WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Management de l'innovation - holisme organisationnel

( Télécharger le fichier original )
par Jérémy Gain
NEGOCIA CCIP - Master 2 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Partie 3 : Le management opérationnel du facteur humain

I Stimuler la créativité en entreprise

« La créativité est une fleur qui s'épanouit dans les encouragements mais que le découragement, souvent, empêche d'éclore. » Alex Faickney Osborn.

Définir la créativité est un exercice difficile. Le terme bien que couramment employé, est chargé de significations multiples. Malgré cela, certaines constantes se retrouvent dans la manière de le définir. De façon très générale, la créativité se définit comme la capacité d'un individu ou d'un groupe à imaginer et mettre en oeuvre un concept neuf, un produit nouveau ou à découvrir une solution originale à un problème spécifique66(*). L'originalité et l'imagination sont donc au coeur de la créativité (Carrier, 1997).

Nous associons communément la notion de créativité au travail de l'artiste qui est par essence dénué de toute préoccupation de valeur, au sens où l'entendrait une entreprise marchande. Or, innovation et créativité sont des notions étroitement liées dans les esprits de certains auteurs (Asselin & Thaï, 2007) puisque imbriquées dans un processus identique dont seul la finalité diffère. A la source de l'innovation, nous trouvons les idées qui sont elles-mêmes produites grâce à la puissance créative des individus.

Le champ de la créativité dans une entreprise est étendu, il peut porter sur le produit, le procédé, l'organisation ou les orientations stratégiques (Rhodes, 1961).

A- La créativité organisationnelle

Teresa Amabile (1988), professeur et directrice d'un centre de recherche en administration des affaires à l'université d'Harvard, est célèbre pour son analyse pointue des composantes de la créativité individuelle au niveau organisationnel. Ce concept que l'auteur définit comme : « la production d'idées nouvelles et utiles, par in individu ou un petit groupe travaillant ensemble » repose sur quatre caractéristiques essentielles :

- Les qualités personnelles de l'individu créatif (qui sont l'orientation au risque, la diversité des expériences, un certain degré de naïveté et l'aisance sociale (Amabile & Gryskiewicz, 1987),67(*)

- Les compétences liées au domaine (incluant les connaissances factuelles, les savoir-faire et les techniques spécifiques liés au domaine en question),

- Le facteur environnant (Amabile précise que la créativité peut être développée par des méthodes et par de l'entraînement, le rôle du manager s'en trouve renforcer. De plus, les auteurs Séverine Le Loarne et Sylvie Blanco (2003) ajoutent que le degré d'engagement de l'individu créatif dépend aussi de l'environnement externe68(*) de l'entreprise),

- L'engagement de l'individu créatif (cela implique que l'individu ait choisi de transmettre son idée, de la faire partager, de la promouvoir et ce, tout au long du processus créatif. L'objectif est de dépasser l'analyse originelle intra-subjective, propre à l'individu créateur, pour construire une vision de l'idée et de son application qui soit commune au groupe).

Teresa Amabile accorde beaucoup d'importance à ce dernier facteur considéré comme la clé de voute de la créativité de l'individu. Sa capacité à explorer les solutions face un problème donné est en effet proportionnelle à son engagement ainsi que sa motivation intrinsèque. Cette dernière ne fait pas directement référence aux stimuli internes de l'individu ou à un éventuel besoin de réalisation (en référence à la pyramide de Maslow69(*)) mais à la satisfaction et au plaisir procurés par le fait d'exercer l'activité en question. Par opposition, la motivation extrinsèque (à savoir le salaire, les récompenses ou la reconnaissance sociale) tend à diluer l'efficacité d'une démarche de créativité.

Ces résultats ont été obtenus grâce à une étude qualitative réalisée par Teresa Amabile et Stanley Gryskiewicz en 1987 auprès d'un groupe d'individus exécutant des tâches requérant une dose importante de créativité. Cette enquête a finalement permis de mettre en évidence le fameux modèle componentiel d'Amabile présenté ci-dessous.

Figure 20 : Modèle componentiel d'Amabile au niveau individuel (Amabile, 1988).

