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La protection de l'enfance dans les pays africains sortant d'une crise armée : cas de la Côte d'Ivoire

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par Sedjro Leonard SOSSOUKPE
Universite de Nantes - Master 2 2009
  

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II. Occupation des écoles et centres de santé

De façon générale, dans les milieux ruraux en Côte d'Ivoire, inscrire un enfant à l'école relève d'un luxe, tant les moyens de le faire sont limités par rapport au poids démographique des familles. La solution alors pour les responsables de famille consiste à opérer un tri en faveur de ceux des enfants présumés intelligents. Dans ce tri, les filles sont systématiquement mises de coté parce que selon les parents, il s'agirait d'une gageure puisque de toutes les façons celles-ci sont appelées à interrompre leur parcours scolaire pour se marier soit à la suite d'une grossesse non désirée, soit parce le terme du "confiage"25(*) est arrivé et il faut honorer les engagements qui avaient été préalablement souscrits. Cette situation, déjà préjudiciable au droit à l'égalité et à la non-discrimination ainsi qu'au droit à l'éducation, est exacerbée par l'occupation des centres scolaires et de santé à la faveur de la crise.

En effet, à l'instar des FAFN dans la partie nord de la Côte d'Ivoire, les milices militaires progouvernementales se sont emparés de certaines écoles et centres de santé et en ont fait leur base. Le 12 juin 2006, une centaine d'éléments d'une milice connue sous le nom de Groupe des patriotes pour la paix (GPP), une faction favorable au Gouvernement, a occupé un centre pour enfants, le centre de l'école pilote d'Adjamé, un quartier populaire d'Abidjan et cet incident a empêché les enfants de se rendre dans ce centre en cette période. « L'occupation a duré jusqu'au 17 juin 2006, c'est-à-dire jusqu'à ce que la Gendarmerie nationale intervienne, après de fermes condamnations et des efforts de sensibilisation concertés des Nations Unies...»26(*). Cette occupation a privé ces enfants de leur droit à l'éducation. Le Ministère de la famille et des affaires sociales avait aussi déclaré qu'en 2003, le même groupe de miliciens avait aussi occupé l'Institut de formation et d'éducation féminine, un centre de formation professionnelle pour jeunes filles toujours situé à Adjamé (Abidjan). L'occupation avait duré jusqu'à ce qu'en 2005 quand l'armée gouvernementale officielle (FANCI) a expulsé le GPP et pris possession des locaux.

Dans les zones FAFN, la destruction des infrastructures scolaires a empêché pendant plusieurs années l'organisation des examens de fin d'année. Ce n'est qu'en 2006 que l'organisation des examens a de nouveau été possible dans le nord, après des efforts de sensibilisation concertés des Nations Unies.

Il s'agit, dans ces différents cas, d'atteintes graves au droit à l'éducation reconnu aux enfants dans la convention relative aux droits de l'enfant (article 28), au droit aux soins de santé (article 24 al. 2.b). Ces dispositions obligent cependant les Etats parties à garantir aux enfants le droit aux prestations nécessaires à leur développement et à leur épanouissement. C'est aussi dans le même dessein que le bureau du Représentant du Secrétaire Général des Nations Unies pour les "enfants et les conflits armés" a identifié les attaques contre les infrastructures d'accueil pour enfants et les hôpitaux comme des atteintes graves aux droits des enfants.

* 25Le "confiage" est un néologisme du registre ivoirien qui se définit par le fait par lequel un enfant à très bas âge et parfois sous condition avant même sa naissance est prédestinés en mariage à tel ou tel. A l'apparition des caractères sexuels secondaires, la fille confiée est étroitement surveillée par les deux familles des futurs époux afin qu'elle ne s'écarte pas, de par ses comportements, de chemin tracé en compromettant l'exécution de ce contrat. Le terme désigne aussi le fait qu'une famille pauvre confie son enfant à une plus aisée pour son éducation et son orientation sociale et professionnelle.

* 26Rapport du Secrétaire général de l'ONU sur "Les enfants et le conflit armé en Côte d'Ivoire", Doc. ONU S/2006/835 du 25 octobre 2006, p.6

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius