WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La popularité des séries télévisées causera-t-elle leur fin? Une analyse du modèle économique des séries télévisées par l'étude de leur réseau et une approche sur leurs perspectives dans un univers digitalisé

( Télécharger le fichier original )
par Héléna Ly
Université Paris- Dauphine - Master 2 management  2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Partie 3

L'apparition de nouveaux actants innovants dans un nouveau lieu d'action collective : le digital

A. La naissance d'un nouveau genre d'actant : l'usager actif

1) Le rôle de l'usager actif dans le réseau

Avec internet apparaissent de nouveaux actants que l'on nommera « usagers actifs ». Ils sont usagers car ce sont des spectateurs avant tout, mais actifs, car ils font la démarche de mettre en ligne ou d'aller chercher en ligne un contenu bien précis.

En effet, ces usagers actifs diffusent ou visionnent des contenus audiovisuels sur Internet, faisant des séries télévisées, entre autres, un produit à la disposition de tous en libre-service. Les spectateurs ont alors plusieurs moyens pour regarder leur série.

a) Le streaming illégal Principe général

Un premier système de diffusion est le streaming, qui peut être comparé, en un sens, à la diffusion télévisée.

Ce système donne la possibilité aux spectateurs de regarder une vidéo directement sur Internet, sans avoir à la télécharger.

Dans des termes plus techniques, on reprendra la définition du streaming donnée par Wikipedia :

« Le streaming [...] désigne un principe utilisé principalement pour l'envoi de contenu en « direct » (ou en léger différé). On peut également songer à la locution lecture seule, déjà utilisée en informatique. Très utilisée sur Internet, elle permet la lecture d'un flux audio ou vidéo (cas de la vidéo à la demande) à mesure qu'il est diffusé. Elle s'oppose ainsi à la diffusion par téléchargement de fichiers qui nécessite de récupérer l'ensemble des données d'un morceau ou d'un extrait vidéo avant de pouvoir l'écouter ou le regarder. Néanmoins la lecture en continu est, du point de vue théorique, un téléchargement car il y a un échange de données brutes entre un client et un serveur, mais le stockage est provisoire et n'apparaît pas directement sous forme de fichier sur le disque dur du destinataire. Les données sont téléchargées en continu dans la mémoire vive (RAM), sont analysées à la volée par l'ordinateur et rapidement transférées dans un lecteur multimédia (pour affichage) puis remplacées par de nouvelles données. »46

46 http://fr.wikipedia.org/wiki/Streaming

À la fin de son visionnage, le spectateur ne possède donc pas l'épisode qu'il vient de regarder, de la même façon que lorsqu'un épisode est diffusé à la télé, le spectateur n'en conserve pas le contenu par la suite. Ce point commun avec la télévision sera en fait le seul point comparable entre ce média et le streaming.

Différences entre le visionnage en streaming et à la télévision

A la différence de la télévision, la vidéo en streaming va être mise en ligne sur des
plateformes spécialisées dans la diffusion de ce type de vidéos par des personnes anonymes.
Cet acte de mise en ligne n'étant pas a l'origine d'une action que l'on pourrait qualifier

d' « officielle ~, une partie des contenus diffusés n'est pas légale, c'est-à-dire que les droits de diffusion n'ont pas été achetés par le diffuseur47.

De plus, la disponibilité d'une vidéo n'est pas limitée dans le temps, le spectateur peut donc regarder sa vidéo quand il le souhaite, il n'a pas à être présent à heures fixes devant son poste d'ordinateur.

Le modèle économique des plateformes de streaming illégales

Ces sites Internet sont sponsorisés par la publicité48. En contrepartie, lorsque le spectateur regarde sa série, il n'est pas interrompu par la publicité.

Le visionnage fait aussi l'objet d'une souscription a un abonnement (obligatoire ou non). Ainsi, sur certaines plateformes, l'internaute a une durée de visionnage limité, qui est généralement d'une heure environ. Après ce délai passé, il doit attendre un certain laps de temps (généralement d'1h à 1h30) avant de pouvoir continuer son visionnage. A l'inverse, d'autres plateformes n'autorisent aucun visionnage tant que l'internaute n'a pas souscrit à un abonnement.

Ces abonnements sont mensuels, trimestriels, semestriels ou annuels, et permettent à l'abonné de regarder les vidéos disponibles sur le site en illimité pendant toute la durée de son abonnement.

b) Le téléchargement illégal

Le deuxième outil de diffusion des séries par les usagers actifs est le téléchargement. Comme pour le streaming, ce qui qualifie le téléchargement d' « illégal » est le fait que le contenu est diffusé sans l'acquisition préalable de droits.

Deux modes de téléchargement sont à la disposition des spectateurs : le téléchargement direct et le téléchargement en peer-to-peer.

47 Le streaming illégal difficile à pister, Marion Sauveur, Europe 1, 22/11/2011
http://www.europe1.fr/France/Le-streaming-illegal-difficile-a-pister-828297/

48 Les sites de streaming illégal gagnent beaucoup d'argent, Benjamin Ferran, Le Figaro, 01/12/2011 http://www.lefigaro.fr/hightech/2011/12/01/01007-20111201ARTFIG00567-les-sites-de-streaming-illegalgagnent-beaucoup-d-argent.php

Le téléchargement direct

D'une part il est possible de télécharger des vidéos sur le principe du « téléchargement direct ». Pour cela, la personne souhaitant télécharger se connecte sur un site Internet hébergeant la vidéo en question49. La personne doit alors simplement cliquer sur un lien qui actionnera le téléchargement.

Comme pour le streaming, « les internautes peuvent y télécharger des fichiers qui y ont été stockés par eux-mêmes ou par d'autres utilisateurs. Ces fichiers sont hébergés par MegaUpload [NB : encore actif au moment oü l'article a été publié, mais le fonctionnement est valable pour les autres sites de ce genre], ce qui permet à l'entreprise de proposer des vitesses de téléchargement importantes - mais la rend partiellement responsable des contenus qu'elle abrite. »50

Le téléchargement en peer-to-peer

D'autre part, il est possible de télécharger via le mode peer-to-peer. Il permet de regrouper un ensemble de personnes sur un même réseau partageant leurs informations. Ainsi, dans ce modèle, la personne qui télécharge (le client) devient aussi émettrice (le serveur). Car les « morceaux » de fichier qu'elle a déjà téléchargé sont disponibles sur le réseau en téléchargement51.

Le peer-to-peer fonctionne en fait comme un puzzle, dont les pièces sont distribuées à plusieurs personnes. Une fois les pièces obtenues, ces personnes dupliquent leurs pièces, et redistribuent leurs « doubles » sur le réseau. Le peer-to-peer permet à la fin, comme un travail de groupe, de reconstituer entièrement le puzzle qui est l'épisode en téléchargement. Par exemple, si une personne est en train de télécharger un épisode de série de 30 minutes, et que seules les 5 dernières minutes de l'épisode lui manquent, les 25 premières minutes qu'elle a téléchargées sont émises sur le réseau, et peuvent être téléchargées par d'autres personnes.

Pour illustrer ce fonctionnement, ci-dessous des schémas tirés de Wikipedia.

Figure 6 Illustration d'un réseau de type client-serveur Figure 7 Illustration d'un réseau de type peer-to-peer

49 http://fr.wikipedia.org/wiki/Directdownload

50 Megaupload, icône du téléchargement direct, Le Monde.fr, 20.01.2012 http://www.lemonde.fr/technologies/article/2012/01/20/megaupload-icone-du-telechargementdirect1632264651865.html

51 http://fr.wikipedia.org/wiki/Pair%C3%A0pair#Principeg.C3.A9n.C3.A9ral

L'élément novateur que l'on tire de ce nouveau lieu d'action collective qu'est internet, est le caractère non professionnel de ses nouveaux actants.

Certes, ce réseau existe grâce aux actants professionnels que sont les hébergeurs de vidéo, ou encore les développeurs de logiciels peer-to-peer, mais il est fortement soutenu par l'investissement d'amateurs de séries qui réalisent un travail important pour enregistrer les séries, puis les mettre en ligne.

C'est donc un réseau fort et solidaire, représenté par tous ces usagers actifs, qui s'est mis en place. On approfondira l'étude sur la force de l'organisation des actants pirates dans la partie recherche de ce mémoire.

c) L'ordinateur : nouvelle boîte noire d'un nouveau lieu d'actions collectives

Après avoir décrit les différentes façons dont il est possible d'avoir accès a des séries télévisées sur internet, cela montre qu'internet est un nouveau lieu d'actions collectives, oü professionnels comme amateurs peuvent s'organiser.

Cette partie du réseau n'est plus enfermée dans la même boîte noire (dont le concept a été défini en deuxième partie du mémoire) que celle du réseau traditionnel.

Ce réseau est enfermé dans plusieurs boîtes noires : l'ordinateur, la tablette, le smartphone, et la télévision connectée. Cette multiplication des boîtes noires favorise l'activation de ce nouveau lieu d'actions collectives : il est encore plus simple de faire appel à cette partie du réseau de façon régulière. Car si la télévision n'était vouée qu'à un usage domestique, les nouveaux terminaux permettent un usage à la fois domestique et mobile.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault