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Origine sociale et performances scolaires : analyse de l'influence des facteurs socio- économiques sur les résultats scolaires. Etude de cas du lycée Rialé et du collège Naaba Zoungrana de Tenkodogo

( Télécharger le fichier original )
par Delwendé Brice Rodrigue SORGHO
Université de Ouagadougou/ UFR- SH, Département de sociologie - Maitrise 2008
  

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III. CONDITIONS SOCIO- ECONOMIQUES COMME DETERMINANTS DES
PERFORMANCES SCOLAIRES

De nombreuses études empiriques sont arrivées à la conclusion selon laquelle l 'origine sociale détermine les performances scolaires (Mohamed CHERKAOUI, 1999). Les différents tableaux qui vont suivre, font la distribution des performances scolaires des enquêtés en fonction de la profession du pere ou du tuteur, un élément qui donne des indications sur

l 'origine sociale.

III.1 Profession du Ore ou du tuteur et niveau d'instruction

Tableau 16 : Répartition de la profession du pere ou du tuteur selon le niveau d 'instruction

Profession du Ore
ou du tuteur

 
 

Niveau d'instruction

 
 

Non scolarisé

nbre %

Primaire

nbre %

Secondaire

nbre %

Supérieur

nbre %

Total

nbre %

Agriculteurs

22

59.46

10

27.03

05

13.51

00

00.00

37

45.12

Ouvriers

00

00.00

03

42.86

04

57.14

00

00.00

07

08.54

Fonctionnaires

00

00.00

02

06.90

13

44.83

14

48.27

29

35.36

Professions libérales

01

20.00

02

40.00

00

00.00

02

40.00

05

06.10

Retraités

00

00.00

00

00.00

02

50.00

02

50.00

04

04.88

Total

23

28.05

17

20.73

24

29.27

18

21.95

82

100.00

Source : enquete de terrain Juin 2007

On constate au tableau 16 que d 'une maniere générale, il existe une relation entre le niveau d 'instruction et la profession du pere ou du tuteur des enquêtés. On supposera dans cette analyse que les niveaux d 'instruction et les catégories socio- professionnelles sont corrélés. Cette corrélation est bien mise en relief dans le tableau ci-dessus. En effet, lorsque le niveau du diplôme augmente, le statut professionnel s 'améliore. Parmi tous ceux qui ont un niveau supérieur, on a 48.27% qui sont des fonctionnaires, 50% des retraités, 40% des professions libérales. Cependant, aucun parmi les agriculteurs et les ouvriers n 'a atteint le niveau supérieur. La probabilité pour une personne ayant un niveau supérieur d'être agriculteur ou ouvrier est donc insignifiante. Par ailleurs, les données statistiques du tableau montrent un pourcentage tres élevé de non scolarisés c'est-à-dire d 'illettrés (59.46%) chez les agriculteurs alors que ce pourcentage est de 20% chez les professions libérales mais précisons que ce sont des grands commercants ou hommes d 'affaires économiquement aisés même s 'ils sont analphabetes. 4'C'est d'ailleurs eux qui détiennent au Burkina Faso la veritable ric hesse

économique et le pouvoir de décision revenant aux scolarisés de haut niveau qui ont aussi un niveau économique favorable" (KABORE- Paré Afsata, 1998 : p136). Toujours selon les données de ce tableau, il n 'y a pas de fonctionnaires ni de retraités et d 'ouvriers non scolarisés. Il est cependant évident que le dernier cas (celui des ouvriers) est rendu possible par le fait que nos tirages sont tombés sur des ouvriers ayant un niveau primaire (42.86%) et un niveau secondaire (57.14%) au détriment des non scolarisés. De ces statistiques, il est clair qu 'il y a une grande possibilité pour une personne n 'ayant pas un diplôme d'être agriculteur ou ouvrier plutôt que d'être cadre supérieur.

111.2 Profession du pere ou du tuteur et établissement fréquenté par l'enfant

Tableau 17 : Répartition de la profession du pere ou du tuteur selon l 'établissement fréquent par l 'enfant

Profession du pére ou du tuteur

 

l'établissement fréquenté par l'enfant

nbre

LRT

%

CNZ

nbre

%

nbre

Total

%

Agriculteurs

23

62.16

14

37.84

37

45.12

Ouvriers

05

71.43

02

28.57

07

08.54

Fonctionnaires

20

68.97

09

31.03

29

35.36

Professions libérales

03

60.00

02

40.00

05

06.10

Retraités

02

50.00

02

50.00

04

04.88

Total

53

64.63

29

35.37

82

100.00

Source : enquete de terrain Juin 2007

Ce tableau fait l 'examen des relations statistiques entre l 'établissement fréquenté par les éléves et la profession de leurs parents. En effet, ces résultats montrent qu'à toutes les catégories socioprofessionnelles exception fait des retraités oil l 'on a une répartition égale c'est-à-dire de 50% pour le lycée Rialé et de 50% pour le college Naaba Zoungrana, les parents portent plus leur choix pour le LRT sans doute parce qu 'il est le plus accessible en terme de coilt comme il a été signifié plus haut. Chez les agriculteurs, on a 62.16% pour le LRT contre 37.84% pour le CNZ. Ces pourcentages sont respectivement pour les ouvriers, les fonctionnaires et les professions libérales de 71.43% contre 28.57%, 68.97% contre 31.03% et 60% contre 40%. En réalité ces résultats nous surprennent un peu car nous nous attendions a ce que la profession du pére influence le choix de l 'établissement de l 'enfant comme c 'est le cas dans beaucoup de ménages urbains. En effet, contrairement a ces résultats, en ville le plus souvent les familles favorisées économiquement en quête d 'un enseignement de qualité ont

tendance a inscrire leurs enfants dans des établissements privés oil elles croient trouver les compétences nécessaires. Ce constat inattendu peut s 'expliquer non seulement par le fait qu 'il s 'agit ici d 'une ville moyenne mais surtout parce que dans cette localité, les parents d'éléves toutes catégories socioprofessionnelles confondues opérent des calculs comme c 'est le cas de ce parent d'éléve : « J'ai beaucoup d'enfants donc je préfére les inscrire tous au LRT car la scolarité est moins chére. Mais cette année j'ai un enfant au Bon Samaritain (College privé) car on l'a renvoyé du LRT » (entretien avec Z. Y, 10 juin 2007, domicile). Les parents choisissent ainsi d 'inscrire leurs enfants au LRT qui est un établissement public et donc moins cotiteux que le CNZ qui lui est privé et un peu plus cotiteux. Pour le Proviseur du lycée, « mon établissement qui est une école publique mixte est convoité par des éléves de divers horizons et catégories socio- économiques m8me si prés de 60% sont issus de familles pauvres » (entretien avec G. M, 11 juin 2007, LRT). Ces propos attestent de l 'engouement des parents d'éléves enquêtés pour le public et qui n 'envoient le plus souvent leurs enfants dans le privé que lorsqu 'ils n 'ont plus le choix. C 'est d 'ailleurs l 'avis du Directeur du CNZ qui s 'exprime en ces termes : « en général, les éléves qui viennent ici ont été expulsés d'autres établissements pour manque de moyenne ou pour indiscipline. Ce sont aussi des éléves généralement pauvres en témoigne la difficulté de recouvrir les frais de scolarité » (entretien avec K. S, 14 juin 2007, CNZ).

111.3 Redoublement et Etablissement frequents par l'eleve Tableau 18 : Le redoublement selon l 'établissement fréquenté par l'éléve

Etablissement

 
 
 

Nombre de redoublement

 
 
 
 

Aucun

 

1 fois

2 fois

 

3 fois

 

Total

 

Nbre

%

Nbre

%

Nbre %

Nbre

%

Nbre

%

LRT

18

 

33.96

25

47.17

10 18.87

00

00.00

53

64.63

CNZ

07

 

24.14

07

24.14

13 44.83

02

06.89

29

35.37

Total

25

 

30.49

32

39.02

23 28.05

02

02.44

82

100.00

Source : enquete de terrain Juin 2007

Les résultats du tableau 18, révélent que seulement 30.49% des éléves enquêtés n 'ont pas encore redoublé au cours de leur cursus scolaire du 1er cycle du secondaire, 39.02% ont connu un redoublement, 28.05% deux redoublements et 2.44% ont connu trois redoublements. Ces statistiques montrent qu 'il y a un grand nombre de redoublants dans les deux établissements concernés par l 'étude car 69.51% des éléves ont redoublé au moins une fois au cours de leur parcours scolaire de la 66 a la 4( ou a la 36 contre seulement 30.49% qui n 'ont jamais redoublé. Cependant, il existe une différence de pourcentage de redoublement entre les deux

établissements (66.04% pour le LRT contre 75.86% pour le CNZ). La répartition des éléves en fonction du nombre de redoublement et de l 'établissement fréquenté révéle plus de réalités. En effet, pour les éléves ayant redoublé une fois, on a un pourcentage de 47.17% pour LRT et seulement 24.14 pour le CNZ. Par contre pour ceux qui ont redoublé deux fois, on a 44.83% pour le CNZ et 18.87% pour le LRT. Quant aux enfants ayant redoublé trois fois, le pourcentage est de 6.89% pour le CNZ alors qu 'il en est rien pour le LRT (0%). Ces données indiquent donc que le CNZ accueille plus d'éléves ayant redoublé deux ou plus de deux fois contrairement au LRT. Ceci permet de dire qu 'un grand nombre d'éléves commencent leur cursus secondaire dans d 'autres établissements comme le LRT pour enfin se retrouver au CNZ lorsqu 'ils ont été renvoyés comme la secrétaire du CNZ l 'a dit en ces termes : « Nos éléves ont un niveau bas en général car ce sont des éléves récupérés d'autres établissements pour insuffisance de travail» (entretien avec N. 0, 14 juin 2007, CNZ).

111.4 Redoublement et lHage Tableau 19 : le redoublement selon l 'âge

Age

 
 

Nombre de redoublement

 
 

Aucun

Nbre %

Nbre

1 fois

%

2 fois

Nbre %

Nbre

3 fois

%

Nbre

Total

%

15-17 ans

13

43.33

15

50.00

02

06.67

00

00.00

30

36.58

18-20 ans

12

27.27

15

34.09

16

36.37

01

02.27

44

53.66

21-23 ans

00

00.00

02

25.00

05

62.50

01

12.50

08

09.76

Total

25

30.49

32

39.02

23

28.05

02

02.44

82

100.00

Source : enquete de terrain Juin 2007

L 'observation et l 'analyse du tableau 19 montrent que l 'âge et le redoublement entretiennent une relation statistiquement significative. En effet, les pourcentages d'éléves qui n 'ont pas encore redoublé sont respectivement pour les classes d 'âge suivantes : 15-17 ans ; 18-20 ans et 21-23 ans de 43,33% ; 27,27% ; 00.00 % tandis que pour les éléves ayant redoublé une fois les pourcentages sont respectivement pour les mêmes classes d 'âge de 50,00% ; 34,09% et 25.00%. En effet, c 'est a partir de deux redoublements que la relation entre l 'âge et le redoublement est plus visible car le pourcentage est de 06.67% pour les 15- 17 ans, 36.37% pour les 18- 20 ans et 62.50% pour les 21- 23 ans. Tandis qu 'aucun éléve de la classe d 'âge 15- 17 ans n 'a redoublé trois fois, on a respectivement pour les classes d 'âge de 18- 20 ans et 21- 23 ans, les chiffres de 02.27% et 12.50%. Ces résultats montrent que plus l 'âge augmente plus le taux de redoublement augmente également. Les plus jeunes de la classe d 'âge 15-17 ans redoublent alors moins de nombre de fois que leurs ainés de 21-23 ans qui ont tous au moins redoublé une fois au cours de leur parcours au secondaire (100%). Mais

notons que ce dernier pourcentage est néanmoins limité par le nombre assez bas des éléves de cette classe d 'âge. Cette situation se justifie par le fait que plus on accumule des retards au cours de son cursus scolaires plus on prend de l 'âge.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore