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Redéploiement industriel et grands projets structurants dans la métropole de Chennai: quelle place pour les quartiers Nord ?

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par Paul BERTIN
Université Bordeaux III - Master 2 territoires développement et cultures 2011
  

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1ère Partie - Une métropole complexe

1-1 De Madras la coloniale à Chennai, ville indienne du XXIème siècle

Avant d'aborder les dynamiques actuelles de la métropole qu'est devenue Chennai, un bref détour par l'histoire para»t incontournable.

1-1-1 Un village de pêcheurs devenu capitale

Madras, en fait le diminutif employé par les britanniques pour désigner Madraspattinam, n'est à l'origine qu'un petit port de péche parmi tant d'autres disséminés le long de la côte de Coromandel. A cette époque, la plupart des villes de taille importante se trouvent à l'intérieur des terres, comme Madurai ou Kanchipuram, qui constituent le cÏur de la culture tamoule. Capitales d'empires, centres religieux ou plate -formes commerciales ont au fil des siècles organisé un espace équilibré autour de cette logique d'impulsion par l'intérieur du territoire, comme on peut la retrouver, par ailleurs au Maroc, avec l'édification successive des fameuses villes impériales en retrait des côtes. C'est seulement avec l'arrivée des colons européens, portugais, hollandais puis britanniques et francais, que l'organisation du territoire va véritablement basculer vers les ports. Les portugais sont les premiers à établir un comptoir dans la région, le port de Sao Thome, dès 1522. Ils choisissent de s'établir sur les bords de la rivière Adyar, à l'endroit méme oü l'apôtre Saint Thomas aurait été assassiné au début de notre ère. Ce premier établissement sera au fil des années absorbé par la ville, et deviendra le quartier de Santhome à Mylapore, au Sud de Chennai. Viennent ensuite les hollandais qui s'installent à une soixantaine de kilomètres au Nord de Sao Thome, et fondent le comptoir de Pulicat en 1609. C'est seulement quelques années plus tard, en 1639, que Francis Day, agent de la Compagnie Britannique des Indes Orientales jète son dévolu sur le petit port de Madraspattinam pour y établir un comptoir. Les terres acquises au cours de cette méme année permettent la construction du Fort Saint Georges, siège de l'administration coloniale mais surtout véritable cÏur historique autour duquel se constituera la ville moderne de Madras au fil des siècles.

Rapidement, c'est par le Nord que la ville va se constituer. Le village de Madraspattinam fusionne
avec son voisin Chennapattanam (qui donnera finalement son nom à la ville à la fin du XXème
siècle) pour former ce que l'on a d'abord appelé la Ç ville noire È, l'actuelle George Town, quartier

des populations indiennes asservies par les colons. La ville va ensuite continuer sa progression le long de la côte et de facon moins marquée vers l'intérieur, et va successivement absorber les villages alentours, qui sont achetés au fur et à mesure du processus d'agglomération. C'est ainsi que Triplicane est intégrée en 1676, suivi d'Egmore, de Purassavakkam et de Tondiarpet en 1693, puis de Thiruvottiyur, Nungambakkam, Vyasarpady et Ennore au milieu du XVIIIème siècle. On remarque donc que la progression de la ville se fait d'abord principalement par le Nord, oü se concentreront de facon toujours plus intense les activités industrielles et ouvrières liées à l'émergence du Port. Les populations noires occupent cette partie de la ville, tandis que les quartiers résidentiels blancs progressent d'avantage vers le Sud, autour de noyaux villageois existants, et qui transparaissent aujourd'hui encore dans le paysage urbain contemporain. Cette situation particulière confère à Madras une hétérogénéité spatiale très marquée, qui s'exprime par l'absence d'un centreville (Oliveau 2007). Dès les origines on constate donc l'existence d'un espace fragmenté, constitué d'un multitude de centralités. L'étalement en Çtâche d'huile È viendra combler les vides au fur et à mesure de la croissance de la ville, et viendra finalement buter contre les barrières naturelles (pour Chennai les cours d'eau et les réservoirs naturels principalement).

C'est au XIX ème siècle que cette tendance à une progression vers le Nord va atteindre ses limites, puisque l'étalement y est déjà fort important. George Town est à ce moment-là déjà très dense, et l'accès aux marges septentrionales de la ville requiert un parcours excédant les 10 km. Par ailleurs, les terrains s'y révèlent de mauvaise qualité et souvent insalubres, puisque la faible altitude les rends vulnérables aux inondations, très courantes dans cette zone marécageuse et soumise à l'oscillation des marées. La ville va donc s'étendre désormais de facon privilégiée en direction du Sud et du Sud- Ouest, le long des principaux axes de communication qui relient Chennai aux villes majeures du Tamil Nadu qui constituent l'hinterland dont dépend l'activité du port. La création des premières liaisons ferroviaires à la fin du XIXème siècle viendra accentuer le phénomène. On recherche désormais le confort et l'espace, lors de cette nouvelle poussée urbaine qui sera d'avantage résidentielle qu'industrielle.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon