de la mobilité sociale, de l'obtention d'un emploi rapide  tout débute par là.

-Nos politiques et dirigeants ceux des pays riches se sont vus adresser un avertissement par Ali SOUMARE, homme politique français du P.S d'origine malienne et président du FOJIM lors du dernier Sommet France-Afrique « occupez de la jeunesse sinon la jeunesse s'occupera de vous »

L'Occident quant à lui avait été averti par le Président Abdou DIOUF, ce dernier avait affirmé déjà durant les années 90 en direct d'une chaîne de télévision française que si nos pays n'étaient pas aidés dans des conditions équitables le nord allait envahir le sud.

-la satisfaction des aspirations des jeunes est aussi un enjeu clé, la répression a montré ses limites, une relance sérieuse du secteur agricole dans tout le sens avec un modèle participatif, la promotion des secteurs productifs nécessitant l'usage de la main d'oeuvre locale, mener des campagnes pour des marchés équitables afin d'éviter aux petits exploitants de subir les effets de la mondialisation.

-Les acteurs du développement autant en milieu rural qu'urbain gagneraient à s'investir dans une volonté politique réelle de réduction de la pauvreté via la redynamisation de la pêche, l'agriculture et le petit commerce en se basant sur les projets de développement local.

Les programmes et politiques menés devraient tenir en compte des aspirations des populations cibles en les consultant et impliquant via le mode participatif pour leur faire comprendre l'enjeu des programmes et projets.

-Une meilleure prise en charge des familles des victimes de la migration irrégulière sur le plan psychologique est à considérer la perte d'un être cher affecte toujours en de pareilles circonstances qui plus est.

-Les recommandations de 1995 lors de la Conférence de Copenhague sur le développement social sont hélas toujours d'actualité.

Elles étaient axées sur la lutte contre l'exclusion et l'insertion des couches sociales les plus défavorisées et qu'un développement durable ne pouvait se faire sans une maîtrise de la démographie croissante (2,7%), la création d'emplois dans un contexte de demande supérieure à l'offre.

-Sans vouloir se passer d'eux nos dirigeants Africains devraient plus pondérés et réalistes en négociant avec les Occidentaux en donnant la primauté à une action concertée.

-La liberté sous toutes ses formes sociale, économique, politique doit être promue au même titre que les droits de l'Homme et la prévention mais aussi la résolution des conflits armés eux-mêmes facteurs de ce phénomène.

Le mal doit être éradiqué à la source en s'efforçant vers un monde équitable et s'attaquant aux facteurs profonds de cette émigration irrégulière avec les conséquences déjà énumérés.

Comme le dit l'adage à toute chose malheur est bon, cette crise économique financière mondiale avec ses effets néfastes sur l'emploi et la chute du niveau de vie en Occident doit davantage être exploitées pour démystifier l'Europe et en modifier l'image perçue que notre jeunesse en a, il y a eu certes des avancées mais la garde ne doit pas baisser, car au moindre de reprise économique ou de contexte favorable cela risque de reprendre de plus belle et tous les efforts auraient été vains.

Rien qu'aux Etats-Unis en 2009 43,6 millions de personnes vivaient au dessus du seuil de pauvreté absolu sur fond de récession économique ce chiffre est le plus élevé depuis 1994.

Dans le domaine de l'assurance les dépourvues se comptaient par 50 millions en 2009 soit 16,7% surtout du fait des licenciements économiques de leur employeurs, un paradoxe dans l'Etat le plus puissant du Monde.

Une prise de conscience et remise en question s'imposent à nous jeunes d'Afrique.

CONCLUSION

La question de la migration est vaste et tant qu'il y aura des hommes les migrations existeront.

Mais l'impératif reste à savoir, comment les adapter à l'évolution de la géopolitique, du fait du nombre importants de migrants à travers le monde quelques soient leurs motifs.

Les perspectives pour venir à bout durablement du phénomène de l'immigration clandestine seront pas chose aisée du fait de son caractère mouvant et multi- formes, et le rythme avec lequel elle a pris de l'ampleur sur nos côtes entre 2005-2008.

Parmi les solutions proposées celles qui émergent seront naturellement le développement concerté et durable pour une meilleure prise en charge des flux migratoires, l'éradication de l'extrême misère source majeure du phénomène par la promotion de micros-projets générant des revenus bien gérés et encadrés (mixité des compétences dans nos recommandations).

Mais aussi des vastes campagnes mieux axées sur la démystification de la vie en Europe par une information juste, vraie et objective sur les pauvres en Occident et leurs conditions de vie.

Les migrants potentiels devraient aussi s'imprégner des tendances économiques de leurs pays cibles d'immigration.

L'Occident devrait pourtant pour ses intérêts promouvoir un partage équitable des richesses, seul gage pour ne pas être pris d'assaut par des clandestins.

Cette situation interpelle aussi notre diaspora car cette dernière peut participer au co-développement en finançant des projets pour les jeunes diplômés pour absorber en partie le chômage des jeunes ou misant sur des PME-PMI communes afin de promouvoir l'auto-emploi.

La vie humaine est trop précieuse et ne mérite pas un tel sort le manque de perspectives d'emplois et le découragement ne sont pas des motifs fondés car un paradoxe est à soulever.

En effet d'un côté tu débourses des centaines de mille pour un passeur et organisateur de voyage clandestin au péril de ta vie, de l'autre il y a la plainte que les financements sont difficiles à trouver.

Les prétendus démarcheurs de visas ont souvent sans scrupules soutiré des millions de francs à des candidats au voyage sans résultats.

Pourtant il ne se passe pas un bimestre sans que la presse ne reporte des faits divers sur des histoires d'escroqueries aux visas, en dépit de cela des jeunes se font avoir par crédulité ou trop fort désir de partir à tout prix.

Pire une fois en occident des migrants originaires de nos contrées acceptent des emplois jugés dégradants chez nous.

Une contradiction supplémentaire au moment ou l'Europe et les Etats-Unis cherchent à absorber leur taux de chômage, l'Espagne elle-même a régulièrement été interpellée dans le domaine de l'emploi par l'Union Européenne pour taux de chômage élevé.

S'il est vrai qu'une quinzaine d'années en arrière l'Europe offrait des opportunités, tel n'est plus le cas, les habitants des pays développés acceptent des emplois qu'ils n'auraient jamais admis cinq années auparavant.

Ce douloureux drame doit être notre affaire à tous, des décideurs politiques en passant par les jeunes eux-mêmes, femmes, les entreprises privées et publiques.

En dépit des potentialités notre jeunesse a trop longtemps été laissée à elle-même, dès fois incomprise voire brimée.

Un monde de paix est incompatible avec la misère, l'atteinte aux droits humains, l'injustice dans la répartition des richesses.

Mais redonner l'espoir à la jeunesse pour lui faire réaliser que réussir dans son pays est faisable. C'est d'ailleurs l'un des Objectifs du millénaire pour le développement visant à réduire la pauvreté de moitié d'ici 2015.

BIBLIOGRAPHIE

§ Madame Naomi ONAGA : Espagne-Immigration : l'Atlantique, cimetière d'Africains

§ Me CISSE Hélène VAN NGUYEN : Déportations forcées et mauvais traitements infligés aux migrants Africains en situation irrégulière, Plaidoyer pour une approche « droits humains », 2009

§ L'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie : La Situation Economique du Sénégal que publie chaque année nous ont été également d'un grand secours.

§ Bureau International du Travail : Bonne gouvernance de la migration de main d'oeuvre de même

§ COFLEC : Femme-migration-développement

§ Youssef NOUR : l'émigration clandestine et la coopération internationale

§ Cheik Oumar BA et Alfred Inis NDIAYE: L'émigration clandestine Sénégalaise

- www.tukki.ne

- www.diploweb.com,www.ilo.org,www.fojim.org,www.ec.europa.eu,www.frontex.europa.eu,www.ec.europa.eu /eurostat.

- www.osiwa.org,www.kas.de,en24h.com,migrationsprofessionnelles.net,www.immigration.gouv.fr,www.france24h.com.

- seneweb.com

Aperçu du questionnaire

Une fois sur le lieu (Thiaroye sur mer) au second jour de notre enquête, après identification le vif du sujet pouvait être abordé.

Que pensez-vous de l'émigration clandestine ?

Quelle est pour vous la motivation des candidats ?

A votre avis quelles en sont les causes et conséquences ?

Quels peuvent être les moyens pour en venir à bout ?

* 1 L'expression barza ou barzakh est une expression populaire montrant le désespoir des jeunes qui prennent la pirogue barza (barcelone) ou barzakh (la mort), car barzakh désigne l'au-delà.






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry