1.2.2 La dollarisation intégrale et partielle
La dollarisation est le processus de remplacement, par le
dollar des Etats - Unis, des monnaies nationales préexistantes en tant
qu'unité de fixation du prix des biens ; d'instrument de paiement et de
détention de l'épargne.
Le terme de dollarisation peut aussi être utilisé
de façon quasi générique, pour désigner aussi les
cas où toute devise autre que le dollar se trouve appelé à
remplacer la monnaie domestique (nationale) d'un pays [Bourguit et Dahni, P59,
cité par le docteur Axel, P2]. Notre travail est appliqué
à l'expérience de la RDC où le dollar des Etats - Unis a
le monopole dans le processus de dollarisation. Par la suite, cette
définition de la dollarisation doit être précisée
car le terme recouvre deux notions distinctes : la dollarisation partielle et
la dollarisation intégrale (selon le docteur Axel Gastambide).
a) La dollarisation partielle
Elle désigne le remplacement par les agents
résidents de la monnaie nationale par le dollar, méme si cette
devise n'a pas les privilèges légaux de la monnaie nationale.
Traditionnellement, dans la littérature, le terme de
dollarisation se réfère à une situation de dollarisation
partielle.
En effet, ce phénomène est ancien et
répandu partout dans le monde avec une ampleur plus ou moins forte selon
les économies. C'est à partir des années 1970, au moment
de l'adoption généralisée de régime de flottement,
que la littérature a commencé à étudier la
dollarisation partielle sous le terme de substitution monétaire dans le
pays développés et sous développés qui est le cas
de la RDC. La substitution monétaire était alors analysée
comme un facteur augmentant la volatilité du taux de change et limitant
le contrôle de la politique monétaire [Bergstrand et Bundt
(1990)]. Néanmoins dans les économies développées,
la dollarisation partielle reste un phénomène d'une ampleur
limité. En effet, elle correspond surtout à une volonté
des agents de réduire les coûts de transaction liés au
commerce international ainsi qu'à des comportements spéculatifs
sur les marchés financiers internationaux. Fondamentalement, les
transactions internes (réelles et financières) entre les agents
résidents continuent de s'effectuer en monnaie nationale car ce dernier
est l'objet d'une confiance forte des agents économiques. Il en va
différemment dans les pays en développement dans lesquels la
confiance envers la monnaie nationale est souvent tenue.
La dollarisation partielle est aujourd'hui un
phénomène largement répandu dans le monde en
développement [Reinhat et al (2003) cité par le docteur Axel].
La plupart des pays de l'Afrique ont connu un processus de la
dollarisation partielle significatif. Dans les économies de ces pays, la
dollarisation partielle découle d'un environnement d'inflation chronique
(s'accompagnant ou non d'épisode d'hyper - inflation) qui se traduit par
une perte de pouvoir d'achat de la monnaie nationale en termes de biens et de
services. Il existe donc une défiance envers la monnaie nationale de la
part du public qui préfère détenir une monnaie dont le
pouvoir d'achat est relativement plus stable dans le temps, en l'occurrence le
dollar.
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