Avec ce modèle, Amabile nous fournit une véritable clé pour comprendre à la fois la logique d'activation de la créativité au niveau individuel et son lien avec le processus créatif qui va de l'éclosion de l'idée (sa naissance voire son incubation) jusqu'à sa transformation en action concrète.

De très nombreux auteurs ont poursuivi les recherches menées en matière de créativité individuelle. Parmi eux, nous citerons Howard Gardner (1993), Robert Sternberg et Todd Lubart (1995) qui définissent la motivation intrinsèque comme un facteur déterminant de la créativité et réaffirme ainsi le postulat d'Amabile.

Plus récemment, Simon Taggar (2002) a aussi proposé un modèle de la créativité venant élargir le socle de l'analyse au niveau du groupe constitué. Taggar identifie, à partir d'une étude réalisée auprès de 480 étudiants constitués en 92 groupes, cinq traits de personnalités qui favorisent les « processus adaptés à la créativité de l'équipe ».

Quatre de ces traits proviennent du "modèle des cinq facteurs" de Costa et McCrae (1980). Il s'agit du caractère consciencieux (concentration sur la tâche réalisée), de l'ouverture aux expériences (renforce l'imagination et l'acceptation des notions abstraites), du caractère agréable (suscite la confiance au sein du groupe) et de l'extraversion (contribue à la motivation) auxquels Taggar ajoute les aptitudes cognitives qui selon ce dernier, facilitent la mémorisation et l'utilisation pertinente de l'information.

Figure 21 : Modèle multi-niveau de Taggar sur la performance d'équipe (Grangé, 2008).

Ce que désire montrer Taggar au travers de ce modèle est l'apport positif que constitue l'addition de ces qualités individuelles au sein d'une équipe. L'approche interactionniste de Richard Woodman et ses collègues (1993) éclaire et complète cette analyse en instiguant l'idée que le comportement créatif de l'individu dépend des caractéristiques du groupe auquel il est rattaché ainsi que de l'organisation à laquelle il est subordonné. Dans le même temps, la créativité de toute l'organisation repose sur l'harmonie du groupe dont sont garants les individus qui le composent. La démarche créative au niveau individuel ou collectif doit donc toujours être appréhender dans son contexte social et organisationnel.

Enfin, un article de Jared Sandberg (2004), journaliste et écrivain américain, nuance l'efficacité supposée du travail de groupe qui s'est pourtant au fil des années, avéré comme une norme établie dans les entreprises. Il cite le fameux "paradoxe Abilene70(*)" pour appuyer son argumentation et décrit comment un groupe peut entériner des décisions par consensus implicite sans pourtant que les membres ne soient d'accord entre eux. C'est selon l'auteur, l'un des effets pervers du "groupe démocratique" avec notamment la rétention d'information, l'anarchie régnante et les non-dits qui sont des éléments caractérisant la vie sociale d'un groupe.

Cette critique du groupe tend à renforcer la vision quelque peu romancée de l'innovateur solitaire dont le génie reposerait sur des caractéristiques intrinsèques et propres à sa personne qu'une organisation ne doit pas entraver. Au-delà de cette image d'Épinal, nous devons nous interroger sur les caractéristiques communes de la figure du novateur (entrepreneur, découvreur, chercheur, client-novateur, artiste, etc.).

* 66 Source de la définition : Encyclopédie Encarta (encarta.msn.com).

* 67 Se reporter à l'annexe 3.A - "Résultats de l'étude empirique menée par Amabile et Gryskiewicz"

* 68 Environnement externe qui peut se traduire par de nouvelles normes institutionnelles ou des attentes différentes des consommateurs qui poussent les acteurs de l'innovation à proposer des offres concordantes (le secteur automobile, marqué par les préoccupations de développement durable, présente ainsi des modèles plus écologiques).

* 69 Se reporter à l'annexe 3.B - "La pyramide de Maslow".

* 70 Paradoxe exposé par le sociologue Jerry Harvey dans son ouvrage "The Abilene Paradox and Other Meditations on Management" publié en 1988.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery