DEUXIEME PARTIE : MATÉRIEL ET
MÉTHODES CHAPITRE IV : MATÉRIEL UTILISÉ
4.1. INTRODUCTION
La conception des modèles hydrologiques
nécessite des variables explicatives et une ou des variable(s) cible(s)
ou variable(s) à expliquer. Ces variables sont mesurées
directement ou indirectement par des établissements mandatés
à cet effet. Cependant, toutes les variables mesurées sur un
bassin versant comme celui de notre zone d'étude ne doivent pas
être intégrées dans le processus de modélisation
sans aucune analyse critique. L'objet de ce quatrième chapitre est donc
de présenter et de préparer les données d'entrée
des modèles développés au pas de temps mensuel et
utilisés dans la suite du travail. Il est subdivisé en cinq
sections. La première et la deuxième section présentent
respectivement les données brutes et les dimensions des
différentes variables. En outre, la deuxième section donne les
définitions des variables d'entrée et de sortie des
modèles qui seront développés dans la suite de ce travail
de recherche. Quant à la troisième section, elle concerne la
correction des données à travers le remplissage des lacunes et le
remplacement des données aberrantes. Le contrôle et l'analyse des
données prétraitées dans la troisième section
précédemment citée, sont l'objet de la quatrième
section. Pour terminer ce chapitre, une cinquième section est
dédiée à l'analyse des chroniques
précipitations-lame d'eau écoulée sur l'ensemble de la
zone d'étude.
4.2. DONNÉES DISPONIBLES SUR LA ZONE
D'ÉTUDE
4.2.1. Présentation des données brutes
Les présents travaux s'appuient sur une importante base
de données numérique (pluie, température et débit)
couvrant l'ensemble de la zone d'étude. Elles sont le résultat de
plusieurs campagnes de mesure effectuées par les services
hydrométéorologiques de la République de Côte
d'Ivoire et du Système d'Information Intégré de Base de
Données (IDIS) présenté en Annexe A.
Plusieurs projets et programmes ont déjà utilisé les
données de cette base de données en ligne et ont obtenu de
très bons résultats. On peut citer les plus récents datant
de 2006 : les projets `'Vladimir Smakhtin», `'Finlayson maximum» et
`'Sanjiv de Silva».
De façon générale, ces données
sont hétérogènes et bruitées, parce qu'elles
représentent des réalités physiques différentes
mais également en raison de biais liés à la mesure de la
pluie, de la température et du débit, dont l'efficacité
est limitée par la performance des instruments et des
méthodologies mises en oeuvre (courbe de tarage, jaugeage, etc.).
La figure 24 retrace les différentes
étapes de l'acquisition, du traitement primaire et secondaire des
données hydrométriques et pluviométriques.
Figure 24 : Organigramme
d'acquisition, de traitement primaire et secondaire des données (Musy
et Higy, 2003)
Ces prétraitements permettent d'avoir des
données plus ou moins prêtes à être utilisées
dans les travaux de recherche. Toutefois, une analyse approfondie (critique) de
ces données reste nécessaire, et fait l'objet des sections
suivantes.
4.2.1.1. Variables à expliquer (cibles) : les
débits
Les données de débit ont été
obtenues auprès de la Sous Direction de l'Hydrologie de la Direction de
l'Hydraulique Humaine. Ces données sont celles des stations
hydrométriques de Marabadiassa, Bada, Tortiya et Bou (Tableau I
et Figure 25). Les débits mensuels s'étendent
généralement de 1962 à 1997. Ces séries
s'arrêtent généralement en 1997 ; car, après cette
date, les données stockées sur les différentes stations
hydrologiques dans les zones de guerre n'ont pu être
accédées pour être diffusées par les services
compétents de l'Etat de Côte d'Ivoire.
Tableau I : Périodes
d'observation et étendues des séries hydrologiques
utilisées
Stations hydrométriques
|
Période d'observation
|
Nombre d'années d'observation
|
Bada
|
1962 à 1997
|
36
|
Marabadiassa
|
1974 à 1995
|
22
|
Tortiya
|
1960 à 1997
|
38
|
Bou
|
1976 à 1997
|
22
|
Tawara
|
1976 à 1997
|
22
|
Les series de débits disponibles présentent des
données manquantes (lacunes). A la station de Bada, on en
dénombre 64, soit 14,81% ; à Marabadiassa, 51 soit 19,31%,
à Tortiya 72 soit 15,79% et à Bou 43 lacunes, soit 14,25%. Il
convient de noter que la zone d'étude compte en principe 32 stations
hydrométriques (Figure 25) mais seulement cinq sont
suivies de façon régulière par les services nationaux
d'hydrologie. Dans cette étude, seules les stations qui sont
supposées fortement perturbées par les barrages agropastoraux
feront l'objet de l'étude. Il s'agit des stations de Bada, Marabadiassa,
Tortiya et de Bou. La station de Tawara, la plus en amont sur le bassin versant
d'étude a été écarté dans cette
étude.
Figure 25 : Localisation des stations
hydrométriques les plus suivies de la zone d'étude
|