IV.5. NOCIVITE DU TABAC
En comparant les opinions de nos enquêtés sur la
nocivité du tabac, nous remarquons que la plupart des sujets manifeste
une certaine incrédulité ou des doutes sur les preuves
scientifiques de la nocivité du tabac. Seulement 63% d'entre eux sont
tout à fait d'accord à ce sujet contre 33,1% pas du tout
d'accord.
Ces doutes seraient à la base du taux
élevé de fumeurs occasionnels. Cela s'expliquerait par le fait
qu'un certain nombre de personnes moins informées et moins
expérimentées en ce qui concerne le tabagisme, continuent
à croire aux conceptions anachroniques qui n'attribuent au tabac que
divers effets telles la relaxation, soutien dans l'anxiété,
plaisir, tant d'autres cités ci-haut !
IV.6. ROLE DU TABAC DANS LA GENESE DES MALADIES
La connaissance de nos enquêtés sur le rôle
du tabac dans la genèse de différentes pathologies est
relativement bonne en ce qui concerne certaines maladies tels que le cancer, la
tuberculose, et les maladies respiratoires. Cela est, à notre avis,
dû à la dépendance de la nicotine et le fait que les
organes touchés sont en relation directe avec la fumée du tabac
inhalée lors de la consommation de la cigarette.
Comparés aux résultats obtenus par Likambote
Arike (13), nos résultats diffèrent dans le fait qu'il a
trouvé (80,8% contre 44,4%). Ces graves insuffisances sont dues au fait
que nos enquêtés ne consultent pas les différentes
publications et d'autres sources d'informations afin d'améliorer leurs
connaissances. Peut-être se contentent-ils de leurs cours pour ceux qui
étudient ou ne s'intéressent pas simplement à d'autres
renseignements sur les pathologies.
IV.7. LA LEGISLATION EN MATIERE DE TABAGISME
Par rapport aux mesures législatives contre le
tabagisme, nos enquêtés de niveaux à plus de 85%
soutiennent la restriction de fumer dans les lieux publics comme la mesure la
plus efficace pour lutter contre le tabagisme.
Les autres enquêtés (moins de 15%) ne partagent
pas cet avis. Ces derniers pensent cette mesure est certes efficace, mais
insuffisante pour réduire sensiblement le fléau du tabagisme.
Nous estimons ce point de vue défendable. On peut évoquer ce qui
s'est passé à Singapour en 1993, en Afrique du Sud en 1994, aux
Philippines en 1999 et en 2003. Ces situations montrent qu'il faut ajouter
à la mesure précitée, l'apposition de mises en garde plus
percutantes sur les paquets de cigarettes, le système d'amendes,
l'augmentation progressive des taxes sur les produits du tabac, les campagnes
de prévention chez les jeunes, ainsi qu'une mise en application
rigoureuse de toutes ces mesures (14).
Par ailleurs, il sied de signaler que la plupart de nos
enquêtés ne connaissent pas parfaitement la législation en
matière du tabagisme. Nous avons pensé que cela est dû au
fait qu'il n'existe pas clairement des politiques de sa vulgarisation.
En éloignant l'idée « économiquement
suspecte » selon laquelle l'individu serait incapable de peser par
lui-même les avantages et les risques éventuels du plaisir de
fumer, on arrive à un avantage social net de l'utilisation du tabac
équivalent à quelques 547500fc (595$) par an.
Les coûts économiques du tabagisme ont
été estimés dans de nombreux pays, mais principalement
dans les pays industriels. La haute prédominance du tabagisme dans les
pays développés pourrait entrainer des coûts
économiques plus élevés à l'avenir, car la plupart
des maladies liées à la consommation de tabac se
déclareraient beaucoup d'années plus tard (6).
Deux approches générales ont été
adoptées pour estimer les coûts économiques du tabagisme.
L'approche fondée sur la prédominance évalue les
coûts actuels associés à des cas existants de maladies
liées au tabagisme.
En revanche, l'approche basée sur l'incidence
évalue tous les coûts futurs découlant de nouveaux cas de
maladies attribuables au tabagisme au cours de l'année de
référence.
La première approche fournit une estimation du poids
économique actuel du tabagisme, alors que la deuxième sert
davantage à évaluer les interventions qui pourraient
arrêter l'apparition de maladies liées à la consommation de
tabac. Un cas spécial de l'approche basée sur l'incidence est
l'estimation du coût Social Net qu'un fumeur impose aux non-fumeurs
pendant la durée de sa vie. Cette estimation sert à
évaluer le niveau d'externalité négative afin d'identifier
le niveau optimal des accises à imposer sur les cigarettes (8).
Les coûts nets imposés aux non-fumeurs par les
fumeurs ont été étudiés par un certain nombre de
chercheurs aux Etats-Unis et en Europe (18). Ces études sont parvenues
à diverses conclusions. Certains indices confortent la conclusion selon
laquelle un fumeur dépense davantage normalement en coût
médicaux, imposant ainsi un coût net aux non-fumeurs.
Si l'on inclut les coûts associés aux
conséquences du tabagisme, comme l'absence du lieu de travail
résultant des maladies liées au tabagisme, le coût
supplémentaire pesant sur la Sécurité Sociale du fait de
la maladie ou de la mort prématurées, on se rend compte que les
fumeurs imposent des coûts positifs aux non-fumeurs, mais ces coûts
sont inférieurs au niveau des taxes sur les cigarettes (12). Cependant,
une étude a estimé que le coût qu'un fumeur imposé
aux non-fumeurs peut atteindre 4,80 dollars le paquet de cigarettes (19).
|