WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La politique étrangère des Etats Unis d'Amérique vis-à -vis de la République Démocratique du Congo: de 1990 à  2006

( Télécharger le fichier original )
par Mahatma Julien Tazi K. Tien-a-be
Université de Kinshasa - Diplome d'Etudes Supérieures en Relations Internationales 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2- Les fondements externes de la crise congolaise

Pour appréhender les fondements externes de la crise congolaise, il convient de voir le passé colonial, la gestion interne de la chose publique, les crises rwandaises ou burundaises et les jonctions des crises régionales.

2.2.1. Le poids de l'héritage colonial

Sans être paranoïaque, il ne serait pas hasardeux de soutenir la thèse selon laquelle la politique coloniale Belge a contribué d'une façon spéciale au chaos congolais. En effet, déjà ce que les scientifiques appellent le génie du roi Léopold II dans le sens de venter son sens fini de diplomatie est un début de la déconfiture actuelle de la RDC. Pour cela, Colette Braeckman a souligné «  ...au prétexte scientifique se superpose assez vite un premier subterfuge : le roi, à l'intention des Britanniques et des Américains, propose de faire de tous les territoires présents et futurs, de l'AIC, une zone de libre échange. Quant à la France, Léopold II désarme son éventuelle hostilité en lui proposant, en 1884, un droit de préemption sur le territoire, au cas où il abandonnerait son projet. La manoeuvre est habile : les puissances de l'époque se surveillent et se neutralisent , et la grande Bretagne et le Portugal hésitent désormais à bousculer le roi des Belges, dans la crainte qu'il ne cède alors son territoire aux Français, lesquels se contentent d'attendre et de voir venir...

Alors que l'État Indépendant du Congo est créé en 1885, il est reconnu comme la propriété personnelle de Léopold II, mais surtout le bassin dit conventionnel du Congo devient une zone dite de libre échange et de libre navigation. Autrement dit, ce territoire devient, en principe ouvert à tous... » (119(*))

Avant même de trouver un héritage colonial qui ferait mal à la jeune république, il faut bien noter celui là. En claire, les puissances internationales ne cessent de considérer la RDC comme un res nulius, c'est -à- dire n'appartenant à personne, un espace neutre. Cette réalité va avoir beaucoup de conséquences sur la vie de la RDC et surtout sur sa politique étrangère. La colonie du Congo belge a été victime de la violence coloniale exportée par la Belgique, d'abord sous l'État Indépendant du Congo, propriété privée du Roi Léopold II (1885- 1908) et sous la colonisation belge (1908-1960). (120(*))

A bien d'égard, l'approche coloniale belge, par son insistance à ne pas favoriser l'éclosion d'une élite intellectuelle et politique bien formée, a contribué à installer le chaos dans ce pays. L'autorité coloniale n'envisageait pas de faire acquérir aux indigènes une culture politique destinée à les préparer à la gestion de la chose publique. (121(*)) La situation de carence de cadres politiques, découle de la politique coloniale qui ne voulait pas créer des universités pour favoriser la formation des mécontents et agitateurs. Il fallait un enseignement primaire très largement diffusé, coiffé d'un enseignement secondaire réduit et orienté vers les domaines de formation professionnelle.

S'il nous était demandé de résumer cette partie, nous serions tenté de dire que les États Africains subissent une crise sans précédent, celle-ci est relative à la nature même de leur État nation. Cette dimension de crise nous pousse à nous interroger sur la définition même de l'État en Afrique et pensant que les facteurs organisateurs de l'État moderne : le territoire, la population et le pouvoir souverain ne suffisent plus à l'État africain.

Il faut lui ajouter une potentialité à survivre ou à vivre. Au cas particulier de la RDC, il ne serait pas hasardeux d'affirmer que l'État congolais est en crise depuis son indépendance. La première phase de sa crise est la nature même de son État ou les circonstance de sa création. Si nous affirmons que l'État congolais est une création factice des grandes puissances, ceci revient à dire que la RDC a été créée comme un État tampon au centre de l'Afrique. C'est à ce niveau que l'on peut comprendre la notion de la neutralité du bassin du Congo, le droit de préemption que la France n'a cessé de faire valoir et le tollé international que le non respect de la liberté du commerce et de navigation dans le bassin a suscité sur le plan international.

La création de la RDC a fait l'objet d'un pacte stratégique entre les grandes puissances d'avant la première guerre mondiale.

Sur le plan interne, tout est fait que ce pays ne soit jamais stable et capable s'assurer son développement économique et exporter la paix, la stabilité et le développement en Afrique centrale. En plus, les gouvernements qui se sont succédés ont apporté chacun son effort dans la déconfiture de l'État. De ce qui précède, en RDC aujourd'hui, il se pose un problème de la maîtrise de l'État sur son propre espace territorial. Les crises militaires que la République a connues, surtout avec le partage du pouvoir pendant le régime de 1+4, ont créé un Congo des milices et des composantes. Conséquence, l'atomisation du territoire et l'érection de souveraineté de substitution. Le caractère plural et hétérogène de la République la dispose à une fin programmée.

Sur le plan économique, la RDC est un État patrimonial et clientéliste. Pour tout cela, nous pouvons affirmer avec Yameogo «  il y a partout en Afrique des contestations relatives au territoire. Ces contestations sont parfois si violentes qu'elles débouchent sur des irrédentistismes. C'est cette situation que vivent les pays comme le Sénégal avec la question casamançaise. En Éthiopie, la même situation s'est présentée, mais à la seule différence que nous avons affaire à plusieurs irrédentismes. C'est le même problème qui se pose en Somalie, avec cette nuance d'importance que la contestation a conduit à la disparition de l'État à travers l'atomisation du territoire tombé entre les mains des groupes armés. Comme à l'apogée de l'ère des seigneurs dans la Chine ancienne de 1916-1919, la Chine est l'objet d'une profonde instabilité chronique : le pouvoir s'est émietté entre les mains des bandes militaires qui rivalisent entre elles pour la conquête du pouvoir ». (122(*))

* 119 BRAECKMAN, C., Vers la deuxième indépendance du Congo, éd. Le cri, Bruxelles, 2009, p.10

* 120 DEPELCHIN, De l'État Indépendant du Congo au Zaïre contemporain (1885-1974), pour une démystification de l'histoire économique et politique, éd. Karthala, Paris, 1992, p. 232

* 121 FWELEY DIANGITUKA, Pouvoir et clientélisme au Congo- Zaïre- RDC, éd. L'Harmattan, Paris, 2001, p.22-23

* 122 YAMEOGO, H., Repenser l'État Africain, ses dimensions et prérogatives, éd. L'Harmattant, Paris, 1993, pp29-30

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein