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Evaluation du niveau de connaissance sur les dangers liés au tabagisme chez les jeunes (cas des jeunes fumeurs de 17 à  30ans de la commune Tshopo en RDC )

( Télécharger le fichier original )
par Fiston NDIBE
Université de Kisangani RDC - Licence en santé publique 2012
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

Au même titre que l'alcool, le tabac est une drogue dont des millions de personnes ne peuvent pas se passer. Généralement la consommation de tabac ou tabagisme entraîne des effets néfastes sur la santé. Les patients des cholestérols, d'asthme, de diabète et autres maladies ou troubles de la santé sont généralement les plus fragilisés. Cependant, arrêter de fumer n'est pas une chose simple pour les accrocs de la cigarette (12).

Principalement le tabac est consommé sous forme de cigarette, mais aussi de cigares ; il est également prisé, chiqué ou fumé à la pipe (10). La fumée de tabac contient de la nicotine (alcaloïde toxique pour l'appareil cardiovasculaire et surtout responsable du phénomène de dépendance) et aussi d'autres substances chimiques dangereuses pour la santé, notamment celles qui résultent de la combustion du tabac, du papier et des additifs incorporés à la cigarette. Les plus dangereuses sont les goudrons cancérigènes et l'oxyde de carbone (9). Celui-ci peut être à l'origine d'une naissance prématurée, d'un retard de croissance pour le bébé, des risques importants des morts subites du nourrisson. Entre les artérites, les cancers du poumon, les cancers de la vessie ou encore les infarctus du myocarde, la liste est longue. La consommation de tabac ou tabagisme entraîne une dépendance au niveau physique mais également au niveau psychique (11). Les jeunes fumeurs, à l'instar des adultes, semblent également exposés au tabagisme. Cela pourrait-il être dû au manque de connaissance sur les dangers liés au tabagisme ou au comportement (habitude) de prédilection (préférentiel) ? Qu'est ce qui influence la prise de tabac ?

Dans le but de chercher à évaluer le niveau de connaissance sur les dangers liés à l'usage du tabac chez les jeunes en particulier , et de proposer une stratégie de lutte et de prévention, il nous a paru important de réaliser une enquête sur la connaissance et les dangers liés au tabac chez les jeunes fumeurs de 17 à 30 ans de la commune Tshopo à Kisangani.

Les objectifs spécifiques poursuivis sont les suivants :

1) Evaluer le niveau de connaissance de jeunes fumeurs sur le tabac ;

2) Déterminer la tranche d'âge de prédilection liées à la consommation du tabac ;

3) Dégager les facteurs favorisant la consommation du tabac ;

4) Proposer quelques suggestions pouvant amener au changement ou des solutions qui permettrait de diminuer tant soit peu le risque du tabagisme.

Outre l'introduction et la conclusion, notre étude est divisée en quatre chapitres. Le premier concerne les généralités. Le deuxième traite des matériels et méthodes. Le troisième présente les résultats obtenus lors de notre enquête sur terrain. Et enfin, le quatrième est réservé à la discussion des résultats.

CHAPITRE PREMIER :

GENERALITES SUR LE TABAC

I.1. DEFINITION DES CONCEPTES

- Tabac : Plante de la famille solanacées. Feuilles de cette plante séchées et préparées afin d'être fumées, mâchées ou prisées (10)

- Tabagisme : c'est l'ensemble de troubles provoqués par l'abus de la consommation du tabac (en particulier de tabac fumé).Il se caractérise par une intoxication au tabac (10).

- Dépendance : Etat de subordination. Liaison, connexité, tout ce qui tient comme accessoire à une chose principale (médicament, tabac, alcool, héroïne), caractérisé par des troubles d'activités mentales, organiques dès que l'on arrête sa consommation en son usage (10)

- Toxicomanie : Besoin morbide contracté par l'habitude d'absorber des stupéfiants (10)

- Cancer : tumeur maligne qui tend à se développer par prolifération des cellules (avec une majuscule) constellations. Envahissant et détruisant les viscères ou les tissu sur le quel se développe (10)

- Nicotine : principal alcaloïde du tabac(10)

- Evaluation : procédure destinée à déterminer la réaction d'une clientèle visée face à face à un message ou à une série de messages publicitaires (10)

- Danger : Situation dans laquelle on est menacé d'un mal quelconque. Risque (10)

I.2. PRESENTATION

I.2.1. Historique

Le tabac fut à l'origine considéré comme une plante sacrée par les Indiens d'Amérique et utilisé dans les cérémonies religieuses par les prêtres et les initiés. Bu ou fumé, il était censé apporter des pouvoirs surnaturels. Peu à peu, il tomba dans le domaine public (25).

L'histoire de sa diffusion mondiale commence en 1492 avec l'arrivée de Christophe Colomb. Bien longtemps avant 1947, la consommation de tabac n'avait guerre soulevé de problème. Certes, il y a toujours eu des personnes pour considérer que ce produit était inutile ou dangereux mais, parallèlement, d'autres considéraient qu'il n'était pas nocif (25).

C'est seulement en 1947 (soit 4 siècles après le début de l'importation) que se sont vraiment remarqués les premiers soupçons quant aux effets néfastes du tabac. Ce fut le fait des médecins anglais du médical Research Council pour le cancer des bronches. Étaient soupçonnés en même temps la pollution atmosphérique, le bitume de routes, les gaz rejetés par les automobiles ... (25).

Vers les années 1949, la première étude prospective, due à Doll, Bread, Fod et Hill, est faite en Grande Bretagne auprès des 59600 médecins britanniques. Elle démontre pour la première fois la responsabilité directe du tabac dans la survenue du cancer de poumon surtout par l'utilisation de la cigarette, nettement plus dangereuse que celle du cigare ou de la pipe (17).

Elle fait également apparaitre qu'il n'existe pas de seuil en dessous duquel la consommation de cigarette est inoffensive : « le petit » fumeur s'expose à un risque 13 fois plus élevé que celui pris par le non-fumeur ; « le grand » fumeur (un paquet ou plus par jour) a le risque d'avoir un cancer du poumon 40 fois plus grand (17).

I.2.2. Epidémiologie

Le tabac tue environ 70.000 personnes par an en France, soit actuellement 8 fois plus que les accidents de la route .On lui attribue 12% de l'ensemble des décès annuels. Le nombre des morts quotidiens est l'équivalent de celui du « crash » d'un Boeing par jour, tous les jours de l'année ! (7). En moyenne, les fumeurs meurent 14 ans plus tôt que les non-fumeurs .Chez les hommes, 90% des décès par cancer des poumons sont dus à la fumée de tabac et 80% chez les femmes. De plus, le fumeur encourt un risque de 1 à 4 fois plus élevé de mourir d'une maladie cardio-vasculaire que les non-fumeurs. Près de la moitié (47%) des décès causés par le tabac est due à des maladies cardiovasculaires, 22% à des cancers des poumons, 17% à des maladies respiratoires et 12% à d'autres cancers. Au cours du 21e siècle, le tabac causerait la mort d'un milliard de personnes (7).

I.2.3. Sortes de tabac

Le tabac est principalement consommé sous-forme des cigarettes, mais aussi de cigares. On distingue le tabac avec fumée du tabac sans fumée. Le tabac sans fumée se répartit à son tour en :

> Tabac à chiquer : il se vend sous forme de longs bings, souvent dans une bague à tabac. Comme le suggère son nom, la chique ne se suce pas, mais se mâche.

I.2.4. Parcours de la fumée du tabac

La fumée du tabac est un cocktail de produits toxiques. Elle représente en aérocontaminant presque parfait. Elle se compose d'une phase gazeuse et d'une phase formée de particules très fines, pénétrant dans les alvéoles pulmonaires et dans toute la circulation du corps (7, 10). Elle contient 4 types de substances particulièrement nocives, dont les effets toxiques se conjuguent :

1. La nicotine

Très diffusible, la nicotine passe directement dans le sang. Chaque bouffée des cigarettes en contient une quantité suffisante pour tuer un rat auquel on l'aurait injectée. 80% de la nicotine sont retenues dans l'organisme qui inhale la fumée.

Les effets principaux de la nicotine se manifestent sur le système nerveux (nausée, sueurs froide de la 1ère cigarette), mais surtout sur l'appareil circulatoire. La nicotine provoque une accélération du coeur de 15 à 20 pulsations par minute, une augmentation de la tension artérielle de 1 à 2 mm de mercure. Elle est ce qui est beaucoup plus grave, un facteur de rétrécissement de petites artères, à l'origine d'accidents vasculaires cardiaques et cérébraux notamment. Elle entraîne, enfin et est responsable de la dépendance tabagique et de la toxicomanie qui en découle. Le fumeur privé de tabac ressent une impression de manque et, par accoutumance, devient tributaire des doses de plus en plus important (11).

2. L'oxyde de carbone

L'oxyde de carbone est aussi très diffusible et passe directement dans le sang. Ses effets sont comparables à ceux d'un poêle mal réglé ou d'une fuite de gaz. L'oxyde de carbone se combine dans le sang à l'hémoglobine, pour former la carboxyhémoglobine. Il en résulte une diminution de l'apport d'oxygène au sang et aux organes du corps humain, une sous-oxygénation, entraînant un risque d'accident grave accru au cours de l'effort physiques (11).

3. Les irritants bronchiques

Les irritants bronchiques provoquent une agression de tout l'arbre respiratoire. La gorge est rouge, tuméfiée, tapissée de sécrétion. Les irritants bronchiques bloquent les cils vibratiles pendant 4 jours. Les cellules de défenses de l'appareil respiratoire sont bloquées ou diminuées. Il en résulte un encombrement des voies respiratoires et une diminution des défenses de l'appareil respiratoire contre l'infection et les autres polluants de l'atmosphère (11).

4. Les carbures polycycliques

Les carbures polycycliques sont des substances cancérigènes, notamment les 3, 4 benzopyrènes. Elles sont un redoutable facteur de cancérisation sur tout le trajet parcouru par la fumée de tabac : lèvre, langue, pharynx, bronches.

1. Mécanismes de l'accoutumance

Le phénomène d'accoutumance à la nicotine se produit dans le cerveau. Dès que la nicotine y arrive, elle stimule la libération de dopamine. Ce dernier messager chimique joue un rôle clé dans la perception neurologique du plaisir. Il diminue l'anxiété, améliore l'humeur et la mémoire, et réduit l'appétit (11).

2. Problème de santé causés ou aggravés par l'exposition à la fumée du tabac

Le tabagisme réduit l'espérance de vie des fumeurs de 10 ans, en moyenne, comparativement aux non-fumeurs. Il est l'un des principaux facteurs de risque de nombreuses maladies. Voici les plus courantes :

V1 Hypertension

v' Maladies cardiovasculaires V1 Bronchites chroniques

V1 Cancers des poumons

v' Dysfonction érectile

v' Ulcères gastroduodénales.

I.2.5. Les conséquences du tabac sur la santé

Les effets du tabac sur la santé et la qualité de vie sont encore trop souvent méconnus et doivent être rappelés afin de faire prendre conscience aux fumeurs des risques qu'ils prennent et qu'ils font prendre à leur entourage. Les effets du tabac s'exercent sournoisement sur la plupart des organes, mois après mois, années après années... Les personnes fumant quelques cigarettes par jour ne sont pas à l'abri de conséquences néfastes sur leur santé. Il n'existe pas de « petits fumeurs » : c'est la durée de consommation qui est un des principaux facteurs de risque. Les personnes fumant 5 à 10 cigarettes par jour pendant plus de 20 ans prennent autant de risques (13).

I.2.6. Des bénéfices tangibles et rapides

Peu de temps après avoir arrêté de fumer, le risque des maladies diminue considérablement. Un an après avoir cessé de fumer, le risque est diminué de moitié. Après 5 ans d'abstinence, le risque équivaut presque à celui d'une personne qui n'a jamais fumé. L'atteinte aux poumons peut toutefois être irréversible après plusieurs années de tabagisme, bien que l'essoufflement et la toux diminuent. Pour ce qui est du cancer du poumon, le risque après 10 à 15 ans d'arrêt du tabagisme revient à celui de la population des non-fumeurs (5).

I.3. TABAC ET APPAREIL RESPIRATOIRE

La fumée du tabac agit par 3 mécanismes : sa température élevée, l'effet direct de la fumée sur les voies respiratoires et le passage dans le sang de certains composés.

L'appareil respiratoire est la cible directe et privilégié au tabac. La bronchite chronique en est la conséquence inéluctable c'est-à-dire qui ne peut pas être évitée. Contre quoi on ne peut pas lutter.

On a pu parler à ce propos de 4 marches de la descente aux enfers :

> Inflammation des voies respiratoires : pharyngite, laryngite, bronchite.

C'est le temps des racleurs, cracheurs, tousseurs par quintes ;

> Essoufflement permanent : à la montée des escaliers, le fumeur

s'aperçoit qu'il doit s'arrêter pour souffler dès le 2e étage ;

> Invalidité respiratoire : le fumeur devient un malade dépendant de son appareil d'oxygénothérapies ;

> Mort par insuffisance respiratoire et coeur pulmonaire chronique (15).

I.3.1. Tabac et cancer

Il existe certains cancer tels que :

V' Cancer des bronches

v' Cancers des voies aéro-digestives supérieures v' Cancer de la vessie

V' Cancer du col utérin

I.3.2. Tabac-coeur et artères

a. Artérite des membres inferieurs

Le tabac est responsable, en France, de 90% des artérites survenant avant l'âge de 65 ans (5). L'évolution se déroule en 3 degrés d'aggravation :

> D'abord des crampes et des douleurs à la marche, limitant le périmètre de

marche ;

> Puis des douleurs survenant en position couchée (douleurs dites de décubitus) ;

> Enfin, une gangrène conduisant à l'imputation.

b. Coronarite (Angine de poitrine-infarctus du myocarde)

Le tabac en constitue l'un des principaux facteurs de risque. Chez la femme, le risque d'infarctus est multiplié par 34 chez les fumeuses prenant des contraceptifs (pilule) (13).

c. Hypertension artérielle

Le tabac accroit le risque d'hypertension artérielle résistante au traitement et d'hypertension artérielle par athérome de l'artère rénale (13).

d. Accidents vasculaires cérébraux

Le risque est multiplié par 3 en moyenne, 2,5 à 6 selon le nombre de cigarettes fumées. Ce risque concerne aussi des hommes et des femmes jeunes. Il disparait après deux ans de cessation du tabac (13).

e. Tabac et impuissance

La cigarette augmente de 37% la fréquence des impuissances d'origines organiques. En association avec d'autres causes (diabète, hypertension artérielle, hyperlipidémies), elle augmente ce risque de 96% (13).

I.3.3. Tabac et appareil digestif

Le tabac est l'ennemi de la bouche, des gencives, et des dents. Il est également un facteur de risque et de gravité pour l'ulcère gastroduodénale (7).

I.3.4. Tabac et sang

L'augmentation du nombre des leucocytes (globule blancs) au delà de 10 à 12.000 par mm3 est un facteur témoin de l'inhalation de la fumée. L'augmentation du nombre des globules rouges (hématies), traduit une baisse de l'oxygénation du sang, avec un taux d'oxyde de carbone plus élevé (7,23).

I.3.5. Tabac et accident de la route

Plus de 5% des accidents de la route sont imputables au tabac. Ce risque est lié à quatre facteurs principaux :

v' L'accélération du rythme cardiaque et la poussée d'hypertension artérielle provoquée par chaque bouffée de cigarette ;

v' Le rétrécissement du champ visuel provoqué par la fumée du tabac, majoré par l'écran de fumée qui en résulte ;

v' L'intoxication par l'oxyde de carbone dégagé par la combustion du tabac, provoque maux de tête et fatigue, mais surtout une somnolence accrue au volant et la diminution de l'attention au volant (7)

I.3.6. Tabac et sports

Les effets du tabac :

v' Sont majorés au cours de l'effort ;

v' Nuisent gravement aux performances ;

v' comportent un risque sérieux d'accidents vasculaire grave ; morts subites, infarctus du myocarde.

I.3.7. Tabagisme et longévité

Les taux de mortalité par âge des fumeurs sont toujours plus élevés que ceux de population de non-fumeurs. Cette mortalité élevée est parallèle au nombre de cigarettes fumées, à l'âge précoce de début, à l'importance de vie par rapport aux non-fumeurs et nom du type de cigarette (2, 4,12).

I.3.8. Effets du tabac sur le foetus

Le tabac représente un danger majeur pour le foetus au cours de la grossesse ; avec un risque accru d'avortement spontané, d'hématome rétroplacentaire, de grosse extra-utérine, de morts subites du nourrisson (7,23).

I.4. PRINCIPALES MALADIES LIEES AU TABAC

Les principales maladies liées au tabagisme sont :

- Tuberculose respiratoire ;

- Cancer de la cavité buccale et du pharynx ; - Cancer de l'oesophage ;

- Cancer du larynx ;

- Cancer de la tranchée, des bronches, et du poumon ;

- Cancer de la vessie ;

- Cardiopathie ischémique (avant 65 ans) ;

- Arrêt cardiaque ;

- Anévrysme de l'aorte ;

- Artérite ;

- Bronchite chronique, emphysème, maladie pulmonaire obstructive ; - Ulcère gastroduodénale (20,23).

I.5. LA PREVENTION DU TABAC

Compte tenu de la difficulté d'arrêter de fumer, il est essentiel de réduire l'initiation au tabagisme, qui se produit habituellement vers l'âge de 10- 12 ans ou plus. Les pays qui ont mis en place une politique publique de réduction du tabagisme (Norvège, Grande-Bretagne, France, canada, Australie) ont obtenu des résultats significatif (chute de la consommation de tabac puis réduction de la fréquence des maladies liées aux tabagismes, notamment du cancer de poumon).Un tel programme doit être conduit sur plusieurs dizaines d'année et associé les quatre types de mesure suivants :

v' Interdiction de toute forme de publicité, qu'elle soit directe ou indirecte (parrainage d'événements sportifs) ;

v' Interdiction du tabagisme dans les lieux collectifs clos de façons à protéger les non- fumeurs ;

v' Programmes d'information et d'éducation du public (10).

« L'arrêt du tabagisme est un processus long et difficile qui nécessite un environnement et un soutien psychologique appropriés et spécifiques à chaque fumeurs, tenant compte de son comportement tabagique ; il n'existe pas de méthode miracle » (9).

CHAPITRE DEUXIEME : METHODE ET MATERIELS

II.1. DESCRIPTION DU CADRE D'ETUDE

La présente étude est menée dans la ville de Kisangani située dans la cuvette centrale. Cette ville couvre une superficie de 1910km2 regroupant six communes : communes de Kabondo, Tshopo, Makiso, Mangobo, Kisangani et Lubunga. Elle est bornée par le territoire de Banalia à l'Est ; le territoire de Bafwasende au Sud ; le territoire d'Ubundu au Nord ; et à l'Ouest par le territoire d'Opala et Isangi. Elle est bien située au centre de la province orientale. Elle est écartelée de part et d'autre du fleuve Congo. Elle bénéficie d'une flore et d'une faune riche en espèces végétales et animales.

Chaque commune de la ville de Kisangani est dotée d'une zone de santé portant son nom, à l'exception des communes de Makiso et Kisangani qui sont desservies par une seule zone de santé : la zone de santé de Makiso- Kisangani. Compte tenu de l'étendue de la ville du point de vue de sa superficie, notre étude s'est limitée à la zone de santé de la Tshopo.

II.2. TYPE D'ETUDE

Pour atteindre les objectifs, nous avons fait recours à une étude transversale à visée descriptive, réalisée à l'aide d'un auto-questionnaire écrit, remis en main propre des enquêtés et traduit en langue locale après consentement oral de l'enquêté.

II.3. ECHANTILLONNAGE

II.3.1. Choix de la zone de santé

L'enquête s'est déroulée dans la zone de santé de la Tshopo, qui est l'une de 5 zones de santé du district sanitaire urbain de Kisangani.

II.3.2. Taille de l'échantillon

La taille initiale de l'échantillon a été calculée en utilisant la

formule suivante : n = ~~×~(~~~)

()~ n = ~~ ~ ~~ (d)2

- n= taille de l'échantillon ;

- p=proportion supposée de la population cible ayant la caractéristique étudiée ;

- q=proportion supposée de la population n'ayant pas la caractéristique étudiée ;

- d= degré de précision absolue voulu, écart d'imprécision accepté de 0,05 ;

- z = écart réduit.

Selon le dernier rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2010), la proportion des jeunes fumeurs dans le monde est de 9,5%o selon l'estimation sur le logiciel EPP Spectrum.

p= 0,095 et q= 1- 0,095 = 0,905

z= 1,96 au seuil de confiance de 95% (á=5%)

z2 x pq (1 96)2 x (0,095 x 0,905) 3,8416 x 0,085975

n = > ' = ' = 132 sujets

(d)2 - (0,05)2 0,0025

On peut y ajouter les 10% de cas de non-réponses, soit 13 sujets. Ce qui amène la taille globale de l'échantillon de 145 enquêtés dans la commune Tshopo.

II.3.3. Echantillonnage

Il est difficile qu'une enquête soit menée auprès de l'ensemble de la population déterminée, c'est pour cela que le chercheur doit tirer de celle-ci un échantillon qui soit représentatif des caractéristiques d'ensemble.

Notre échantillon est constitué de 145 sujets tirés au hasard de la population d'étude.

II.3.4. Techniques de récolte et de traitement des données

Pour collecter les données nous avons utilisé la technique d'interview structurée à l'aide d'un questionnaire.

Pour tracer les tableaux nous nous sommes servis du logiciel Excel. L'analyse s'est faite à l'aide du logiciel EPI info 3.3.2. Nous avons procédé au calcul des fréquences simples, des mesures de tendance centrale et de dispersion pour les données quantitative. Le test de chi-carré d'indépendance a été envisagé pour prouver l'association entre certaines variables étudiées.

II.3.5. Types de variables

Deux types de variables ont été définis :

2. Les variables indépendantes sont : l'âge, le sexe, le niveau d'étude ou d'instruction de nos sujets.

II.3.6. Limites de l'étude et difficultés rencontrées

En dehors des problèmes d'ordre financier régissant la saisie et l'impression d'un nombre aussi important des protocoles d'enquêtes, Les difficultés suivantes ont été rencontrées au cours de notre enquête :

o Refus de certains sujets de pouvoir répondre à notre questionnaire ; o Certains protocoles d'enquêtes ont été perdus, et parfois d'autres ne

contenaient pas tous les renseignements ou d'autres avaient des

renseignements imprécis et insuffisants, ce qui a réduit notre

échantillon de 127 protocoles d'enquête.

II.3.7. Considération éthiques

Durant toute la période de l'enquête, quelques principes fondamentaux afférents à l'éthique ont été observés. Il s'agit entre autres du :

· principe du respect de la personne : la participation à l'enquête de chaque sujet interrogé a été obtenue après un consentement éclairé de la part de l'enquêteur ;

· principe de la justice : le questionnaire a été administré de la même façon à toutes les personnes qui ont participé à l'étude.

CHAPITRE TROISIEME :
PRESENTATION DE RESULTATS

Nous présentons dans ce chapitre les résultats issus de notre recherche menée sur l'évaluation du niveau de connaissance sur les dangers liés au tabagisme chez les jeunes fumeurs de 17 à 30 ans de la commune de la Tshopo à Kisangani.

Rappelons que les objectifs poursuivis dans cette étude consistent à évaluer le niveau de connaissance sur les dangers liés à l'usage du tabac, chez les jeunes et à proposer une stratégie de lutte et de prévention.

Parmi les variables descriptives, nous avons retenu : l'âge, le sexe, le niveau d'étude de nos sujets .Chacune de ces variables est présenté dans un tableau exprimé en fréquence et en pourcentage, et/ou sous forme des graphiques.

III.1. CARACTERISTIQUES DES SUJETS DE L'ECHANTILLON

Tableau N° 1 : Répartition des sujets selon l'âge

Tranche d'âge Fréquence Pourcentage

15 à 20 ans

41

32,28%

21 à 25 ans

42

33,07%

26 à 30 ans

44

34,64%

Total

127

100%

Selon l'âge de nos répondants, nous avons observé une moyenne de 23 ans. Dans le tableau N°1 nous présentons la répartition de nos sujets dans les tranches d'âge.

Il en ressort presque une même proportion de répartition des sujets dans les trois tranches d'âge de notre échantillon. Cependant, on y trouve un peu plus des personnes âgées de 26 à 30 ans soit 44 sujets qui représentent 34,64% de l'échantillon. Légèrement inférieure à cette tranche, on rencontre les individus âgés de 21 à 25 ans avec 42 sujets soit 33,07%. La troisième tranche d'âge regroupe les sujets allant de 15 à 20 ans ; elle compte 41 individus, soit 32,28%.

Tableau N° 2 : Répartition des sujets par sexe

Sexe Fréquence Pourcentage

Féminin 29 22,8%

Masculin 98 77,2%

Total 127 100%

Dans notre échantillon, nous avons enregistré plus d'hommes que des femmes. Ces dernières représentent 23% tantôt les hommes sont de l'ordre de 77%. Il y a lieu de croire que le sexe le plus touché par notre enquête sur terrain est le sexe masculin avec 98 sujets soit 77,2% ; alors que le sexe féminin est représenté par 29 sujets soit 22 ,8%.

Tableau N°3 : Répartition des sujets selon le niveau d'étude

Niveau d'étude

Fréquence Pourcentage

Aucun

10

7,9%

Primaire

9

7,1%

Secondaire

78

61,4%

Supérieur ou universitaire

30

23,6%

Total

127

100%

L'observation du tableau n° 3 révèle que la majorité de nos enquêtés sont du niveau secondaire avec 78 sujets soit 61,4%. Viennent ensuite 30 individus (23,6%) de niveau supérieur et universitaire. En derniers lieux, nous avons respectivement 10 et 9 sujets analphabètes et de niveau primaire.

III.2. TABAGISME

Nous nous intéressons à certains traits relatifs au tabagisme de nos sujets. En fait nous passons en revue un ensemble de comportements manifestés par nos répondants en matière de la consommation du tabac.

Dans un premier temps, nous nous sommes appesanti sur l'âge de la première prise du tabac de nos interlocuteurs. Les données observées sont consignées dans le tableau N°4.

Tableau N°4 : Âge de la première prise de tabac

Âge de première prise
de tabac

Fréquence Pourcentage

1

0,8%

2

1,6%

8

6,3%

7

5,5%

14

11,0%

20

15,7%

19

15,0%

19

15,0%

13

10,2%

5

3,9%

6

4,7%

4

3,1%

2

1,6%

2

1,6%

5

3,9%

127

100%

13
12

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

25

26

27

Total

Il ressort de ces données que l'âge le plus petit est 13 ans et l'âge le plus élevé est 27 ans. Le mode (âge le plus fréquent) est de 17 ans tandis que la moyenne est de 18,5 ans avec un écart-type de 3,17 ans. Cette distribution est homogène avec un coefficient de variation de 17%.

Le second aspect qui nous a préoccupés est relatif à l'habitude de fumer. Le tableau N°5 reprend les données observées à ce sujet selon les déclarations de nos répondants.

Tableau N°5 : Habitude de fumer

Habitude de fumer Fréquence Pourcentage

Fumeurs quotidiens 106 83,5%

Fumeurs occasionnels 21 16,5%

Nous lisons sur ce tableau que 106 soit 83,5% sont des fumeurs quotidiens, tandis que 21 soit 16,5% de sujets sont des fumeurs occasionnels.

Le troisième point de notre curiosité concerne les motivations quipoussent nos enquêtés fumeurs quotidiens à continuer de fumer. Les points de vue de nos sujets sont exposés dans le tableau N°6.

Tableau N°6 : Motivations à fumer

Motivation à fumer Fréquence Pourcentage

Aucune 2 1,9%

Besoin absolu 13 12,3%

Habitude acquise 41 38,7%

Plaisir 13 12,3%

Relaxation 12 11,3%

Soutien dans l'anxiété 18 17,0%

Stimulation 7 6,6%

Total 106 100%

En observant ce tableau, nous remarquons que nos sujets insistent sur l'habitude acquise (38,7%). En deuxième lieu, nous avons le soutien à l'anxiété (17%). En troisième lieu, nos sujets ont évoqué le besoin absolu et le plaisir (12,3%).

Certains de nos répondants voient dans l'acte de fumer une occasion de relaxation (11,3%) et une recherche de la stimulation (6,6%). D'autres n'ont pas de motivation.

Un autre aspect se rapporte aux occasions qui poussent nos enquêtés fumeurs occasionnels à fumer. Le tableau N° 7 donne les observations faites.

Tableau N°7: Occasions qui poussent à fumer

Occasions de fumer Fréquence Pourcentage

Accompagné par un fumeur 11 50,0%

Déception 8 36,4%

Manque d'argent 1 4,5%

Publicité 1 4,5%

Total 21 100%

L'examen du tableau ci-dessus montre que la compagnie d'un fumeur est la principale occasion qui pousse nos enquêtés (fumeurs occasionnels) à fumer (11 soit 50%).

La déception constitue aussi une autre opportunité qui amènent nos enquêtés à fumer (8 sujets soit 36,4%). Relevons qu'un individu fume occasionnellement lorsqu'il manque d'argent et dans la cadre de la publicité.

III.3. CONNAISSANCE DES MEFAITS DU TABAC

a) LA NOCIVITE DU TABAC

Le tableau N°9 qui suit révèle les différentes opinions de nos enquêtés sur la nocivité du tabac.

Tableau N°9 : Avis de nos enquêtés sur la nocivité du tabac

Avis Fréquence Pourcentage

Ne sait pas 5 3,9%

Pas du tout d'accord 42 33,1%

Tout à fait d'accord 80 63,0%

Total 127 100%

En lisant sur ce tableau, il est remarquable de constater que 80 soit 63% étaient tout à fait d'accord dans le fait que le tabac est nocif à la santé, contre 42 soit 33,1% n'étaient pas du tout d'accord et 5 soit 3,9% n'ont pas d'avis sur la nocivité du tabac.

b) PATHOLOGIES INDUITES OU FAVORISEES PAR LE TABAC

Nous reprenons dans le tableau N°10, les connaissances de nos enquêtés sur les pathologies induites ou favorisées par le tabac.

Tableau N° 10 : Connaissances sur les pathologies induites par le tabac

Pathologie Fréquence Pourcentage

Cancer 52 41,3%

Diabète 2 1,6%

Maladie respiratoires 56 44,4%

Tuberculose 7 4,8%

Toutes les maladies citées 10 7,9%

Total 127 100%

Se référant au tableau ci-dessus, les connaissances de nos enquêtés sur les pathologies induites ou favorisées par le tabac sont diversifiées :

· Elles sont meilleures en ce qui concerne :

- La maladie respiratoire (44,4%)

· Elles sont moyennes pour ce qui est du :

- Cancer (41,3%)

· Elles sont médiocres pour les pathologies comme : - La tuberculose (4,8%) ;

- Le diabète (1,6%).

Notons cependant que les sujets ont une meilleure connaissance du rôle du tabac dans l'induction de maladie respiratoire (respectivement 57 soit 44,4%) tandis que d'autres connaissent mieux le rôle du tabac dans la genèse de maladie comme le cancer avec (52 soit 41,3%).

III.4. LES MESURES LEGISLATIVES CONTRE LE TABAGISME

Le tableau suivant donne un aperçu sur les avis et le niveau d'étude de nos enquêtés concernant les différentes mesures législatives contre le tabagisme.

Tableau N°11 : Niveau d'étude et avis de nos enquêtés concernant les

différentes mesures législatives contre le tabagisme.

LES MESURES LEGISLATIVES

Niveau d'étude

Oui

Non

TOTAL

Aucun

1

9

10

Primaire

4

5

9

Secondaire

8

70

78

Supérieur ou universitaires

5

25

30

TOTAL

18

109

127

 

Chi-carré =8,1969

Il se dégage de ce tableau que :

· 70/109 du niveau secondaire étaient d'accord de la restriction de fumer dans les lieux publics serait la mesure législative la plus efficace pour lutter contre le tabagisme ; contre 17/109 des Universitaires qui partagent le même avis que ceux du niveau secondaire ;

· Pour les sujets qui ne partagent pas le même avis que ceux cités cihaut, il ya eu 8/18 du niveau secondaire, contre 4/18 du primaire qui

évoquaient que l'interdiction de fumer en lieu public n'était pas évident d'après leur consentement.

III.5. CONNAISSANCE SUR LES MALADIES IMPUTABLES AU TABAC

La connaissance des maladies liées au tabac suivant :

> Cancer ;

> Diabète ;

> Maladies respiratoires ; > Tuberculose ;

> Toutes les réponses citées.

La majorité des nos enquêtés pensent que la maladie respiratoire est la pathologie la plus imputable au tabac soit 44,4% suivi de ceux qui pensent que le cancer est imputable au tabac soit 41,3%. 7,9% pensent quant en eux que toute les réponses énumérés ci-haut sont imputables au tabac.et 4,8% ont évoqués la tuberculose.

CHAPITRE QUATRIEME : COMMENTAIRE

Nous présentons dans ce chapitre quelques commentaires sur les données récoltées et consignées dans les différents tableaux repris dans le chapitre précédent.

IV.1. EFFET DE L'AGE

Selon la population considérée (de 17 à 30 ans), nous avons observé que l'effectif le plus élevé concerne la tranche d'âge de 26 à 30 ans avec 44 sujets, soit 34,64%. L'âge moyen du sexe masculin est de 23 ans tandis qu'il est de 25 ans pour le sexe féminin. De leur côté, Diallo et Seck constatent un maximum de fumeurs (31,6%) entre 30 et 40 ans (5). Il faut signaler qu'à tous les âges le risque cardio-vasculaire existe :

- La jeune fille qui prend aussi la pullule verra ses risques de phlébite voire d'embolie pulmonaire augmenter ;

- L'adulte jeune fumeur pourra faire un accident vasculaire cérébral. L'infarctus du myocarde survient fréquemment chez le fumeur ;

- Chez le fumeur de plus de longue date, le risque d'artérite existe (effet du tabagisme associé avec un taux de cholestérol plus important) : toutes les artères peuvent être touchées, les plus petites comme les plus grosses (carotide, l'aorte,...) ; On peut citer également sensation de jambes lourdes, impuissance chez l'homme, altérations de la peau,...(19).

IV.2. EFFET DU SEXE

Nous avons trouvé une écrasante majorité d'hommes (77,2% contre 22,8% pour les femmes) fumant le tabac. Si on observe une grande dispersion selon le sexe, il sied de rappeler que sous d'autres cieux, la consommation de tabac chez les femmes rejoint progressivement celle des hommes. C'est le cas par exemple pour la France en 2000 où l'on a observé 38,7% de fumeurs contre 30% fumeuses (25).

Cependant, la proportion des 22,8% de fumeuses observée dans notre étude se rapproche du chiffre de Diallo et Seck (5) rapporté de leur recherche effectuée à Dakar. En effet, sur une population de 300 patients, ces chercheurs ont trouvé 24,2% de femmes s'adonnant à cette toxicomanie. Pobée (19) au Ghana a relevé un taux de 25,1% de femmes.

Bien que le tabagisme féminin soit en nette progression dans nos régions, le taux n'est pas comparable à celui constaté ailleurs. Les femmes restent sous le joug de contraintes culturelles, sociales, religieuses probablement et ne leur permet certainement pas d'avouer leur tabagisme par crainte de stigmatisation.

Plusieurs recherches ont montré que le tabac allonge le délai de conception et diminue la fertilité de l'ordre de 10 à 20%, et ce en fonction du nombre de cigarettes fumées par jour (effet dose -dépendance) (2).

Dans la même foulée, on rapporte que la femme qui fume se caractérise par une réduction de la qualité des ovules, une baisse du taux d'implantation et une diminution du taux de grossesse (2).

Il semblerait même que le tabagisme passif subi in utero pourrait entrainer une diminution de fertilité chez les femmes dont la mère à fumer pendant la grossesse (2).

Chez l'homme, le tabac a une forte répercussion sur sa fertilité. En plus d'allonger le délai de conception, il réduirait la quantité et la qualité des spermatozoïdes. Comme pour la femme, le taux de grossesse diminue si l'homme fume (2).

Il ressort ainsi que l'arrêt du tabac tant chez la femme que chez l'homme, augmenterait les chances de réussite des prises en charge.

IV.3. EFFET DU NIVEAU D'ETUDE

Une enquête menée par l'Institut Scientifique de Santé Publique vient confirmer le constant posé, en janvier 2010, par une étude du Tacking Health Inequalities in Belgium (TAHIB). Le niveau d'éducation est un facteur important de la santé : plus le niveau d'éducation est élevé, plus le niveau de santé est bon. Selon le TAHIB, une femme de 25 ans, en bonne santé, disposant d'un diplôme de l'enseignement supérieur, peut espérer vivre 18 ans de plus qu'une femme du même âge, aussi en bonne santé, sans qualification(22).

Plus des 2/4 de nos enquêtés (44,4% ont déclarées que la maladie respiratoire est imputable au tabac, contre 44,1% estimaient pour le cancer.

Notre étude pointe principalement cinq différentes maladies (le cancer, le diabète, la tuberculose, la cardiopathie, et les maladies respiratoires).

Mais il appert aussi qu'une meilleure instruction engendre une meilleure position sociale, donc un meilleur salaire et par corollaire plus de moyens à consacré à la Santé. Un meilleur Salaire permet aussi d'évaluer dans un meilleur cadre de vie qui est meilleur pour la Santé.

Mais il y a encore une fois, la consommation qui entre en ligne de compte. Les personnes instruites auraient tendance à consommer plus intelligemment et sans se ruer sur les produits toxiques.

Historiquement, lorsque les revenus de la population augmentaient, le nombre de fumeurs augmentaient également. Depuis 30-40 ans, cette distribution s'être inversées, du moins chez les hommes (5).

Ce qui explique ce fait est que, les contraintes que rencontrent les gens dans la vie peuvent modifier leur comportement. Nous avons observé ce fait dans notre étude que 50% des sujets fumaient à cause de l'accompagnement par le fumeur, contre 36,4% des sujets fumaient à cause de la déception ; 4,5% par la publicité ; et le même pourcentage due par manque d'argent .Le constant faite chez les fumeurs occasionnels.

Nos résultats sont loin de ceux de Kan et Call (9) où 28,4% n'avaient reçu aucune instruction. Pour nous, cette proportion est 7 ,9% et 24,3% d'entre nos sujets avaient atteint le cycle primaire. Ce dernier résultat est corroboré par Gajalaksmi(26) en Inde.

IV.4. AGE DE LA PREMIERE PRISE DE TABAC

Le tabac est la première drogue consommée par les jeunes Français : 26,3% des jeunes de 15 ans sont des fumeurs réguliers (22).

Les jeunes sont de plus en plus conscients des conséquences sur la santé avec toute une série de maladies liées au tabagisme 36,5% et l'augmentation de décès liés à ces maladies dont les principales sont le cancer avec 26,2% et la maladie respiratoire 26,2%.

On constate 60.000 décès par an en France liés aux conséquences du tabagisme. (Source.OMS 2012?) En Belgique, la Région Flamande compte 10.000 décès /an, soit 18% des décès en Flandre liés au tabagisme.

Il existe aussi une autre conséquence moins citée mais toute aussi meurtrière puisque elle tue plus de 5000 Français par an, c'est celle de la bronchite chronique. Mais avant de tuer, elle fait vivre dans l'inconfort respiratoire un nombre encore bien plus nombreux de malades dans ce qu'il faut bien appeler une véritable descente aux enfers (10).

IV.5. NOCIVITE DU TABAC

En comparant les opinions de nos enquêtés sur la nocivité du tabac, nous remarquons que la plupart des sujets manifeste une certaine incrédulité ou des doutes sur les preuves scientifiques de la nocivité du tabac. Seulement 63% d'entre eux sont tout à fait d'accord à ce sujet contre 33,1% pas du tout d'accord.

Ces doutes seraient à la base du taux élevé de fumeurs occasionnels. Cela s'expliquerait par le fait qu'un certain nombre de personnes moins informées et moins expérimentées en ce qui concerne le tabagisme, continuent à croire aux conceptions anachroniques qui n'attribuent au tabac que divers effets telles la relaxation, soutien dans l'anxiété, plaisir, tant d'autres cités ci-haut !

IV.6. ROLE DU TABAC DANS LA GENESE DES MALADIES

La connaissance de nos enquêtés sur le rôle du tabac dans la genèse de différentes pathologies est relativement bonne en ce qui concerne certaines maladies tels que le cancer, la tuberculose, et les maladies respiratoires. Cela est, à notre avis, dû à la dépendance de la nicotine et le fait que les organes touchés sont en relation directe avec la fumée du tabac inhalée lors de la consommation de la cigarette.

Comparés aux résultats obtenus par Likambote Arike (13), nos résultats diffèrent dans le fait qu'il a trouvé (80,8% contre 44,4%). Ces graves insuffisances sont dues au fait que nos enquêtés ne consultent pas les différentes publications et d'autres sources d'informations afin d'améliorer leurs connaissances. Peut-être se contentent-ils de leurs cours pour ceux qui étudient ou ne s'intéressent pas simplement à d'autres renseignements sur les pathologies.

IV.7. LA LEGISLATION EN MATIERE DE TABAGISME

Par rapport aux mesures législatives contre le tabagisme, nos enquêtés de niveaux à plus de 85% soutiennent la restriction de fumer dans les lieux publics comme la mesure la plus efficace pour lutter contre le tabagisme.

Les autres enquêtés (moins de 15%) ne partagent pas cet avis. Ces derniers pensent cette mesure est certes efficace, mais insuffisante pour réduire sensiblement le fléau du tabagisme. Nous estimons ce point de vue défendable. On peut évoquer ce qui s'est passé à Singapour en 1993, en Afrique du Sud en 1994, aux Philippines en 1999 et en 2003. Ces situations montrent qu'il faut ajouter à la mesure précitée, l'apposition de mises en garde plus percutantes sur les paquets de cigarettes, le système d'amendes, l'augmentation progressive des taxes sur les produits du tabac, les campagnes de prévention chez les jeunes, ainsi qu'une mise en application rigoureuse de toutes ces mesures (14).

Par ailleurs, il sied de signaler que la plupart de nos enquêtés ne connaissent pas parfaitement la législation en matière du tabagisme. Nous avons pensé que cela est dû au fait qu'il n'existe pas clairement des politiques de sa vulgarisation.

En éloignant l'idée « économiquement suspecte » selon laquelle l'individu serait incapable de peser par lui-même les avantages et les risques éventuels du plaisir de fumer, on arrive à un avantage social net de l'utilisation du tabac équivalent à quelques 547500fc (595$) par an.

Les coûts économiques du tabagisme ont été estimés dans de nombreux pays, mais principalement dans les pays industriels. La haute prédominance du tabagisme dans les pays développés pourrait entrainer des coûts économiques plus élevés à l'avenir, car la plupart des maladies liées à la consommation de tabac se déclareraient beaucoup d'années plus tard (6).

Deux approches générales ont été adoptées pour estimer les coûts économiques du tabagisme. L'approche fondée sur la prédominance évalue les coûts actuels associés à des cas existants de maladies liées au tabagisme.

En revanche, l'approche basée sur l'incidence évalue tous les coûts futurs découlant de nouveaux cas de maladies attribuables au tabagisme au cours de l'année de référence.

La première approche fournit une estimation du poids économique actuel du tabagisme, alors que la deuxième sert davantage à évaluer les interventions qui pourraient arrêter l'apparition de maladies liées à la consommation de tabac. Un cas spécial de l'approche basée sur l'incidence est l'estimation du coût Social Net qu'un fumeur impose aux non-fumeurs pendant la durée de sa vie. Cette estimation sert à évaluer le niveau d'externalité négative afin d'identifier le niveau optimal des accises à imposer sur les cigarettes (8).

Les coûts nets imposés aux non-fumeurs par les fumeurs ont été étudiés par un certain nombre de chercheurs aux Etats-Unis et en Europe (18). Ces études sont parvenues à diverses conclusions. Certains indices confortent la conclusion selon laquelle un fumeur dépense davantage normalement en coût médicaux, imposant ainsi un coût net aux non-fumeurs.

Si l'on inclut les coûts associés aux conséquences du tabagisme, comme l'absence du lieu de travail résultant des maladies liées au tabagisme, le coût supplémentaire pesant sur la Sécurité Sociale du fait de la maladie ou de la mort prématurées, on se rend compte que les fumeurs imposent des coûts positifs aux non-fumeurs, mais ces coûts sont inférieurs au niveau des taxes sur les cigarettes (12). Cependant, une étude a estimé que le coût qu'un fumeur imposé aux non-fumeurs peut atteindre 4,80 dollars le paquet de cigarettes (19).

CONCLUSION

A la fin de cette étude transversale à visée descriptive sur l'évaluation du niveau de connaissance sur les dangers liés au tabagisme chez les jeunes, notre enquête s'est intéressée au niveau de connaissance de jeunes de 17 à 30 ans de la commune Tshopo.

A l'issue de nos analyses, nous sommes arrivé aux conclusions ci-

après :

- La connaissance de nos enquêtés sur le rôle du tabac dans la genèse de différentes pathologies est particulièrement bonne en ce qui concerne les maladies respiratoires et le cancer;

- L'âge moyen du début de la consommation du tabac est de 18 ans, avec des extrêmes allant de 14 à 20 ans. L'âge moyen du sexe masculin est de 23 ans et celui du sexe féminin est de 25 ans ;

- Les fumeurs quotidiens se caractérisent par une habitude acquise. Les fumeurs occasionnels déclarent que la compagnie d'un fumeur est la principale occasion qui pousse à fumer ;

- Plus de 85% de nos sujets, quel que soit leur niveau d'étude, sont d'avis que la mesure législative qui contribuerait à la lutte contre le tabagisme serait la restriction de fumer dans les lieux publics.

De tout ce qui précède, nous avons émis les recommandations ci-après.

Aux autorités :

- L'interdiction de la publicité et du parrainage en faveur du tabac ;

- L'obligation d'affichage d'un message sanitaire sur les paquets de cigarettes ;

- L'interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif ou public; - La création des associations de lutte contre le tabagisme.

A la population :

- L'observation des pratiques proposées par les personnels médical et paramédical au regard du tabac ;

- La participation massive des ONG au développement des réseaux et à l'amélioration de la capacité d'agir contre le tabac ;

Aux futurs chercheurs

- L'approfondissement des recherches sur le même thème pour déterminer les meilleures pratiques.

BIBLIOGRAPHIE

1. E. Alfred., SAND FRANZ BAROC, Facteurs psycho-sociaux et santé, Edition de l'université de Bruxelles, 1979, pages 119-123.

2. C.B, Aloot, Vredavre DL, Brecht ML: Evaluation of high-risk smoking practices used by the homeless cancer nosing 1993, 16:1202-3.

3. Bernard. et GENEVIERE P, Dictionnaire médical pour les régions tropicales, BERPS, KANGU- MAYUMBE, 2002.

4. DEREKY. Le tabac en Afrique, forum mondiale de la santé, 1996.

5. Diallo seck b AMA : Etude du risque parodontal : à propos de 600 Patients, Thèse de Doctorat, Dakar ; 2001, n°33.

6. Etudes menées sur des jeunes de 15 ans entre 2002 et 2005, Site de L'OMS http://data,euro,int/tobacco/?Tabl D=2402.

7. GUELFI J, Comment vaincre le cancer aujourd'hui, L. Hermes Lyon 1984.

8. KITAMBO, K., Economie de la Santé, cours Inédit, L2 SP, FM, UNIKIS, 2011-2012.

9. Kan A, Ba, SA, Sarr M, Diop JB, Han L, Ndoye F, Fall MD, Bar Ly M, Bak, Mathieu JB, odJinkem D, Diack B, Dieye O, Samadoulougou A, Diouf SM : Enquête sur le tabagisme dans les entreprises dakaroises. Dakar Médical 1995 ; 40 :45-50.

10. LAROUSSE MEDICAL/VUEF 2003, 9° édition, page 1010-1013

11. LEMANE JF., Le Tabagisme PUF, Paris 1990.

12. M. BUNGENER, LEVYE, DUMENIL G et FORGANI F, le cout sociale du tabac, BORDAS, paris 1977.

13. LIKAMBOTE A., Niveau de connaissance et attitude des étudiants débutants en sciences biomédicales et des étudiants finalistes en médecine sur le tabagisme, TFC inédit 2007, Fac. De Méd., UNIKIS.

14. KAMBERE M. ISSE BAHEMI, connaissance et attitude face au tabagisme (cas des étudiants de la Faculté des sciences sociales, Administratives et Politiques, monographie inédite, Faculté de Médecine (UNIKIS), Kisangani, 2008.

15. Gentilini Marc, médecine tropicale, 1993 by Flammarion, 5em édition, page 730-731.

16. Mm. Marshall, Kirk GD, Caperaso N.E, ET al. tobacco used and nicotine dependence among VIH - infected and uninfected injection drunk users, addictive Bolivians. 2011 jan-féb. 36(1-2): 61-7.

17. OMS GENEVE, Formulation de stratégies en vue de l'instauration de la santé pour tous d'ici l'an 2000, 1979, page 14-33.

18. Pobée Jom, Larbi EB, kpodonon J: the profil of the African Smoking the Ghana Smoking studies. E. Afr Medj 1984:6184:227-33.

19. Polosa R, Berowitz NL, treatment of nicotine addiction present therapeutic option and pipeline development. Trends in pharmacological science, 2011 May; 32(5): 281-9.

20. Revues des maladies respiratoires, vol 25, n° 10- décembre 2008, page 1361-1365.

21. MASSON SUZANE, généralités sur la réduction psychomotrices et l'examen psychomoteur, 1erédition : 1983 septembres, 75006 Paris 9-10.

22. TOURANI JM, BOAZIZ C, CAPRON f, LEBEAU B, MILLERAN R, cancers bronchiques à petites cellules, Edition ESTM/AUPELF- UREFParis 1993.

23. TSONGO K. Cours de physiopathologie, inédits, UNIKIS 2009 -2010.

24. Yaaya. L, sécurité sociale, médecine de travail et les maladies professionnels, cours inédits L1 SP, FM, UNIKIS 2010-2011.

25. Zhang Da ming : l'histoire du tabac chinois. Edition des industries légères de chine. Beijing, 1993; page 11.

WEBOGRAPHIE

26. http://.wikipédia.org/wiki/tabac

27. http://www.imper-sarté.fr

TABLE DES MATIERES

DEDICACE

EPIGRAPHIE

REMERCIEMNENTS INTRODUCTION 1

CHAPITRE PREMIER : 3

GENERALITES SUR LE TABAC 3

I.1. DEFINITION DES CONCEPTES 3

I.2. PRESENTATION 4

I.2.1. Historique 4

I.2.2. Epidémiologie 5

I.2.3. Sortes de tabac 5

I.2.4. Parcours de la fumée du tabac 6

1. La nicotine 7

2. L'oxyde de carbone 7

3. Les irritants bronchiques 8

4. Les carbures polycycliques 8

1. Mécanismes de l'accoutumance 8

2. Problème de santé causés ou aggravés par l'exposition à la fumée du tabac 8

I.2.5. Les conséquences du tabac sur la santé 9

I.2.6. Des bénéfices tangibles et rapides 9

I.3. TABAC ET APPAREIL RESPIRATOIRE 10

I.3.1. Tabac et cancer 10

I.3.2. Tabac-coeur et artères 11

I.3.3. Tabac et appareil digestif 12

I.3.4. Tabac et sang 12

I.3.5. Tabac et accident de la route 12

I.3.6. Tabac et sports 13

I.3.7. Tabagisme et longévité 13

I.3.8. Effets du tabac sur le foetus 13

I.4. PRINCIPALES MALADIES LIEES AU TABAC 13

I.5. LA PREVENTION DU TABAC 14

CHAPITRE DEUXIEME : METHODE ET MATERIELS 15

II.1. DESCRIPTION DU CADRE D'ETUDE 15

II.2. TYPE D'ETUDE 15

II.3. ECHANTILLONNAGE 16

II.3.1. Choix de la zone de santé 16

II.3.2. Taille de l'échantillon 16

II.3.3. Echantillonnage 17

II.3.4. Techniques de récolte et de traitement des données 17

II.3.5. Types de variables 17

II.3.6. Limites de l'étude et difficultés rencontrées 18

II.3.7. Considération éthiques 18

CHAPITRE TROISIEME : 19

PRESENTATION DE RESULTATS 19

III.1. CARACTERISTIQUES DES SUJETS DE L'ECHANTILLON 19

III.2. TABAGISME 21

III.3. CONNAISSANCE DES MEFAITS DU TABAC 25

a) LA NOCIVITE DU TABAC 25

b) PATHOLOGIES INDUITES OU FAVORISEES PAR LE TABAC 25

III.4. LES MESURES LEGISLATIVES CONTRE LE TABAGISME 27

III.5. CONNAISSANCE SUR LES MALADIES IMPUTABLES AU TABAC 28

CHAPITRE QUATRIEME : COMMENTAIRE 30

IV.1. EFFET DE L'AGE 30

IV.2. EFFET DU SEXE 31

IV.3. EFFET DU NIVEAU D'ETUDE 32

IV.4. AGE DE LA PREMIERE PRISE DE TABAC 33

IV.5. NOCIVITE DU TABAC 34

IV.6. ROLE DU TABAC DANS LA GENESE DES MALADIES 35

IV.7. LA LEGISLATION EN MATIERE DE TABAGISME 35

CONCLUSION 38

WEBOGRAPHIE 42






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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille