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Les moteurs de la croissance de l'économie burkinabe et sa vulnerabilité aux chocs extérieurs

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par K. Issaka YAMEOGO
Ecole National d'Administration et de Magistrature (ENAM) - Conseiller des affaires économiques 2009
  

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Paragraphe 2 : Les problèmes économiques

L'économie burkinabè est confrontée à un certain nombre de problèmes. Nous pouvons énumérer parmi tant d'autres les conditions climatiques défavorables, le faible niveau de développement du capital humain, le coût élevé des facteurs de production ainsi que l'environnement économique défavorable.

A- Les conditions climatiques défavorables

L'économie burkinabè est fortement dépendante du secteur agricole dont les performances sont liées aux conditions climatiques et aux chocs de l'économie internationale. Les contraintes climatiques sont nombreuses (une longue saison sèche et une courte saison pluvieuse). Les conditions de production dans le secteur agricole (techniques culturales encore traditionnelles) font que la production agricole est beaucoup plus sensible aux variations climatiques. A cela on peut ajouter le manque de disponibilité et de gestion de l'eau (seulement un dixième des terres irrigables sont aménagées)16(*). Enfin, l'instabilité des prix des produits agricoles, plus particulièrement celui du coton, ainsi que le renchérissement du prix des intrants affectent défavorablement la production agricole.

Au regard de toutes ces contraintes, l'utilisation de techniques encore plus modernes pourrait permettre d'augmenter la productivité agricole et amortir sensiblement les chocs climatiques qui sont des facteurs exogènes.

B- Le faible niveau de développement du capital humain

En dépit des efforts soutenus dans la promotion des services sociaux de base, leur niveau de développement reste insuffisant. En effet, le Burkina Faso est l'un des pays qui enregistre les Taux Bruts de Scolarisation (TBS) les plus faibles du continent, de 1990 à 2008, ce taux est passé de 30% à 72,3% soit une augmentation de 2,35 points de pourcentage en moyenne par an. Avec un tel rythme, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)17(*) ne seront pas atteints. Sur le plan sanitaire, le taux de morbidité reste également encore élevé et l'espérance de vie atteint aujourd'hui 54 ans. Les indicateurs de couverture sanitaire sont aussi faibles, même si le rayon d'action moyen théorique des CSPS s'est amélioré en passant de 11,1 Km en 1990 à 7,8 Km en 2006, les populations burkinabè parcourent encore de longues distances pour atteindre un centre de santé. L'amélioration de ces ratios pourrait permettre de procurer un bien-être aux populations.

C- Le coût élevé des facteurs de production

Les facteurs de production ont un coût relativement élevé au Burkina Faso. Les services d'infrastructures tels que les transports, les télécommunications, l'eau et l'énergie sont non seulement défaillants, mais sont parmi les plus coûteux de la sous région. Aussi, les coûts du facteur travail mis en liaison avec la productivité du travail, est lui aussi très élevé. Le marché du travail est fortement règlementé et rigide.

Au niveau des télécommunications, la fracture numérique reste encore forte, même si ces dernières années on constate une évolution dans le secteur.

Tableau n°1: Evolution des indicateurs du secteur des télécommunications entre 2004 et 2007

Années

2004

2005

2006

2007

Nombre de lignes fixes

85.225

91.191

99.149

116.746

Nombre de téléphones mobiles

395.939

635.556

1.016.605

1.858.039

Télédensité fixe (%)

0,68

0,71

0,76

0,85

Télédensité mobile (%)

3,17

4,95

7,75

13,53

Source : Autorité de Régulation des Télécommunications (ARTEL)

Le tableau suivant retrace l'évolution de la couverture électrique du pays.

Tableau n°2 : Evolution de la couverture électrique du Burkina (2003-2006)

Années

2003

2004

2005

2006

Nombre de localités électrifiées

51

56

62

64

Densité d'électrification (%)

12

14

15

16

Source : Société Nationale d'Electricité du Burkina Faso (SONABEL)

Les coûts de transports sont également très élevés en comparaison avec la moyenne dans l'ensemble des pays membres de l'UEMOA quel que soit le mode de transport.

Tableau n°3 : Comparaison des coûts de transport du Burkina Faso à la moyenne dans la zone UEMOA en 2003.

Coût des différents modes de transport

Coût du transport routier (FCFA Km)

Coût du transport ferroviaire (FCFA/Km)

Coût du fret aérien vers les USA (FCFA/Km)

Burkina Faso

55,0

52,5

3 150

Pays membres de l'UEMOA

37,3

35,1

2 845

Source : A partir des données de l'UEMOA, 2004

Toutes ces contraintes et faiblesses combinées perturbent fortement la base productive, rendent moins compétitives les produits burkinabè et empêchent le développement du secteur industriel.

D- L'environnement économique défavorable

L'environnement économique du Burkina Faso est peu favorable. Les lourdeurs administratives favorisent le développement de circuits informels. La corruption, qui aujourd'hui est largement perçue au Burkina Faso empêche le développement du secteur privé. On constate tout de même des améliorations dans le climat des affaires à travers la mise en oeuvre de reformes. Ces reformes ont concerné notamment la création de la maison de l'entreprise, la réduction des taxes d'enregistrements des décisions judiciaires, la réduction des délais d'enregistrements des entreprises ; ce qui a permis au Burkina Faso d'être classé parmi les dix (10) meilleurs réformateurs au monde (classement `'Doing Business Better'' 2008).

Le Burkina Faso a certes connu des performances dans plusieurs domaines mais, son économie reste très peu compétitive a cause de nombreux problèmes qui affectent certains secteurs tels que l'agriculture, l'élevage, l'industrie, etc. Quels sont les secteurs et les facteurs qui ont été à la base de la croissance économique du pays enregistrée entre 2000 et 2008 ? La réponse à cette question fera l'objet du second chapitre de cette partie.

* 16 WETTA Claude, Cours d'économie du Burkina, 3e année, 2003, Université de Ouagadougou.

* 17 Selon les OMD, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) devrait atteindre 100% à l'horizon 2015.

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