0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
L?endettement public des pays du Tiers-monde figure
aujourd?hui dans des débats des politiques économiques dans la
majorité de ces pays. On remarque selon ces pays la politique tendant
à accroitre les dettes publiques de l?Etat et d?autres voulant les
ramener à la baisse mais qui pourtant débouchent sur des
obstacles d?ordres structurels et conjoncturels.
Pour la plupart de ces pays leur endettement s?est
accéléré au cours de la période située entre
les années 1973 et 1980. Cette période a été
caractérisée par une abondance des pétrodollars qui
devaient être recyclés.
En effet, après le 1er choc pétrolier
en 1973, les énormes excédents financiers des pays exportateurs
de pétrole, places en dépôt auprès du système
bancaire international, ont été offert en prêt
principalement aux pays du Tiers-monde. Ces prêts comportaient des taux
d?intérêts bas et fixes (de l?ordre de 5%), et de longs
délais de paiement. Ces conditions favorables permettaient aux pays
endettés d?avoir un service de la dette supportable.1
Après la décennie soixante dix
caractérisée par une gestion économique prudente et
rigoureuse, les années 80 ont démarré avec des chocs
majeurs (faible taux de croissance, accumulation d'importants
arriérés, déficit budgétaire insupportable) qui ont
enfoncé les économies des pays du Tiers-monde dans une crise
sévère. Au milieu des années 80, les difficultés de
trésorerie face aux besoins de financements grandissants ont asservi les
Etats à recourir massivement aux sources de financements
extérieurs.2
Au niveau international, l?environnement s?est
révélé opposé au processus de développement,
de la croissance économique et social avec des déficits
budgétaires insupportables, l?accumulation d?importants
arriérés de paiement, l?alourdissement des taux
d?intérêt réels, la détérioration des termes
de l?échange ainsi que la baisse de prix des matières
premières.
Au niveau intérieur, la mauvaise gestion de la dette
s?est expliqué par le fait qu?il y a eu l?inefficacité et le
faible management de la dette dans les pays en développement signifiant
l?absence d?une capacité élevée pour faciliter les surplus
d?exportations en vue de paiement de la dette extérieure. Les
conséquences qui en résultent sont : un faible taux de
1 BZ, Rapport annuel 1991
2 Christian NDO: Les effets des dettes
extérieurs sur la croissance économique du Gabon,
mémoire online, université de Yaounde2, 2008.
croissance économique, l?affectation des ressources
dans des investissements improductifs et l?absence de discipline
financière rigoureuse, ce qui a également aggravé la crise
de l?endettement avec comme conséquence l?effet « boule de neige
». Plusieurs éléments laissent penser que la très
forte augmentation de la dette publique extérieure au cours des vingt
dernières années au sein des pays de PPTE, a eu des
conséquences défavorisant la croissance économique.
Durant les décennies 70-80, 80-90, l'environnement
économique des pays à faible revenu, particulièrement la
R.D.Congo, n?a pas échappé à cette réalité.
Cette période fut marqué par une crise de la dette
extérieure élevée qui de nos jours, continue à
demeurer un obstacle majeur pour atteindre les Objectifs du
Développement pour le Millénaire (ODM).
Aussi, cette crise de la dette
extérieure élevée comme dit plus haut reste encore dans
les débats des hommes politiques et de l'opinion publique à
travers le monde et comme étant l'un des principaux facteurs contribuant
à restreindre la croissance et/ou le développement
économique des pays pauvres ; vu que la plupart d'entre eux ont
contracté des emprunts élevés au cours des années
passées, souvent avec des taux d'intérêt
élevé sous des conditions avantagées.
En général le déficit de l?Etat est
financé par l'émission d'emprunts d?État (qui donnent lieu
au versement d'intérêts), sous la forme d'obligations ou de bons
du Trésor. Ces emprunts sont émis pour équilibrer le
budget de l?Etat ou pour payer des dépenses non couvertes par les
ressources de l'État, ou encore pour favoriser une relance
économique en créant un déficit budgétaire
destiné à atténuer les effets du chômage ou d'une
dépression (ou les deux à la fois).
L'emprunt extérieur a un effet positif sur la
croissance jusqu'à un certain seuil; audelà de ce seuil, son
effet devient négatif. Ce seuil est estimé à environ 50 %
du PIB pour la valeur nominale de la dette extérieure et à 20-25
% du PIB pour le niveau estimé de sa valeur actuelle nette
(VAN).3
En revanche, il s'est fait constater au début des
années 80 que les ratios d'endettement atteignaient des niveaux
insoutenables à telle enseigne que le remboursement de la dette devenait
pratiquement impossible. En effet, entre 1970 et 1979, la dette totale de PPTE
se chiffrait à 30,92 milliards de dollars américains,
représentant 79 % des exportations et 20,25 % du PNB. Mais, à
partir de 1980, les principaux indicateurs de la dette se sont
détériorés. A cette période, la dette totale de
l?ensemble des PPTE s?est établie à 145,5
milliards de dollars USD, soit un ratio sur le PIB de 195 % et un
coefficient du service de la dette extérieure de 23,5 %.4
Particulièrement la RD Congo malgré la
création des programmes d?ajustement structurel (PAS) qui avaient comme
mission de réduire les déséquilibres de la balance des
paiements et le déséquilibre budgétaire aggravés
essentiellement par les poids de la dette extérieures mis au point par
la Banque mondial (BM) et le Fond monétaire international (FMI) le
fardeau de la dette extérieure de la RD Congo continuait toujours
à grimper et compromettait ainsi la croissance économique d?une
année à une autre. Ainsi, cette dette publique extérieure
de la RD Congo est passée en terme du PIB de 66,19 % en 1982 à
254,579 % en 1998 et a atteint 254,913 % en 2001 avec de taux de croissance
économique négatif.
Pendant ce temps le gouvernement de la RD Congo a cessé
de rembourser le service de sa dette et elle a accumulé des
arriérés de paiement pour tous ses créanciers
extérieurs (qui comprend les intérêts et le remboursement
du principal). Pendant le régime de Mobutu le pays ne parvenait plus
à honorer ses engagements extérieurs et même
intérieurs et ce ci a eu des conséquences néfastes sur
l?économie zaïroise de l?époque, au tant plus que les
intéréts s?accumulaient pour former des nouvelles grosses dettes
publiques. Ces accumulations des intérêts ont fait que la dette
congolaise croisse beaucoup plus rapidement et a compromis sa croissance
économique. Mais aussi l?insouténabilité et la croissance
excessive de la dette congolaise sont aussi dues par les guerres successives
qu?a connue la RD Congo durant les décennies 90 et 2000 et les
rééchelonnements de cette dette vers les années 90.
Pour essayer d?analyser les conséquences de
l?endettement public extérieur de la RD Congo sur sa croissance
économique dans les deux dernières décennies de 1991
à 2010, il nous revient de réfléchir sur les questions de
fond suivantes:
v' La dette publique extérieure a-t-elle contribué
à la croissance économique de la RD Congo pendant les deux
décennies sous étude?
v' La dette publique extérieure congolaise est-elle
soutenable ou viable ?
Ces deux questions constituent le fil conducteur du
présent travail. Ainsi, les propositions des réponses y relatives
nous conduit à formuler les hypothèses suivantes.
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