INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
Au même titre que l'alcool, le tabac est une drogue dont
des millions de personnes ne peuvent pas se passer. Généralement
la consommation de tabac ou tabagisme entraîne des effets néfastes
sur la santé. Les patients des cholestérols, d'asthme, de
diabète et autres maladies ou troubles de la santé sont
généralement les plus fragilisés. Cependant, arrêter
de fumer n'est pas une chose simple pour les accrocs de la cigarette (12).
Principalement le tabac est consommé sous forme de
cigarette, mais aussi de cigares ; il est également prisé,
chiqué ou fumé à la pipe (10). La fumée de tabac
contient de la nicotine (alcaloïde toxique pour l'appareil
cardiovasculaire et surtout responsable du phénomène de
dépendance) et aussi d'autres substances chimiques dangereuses pour la
santé, notamment celles qui résultent de la combustion du tabac,
du papier et des additifs incorporés à la cigarette. Les plus
dangereuses sont les goudrons cancérigènes et l'oxyde de carbone
(9). Celui-ci peut être à l'origine d'une naissance
prématurée, d'un retard de croissance pour le bébé,
des risques importants des morts subites du nourrisson. Entre les
artérites, les cancers du poumon, les cancers de la vessie ou encore les
infarctus du myocarde, la liste est longue. La consommation de tabac ou
tabagisme entraîne une dépendance au niveau physique mais
également au niveau psychique (11). Les jeunes fumeurs, à
l'instar des adultes, semblent également exposés au tabagisme.
Cela pourrait-il être dû au manque de connaissance sur les dangers
liés au tabagisme ou au comportement (habitude) de prédilection
(préférentiel) ? Qu'est ce qui influence la prise de tabac ?
Dans le but de chercher à évaluer le niveau de
connaissance sur les dangers liés à l'usage du tabac chez les
jeunes en particulier , et de proposer une stratégie de lutte et de
prévention, il nous a paru important de réaliser une
enquête sur la connaissance et les dangers liés au tabac chez les
jeunes fumeurs de 17 à 30 ans de la commune Tshopo à
Kisangani.
Les objectifs spécifiques poursuivis sont les suivants
:
1) Evaluer le niveau de connaissance de jeunes fumeurs sur le
tabac ;
2) Déterminer la tranche d'âge de
prédilection liées à la consommation du tabac ;
3) Dégager les facteurs favorisant la consommation du
tabac ;
4) Proposer quelques suggestions pouvant amener au changement ou
des solutions qui permettrait de diminuer tant soit peu le risque du
tabagisme.
Outre l'introduction et la conclusion, notre étude est
divisée en quatre chapitres. Le premier concerne les
généralités. Le deuxième traite des
matériels et méthodes. Le troisième présente les
résultats obtenus lors de notre enquête sur terrain. Et enfin, le
quatrième est réservé à la discussion des
résultats.
CHAPITRE PREMIER :
GENERALITES SUR LE TABAC
I.1. DEFINITION DES CONCEPTES
- Tabac : Plante de la famille
solanacées. Feuilles de cette plante séchées et
préparées afin d'être fumées, mâchées
ou prisées (10)
- Tabagisme : c'est l'ensemble de troubles
provoqués par l'abus de la consommation du tabac (en particulier de
tabac fumé).Il se caractérise par une intoxication au tabac
(10).
- Dépendance : Etat de subordination.
Liaison, connexité, tout ce qui tient comme accessoire à une
chose principale (médicament, tabac, alcool, héroïne),
caractérisé par des troubles d'activités mentales,
organiques dès que l'on arrête sa consommation en son usage
(10)
- Toxicomanie : Besoin morbide contracté
par l'habitude d'absorber des stupéfiants (10)
- Cancer : tumeur maligne qui tend à
se développer par prolifération des cellules (avec une majuscule)
constellations. Envahissant et détruisant les viscères ou les
tissu sur le quel se développe (10)
- Nicotine : principal alcaloïde du
tabac(10)
- Evaluation : procédure
destinée à déterminer la réaction d'une
clientèle visée face à face à un message ou
à une série de messages publicitaires (10)
- Danger : Situation dans laquelle on est
menacé d'un mal quelconque. Risque (10)
I.2. PRESENTATION
I.2.1. Historique
Le tabac fut à l'origine considéré comme
une plante sacrée par les Indiens d'Amérique et utilisé
dans les cérémonies religieuses par les prêtres et les
initiés. Bu ou fumé, il était censé apporter des
pouvoirs surnaturels. Peu à peu, il tomba dans le domaine public
(25).
L'histoire de sa diffusion mondiale commence en 1492 avec
l'arrivée de Christophe Colomb. Bien longtemps avant 1947, la
consommation de tabac n'avait guerre soulevé de problème. Certes,
il y a toujours eu des personnes pour considérer que ce produit
était inutile ou dangereux mais, parallèlement, d'autres
considéraient qu'il n'était pas nocif (25).
C'est seulement en 1947 (soit 4 siècles après le
début de l'importation) que se sont vraiment remarqués les
premiers soupçons quant aux effets néfastes du tabac. Ce fut le
fait des médecins anglais du médical Research Council pour le
cancer des bronches. Étaient soupçonnés en même
temps la pollution atmosphérique, le bitume de routes, les gaz
rejetés par les automobiles ... (25).
Vers les années 1949, la première étude
prospective, due à Doll, Bread, Fod et Hill, est faite en Grande
Bretagne auprès des 59600 médecins britanniques. Elle
démontre pour la première fois la responsabilité directe
du tabac dans la survenue du cancer de poumon surtout par l'utilisation de la
cigarette, nettement plus dangereuse que celle du cigare ou de la pipe (17).
Elle fait également apparaitre qu'il n'existe pas de
seuil en dessous duquel la consommation de cigarette est inoffensive : «
le petit » fumeur s'expose à un risque 13 fois plus
élevé que celui pris par le non-fumeur ; « le grand »
fumeur (un paquet ou plus par jour) a le risque d'avoir un cancer du poumon 40
fois plus grand (17).
I.2.2. Epidémiologie
Le tabac tue environ 70.000 personnes par an en France, soit
actuellement 8 fois plus que les accidents de la route .On lui attribue 12% de
l'ensemble des décès annuels. Le nombre des morts quotidiens est
l'équivalent de celui du « crash » d'un Boeing par jour, tous
les jours de l'année ! (7). En moyenne, les fumeurs meurent 14 ans plus
tôt que les non-fumeurs .Chez les hommes, 90% des décès par
cancer des poumons sont dus à la fumée de tabac et 80% chez les
femmes. De plus, le fumeur encourt un risque de 1 à 4 fois plus
élevé de mourir d'une maladie cardio-vasculaire que les
non-fumeurs. Près de la moitié (47%) des décès
causés par le tabac est due à des maladies cardiovasculaires, 22%
à des cancers des poumons, 17% à des maladies respiratoires et
12% à d'autres cancers. Au cours du 21e siècle, le
tabac causerait la mort d'un milliard de personnes (7).
I.2.3. Sortes de tabac
Le tabac est principalement consommé sous-forme des
cigarettes, mais aussi de cigares. On distingue le tabac avec fumée du
tabac sans fumée. Le tabac sans fumée se répartit à
son tour en :
> Tabac à chiquer : il se vend sous forme de longs
bings, souvent dans une bague à tabac. Comme le suggère son nom,
la chique ne se suce pas, mais se mâche.
I.2.4. Parcours de la fumée du tabac
La fumée du tabac est un cocktail de produits toxiques.
Elle représente en aérocontaminant presque parfait. Elle se
compose d'une phase gazeuse et d'une phase formée de particules
très fines, pénétrant dans les alvéoles pulmonaires
et dans toute la circulation du corps (7, 10). Elle contient 4 types de
substances particulièrement nocives, dont les effets toxiques se
conjuguent :
1. La nicotine
Très diffusible, la nicotine passe directement dans le
sang. Chaque bouffée des cigarettes en contient une quantité
suffisante pour tuer un rat auquel on l'aurait injectée. 80% de la
nicotine sont retenues dans l'organisme qui inhale la fumée.
Les effets principaux de la nicotine se manifestent sur le
système nerveux (nausée, sueurs froide de la
1ère cigarette), mais surtout sur l'appareil circulatoire. La
nicotine provoque une accélération du coeur de 15 à 20
pulsations par minute, une augmentation de la tension artérielle de 1
à 2 mm de mercure. Elle est ce qui est beaucoup plus grave, un facteur
de rétrécissement de petites artères, à l'origine
d'accidents vasculaires cardiaques et cérébraux notamment. Elle
entraîne, enfin et est responsable de la dépendance tabagique et
de la toxicomanie qui en découle. Le fumeur privé de tabac
ressent une impression de manque et, par accoutumance, devient tributaire des
doses de plus en plus important (11).
2. L'oxyde de carbone
L'oxyde de carbone est aussi très diffusible et passe
directement dans le sang. Ses effets sont comparables à ceux d'un
poêle mal réglé ou d'une fuite de gaz. L'oxyde de carbone
se combine dans le sang à l'hémoglobine, pour former la
carboxyhémoglobine. Il en résulte une diminution de l'apport
d'oxygène au sang et aux organes du corps humain, une
sous-oxygénation, entraînant un risque d'accident grave accru au
cours de l'effort physiques (11).
3. Les irritants bronchiques
Les irritants bronchiques provoquent une agression de tout
l'arbre respiratoire. La gorge est rouge, tuméfiée,
tapissée de sécrétion. Les irritants bronchiques bloquent
les cils vibratiles pendant 4 jours. Les cellules de défenses de
l'appareil respiratoire sont bloquées ou diminuées. Il en
résulte un encombrement des voies respiratoires et une diminution des
défenses de l'appareil respiratoire contre l'infection et les autres
polluants de l'atmosphère (11).
4. Les carbures polycycliques
Les carbures polycycliques sont des substances
cancérigènes, notamment les 3, 4 benzopyrènes. Elles sont
un redoutable facteur de cancérisation sur tout le trajet parcouru par
la fumée de tabac : lèvre, langue, pharynx, bronches.
1. Mécanismes de l'accoutumance
Le phénomène d'accoutumance à la
nicotine se produit dans le cerveau. Dès que la nicotine y arrive, elle
stimule la libération de dopamine. Ce dernier messager chimique joue un
rôle clé dans la perception neurologique du plaisir. Il diminue
l'anxiété, améliore l'humeur et la mémoire, et
réduit l'appétit (11).
2. Problème de santé causés ou
aggravés par l'exposition à la fumée du tabac
Le tabagisme réduit l'espérance de vie des
fumeurs de 10 ans, en moyenne, comparativement aux non-fumeurs. Il est l'un des
principaux facteurs de risque de nombreuses maladies. Voici les plus courantes
:
V1 Hypertension
v' Maladies cardiovasculaires V1 Bronchites chroniques
V1 Cancers des poumons
v' Dysfonction érectile
v' Ulcères gastroduodénales.
I.2.5. Les conséquences du tabac sur la
santé
Les effets du tabac sur la santé et la qualité
de vie sont encore trop souvent méconnus et doivent être
rappelés afin de faire prendre conscience aux fumeurs des risques qu'ils
prennent et qu'ils font prendre à leur entourage. Les effets du tabac
s'exercent sournoisement sur la plupart des organes, mois après mois,
années après années... Les personnes fumant quelques
cigarettes par jour ne sont pas à l'abri de conséquences
néfastes sur leur santé. Il n'existe pas de « petits fumeurs
» : c'est la durée de consommation qui est un des principaux
facteurs de risque. Les personnes fumant 5 à 10 cigarettes par jour
pendant plus de 20 ans prennent autant de risques (13).
I.2.6. Des bénéfices tangibles et rapides
Peu de temps après avoir arrêté de fumer,
le risque des maladies diminue considérablement. Un an après
avoir cessé de fumer, le risque est diminué de moitié.
Après 5 ans d'abstinence, le risque équivaut presque à
celui d'une personne qui n'a jamais fumé. L'atteinte aux poumons peut
toutefois être irréversible après plusieurs années
de tabagisme, bien que l'essoufflement et la toux diminuent. Pour ce qui est du
cancer du poumon, le risque après 10 à 15 ans d'arrêt du
tabagisme revient à celui de la population des non-fumeurs (5).
I.3. TABAC ET APPAREIL RESPIRATOIRE
La fumée du tabac agit par 3 mécanismes : sa
température élevée, l'effet direct de la fumée sur
les voies respiratoires et le passage dans le sang de certains
composés.
L'appareil respiratoire est la cible directe et
privilégié au tabac. La bronchite chronique en est la
conséquence inéluctable c'est-à-dire qui ne peut pas
être évitée. Contre quoi on ne peut pas lutter.
On a pu parler à ce propos de 4 marches de la descente aux
enfers :
> Inflammation des voies respiratoires : pharyngite,
laryngite, bronchite.
C'est le temps des racleurs, cracheurs, tousseurs par quintes
;
> Essoufflement permanent : à la montée des
escaliers, le fumeur
s'aperçoit qu'il doit s'arrêter pour souffler
dès le 2e étage ;
> Invalidité respiratoire : le fumeur devient un malade
dépendant de son appareil d'oxygénothérapies ;
> Mort par insuffisance respiratoire et coeur pulmonaire
chronique (15).
I.3.1. Tabac et cancer
Il existe certains cancer tels que :
V' Cancer des bronches
v' Cancers des voies aéro-digestives supérieures v'
Cancer de la vessie
V' Cancer du col utérin
I.3.2. Tabac-coeur et artères
a. Artérite des membres inferieurs
Le tabac est responsable, en France, de 90% des artérites
survenant avant l'âge de 65 ans (5). L'évolution se déroule
en 3 degrés d'aggravation :
> D'abord des crampes et des douleurs à la marche,
limitant le périmètre de
marche ;
> Puis des douleurs survenant en position couchée
(douleurs dites de décubitus) ;
> Enfin, une gangrène conduisant à
l'imputation.
b. Coronarite (Angine de poitrine-infarctus du
myocarde)
Le tabac en constitue l'un des principaux facteurs de risque.
Chez la femme, le risque d'infarctus est multiplié par 34 chez les
fumeuses prenant des contraceptifs (pilule) (13).
c. Hypertension artérielle
Le tabac accroit le risque d'hypertension artérielle
résistante au traitement et d'hypertension artérielle par
athérome de l'artère rénale (13).
d. Accidents vasculaires
cérébraux
Le risque est multiplié par 3 en moyenne, 2,5 à
6 selon le nombre de cigarettes fumées. Ce risque concerne aussi des
hommes et des femmes jeunes. Il disparait après deux ans de cessation du
tabac (13).
e. Tabac et impuissance
La cigarette augmente de 37% la fréquence des
impuissances d'origines organiques. En association avec d'autres causes
(diabète, hypertension artérielle, hyperlipidémies), elle
augmente ce risque de 96% (13).
I.3.3. Tabac et appareil digestif
Le tabac est l'ennemi de la bouche, des gencives, et des dents.
Il est également un facteur de risque et de gravité pour
l'ulcère gastroduodénale (7).
I.3.4. Tabac et sang
L'augmentation du nombre des leucocytes (globule blancs) au
delà de 10 à 12.000 par mm3 est un facteur
témoin de l'inhalation de la fumée. L'augmentation du nombre des
globules rouges (hématies), traduit une baisse de l'oxygénation
du sang, avec un taux d'oxyde de carbone plus élevé (7,23).
I.3.5. Tabac et accident de la route
Plus de 5% des accidents de la route sont imputables au tabac. Ce
risque est lié à quatre facteurs principaux :
v' L'accélération du rythme cardiaque et la
poussée d'hypertension artérielle provoquée par chaque
bouffée de cigarette ;
v' Le rétrécissement du champ visuel
provoqué par la fumée du tabac, majoré par l'écran
de fumée qui en résulte ;
v' L'intoxication par l'oxyde de carbone dégagé
par la combustion du tabac, provoque maux de tête et fatigue, mais
surtout une somnolence accrue au volant et la diminution de l'attention au
volant (7)
I.3.6. Tabac et sports
Les effets du tabac :
v' Sont majorés au cours de l'effort ;
v' Nuisent gravement aux performances ;
v' comportent un risque sérieux d'accidents vasculaire
grave ; morts subites, infarctus du myocarde.
I.3.7. Tabagisme et longévité
Les taux de mortalité par âge des fumeurs sont
toujours plus élevés que ceux de population de non-fumeurs. Cette
mortalité élevée est parallèle au nombre de
cigarettes fumées, à l'âge précoce de début,
à l'importance de vie par rapport aux non-fumeurs et nom du type de
cigarette (2, 4,12).
I.3.8. Effets du tabac sur le foetus
Le tabac représente un danger majeur pour le foetus au
cours de la grossesse ; avec un risque accru d'avortement spontané,
d'hématome rétroplacentaire, de grosse extra-utérine, de
morts subites du nourrisson (7,23).
I.4. PRINCIPALES MALADIES LIEES AU TABAC
Les principales maladies liées au tabagisme sont :
- Tuberculose respiratoire ;
- Cancer de la cavité buccale et du pharynx ; - Cancer de
l'oesophage ;
- Cancer du larynx ;
- Cancer de la tranchée, des bronches, et du poumon ;
- Cancer de la vessie ;
- Cardiopathie ischémique (avant 65 ans) ;
- Arrêt cardiaque ;
- Anévrysme de l'aorte ;
- Artérite ;
- Bronchite chronique, emphysème, maladie pulmonaire
obstructive ; - Ulcère gastroduodénale (20,23).
I.5. LA PREVENTION DU TABAC
Compte tenu de la difficulté d'arrêter de fumer,
il est essentiel de réduire l'initiation au tabagisme, qui se produit
habituellement vers l'âge de 10- 12 ans ou plus. Les pays qui ont mis en
place une politique publique de réduction du tabagisme (Norvège,
Grande-Bretagne, France, canada, Australie) ont obtenu des résultats
significatif (chute de la consommation de tabac puis réduction de la
fréquence des maladies liées aux tabagismes, notamment du cancer
de poumon).Un tel programme doit être conduit sur plusieurs dizaines
d'année et associé les quatre types de mesure suivants :
v' Interdiction de toute forme de publicité, qu'elle soit
directe ou indirecte (parrainage d'événements sportifs) ;
v' Interdiction du tabagisme dans les lieux collectifs clos de
façons à protéger les non- fumeurs ;
v' Programmes d'information et d'éducation du public
(10).
« L'arrêt du tabagisme est un processus long et
difficile qui nécessite un environnement et un soutien psychologique
appropriés et spécifiques à chaque fumeurs, tenant compte
de son comportement tabagique ; il n'existe pas de méthode miracle
» (9).
CHAPITRE DEUXIEME : METHODE ET MATERIELS
II.1. DESCRIPTION DU CADRE D'ETUDE
La présente étude est menée dans la ville
de Kisangani située dans la cuvette centrale. Cette ville couvre une
superficie de 1910km2 regroupant six communes : communes de Kabondo,
Tshopo, Makiso, Mangobo, Kisangani et Lubunga. Elle est bornée par le
territoire de Banalia à l'Est ; le territoire de Bafwasende au Sud ; le
territoire d'Ubundu au Nord ; et à l'Ouest par le territoire d'Opala et
Isangi. Elle est bien située au centre de la province orientale. Elle
est écartelée de part et d'autre du fleuve Congo. Elle
bénéficie d'une flore et d'une faune riche en espèces
végétales et animales.
Chaque commune de la ville de Kisangani est dotée d'une
zone de santé portant son nom, à l'exception des communes de
Makiso et Kisangani qui sont desservies par une seule zone de santé : la
zone de santé de Makiso- Kisangani. Compte tenu de l'étendue de
la ville du point de vue de sa superficie, notre étude s'est
limitée à la zone de santé de la Tshopo.
II.2. TYPE D'ETUDE
Pour atteindre les objectifs, nous avons fait recours à
une étude transversale à visée descriptive,
réalisée à l'aide d'un auto-questionnaire écrit,
remis en main propre des enquêtés et traduit en langue locale
après consentement oral de l'enquêté.
II.3. ECHANTILLONNAGE
II.3.1. Choix de la zone de santé
L'enquête s'est déroulée dans la zone de
santé de la Tshopo, qui est l'une de 5 zones de santé du district
sanitaire urbain de Kisangani.
II.3.2. Taille de l'échantillon
La taille initiale de l'échantillon a été
calculée en utilisant la
formule suivante : n = ~~×~(~~~)
()~ n = ~~ ~ ~~ (d)2
- n= taille de l'échantillon ;
- p=proportion supposée de la population cible ayant la
caractéristique étudiée ;
- q=proportion supposée de la population n'ayant pas la
caractéristique étudiée ;
- d= degré de précision absolue voulu,
écart d'imprécision accepté de 0,05 ;
- z = écart réduit.
Selon le dernier rapport de l'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS, 2010), la proportion des jeunes fumeurs dans le monde est de
9,5%o selon l'estimation sur le logiciel EPP Spectrum.
p= 0,095 et q= 1- 0,095 = 0,905
z= 1,96 au seuil de confiance de 95% (á=5%)
z2 x pq (1 96)2 x (0,095 x 0,905)
3,8416 x 0,085975
n = > ' = ' = 132 sujets
(d)2 - (0,05)2 0,0025
On peut y ajouter les 10% de cas de non-réponses, soit
13 sujets. Ce qui amène la taille globale de l'échantillon de 145
enquêtés dans la commune Tshopo.
II.3.3. Echantillonnage
Il est difficile qu'une enquête soit menée
auprès de l'ensemble de la population déterminée, c'est
pour cela que le chercheur doit tirer de celle-ci un échantillon qui
soit représentatif des caractéristiques d'ensemble.
Notre échantillon est constitué de 145 sujets
tirés au hasard de la population d'étude.
II.3.4. Techniques de récolte et de traitement des
données
Pour collecter les données nous avons utilisé la
technique d'interview structurée à l'aide d'un questionnaire.
Pour tracer les tableaux nous nous sommes servis du logiciel
Excel. L'analyse s'est faite à l'aide du logiciel EPI info 3.3.2. Nous
avons procédé au calcul des fréquences simples, des
mesures de tendance centrale et de dispersion pour les données
quantitative. Le test de chi-carré d'indépendance a
été envisagé pour prouver l'association entre certaines
variables étudiées.
II.3.5. Types de variables
Deux types de variables ont été définis :
2. Les variables indépendantes sont : l'âge, le
sexe, le niveau d'étude ou d'instruction de nos sujets.
II.3.6. Limites de l'étude et difficultés
rencontrées
En dehors des problèmes d'ordre financier
régissant la saisie et l'impression d'un nombre aussi important des
protocoles d'enquêtes, Les difficultés suivantes ont
été rencontrées au cours de notre enquête :
o Refus de certains sujets de pouvoir répondre à
notre questionnaire ; o Certains protocoles d'enquêtes ont
été perdus, et parfois d'autres ne
contenaient pas tous les renseignements ou d'autres avaient
des
renseignements imprécis et insuffisants, ce qui a
réduit notre
échantillon de 127 protocoles d'enquête.
II.3.7. Considération éthiques
Durant toute la période de l'enquête, quelques
principes fondamentaux afférents à l'éthique ont
été observés. Il s'agit entre autres du :
· principe du respect de la personne : la participation
à l'enquête de chaque sujet interrogé a été
obtenue après un consentement éclairé de la part de
l'enquêteur ;
· principe de la justice : le questionnaire a
été administré de la même façon à
toutes les personnes qui ont participé à l'étude.
CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION DE RESULTATS
Nous présentons dans ce chapitre les résultats
issus de notre recherche menée sur l'évaluation du niveau de
connaissance sur les dangers liés au tabagisme chez les jeunes fumeurs
de 17 à 30 ans de la commune de la Tshopo à Kisangani.
Rappelons que les objectifs poursuivis dans cette étude
consistent à évaluer le niveau de connaissance sur les dangers
liés à l'usage du tabac, chez les jeunes et à proposer une
stratégie de lutte et de prévention.
Parmi les variables descriptives, nous avons retenu :
l'âge, le sexe, le niveau d'étude de nos sujets .Chacune de ces
variables est présenté dans un tableau exprimé en
fréquence et en pourcentage, et/ou sous forme des graphiques.
III.1. CARACTERISTIQUES DES SUJETS DE L'ECHANTILLON
Tableau N° 1 : Répartition des sujets selon
l'âge
Tranche d'âge Fréquence
Pourcentage
15 à 20 ans
|
41
|
32,28%
|
21 à 25 ans
|
42
|
33,07%
|
26 à 30 ans
|
44
|
34,64%
|
Total
|
127
|
100%
|
Selon l'âge de nos répondants, nous avons
observé une moyenne de 23 ans. Dans le tableau N°1 nous
présentons la répartition de nos sujets dans les tranches
d'âge.
Il en ressort presque une même proportion de
répartition des sujets dans les trois tranches d'âge de notre
échantillon. Cependant, on y trouve un peu plus des personnes
âgées de 26 à 30 ans soit 44 sujets qui représentent
34,64% de l'échantillon. Légèrement inférieure
à cette tranche, on rencontre les individus âgés de 21
à 25 ans avec 42 sujets soit 33,07%. La troisième tranche
d'âge regroupe les sujets allant de 15 à 20 ans ; elle compte 41
individus, soit 32,28%.
Tableau N° 2 : Répartition des sujets par
sexe
Sexe Fréquence Pourcentage
Féminin 29 22,8%
Masculin 98 77,2%
Total 127 100%
Dans notre échantillon, nous avons enregistré
plus d'hommes que des femmes. Ces dernières représentent 23%
tantôt les hommes sont de l'ordre de 77%. Il y a lieu de croire que le
sexe le plus touché par notre enquête sur terrain est le sexe
masculin avec 98 sujets soit 77,2% ; alors que le sexe féminin est
représenté par 29 sujets soit 22 ,8%.
Tableau N°3 : Répartition des sujets selon le
niveau d'étude
Niveau d'étude
|
Fréquence Pourcentage
|
Aucun
|
10
|
7,9%
|
Primaire
|
9
|
7,1%
|
Secondaire
|
78
|
61,4%
|
Supérieur ou universitaire
|
30
|
23,6%
|
Total
|
127
|
100%
|
L'observation du tableau n° 3 révèle que la
majorité de nos enquêtés sont du niveau secondaire avec 78
sujets soit 61,4%. Viennent ensuite 30 individus (23,6%) de niveau
supérieur et universitaire. En derniers lieux, nous avons respectivement
10 et 9 sujets analphabètes et de niveau primaire.
III.2. TABAGISME
Nous nous intéressons à certains traits relatifs
au tabagisme de nos sujets. En fait nous passons en revue un ensemble de
comportements manifestés par nos répondants en matière de
la consommation du tabac.
Dans un premier temps, nous nous sommes appesanti sur
l'âge de la première prise du tabac de nos interlocuteurs. Les
données observées sont consignées dans le tableau
N°4.
Tableau N°4 : Âge de la première prise
de tabac
Âge de première prise de
tabac
|
Fréquence Pourcentage
|
1
|
0,8%
|
2
|
1,6%
|
8
|
6,3%
|
7
|
5,5%
|
14
|
11,0%
|
20
|
15,7%
|
19
|
15,0%
|
19
|
15,0%
|
13
|
10,2%
|
5
|
3,9%
|
6
|
4,7%
|
4
|
3,1%
|
2
|
1,6%
|
2
|
1,6%
|
5
|
3,9%
|
127
|
100%
|
13 12
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
25
26
27
Total
Il ressort de ces données que l'âge le plus petit
est 13 ans et l'âge le plus élevé est 27 ans. Le mode
(âge le plus fréquent) est de 17 ans tandis que la moyenne est de
18,5 ans avec un écart-type de 3,17 ans. Cette distribution est
homogène avec un coefficient de variation de 17%.
Le second aspect qui nous a préoccupés est
relatif à l'habitude de fumer. Le tableau N°5 reprend les
données observées à ce sujet selon les déclarations
de nos répondants.
Tableau N°5 : Habitude de fumer
Habitude de fumer Fréquence Pourcentage
Fumeurs quotidiens 106 83,5%
Fumeurs occasionnels 21 16,5%
Nous lisons sur ce tableau que 106 soit 83,5% sont des fumeurs
quotidiens, tandis que 21 soit 16,5% de sujets sont des fumeurs
occasionnels.
Le troisième point de notre curiosité concerne les
motivations quipoussent nos enquêtés fumeurs quotidiens
à continuer de fumer. Les points de vue de nos sujets sont
exposés dans le tableau N°6.
Tableau N°6 : Motivations à fumer
Motivation à fumer Fréquence
Pourcentage
Aucune 2 1,9%
Besoin absolu 13 12,3%
Habitude acquise 41 38,7%
Plaisir 13 12,3%
Relaxation 12 11,3%
Soutien dans l'anxiété 18 17,0%
Stimulation 7 6,6%
Total 106 100%
En observant ce tableau, nous remarquons que nos sujets
insistent sur l'habitude acquise (38,7%). En deuxième lieu, nous avons
le soutien à l'anxiété (17%). En troisième lieu,
nos sujets ont évoqué le besoin absolu et le plaisir (12,3%).
Certains de nos répondants voient dans l'acte de fumer
une occasion de relaxation (11,3%) et une recherche de la stimulation (6,6%).
D'autres n'ont pas de motivation.
Un autre aspect se rapporte aux occasions qui poussent nos
enquêtés fumeurs occasionnels à fumer. Le tableau N° 7
donne les observations faites.
Tableau N°7: Occasions qui poussent à
fumer
Occasions de fumer Fréquence
Pourcentage
Accompagné par un fumeur 11 50,0%
Déception 8 36,4%
Manque d'argent 1 4,5%
Publicité 1 4,5%
Total 21 100%
L'examen du tableau ci-dessus montre que la compagnie d'un
fumeur est la principale occasion qui pousse nos enquêtés (fumeurs
occasionnels) à fumer (11 soit 50%).
La déception constitue aussi une autre
opportunité qui amènent nos enquêtés à fumer
(8 sujets soit 36,4%). Relevons qu'un individu fume occasionnellement lorsqu'il
manque d'argent et dans la cadre de la publicité.
III.3. CONNAISSANCE DES MEFAITS DU TABAC
a) LA NOCIVITE DU TABAC
Le tableau N°9 qui suit révèle les
différentes opinions de nos enquêtés sur la nocivité
du tabac.
Tableau N°9 : Avis de nos enquêtés sur
la nocivité du tabac
Avis Fréquence Pourcentage
Ne sait pas 5 3,9%
Pas du tout d'accord 42 33,1%
Tout à fait d'accord 80 63,0%
Total 127 100%
En lisant sur ce tableau, il est remarquable de constater que
80 soit 63% étaient tout à fait d'accord dans le fait que le
tabac est nocif à la santé, contre 42 soit 33,1% n'étaient
pas du tout d'accord et 5 soit 3,9% n'ont pas d'avis sur la nocivité du
tabac.
b) PATHOLOGIES INDUITES OU FAVORISEES PAR LE
TABAC
Nous reprenons dans le tableau N°10, les connaissances de
nos enquêtés sur les pathologies induites ou favorisées par
le tabac.
Tableau N° 10 : Connaissances sur les pathologies
induites par le tabac
Pathologie Fréquence Pourcentage
Cancer 52 41,3%
Diabète 2 1,6%
Maladie respiratoires 56 44,4%
Tuberculose 7 4,8%
Toutes les maladies citées 10 7,9%
Total 127 100%
Se référant au tableau ci-dessus, les connaissances
de nos enquêtés sur les pathologies induites ou favorisées
par le tabac sont diversifiées :
· Elles sont meilleures en ce qui concerne :
- La maladie respiratoire (44,4%)
· Elles sont moyennes pour ce qui est du :
- Cancer (41,3%)
· Elles sont médiocres pour les pathologies comme :
- La tuberculose (4,8%) ;
- Le diabète (1,6%).
Notons cependant que les sujets ont une meilleure
connaissance du rôle du tabac dans l'induction de maladie respiratoire
(respectivement 57 soit 44,4%) tandis que d'autres connaissent mieux le
rôle du tabac dans la genèse de maladie comme le cancer avec (52
soit 41,3%).
III.4. LES MESURES LEGISLATIVES CONTRE LE
TABAGISME
Le tableau suivant donne un aperçu sur les avis et le
niveau d'étude de nos enquêtés concernant les
différentes mesures législatives contre le tabagisme.
Tableau N°11 : Niveau d'étude et avis de nos
enquêtés concernant les
différentes mesures législatives contre le
tabagisme.
LES MESURES LEGISLATIVES
Niveau d'étude
|
Oui
|
Non
|
TOTAL
|
Aucun
|
1
|
9
|
10
|
Primaire
|
4
|
5
|
9
|
Secondaire
|
8
|
70
|
78
|
Supérieur ou universitaires
|
5
|
25
|
30
|
TOTAL
|
18
|
109
|
127
|
|
Chi-carré =8,1969
Il se dégage de ce tableau que :
· 70/109 du niveau secondaire étaient d'accord de
la restriction de fumer dans les lieux publics serait la mesure
législative la plus efficace pour lutter contre le tabagisme ; contre
17/109 des Universitaires qui partagent le même avis que ceux du niveau
secondaire ;
· Pour les sujets qui ne partagent pas le même
avis que ceux cités cihaut, il ya eu 8/18 du niveau secondaire, contre
4/18 du primaire qui
évoquaient que l'interdiction de fumer en lieu public
n'était pas évident d'après leur consentement.
III.5. CONNAISSANCE SUR LES MALADIES IMPUTABLES AU
TABAC
La connaissance des maladies liées au tabac suivant :
> Cancer ;
> Diabète ;
> Maladies respiratoires ; > Tuberculose ;
> Toutes les réponses citées.
La majorité des nos enquêtés pensent que
la maladie respiratoire est la pathologie la plus imputable au tabac soit 44,4%
suivi de ceux qui pensent que le cancer est imputable au tabac soit 41,3%. 7,9%
pensent quant en eux que toute les réponses
énumérés ci-haut sont imputables au
tabac.et 4,8% ont évoqués la
tuberculose.
CHAPITRE QUATRIEME : COMMENTAIRE
Nous présentons dans ce chapitre quelques commentaires
sur les données récoltées et consignées dans les
différents tableaux repris dans le chapitre précédent.
IV.1. EFFET DE L'AGE
Selon la population considérée (de 17 à
30 ans), nous avons observé que l'effectif le plus élevé
concerne la tranche d'âge de 26 à 30 ans avec 44 sujets, soit
34,64%. L'âge moyen du sexe masculin est de 23 ans tandis qu'il est de 25
ans pour le sexe féminin. De leur côté, Diallo et Seck
constatent un maximum de fumeurs (31,6%) entre 30 et 40 ans (5). Il faut
signaler qu'à tous les âges le risque cardio-vasculaire existe
:
- La jeune fille qui prend aussi la pullule verra ses risques de
phlébite voire d'embolie pulmonaire augmenter ;
- L'adulte jeune fumeur pourra faire un accident vasculaire
cérébral. L'infarctus du myocarde survient fréquemment
chez le fumeur ;
- Chez le fumeur de plus de longue date, le risque
d'artérite existe (effet du tabagisme associé avec un taux de
cholestérol plus important) : toutes les artères peuvent
être touchées, les plus petites comme les plus grosses (carotide,
l'aorte,...) ; On peut citer également sensation de jambes lourdes,
impuissance chez l'homme, altérations de la peau,...(19).
IV.2. EFFET DU SEXE
Nous avons trouvé une écrasante majorité
d'hommes (77,2% contre 22,8% pour les femmes) fumant le tabac. Si on observe
une grande dispersion selon le sexe, il sied de rappeler que sous d'autres
cieux, la consommation de tabac chez les femmes rejoint progressivement celle
des hommes. C'est le cas par exemple pour la France en 2000 où l'on a
observé 38,7% de fumeurs contre 30% fumeuses (25).
Cependant, la proportion des 22,8% de fumeuses observée
dans notre étude se rapproche du chiffre de Diallo et Seck
(5) rapporté de leur recherche effectuée à Dakar. En
effet, sur une population de 300 patients, ces chercheurs ont trouvé
24,2% de femmes s'adonnant à cette toxicomanie. Pobée
(19) au Ghana a relevé un taux de 25,1% de femmes.
Bien que le tabagisme féminin soit en nette progression
dans nos régions, le taux n'est pas comparable à celui
constaté ailleurs. Les femmes restent sous le joug de contraintes
culturelles, sociales, religieuses probablement et ne leur permet certainement
pas d'avouer leur tabagisme par crainte de stigmatisation.
Plusieurs recherches ont montré que le tabac allonge le
délai de conception et diminue la fertilité de l'ordre de 10
à 20%, et ce en fonction du nombre de cigarettes fumées par jour
(effet dose -dépendance) (2).
Dans la même foulée, on rapporte que la femme qui
fume se caractérise par une réduction de la qualité des
ovules, une baisse du taux d'implantation et une diminution du taux de
grossesse (2).
Il semblerait même que le tabagisme passif subi in utero
pourrait entrainer une diminution de fertilité chez les femmes dont la
mère à fumer pendant la grossesse (2).
Chez l'homme, le tabac a une forte répercussion sur sa
fertilité. En plus d'allonger le délai de conception, il
réduirait la quantité et la qualité des
spermatozoïdes. Comme pour la femme, le taux de grossesse diminue si
l'homme fume (2).
Il ressort ainsi que l'arrêt du tabac tant chez la femme
que chez l'homme, augmenterait les chances de réussite des prises en
charge.
IV.3. EFFET DU NIVEAU D'ETUDE
Une enquête menée par l'Institut Scientifique de
Santé Publique vient confirmer le constant posé, en janvier 2010,
par une étude du Tacking Health Inequalities in Belgium (TAHIB). Le
niveau d'éducation est un facteur important de la santé : plus le
niveau d'éducation est élevé, plus le niveau de
santé est bon. Selon le TAHIB, une femme de 25 ans, en bonne
santé, disposant d'un diplôme de l'enseignement supérieur,
peut espérer vivre 18 ans de plus qu'une femme du même âge,
aussi en bonne santé, sans qualification(22).
Plus des 2/4 de nos enquêtés (44,4% ont
déclarées que la maladie respiratoire est imputable au tabac,
contre 44,1% estimaient pour le cancer.
Notre étude pointe principalement cinq différentes
maladies (le cancer, le diabète, la tuberculose, la cardiopathie, et les
maladies respiratoires).
Mais il appert aussi qu'une meilleure instruction engendre une
meilleure position sociale, donc un meilleur salaire et par corollaire plus de
moyens à consacré à la Santé. Un meilleur Salaire
permet aussi d'évaluer dans un meilleur cadre de vie qui est meilleur
pour la Santé.
Mais il y a encore une fois, la consommation qui entre en
ligne de compte. Les personnes instruites auraient tendance à consommer
plus intelligemment et sans se ruer sur les produits toxiques.
Historiquement, lorsque les revenus de la population
augmentaient, le nombre de fumeurs augmentaient également. Depuis 30-40
ans, cette distribution s'être inversées, du moins chez les hommes
(5).
Ce qui explique ce fait est que, les contraintes que
rencontrent les gens dans la vie peuvent modifier leur comportement. Nous avons
observé ce fait dans notre étude que 50% des sujets fumaient
à cause de l'accompagnement par le fumeur, contre 36,4% des sujets
fumaient à cause de la déception ; 4,5% par la publicité ;
et le même pourcentage due par manque d'argent .Le constant faite chez
les fumeurs occasionnels.
Nos résultats sont loin de ceux de Kan et Call (9)
où 28,4% n'avaient reçu aucune instruction. Pour nous, cette
proportion est 7 ,9% et 24,3% d'entre nos sujets avaient atteint le cycle
primaire. Ce dernier résultat est corroboré par
Gajalaksmi(26) en Inde.
IV.4. AGE DE LA PREMIERE PRISE DE TABAC
Le tabac est la première drogue consommée par les
jeunes Français : 26,3% des jeunes de 15 ans sont des fumeurs
réguliers (22).
Les jeunes sont de plus en plus conscients des
conséquences sur la santé avec toute une série de maladies
liées au tabagisme 36,5% et l'augmentation de décès
liés à ces maladies dont les principales sont le cancer avec
26,2% et la maladie respiratoire 26,2%.
On constate 60.000 décès par an en France
liés aux conséquences du tabagisme. (Source.OMS 2012?) En
Belgique, la Région Flamande compte 10.000 décès /an, soit
18% des décès en Flandre liés au tabagisme.
Il existe aussi une autre conséquence moins
citée mais toute aussi meurtrière puisque elle tue plus de 5000
Français par an, c'est celle de la bronchite chronique. Mais avant de
tuer, elle fait vivre dans l'inconfort respiratoire un nombre encore bien plus
nombreux de malades dans ce qu'il faut bien appeler une véritable
descente aux enfers (10).
IV.5. NOCIVITE DU TABAC
En comparant les opinions de nos enquêtés sur la
nocivité du tabac, nous remarquons que la plupart des sujets manifeste
une certaine incrédulité ou des doutes sur les preuves
scientifiques de la nocivité du tabac. Seulement 63% d'entre eux sont
tout à fait d'accord à ce sujet contre 33,1% pas du tout
d'accord.
Ces doutes seraient à la base du taux
élevé de fumeurs occasionnels. Cela s'expliquerait par le fait
qu'un certain nombre de personnes moins informées et moins
expérimentées en ce qui concerne le tabagisme, continuent
à croire aux conceptions anachroniques qui n'attribuent au tabac que
divers effets telles la relaxation, soutien dans l'anxiété,
plaisir, tant d'autres cités ci-haut !
IV.6. ROLE DU TABAC DANS LA GENESE DES MALADIES
La connaissance de nos enquêtés sur le rôle
du tabac dans la genèse de différentes pathologies est
relativement bonne en ce qui concerne certaines maladies tels que le cancer, la
tuberculose, et les maladies respiratoires. Cela est, à notre avis,
dû à la dépendance de la nicotine et le fait que les
organes touchés sont en relation directe avec la fumée du tabac
inhalée lors de la consommation de la cigarette.
Comparés aux résultats obtenus par Likambote
Arike (13), nos résultats diffèrent dans le fait qu'il a
trouvé (80,8% contre 44,4%). Ces graves insuffisances sont dues au fait
que nos enquêtés ne consultent pas les différentes
publications et d'autres sources d'informations afin d'améliorer leurs
connaissances. Peut-être se contentent-ils de leurs cours pour ceux qui
étudient ou ne s'intéressent pas simplement à d'autres
renseignements sur les pathologies.
IV.7. LA LEGISLATION EN MATIERE DE TABAGISME
Par rapport aux mesures législatives contre le
tabagisme, nos enquêtés de niveaux à plus de 85%
soutiennent la restriction de fumer dans les lieux publics comme la mesure la
plus efficace pour lutter contre le tabagisme.
Les autres enquêtés (moins de 15%) ne partagent
pas cet avis. Ces derniers pensent cette mesure est certes efficace, mais
insuffisante pour réduire sensiblement le fléau du tabagisme.
Nous estimons ce point de vue défendable. On peut évoquer ce qui
s'est passé à Singapour en 1993, en Afrique du Sud en 1994, aux
Philippines en 1999 et en 2003. Ces situations montrent qu'il faut ajouter
à la mesure précitée, l'apposition de mises en garde plus
percutantes sur les paquets de cigarettes, le système d'amendes,
l'augmentation progressive des taxes sur les produits du tabac, les campagnes
de prévention chez les jeunes, ainsi qu'une mise en application
rigoureuse de toutes ces mesures (14).
Par ailleurs, il sied de signaler que la plupart de nos
enquêtés ne connaissent pas parfaitement la législation en
matière du tabagisme. Nous avons pensé que cela est dû au
fait qu'il n'existe pas clairement des politiques de sa vulgarisation.
En éloignant l'idée « économiquement
suspecte » selon laquelle l'individu serait incapable de peser par
lui-même les avantages et les risques éventuels du plaisir de
fumer, on arrive à un avantage social net de l'utilisation du tabac
équivalent à quelques 547500fc (595$) par an.
Les coûts économiques du tabagisme ont
été estimés dans de nombreux pays, mais principalement
dans les pays industriels. La haute prédominance du tabagisme dans les
pays développés pourrait entrainer des coûts
économiques plus élevés à l'avenir, car la plupart
des maladies liées à la consommation de tabac se
déclareraient beaucoup d'années plus tard (6).
Deux approches générales ont été
adoptées pour estimer les coûts économiques du tabagisme.
L'approche fondée sur la prédominance évalue les
coûts actuels associés à des cas existants de maladies
liées au tabagisme.
En revanche, l'approche basée sur l'incidence
évalue tous les coûts futurs découlant de nouveaux cas de
maladies attribuables au tabagisme au cours de l'année de
référence.
La première approche fournit une estimation du poids
économique actuel du tabagisme, alors que la deuxième sert
davantage à évaluer les interventions qui pourraient
arrêter l'apparition de maladies liées à la consommation de
tabac. Un cas spécial de l'approche basée sur l'incidence est
l'estimation du coût Social Net qu'un fumeur impose aux non-fumeurs
pendant la durée de sa vie. Cette estimation sert à
évaluer le niveau d'externalité négative afin d'identifier
le niveau optimal des accises à imposer sur les cigarettes (8).
Les coûts nets imposés aux non-fumeurs par les
fumeurs ont été étudiés par un certain nombre de
chercheurs aux Etats-Unis et en Europe (18). Ces études sont parvenues
à diverses conclusions. Certains indices confortent la conclusion selon
laquelle un fumeur dépense davantage normalement en coût
médicaux, imposant ainsi un coût net aux non-fumeurs.
Si l'on inclut les coûts associés aux
conséquences du tabagisme, comme l'absence du lieu de travail
résultant des maladies liées au tabagisme, le coût
supplémentaire pesant sur la Sécurité Sociale du fait de
la maladie ou de la mort prématurées, on se rend compte que les
fumeurs imposent des coûts positifs aux non-fumeurs, mais ces coûts
sont inférieurs au niveau des taxes sur les cigarettes (12). Cependant,
une étude a estimé que le coût qu'un fumeur imposé
aux non-fumeurs peut atteindre 4,80 dollars le paquet de cigarettes (19).
CONCLUSION
A la fin de cette étude transversale à
visée descriptive sur l'évaluation du niveau de connaissance sur
les dangers liés au tabagisme chez les jeunes, notre enquête s'est
intéressée au niveau de connaissance de jeunes de 17 à 30
ans de la commune Tshopo.
A l'issue de nos analyses, nous sommes arrivé aux
conclusions ci-
après :
- La connaissance de nos enquêtés sur le
rôle du tabac dans la genèse de différentes pathologies est
particulièrement bonne en ce qui concerne les maladies respiratoires et
le cancer;
- L'âge moyen du début de la consommation du
tabac est de 18 ans, avec des extrêmes allant de 14 à 20 ans.
L'âge moyen du sexe masculin est de 23 ans et celui du sexe
féminin est de 25 ans ;
- Les fumeurs quotidiens se caractérisent par une
habitude acquise. Les fumeurs occasionnels déclarent que la compagnie
d'un fumeur est la principale occasion qui pousse à fumer ;
- Plus de 85% de nos sujets, quel que soit leur niveau
d'étude, sont d'avis que la mesure législative qui contribuerait
à la lutte contre le tabagisme serait la restriction de fumer dans les
lieux publics.
De tout ce qui précède, nous avons émis les
recommandations ci-après.
Aux autorités :
- L'interdiction de la publicité et du parrainage en
faveur du tabac ;
- L'obligation d'affichage d'un message sanitaire sur les paquets
de cigarettes ;
- L'interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif
ou public; - La création des associations de lutte contre le
tabagisme.
A la population :
- L'observation des pratiques proposées par les personnels
médical et paramédical au regard du tabac ;
- La participation massive des ONG au développement des
réseaux et à l'amélioration de la capacité d'agir
contre le tabac ;
Aux futurs chercheurs
- L'approfondissement des recherches sur le même
thème pour déterminer les meilleures pratiques.
BIBLIOGRAPHIE
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santé, Edition de l'université de Bruxelles, 1979, pages
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23. TSONGO K. Cours de physiopathologie, inédits,
UNIKIS 2009 -2010.
24. Yaaya. L, sécurité sociale, médecine de
travail et les maladies professionnels, cours inédits L1 SP, FM, UNIKIS
2010-2011.
25. Zhang Da ming : l'histoire du tabac chinois. Edition des
industries légères de chine. Beijing, 1993; page 11.
WEBOGRAPHIE
26. http://.wikipédia.org/wiki/tabac
27.
http://www.imper-sarté.fr
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
EPIGRAPHIE
REMERCIEMNENTS INTRODUCTION 1
CHAPITRE PREMIER : 3
GENERALITES SUR LE TABAC 3
I.1. DEFINITION DES CONCEPTES 3
I.2. PRESENTATION 4
I.2.1. Historique 4
I.2.2. Epidémiologie 5
I.2.3. Sortes de tabac 5
I.2.4. Parcours de la fumée du tabac 6
1. La nicotine 7
2. L'oxyde de carbone 7
3. Les irritants bronchiques 8
4. Les carbures polycycliques 8
1. Mécanismes de l'accoutumance 8
2. Problème de santé causés ou
aggravés par l'exposition à la fumée du tabac 8
I.2.5. Les conséquences du tabac sur la santé 9
I.2.6. Des bénéfices tangibles et rapides 9
I.3. TABAC ET APPAREIL RESPIRATOIRE 10
I.3.1. Tabac et cancer 10
I.3.2. Tabac-coeur et artères 11
I.3.3. Tabac et appareil digestif 12
I.3.4. Tabac et sang 12
I.3.5. Tabac et accident de la route 12
I.3.6. Tabac et sports 13
I.3.7. Tabagisme et longévité 13
I.3.8. Effets du tabac sur le foetus 13
I.4. PRINCIPALES MALADIES LIEES AU TABAC 13
I.5. LA PREVENTION DU TABAC 14
CHAPITRE DEUXIEME : METHODE ET MATERIELS 15
II.1. DESCRIPTION DU CADRE D'ETUDE 15
II.2. TYPE D'ETUDE 15
II.3. ECHANTILLONNAGE 16
II.3.1. Choix de la zone de santé 16
II.3.2. Taille de l'échantillon 16
II.3.3. Echantillonnage 17
II.3.4. Techniques de récolte et de traitement des
données 17
II.3.5. Types de variables 17
II.3.6. Limites de l'étude et difficultés
rencontrées 18
II.3.7. Considération éthiques 18
CHAPITRE TROISIEME : 19
PRESENTATION DE RESULTATS 19
III.1. CARACTERISTIQUES DES SUJETS DE L'ECHANTILLON 19
III.2. TABAGISME 21
III.3. CONNAISSANCE DES MEFAITS DU TABAC 25
a) LA NOCIVITE DU TABAC 25
b) PATHOLOGIES INDUITES OU FAVORISEES PAR LE TABAC 25
III.4. LES MESURES LEGISLATIVES CONTRE LE TABAGISME 27
III.5. CONNAISSANCE SUR LES MALADIES IMPUTABLES AU TABAC 28
CHAPITRE QUATRIEME : COMMENTAIRE 30
IV.1. EFFET DE L'AGE 30
IV.2. EFFET DU SEXE 31
IV.3. EFFET DU NIVEAU D'ETUDE 32
IV.4. AGE DE LA PREMIERE PRISE DE TABAC 33
IV.5. NOCIVITE DU TABAC 34
IV.6. ROLE DU TABAC DANS LA GENESE DES MALADIES 35
IV.7. LA LEGISLATION EN MATIERE DE TABAGISME 35
CONCLUSION 38
WEBOGRAPHIE 42
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