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La protection de l'enfance dans les pays africains sortant d'une crise armée : cas de la Côte d'Ivoire

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par Sedjro Leonard SOSSOUKPE
Universite de Nantes - Master 2 2009
  

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Paragraphe 2 : Les enseignements liés à la protection

La protection dans le contexte ivoirien a révélé des insuffisances dont il est utile de tirer les enseignements ci après en vue d'affiner et d'adapter le cadre de protection. Ces enseignements se situent sur plusieurs plans notamment au plan organique et normatif interne et au plan des mécanismes internationaux de protection des droits de l'enfant et de répression des crimes commis sur les enfants dans les contextes de crise et post conflictuels.

A. Quant au cadre organique et normatif : nécessité de réformes

Le contexte de crise étant le facteur aggravant des violations des droits de l'enfant, la solution à ces violations passera nécessairement par un une normalisation de la situation politique et militaire, la réunification du territoire et l'établissement complète de l'autorité sur l'ensemble du pays. Cela permettra, par ailleurs de rendre plus efficace l'activité des ONG dont la répartition doit viser désormais à couvrir l'ensemble du territoire a travers une coordination efficiente de leurs activités les unes avec les autres afin d'éviter les chevauchements. Tant que le territoire est partitionné les violations seront difficiles à éviter et à réprimer.

Relativement au cadre normatif il est impérieux que l'Etat de Côte d'Ivoire ratifie les instruments internationaux relatifs aux droits de l'homme et des enfants, notamment les deux protocoles additionnels facultatifs à la convention relative aux droits de l'enfant. Il doit également ratifier, sans délai, le statut de la CPI qui est un juridiction complémentaire des juridictions nationales et la seule capable, dans ce contexte, de poursuivre et juger de façon efficace et impartiale, les auteurs des violations graves commises à grande échelle sur les enfants.

Il parait aussi urgent que la législation ivoirienne, notamment le code pénal et le code de procédure pénale, soit adaptée à l'évolution de la criminalité en prévoyant et en punissant, à travers une définition claire des éléments constitutifs, chaque infraction qui peut être identifiée.

S'agissant de la justice juvénile, devant les difficultés que rencontrent les acteurs judiciaires dans l'application des différentes mesures aux enfants, il s'avère important et utile d'opérer une réforme législative qui établirait la compétence exclusive des sections des mineurs des parquets pour le règlement de leurs dossiers dès le déferrement. Cela permettra d'éviter les retards dans l'examen de leurs dossiers et les mettra à l'abri d'une longue cohabitation avec des majeurs criminels et d'un risque d'exposition à la transmission des leçons du crime. Il semble aussi nécessaire d'imposer des délais de rigueur spécifiques aux juges des enfants pour clôturer l'instruction préparatoire, pour limiter les lenteurs enregistrées dans l'instruction des dossiers des enfants. Une rationalisation des dispositions législatives en matière de mesures de restriction de la liberté des mineurs parait aussi nécessaire. La solution pourrait consister à limiter le recours à la détention préventive pour certaines catégories bien précises et limitées de mineurs délinquants, par exemple à ceux qui sont appelés à être jugés par la cour d'assises des mineurs (mineurs de plus de 16 ans soupçonnés d'être les auteurs de crimes).

Le législateur ivoirien, qui a eu pour souci de conférer à la justice juvénile un caractère spécial, doit compléter sa législation dans le sens de la déjudiciarisation et de la transaction pénale concernant les infractions commises par les mineurs.

A propos du cadre organique l'Etat doit construire des centres d'observation des mineurs sur l'ensemble du territoire. Pour pouvoir être réellement efficaces, ces centres doivent être situés à l'extérieur des enceintes des maisons d'arrêt de manière à éviter toute interférence des majeurs détenus dans les maisons d'arrêt dans le processus de rééducation des mineurs.

Afin de garantir une meilleure protection des mineurs au cours de la phase policière de l'enquête préliminaire, il sera utile de créer dans chaque ressort territorial une brigade des mineurs et de lui accorder une compétence exclusive sur les affaires impliquant des mineurs et prévoir une formation spécialisée pour les officiers de police judiciaire dans ces brigades.

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