UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI
CENTRE INTERFACULTAIRE DE FORMATION ET
DE RECHERCHE EN ENVIRONNEMENT POUR LE DEVELOPPEMENT
DURABLE (CIFRED)
FACULTE DES SCIENCES ET TECHNIQUES CHAIRE UNESCO
DE SCIENCE TECHNOLOGIE ET ENVIRONNEMENT (CUSTE)
Formation au MASTER (Msc)
N° d'Enregistrement : 2012 / UAC / CIFRED / D / SA
Theme
Evaluation des impacts environnementaux et
socio-économiques liés à la prolifération de la
jacinthe d'eau Eichhornia crassipes (Mart) Solms-Laubach dans la
Commune de Sô-Ava au Bénin
Mémoire de fin de formation présenté
par : Oswald Fulgence DAN Pour l'obtention du Master
(Msc)
Option : Sciences Environnementales et
Développement Durable Spécialité : Environnement,
Santé et Développement Durable
Sous la Direction du : Professeur
Emile D. FIOGBE, Professeur titulaire (CAMES),
Enseignant chercheur à la FAST / UAC, Responsable de
l'Unité de
Recherche sur les Zones Humides (URZH)
Devant le Jury composé de :
Président : Dr Patrick A. EDORH (Maître de
Conférences) Rapporteurs : Prof : Emile D. FIOGBE
(Professeur Titulaire) Examinateurs : Dr Clément BONOU
(Maître Assistant)
Date de soutenance : 27 juin
2012 Mention : Très bien
Année académique : 2010 - 2011
DEDICACE
A Mes parents :
Léopold Marie-Pierre DAN
&
Micheline PATHINVO
Ce travail vous fait honneur et est le fruit d'énormes
sacrifices consentis. Vous m'avez toujours soutenu, même dans les moments
de découragement. Vos paroles parfois dures mais réconfortantes
m'ont toujours donné du courage, de la matière à
réflexion et surtout la volonté pour tout reprendre.
Trouvez ici l'expression de ma profonde gratitude et de mon
amour. Que Dieu Tout Puissant vous bénisse et vous accorde une longue
vie.
REMERCIEMENTS
Le présent travail n'aurait pu être
réaliser sans la franche collaboration et la disponibilité de
certaines personnes envers qui je demeure reconnaissant. Je remercie vivement
:
1' Professeur Emile D. FIOGBE, responsable de
l'URZH de la FAST, pour ses conseils, ses critiques objectives et constructives
sur ce travail.
v' tous les enseignants-chercheurs, les techniciens de
l'administration du
CIFRED pour les conseils et les enseignements reçus
durant la formation. 1' Professeur Michel BOKO, Directeur
du CIFRED pour tout ce qu'il ne cesse de
faire afin que les étudiants puissent
bénéficier d'une formation de qualité. 1' Diane
M. LAOUROU pour toute sa disponibilité et pour son aide pour
les
analyses statistiques.
? ma tante Marcelle Marie-Aimée DAN et ma
grand-mère Pascaline DAN née
DJIDONOU pour tout leur soutien et leur
générosité.
? mes chers frères Rodrigue Stanislas, Oddy
Jean-Luc, ma chère soeur Nelly Marie-Noëlle
et ma cousine Christelle DAN, je tiens à leurs
exprimer toute ma reconnaissance pour tout l'amour et l'affection dont ils
m'ont entouré par leur présence quand j'ai eu besoin d'eux.
? mes camarades de la promotion 2010 - 2011 Option :
Environnement - Santé et Développement Durable notamment
Iris Astrid Y. FANDOHAN a qui je tiens à
témoigner tout particulièrement ma sympathie et ma
reconnaissance.
? mes amis Aniel SOGAN, Isaac WOROU,
Pancrace ANANI, Inès BADOU.
1' les honorables Membres du Jury, pour avoir
accepté de juger le présent travail malgré leurs multiples
occupations.
Enfin, je tiens également à remercier tous ceux qui
de près ou de loin ont contribué à la réalisation
de ce document.
Qu'ils trouvent en ce travail l'expression de ma profonde
gratitude
LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ACP : Analyse en Composante Principale
Cf : Confère
CIFRED : Centre Inter-facultaire de Formation et
de Recherche en Environnement pour le Développement Durable
EPAC : Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi
DHAB : Direction de l'Hygiène et de
l'Assainissement de Base FAO: Food and Agriculture
Organisation
FAST : Faculté des Sciences et
Techniques
GEn : Génie de l'Environnement
GPS : Global Positionning System
IBGE : Institut Bruxellois pour la Gestion de
l'Environnement m : Mètre
MEHU : Ministère de l'Environnement, de
l'Habitat et de l'Urbanisme mg /l : Milligramme par litre
mm : Millimètre
NTU : Nephelometric Turbidity Unit
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
pH : Potentiel hydrogène
RGPH : Recensement Général de la
Population et de l'Habitat UAC : Université
d'Abomey-Calavi
URZH : Unité de Recherche sur les Zones
Humides
US-EPA : United-States Environmental Protection
Agency °C : Degré Celsius
% : pour cent
%o : pour mille
RESUME
Les milieux humides constituent des unités
écologiques très importantes quisont riche en faune et
en flore. Ils procurent de nombreux biens et services directement
exploitables par la population riveraine (bois, produits halieutiques ...)
et des ressources multifonctionnels (l'esthétique du paysage, la
protection de la biodiversité et de l'habitat ...).
L'intérêt des zones humides est confirmée
par l'inscription du système lagunaire du Sud-Bénin sur la
liste des sites de la convention « RAMSAR ». Au Bénin, la
valorisation de ces eaux demeure toujours un problème majeur du fait
de la multiplication anarchique et incontrôlée des espèces
invasives (Eichhornia crassipes). Dans le but d'évaluer les
impacts environnementaux et socio- économiques liés à
sa prolifération, des analyses physico-chimiques et des enquêtes
de terrain ont été réalisées. Il ressort de
l'analyses des résultats physico-chimiques que les rejets issus des
activités humaines favorisent la prolifération de la jacinthe
d'eau. Cependant, l'analyse statistique des résultats a montré
une différence significative entre les paramètres
(Oxygène dissous, turbidité, matières en suspension,
phosphores totaux) des milieux sous jacinthe et ceux en eaux libres au seuil
de 5 %. Aussi, les enquêtes de terrain ont montré que les
revenus en période décrue (934,67 f cfa) sont 2,67 fois plus
élevés que ceux obtenus en période de crue (351,67 f
cfa).
L'étude statistique n'indique pas une différence
significative au seuil de 5 % pour les revenus jounaliers des groupes
socio-professionnels à la crue et à la décrue. Au terme de
l'étude, des solutions ont été proposées afin de
réduire la dégradation des plans d'eau et d'améliorer les
conditions d'existence des populations de la Commune de Sô-Ava.
Mots dles : Eichhornia.
crassipes, paramètres physico-chimiques, eutrophisation, impacts
environnementaux, impacts socio-économiques, Sô-Ava
ABSTRACT
Wetlands are very important ecological units that are rich in
fauna and flora. They provide many goods and services directly usable by the
local population (wood, fish products,...) and multi-functional resources (the
aesthetics of the landscape, the protection of biodiversity and habitat...).
The interest of wetlands is confirmed by the inscription of the lagoon system
of southern Benin on the list of the sites of the 'RAMSAR' convention. In
Benin, the valorisation of these waters still remains a major problem because
of the anarchic and uncontrolled of invasive species (Eichhornia
crassipes) multiplication. To assess the environmental and socio-economic
impacts related to its proliferation, physico-chemical analyses and field
surveys were conducted. It is clear from the analysis that physico-chemical
results from human activities release to promote the proliferation of the water
hyacinth. However, the statistical analysis of the results showed a significant
difference between the parameters (dissolved oxygen, turbidity, suspended
solids, total phosphorus) circles as hyacinth and those in open water to the 5
% threshold. Also, of field investigations showed that incomes in period
decreased (934,67 CFA francs) were 2.67 times higher than those obtained in the
flood period (351,67 CFA francs).
The statistical study does not indicate a significant
difference in the threshold of 5% for daily income of socio-professional groups
to flood and recession. At the end of the study, solutions have been proposed
to reduce the degradation of water bodies and to improve the living conditions
of populations in the Commune of Sô - Ava.
Keywords : Eichhornia.
crassipes, physicochemical parameters, eutrophication, environmental
impacts, socioeconomic impacts, So-Ava
LISTE DES FIGURES
Titres Pages
Figure 1.1 Jacinthe d'eau sur le lac
Nokoué
..............................................................................6
Figure 1.2 Meubles et objets artisanaux issus
des cordes de jacinthe .... .............................16
Figure 2.1 : Carte de la commune de Sô-Ava
indiquant les sites de prélèvement ............ 21
Figure 2.2: pH mètre et
conductimètre
..............................................................
...................25 Figure 2.3 : spectrophotomètre DR
2800
................................................................................25
Figure 3.1 : Variation de la température sur les sites
de prélèvement ...........................32 Figure 3.2
: Variation du pH sur les sites de prélèvement
......................................................33 Figure 3.3
: Variation de l'oxygène dissous sur les sites de
prélèvement ............................34
Figure 3.4 Variation de la conductivité
électrique et de la salinité sur les sites de
prélèvement............................................
..................................................................................35
Figure 3.5 : Variation de la turbidité
sur les sites de prélèvement
.......................................36 Figure 3.6 :
Variation des matières en suspension sur les sites de
prélèvement ................37
Figure 3.7 : Variation des nitrites sur les
sites de prélèvement ...............
.............................38
Figure 3.8 : Variation des nitrates sur les
sites de prélèvement ..............
.............................39
Figure 3.9 : Valeurs moyennes d'ammonium sur
les sites de prélèvement
.........................40 Figure 3.10 : Valeurs moyennes
du phosphore total sur les sites de prélèvement
.............41
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Effectifs et fréquences des
groupes socio-professionnels interviewés
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~.42
Tableau II : Revenu moyen journalier en crue
obtenu dans les différents groupes socio-professionnels
~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~.~~~~~~~~~~~~ ~~43
Tableau III : Revenu moyen journalier en
décrue obtenu dans les différents groupes socio-professionnels
43
Tableau IV : Test d'Anova des revenus
journaliers en période de crue et de décrue
44
Tableau V : Effectifs et fréquences des
différentes utilisations faites de la jacinthe d'eau par les
personnes interrogées ~~~~~~~~~~~~~~~~~~ ~ ~~~~~~~44
SOMMAIRE
Introduction 1
Chapitre 1 : Généralités
1.1 GENERALITES SUR LES MACROPHYTES FLOTTANTES : CAS DE
EICHHORNIA CRASSIPES (COMMUNEMENT APPELEE JACINTHE
D'EAU) 4
Chapitre 2 : Cadre d'étude,
matériel et méthodes
2.1 CADRE D'ETUDE 20
2.2 MATERIEL D'ETUDE 24
2.3 METHODOLOGIE ~~~~~ ~~~~~~~~~~~~~~~~ ~~~~~~ 25
Chapitre 3 : Résultats et discussion
3.1 RESULTATS 32
3.2 DISCUSSION 45
3.3 FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES ....~~~~
~~~~~~~~~~~~~~~~50
Conclusion et suggestions 51
Références bibliographiques 53
Annexes
Introduction
Originaire d'Amérique du Sud, la jacinthe d'eau
(Eichhornia crassipes) est une plante aquatique exotique qui
prolifère à la surface des plans d'eau douce et sur les terres
humides en Afrique et au Moyen-Orient depuis la fin du XIXème
siècle. Cette plante fut introduite dans plusieurs régions du
monde pour ses vertus ornementales. Cependant, ce n'est qu'au début des
années 1977 qu'elle fut pour la première fois observée sur
les plans d'eau du Bénin. En réalité, la
prolifération de la jacinthe d'eau dans les pays tropicaux et
subtropicaux a provoqué de graves conséquences
écologiques, économiques et sanitaires (GHABBOUR et al.,
2004 ; CENTER et al., 2005).
La jacinthe d'eau, est devenue un véritable
fléau dans les eaux du monde entier. En Afrique occidentale notamment au
Bénin ou elle est appelée "Toglé", cette espèce
invasive altère le fonctionnement des écosystèmes
aquatiques en menaçant les pêcheries, les transports fluviaux,
l'accostage, le tourisme et même la santé humaine car elle offre
un milieu favorable aux escargots et aux moustiques porteurs de la
schistosomiase, du paludisme et d'autres maladies (FIOGBE, 2011). En
empêchant la pénétration du rayonnement solaire, le tapis
dense de jacinthes diminue la photosynthèse des producteurs primaires
à la base des chaînes alimentaires. La décomposition des
feuilles mortes rend le milieu anoxique, privant d'oxygène les
espèces du milieu conduisant ainsi à l'eutrophisation du plan
d'eau (KPONDJO, 2008). Cet état de choses altère la
qualité physico-chimique et organoleptique de l'eau puis réduit
les stocks de pêche. La jacinthe d'eau augmente également les
pertes en eau par évapotranspiration (MINISTERE DE L'EDUCATION
NATIONALE, 2007).
Du point de vue économique, l'impact des espèces
exogènes invasives est parfois considérable. Le coût annuel
du préjudice { l'échelle mondiale pourrait atteindre 1400
milliards de dollars, soit le montant du commerce extérieur chinois en
2005 (FIOGBE, 2011). Selon une étude réalisée en 2005 par
l'ECOLOGICAL SOCIETY OF AMERICA rapporté par FIOGBE (2011), le
coût économique lié à la lutte contre l'invasion des
espèces non indigènes aux Etats-Unis dépasserait chaque
année les 137 milliards de dollars soit "plus que la somme de toutes
les catastrophes naturelles réunies".
Cette invasion biologique a donc des impacts négatifs
sur la biodiversité, le fonctionnement des écosystèmes, la
santé et les activités économiques des populations de la
Commune de Sô-Ava notamment les transports, la pêche, l'irrigation,
le tourisme.... Il est donc judicieux qu'une attention particulière soit
accordée { ce phénomène d'où le choix du
présent thème intitulé «
Evaluation des impacts environnementaux et socioéconomiques liés
à la prolifération de la jacinthe d'eau Eichhornia
crassipes (Mart) Solms-Laubach dans la commune de Sô-Ava au
Bénin ».
Pour apporter une approche de solution adéquate au
problème posé les hypothèses suivantes ont
été formulées :
o la prolifération rapide et incontrôlée de
la jacinthe d'eau est responsable du comblement des plans d'eau ;
? les tapis denses formés par la jacinthe d'eau induisent
des effets négatifs sur la socio-économie et la santé des
populations ;
O la valorisation de la jacinthe d'eau par les techniques
endogènes peut réduire les risques et contribuer au
développement durable de la localité.
L'objectif global de cette étude est de
déterminer les impacts (environnementaux, économiques et sociaux)
liés { la prolifération de la jacinthe d'eau dans la commune de
Sô - Ava.
Les objectifs spécifiques fixés sont :
o analyser l'impact environnemental des plantes aquatiques
proliférantes sur les plans d'eau ;
? déterminer l'impact socio-économique de la
prolifération de la jacinthe sur les activités anthropiques ;
O proposer des solutions durables pour réduire les
problèmes liés à la multiplication anarchique et
incontrôlée de la jacinthe d'eau.
La présente étude est subdivisé en trois
chapitres :
( Le premier chapitre présente les
généralités ;
( Le deuxième expose { la présentation du cadre
d'étude, du matériel et de la méthodologie ;
( Le troisième aborde les résultats et la
discussion.
Enfin, une conclusion assortie de quelques suggestions viendra
finaliser l'étude.
CHAPITRE 1: GENERALITES
1.1 GENERALITES SUR LES MACROPHYTES FLOTTANTES : CAS DE
EICHHORNIA CRASSIPES (COMMUNEMENT APPELEE JACINTHE D'EAU)
1.1.1 Systématique
Selon QAISAR et al., (2005), la jacinthe d'eau est une
monocotylédone herbacée vivace. Sa systématique se
présente de la manière suivante :
Division : Magnoliophyta ;
Classe : Liliopsida ;
Sous-Classe : Commelinidae ; Super-Ordre
: Commelinanae ;
Ordre : Pontederiales ;
Famille : Pontederiaceae ;
Genre : Eichhornia,
Espèce : E. crassipes (Martius)
Solms-
Laubach.
1.1.2 Historique
BARRET et al., (1982) ont rapporté que la
jacinthe est originaire du bassin de l'Amazone et a été
introduite dans de nombreuses parties du monde comme plante ornementale
à cause de sa beauté. Elle a proliféré dans de
nombreux domaines et se retrouve maintenant sur tous les continents (KPONDJO,
2008). Cette plante s'est particulièrement adaptée aux climats
tropicaux et subtropicaux et est devenue la peste verte du siècle en
Amérique, en Afrique puis en Asie (HOLM et al., 1977
cités par AYIHONSI, 2006).
La jacinthe a été signalée pour la
première fois en Afrique dans le delta du Nil et en Afrique du Sud, au
Natal, puis en Rhodésie du Sud (l'actuel Zimbabwé) en 1937
(KPONDJO, 2008). Son extension a commencé au Bénin depuis le nord
du lac Nokoué alimenté par : la rivière Sô, le
fleuve Ouémé, le lac Azili, le lac Célé (ANONYME,
2006). D'après AKOEGNINOU et AGBANI (1998), on retrouve la jacinthe
d'eau depuis le sud
jusqu'au nord, { l'exception de la lagune côtière,
le lac Ahémé et les basses vallées du Mono et de la
Sazué, dans le Sud-Ouest du territoire.
1.1.3 Présentation de la jacinthe d'eau
De son nom scientifique Eichhornia crassipes, la
jacinthe d'eau ou "calamote" est une plante aquatique, flottante qui peut vivre
et se reproduire librement à la surface des eaux douces ou peut
être ancrée dans la boue. Sa taille varie de quelques
centimètres à un 1,5 mètre de hauteur. Son taux de
prolifération dans certaines circonstances, est extrêmement
rapide. Elle peut se propager et provoquer des infestations sur de grandes
surfaces d'eau causant une variété de problèmes. Elle
forme des nattes jusqu'à deux (02) mètres d'épaisseur qui
peuvent réduire la lumière et l'oxygène, altérer la
qualité physico-chimique de l'eau et affecter la flore et la faune
aquatiques (ADOUSA et al., 2002)
Il existe six (06) autres espèces du genre
Eichhornia (E. paniculata, E. paradoxa, E.
heterosperma, E. diversifolia, E. venezuelensis, E.
azurea), essentiellement néotropicales qui sont confinées en
Amérique du Sud (DAGNO et al., 2007). Seule E. natans
est endémique en Afrique (Bénin, Sénégal, Egypte,
Soudan, Nigeria, Madagascar et Mali) (GOPAL, 1987 ; DEMBELE, 1994 ; DIARRA,
1997).
1.1.4 Description morphologique
La jacinthe d'eau est une plante aquatique vasculaire
arrondie, debout et brillante avec des feuilles vertes et des fleurs semblables
à celles des orchidées (US EPA, 1988). Six à huit feuilles
succulentes disposées en spirale qui sont produites de manière
séquentielle sur une courte tige verticale. Les pétioles sont
bulbeux et spongieux avec de nombreux espaces aériens US EPA (1988), ce
qui permet aux plantes de flotter à la surface de l'eau. Les feuilles
avec les pétioles bulbes sont dominants en eau libre alors que les
pétioles allongés (à 1,5 m de hauteur) prédominent
en colonies denses (CENTER et al., 2005). La taille et la morphologie
de la plante varie considérablement en fonction des concentrations en
nutriments, notamment le phosphore et l'azote.
Le système racinaire de la jacinthe d'eau est de
couleur bleu foncé avec de nombreux stolons au bout desquels se forment
de nouvelles plantes. Quelques fois, E crassipes peut atteindre une
hauteur de 1,5 m lorsqu'elle est mesurée de la haute fleur à la
racine supérieure (CENTER et al., 2005). Lorsqu'elle pousse
dans les eaux usées, la jacinthe d'eau est plus petite et la hauteur
varie souvent entre 0,5 à 1,2 m (REDDY, SUTTON, 1984).
Figure 1.1 : Jacinthe d'eau sur le
lac Nokoué
1.1.5 Multiplication de la jacinthe
La jacinthe est une plante pérenne { croissance
indéterminée. L'intensité de cette croissance
s'évalue soit par la surface de l'eau couverte durant une période
donnée, soit par la densité ou le poids des plantes par
unité de surface (US EPA, 1988). Dans les sites naturels de la jacinthe,
cette densité est relativement faible (10 kg.m-2 en poids
frais), tandis que dans les régions d'infestation, elle atteint 60
kg.m-2 (GOPAL, 1987). La croissance maximale de la jacinthe est
observée entre 20 - 30 °C et elle est inhibée entre 8 - 15
°C (STEPHENSON et al., 1980). La jacinthe possède deux
modes de multiplication :
- la multiplication asexuée ou
végétative ;
- la multiplication sexuée ou par les
semences.
1.1.5.1 Multiplication asexuée ou
végétative
La multiplication de la jacinthe s'effectue principalement par
voie végétative (filiations) et sa forte prolifération
pourrait être expliquée par la « non inhibition » des
bourgeons axillaires et l'absence d'ennemis naturels dans les zones envahies.
Aussi, les aménagements hydrauliques sur les cours d'eau favoriseraient
également sa croissance (US EPA, 1988). La propagation
végétative est très importante dans les nouveaux sites
d'infestation. Les nouvelles plantes sont produites { partir de
l'élongation de stolons due à la division des
méristèmes axillaires de la plante mère (CENTER et
al., 2005). Les clones très fragiles restent fixés à
la plante mère par le stolon puis se détachent sous la pression
des courants d'eau, permettant { de nouveaux individus de coloniser d'autres
zones (WILSON et al., 2005). Selon BABU et al., (2003) (10)
plants en 8 mois peuvent produire 655.330 individus, soulignant ainsi le
potentiel invasif de la plante. HOLM et al. (1977) ont obtenu [30]
clones à partir de deux plantes mères en 23 jours. D'après
GOPAL (1987), le taux de croissance (ou la biomasse) de la jacinthe peut
être déterminé par l'équation suivante :
Nt = N0 Xt, Où
V' N0 est le nombre de plants au temps T0,
V' Nt est le nombre de plants obtenus à la fin du temps T
et V' Xt est le taux de croissance/jour.
1.1.5.2 Multiplication sexuée ou par les
semences
Selon GOPAL (1987), il est rare de trouver dans les zones
d'introduction des graines sur la jacinthe. GOPAL (1987) a rapporté que
PARIJA (1934) a été le premier à observer des graines de
la plante en Inde. Les graines ont été considérées
comme le principal facteur de multiplication de la plante au Sri Lanka (GOPAL,
1987). La présence de fruits mûrs y a été
observée entre mai et décembre et la floraison dure environ 15
jours (CENTER et al., 2002). Malgré une quantité
élevée de graines produites (300 - 450), seulement un maximum de
34 graines sont viables par capsule (WILSON et al., 2005).
1.1.6 Mode de propagation de la jacinthe d'eau
La propagation de la jacinthe est conditionnée par les
facteurs écologiques du milieu. Les graines de la plante sont
dispersées par les courants d'eau et les oiseaux aquatiques. Elles
peuvent aussi s'enfoncer dans la boue aux pieds des plantes mères. La
propagation végétative est très importante pour la plante.
Les clones très fragiles restent fixer à la plante mère
par le stolon puis se détachent sous la pression des courants d'eau,
permettant { de nouveaux individus de coloniser d'autres zones. La propagation
de la plante peut se faire aussi par l'intermédiaire des
activités humaines. Elle peut rester attachée aux engins de
navigation (coques ou moteurs des bateaux de pêche, lignes d'ancrage).
Par ailleurs, les pratiques d'entretien mécanique des voies fluviales
ont tendance également à couper les plantes et à faciliter
la propagation de nouveaux fragments.
1.1.7 Problèmes créés par la jacinthe
d'eau
La jacinthe d'eau peut causer une variété de
problèmes lors de sa croissance puisque la prolifération couvre
des surfaces importantes d'eaux douces. Ces problèmes sont d'ordre
environnementaux puis socio-économiques (LINDSEY et HIRT, 1999) :
1.1.7.1 Entrave au transport fluvial
La navigation fluviale est sérieusement entravée
par des tapis de jacinthes d'eau. Les canaux et rivières d'eau douce
peuvent devenir impraticables du fait des tapis densément
imbriqués de la jacinthe. La jacinthe bloque le passage aux barques et
les hélices des pirogues motorisées. Elle constitue ainsi un
obstacle pour le transport des personnes et des biens car l'eau constitue la
principale voie de navigation dans la commune de Sô-Ava.
1.1.7.2 Problèmes liés au barrage
hydro-électrique
Beaucoup de grands ouvrages hydro-électriques souffrent
des effets néfastes de la présence de la jacinthe. Par exemple,
les barrages Owen Falls de Ninja sur le lac
Victoria et Kariba sur le fleuve Zambèze en Zambie sont
bloqués par les nattes de la plante, réduisant
considérablement son débit HARLEY et al., (1997) et
entraînant ainsi des coupures fréquentes dans la production de
l'électricité (DAGNO et al., 2007).
1.1.7.3 Blocage des canaux et rivières
provoquant des inondations
La jacinthe d'eau croît d'une manière très
dense sur les canaux et les fleuves en formant un tapis vert supportant la
marche d'un homme (DAGNO, 2006). Quand elles s'installent dans les
rivières et les canaux, elles forment un barrage herbivore et peuvent
causer des inondations dommageables (DAGNO et al., 2007).
1.1.7.4 Micro-habitat pour une variété de
vecteurs de maladies
Les maladies associées à la présence de
Eichhornia crassipes dans les pays tropicaux en développement
sont parmi celles qui causent des problèmes majeurs de santé
publique : le paludisme, la schistosomiase et la filariose lymphatique (DAGNO
et al., 2007). Certaines espèces de larves de moustiques
prospèrent dans l'environnement créé par la
présence de cette plante aquatique. Bien que le lien statistique n'ait
pas été défini entre la présence de la plante, le
paludisme et la schistosomiase, il a été démontré
que le type brughian de la filariose (qui est responsable d'une part mineure de
la filariose lymphatique en Asie du Sud) est entièrement liée
à la présence de l'espèce invasive (BOKOSSA, 2008).
1.1.7.5 Augmentation de l'évapotranspiration
Diverses études ont été effectuées
pour établir le rapport entre les plantes aquatiques et le taux
d'évapotranspiration, comparé avec l'évaporation d'une
surface libre des cours d'eau. La perte d'eau due { l'évapotranspiration
est 1,8 fois supérieure à celle de la même surface sans
infestation (HARLEY et al., 1997).
1.1.7.6 Problèmes liés à la
pêche
L'accès aux sites de pêche devient difficile
à cause de la forte présence des nattes de jacinthe. Lorsque
l'infestation s'installe, la jacinthe pose de nombreux problèmes aux
pêcheurs. Le matériel de pêche est souvent endommagé
du fait de l'enchevêtrement des filets et lignes dans le système
racinaire qui occasionne une réduction de la capture et
généralement des pertes en vie humaine dues à la noyade
(HARLEY et al., 1997). Par exemple, les pêcheurs du lac Victoria
ont fait remarquer qu'il y a augmentation de la température des cours
d'eau envahis par la jacinthe et une forte diminution de la population de
poissons (DAGNO et al., 2007). Ils se plaignent également du
fait que les crocodiles et les serpents y sont devenus plus fréquents
(HARLEY et al., 1997).
1.1.7.7 Altération de la qualité de l'eau
Le tapis végétal dense de la jacinthe bloque la
diffusion de l'oxygène de l'air, causant des conditions
anaérobiques directement préjudiciables pour la macrofaune et la
microfaune aquatiques (ULTSCH, 1973). Ce phénomène altère
la qualité organoleptique de l'eau et est très préoccupant
car les populations s'en servent pour les besoins corporels et domestiques
(DAGNO et al., 2007).
1.1.7.8 Réduction de la biodiversité
L'abondance de la jacinthe pose des difficultés de
survie aux autres plantes aquatiques du milieu (DAGNO et al., 2007).
Cette prolifération, provoque un déséquilibre du
micro-écosystème aquatique constitué de toute une gamme de
faune qui s'appuie sur une diversité de vie végétale pour
son existence. Les tapis de l'espèce invasive occasionnent une
réduction des stocks de poissons et la dégradation de la flore
environnante affecte du coup les activités de pêche (DAGNO et
al., 2007).
Au Bénin, il n'existe pas { ce jour un plan d'eau qui
soit complètement épargné par l'invasion de l'une ou
l'autre des plantes aquatiques proliférantes (FIOGBE, 2011).
Malgré la grande diversité des espèces invasives et de
leurs impacts, il paraît évident
qu'en connaissant les voies empruntées et les processus
de développement, il devient plus simple de mettre en place une
politique de gestion intégrée de ces plantes invasives.
1.1.8 Moyens de lutte contre la jacinthe d'eau
Il existe trois (03) principaux mécanismes de
contrôle pour prévenir la propagation et/ou l'éradication
de la jacinthe d'eau. Il s'agit de la lutte physique, chimique et biologique.
Chacun de ces moyens de lutte possède des avantages et des
inconvénients.
La lutte physique utilise les tondeuses
mécaniques, dragues ou des méthodes d'extraction manuelle. Cette
méthode est largement utilisée mais assez coûteuse et ne
peut pas faire face à des infestations très importantes. Elle
n'est pas adaptée pour les grandes infestations et est
généralement considérée comme une solution à
court terme. (PIETERSE et al., 1996)
La lutte chimique : elle peut être responsable
d'effets néfastes à long terme sur l'environnement et la
santé des populations (DAGNO et al., 2007).
La lutte biologique : c'est la méthode de
contrôle la plus bénéfique à long terme car
étant relativement facile à utiliser et fournissant le seul
contrôle économique et durable (AJUONU et al., 2003).
Nous examinerons brièvement ci-dessous chacune de ces
méthodes.
1.1.8.1 Lutte physique
Elle revêt deux aspects :
L'enlèvement mécanique des jacinthes
est considéré comme la meilleure solution à court terme
pour lutter contre la prolifération de la plante. Il nécessite
des équipements lourds (les moissonneuses, des tapis transporteurs, des
machines à draguer, des machines à faucher, des dragues et des
barques pousseuses) pour la
collecte des plants dans l'eau GUTIERREZ et al.,
(1996), pour leur transport sur la berge et leur acheminement vers un centre de
traitement des déchets (HARLEY et al., 1997). Cette
méthode est adaptée pour des zones relativement petites.
L'avantage de cette méthode est que quasiment toutes
les jacinthes d'eau sont enlevées d'un coup. Cependant, il y a
également des inconvénients. Tout d'abord la méthode est
très rigoureuse et peu précise. Avec la jacinthe d'eau toutes les
autres espèces végétales et animales sont enlevées
et souvent des fragments de la plante sont laissés derrière et
risquent de repousser. Dans un second temps, elle occasionne un investissement
important dû { l'entretien et { l'approvisionnement en carburant de ces
engins lourds (ADOUSA et al., 2002).
La suppression manuelle de la jacinthe d'eau est
appropriée seulement pour les zones faiblement infestées. La
tâche est très pénible et dans certaines régions, il
y a des risques graves qui sont associés à la santé des
travailleurs (crocodiles, hippopotames et la bilharziose).
1.1.8.2 Lutte chimique
Plusieurs herbicides sont efficaces contre la jacinthe et sont
appliqués par traitement aérien ou terrestre (DAGNO et al.,
2007). Cependant, la capacité de translocation des molécules
chimiques des stolons aux autres parties de la plante est un facteur limitant
pour les herbicides. Les plants âgés seraient moins sensibles que
les plus jeunes (SCULTHORPE, 1985). La formulation « Rodéo »
à base de glyphosate, un herbicide non sélectif utilisé
à 2 kg.ha-1 tue complètement la plante 3 - 8 semaines
après application (GOPAL, 1987 ; GUTIERREZ et al., 1996). Elle
est faiblement toxique pour les invertébrés aquatiques.
Cependant, le sulfate et le chélate de cuivre peuvent être
toxiques pour les poissons, en particulier les truites, quelques
mammifères, les invertébrés aquatiques et les organismes
du sol. Les inconvénients de la lutte chimique résident non
seulement en la destruction de l'écosystème aquatique mais aussi
aux effets néfastes des résidus des herbicides sur
l'environnement et la santé de la population. Cette population recueille
l'eau de boisson dans les cours d'eau (HARLEY et al., 1997). De plus,
l'application { long terme des mêmes herbicides peut entraîner
l'apparition d'une résistance chez la jacinthe d'eau (BABU et
al., 2003). En raison de
tous ces risques pour la santé et l'environnement, cette
méthode est interdite au Bénin (ADOUSA et al., 2002).
1.1.8.3 Lutte biologique
La lutte biologique est l'utilisation de l'hôte
spécifique d'ennemis naturels pour réduire la densité de
la population des ravageurs. Plusieurs insectes ont été
identifiés comme des agents de contrôle de la jacinthe d'eau et
d'autres font encore objet de nouvelles recherches.
+Usage des insectes
Cette lutte est basée sur l'utilisation des ennemis
naturels de la plante dans le but de créer une pression permanente sur
cette dernière. Une centaine d'espèces d'insectes comprenant des
Lépidoptères, Coléoptères,
Hémiptères, Dermaptères et Orthoptères a
été relevée sur la jacinthe (GOPAL, 1987). Parmi
celles-ci, une douzaine d'espèces s'est révélée
capable de provoquer d'importants dommages foliaires dont cinq ont
été utilisées avec succès dans la lutte biologique
contre la jacinthe. AJUONU et al., (2003) cité par DAGNO et
al.,( 2007) a observé une réduction de la biomasse de la
jacinthe de 5 à 100 % avec Neochetina spp. de 1991 à
1993 sur les fleuves Ouémé et Zou du Bénin.
+Usage des poissons herbivores
Dans certains cas on utilise des poissons comme agent de
contrôle biologique. Cependant, les poissons utilisés
Ctenopharyngo idella, Tilapia melanopleura et Tilapia
mossambica ne se nourrissent pas uniquement de la jacinthe d'eau. Pour
cette raison, ils ne sont pas considérés comme des agents de
contrôle effectifs.
+Usage des phytopathogènes
Au cours de la seconde moitié du
XXème siècle, l'application massive de spores des
champignons pathogènes spécifiques comme bioherbicides a retenu
l'attention des chercheurs. Des investigations ont été
menées sur de nombreux microorganismes et d'autres sont en cours
d'étude (CHARUDATTAN, 2001 ; AULD et al., 2003). Ces
études
ont été effectuées sur Acigona
infusella, la pyralide Sameodes albiguttalis, les sauteriaux
Cornops longicorne et Cornops aquatieum, les
charançons Neochetina bruchi et Neochetina eichorniae
et l'acarien Orthogalumna terebrantis et ont montré des
possibilités de contrôle efficace de E. crassipes
(CHARUDATTAN, 1996 ; BABU et al., 2003 ; SHABANA, 2005 cités
par AYIHONSI, 2006).
Signalons que les charançons du genre Neochetina
ont été expérimentés aux Etats-Unis, en
Zambie, au Zimbabwe, sur le Nil au Soudan, en Australie et récemment en
Uganda, au Bénin et au Ghana. L'introduction de tels agents dans une
zone infestée implique l'organisation de l'élevage ainsi que la
formation du personnel aux techniques de lâchers (AYIHONSI, 2006).
Le contrôle biologique de la jacinthe est plus
respectueux de l'environnement car les agents de contrôle ont tendance
à être auto-régulés. Les programmes de
contrôle sont généralement peu coûteux en raison du
fait que les agents de contrôle sont connus et seul un petit nombre de
personnel est requis pour exécuter ces programmes. L'inconvénient
majeur est que le contrôle biologique n'est pas toujours efficace pour
tous les plans d'eau car la population d'insectes peut prendre plusieurs
années pour atteindre une densité suffisante pour s'attaquer aux
ravageurs (FAO, 1997). Un autre désavantage est le fait que souvent
toutes les jacinthes d'eau ne sont pas éliminées. Il reste
toujours une certaine quantité de plantes qui peut
regénérer la colonie. Lorsque les conditions environnementales
permettent une croissance explosive des jacinthes d'eau, le contrôle
biologique cesse d'être efficace (FAO, 2000). Un dernier
désavantage est que l'action du contrôle biologique est en
général assez lente à percevoir.
Outre ces trois principales formes de contrôle, HARLEY,
JULIEN et WRIGHT (1997) suggèrent une autre méthode, à
savoir la réduction des apports de nutriments dans l'eau. Cette
méthode dite préventive est basée sur le contrôle
des nutriments dans les plans d'eaux afin de réduire la
prolifération de la jacinthe (ADJALIAN, 2006). Ces dernières
décennies, il y a eu une augmentation significative des nutriments
déversés dans les cours d'eau provenant de sources industrielles
et domestiques ainsi que du lessivage d'engrais des terres agricoles, ce qui a
accru la prolifération incontrôlée de la macrophyte.
1.1.9 Différentes utilisations de la jacinthe
d'eau
La jacinthe d'eau étant considérée dans
de nombreux pays comme une mauvaise plante et responsable de nombreux
problèmes, plusieurs individus, groupes et institutions ont
été capables de trouver des applications utiles pour la plante.
La plante possède plus de 95 % d'eau, un tissu fibreux et une teneur
élevée en protéines qui peut être utilisée
pour une variété d'applications utiles. Nous examinerons un
certain nombre d'utilisations possibles de la plante, dont certaines ont
été développées et d'autres qui en sont encore
à leurs débuts ou au stade embryonnaire.
1.1.9.1 Papier
Le Comité Central "MENNONITE DU BANGLADESH" a
expérimenté la production de papier à partir de jacinthe
pendant quelques années. Il a mis en place deux projets qui fabriquent
du papier à partir des tiges de la jacinthe. La fibre de jacinthe d'eau
seule ne produit pas un bon document par contre lorsqu'elle est
mélangée avec des déchets de papier ou de jute, le
résultat est bon (
www.practicalaction.org,
consulté le 10 janvier 2012).
1.1.9.2 Panneau de fibres
Une autre application de la jacinthe d'eau est la production
de panneaux de fibres pour une variété d'utilisations finales. Le
"BUILDING RESEARCH INSTITUTE" de Dhaka a effectué un travail
expérimental sur la production de panneaux de fibres à base de
jacinthes, et d'autres matériaux locaux. Ils ont développé
une usine de production de fibres utilisées comme plafond ou
matériau de toiture à faible coût (
www.practicalaction.org,
consulté le 10 janvier 2012).
1.1.9.3 Fils et cordes
La fibre de la tige de la jacinthe peut être
utilisée pour fabriquer des cordes. La tige de la plante est
déchiquetée en longueur, exposée sous forme de fibres,
puis séchée pendant plusieurs jours. Enfin, la corde est
traitée avec du méta-bisulfite de sodium
pour l'empêcher de pourrir. Comme l'indique la figure 1.2,
la corde est utilisée par un fabricant de meubles locaux au Cambodge
pour la production d'objets élégants.
Source :
www.practicalaction.org,
consulté le 10 janvier 2012 Figure 1.2 Meubles et
objets artisanaux issus des cordes de jacinthe
1.1.9.4 Vannerie
Aux Philippines, la jacinthe d'eau est séchée et
utilisée pour fabriquer des paniers et des nattes pour usage domestique.
La clé d'un bon produit est de veiller à ce que les tiges soient
bien sèches avant d'être utilisées. Si les tiges
contiennent encore l'humidité, cela peut provoquer la pourriture assez
rapidement. (
www.practicalaction.org,
consulté le 10 janvier 2012).
En Inde, la jacinthe d'eau est également utilisée
pour produire des biens destinés à l'industrie touristique.
1.1.9.5 Briquettes de charbon de bois
C'est une idée qui a été proposée
au Kenya pour faire face à l'expansion rapide des tapis de jacinthes
d'eau qui sont visibles sur de nombreuses parties du lac Victoria. La
proposition consiste à développer une technologie
appropriée pour la fabrication de briquettes de charbon à partir
de la poussière provenant de la pyrolyse de la jacinthe. Le projet est
toujours en pleine réflexion car les techniques de transformation et
des
études socio-économiques sont en cours pour
évaluer les perspectives et les aspects bénéfiques d'un
tel projet pour les communautés du lac (
www.practicalaction.org,
consulté le 10 janvier 2012). On estime néanmoins qu'un tel
projet peut :
" fournir un revenu alternatif ;
" fournir une source alternative de biomasse ;
V améliorer la berge du lac à travers
l'élimination de la jacinthe d'eau ;
V améliorer l'accès au lac et réduire les
risques pour le transport fluvial ; v réduire les risques sanitaires
associés à la présence de la jacinthe d'eau ; v' diminuer
la pression sur les autres sources de biomasse combustible,
comme le bois, afin de réduire la déforestation et
l'érosion des sols.
Les aspects techniques devraient être encore
explorés et expérimentés. Toutefois cinq principales
étapes ont été identifiées dans le processus de
conversion de la jacinthe en briquettes de charbon :
v' récolte, collecte et séchage de la plante ;
v' collecte et transport dans le four pyrolyse ; 1'
mélange de la poussière résultant d'un liant ; v' pressage
des briquettes ;
1' commercialisation des briquettes.
EDEN (1994) cité par DAGNO (2006) déclare qu'une
densité d'énergie de 8,3 GJ /m3 serait comparable
à la densité énergétique du charbon de bois
à 9,6 GJ / m3. Il estime important la production à
grande échelle de briquettes de charbon à base de jacinthe afin
de réduire le phénomène de la déforestation.
1.1.9.6 Production de biogaz
La possibilité de convertir la jacinthe en biogaz a
été un domaine d'intérêt majeur qui a
nécessité plusieurs années de recherche. La formation du
biogaz est une technologie qui nécessite un mélange de jacinthe
avec d'autres matières organiques tels que les débris
végétaux et animaux. Le processus est une digestion
anaérobie qui a lieu dans un réacteur ou digesteur (un contenant
hermétiquement fermé et situé
habituellement en sous-sol) et qui produit du méthane qui
peut servir de combustible pour la cuisson et l'éclairage (
www.practicalaction.org,
consulté le 10 janvier 2012).
1.1.9.7 Purification de l'eau
La jacinthe d'eau peut être utilisée pour
faciliter le processus de purification de l'eau soit pour la rendre potable ou
pour les effluents liquides des systèmes d'égouts. Dans une usine
de traitement d'eau potable, la jacinthe a été utilisée
dans le cadre de l'étape de prétraitement de purification. Des
plantes propres et saines ont été incorporées dans les
clarificateurs d'eau pour aider à l'enlèvement des petits flocons
qui restent en suspension après l'étape de coagulation et de
floculation (HAIDER, 1989 cité par DAGNO et al., 2007 ). Le
résultat obtenu est une diminution significative de la turbidité
due à l'élimination des flocons et aussi à la
réduction des matières organiques dans l'eau. La jacinthe d'eau a
également été utilisée pour la suppression ou la
réduction des nutriments, des métaux lourds, des composés
organiques et des agents pathogènes de l'eau (GOPAL, 1987).
1.1.9.8 Fourrage pour animaux
Des études menées par NATIONAL ACADEMY OF
SCIENCES en 1976 ont montré que les aliments à base de la
jacinthe sont disponibles pour les ruminants. En Chine, les éleveurs de
porc découpent et font bouillir la jacinthe d'eau avec des
déchets de légumes, du riz et du sel. En Malaisie, la jacinthe
est cuite avec du son de riz et mélangés avec de la farine de
coprah pour l'alimentation des porcs, canards et poissons de bassin (NATIONAL
ACADEMY OF SCIENCES, 1976). Du fait de sa teneur élevée en
minéraux et en eau, la jacinthe n'est pas adaptée à la
nutrition de tous les animaux.
L'utilisation de la jacinthe pour l'alimentation animale dans
les pays en développement pourrait aider à résoudre
certains problèmes nutritionnels existants. Bien que les humains ne
puissent pas la consommer directement, elle peut servir de nourriture aux
bétails et autres animaux qui pourront convertir les
éléments nutritifs en produits alimentaires utiles à la
consommation humaine (
www.practicalaction.org,
consulté le 10 janvier 2012).
1.1.9.9 Engrais
La jacinthe d'eau est utilisée comme un engrais vert ou
compost. Comme engrais vert, elle est enfouie dans le sol ou est
utilisée comme paillis. La plante est idéale pour le compostage.
Après avoir retiré la plante de l'eau, elle est laissée et
séchée quelques jours avant d'être mélangée
avec de la cendre, de la terre et du fumier animal. Sous l'action de la
chaleur, les microbes décomposent les graisses, lipides,
protéines, sucres et les amidons. Le mélange est laissé
dans les tas de compost, la chaleur permet d'accélérer le
processus et de produire un compost riche et sans agents pathogènes qui
est appliqué directement sur le sol. Le compost augmente la
fertilité des sols, le rendement des cultures puis améliore
généralement la qualité des sols. (
www.practicalaction.org,
consulté le 10 janvier 2012).
Le compost est utilisé sur une grande ou petite surface
de terre. Dans les pays en développement où les engrais
minéraux sont coûteux, elle est une solution durable au
problème de la prolifération des jacinthes d'eau et aussi
à la qualité des sols pauvres (
www.practicalaction.org,
consulté le 10 janvier 2012). Au Bénin, la jacinthe d'eau est
mélangée avec les déchets organiques et de la cendre, le
mélange est composté et vendu aux agriculteurs et aux
maraîchers.
CHAPITRE 2: CADRE D`ETUDE,
MATERIEL ET METHODOLOGIE
2.1 CADRE D'ETUDE
2.1.1 Milieu physique
Cette partie présente d'une façon
générale la commune de Sô-Ava à travers : sa
situation géographique, son climat et son hydrographie, sa
géologie et ses ressources naturelles puis enfin le milieu humain.
2.1.1.1 Situation géographique
Située dans le département de l'Atlantique, la
commune de Sô -Ava est subdivisée en 42 villages répartis
dans 7 arrondissements. Il s'agit des arrondissements de Sô-Ava, Vekky,
Houédo-Aguékon, Dékanmè, Ganvié1,
Ganvié2 et Ahomey-Lokpo.
Elle occupe la basse vallée du fleuve
Ouémé et de la rivière Sô à qui elle doit son
nom. D'une superficie de 209 Km2 (RGPH, 2002 cité dans la
MONOGRAPHIE COMMUNALE de Sô-Ava, 2006) elle est limitée :
1' au nord par les communes de Zè, Dangbo et Adjohoun ; 1'
au sud par la commune de Cotonou ;
1' à l'est par la commune lacustre des
Aguégués ; 1' et à l'Ouest par la commune d'Abomey
-Calavi.
Les premiers habitants s'y sont installés { la suite des
razzias opérées par les royaumes d'Abomey et d'Oyo au
XVIIème siècle.
Figure 2.1 : Carte de la commune de
Sô-Ava indiquant les sites de prélèvement
2.1.1.2 Climat et hydrographie
La commune de Sô-Ava jouit d'un climat tropical humide
caractérisé par l'alternance de deux saisons de pluies et de deux
saisons sèches. La grande saison des pluies s'étend de mars
à juillet et la petite, de septembre à novembre. La moyenne
pluviométrique annuelle est de 1200 mm. Les températures varient
entre un minimum de 22°C et un maximun de 33°C (MONOGRAPHIE COMMUNALE
de Sô-Ava, 2006).
Sur le plan hydrologique, Sô-Ava est traversée
par la rivière Sô. D'une longueur de 84,4 km, la rivière
Sô prend sa source dans le lac Hlan et est reliée à
l'Ouémé par des marigots. Ses plus forts débits sont
observés pendant les crues. La commune de Sô -Ava se
caractérise par sa richesse en plans d'eau d'où son appellation
de commune lacustre (MONOGRAPHIE COMMUNALE de Sô-Ava, 2006).
2.1.1.3 Sols et végétation
Sô-Ava se situe dans le bassin sédimentaire du
bas Bénin plus spécifiquement sur les formations récentes.
Ces formations sont constituées d'une part de sable d'origine marine
avec en profondeur de l'argile vaseuse, et d'autre part des alluvions provenant
de la vallée de l'Ouémé (MONOGRAPHIE COMMUNALE de
Sô-Ava, 2006).
Selon TEXIER et al., (1980), la
végétation peut être classée en deux groupes : les
espèces des zones périodiquement inondées et les
espèces des zones inondées.
2.1.1.4 Géologie et ressources naturelles
Les principales ressources naturelles exploitables dans la
commune de Sô-Ava sont les plans d'eau avec leurs ressources
halieutiques. A cela s'ajoutent les bas fonds, le sable de la rivière
Sô, les forêts reliques, les prairies et l'argile. La gestion de
ces ressources naturelles est peu rationnelle à l'heure actuelle. En
effet, l'extraction du sable se fait avec des matériels et techniques
rudimentaires. Il en est de même de la faune halieutique qui est en
disparition progressive à cause de la surexploitation et de
l'utilisation des engins de pêche prohibés. Les plaines sont
périodiquement inondées en temps de crue enrichissant ainsi les
trous à poissons (MONOGRAPHIE COMMUNALE de Sô-Ava, 2006).
2.1.2 Milieu humain
Sur le plan démographique, la commune de Sô-Ava
comptait 76.315 habitants en 2002. La densité est de 365
habitants/Km2 inégalement répartie. Cette population
est à 82 % lacustre. Les ethnies présentes dans la commune sont
les Toffin (70 %), Fon et Aizo (20 %), Yoruba (08 %) et autres (02 %) (RGPH,
2002 cité dans la MONOGRAPHIE COMMUNALE de Sô-Ava, 2006).
2.1.3 Activités socio-économiques et
potentiel de développement de la commune
En tant que zone humide, la commune de Sô-Ava
revêt une importance capitale pour les populations environnantes. Les
multiples activités socio-économiques sont pour la plupart
liées { la disponibilité et { l'état des ressources
naturelles (eau, sols, couvert végétal, faune). D'une
manière générale, la pêche, l'agriculture,
l'élevage d'une part, le commerce et le tourisme d'autre part, dominent
les activités économiques. Ces deux groupes occupent
respectivement 49,44 % et 45,07 % de la population active (MONOGRAPHIE
COMMUNALE de Sô-Ava, 2006).
De façon spécifique, la pêche constitue la
principale activité des autochtones tandis que l'agriculture est
pratiquée en décrue par les semis-lacustres. La population
s'adonne également à l'élevage de porcins, ovins, caprins,
à la volaille et aux activités commerciales sur le lac : trafic
des produits pétroliers, commercialisation des ressources halieutiques
et autres produits de pêche, etc. Des marchés flottants
(marchés sur l'eau) s'y animent régulièrement (MONOGRAPHIE
COMMUNALE de SôAva, 2006).
2.2 MATERIEL D'ETUDE
La collecte des données qualitatives et quantitatives a
nécessité l'usage d'un guide d'entretien et d'un questionnaire
élaborés sur la base des impacts environnementaux de la jacinthe
d'eau et des effets socio-économiques qui y sont liés.
La collecte des échantillons d'eau en vue de la
détermination des paramètres physico-chimiques a
nécessité l'utilisation du matériel suivant :
· des flacons lavés et rincés à
l'eau distillée ;
· une glacière pour le conditionnement ;
· de la glace pour la conservation des
échantillons prélevés ;
· un appareil photo numérique pour les prises de
vues.
Appareils et verrerie
· un GPS 60 (Global Positionning System de marque
Garmin) pour la prise des coordonnées géographiques des
stations d'étude ;
· un pH -mètre pour mesurer le pH ;
· un conductimètre pour mesurer la
conductivité électrique et la salinité ;
· un oxymètre pour mesurer l'oxygène
dissous ;
· un thermomètre pour prendre la
température ;
· un turbidimètre pour mesurer la
turbidité ;
· un four pour la détermination des
matières en suspensions (MES) ;
· un spectrophotomètre DR 2800 pour mesurer les
longueurs d'ondes ;
· des pipettes graduées pour les
différents prélèvements ;
· des Erlenmeyers pour contenir les différents
prélèvements ;
· des fioles jaugées pour la préparation
et la dilution des solutions.;
· des béchers pour réaliser des dosages
;
· des cuves de lecture de 25 ml.
Réactifs de laboratoire
· un réactif de nitri ver ;
· un réactif de Nitra ver ;
· un réactif de Nessler ;
· un réactif de phosver 3.
Figure 2.2: pH mètre et
conductimètre Figure 2.3 : Spectrophotomètre DR
2800
2.3 METHODOLOGIE
En prélude { tous travaux de recherche, la recherche
documentaire s'avère indispensable. Elle consiste à faire le
point des études antérieures effectuées sur notre
thème de recherche, en vue d'identifier les aspects non encore
explorés. Ainsi, dans le cadre de cette étude, la documentation
nous a conduit dans les bibliothèques, les centres de documentation de
l'UAC (FSA, FAST, EPAC), de FAO, du MAEP, du MEHU
etc. et des centres de recherche. Les
investigations se sont orientées sur les impacts environnementaux et
socio-économiques liés { la prolifération de la jacinthe
d'eau. Nous avons visité les sites web sur internet avec des moteurs de
recherche comme :
www.google.fr,
www.iscquick.com,
www.scholar.google. Plusieurs documents (rapports, ouvrages, articles, livres,
thèses et mémoires) ont été également
exploités.
A la suite de cette recherche bibliographique, ont
été effectué :
v' des visites du cadre d'étude ;
v' des entretiens avec des personnes ressources ;
v' des enquêtes de terrain ;
v' l'analyse des paramètres physico-chimiques du plan
d'eau.
2.3.1 Visites du site d'étude
Il s'agit d'un séjour dans les différents
arrondissements de la commune de SôAva au cours du mois de novembre 2011.
Ces visites ont permis de remarquer les véritables problèmes
écologiques et socio-économiques que posent la jacinthe d'eau et
de cibler des sites pour les enquêtes de terrain.
2.3.2 Entretiens
L'entretien est une technique d'échange verbal
réalisé à l'aide d'un guide d'entretien avec des personnes
ressources de la commune :
v' les notables pour connaître l'historique de la commune,
l'année d'apparition de la jacinthe d'eau et les sites souvent
infestés ;
v' les chefs villages pour connaître les limites
géographiques des localités, l'effectif
des populations, les ethnies présentes et les
méthodes traditionnelles de lutte ; v' les spécialistes de la
protection de l'environnement pour connaître les facteurs
de dégradation du plan d'eau, les impacts
socio-économiques et les actions
menées pour la lutte contre les plantes aquatiques
proliférantes.
2.3.3 Enquêtes de terrain
Au cours de nos enquêtes de terrain cinq (05) villages
(Sô-Ava, Ganvié, Gailamey, Kpakomey, Houedo-Gbadji) ont
été choisis compte tenu de l'infestation de la jacinthe sur les
plans d'eau. Dans chaque village, 30 individus ont été
interviewés individuellement sur les variables suivantes : le revenu
journalier en période de crue et de décrue, l'impact de la
jacinthe sur l'eau et la biodiversité, la transformation et la
valorisation~.
Les enquêtes sont des recherches méthodiques qui
reposent sur des questionnaires et des témoignages. Elles ont
été réalisées à l'endroit des
pêcheurs, des conducteurs de barque, commerçants, agriculteurs,
artisans et autres corps de métiers. Le libellé du questionnaire
de l'enquête porte sur :
1' les facteurs de dégradation des plans d'eau ;
1' le revenu moyen journalier en période de crue et de
décrue ;
1' les impacts socio-économiques liés à la
prolifération de la jacinthe ; 1' les produits issus de la valorisation
de la jacinthe d'eau.
2.3.4 Mesures des paramètres physico-chimiques
2.3.4.1 Choix des sites d'échantilonnages
Dans le cadre de l'étude, les échantillons d'eau
ont été prélevés dans six (06) localités de
la commune. Nous avons effectué des prélèvements sur trois
(03) sites sous jacinthe (Gailamey - Kpakomey - Guédévié)
puis sur trois (03) autres en eau libre (Sô-Ava - Vêkky -
Houedo-Gbadji).
Le choix des sites de prélèvement est
principalement basé sur l'accessibilité du site et la
présence ou non des sources de pollution susceptibles de modifier la
qualité des eaux. Ce choix a permis de mettre en évidence
l'impact de la jacinthe sur la qualité des eaux.
2.3.4.2 Technique de prélèvement des
eaux
Tout le matériel pour la collecte des
échantillons d'eau (bouteilles) est soigneusement lavé,
rincé { l'eau distillée. Les prélèvements sont
effectués le matin entre dans des flacons en plastique de 1,5 litre. Les
bouteilles sont d'abord rincées deux { trois fois avec l'eau du site
puis le prélèvement est fait à quelques 10 cm en
profondeur de telle manière que la bouteille soit complètement
remplie sans bulles d'air. Une fois rempli, les bouteilles contenant les
échantillons d'eau sont retirées, refermées,
netoyés puis étiquetés. Les étiquettes portent les
mentions suivantes : date, lieu et heure du prélèvement. La
même opération est reprise au niveau de tous les sites. Les
échantillons d'eau recueillis sont conservés dans une
glacière avec des accumulateurs de froid à une température
de 4°C avant d'être transportés au laboratoire. Une fois
ramenés au laboratoire, les échantillons d'eau sont
analysés dans les 24 heures qui suivent les
prélèvements
2.3.5 Paramètres étudiés
Au cours de ce travail, l'accent est principalement mis sur
les paramètres qui déterminent la prolifération des
plantes en milieux aquatiques. Les paramètres suivants ont ainsi
été retenus :
2.3.5.1 Paramètres de l'eau mesurés in
situ
Pour l'ensemble des prélèvements, des mesures
in-situ des paramètres physicochimiques susceptibles d'affectés
les eaux de consommation ont été déterminé à
l'aide d'un multi-paramètre. Les paramètres mesurés avec
cet appareil sont : le potentiel hydrogène (pH), l'oxygène
dissous (O2 dissous mg/l) et la température (T °C). La
turbidité (NTU) est déterminée { l'aide d'un
turbidimètre.
La méthode a consisté { plonger
l'électrode dans l'échantillon contenu dans un bêcher dans
lequel le barreau d'un agitateur magnétique homogénéise
l'échantillon. Après stabilisation de l'affichage sur le cadran
se lit la mesure du paramètre.
Conductivité et Salinité
: La conductivité et la salinité sont
mesurées avec un conductimètre plongé dans le
bécher contenant l'échantillon. Le conductimètre est un
appareil doté d'une sonde et comprenant deux électrodes. La
conductivité est exprimée en micro-siemens tandis que la
salinité est esprimée en « pour mille > (S %o) (RODIER
et al., 2009).
Turbidité
Principe : La méthode de
néphélométrique a été utilisée. Le
faisceau lumineux traverse horizontalement la cuvette contenant
l'échantillon, une partie de cette lumière est diffusée
par effet Tyndall grâce aux particules en suspension. Le
photomultiplicateur d'électron situé { un angle de 90° par
rapport au faisceau lumineux capte les photons diffusés et transforme
cette énergie lumineuse en signal électrique dont le potentiel
est fonction de la turbidité.
Mode opératoire :
Prélever 50 mL d'eau { examiner après avoir rendu
le prélèvement homogène. Effectuer la lecture
spectrophotométrique 4 minutes après l'introduction de la cuve
dans l'appareil. Se reporter { la courbe d'étalonnage.
Matières en suspension :
Principe : L'eau est
centrifugée { environ 3 000 g (soit 5 000 trs/min pour un rayon de
centrifugation de 10 cm) pendant 20 minutes. Le culot est recueilli,
séché à 105 °C et pesé. Il peut être
ensuite calciné à 525 °C et pesé de nouveau.
Mode opératoire : Centrifuger
un volume d'eau de façon { recueillir au moins 30 mg de matières.
Séparer le liquide surnageant par siphonnage sans perturbation du
dépôt et jusqu'{ une hauteur de 10 mm de liquide au-dessus du
dépôt. Les culots de matières sont transvasés dans
une capsule tarée. Rincer les tubes à centrifuger par 3 fois avec
une petite quantité d'eau permutée (20 mL). Introduire les eaux
de lavages avec les culots dans la capsule séchée { 105 °C.
Évaporer l'eau de la capsule au bain-marie. Sécher à
l'étuve { 105 °C jusqu'{ masse constante. Laisser refroidir au
dessiccateur. Peser. Porter ensuite si nécessaire la capsule à
525 °C 25 °C pendant 2 heures. Laisser refroidir au dessiccateur et
peser, jusqu'{ masse constante.
2.3.5.2 Paramètres de l'eau analysés au
laboratoire
En complément aux mesures effectuées sur le
terrain, les analyses chimiques menées dans les laboratoires de la
Direction de l'Hygiène et de l'Assainissement de Base (DHAB) ont permis
de déterminer les teneurs en sels nutritifs : nitrites
(NO2-), nitrates (NO3-), ammonium (NH4+),
phosphore total (P-PO43-).
Nitrites
Principe : Le nitrite dans
l'échantillon réagit avec l'acide sulfanilique contenu dans le
réactif "nitri ver" pour former un sel de diazonium. Ce dernier
réagit avec l'acide chromotropique pour donner un complexe rose dont la
coloration est proportionnelle à la quantité de nitrite
présent.
Mode opératoire : Pour la mesure, on
prélève 25 mL d'eau échantillonnée
dans un flacon et on y ajoute une gélule "nitri
ver". On réaliser un blanc avec 25 mL d'eau
échantillonnée sans la gélule. On
homogénéise et après 20 mn d'attente, la lecture se fait {
l'aide d'un spectrophotomètre.
Le résultat final donne en mg/L :
[NO2 -] = Valeur lue 3,3
3,3 : représente le coefficient qui permet de ramener la
valeur lue au spectrophotomètre en la concentration de nitrite.
Nitrates
Principe : Le cadmium métallique
réduit le nitrate en nitrite. L'ion nitrite réagit en milieu
acide avec l'acide sulfanilique pour former un sel de diazonium
intermédiaire.
Mode opératoire : Pour la
mesure, on prélève 25 mL d'eau échantillonnée dans
un flacon et on y ajoute une gélule "nitra ver" et on agiter
pendant 1 mn. On réalise un blanc avec l'échantillon d'eau. On
homogénéise et après 5 mn d'attente, la lecture se fait {
l'aide d'un spectrophotomètre.
Le résultat final exprimé en mg/L donne :
[NO3-] = valeur lue 4,4
Ammonium
Principe : Les composés
ammoniacaux se combinent avec le chlore pour former la monochloramine. La
monochloramine réagit avec le salicylate pour former le
5-aminosalicylate. Ce composé est oxydé en présence d'un
catalyseur au nitroprussiate pour former un complexe coloré bleu. La
coloration bleue est masquée par la coloration jaune du réactif
en excès pour donner une solution finale de couleur verte.
Mode opératoire : Pour la
mesure, on prélève 25 mL d'eau échantillonnée dans
un flacon et on y ajoute 1 mL de sel "Rochelle" + 1 mL du
réactif de Nessler. On réaliser un blanc avec 1 mL de chaque
réactif utilisé. On homogénéise et après 1
mn d'attente, la lecture se fait { l'aide d'un spectrophotomètre.
Le résultat final exprimé en mg/L donne :
[NH4+] = Valeur lue 1,29
1,29 : représente le coefficient qui permet de ramener la
valeur lue au spectrophotomètre en la concentration d'ammonium
Phosphores totaux :
Principe : La technique est
basée sur une oxydation catalysée par les rayons ultra violets
des phosphates en orthophosphates. L'orthophosphate réagit avec le
molybdate contenue dans le réactif "phosver 3" pour former un
complexe « phosphomolybdate >. Ce complexe est réduit par
l'acide ascorbique contenu dans le réactif "phos ver 3" donnant
une coloration bleue proportionnelle à la concentration de phosphate
présent dans l'échantillon initial.
Mode opératoire : Pour la
mesure, on prélève 25 mL d'eau échantillonnée dans
le flacon et on y ajoute une gélule "phos ver 3". On
réalise un blanc avec 25 mL d'eau échantillonnée sans
gélule. On homogénéise et après 2 mn d'attente, la
lecture se fait { l'aide d'un spectrophotomètre.
2.3.6 Traitement et méthodes d'analyses des
données
Les données issues de l'enquête de terrain ont
été traitées avec le logiciel SPSS 17. Nous avons
utilisé une méthode d'analyse descriptive dans cette
étude. En effet, le test de student sous le logiciel SPSS 17, nous a
permis de déterminer la signicativité des différences
entre les milieux sous jacinthe et les eaux libres à travers les
paramètres physico-chimiques. Ensuite, { l'aide d'une analyse en
composante principale (ACP) avec SPAD 55, nous avons fait ressorti les
différentes caractéristiques des milieux sous jacinthe et des
eaux libres.
Enfin, le calcul des effectifs, des fréquences et le
test d'anova sur les revenus journaliers se sont réalisés sous le
logiciel SPSS 17.
Les résultats sont présentés sous forme
d'histogrammes et de tableaux puis comparés aux normes nationales et/ou
internationales pour explications et interprétations.Tous les tests
statistiques ont été réalisés au seuil de 5 %.
CHAPITRE 3: RESULTATS ET
DISCUSSION
3.1 RESULTATS
Ce chapitre comporte la présentation et
l'interprétation des différents résultats collectés
sur le terrain et ceux obtenus au laboratoire.
Les résultats des analyses physico-chimiques sont
présentés en annexe 2. Ils ont été examinés
en se référant aux normes internationales de l'OMS. La
détermination des paramètres physico-chimiques permet de mieux
évaluer le type de risque qui pèse sur le milieu
récepteur.
3.1.1 Température
Valeurs de la température
31,2
32,2
32
31,8
31,6
31,4
31,2
31
30,8
30,6
32,13
Milieu sous jacinthe Eau libre
Figure 3.1 : Variation de la température sur
les sites de prélèvement
Les valeurs des températures sont de 32,13°C en
milieu sous jacinthe et de 31,2°C en eau libre. La température
observée en milieu sous jacinthe est légèrement
supérieure à celle observée en eau libre. Toutefois, le
test de student montre qu'il n'existe pas une différence significative
entre les températures observées dans les deux milieux au seuil
de 5 %.
3.1.2 Potentiel hydrogène
7,2
7,1
7
Valeur du pH
6,9
6,8
6,7
6,6
7,2
6,86
Milieux sous jacinthe Eau libre
Figure 3.2 : Variation du pH sur les sites de
prélèvement
La figure 3.2 indique un pH de 6,86 pour les milieux sous
jacinthe et de 7,2 pour les eaux libres. Le test de student indique que les pH
observés dans ces deux milieux ne sont pas statistiquement
différents au seuil 5 %. Ces valeurs sont bien conformes aux normes de
l'OMS qui se situent entre 6,5 et 8,5.
3.1.3 Oxygène dissous
Concentrations en mg/l
2,5
0,5
1,5
3
2
0
1
Milieu sous jacinthe Eau libre
1,53
2,89
Figure 3.3 : Variation de l'oxygène dissous
sur les sites de prélèvement
La figure 3.3 montre une variation du taux d'oxygène
dissous qui est de 1,53 mg/l en milieu sous jacinthe et de 2,89 en eaux libres.
Les teneurs en oxygène dissous obtenues tant en milieu sous jacinthe
qu'en eaux libres sont révélatrices d'un plan d'eau fortement
polluée. Le test de student révèle qu'il y a une
différence significative entre l'oxygène dissous des milieux sous
jacinthe et des eaux libres au seuil 5 %. Sur l'ensemble des sites de
prélèvement, les valeurs obtenues sont en dessous de celles
recommandées par l'OMS qui varient de 5 à 7 mg/l.
3.1.4 Conductivité électrique et
salinité
14000 12000 10000 8000 6000 4000 2000 0
|
|
|
Milieu sous jacintthe Eau libre
|
Conductivité Salinité
Figure 3.4 : Variation de la conductivité
électrique et de la salinité sur les sites de
prélèvement
La figure 3.4 renseigne sur l'évolution de la
conductivité et de la salinité suivant les sites
échantillonnés. La conductivité est extrêmement
élevée sur les sites échantillonnés car elle est de
12126,66 uS/cm en eau libre et de 12626,66 uS/cm en milieu sous jacinthe. La
concentration de la salinité est de 7,36%o en eaux sous jacinthe
Les valeurs de la conductivité et celles de la
salinité soumises au test de student ne font pas ressortir une
différence significative entre les milieux sous jacinthe et ceux en eaux
libres au seuil de 5 %. Les valeurs obtenues pour la conductivité sur
l'ensemble des sites sont nettement supérieures aux normes de 2000 uS/cm
que recommande l'OMS. Quant { la salinité, on observe un taux
très élevé sur l'ensemble des sites
échantillonnés.
3.1.5 Turbidité
Concentrations en NTU
8
17,63
2,11
18
16
14
12
10
6
4
2
0
Milieu sous jacinthe Eau libre
Figure 3.5 : Variation de la turbidité sur
les sites de prélèvement
La figure 3.5 révèle pour la turbidité
des concentrations de 17,63 NTU en milieu sous jacinthe et de 2,11 NTU en eaux
libres. Le test de student montre qu'il existe une différence
significative entre la turbidité des milieux sous jacinthe et des eaux
libres au seuil de 5 %. Les valeurs obtenues sont supérieures à
la norme requise par l'OMS qui est de 5 NTU.
3.1.6 Matières en suspension
44
10,66
45
40
35
30
Concentrations en mg/l
25
20
15
10
5
0
Milieu sous jacinthe Eau libre
Figure 3.6 : Variation des matières en
suspension sur les sites de prélèvement
La figure 3.6 présente les concentrations des
matières en suspension dans les différents milieux
échantillonnés. Les teneurs des matières en suspension
sont de 44 mg/l en milieux sous jacinthe et de 10,66 mg/l en eaux libres. Le
test de student indique une différence significative entre les
matières en suspension des milieux sous jacinthe et des eaux libres au
seuil de 5 %. L'OMS n'a pas fixé une valeur seuil, néanmoins en
dehors des périodes de crues, la teneur des matières en
suspension est généralement inférieure à 25 mg/l
dans les plans d'eau. (RODIER et al., 2009).
3.1.7 Nitrites
Concentrations en mg/l
0,02
0,04
0,0023
Milieu sous jacinthe Eau libre
0,04
0,035
0,03
0,025
0,015
0,01
0,005
0
Figure 3.7 : Variation des nitrites sur les sites
de prélèvement
La figure 3.7 montre la variation des concentrations en ions
nitrites qui sont de 0,04 en milieu sous jacinthe et de 0,0023 en eaux libres.
Ces concentrations sont très faibles et nettement inférieures {
la directive de l'OMS qui est de 0,1 mg/l. Le test de student permet de dire
qu'il n' y a pas une différence significative entre les concentrations
en nitrites des milieux sous jacinthe et celles en eaux libres au seuil de 5
%.
3.1.8 Nitrates
Concentrations en mg/l
0,8 0,72
0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
Milieu sous jacinthe Eau libre
0,5
Figure 3.8 : Variation des nitrates sur les sites
de prélèvement
La figure 3.8 montre l'évolution du taux des nitrates
dans les échantillons d'eaux analysées. La concentration des ions
nitrates est de 0,72 mg/l dans les milieux sous jacinthe et de 0,5 mg/l dans
les eaux libres. Le test de student ne permet pas de faire ressortir une
différence significative entre les teneurs en nitrates des milieux sous
jacinthe et celles en eaux libres au seuil de 5 %. Les taux obtenus sont
nettement inférieurs à la directive de l'OMS qui fixe une valeur
de 50 mg/l.
3.1.9 Ammonium
0,76
0,74
0,72
0,7
0,68
Concentrations en mg/l
0,66
0,64
0,62
0,6
0,58
0,75
0,64
Milieu sous jacinthe Eau libre
Figure 3.9 : Valeurs moyennes d'ammonium sur les
sites de prélèvement
L'évaluation de la teneur en ammonium
révèle une concentration de 0,64 mg/l en eaux sous jacinthe et de
0,75 mg/l en eaux libres. Le test de student ne montre pas qu'il existe une
différence significative entre les valeurs d'ammonium obtenues pour les
deux milieux au seuil de 5 %. Il faut noter que ces concentrations sont
inférieures à la valeur limite de 1,5 mg/l que recommande l'OMS
(RODIER et al., 2009).
3.1.10 Phosphores totaux
Concentrations en mg/l
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
3,4
1,64
Milieu sous jacinthe Eau libre
Figure 3.10 : Valeurs moyennes du phosphore total
sur les sites de prélèvement
La teneur en phosphore total enregistrée sur les
stations échantillonnées sont de 3,4 mg/l pour les milieux sous
jacinthe et de 1,64 mg/l pour les eaux libres. Ces valeurs sont
inférieures à la norme fixée par l'OMS qui est de 5 mg/l.
Il existe une différence significative des concentrations de phosphores
totaux entre les milieux sous jacinthe et celles en eaux libres au seuil de 5
%. Des teneurs supérieures à 0,5 mg/l doivent constituer un
indice de pollution (RODIER et al., 2009).
L'excès de phosphore dans les cours d'eau conduit {
l'eutrophisation (enrichissement des cours d'eau et des plans d'eau en
éléments nutritifs qui constituent un engrais pour les plantes
aquatiques).
3.1.11 Résultats des enquêtes de terrain
Au cours de nos enquêtes de terrain, nous avons eu
à interroger 150 individus dont 65 pêcheurs, 10 conducteurs de
barque, 29 commerçants, 10 agriculteurs, 10 artisans puis 26 individus
exerçant d'autres métiers. Cela représente respectivement
43,3 % - 6,7 % - 19,3 % - 6,7% - 6,7% et 17,3 % de notre base
d'échantillonnage.
Tableau I : Effectifs et fréquences des
groupes socio-professionnels interviewés
Groupes
socio- professionnels
|
Effectifs Pourcentage
|
Pêcheurs
|
65
|
43,3
|
Conducteurs de barque
|
10
|
6,7
|
Commerçants
|
29
|
19,3
|
Agriculteurs
|
10
|
6,7
|
Artisans
|
10
|
6,7
|
Autres activités
|
26
|
17,3
|
Total
|
150
|
100,0
|
Durant notre collecte d'informations qui a duré environ
un mois, nous avons utilisé le guide d'entretien et le questionnaire.
Grâce aux différentes techniques d'enquêtes
utilisées pour la collecte des données et notre plaisir à
écouter les pêcheurs aborder les difficultés qu'ils
rencontrent du fait de la prolifération de la jacinthe d'eau, nous
pouvons évaluer les risques socio-économiques dus à la
prolifération des espèces invasives.
Les tableaux II et III indique les revenus moyens journaliers
en crue puis en décrue des groupes socio professionnels
interrogés au cours de la collecte de données. En période
de crue, le revenu moyen journalier varie de 140f cfa chez les conducteurs de
barques à 584,62f cfa chez ceux qui exercent d'autres activités.
Pendant la décrue, il est de 685f cfa chez les artisans et de 1725f cfa
chez les agriculteurs. En somme, le revenu moyen journalier total
enregistré lors de la crue chez les personnes interrogées est de
351,67f cfa alors qu'en décrue il s'élève { 934,67f
cfa.
Tableau II : Revenu moyen journalier en crue
obtenu dans les différents groupes socio-professionnels
|
Groupes
socio- professionnels
|
Effectifs
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Erreur standard
|
Revenu moyen en période de crue
|
Pêcheurs
Conducteurs de barques
|
65 10
|
238,85 140,00
|
481,332 254,733
|
59,702 80,554
|
|
Commerçants
|
29
|
361,21
|
279,316
|
51,868
|
|
Agriculteurs
|
10
|
760,00
|
577,735
|
182,696
|
|
Artisans
|
10
|
255,00
|
178,652
|
56,495
|
|
Autres activités
|
26
|
584,62
|
1031,772
|
202,347
|
|
Total
|
150
|
351,67
|
590,477
|
48,212
|
Tableau III : Revenu moyen journalier en
décrue obtenu dans les différents groupes socio-professionnels
|
Groupes
socio- professionnels
|
Effectifs
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Erreur standard
|
Revenu moyen en période de décrue
|
Pêcheurs
Conducteurs de barques
|
65 10
|
789,23 1290,00
|
716,899 1066,094
|
88,920 337,128
|
|
Commerçants
|
29
|
872,41
|
832,014
|
154,501
|
|
Agriculteurs
|
10
|
1725,00
|
1387,894
|
438,891
|
|
Artisans
|
10
|
685,00
|
357,499
|
113,051
|
|
Autres activités
|
26
|
1023,08
|
1598,138
|
313,421
|
|
Total
|
150
|
934,67
|
1018,832
|
83,187
|
Dans le tableau IV sont consignés les résultats du
test d'anova sur les revenus journaliers. Nous remarquons une différence
significative au seuil de 5 % entre les
revenus moyens journaliers des groupes socio-professionnels lors
de la crue, cela n'est pas le cas en période de décrue.
Tableau IV : Test d'anova des revenus
journaliers en période de crue et de décrue
Statistiquea ddl1 ddl2 Sig.
Revenu à Brown- 3,014 5 51,055 ,018
la crue Forsythe
Revenu à Brown- 1,654 5 52,135 ,162
la décrue Forsythe
(P < 0,05)
Les fréquences obtenues dans le tableau IV indique que
75,3 % des personnes interrogées ne font aucun usage de la jacinthe
alors que 7,3 % s'en servent dans la transformation artisanale, 10,7 %
l'utilisent comme fourrage pour nourrir les animaux et 2,7 % comme engrais
verts. Seuls, 1,3 % combinent plusieurs usages de la jacinthe à savoir :
la transformation artisanale et le fourrage, le fourrage et l'engrais puis la
transformation artisanale, le fourrage et l'engrais.
Tableau V : Effectifs et fréquences des
différentes utilisations faites de la jacinthe d'eau par les personnes
interrogées
Différentes utilisations de la jacinthe d'eau
Effectifs Pourcentage
Aucune utilisation 113 75,3
Transformation artisanale 11 7,3
Fourrage 16 10,7
Engrais 4 2,7
Transformation artisanale et fourrage 2 1,3
Fourrage et engrais 2 1,3
Transformation artisanale, fourrage et 2 1,3
engrais
Total 150 100,0
3.2 DISCUSSION
3.2.1 Paramètres physico-chimiques
Les résultats des analyses physico-chimiques des eaux
des localités échantillonnées sont comparés aux
normes de qualité des eaux nationales ou celles de l'OMS.
3.2.1.1 Température
La température de l'eau de surface est
étroitement liée aux variations saisonnières et
journalières de la température ambiante. Cette variation de
température constitue un facteur très important pour le
fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Elle agit sans doute
sur les réactions métaboliques des organismes qui se produisent
dans les cours d'eau (DJERMAKOYE, 2005).
Les variations moyennes (32,1 et 32,13°C) des
températures enregistrées ne présentent pas de grands
écarts d'un milieu à l'autre. Ces températures montrent
qu'il n'y a pas de problème de pollution thermique. Le danger semble
s'écarter encore plus lorsqu'on considère que cette
température moyenne est conforme aux normes en vigueur et est favorable
au développement de la vie aquatique tropicale du Bénin.
Néanmoins, les études menées par GNOHOSSOU en 2006 sur le
lac Nokoué présentent de grands écarts de
température s'élevant de 25,3 { 33,1°C. Des
températures relativement plus élevées peuvent favoriser
la diminution de la teneur en oxygène dissous, l'apparition de
l'hydrogène sulfuré et du méthane avec comme
conséquence des odeurs et des goûts désagréables
(RODIER et al., 2009).
3.2.1.2 Potentiel hydrogène
Les valeurs moyennes du pH comprises entre 6,86 et 7,20 sont
bien conformes aux normes de l'OMS qui se situent entre 6,5 et 8,5. C'est donc
une eau peu acide, qui pourrait ne pas avoir d'effets néfastes sur la
santé des populations, la biodiversité aquatique et
particulièrement les poissons. Les valeurs comprises entre 6,5 et 8,2
obtenues par GNOHOSSOU en 2006 pour le lac Nokoué sont sensiblement
égales à
celles que nous avons trouvées. Au regard des normes,
l'ensemble des valeurs obtenues pour le pH est acceptable.
3.2.1.3 Oxygène dissous
Les teneurs en oxygène dissous en milieu sous jacinthe
et en en eaux libres sont respectivement de 1,53 à 2,89 mg/l. Les
concentrations obtenues seraient probablement dues à la
décomposition de la matière organique, en particulier la jacinthe
d'eau ainsi qu'{ la perturbation des échanges atmosphériques
à la surface de l'eau (présence de graisses, d'hydrocarbures, de
détergents, etc). Nos résultats sont inférieurs à
ceux obtenus par DOVONOU en 2008 qui lors de ses études sur le lac
Nokoué a trouvé des valeurs qui varient de 2,71 à 3,62
mg/l. Selon BILLIEN et al., (1999) rapportés par HASSANE
YOUNOUSSOU (2010), de faibles teneurs d'oxygène dissous traduisent un
degré élevé de pollution des eaux du lac Nokoué et
de la rivière Sô qui pourrait engendrer des perturbations
considérables aux espèces aquatiques présentes dans le
milieu.
3.2.1.4 Conductivité et salinité
Les valeurs obtenues pour la conductivité se situent
entre 6040 et 22900 uS/cm tandis qu'elles varient de 3,3 à 13,9 %o pour
la salinité. On remarque que la conductivité suit le même
schéma de variation que la salinité. Une élévation
de la conductivité est synonyme d'une élévation de la
salinité.
L'utilisation de ces eaux n'est même pas
recommandée pour l'agriculture car fortement minéralisée
(Cond > 5000 uS/cm) (RODIER et al., 2009) donc très
conductrice. Ce facteur nous renseignant sur la quantité des sels
dissous explique la forte concentration de la salinité que nous
observons sur l'ensemble des sites échantillonnés. Cette
élévation de la salinité pendant la décrue est due
à l'intrusion saline par le chenal de Cotonou. Une pareille situation
est défavorable aux espèces aquatiques (animales et/ou
végétales) qui ne supportent généralement pas des
variations importantes de salinité.
Les études menées par MAMA en 2010 sur le lac
Nokoué confirment nos résultats, puisqu'il affirme qu'à
partir de fin Décembre jusqu'{ la mi - Février, on
assiste à une importante augmentation de la
salinité des eaux du lac (27 g/l comme salinité seuil), signe de
la prédominance de l'eau marine, les jacinthes meurent et se retrouvent
par la suite au fond du lac Nokoué où elles subiront une
décomposition complète.
3.2.1.5 Turbidité
L'analyse comparative de la teneur moyenne de la
turbidité en eau sous jacinthe est de 17,63 NTU et par conséquent
8,35 fois supérieures à celle obtenue en eau libre qui est de
2,11 NTU. La présente situation proviendrait de la décomposition
des végétaux, des matières en suspension, des
colloïdes et des matières dissoutes qui troublent les eaux du lac
Nokoué. Selon l'OMS, une forte turbidité empêche la
désinfection des micro-organismes et pourrait entraîner des
goûts et odeurs désagréables (RODIER et al.,
2009).
3.2.1.6 Matières en suspension
Les teneurs moyennes des matières en suspension pour
les sites d'étude sont comprises entre 9 et 66 mg/l. En fait, tous les
cours d'eau contenant des matières en suspension et des teneurs
inférieures à 25 mg/l ne posent pas de problèmes majeurs
(RODIER et al., 2009).
Nos valeurs sont nettement inférieures à celles
touvées par HASSANE YOUNOUSSOU en 2010 sur le fleuve Niger qui
s'élèvent de 190 à 387 mg/l. Selon (RODIER et
al,, 2009) des teneurs élevées de matières en
suspension peuvent empêcher la pénétration de la
lumière, diminuer l'oxygène dissous, compromettre le
développement des oeufs, réduire le stock de nourriture
disponible et limiter ainsi le développement ichtyologique en
créant des déséquilibres entre les diverses
espèces. L'asphyxie des poissons est souvent la conséquence d'une
teneur élevée des matières en suspension due {
l'accumulation de matières toxiques (métaux lourds, pesticides,
huiles minérales, hydrocarbures aromatiques polycycliques...), (IGBE,
2005).
3.2.1.7 Nitrites
Les concentrations des ions nitrites varient de 0,001 à
0,1 mg/l et sont inférieures à la norme de 3,2 mg/l admise en
République du Bénin (Décret n°2001-109 du 4 avril
2001) et de 3 mg/l pour celle de l'OMS. Les résultats de notre
étude ont révélé des concentrations de
NO2- inférieures à celles obtenues par AZONGNITODE en
2009 sur le fleuve Ouémé (0,02 à 0,28 mg/l). Notons que
les nitrites proviennent de la réduction des nitrates sous l'influence
des bactéries. Des concentrations élevées en nitrites
témoignent souvent de la présence de matières toxiques et
indiquent un état de pollution critique de l'eau. Les nitrites sont
surtout nuisibles pour les jeunes poissons. On considère que la
situation est très critique { partir d'une concentration de plus de 3
mg/l (LISEC 2004).
3.2.1.8 Nitrates
Les concentrations des ions nitrates obtenues dans le cadre de
ce travail s'élèvent de 0,43 { 1,07 mg/l et sont nettement
inférieures aux normes de (45 mg/l) pour le Bénin et celles de
(50 mg/l) pour l'OMS. Bien que conformes aux normes en vigueur au Bénin
et { celles de l'OMS, les concentrations de NO3- trouvées par
AZONGNITODE en 2009 sur le fleuve Ouémé sont supérieures
aux nôtres (0,394 à 20,684 mg/l). Nous pouvons donc dire que le
taux de NO3- ne présente pas de risques majeurs pour la
biodiversité aquatique du lac Nokoué. Par contre, la
présence élevée des nitrates dans l'organisme humain
pourrait provoquer des troubles à savoir : l'hypertension,
l'anémie, l'infertilité et les troubles nerveux, auxquels
s'ajoutent des présomptions sur leur pouvoir cancérigène
et leur implication dans des cas de cyanoses, notamment chez les nourrissons
(VILAND, 1989 cité par AZONGNITODE, 2009).
3.2.1.9 Ammonium
Les concentrations d'ammonium se situent entre 0,28 { 1,04
mg/l. Bien qu'aucun danger majeur ne soit { signaler pour le moment puisque les
concentrations relevées sont en dessous des seuils recommandés
par l'OMS (1,5 mg/l), le taux d'ammonium (NH4+) est
inquiétant si les tendances observées se conservent. Les
travaux réalisés par AZONGNITODE en 2009 sur le
fleuve Ouémé ont indiqué des concentrations de
NH4+ (0,7 à 5,63 mg/l) nettement supérieures à
celles que nous avons enrégistrées. Les teneurs
élevées en ammonium dans le plan d'eau pourraient être
liées à la dégradation biologique des matières
organiques azotées (phytoplancton, débris
végétaux), au lessivage des engrais azotés puis aux
déversements des déchets solides et liquides issus des
habitations et des industries.
3.2.1.10 Phosphore total
Pour le cas du phosphore total, les concentrations sont
comprises entre 1,35 à 4,47 mg/l tandis que celles obtenues par HASSANE
YOUNOUSSOU en 2010 sur le fleuve Niger varient de 3,47 à 3,79 mg/l. Ces
teneurs sont révélatrices d'un degré de pollution
élevé du plan d'eau car nettement supérieures aux normes
de 0,5 mg/l recommandées par l'OMS (RODIER et al., 2009). Nous
avons remarqué que les milieux où la teneur de P-PO43-
est la plus élevée sont, Guédévié et
Kpakomey. Cela se traduit par le taux de couverture de la jacinthe sur ces
sites qui est respectivement estimé à environ 60 et 80 %. Selon
FIOGBE (2011), les plantes proliférantes notamment la jacinthe d'eau
abondent sur les plans d'eau fortement eutrophisés.
Conclusion partielle
Du point de vue des paramètres physico-chimiques
étudiés, les résultats obtenus sont conformes aux travaux
de AYIHONSI en 2006 et ceux effectués par MAMA en 2010 sur le lac
Nokoué. Ils ont montré que les composés azotés,
phosphorés et carbonés sont les principaux paramètres
indicateurs de l'état trophique mais que d'autres facteurs
physico-chimiques tels que la température, le pH, la teneur en
oxygène dissous doivent être également
considérés.
L' observation de la prolifération des macrophytes sur
le lac Nokoué par MAMA en 2010 a montré une prédominance
très marquée de Eichhornia. crassipes dont le rythme de
colonisation est très rapide dans les eaux douces eutrophes.
L'eutrophisation réduit considérablement les possibilités
d'utilisation des eaux. La prolifération excessive de la jacinthe dans
les plans d'eau entraîne : la désoxygénation de l'eau, la
diminution de la biodiversité (animale et végétale), la
détérioration de la
qualité organoleptique (aspect, couleur, odeur, saveur)
de l'eau, la perte visible de la transparence, l'augmentation de la biomasse
algale, l'augmentation de la biomasse du zooplancton, l'envasement plus rapide,
l'apparition de vase putride, sombre et malodorante, la diminution du rendement
de la pêche. Si un stade d'eutrophisation poussé est atteint,
alors il s'ensuit progressivement la mort des organismes animaux et
végétaux (jacinthe d'eau, insectes, cnidaires, crustacés,
mollusques, poissons, etc.) et par conséquent la mort du plan d'eau
(RODIER et al., 2009).
3.3 FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES
Du point de vue socio-économique, la jacinthe d'eau
constitue un obstacle à la navigation fluviale, { l'abreuvement du
bétail et favorise le développement des maladies notamment en
période de crue où elle prolifère. Cela confirme les
résultats obtenus au cours de nos enquêtes où les revenus
journaliers s'élèvent { 351,67f cfa en période de crue et
à 934,67f cfa en période de décrue. Sur une population de
150 personnes interviewées dans les différentes professions, le
test d'anova au seuil de 5 % a montré une inégale
répartition des revenus journaliers à la crue contrairement
à ce que nous observons à la décrue. Par exemple dans le
groupe socio-professionnel des pêcheurs, le revenu moyen journaalier est
de 238,85f cfa en période de crue tandis qu'il est de 789,23f cfa lors
de la décrue. Ce résultat est tout à fait conforme aux
travaux effectués par FIOGBE en 2011 sur l'écologie des plans
d'eau du Benin. En effet, la majorité des pêcheurs
interrogés dans son étude s'accordent { reconnaître que les
plans d'eau du Sud-Bénin (fleuve Ouémé et lac
Nokoué) qui sont les plus productifs sont malheureusement victimes des
infestations massives de Eichhornia crassipes. Il a également
montré qu'{ la suite des luttes menées contre la jacinthe d'eau,
le revenu de la plupart des pêcheurs s'est considérablement
amélioré.
Il faut noter que plus de 75 % des personnes que nous avons
interrogées ne font aucun usage de la jacinthe d'eau ; or elle pourrait
servir de levier économique pour la commune. Elle peut être
exploitée pour des fins thérapeutiques, dans la vannerie, comme
briquette de charbon, pour purifier l'eau, comme fourrage pour les animaux,
comme engrais .~
Conclusion et Suggestions
Conclusion et suggestions
La description de l'écosystème aquatique de la
commune de Sô-Ava présente des caractéristiques
physico-chimiques qui indiquent un plan d'eau polluée. L'analyse des
teneurs des différents polluants retrouvés dans ces plans montre
des eaux très peu oxygénées (0,46 à 3,03 mg/l), des
eaux troubles (42 à 13 NTU), riches en matières en suspension
(varie 09 à 66 mg/l), des concentrations en ammonium inquiétantes
(0,28 à 1,04 mg/l) puis des teneurs en phosphores totaux (1,35 à
4,47 mg/l ) nettement supérieures aux normes admises par l'OMS notamment
en milieu sous jacinthe. La contamination de ces eaux peut s'expliquer par des
rejets industriels, domestiques et/ou par le lessivage des terres
cultivées renfermant des engrais phosphatés ou traités par
certains pesticides.
D'importantes concentrations de phosphore total
associées à l'azote, induisent un développement
exagéré des jacinthes (eutrophisation : étouffement de la
vie aquatique) qui accélère la dégradation des plans
d'eau, entraîne des difficultés de navigation et par
conséquent une baisse du revenu des activités
socio-économiques.
De la présente étude, il ressort que le niveau
d'assainissement et les fortes pressions anthropiques exercées sur le
plan d'eau, sont susceptibles d'induire des dysfonctionnements
écologiques. De nombreux déchets déversés au niveau
du chenal de cotonou sont entraînés vers le lac Nokoué
surtout en période d'étiage.
En vue de contribuer à la réduction de la
pollution des eaux dans la commune, nous avons énuméré
quelques suggestions que voici :
v' sensibiliser les populations vivant dans ces milieux sur
les mesures d'hygiène et d'assainissement ;
v' mettre en place un système de collecte et de gestion
intégrée des ordures ménagères adapté aux
milieux lacustres ;
v' encourager l'extraction et la vente du sable lacustre afin
de réduire le comblement du plan d'eau et favoriser la multiplication
des espèces aquatiques telles que les poissons, les crevettes ... ;
v' éviter de jeter les produits toxiques dans les plans
d'eau ; porter peintures, vernis ou solvants à la déchetterie
;
v' accorder des micro-crédits aux groupements et/ou
associations de femmes quis'investissent dans la fabrication d'objet
d'arts { base de jacinthe d'eau ;
v' entretenir les berges et veiller à la protection des
zones humides (marais, lacs, rivières, etc.) pour la sauvegarde des
espèces aquatiques et le développement du tourisme dans la
commune de Sô-Ava.
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TABLE DES MATIERES
Introduction 1
Chapitre 1 : Généralités
1.1 GENERALITES SUR LES MACROPHYTES FLOTTANTES : CAS DE
EICHHORNIA CRASSIPES (COMMUNEMENT APPELEE JACINTHE
D'EAU) 4
1.1.1 Systématique 4
1.1.2 Historique 4
1.1.3 Présentation de la jacinthe d'eau 5
1.1.4 Description morphologique 5
1.1.5 Multiplication de la jacinthe 6
1.1.5.1 Multiplication asexuée ou végétative
7
1.1.5.2 Multiplication sexuée ou par les semences 7
1.1.6 Mode de propagation de la jacinthe d'eau 8
1.1.7 Problèmes créés par la jacinthe d'eau
8
1.1.7.1 Entrave au transport fluvial 8
1.1.7.2 Problèmes liés au barrage
hydro-électrique 8
1.1.7.3 Blocage des canaux et rivières provoquant des
inondations 9
1.1.7.4 Micro-habitat pour une variété de vecteurs
de maladies 9
1.1.7.5 Augmentation de l'évapotranspiration 9
1.1.7.6 Problèmes liés à la pêche
10
1.1.7.7 Altération de la qualité de l'eau 10
1.1.7.8 Réduction de la biodiversité 10
1.1.8 Moyens de lutte contre la jacinthe d'eau 11
1.1.8.1 Lutte physique 11
1.1.8.2 Lutte chimique 12
1.1.8.3 Lutte biologique 13
1.1.9 Différentes utilisations de la jacinthe d'eau 15
1.1.9.1 Papier 15
1.1.9.2 Panneau de fibres 15
1.1.9.3 Fils et cordes 15
1.1.9.4 Vannerie 16
1.1.9.5 Briquettes de charbon de bois 16
1.1.9.6 Production de biogaz 17
1.1.9.7 Purification de l'eau 18
1.1.9.8 Fourrage pour animaux 18
1.1.9.9 Engrais 19
Chapitre 2 : Cadre d'étude,
matériel et méthodes
2.1 CADRE D'ETUDE 20
2.1.1 Milieu physique 20
2.1.1.1 Situation géographique 20
2.1.1.2 Climat et hydrographie 22
2.1.1.3 Sols et végétation 22
2.1.1.4 Géologie et ressources naturelles 22
2.1.2 Milieu humain 23
2.1.3 Activités socio-économiques et potentiel de
développement de la commune 23
2.2 MATERIEL D'ETUDE 24
2.3 METHODOLOGIE
.................................................................................
......... 25
2.3.1 Visites du site d'étude 266
2.3.2 Entretiens 26
2.3.3 Enquêtes de terrain 26
2.3.4 Mesures des paramètres physico-chimiques 27
2.3.4.1 Choix des sites d'échantillonnages 27
2.3.4.2 Technique de prélèvement des eaux 27
2.3.5 Paramètres étudiés 28
2.3.5.1 Paramètres de l'eau mesurés in situ 28
2.3.5.2 Paramètres de l'eau analysés au laboratoire
29
2.3.6 Traitement et méthodes d'analyses des données
31
Chapitre 3 : Résultats et discussion
3.1 RESULTATS
..................................................................................................................32
3.1.1 Température 32
3.1.2 Potentiel hydrogène 33
3.1.3 Oxygène dissous 34
3.1.4 Conductivité électrique et salinité
35
3.1.5 Turbidité 36
3.1.6 Matières en suspension 37
3.1.7 Nitrites 38
3.1.8 Nitrates 39
3.1.9 Ammonium 40
3.1.10 Phosphores totaux 41
3.1.11 Résultats des enquêtes de terrain 42
3.2 DISCUSSION 45
3.2.1 Paramètres physico-chimiques 45
3.2.1.1 Température 45
3.2.1.2 Potentiel hydrogène 45
3.2.1.3 Oxygène dissous 46
3.2.1.4 Conductivité et salinité 46
3.2.1.5 Turbidité 47
3.2.1.6 Matières en suspension 47
3.2.1.7 Nitrites 48
3.2.1.8 Nitrates 48
3.2.1.9 Ammonium 48
3.2.1.10 Phosphore total 49
3.3 FACTEURS SOCIO-ECONOMIQUES ~~ ~~~~ ~~~~~~~~~ ~~~~~~~~50
Conclusion et suggestions 51
Références bibliographiques 53
Annexes
Annexes
Questionnaire
Date de l'interview :
Commune :
Arrondissement :
Village :
1. Nom et prénoms de l'enquêté :
2. Age :
3. Sexe :
4. Nombre d'enfants :
5. Taille du ménage de l'enquêté :
6. Niveau d'instruction de l'enquêté :
|
Oui
|
Non
|
Aucun :
|
1
|
0
|
Primaire :
|
|
|
|
0
|
Secondaire :
|
|
|
|
0
|
Supérieur :
|
|
|
|
0
|
|
7. Quelle est votre activité principale ?
|
Oui
|
Non
|
Pêcheur :
|
1
|
0
|
Conducteur de barque:
|
|
|
1
|
0
|
Commerçant :
|
|
|
1
|
0
|
Agriculteur :
|
|
|
1
|
0
|
Artisan :
|
|
|
1
|
0
|
Autres activités :
|
|
|
1
|
0
|
8. A quand remonte l'apparition de la jacinthe d'eau dans votre
localité ?
|
|
|
|
|
|
|
9. Quel est votre revenu moyen journalier en période de
crue ?
En période de décrue ?
10. Quels sont selon-vous les facteurs de dégradation
des
|
plans d'eau ? Oui
|
Non
|
Pollution des eaux :
|
1
|
0
|
Comblement du plan d'eau :
|
|
|
|
0
|
Réduction de la biodiversité :
|
|
|
|
0
|
Destruction des frayères (habitat des poissons) :
|
|
|
|
0
|
Déforestation des berges :
|
|
|
|
0
|
Autres facteurs de dégradation du plan d'eau :
|
|
|
|
0
|
|
11. Quels sont selon-vous les impacts socio-économiques
liés à la prolifération de la jacinthe ?
|
Oui
|
Non
|
Aucun impact socio-économique :
|
1
|
0
|
Blocage des voies navigables :
|
|
|
1
|
0
|
Difficulté d'accès { l'eau (bétail, Hommes)
:
|
|
|
1
|
0
|
Altération de la qualité de l'eau :
|
|
|
1
|
0
|
Développement des maladies :
|
|
|
|
|
|
1
|
0
|
Si oui lesquelles ?
Oui Non
Maladies dermiques : 1 0
Paludisme : 1 0
Autres maladies : 1 0
Autres impacts socio-économiques : 1 0
12. Quels sont selon-vous les produits issus de la valorisation
de la jacinthe d'eau ? Oui Non
Aucun : 1 0
Transformation artisanale et objets d'art: 1
0
Engrais : 1 0
Fourrage : 1 0
Autres produits : 1 0
13. Commercialisez-vous ces produits ?
14. Selon-vous la jacinthe { t'-elle des vertus
thérapeutiques ? Oui Non
0
1
Si oui lesquelles ?
Oui Non
Blessures : 1 0
Maux d'yeux : 1 0
Maux d'oreilles : 1 0
Maux de ventre : 1 0
Perte de sang : 1 0
Autres vertus : 1 0
15. Utiliser vous des méthodes de lutte contre la jacinthe
d'eau ?
Si oui lesquelles :
Physique : 1 0
Chimique : 1 0
Biologique : 1 0
Autres moyens de lutte : 1 0
a : Sac b : Chapeau
C : Chapeau d : Porte bouteille
Figure 4 : Objets de vannerie
fabriqués avec les fibres de la jacinthe d'eau dans la commune de
Sô-Ava
Annexe 2 : Résultats des analyses des
paramètres physico-chimiques sur les sites de
prélèvements
PARAMETRES
|
UNITES
|
SYMBOLES
|
METHODES UTILISEES
|
|
|
R E S U L T A T S
|
|
|
GALAMEY
|
KPAKOMEY
|
GUEDEVIE
|
SÔ-AVA
|
VEKKY
|
HOUEDO- GBADJI
|
Température terrain
|
°C
|
O
|
Electrométrique
|
32,3
|
32,0
|
32,1
|
30,9
|
30,7
|
32
|
Potentiel d'hygiène
|
-
|
PH
|
Potentiométrique
|
6,9
|
7,
|
6,6
|
7,3
|
7,1
|
7,2
|
Oxygène dissout
|
mg/L
|
O2
|
Electrométrique
|
0,46
|
1,90
|
2,23
|
3,03
|
2,91
|
2,74
|
Conductivité
|
uS/cm
|
Cond.
|
Electrométrique
|
18 760
|
11 620
|
7 500
|
6 040
|
7 440
|
22900
|
Salinité
|
%0
|
Sal.
|
Electrométrique
|
11,2
|
6,7
|
4,2
|
3,3
|
4,1
|
13,9
|
Turbidité
|
NTU
|
-
|
Spectrophotomètre
|
8,89
|
31
|
13,0
|
0,42
|
0,21
|
5,70
|
Matières en suspension
|
mg/L
|
Mes
|
Directe
|
24
|
66
|
42
|
14
|
09
|
9
|
Nitrites
|
mg/L
|
n-no2
|
Par diazotation
|
0,003
|
0,018
|
0,10
|
0,004
|
0,001
|
0,002
|
Nitrates
|
mg/L
|
n-no3
|
Réduction au Cd
|
1,07
|
0,5
|
0,6
|
0,9
|
0,43
|
0,73
|
Ammonium
|
mg/L n-nh4
|
NESSLER
|
1,04
|
0,60
|
0,28
|
0,27
|
0,30
|
1,69
|
Phosphores totaux
|
mg/L P-PO4
|
Acide ascorbique
|
4,47
|
3,69
|
2,05
|
1,91
|
1,66
|
1,35
|
|
Coordonnées géographiques
|
2°27'07»
|
2°24'30»
|
2°23'26»
|
2°24'25»
|
2°25'06»
|
2°26'52»
|
6°29'41»
|
6°27'57»
|
6°28'18»
|
6°29'23»
|
6°29'10»
|
6°29'24»
|
|
Date des prélèvements
|
|
|
|
03 - 02 - 2012
|
|
|
Tableau VI : Nombre de personnes
interrogées par localité et plan d'eau
Plans d'eau Localités Nombre de
personnes
interrogées
Kpakomey 30
Rivière Sô Guédévié 30
Sô-Ava 30
Lac Nokoué Gailamey 30
Houedo-Gbadji 30
Paramètres
|
Normes OMS
|
T (°C) pH
Oxygène dissous (mg/l)
|
?
6 à 9 (Bénin) 5 à 7
|
Conductivité (us/cm)
|
400 a 2000
|
Salinité
|
|
?
|
Turbidité
|
|
?
|
MES (mg/l)
|
<
|
30
|
NO2- mg/l
|
<
|
3
|
NO3- mg/l
|
<
|
50
|
|
NH4+ mg/l
|
<
|
1,5
|
PO43- mg/l
|
<
|
0,5
|
|